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Éthiopie : l’« abiymania » ne fait plus rêver Paris

La tension était palpable, le 29 novembre, au siège de l'Union africaine (UA). Devant la presse, le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, s'est contenté de se féliciter, aux côtés du président de la Commission de l'UA Moussa Faki, de la reprise du dialogue stratégique avec l'instance panafricaine. La dernière session datait de 2019. LA NEWSLETTER AFRIQUE Tous les mardis à 16h45 Recevez le meilleur de l’actualité africaine. En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité. La veille au soir, un communiqué du ministère des Affaires étrangères tchadien a pris le ministre par surprise, quelques heures après son départ de N'Djamena. Le Tchad met un terme à sa coopération militaire avec la France. Les quelque 300 militaires tricolores présents sur son sol sont donc priés de quitter le territoire. Il a fallu près de 24 heures au Quai d'Orsay pour publier une déclaration de réaction par laquelle il « prend acte et entend poursuivre le dialogue pour la mise en œuvre de ces orientations ». À lire aussi Au Tchad comme au Sénégal, l'armée française n'est plus la bienvenue Sept millions d'euros supplémentaires pour le Soudan À la une des médias, ce retournement de situation, dans le dernier pays sahélien à abriter des forces françaises, a éclipsé le motif principal de la visite de Jean-Noël Barrot au Tchad. Il s'est rendu à Adré, dans un des plus vastes camps d'accueil des quelque 3 millions de Soudanais réfugiés à l'étranger pour fuir la guerre amorcée le 15 avril 2023. « C'est au Soudan qu'a lieu la crise humanitaire la plus grave de notre époque », insiste le ministre sur son compte X. À la frontière soudanaise, il a annoncé 7 millions d'euros supplémentaires « pour soutenir l'action des organisations onusiennes et non gouvernementales dans la lutte contre le choléra et dans l'accompagnement des femmes et enfants en bas âge ». Le chef de la diplomatie française a en outre exhorté les puissances étrangères impliquées dans le conflit opposant les Forces armées soudanaises aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) à « cesser de jeter de l'huile sur le feu ». Il s'est en revanche bien gardé de nommer les Émirats arabes unis, qui livrent, avec le consentement du gouvernement tchadien, des armes aux FSR via l'aéroport international du maréchal Idriss Déby à Amdjaras, à 300 km au nord d'Adré. Ce soutien est bien connu de la communauté diplomatique et a récemment été documenté par le Sudan Observatory Conflict. Mais Jean-Noël Barrot s'est contenté de dénoncer le veto imposé le 18 novembre par la Russie concernant une résolution de l'ONU appelant à un cessez-le-feu et à la protection des civils au pays des deux Nils. À lire aussi L'Égypte et le Soudan s'opposent à un nouvel accord sur le Nil Une quête « légitime » d'accès à la mer À Addis-Abeba, Jean-Noël Barrot a rencontré son homologue, Gedion Timotheos, ainsi que le Premier ministre Abiy Ahmed. Ce dernier a obtenu le prix Nobel de la paix en 2019 pour ses efforts de réconciliation avec l'Érythrée, avant de plonger sa nation dans une guerre civile dans la région septentrionale du Tigré qui a tué au moins 500 000 militaires et 360 000 civils. Malgré la fin de ce conflit en novembre 2022, le pays reste ravagé par les combats dans la région voisine de l'Amhara et dans plusieurs zones de la vaste Oromia. À lire aussi Éthiopie : l'abiymania ne fait plus rêver Une source diplomatique affirme que la question des violations des droits de l'homme a été abordée et que le ministre a « encouragé les autorités [éthiopiennes] à faire des progrès sur ce dossier ». Après les nombreuses exactions perpétrées au Tigré qui restent à ce jour impunies, l'armée fédérale utilise en effet des drones pour tenter de contrer les rebelles Fano en Amhara, sans épargner les civils. Dans le même temps, la liberté d'expression frôle le néant comme le démontrent l'assassinat de l'opposant oromo Bate Urgessa en avril, la détention d'au moins quatre journalistes d'après Reporters sans frontières ou encore la suspension, entre le 14 et le 21 novembre, de trois organisations défendant les droits humains. Abiy Ahmed entretient par ailleurs des relations exécrables avec ses voisins régionaux, à commencer par la Somalie depuis la signature, le 1er janvier, d'un accord de principe avec la république autoproclamée du Somaliland qui fournirait à Addis-Abeba un port commercial et une base militaire sur la mer Rouge. « Il est légitime que l'Éthiopie, le pays enclavé le plus peuplé, recherche un accès à la mer », a déclaré une source diplomatique française en marge de la visite du ministre. Avant de préciser que « ces discussions ne doivent pas engendrer des tensions dans la Corne, au moment où les pays de la Corne de l'Afrique sont confrontés à des défis importants » incluant le terrorisme. À lire aussi France-Éthiopie : ce que contient l'accord de défense signé par Macron et Ahmed Nouveau projet patrimonial et remise de 3 500 artefacts À découvrir Le Kangourou du jour Répondre Ce traité suscite pourtant l'inquiétude de la communauté internationale tandis que la Somalie dénonce une violation de sa souveraineté nationale. C'est cependant la collaboration scientifique, culturelle et éducative qui était au centre du déplacement du chef de la diplomatie française – outre la session de vendredi consacrée au dialogue stratégique avec l'UA. Samedi 30 novembre, dans l'enceinte du musée national d'Éthiopie, le fossile de Lucy, qui a été découvert il y a 50 ans, a été exceptionnellement présenté au ministre, alors que les visiteurs doivent habituellement se contenter d'une réplique. Jean-Noël Barrot a annoncé le lancement du projet « Patrimoine durable en Éthiopie » dans la continuité de la participation de la France à la restauration des églises monolithiques de Lalibela et du musée du Palais national. Et ce, afin de « continuer à mobiliser des méthodes qui placent les communautés locales, les autorités politiques et religieuses et les recherches scientifiques au cœur de l'action en faveur du patrimoine », a expliqué le ministre. Cette visite a également été l'occasion de remettre 3 500 objets archéologiques éthiopiens qui étaient étudiés en France depuis les années 1980. À lire aussi En Afrique de l'Est, Emmanuel Macron veut poser les jalons d'une nouvelle coopération Avant de s'envoler vers Dakar, Jean-Noël Barrot s'est rendu au lycée franco-éthiopien Guébré-Mariam pour signer un accord intergouvernemental avec le ministre de l'Éducation éthiopien, Birhanu Nega, prévoyant notamment le financement de la scolarité de 10 % d'élèves issus de milieux modestes. Au Sénégal, le ministre a assisté aux célébrations du 80e anniversaire du massacre de Thiaroye, qui vient d'être reconnu comme tel par le président Emmanuel Macron. Jeudi 28 novembre, peu avant l'annonce surprise du Tchad, le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a exprimé, lui aussi, son souhait de tourner la page de la coopération militaire avec l'Hexagone.

