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Lancements ratés, plongeon boursier : la série noire d’Ubisoft

Le rendez-vous était important, pour les « gamers » comme pour les investisseurs : en cette rentrée, Ubisoft a lancé deux jeux vidéo à gros budgets, avec des enjeux lourds, pour ses finances comme pour sa réputation, écornée par plusieurs ratés. Las ! Le champion français de l'industrie s'est pris les pieds dans le tapis avec le premier d'entre eux, « Star Wars Outlaws ». Lancé fin août, le titre s'était pourtant vu décerner une note honorable (76/100) par la critique sur le site de référence « Metacritic ». Mais de nombreux joueurs ont rapidement, et publiquement, fait part de leur déception concernant ce tout premier jeu Star Wars en monde ouvert. Ce qui a amené plusieurs analystes à revoir à la baisse leurs prévisions de ventes tout en abaissant leur objectif de cours. Conséquence : l'action a dévissé de 34 % depuis la sortie du blockbuster, faisant plonger la capitalisation boursière de l'entreprise à moins de 1,5 milliard d'euros, son plus bas historique en dix ans. La semaine prochaine, Ubisoft cédera sa place au sein de l'indice paneuropéen Stoxx 600. Tout un symbole. Changement de catégorie « C'est une rentrée chaotique pour Ubisoft. La sortie de 'Star Wars Outlaw' est clairement poussive et son jeu de tir à la première personne 'Xdefiant' est en train d'agoniser, après un bon démarrage, expose Charles Louis Planade, analyste financier jeu vidéo chez TP ICAP. Les déceptions sur les gros jeux se sont multipliées ces derniers mois, et la Bourse a fini par sanctionner Ubisoft. C'est une forme de capitulation du marché à l'égard du titre : le groupe n'est plus perçu comme jouant dans la même catégorie qu'Activision ou Electronic Arts », prévient l'expert. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Croissance, licenciements : pourquoi l'hiver du jeu vidéo perdure Jeux vidéo : la rentrée contrastée des éditeurs français La récente charge du fonds AJ Investment vient alimenter la défiance à l'égard de l'éditeur tricolore. Ce hedge fund d'origine slovaque, actionnaire très minoritaire (avec moins de 1 % du capital) a publié, la semaine passée, une lettre ouverte courroucée appelant à des changements radicaux : le retrait de la cote, une revente à un fonds et un remplacement du management, incarné par la famille fondatrice Guillemot. Les doutes des analystes Celle-ci en a vu bien d'autres depuis la création du groupe il y a presque quarante ans, de l'arrivée impromptue d'Electronics Arts au capital en 2004 au bras de fer avec Bolloré au mitan des années 2010. Mais la critique de cet actionnaire activiste tombe au pire moment. Car les bonnes nouvelles se font rares. Cet été, le groupe a annoncé que ses jeux « Rainbow Six Mobile » et « The Division Resurgence » ne sortirait finalement pas lors de son exercice fiscal 2024-2025 actuel (Ubisoft clôt ses comptes à fin mars). De quoi faire douter les analystes de Morgan Stanley sur la capacité d'Ubisoft à améliorer ses résultats, sans lancement réussi de nouveaux jeux. De son côté, Exane BNP Paribas fait valoir que la firme tricolore devra refinancer 1,3 milliard d'euros de dette d'ici à 2027, à des conditions qui pourraient s'avérer moins favorables. Sur ses lancements de jeux comme sur les critiques des investisseurs, l'éditeur n'a pas réagi publiquement à ce jour. L'énorme enjeu d'« Assassin's Creed Shadows » « Ubisoft, c'est une très grosse machine, avec près de 20.000 salariés. Mais son problème majeur, c'est qu'elle ne dispose pas dans son catalogue de jeux d'une machine à cash du niveau de GTA, Call of Duty ou EA Sports FC [ ex-Fifa ] », relève un observateur de l'industrie. LIRE AUSSI : Ubisoft, l'odyssée d'un géant français du jeu vidéo ANALYSE - Jeux vidéo : une industrie en plein big bang « Cela fait maintenant plusieurs années que le plus gros jeu d'Ubisoft en matière de revenus, c'est le 'back catalogue', ces jeux de plus d'un an qui permettent de financer ceux qui ne fonctionnent pas. Ce foyer de revenus est constitué pour l'essentiel par Rainbow Six Siege dont les signaux demeurent positifs », explique Charles-Louis Planade, qui voit des motifs d'espoir pour le groupe avec la sortie, le 15 novembre, d'un nouveau volet d'Assassin's Creed, la licence phare du groupe. « C'est une industrie où vous pouvez vite passer de tout à rien et inversement. Plusieurs fois déjà dans l'histoire d'Ubisoft, un jeu Assassin's Creed a tiré le groupe d'un mauvais pas. Même le dernier d'ampleur en date, 'Valhalla', avait eu un accueil réservé de la critique, mais a largement franchi le milliard d'euros de revenus », rappelle l'analyste financier. Prévu pour le 15 novembre, « Assassin's Creed Shadows » sera le jeu le plus ambitieux de l'histoire du groupe en matière de budget de développement. Ubisoft ne peut plus se permettre de décevoir, sous peine d'accélérer encore son déclassement.

