L’Académie des sciences australienne a publié en mars un rapport sur le dérèglement climatique, estimant que l’objectif de limitation du réchauffement global à 1,5° C était d’ores et déjà « pratiquement impossible » à atteindre. Mais le constat fait débat au sein de la communauté scientifique.

De moins en moins d’espèces d’oiseaux, de plus en plus de feux de forêt, des rivières asséchées, et des centaines de milliers de foyers exposés à des inondations côtières. Voilà les grandes lignes du scénario dessiné pour les prochaines décennies par l’Académie des sciences australienne dans son dernier rapport, publié à la toute fin du mois de mars 2021 sur son site officiel. À la fois très alarmiste et peu surprenant, celui-ci prend le temps de détailler, sur une centaine de pages, les risques systémiques associés à un niveau de réchauffement climatique global qui serait de l’ordre de 3° C par rapport à l’ère pré-industrielle.

Dans l’introduction de son rapport, l’Académie des sciences australienne rappelle en effet que ce scénario à 3° C correspond à certaines des projections les plus pessimistes du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) mais aussi « à la moyenne de l’augmentation de température prévue d’ici 2100 (2,7 à 3,1°C) si les politiques climatiques planétaires actuelles se poursuivent ». D’où la nécessité d’alerter, selon ces chercheurs, sur de tels risques.

« Plus que trois ou quatre ans » 
Mais ce n’est pas tout. Au-delà de ces projections, les scientifiques australiens estiment que la limitation du réchauffement climatique à un niveau d’environ 1,5° C à l’échelle mondiale est d’ores et déjà « pratiquement impossible » à atteindre. L’heure n’est ici plus au(x) scénario(s), mais au constat, semblent-ils indiquer au détour de ce passage limpide, ainsi présenté en anglais : « Limiting climate change to 1.5° C is now virtually impossible ». Pour rappel, ce seuil correspond à l’un des objectifs fixés par l’Accord de Paris signé en 2015 par les États du monde entier sous l’égide de l’ONU, qui prévoit de limiter le réchauffement « à un niveau bien inférieur à 2° C, de préférence à 1,5° C, par rapport au niveau préindustriel ». 

Pour justifier son verdict, le rapport indique, données statistiques à l’appui (page 19), que la quantité de gaz à effet de serre que l’humanité peut encore se permettre d’émettre avant de dépasser 1,5° C de réchauffement est comprise « entre 40 et 135 gigatonnes » (Gt C). Si le niveau d’émissions rejetées dans l’atmosphère poursuit sa trajectoire actuelle, cela signifie, d’après l’Académie des sciences australienne, qu’il « ne nous reste plus que trois ou quatre ans » pour atteindre ce budget carbone de 40 Gt C sans le dépasser, « un objectif devenu pratiquement impossible à respecter ».

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