By |2024-12-05T20:50:37+00:00December 5th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Le projet d’euro numérique de la BCE entre dans le vif du sujet

Le projet titanesque de l'euro numérique avance pas à pas. Dans un rapport rendu public ce lundi, la Banque centrale européenne (BCE) fait un point sur l'avancée des travaux concernant son projet de monnaie numérique de banque centrale. Etablissement d'un règlement, sélection des potentiels fournisseurs de la plateforme et de l'infrastructure technique, et consultation des parties prenantes ont ainsi mobilisé les équipes ces six derniers mois. Pour rappel, en octobre 2023, après une phase d'investigation de deux ans, la BCE avait décidé de lancer la phase de préparation du projet qui doit durer jusqu'en octobre 2025. C'est à ce moment-là, quand la proposition de règlement soumise par la Commission européenne en juin 2023 aura terminé son parcours législatif, que le Conseil des gouverneurs décidera ou non de lancer l'euro numérique. Il ne devrait ensuite devenir réalité qu'à partir de 2028. « Ce rapport relate les progrès techniques qui ont eu lieu », explique Alexandre Stervinou, directeur des Etudes et de la Surveillance des paiements et responsable du projet d'euro numérique à la Banque de France. Des appels d'offres ont ainsi été passés pour établir les différents composants techniques de l'euro numérique, auxquels ont répondu en septembre et octobre les acteurs de marché, principalement européens, et les banques centrales nationales. Des offres qui sont à présent à l'étude au siège de la BCE à Francfort. « C'est un point très important dans cette phase de préparation car si nous décidons d'émettre cet euro numérique, il faut que nous ayons la capacité technique de passer à l'action », ajoute-t-il. Limite de détention « La mise en place du rulebook [recueil de règles, ndlr] avance également pour étudier comment pourrait en pratique fonctionner un euro numérique avec les consommateurs, les commerçants et les banques », explique Alexandre Stervinou. LIRE AUSSI : Les trois défis que devra relever Wero, la solution de paiement des banques européennes La Banque de France à la pointe des expériences de monnaie numérique pour les transactions financières Des discussions ont notamment eu lieu avec tous les intéressés sur un élément stratégique pour les banques : la manière d'évaluer la limite de détention appropriée pour l'euro numérique. En effet, les établissements de crédit sont très inquiets de voir leurs dépôts en monnaie commerciale, sur lesquels ils s'appuient pour accorder des crédits, siphonnés par l'euro numérique. Les banques ont ainsi mis en avant que la limite de détention devrait correspondre aux dépenses en cash mensuelles des consommateurs, ce qui plaiderait pour un montant assez bas. A l'inverse, les représentants du secteur de la consommation ont souligné que, si la limite de détention était trop basse, elle pourrait décourager les consommateurs de s'en servir. Ils ont par ailleurs ajouté que si les banques craignaient une fuite des dépôts, elles pourraient s'en prémunir en offrant des taux d'intérêt attractifs. Préoccupations des banques Alors que les banques françaises étaient très remontées contre le projet d'euro numérique, il semble que leurs préoccupations aient été entendues. « Les impacts possibles sur les dépôts sont des questions légitimes, explique Alexandre Stervinou ». LIRE AUSSI : Euro numérique : des effets potentiellement lourds pour La Banque Postale Pour la BCE, il était important également de voir comment cet euro numérique pourrait s'intégrer dans un paysage de moyens de paiement européen déjà riche avec la carte bancaire, les portefeuilles électroniques comme Apple Pay ou maintenant wero. C'était un autre motif de grogne des banques, qui voient l'euro numérique comme un concurrent direct de Wero qui vient d'être lancé en France, en Belgique et en Allemagne et est financé par les établissements bancaires. « Intégré à wero, l'euro numérique pourrait être un facilitateur de son adoption », plaide au contraire Alexandre Stervinou. Le rapport souligne également que les frais que devraient payer les commerçants pour accepter l'euro numérique seraient « justes », compte tenu du fait qu'ils ne pourraient pas le refuser. Un argument important au moment où les grands commerçants français et européens s'inquiètent de l'envolée des frais de paiement par carte. « Nous avançons également sur le modèle économique possible de l'euro numérique, qui est calqué sur le modèle économique du paiement par carte bancaire, en étudiant les pistes pour en faire un modèle attractif pour les banques et commerçants. », ajoute Alexandre Stervinou. Reste aussi à résoudre la question du respect de la vie privée. « Nous allons dans le sens d'un respect de la vie privée très important », explique ainsi Alexandre Stervinou. En effet, l'euro numérique devra pouvoir apporter les mêmes avantages que le cash en ce domaine. Une des options pourrait également être donnée au consommateur de rendre automatiquement tous les petits paiements de proximité possibles hors ligne, pour en faciliter l'usage.