By |2024-09-18T22:17:42+00:00September 18th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Le Royaume-Uni attaque de front la publicité pour la malbouffe

Présentée pendant des années comme indispensable, notamment sous Boris Johnson pendant le Covid , mais jamais mise en place par les précédents gouvernements conservateurs, une loi restreignant sévèrement la publicité pour la malbouffe va entrer en vigueur le 1er octobre 2025 outre-Manche, a assuré Londres en fin de semaine dernière. A la télévision, cela signifie qu'il ne pourra y avoir de publicité pour certaines chips, boissons et autres produits gras, sucrés et salés qu'après 21 heures. Mais peut-être de façon encore plus significative, les réclames pour ce type de produits seront entièrement bannies en ligne. Prévention « Notre mission en matière de santé pointe clairement vers une indispensable révolution en matière de prévention [des maladies] », a justifié Andrew Gwynne, secrétaire d'Etat à la Santé publique, faisant écho à une des pistes pour réformer le système de santé britannique (NHS) , peut-être la mission la plus cruciale pour le Premier ministre travailliste Keir Starmer. LIRE AUSSI : Keir Starmer promet la plus grosse réforme de l'histoire du système de santé britannique En 2020, l'Association de la publicité britannique s'était dite « amèrement déçue » par une mesure similaire et avait taclé qu'elle « ne réduirait que de 1,7 calorie la consommation des enfants, soit l'équivalent d'un demi Smarties ». Les opposants aux restrictions, dont le contrôle des promotions trop agressives (« Buy one, get one free »), mettaient en avant la crise du coût de la vie et les fragilités des entreprises vivant de la publicité, notamment les éditeurs en ligne. Cette fois-ci, pour l'instant, la mesure semble mieux acceptée. « Les études montrent que cela aura peu d'effets […], mais la confirmation de ces restrictions apportera la clarté que notre secteur demandait », a dit cette même « Advertising Association » en pointant vers la consultation lancée par le gouvernement pour notamment définir les produits concernés. Un enjeu de santé publique Le Royaume-Uni a le taux d'obésité le plus fort en Europe, avec plus d'un quart de la population adulte et notamment 23 % des enfants en dernière année de primaire. Un véritable enjeu de santé publique pour le pays, qui coûte plus de 6 milliards de livres par an au NHS. LIRE AUSSI : Le marché publicitaire français au beau fixe, porté par l'Euro de football et les JO Une étude sur la « UK National Diet and Nutrition » publiée en juillet a estimé que les deux tiers des calories consommées par les adolescents britanniques venaient de produits ultratransformés. Si l'arrivée de médicaments coupe-faim donne de l'espoir, de plus en plus de voix pointent vers l'effet d'addiction et demandent, pour cette problématique complexe, un plan général similaire à celui contre les cigarettes (taxes, packaging…). En France, L'Autorité de régulation professionnelle de la publicité a écrit un code de conduite en vigueur depuis juillet 2021. En 2020, l'agence Santé publique France préconisait d'interdire les spots pour la malbouffe à certaines heures, à la télévision et sur Internet. Et alors que le taux d'obésité est d'environ 17 %, selon une publication de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale, des membres de la communauté scientifique et des responsables associatifs en France appellent à aller plus loin qu'une simple autorégulation.

