Le premier défi est économique. Les dépenses publiques en faveur de l’agriculture sont presque aussi élevées que sa production, sa valeur ajoutée pour être précis : elles en font 76 % ( évaluation de François Ecalle , conseiller maître à la cour des comptes). Le tiers de cette dépense vient des concours publics européens, qui risquent d’être sérieusement remis en cause lors de la prochaine étape de la Politique agricole commune qui doit débuter l’an prochain. Malgré tout cet argent, des dizaines de milliers d’agriculteurs vivent dans la misère. Il faudra « en même temps » restructurer bien des exploitations et rééquilibrer le rapport de force entre les producteurs et leurs clients industriels et distributeurs, bien au-delà des progrès de la loi Egalim.

Le deuxième défi est politique et médiatique. La défiance d’une bonne partie des Français est intenable. Intenable pour les agriculteurs, qui n’en peuvent plus de l’agribashing . Intenable aussi pour les autres, qui vont continuer de devoir manger. Là aussi, il faudra progresser des deux côtés. Les agriculteurs devront cesser de nier les vrais problèmes – ils le font déjà de moins en moins. Les Français, en particulier les écologistes, devront sortir de leurs soupçons et leurs accusations quand elles ne reposent sur aucun fondement scientifique – ce qui est de plus en plus souvent le cas. Le chantier est immense.

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