By |2024-12-05T20:49:02+00:00December 5th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Deblock devient le deuxième acteur des cryptos agréé par le gendarme des marchés français

Deblock a rejoint le cercle très restreint des acteurs cryptos adoubés par le gendarme des marchés français. Après SG Forge en juillet 2023, la start-up est devenue ce vendredi le deuxième prestataire de services sur actifs numériques (PSAN) à recevoir un agrément de la part de l'Autorité des marchés financiers (AMF). Lancé en avril 2024 par des anciens de la néobanque Revolut et de la start-up crypto Ledger, Deblock propose un « wallet » crypto intégré à un compte courant en euros. « On avait très vite déposé la demande d'agrément, car c'est une façon de se rapprocher du niveau de conformité demandé par la réglementation européenne », explique Jean Meyer, directeur général de Deblock. L'obtention de ce précieux sésame constitue une étape cruciale pour la fintech, puisque les exigences de l'agrément AMF sont très similaires à celles du règlement européen MiCA. Harmoniser les pratiques Le règlement « Markets in Crypto-Assets » s'appliquera progressivement à l'ensemble de l'industrie à partir du 30 décembre. Deblock et les autres entreprises déjà agréées à l'échelle nationale devraient bénéficier d'une procédure de « fast track », c'est-à-dire d'un traitement accéléré de leur demande de licence européenne. La plupart des pays ont opté pour une période transitoire applicable aux entreprises déjà existantes avant cette date, pouvant aller jusqu'à dix-huit mois - c'est notamment le cas de la France. A l'issue de celle-ci, les sociétés devront avoir obtenu leur licence dans l'un des Etats membres de l'Union européenne pour opérer légalement. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Les cryptos face à une pression réglementaire plus forte que jamais en Europe DECRYPTAGE - Cryptos, dette : le scénario catastrophe de la chute de Tether Ce cadre vise à harmoniser les pratiques du secteur et introduit des exigences strictes, souvent complexes à mettre en oeuvre pour les start-up. Les coûts de mise en conformité sont compris entre 500.000 et 1 million d'euros par an, estime Jean Meyer. Le niveau minimal de fonds propres requis, qui varie selon le type d'acteur, peut être particulièrement difficile à atteindre. « La plupart des entreprises ne les ont pas, tranche-t-il. A moins de réaliser des levées de fonds, ce qui est devenu très compliqué depuis la faillite de FTX. L'alternative, c'est d'obtenir une assurance pour couvrir les risques, mais aucune ne veut se positionner là-dessus. » Ces prérequis visent notamment à protéger les investisseurs en cas de défaillance de l'entreprise. Audits de cybersécurité Le deuxième grand défi de mise en conformité est lié aux fortes garanties imposées en matière de cybersécurité. « Il y a un haut niveau d'audit demandé. Or, il n'y a que quelques entreprises certifiées prestataire d'audit de sécurité des systèmes d'information (Passi) en France, et elles sont déjà très occupées par des grands comptes », avance Jean Meyer. Une étude de la plateforme d'analyses Acuiti révélait en juin dernier que la majorité des entreprises concernées par MiCA n'étaient pas préparées à répondre à l'ensemble de ses exigences. 25 % d'entre elles disaient ne pas avoir entrepris le travail de mise en conformité, tandis que 9 % seulement se déclaraient prêtes.

By |2024-12-05T20:48:21+00:00December 5th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Cryptos : Howard Lutnick, monsieur « guerre commerciale » de Trump et fervent soutien de Tether

Après les barons du chemin de fer, du pétrole et de la banque au XIXe et XXe siècles, la crypto-oligarchie espère son heure venue au XXIe siècle avec l'arrivée de Donald Trump au pouvoir. Elle compte de nombreux soutiens, dans la nouvelle administration en formation. Au Commerce, Howard Lutnick sera le monsieur « guerre commerciale », chargé des droits de douane. « A la ville », il est encore le dirigeant du courtier Cantor Fitzgerald, le « banquier » de l'une des principales et des plus controversées firmes des cryptos, Tether (USDT). Il conserve les actifs de cette dernière, émis en garantie de ses cryptos stables (stablecoins). Il s'agit notamment d'un portefeuille de dette d'Etat américaine de 102,5 milliards de dollars (à fin septembre), essentiellement à court terme (moins de 90 jours). Cantor réalise aussi toute une série d'opérations et de services (financement, conseil…) pour le compte de son client. Giancarlo Devasini, le propriétaire de Tether, un ancien chirurgien plastique qui évite prudemment de se rendre aux Etats-Unis, se serait félicité qu'Howard Lutnick puisse mettre ses relations politiques au service de la défense des intérêts de Tether, selon le « Wall Street Journal ». Avec désormais un tel soutien dans une Maison-Blanche bientôt ouverte aux quatre vents de la dérégulation des cryptos, le géant Tether peut espérer être à l'abri des poursuites. Outre une relation commerciale, une union capitalistique rapproche les deux sociétés. Cantor va acquérir 5 % du capital de Tether, selon un accord noué l'année dernière, d'après le quotidien américain. Il valorisait Tether autour de 12 milliards de dollars. Le groupe, aux effectifs modestes (200 personnes) et adepte des paradis fiscaux (Bahamas), est un des plus rentables du secteur des cryptos. Il a gagné 7,7 milliards de dollars sur les neuf premiers mois de l'année, soit 1,2 million de dollars par heure. Ses principaux clients sont les grandes firmes de trading et les fonds cryptos. LIRE AUSSI : RECIT - 11 septembre 2001 : Cantor Fitzgerald, le courtier qui a survécu à la perte de 658 employés PORTRAIT - Gouvernement Trump : Howard Lutnick nommé secrétaire au Commerce Conflits d'intérêts Depuis l'élection de Donald Trump, la capitalisation de Tether (USDT) a gagné 10 % à 132 milliards de dollars, l'envolée des cours attirant de nouveaux investisseurs et traders. Ils convertissent leurs dollars en crypto stables, pour obtenir des liquidités, afin de spéculer. Mais l'administration démocrate pourrait mettre un terme provisoire à cette « crypto euphorie ». Si le département de la Justice décidait, avant la passation de pouvoir au camp républicain, d'inculper le géant Tether leader des cryptos stables (ou stablecoins), le marché pourrait connaître de violentes secousses. Si sa candidature est adoubée par le Sénat, Howard Lutnick devra, pour éviter des conflits d'intérêts trop évidents, démissionner de Cantor. Il transmettra peut-être le flambeau à son fils Brandon qui connaît bien Tether pour avoir été stagiaire dans sa filiale suisse. Comme de nombreux membres du gouvernement Trump (Robert Kennedy, Elon Musk, J. D. Vance…), Howard Lutnick détient personnellement des bitcoins, un investissement qu'il devrait pouvoir conserver à son poste. Il n'a pas précisé quelle part de sa fortune totale (2 milliards de dollars) est investie sur la leader des cryptos. « Je suis un fan des cryptomonnaies, mais permettez-moi d'être très précis : le bitcoin, juste le bitcoin. Les autres ne ressemblent à rien », avait-il souligné à CNBC fin 2023.