By |2024-09-18T22:16:38+00:00September 18th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Data centers : des ogres dévoreurs d’électricité

 Quelle puissance de calcul et donc d'électricité a été nécessaire pour la rédaction de tous ces rapports ? Impossible de le savoir, mais depuis janvier 2024, il ne s'est presque pas passé une semaine sans que l'Agence internationale de l'énergie (AIE), des banques comme Goldman Sachs ou Morgan Stanley, des capitaux-risqueurs, à l'instar du cabinet californien Sequoia, sans parler des journaux financiers, aiguillonnés par le « Wall Street Journal » et « The Economist », ne publient des études sur l'essor de l'intelligence artificielle et ses conséquences, directes et indirectes, sur l'environnement . Effet le plus difficile à cacher : une soudaine frénésie de construction. Pour répondre à l'explosion de la demande de calcul et de stockage de données, les projets de nouveaux data centers se comptent par centaines à travers le monde, même si de plus en plus d'experts alertent sur la création d'une bulle spéculative autour de l'intelligence artificielle et de son prochain éclatement. Les prévisions donnent le tournis. Selon ABI Research, une société de conseil en technologie américaine, 8.410 centres de données offrant des serveurs en colocation (le contraire des data centers privés des banques ou des industriels) encombreront la planète d'ici à 2030, contre 5.697 prévus pour fin 2024. Soit un bond de 48 %. Plus d'un quart de ces nouveaux temples du big data seront des hyperscalers -des installations géantes appartenant à Alibaba, Amazon, Google, IBM et autre Microsoft. Plusieurs de ces fournisseurs de services cloud ont déjà du mal à respecter leurs objectifs climatiques. En 2023, Microsoft a ainsi émis 29,1 % de CO2 en plus par rapport à 2022, Google 13 %. Officiellement, il s'agit, pour la très grande majorité, d'émissions indirectes qui proviennent justement de la construction des data centers. Celle-ci nécessite des matériaux à très forte intensité de carbone : béton, acier, puces électroniques… Tours de passe-passe En revanche, l'approvisionnement en électricité des hyperscalers serait plus ou moins neutre en carbone. Bloomberg Green, un site consacré à l'actualité environnementale, dénonce un tour de passe-passe comptable : « Amazon, Microsoft et Meta dissimulent leur empreinte carbone réelle, en achetant des crédits liés à la consommation d'électricité qui effacent de manière mensongère des millions de tonnes d'émissions de gaz à effet de serre de leurs bilans carbone. » Ces entreprises achèteraient des certificats d'énergie renouvelable (CER), qui donnent l'impression que l'électricité provient d'une ferme solaire alors qu'en réalité, elle a été achetée auprès d'une centrale au charbon, par exemple. LIRE AUSSI : Les data centers, une soif d'eau difficile à étancher Les data centers sont des monstres énergivores devant être gavés en permanence d'électricité pour faire tourner leurs serveurs et pour refroidir ces derniers. Dès 2026, selon l'AIE, tous ces moulins à données pourraient consommer autant que le Japon, 1.000 TWh d'électricité. Soit un doublement par rapport à 2022. Les écologistes dénoncent une hérésie environnementale ; les fournisseurs d'électricité s'alarment des goulets d'étranglements à venir ; tandis que des économistes dénoncent un risque d'accaparement, par les Gafam, des sources d'électricité, ce qui pourrait raviver les tensions sur ce marché, au détriment, bien sûr, des particuliers.

