HOSPITALITY LAB & PRACTICE FOR BRANDS

Blog2017-10-23T13:43:48+00:00

GDPR : L’hospitalité des marques fait loi en Europe.

GDPR : L’hospitalité des marques fait loi en Europe.

En imposant aux marques de privilégier l’intérêt de leurs clients dans la gestion des données qu’elles détiennent, l’Europe fait de l’hospitalité le vecteur principal de leur croissance.

1. AUJOURD’HUI, LA CROISSANCE DES MARQUES PASSE PAR LA QUALITÉ DE LEUR RELATION CLIENTS.

Dans un monde digital, « Les Marchés sont des Conversations ».

Dès 1999, Doc Searls et ses co-auteurs avaient mis cette idée au coeur de leur “Clue Train Manifesto” (Manifeste des Evidences) (1), démontrant alors avec brio comment le développement du “capital relationnel” de la marque pouvait devenir le principal moteur de la croissance des entreprises.

L’arrivée des sites internet dans la fin des années 1990 avait eu en effet le mérite de faire prendre conscience qu’il pouvait se nouer une relation directe entre l’entreprise et ses clients, sans passer par un distributeur ; et que ces nouveaux liens produisaient énormément de données qu’il était probablement intéressant d’exploiter : ainsi, pour développer plus loin l’idée du “Clue Train”, lorsqu’il s’agit de générer une croissance durable des ventes et des profits, les meilleurs atouts de la marque sont sa légitimité à susciter des échanges autour de son coeur de métier (Conversation), son intelligence à les analyser (Curation), sa capacité à apporter des réponses adaptées aux besoins exprimés (Customization), et finalement son empathie relationnelle, propre à mettre le client en résonance avec la marque (Communion). Autant d’atouts qui précèdent dorénavant la simple « qualité des produits » mis au catalogue, autrefois le principal fer de lance des entreprises.
Une vision depuis partagée par Interbrand(2), qui dans sa publication annuelle du classement de la valeur des marques insiste sur le fait que “la croissance est la conséquence d’une stratégie claire et d’expériences exceptionnelles délivrées au consommateur”.
Voici donc venu le temps pour les marques soucieuses de croissance durable de passer un nouveau contrat relationnel avec leurs consommateurs, où l’achat et la livraison du produit n’est plus la fin mais le début de la relation : un contrat qui couvre d’abord l’usage, et l’expérience qui l’accompagne. Un contrat qui est aussi l’occasion de proposer de nouveaux moments de consommation, de nouveaux services, qui sont autant de chiffre d’affaires supplémentaire pour les marques. Mais un contrat relationnel d’abord fondé sur le respect de l’intérêt du client, notamment en matière d’utilisation de ses données.

 