By |2024-12-05T20:47:55+00:00December 5th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Pourquoi le groupe de médias de Trump veut acquérir la plateforme crypto de la Bourse de New York

Est-ce le signal que Donald Trump compte bien faire profiter son empire de sa politique très favorable aux cryptoactifs ? Selon des sources proches des discussions citées par Bloomberg, confirmant une information du « Financial Times », le Trump Media & Technology Group (TMTG), qui héberge son réseau Truth Social, serait en discussion avancée pour acquérir la plateforme d'échange de monnaies virtuelles Bakkt. Lancée en 2018 par Intercontinental Exchange (ICE), maison mère du New York Stock Exchange (NYSE), la plateforme propose d'échanger, de dépenser ou de stocker des cryptomonnaies. Introduite en Bourse en octobre 2021, en pleine fièvre du bitcoin, elle avait signé un départ canon à Wall Street, frôlant les 11 milliards de dollars de capitalisation dix jours après son IPO. Elle était retombée tout aussi brutalement, passant pour de bon sous le milliard de dollars dès le printemps 2022. Bakkt flambe Depuis, Bakkt n'a jamais dégagé de bénéfice et s'est retrouvée à plusieurs reprises au bord de la cessation d'activité. Au 30 septembre, elle comptabilisait 6,5 millions de comptes, pour 939 millions de dollars stockés et 476,5 millions de dollars d'échanges au troisième trimestre. Sa perte nette sur la période s'est établie à 6,3 millions de dollars - contre 51,7 millions un an plus tôt. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Dogecoin (DOGE), le retour en fanfare de la crypto fétiche d'Elon Musk Vendredi, sa capitalisation était de 155 millions de dollars. Lundi, après les révélations du « FT », son titre s'est envolé de 160 %, de 11,4 à 29,7 dollars, faisant bondir sa valeur à 406 millions de dollars. La hausse se poursuivait mardi, le titre prenant près de 16 % en début de séance à Wall Street. Il faut dire que les discussions sur son rachat filtrent en pleine flambée des cryptomonnaies, consécutive à l'élection de Donald Trump et de ses promesses de dérégulation autour des devises virtuelles. Depuis le 6 novembre, le bitcoin a bondi de plus de 30 % et a franchi pour la première fois, mercredi, le cap des 90.000 dollars. Certains lui promettent d'ores et déjà d'atteindre rapidement celui des 100.000. TMTG agite Wall Street Depuis la victoire du milliardaire républicain, le titre Trump Media & Technology Group est devenu l'objet de toutes les attentions de la part des boursicoteurs américains. Donald Trump en détient 53 % du capital et il compte bien conserver cette participation après son investiture. Très volatil, le titre figure parmi les plus échangés à Wall Street, aux côtés de géants comme Nvidia ou Tesla, alors même que sa capitalisation avoisine 6,5 milliards de dollars. LIRE AUSSI : Donald Trump va lancer sa plateforme de cryptomonnaies Depuis le début du mois, environ 90 millions d'actions TMTG s'échangent chaque jour, contre 9 millions en moyenne aux deuxième et troisième trimestres. Un phénomène qui rappelle la folie des « meme stocks » comme GameStop et AMD. TMTG a aussi été l'un des sujets les plus cités sur le réseau social des investisseurs Stocktwits ces derniers jours. TMTG a progressé de plus de 75 % depuis le début de l'année, mais il est toujours en retrait par rapport au niveau atteint quelques jours avant les élections.