By |2024-09-18T13:57:00+00:00September 18th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Automobile : comment Renault veut mettre le turbo pour sortir ses nouvelles voitures

Renault a décidé de faire de la vitesse sa marque de fabrique. Non pas celle qui s'affiche au compteur quand on écrase l'accélérateur, mais la rapidité avec laquelle le constructeur veut être capable de sortir de nouveaux modèles. En novembre dernier, le patron du groupe Luca de Meo avait placé la barre très haut en déclarant, lors de la journée analystes d'Ampere , la filiale spécialisée dans les voitures électriques, que la future Twingo à batterie serait développée en deux ans. Il veut désormais aller encore plus vite. Selon nos informations, le constructeur s'est fixé l'objectif de réduire à 100 semaines seulement, soit 23 mois, le délai entre le « concept freeze » (le moment où le concept du véhicule est figé) et le début de la production. Baptisé en interne « Leap 100 », ce programme fait partie d'un plan plus général baptisé « Speed of Lightness » (la vitesse de la légèreté), évoqué pour la première fois fin juillet par Luca de Meo. Objectif annoncé par le dirigeant sur LinkedIn : « doubler le rythme d'exécution des principaux processus de l'entreprise ». Réduire les délais pour baisser les coûts La nécessité de mettre le turbo pour développer la future Twingo peut s'expliquer. Comprimer le planning est indispensable pour parvenir à un prix d'appel de 20.000 euros pour la petite citadine. Il s'agit également d'arriver dès 2026 sur un marché où la concurrence s'annonce vive. Pour tenir les délais, le constructeur a d'ailleurs sous-traité le développement de ce modèle à une société d'ingénierie chinoise. Renault entend toutefois faire de cette célérité la future norme. Le plan prévoit également d'appliquer cette cible de 100 semaines de développement à tous les futurs modèles, pas seulement ceux qui rouleront à batterie. La quatrième génération de la Dacia Sandero , qui sera proposée aussi bien en hybride qu'en électrique et qui était jusqu'ici attendue en 2028, pourrait inaugurer ce nouveau programme. LIRE AUSSI : Comment les marques chinoises imposent un sprint pour lancer une nouvelle voiture Le plan du patron de la R&D de Renault pour sortir la future Twingo en deux ans L'objectif est extrêmement ambitieux. Comme tous les constructeurs historiques, Renault est engoncé dans une organisation assez lourde, un travers qu'un demi-siècle de gestion directe par l'Etat (jusqu'en 1996) n'a pas arrangé. La précédente génération de modèles (Renault Captur, Megane E-Tech…) a nécessité quatre ans de mise au point. Sous la pression de la concurrence chinoise, le développement de la nouvelle R5 a été ramené à trois ans. Il s'agit désormais de faire aussi bien, voire mieux, que les jeunes pousses chinoises capables de sortir une nouvelle voiture en deux ans. A titre de comparaison, Volkswagen s'est fixé comme objectif de passer de 50 à 36 mois d'ici à 2028.

By |2024-09-18T13:55:52+00:00September 18th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Immobilier : l’avenir radieux de la taxe foncière