2. GDPR : UNE RÉGLEMENTATION POUR SAISIR DE NOUVELLES OPPORTUNITÉS DE CROISSANCE.

Selon une étude récente de la Commission Européenne(3), 72% des Européens s’inquiètent en effet de laisser trop de données personnelles aux entreprises, souvent à leur insu, et surtout de ne pas en recevoir de réelle contrepartie. D’ailleurs, la connaissance plus précise du client semble ne faciliter en rien la capacité de l’entreprise à mieux cibler ses offres : selon tous les indicateurs(4), le taux d’ouverture des mails diminue alors que les désabonnements (opt-out) augmentent, ce qui fragilise largement la rentabilité des investissements lourds consentis dans le CRM.
La Commission souligne également que le marché en ligne est constitué à 57% d’échanges avec des opérateurs américains, alors que seulement 4% des échanges se font au travers d’opérateurs pan-européens. Elle estime que si les 100 plus grosses entreprises Européennes faisaient un usage judicieux de leurs données clients, le PNB Européen pourrait s’octroyer 1,9% de progression supplémentaire d’ici 2020, soit plus de 200 Milliard d’Euros de gain potentiel.
C’est avant tout à cette opportunité de croissance que la GDPR s’attaque : permettre une meilleure utilisation des données pour les entreprises grâce à un consentement avéré des consommateurs, favoriser les échanges intra-européens au sein d’un univers mieux sécurisé. Loin d’être une contrainte, la GDPR est une chance de développement de nouvelles sources de revenus pour les marques européennes : elle conduit à un modèle de croissance durable rendu possible par une approche choisie et non plus subie de la consommation. Avec la GDPR, les marques doivent négocier avec chacun de leurs clients un contrat relationnel : elles doivent se mettre à l’écoute, comprendre les besoins, proposer leurs services, et définir les modalités de la relation ; le tout dans la transparence ( accès aux données, droit de modification) qui établit la confiance, l’attachement. Les marques deviennent alors attachantes dans le bon sens du terme, et c’est de cet attachement que nait la croissance durable.
C’est à ce nouveau modèle relationnel qu’appellait lui-même Doc Searls dans son “Clue Train Manifesto” : il lui avait même trouvé un nom, la VRM (Vendor Relationship Management). Une approche basée sur le consentement avéré du client vis à vis de ses fournisseurs (vendeurs) avec un postulat simple : “un consommateur libre a plus de valeur qu’un consommateur captif – pour lui-même, pour les marques et pour l’économie en général”.
Encore faut-il s’entendre sur la définition du consommateur “libre”. Searls le définit en cinq points :
1. Il entre en relation avec les marques de manière indépendante et sans contrainte.
2. Il est le point d’intégration de sa propre donnée (c’est lui seul qui peut relier sa donnée à sa personne).
3. Il a le contrôle de la donnée qu’il génère et collecte. Il décide de ce qu’il veut partager, à qui et comment.
4. Il définit son propre niveau d’engagement avec les marques.
5. Il est libre d’exprimer ses exigences et ses intentions en dehors du contrôle de toute entreprise.
C’est ce consommateur “libre” que la GDPR souhaite aujourd’hui promouvoir, afin d’en faire le vecteur de croissance de l’économie.

3. L’HOSPITALITE DES MARQUES, PRINCIPAL VECTEUR DE LEUR PROPRE CROISSANCE.

Accueillir un consommateur “libre” est sans doute une perspective qui effraie bon nombre de marques, tant elle ont été construites sur la notion d’un marketing manipulateur et insidieux, capable d’influencer jusqu’aux émotions pour enfermer les clients dans un tunnel de vente dont la seule issue est l’achat du produit. Avec la GDPR, ce n’est plus le produit qu’il va falloir vendre, c’est la marque qui doit apprendre à se faire acheter. Et pour cela, il va falloir qu’elle se montre hospitalière vis à vis de ses clients : bienveillante, humaine et proche.
Le produit devient simplement la porte d’entrée à la marque, celui qui va forger les impressions de la première rencontre, et donc le début (et non la fin) de l’histoire. Le produit n’est plus qu’un prétexte, c’est la marque qui devient le réel support de l’expérience pour le consommateur : c’est d’ailleurs à elle qu’il va naturellement s’adresser s’il a besoin d’assistance ou s’il a simplement des remarques à formuler. À la marque de se montrer engageante, accueillante, généreuse et humaine pour fidéliser le consommateur au-delà du premier produit, et pour entretenir une relation proche, intime, qui permettra de continuer à vendre sans qu’il soit besoin de déployer la coûteuse armada publicitaire du premier jour : avoir une stratégie à long terme d’entretien de la relation, plutôt que de s’épuiser dans des efforts permanents de recrutement.
Autant le “tunnel de vente” était indifférencié et anonyme, donc étranger à toute notion d’hospitalité, autant le “cycle de décision d’achat” est personnalisé et fait appel à la relation humaine : c’est de la capacité de la marque à accueillir que dépend la fidélisation du client, et encore plus, sa propension à devenir activement promoteur vis à vis de ses pairs. Pour le dire différemment, c’est du niveau d’hospitalité de la marque que va découler l’amplitude de la réalisation du cycle d’achat, et donc le montant de la valeur créée.
Autant le “tunnel de vente” s’envisageait dans un temps le plus court possible, avec l’espoir de limiter la durée d’exposition nécessaire pour déclencher l’achat afin de réduire les coûts, autant le “cycle de décision d’achat” s’inscrit dans la durée la plus longue possible afin de maximiser les revenus. En se plaçant dans une notion de permanence, on met forcément en exergue la qualité de l’hospitalité, seule capable de générer de la pérennité dans la relation.
Plus le consommateur progresse avec la marque, plus la marque fait preuve de « disponibilité » vis à vis des demandes du consommateur, plus se crée la confiance dans la relation, le consommateur récupérant de plus en plus de valeur d’usage en retour de sa relation avec la marque, la marque obtenant de plus en plus de “permissions” qui lui permettent d’aller encore plus loin dans son service du consommateur.
C’est bien là le cercle vertueux de l’hospitalité des marques : un marketing “on demand” (inbound marketing), un marketing de l’échange, de la confiance, de la permission, du partage de la valeur, où les clients sont aussi des hôtes ; un marketing qui se définit d’abord par rapport au client pour qu’il puisse adopter lui-même la marque, la faire sienne et en devenir à son tour le porte-parole…
Alors que la GDPR fait des marques le gibier de consommateurs devenus madrés, l’hospitalité est la meilleure réponse pour faire de ces mêmes marques les plus désirables des proies : avec bienveillance, humanité et intimité. Assurant ainsi la pérennité de leur croissance.