By |2024-12-05T20:47:19+00:00December 5th, 2024|Scoop.it|0 Comments

VIDEO – TGV, la folle histoire du train qui a dévoré la France

Dans le monde ferroviaire, c'est un tournant historique. En 1964, quelques jours avant l'ouverture des Jeux Olympiques organisés au Japon, le pays inaugure le premier train à grande vitesse. Avec des pointes à 210 km/h, le Shinkansen, qui relie Osaka à Tokyo, est une prouesse pour l'époque. En France, la SNCF rêve alors d'un train encore plus rapide. Une ambition qui marque le début d'une épopée industrielle et politique hors du commun, faite de succès, d'échecs et de rebondissements. Dans les années 1960, un projet est à la pointe de l'innovation : l'aérotrain. Grâce à une technologie révolutionnaire, qui repose notamment sur des coussins d'air, le prototype bat des records de vitesse. Problème : des rails d'un nouveau type sont nécessaires. L'impossibilité de rouler sur un réseau ferré classique fait de l'aérotrain un choix trop coûteux : le projet est abandonné. Le choc pétrolier de 1973 bouscule tout En parallèle, un autre projet prend la lumière : le turbotrain. Le bolide, alimenté par des turbines à gaz, fait ses preuves : les 300 km/h sont facilement dépassés. Avec lui, la France semble en passe de réussir son pari. Mais en 1973, le choc pétrolier bouscule tout. L'économie d'énergie devient le mantra de l'époque. Exit les turbines à gaz : il est acté que le futur train à grande vitesse sera tout électrique. C'est la naissance de ce qui deviendra le TGV. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Concurrence dans les TGV : le big bang européen est en route BUSINESS STORY - Le TGV, ce train qui a changé la France Les études se poursuivent et les grands travaux commencent. Alstom (qui s'écrivait « Alsthom » à l'époque) fabrique les rames à Belfort et la SNCF les achète pour les opérer. En 1981, le TGV entre enfin dans l'histoire : le président François Mitterrand inaugure la première ligne à grande vitesse reliant Paris à Lyon. Auprès du public, le succès est immédiat : les Français se ruent vers ce nouveau train qui fait chuter les temps de trajet. Un train plébiscité… et décrié La France ambitionne dès lors de construire des lignes à grande vitesse partout. Le début d'un véritable casse-tête. Chaque tracé nécessite des années d'étude. Il faut éviter les virages trop secs, sonder la nature des sols, mesurer les impacts socio-économiques et préparer des débats publics… Surtout, il faut beaucoup de terres et négocier avec ceux qui les possèdent. Dans les villes, le TGV attire autant qu'il révulse. Les maires veulent une gare, mais souhaitent que les rails soient construits ailleurs pour échapper aux nuisances sonores. LIRE AUSSI : EN CHIFFRES - TGV, locomotives, trains de nuit, fret : les industriels du ferroviaire en pleine euphorie RECIT - La saga TGV Néanmoins, le réseau s'agrandit au fil des ans : vers l'Ouest (1989), vers Lille (1993), vers le Sud avec Paris-Marseille (2001) ou encore vers l'Est avec Strasbourg (2007) et le TGV Rhin-Rhône (2011), puis vers Rennes et Bordeaux (2017). Dans le même temps, les rames se modernisent et un deuxième étage voit le jour. D'années en années, le succès ne se dément pas : 122 millions de passagers ont voyagé avec le TGV en 2023, un record. Comment le TGV français est-il né ? Comment a-t-il bouleversé le voyage en France ? A-t-il été un succès économique, notamment à l'international ? Quelles sont, aujourd'hui, les limites du « modèle TGV » ? Et quelles sont ses perspectives pour l'avenir ? Explications dans notre documentaire vidéo.

By |2024-12-05T20:46:14+00:00December 5th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Le Nigeria, laboratoire de la nouvelle politique africaine d’Emmanuel Macron

Jeudi 28 et vendredi 29 novembre, Paris déroulait le tapis rouge à Bola Tinubu élu en 2023 pour une visite d'État, la première d'un président nigérian depuis celle d'Olusegun Obasanjo en 2000. Une rencontre hautement symbolique pour Emmanuel Macron, qui voit dans le Nigeria un partenaire stratégique clé pour réorienter la politique africaine de la France, dans un contexte marqué par une perte d'influence en Afrique francophone et notamment au Sahel. « Le volet politique de cette visite est aussi important que l'économique », souligne Teniola Tayo analyste politique et économique. LA NEWSLETTER AFRIQUE Tous les mardis à 16h45 Recevez le meilleur de l’actualité africaine. En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité. Depuis son arrivée à l'Élysée en 2017, Emmanuel Macron s'est engagé à redéfinir la politique africaine de la France. Délaissant le traditionnel pré carré francophone, il s'efforce de tisser des partenariats avec des pays comme le Nigeria, « première économie d'Afrique jusqu'en 2022 et désormais quatrième selon le FMI ». Avec plus de 220 millions d'habitants (410 millions attendus en 2050, selon l'ONU), le géant d'Afrique de l'ouest reste un acteur incontournable sur le continent. En accueillant successivement des chefs d'État comme le Ghanéen Nana Akufo-Addo et, dès le début de 2025, l'Angolais João Lourenço, Emmanuel Macron multiplie les gestes symboliques pour montrer que la stratégie africaine française ne se limite plus à ses anciennes colonies, dont plusieurs ont rompu leurs relations avec Paris. Le choix du Kenya pour accueillir le sommet Afrique-France en 2026 témoigne également de