L'immobilier est une véritable mine d'or pour l'Etat et les collectivités locales. Au total, ce ne sont pas moins d'une quarantaine d'impôts et de taxes en tous genres qui sont prélevés sur la pierre pour une collecte annuelle de 90 milliards d'euros. Une véritable manne, dont les communes sont les grandes bénéficiaires et dont une catégorie de contribuables est en train de devenir le principal, si ce n'est l'unique, contributeur : les propriétaires. L'arrivée dans les boîtes aux lettres ces jours-ci des avis de taxe foncière en apporte une nouvelle preuve. Cette année encore, la facture de cet impôt payé chaque automne par les possesseurs d'appartements ou de maisons va enfler. Pas de manière uniforme sur tout le territoire, puisque les maires peuvent en moduler le taux, mais sans coup férir ou presque. En moyenne, elle augmentera de 4 % au minimum cette année, après avoir grimpé de près de 5 % en 2022 et de plus de 9 % l'an dernier. Sur la décennie écoulée, censée être celle de la stabilité fiscale dans le pays, sa hausse cumulée aura atteint 30 %. Résultat : la taxe foncière rapporte aujourd'hui une quarantaine de milliards, soit l'équivalent de la moitié des recettes de l'impôt sur le revenu. Et aucune pause n'est en vue, bien au contraire, pour deux raisons. Cliquez ici si la barre de recherche ne fonctionne pas. Nouvelles hausses programmées La première est liée à une réforme votée en 2020, dont l'objectif louable est de corriger une véritable anomalie . Il s'agit de remettre à niveau la valeur locative théorique des habitations, le principal déterminant de la taxe foncière sur lequel s'applique le taux décidé par chaque commune. Une opération qui n'a pas été effectuée depuis un demi-siècle ! Chaque année, l'évolution de cette valeur est bien indexée sur l'inflation - ce qui explique d'ailleurs une bonne partie de la hausse de 2023 dans le sillage de la flambée des prix -, mais elle ne reflète plus la réalité du marché locatif, qui a progressé beaucoup plus vite depuis les années 1970. LIRE AUSSI : Immobilier : futurs propriétaires, attention au poids de la taxe foncière ! Cette actualisation prévue en 2028 se traduira à coup sûr par un fort rebond de la taxe foncière pour une partie des propriétaires. Les possesseurs de logements anciens en ville, dont la valeur est très décotée, devraient être les plus pénalisés. Les appartements et maisons datant d'avant 1920 pourraient même subir des révisions supérieures à 20 % de leur valeur locative. De quoi inquiéter tout particulièrement les bataillons de propriétaires parisiens et des plus grandes métropoles. Dindons de la farce Si les propriétaires sont condamnés à devenir les dindons de la farce de la fiscalité locale, c'est aussi et peut-être surtout pour des raisons liées à la suppression de la taxe d'habitation sur les résidences principales . Historiquement, locataires et propriétaires se partageaient l'essentiel de la pression fiscale immobilière par le biais de la taxe d'habitation payée par les premiers et la taxe foncière à la charge des seconds. Mais avec la quasi-disparition de la taxe d'habitation, l'une des promesses phares de la campagne présidentielle 2017 du candidat Macron, les possesseurs d'appartements et de maisons se retrouvent seuls ou presque face aux collectivités locales. Un tête-à-tête qui risque de leur coûter très cher. LIRE AUSSI : Taxe foncière et d'habitation en 10 questions Impôts : une dépendance toxique à l'immobilier La réforme Macron ne s'est pourtant pas faite au détriment des collectivités locales. L'Etat leur a octroyé des recettes équivalentes à celles que leur versaient les locataires (23 milliards d'euros) et tout aussi dynamiques dans le temps. Mais il a mécaniquement réduit le champ des impôts à la main des élus locaux, ceux sur lesquels ils peuvent agir à leur guise. Cette part se limite désormais à 40 % de leurs revenus fiscaux et se concentre pour l'essentiel sur les taxes foncières et les impôts de production payés par les entreprises, sachant que ces derniers ont baissé dans le cadre de la politique de l'offre. Un piège parfait Dans ces conditions, les propriétaires se retrouvent pris au piège. Face à des communes, dont les besoins de financement ne cessent de progresser - leurs dépenses de fonctionnement ont encore augmenté de 7 % sur les sept premiers mois de l'année -, ils apparaissent comme des victimes désignées, à la fois captives et a priori solvables. Par conséquent, un nombre croissant de villes majorent leur taux de taxe foncière pour boucler leur budget. Plus d'un quart des agglomérations de plus de 100.000 habitants ont encore opté pour cette solution cette année. Dans certaines communes aux finances dégradées, comme Paris , la progression est tellement forte qu'elle a effacé le bénéfice pour les contribuables propriétaires de la disparition de la taxe d'habitation… A cela s'ajoute dorénavant la faculté donnée aux communes où il est difficile de se loger de surtaxer les propriétaires de résidences secondaires présents sur leur territoire. Une pratique en plein essor. On peut évidemment trouver cela normal. Après tout, les ménages propriétaires ne sont pas les contribuables les plus modestes. Mais dans un pays où l'on déplore une crise historique de la construction, alors même que le stock de logements existant est de l'avis général insuffisant, il y a quelque chose de paradoxal à pénaliser les propriétaires.

