Virtu financial, un des leaders américains historiques, a annoncé une perte de 103 millions de dollars en 2019. Ses revenus de 1,5 milliard de dollars ont reculé de 18 % par rapport à l’année précédente. La firme souligne qu’elle a été affectée par la baisse de la volatilité des volumes sur les marchés.
Deux autres entreprises plus modestes de Chicago, Allston trading et XR trading, se sont séparées de 10 % leurs effectifs l’année passée, selon Bloomberg. La seconde a été accusée par un de ses concurrents, Chopper trading d’avoir manipulé les contrats à terme sur les obligations d’Etat américaines entre 2012 et 2015. Même un des pionniers du secteur, Tradebot , fondé en 1999, n’a gagné que 30 millions de dollars l’année passée et contre 140 dix ans plus tôt d’après le « Wall Street Journal ».
« Chaque année, les ordinateurs deviennent plus puissants et vos concurrents plus intelligents. il faut innover ou disparaître » a expliqué son fondateur Dave Cummings au journal américain. Sa société a attaqué en justice d’anciens collaborateurs partis chez un redoutable compétiteur, Jump trading. Tradebot estime qu’ils ont violé une clause de non-concurrence et ont emporté avec eux de précieux secrets dont va profiter une autre société.
Aux Etats-Unis, les traders et informaticiens de ce secteur gagnent entre 130 000 et 180 000 dollars par an, hors bonus, selon le moteur de recherche d’emplois «Indeed».
Citadel contre Flow Traders
En Europe, Flow Traders, un des principaux acteurs avec IMC a vu son revenu non imposable reculer de 4% d’une année sur l’autre à 216 millions d’euros. Ses dépenses en technologie ont progressé de 12 %. C’est sur le très compétitif marché boursier américain que le THF a le plus souffert. En 2020, la firme veut se développer davantage sur les devises et obligations. La société de trading, cotée en Bourse, est vendue à découvert par un hedge fund Citadel Advisors qui parie sur la chute du titre. Ce fonds alternatif diversifié créé par Ken Griffin dispose aussi d’une activité florissante de trading haute fréquence au sein de Citadel Securities.« Slow Trading »
Les THF s’efforcent de diversifier leurs sources de revenus sur d’autres marchés. DRW, au travers de sa filiale Cumberland, est monté en puissance depuis 5 ans sur le marché des crypto-monnaies et du bitcoin, bien plus volatil que Wall Street. « Une vitesse élevée n’est plus l’élément clef déterminant pour les traders haute fréquence. Ils se développent sur des actifs moins liquides (émergents, produits structurés, obligations…). Fournir de la liquidité sur ces marchés rapporte davantage que sur les grandes valeurs mais les défis et les risques sont plus importants. ils doivent détenir leurs positions pendant plus longtemps, couvrir leurs risques, et mobiliser plus de capital », explique Aaron Brown, l’ancien directeur de la recherche sur les marchés financiers du fonds AQR dans un point de vue publié par l’agence Bloomberg. Les THF vont redécouvrir les vertus du trading lent, le « slow trading », un marathon plutôt qu’un 100 mètres. C’est la patience et l’endurance plus que la rapidité qui vont leur faire gagner de l’argent.
Sourced through Scoop.it from: www.lesechos.fr
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