cette réorientation. À lire aussi Olivier Laouchez : « le président Macron au Shrine, c'est historique ! » Un partenariat commercial qui repose sur le pétrole et le gaz La France, n'ayant pas de passif colonial avec le Nigeria, bénéficie d'une relation bilatérale relativement décomplexée. En 2018, Macron avait déjà affiché sa volonté de se rapprocher de Lagos, en visitant le New Afrika Shrine, temple de la culture afrobeat fondé par le grand Fela Kuti. Les intérêts économiques français ne sont pas non plus étrangers à l'attitude bienveillante de Paris. En 2023, le Nigeria était devenu le premier partenaire commercial de la France en Afrique subsaharienne, les échanges bilatéraux entre les deux pays s'élevaient à 4,5 milliards d'euros. Plus de 100 entreprises françaises y opèrent, dans des secteurs aussi variés que l'énergie, la construction, les télécommunications et la santé. « La France est un marché important pour les exportations de pétrole et de gaz du Nigeria, on estime à environ 5 à 6 % des exportations totales l'année dernière mais ce n'est pas tout, de nombreux projets se développent dans des secteurs d'avenir comme le renouvelable », insiste Teniola Tayo. TotalEnergies a récemment investi six milliards de dollars dans des projets gaziers et d'énergie verte. « C'est d'autant plus significatif que le Nigeria bénéficie d'un très bon excédent commercial avec la France ». À lire aussi Tony Elumelu, le héros de l'africapitalisme Une puissance émergente essentielle sur le continent africain Mais le Nigeria est un géant aux pieds d'argile. Le pays de Bola Tinubu est confronté à des crises multiples. La dévaluation du naira, la flambée des prix alimentaires et l'insécurité due à la présence de groupes armés comme Boko Haram et l'État islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap) grèvent son potentiel. Ces défis économiques et sécuritaires poussent le chef de l'État, âgé de 72 ans, à courtiser les investisseurs étrangers partout dans le monde. À son compteur plus de 18 pays visités en 18 mois. « Bola Tinubu, plus familier de la France à titre personnel et issu du secteur privé semble adopter une approche plus amicale vis-à-vis de la France, comparé à son prédécesseur Muhammadu Buhari qui est ancien officier en fonction au moment de la guerre du Biafra », juge l'analyste nigériane. « Il a pour lui, tout un secteur privé nigérian qui ne se préoccupe pas des questions coloniales, tout ce qui l'intéresse, c'est le business ». À lire aussi La mégaraffinerie du milliardaire Aliko Dangote entre en service À découvrir Le Kangourou du jour Répondre Le Nigeria abrite un puissant secteur privé symbolisé par des figures comme Aliko Dangote, dont le conglomérat est actif dans des secteurs clés comme le ciment, les engrais et le sucre. En 2023, la mise en service de sa raffinerie, la plus grande d'Afrique, a marqué un tournant dans l'autonomie énergétique régionale. Outre Dangote, une nouvelle génération de banquiers, d'investisseurs et d'entrepreneurs de la fintech comme la success story Flutterwave, contribue à diversifier l'économie nigériane. C'est cette élite économique que Paris courtise pour renforcer les liens bilatéraux. Cette ambition s'est concrétisée ce jeudi matin avec une réunion du Conseil d'affaires franco-nigérian à l'Élysée, où des représentants d'une vingtaine d'entreprises françaises et nigérianes ont échangé en présence des deux dirigeants. La veille, United Bank for Africa (UBA), l'une des principales institutions financières nigérianes, a ouvert une succursale dans la capitale française, faisant de la France un nouvel ancrage stratégique pour connecter l'Afrique, l'Europe et d'autres régions autour des services financiers. « Avec le retour de Donald Trump, les États-Unis vont renforcer leurs politiques protectionnistes ciblant aussi bien l'Union européenne que la Chine, pointe Teniola Tayo, cette réalité pousse de nombreux pays, y compris le Nigeria, à explorer des partenariats au-delà des alliances traditionnelles. » Confrontée à la concurrence de la Chine, de l'Inde ou de la Turquie, la France voit son poids dans les échanges avec l'Afrique subsaharienne diminuer, même s'il reste important. À lire aussi « Les milliardaires africains sont de vrais panafricains » Convergence géopolitique Au-delà des aspects économiques, cette visite s'inscrit également dans un contexte géopolitique complexe. Paris a exprimé son soutien aux forces de sécurité nigérianes, notamment à travers la Force multinationale mixte autour du lac Tchad. Ce partenariat sécuritaire vise à répondre aux menaces djihadistes tout en stabilisant la région. Bola Tinubu, actuellement président en exercice de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), joue un rôle central dans la gestion des crises politiques régionales, notamment face aux putschistes au Niger, au Burkina Faso et au Mali. Si Abuja a envisagé une intervention militaire au Niger après le coup d'État de juillet 2023, la forte opposition populaire au Nigeria a conduit à une stratégie plus prudente. Emmanuel Macron voit en son homologue nigérian un partenaire essentiel pour stabiliser une région où la France a perdu de son influence, mais rien n'est moins sûr. Les trois pays du Sahel ont claqué la porte de la Cedeao en début d'année. Leur départ pourrait être acté lors du prochain Sommet des chefs d'État de l'organisation le 15 décembre.