By |2024-09-18T13:55:24+00:00September 18th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Comment l’industrie travaille les jeunes au corps pour les séduire

C'est une bonne semaine pour la réindustrialisation : l'inauguration en présence d'Emmanuel Macron de l'usine ultra-innovante de Sanofice mardi en Rhône-Alpes en est le point d'orgue, mais le directeur général de Bpifrance, Nicolas Dufourcq, en aura aussi inauguré deux autres. A Trets, dans les Bouches-du-Rhône, il a célébré mardi matin la mise en route de la première usine du fabricant de smarts-circuits EYCO. Il inaugure aussi mercredi à Mably, dans la Loire, celle de MGA MedTech, qui conçoit et réalise des machines sur mesure et des équipements clés en main pour l'industrie des technologies médicales. Pour que ce mouvement de renaissance industrielle soit durable, un obstacle de taille devra néanmoins être levé : celui des compétences. Chaque année, 140.000 emplois sont en effet proposés par l'industrie sur le marché du travail, mais 60.000 - soit plus de 40 % de ces postes - ne trouvent pas preneurs, selon l'opérateur de compétences interindustriel OPCO 2i qui regroupe 29 branches de l'industrie. La situation ne peut que se dégrader avec le départ en retraite des baby-boomers. Selon le ministre démissionnaire de l'Industrie, Roland Lescure, il faudra d'ici à dix ans 1,3 million de personnes supplémentaires pour répondre aux ambitions de réindustrialisation. Surfer sur l'effet JO En s'invitant mardi soir tous les deux à l'inauguration de la compétition internationale Worldskills à Lyon, équivalent des Olympiades des métiers qui se dérouleront jusqu'au 15 septembre et où l'industrie compte un tiers des 59 emplois représentés, le président de la République et le patron du bras armé de la réindustrialisation française illustrent l'importance de renforcer l'attractivité du secteur. Une vingtaine de jeunes champions de l'Hexagone sur près de 470 apprentis inscrits pour l'industrie tenteront de se démarquer au travers d'épreuves techniques et de faire rêver les quelque 125.000 visiteurs scolaires attendus sur place.

By |2024-09-18T13:53:59+00:00September 18th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Zéro artificialisation nette : les pistes de financement pour les collectivités locales

Le zéro artificialisation nette, plus connu sous le nom de ZAN, n'a pas fini d'alimenter les débats sur l'évolution de la fiscalité locale et les besoins d'investissement des collectivités. La Fondation pour la nature et pour l'homme y prend sa part dans un rapport qu'elle vient de publier et qui a le mérite de formuler plusieurs propositions précises. Pour rappel, l'objectif zéro artificialisation nette a été instauré en 2021 par la loi Climat et résilience selon les modalités suivantes : l'artificialisation des sols doit être réduite de moitié d'ici à 2031 par rapport à ce qui a été fait entre 2011 et 2021, et l'objectif du zéro artificialisation nette doit être atteint en 2050, ce qui suppose que chaque surface artificialisée devra être compensée par une surface renaturée. Premier coup de rabot Cet objectif très ambitieux ne pourra être atteint sans une refonte du système de financement des collectivités locales, estime la FNH. Et sans une pérennisation du Fonds vert notamment, entré en vigueur en 2023 et qui pourrait justement faire l'objet de sévères coupes budgétaires si l'on se réfère à la lettre plafond envoyée par Matignon il y a quelques jours au ministère de la Transition écologique. Après un premier coup de rabot de 500 millions au printemps dernier, le Fonds vert pourrait faire les frais d'une deuxième lame d'économies. Au grand dam des élus locaux. « Réussir le ZAN dans l'architecture fiscale et budgétaire actuelle n'est pas possible », estime Thomas Uthayakumar, directeur des programmes et du plaidoyer de la FNH. « On demande beaucoup d'efforts aux collectivités locales, il faut ensuite que les investissements que l'on met en face soient à la hauteur », poursuit-il. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Budget 2025 : bras de fer entre les élus locaux et Bercy sur la dérive de la dépense publique DECRYPTAGE - Les collectivités locales ont désormais leur « budget vert » Le ZAN suppose par exemple de réhabiliter des friches industrielles. En 2023, 368 millions venant du Fonds vert y ont été consacrés, permettant de réhabiliter près de 1.200 hectares et de créer 26.500 logements et 200 hectares de surface consacrée aux activités économiques. L'objectif - le moins ambitieux au regard des exigences de la loi Climat - est d'en faire autant chaque année jusqu'en 2027, date à laquelle le Fonds vert doit expirer. Un objectif qui ne sera pas atteignable selon les calculs de la FNH car les crédits du Fonds vert doivent aussi servir à la rénovation énergétique des bâtiments scolaires ou encore aux solutions de mobilité durable. Faire des choix « Le contexte budgétaire pousse à faire des choix. Or l'allocation actuelle des subventions amène à bétonner davantage », regrette Thomas Uthayakumar, qui plaide dans le rapport, dont il est co-auteur, pour réorienter une partie des dépenses de voirie (59 % des dépenses d'équipements des départements) vers des projets de renaturation de sites par exemple. Actuellement, « plus une commune artificialise ses sols en étendant son linéaire de voirie, plus elle bénéficie de ressources et de dotations », pointe la FNH. LIRE AUSSI : Tous les projets industriels échappent au zéro artificialisation nette des sols CHRONIQUE - Transition énergétique : le rôle clé du dialogue Etat-collectivités Enfin, la FNH propose plusieurs aménagements pour rapprocher la valeur fiscale des espaces naturels et agricoles des espaces urbanisés et constructibles. « Augmenter la taxation sur les plus-values de cessions de terrains qui deviennent constructibles permettrait de diminuer l'intérêt des propriétaires à souhaiter un changement d'usage de leurs terres », indique le rapport. La taxe foncière, devenue le principal levier de rentrée fiscale pour les collectivités locales, pourrait aussi être déterminée par rapport à la valeur non pas du seul bâti, mais aussi des surfaces et des parcelles détenues par les propriétaires. « L'augmentation de la taxe foncière ainsi induite pourrait accélérer la cession de biens 'en sous densité' », estime la FNH. Autant de pistes de réflexion qui pourraient venir alimenter le futur débat budgétaire, une fois le gouvernement constitué.

By |2024-09-18T13:53:38+00:00September 18th, 2024|Scoop.it|0 Comments

En Chine, Huawei fait sensation avec le premier smartphone au monde qui se plie en trois

Smartphones, écouteurs connectés, tablette : voilà plusieurs années que Gem, un jeune Chinois de 26 ans qui se fait appeler ainsi en anglais, ne jure que par Huawei pour tous ses produits high-tech. Pas question pour lui de revenir aux iPhone d'Apple. « Les iPhone ne changent pas suffisamment d'année en année. Je n'aime pas Tim Cook, c'est un simple entrepreneur, là où Steve Jobs était un vrai créateur de la tech », explique le jeune homme dans l'énorme magasin amiral de Huawei situé rue de Nankin, la grande artère commerçante et piétonne de Shanghai. Alors quand il a appris que Huawei allait lancer ce mardi le Mate XT Tri Fold, le premier smartphone au monde qui se plie en trois, Gem n'a pas hésité. Comme presque 3 millions de Chinois, le jeune homme s'est préenregistré sur les différentes plateformes de Huawei pour pouvoir l'acheter à partir du 20 septembre, lorsqu'il sera disponible. « J'ai beaucoup d'attentes pour ce téléphone, qui pourra aussi me servir de tablette ! » dit Gem, qui utilise déjà au quotidien deux smartphones - tous siglés Huawei. Trois-en-un Le géant chinois des télécoms a fait sensation en Chine avec son nouveau smartphone, qui se veut une vitrine de son savoir-faire technologique, au moment où les Etats-Unis continuent de mener la guerre contre la tech chinoise. Dans un pied de nez assez savoureux, le lancement du Mate XT Tri Fold a eu lieu au lendemain de la présentation des nouveaux iPhone 16, lundi, en Californie.