By |2024-12-05T20:44:47+00:00December 5th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Canal+ va rendre sa fréquence TNT

Nouveau coup de tonnerre dans un audiovisuel français déjà en pleine ébullition. Alors que l'Arcom, le gendarme du secteur, est dans la toute dernière ligne droite pour finaliser l'attribution de 15 fréquences de la TNT, le groupe Canal+ a pris une décision drastique pour ses quatre chaînes payantes. Confirmant nos informations, la filiale de Vivendi a annoncé qu'elle allait rendre la fréquence de sa chaîne phare, qui occupe le très prisé canal 4, ainsi que celles de ses trois autres canaux payants (Canal+ Cinéma, Canal+ Sport et Planète+). Jeudi en fin d'après-midi, le groupe Canal+ s'est fendu d'un communiqué se plaignant de « décisions fiscales et réglementaires pénalisantes pour [son] exploitation en France ». Pour justifier son choix d'arrêter la TNT payante, qui prendra effet dès le mois de juin, il avance plusieurs raisons : augmentation de sa taxe versée au Centre national du cinéma (CNC), menaces sur son taux de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) « pourtant directement lié à son statut de premier financeur du cinéma français » et, enfin, le retrait de la fréquence TNT de C8, une de ses trois chaînes gratuites. Source marginale de revenus Déjà en 2020, le groupe dirigé par Maxime Saada avait brandi la menace de sortir de la TNT payante. L'enjeu à l'époque était de faire pression sur les autorités pour conserver une TVA réduite (ce que Bercy lui conteste) et un meilleur positionnement dans la diffusion des films par rapport aux plates-formes mondiales de streaming (Netflix, Amazon, Disney+). A l'époque, Canal+ avait fini par renouveler la licence de sa chaîne phare (sur le canal 4) d'abord pendant trois ans, puis pour seulement dix-huit mois, jusqu'au 5 juin 2025. Mais aujourd'hui, l'alignement des planètes semble bien différent. LIRE AUSSI : Canal+ dévoile le montant « substantiel » de son litige de TVA avec le fisc Sur le plan fiscal, Canal+ a depuis été visée par plusieurs propositions de rectifications, et doit déjà régler 131 millions d'euros avant la fin de l'année. Pour le groupe, la TNT n'est donc plus synonyme de TVA à taux réduit. Sur le plan commercial, ensuite, la TNT payante est devenue une source marginale de revenus. Dans le prospectus préalable à son entrée en Bourse, prévue le 16 décembre sur la place londonienne, Canal+ écrit que fin septembre, seulement 70.000 de ses abonnés (moins de 1 % du total de ses clients français) recevaient le signal de la chaîne uniquement via le décodeur TNT. Le résultat d'un basculement vers les usages numériques qui s'accélère du fait du déploiement de la fibre sur le territoire et de la généralisation des visionnages sur Internet et sur les box, prisés par les plus jeunes. Depuis un an et demi, le nombre d'abonnés de moins de 26 ans a doublé à 500.000 pour Canal+. Sans compter que le groupe mise surtout sur la croissance à l'international. « Seuls les abonnés qui sont encore sur la TNT seront concernés, précise Canal+. Le groupe leur proposera les équipements nécessaires afin qu'ils puissent continuer à profiter de l'ensemble des programmes de leurs chaînes sur d'autres modes de diffusion » (satellite, box, les opérateurs télécoms, Internet, etc). Cotation à la Bourse de Londres Cette décision arrive en plein projet de scission de Vivendi en plusieurs entités, qui doit encore être validé par les actionnaires réunis en assemblée générale lundi 9 décembre. Ce projet se concrétisera par l'entrée en Bourse des différentes entités, dont Canal+. Or, réaliser des économies sur les coûts de distribution de ses chaînes hertziennes - une dizaine de millions d'euros de frais fixes pour chaque fréquence - serait un argument de plus pour séduire les investisseurs. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Canal+, Havas et Hachette en Bourse : le big-bang de Vivendi entre dans la dernière ligne droite Toutefois, le canal 4 représente encore potentiellement un actif précieux dans le paysage audiovisuel français. Il n'y a qu'à voir l'intense lobbying déployé par les nouveaux entrants de la TNT (Reels TV et OFTV) pour obtenir les fréquences 8 ou 12 (libérées par C8 et NRJ 12) et ne pas se retrouver en 26e et 27e positions dans le zapping des Français. A priori, le canal 4 ne sera pas réattribué. Les conventions de toutes les chaînes devraient être finalisées d'ici à la semaine prochaine, le groupe Canal+ conservant deux fréquences en clair (CNews et CStar). Le flou demeure encore sur l'avenir de Cyril Hanouna et de son émission « TPMP », qui pourrait basculer sur CStar après l'arrêt de C8. Chronologie des médias Ce chamboulement du paysage de la TNT intervient au moment où se négocie la chronologie des médias. Canal+, en tant que premier financeur du cinéma français, avec 200 millions d'euros par an (hors OCS ), joue historiquement un rôle prépondérant. La chaîne dispose jusqu'à présent d'une fenêtre privilégiée, avec le droit de diffuser un film six mois après sa sortie en salle, quand Netflix est à quinze mois, et Disney à dix-sept mois. Mais selon nos informations, Disney serait prêt, dans la négociation actuelle, à augmenter considérablement sa contribution pour se rapprocher des six mois de Canal+. Cela permettrait au géant américain de proposer à ses abonnés son imposant catalogue de films, dont certains rencontrent un grand succès en salle, comme en ce moment « Vaiana 2 », beaucoup plus tôt qu'actuellement.

By |2024-12-05T20:43:12+00:00December 5th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Armée française en Afrique : un départ à marche forcée

La résiliation des accords militaires liant la France au Tchad et le désir manifesté par le Sénégal de ne plus accueillir de soldats français sur son sol, pour inattendus qu’ils ont été, s’inscrivent pourtant dans un mouvement plus large de retraits forcés des troupes françaises en Afrique de l’Ouest. Courrier international Lecture 1 min. Publié le 4 décembre 2024 à 17h20 Bientôt la fin de la présence militaire française en Afrique de l’Ouest ? SOURCES : « LE MONDE », MALIWEB.NET. Partager “Une douche froide en plein hiver sur Paris”, affirme Le Pays. “Une double gifle pour la France”, renchérit Le Temps. Les images choisies par les titres de presse internationaux illustrent parfaitement la surprise qu’a constituée l’annonce par le Tchad, jeudi 28 novembre, de la fin des accords de sécurité et de défense avec la France. Comme le rappelle le titre burkinabè, le Tchad était devenu “une zone de repli idéale” pour une armée française devenue indésirable dans les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) que sont le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Pourtant, quelques heures avant cette annonce, le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, se trouvait en visite officielle à N’Djamena. LIRE AUSSI : Géopolitique. L’armée française priée de quitter le Tchad et le Sénégal De façon concomitante, le Sénégal, par la voix de son président, Bassirou Dimaye Faye, a aussi indiqué son souhait de ne plus voir de base militaire française au Sénégal. Des déclarations survenues alors que le pays allait célébrer les 80 ans du massacre de Thiaroye. “Voilà l’armée [française] sommée de fermer ses bases dans les pays voisins : le Sénégal à l’ouest, le Tchad à l’est. Cette fois, ce ne sont pas des juntes à l’orientation prorusse assumée qui rompent avec l’armée française, mais des pays considérés comme alliés”, analyse Le Temps. Le quotidien suisse rappelle que le dispositif militaire français au Tchad comprend trois bases permanentes et environ un millier de soldats. Pour ce qui est du Sénégal, environ 350 soldats sont actuellement sur place. Tentative de reconfiguration La “dynamique de souveraineté” à l’œuvre conduit donc à la dénonciation successive des accords militaires noués par la France avec les pays d’Afrique de l’Ouest. “[C’est] loin d’être véritablement une surprise”, estime encore Le Pays, qui rappelle que des dynamiques diverses traversent la sous-région, dont l’arrivée au pouvoir de “dirigeants de plus en plus jeunes et décomplexés”. LIRE AUSSI : Diplomatie. Nigeria, Tchad, Éthiopie : comment la France réinvente ses relations avec l’Afrique Pourtant, la France avait tenté de proposer une reconfiguration de son dispositif militaire en Afrique avec le rapport établi par Jean-Marie Bockel, ancien secrétaire d’État à la coopération durant la présidence de Nicolas Sarkozy. Ce rapport, élaboré après une série d’entretiens menés avec les autorités du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Gabon et du Tchad, avait été remis à Emmanuel Macron trois jours avant les déclarations tchadienne et sénégalaise. Il préconisait notamment une “réduction significative de [l’] empreinte militaire [française]”, pour “faire baisser la visibilité” des bases françaises. Mais sans indiquer le nombre de soldats qui auraient été déployés dans le futur. Une information “classifiée”, selon Le Temps.

By |2024-12-05T20:42:16+00:00December 5th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Un nouveau rapport accablant sur la pollution de l’eau par les pesticides

Le sujet est explosif, et particulièrement sensible : comment mieux protéger les zones de captage, d'où provient l'eau destinée à la consommation humaine ? Au moment même où la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a promis de s'attaquer rapidement à la question, un rapport d'inspections ministérielles montre en tout cas qu'il y a urgence. Daté de juin 2024, et publié seulement ce 22 novembre, ce rapport de près de 600 pages a été réalisé par l'Inspection générale des affaires sociales (Igas), l'Inspection générale de l'environnement et du développement durable (Igedd), et le Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux (CGAAER). Il avait été commandé par le gouvernement Borne en novembre 2023, alors que la crise agricole commençait à couver. Echec de la préservation de la qualité de l'eau Ses conclusions sont accablantes. Rappelant que les substances chimiques contenues dans les pesticides se retrouvent dans l'eau des captages à travers le ruissellement ou l'infiltration dans les sols, souvent à l'état de métabolite (molécules issues de leur dégradation), les inspections concluent à « l'échec global de la préservation de la qualité des ressources en eau ». Soulignant que les procédures de surveillance « pourraient être améliorées », le rapport constate aussi que les eaux brutes, tout comme les eaux distribuées, contiennent des concentrations de pesticides et de métabolites bien supérieures aux normes. LIRE AUSSI : Comment le réchauffement climatique va bouleverser les ressources en eau en France DECRYPTAGE - Pollution de l'eau par les pesticides : un coût financier largement sous-estimé Les inspections ont ciblé trois substances : deux dérivées de la chloridazone (un herbicide utilisé dans la culture des betteraves sucrières) et le chlorothalonil (un fongicide utilisé dans la culture des céréales). Pour chacune d'elles, des dépassements « préoccupants » ont été constatés, particulièrement dans la moitié nord de la France. Les inspections citent notamment l'Aisne, où de nombreux captages (dans les rivières et les nappes souterraines) révèlent une concentration supérieure à 2 microgrammes par litre : selon elles, « ces ressources ne devraient plus être utilisées pour produire de l'eau potable, et devaient être abandonnées ». « C'est la première fois qu'un rapport, qui plus est signé à la fois par les ministères de l'Agriculture et de l'Environnement, constate une telle impasse sur certains territoires », relève Régis Taisne, spécialiste de l'eau à la FNCCR, qui représente des collectivités locales. Les régions Hauts-de-France et Normandie, ainsi que le Calvados, sont également pointés. Redevance pour pollution diffuse Les inspections rappellent que le dernier bilan annuel disponible du ministère de la Santé (2022) a aussi relevé des dépassements dans l'eau du robinet , pendant plus d'un mois, sur cinq métabolites. De fait, ont-elles constaté, la « gestion des non-conformités » souffre également de graves lacunes. Les règles en vigueur ne sont pas forcément pertinentes, avec par exemple de nombreuses dérogations sources de bureaucratie. En aval, elles pointent l'efficacité variable des filières de dépollution pour rendre l'eau potable, sachant que les plus efficaces (osmose inverse, nanofiltration) coûtent « entre deux et trois fois plus cher ». Avec un impact déjà constaté sur le prix de l'eau dans certains départements, comme l'Aisne (2,55 euros/m3) ou le Calvados (2,49 euros/m3), par rapport à la moyenne nationale (2,13 euros/m3). LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Dépollution des eaux usées : la facture s'annonce salée pour la France Le rapport préconise donc toute une série de mesures à mettre en place d'urgence, allant du relèvement de la redevance pour pollution diffuse à la création de « zones soumises à contrainte environnementale » pour les aires de captage en dépassement, qui seraient alors soumises à un programme d'actions spécifiques. Il évoque aussi des solutions plus fondamentales, comme la refonte des autorisations de mise sur le marché des molécules concernées, ou le changement des pratiques agricoles de sorte à réduire l'utilisation des pesticides dans les aires de captages - sans toutefois proposer de les y interdire comme le souhaiteraient certains. Quelque 12.500 captages ont déjà été fermés entre 1980 et 2019, essentiellement en raison des pollutions. Il en reste environ 33.000, dont environ 3.000 « sensibles », où des dépassements ont été constatés. Opposition des agriculteurs Que retiendra le gouvernement de ces préconisations ? Agnès Pannier-Runacher a promis faire de la protection des captages « une priorité ». «Ce rapport servira de base de travail entre les différents ministères», affirme-t-on au sein de son cabinet, sans préciser à ce stade quelles mesures concrètes sont envisagées. «Mais nous ne l'avons pas attendu. Le plan Ecophyto [de réduction des pesticides, NDLR] comporte déjà des dispositions en ce sens». Le gouvernement précédent avait promis que l'année 2 du plan eau de mars 2023 serait consacrée à la qualité. «Le groupe de travail sur les captages ne s'est toutefois pas réuni depuis deux ans… », déplore Régis Taisne. Il n'est pas sûr toutefois que ce groupe de travail, qui réunit tous les acteurs, soit réactivé avant les élections professionnelles agricoles, en janvier. Car il s'agit d'un sujet qui fâche chez les agriculteurs. En décembre 2023, la FNSEA avait déjà fait renoncer le gouvernement Borne à la hausse de la redevance pour pollution diffuse mise en place l'an dernier dans le cadre du plan eau. La protection des captages fait aussi l'objet d'une proposition de loi déposée le 29 octobre par le député écologiste Jean-Claude Raux. Ayant recueilli 74 signatures, elle n'est pas encore inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale.

By |2024-12-03T17:19:02+00:00December 3rd, 2024|Scoop.it|0 Comments