By |2024-09-18T13:52:53+00:00September 18th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Apple, Samsung, Google : le match de l’IA dans les smartphones est lancé

De la parole aux actes, Apple n'aura laissé filer que le temps d'un été. Critiquée pour être resté quasi-muette l'an dernier, quand le phénomène ChatGPT bouleversait la tech mondiale, l'entreprise de Cupertino vient de présenter de nouveaux iPhone dopés avec cette fameuse intelligence artificielle générative. Commercialisés courant septembre, ils s'enrichiront au fil des mois et des mises à jour avec de multiples fonctionnalités, déjà esquissées en juin dernier lors d'une première prise de parole du PDG, Tim Cook, sur le sujet. Baptisée « Apple Intelligence », l'IA d'Apple promet d'améliorer l'assistant vocal Siri, via lequel il sera possible de rechercher un e-mail ou une photo. Pour les messages, Apple Intelligence proposera de réécrire les textes sur différents tons, voire d'inventer ses propres emojis. A noter, la date de disponibilité de ces services en Europe n'est pas encore connue en raison, dit Apple, d'« incertitudes réglementaires ». Les rivaux d'Apple n'ont pas attendu Mais le temps a jusqu'ici joué pour ses principaux rivaux. En matière d'intelligence artificielle, Google n'a pas attendu pour intégrer ses propres modèles d'IA générative aux dernières versions de son système d'exploitation Android. Concrètement, les propriétaires de smartphone Android (toutes les marques sauf Apple et Huawei) peuvent désormais entourer du bout des doigts les détails d'une image puis lancer une recherche visuelle. Les adeptes des smartphones Pixel de l'entreprise de Mountain View, eux, profitent carrément du robot conversationnel Gemini en permanence au fond de leur poche. Encore distribués de façon très hétérogène selon les pays du monde, les Google Pixel ne constituent toutefois pas la menace principale pour l'iPhone 16.

By |2024-09-18T13:52:29+00:00September 18th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Avantages fiscaux : Apple contraint de restituer 13 milliards à l’Irlande

C'est une lourde défaite pour Apple et une superbe victoire pour Margrethe Vestager, la vice-présidente de la Commission européenne chargée de la concurrence, qui va bientôt quitter ses fonctions, après dix ans de service. Mardi, la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) lui a offert un beau cadeau de départ en lui donnant raison quand, en 2016, elle avait enjoint à Apple de rembourser 13 milliards à l'Irlande, estimant que la firme à la pomme avait bénéficié d'aides fiscales illégales. Un jugement définitif qui met donc fin à ce feuilleton judiciaire. A l'époque, l'affaire avait fait grand bruit, les Etats-Unis avaient averti l'Europe qu'elle risquait de « saper les investissements étrangers » et le PDG d'Apple, Tim Cook, avait qualifié la décision de l'UE de « connerie politique totale ». Dans un jugement tout aussi tonitruant, le Tribunal de l'UE avait ensuite « cassé », en 2020, cette décision de la Commission, l'estimant entachée d'erreurs. Aide illégale Or, pour la CJUE, c'est bien le Tribunal qui s'est trompé, pas la Commission : l'Irlande a bel et bien « accordé à Apple une aide illégale que cet Etat est tenu de récupérer », juge-t-elle dans son arrêt rendu mardi. LIRE AUSSI : Bruxelles en passe de forcer Apple à régler son ardoise de 13 milliards d'euros En cause, des avantages fiscaux indus perçus par Apple via deux mécanismes de rescrits fiscaux accordés par l'Irlande pour y doper l'emploi. L'affaire portait sur des licences de propriété intellectuelle détenues par deux filiales irlandaises du fabricant de l'iPhone et les bénéfices correspondants qui auraient dû leur être attribués. « Aujourd'hui marque un pas en avant », a triomphé Margrethe Vestager, la larme à l'oeil. « Il n'est pas possible que certains Etats membres autorisent des accords spéciaux pour attirer certaines entreprises en proposant des taux d'imposition des sociétés effectivement bas, alors que dans d'autres pays, toutes les entreprises paient leurs impôts », a-t-elle notamment commenté. « Nous sommes déçus par la décision prise aujourd'hui, car le Tribunal a déjà examiné les faits et a catégoriquement annulé cette affaire », a réagi le groupe américain, accusant la Commission de « modifier rétroactivement les règles » et d'ignorer « comme l'exige le droit fiscal international » que les revenus d'Apple sont « déjà soumis à l'impôt aux Etats-Unis ».

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