4. QUELLES APPROCHES POUR LES MARQUES FACE A LA GDPR ?

Ce serait peine perdue pour les marques que de se contenter de « mettre en conformité » leur bases de données tout en espérant garder les mêmes pratiques relationnelles. Car la GDPR est d’abord une invitation à renverser ses pratiques relationnelles pour faire montre d’hospitalité vis à vis de ses clients ; et c’est ce renversement d’attitude qui est lui même porteur de croissance pour les marques. Avec la GDPR, l’hospitalité ouvre pour les marques de nouvelles perspectives de croissance.
Une étude publiée en Mai dernier par le gouvernement Britannique4 s’était alarmée sur le fait que seulement 30% des grandes entreprises du pays avaient commencé à prendre les mesures nécessaires à la mise en conformité de leurs pratiques d’utilisation des données, alors que la transcription dans la loi Britannique vient d’être réalisée en ce mois d’Août, et qu’elle survivra au Brexit. Les autres pays feront-ils preuve de la même insouciance, par rapport à une échéance qui dans la plupart des pays européens, a été fixée à Mai 2018 ?
La GDPR transforme radicalement la manière dont les entreprises utilisent les données. Il va falloir arrêter d’acheter des listes d’adresses, et même se débarasser des listes qu’on aura pu acheter auparavant. Contacter un client exigera d’avoir les permissions nécessaires, sauf à s’exposer à des amendes prévues pour atteindre jusqu’à 4% du chiffre d’affaires.
Il n’y aura donc pas d’échappatoires.
Mais n’est-ce pas justement l’opportunité d’une prise de conscience salutaire dans le futur de la relation client ? Quelle marque aujourd’hui a encore besoin d’avoir accès à des millions de noms dont simplement un infime pourcentage montre un intérêt pour ses propositions ? Ne vaudrait-il pas mieux établir une véritable relation avec moins de clients mais qui ont un véritabe intérêt à avoir un dialogue, un échange, une conversation avec la marque ?
N’est-il pas temps, tout simplement, que les marques apprennent à devenir hospitalières vis à vis de leurs clients ?
Et si la GDPR n’était qu’un manifeste pour l’hospitalité des marques ? Une manière de sauver les marques traditionnelles à l’heure du digital ? La dernière opportunité à saisir avant liquidation ou reprise par les acteurs de la nouvelle économie ?
En développant leur hospitalité pour se mettre en conformité avec la GDPR, ce n’est pas tant l’amende que les marques vont éviter, c’est leur futur qu’elle vont assurer.
Aucune raison d’attendre. Embrassons la GDPR en développant l’hospitalité des marques (5).

 

 

(1) Le Cluetrain Manifesto (Manifeste des évidences) est un texte rédigé par Rick Levine, Christopher Locke, Doc Searls, et David Weinberger. Il est d’abord diffusé sur le web en 1999 comme un ensemble de quatre-vingt-quinze thèses, puis est publié sous forme de livre en 2000 avec les thèses prolongées de sept essais. https://www.amazon.com/Cluetrain-Manifesto-End-Business-Usual/dp/0738204315
(2) Etude 2016 Interbrand : http://interbrand.com/best-brands/best-global-brands/2016/
(3) Etude de la Commission Européenne : https://ec.europa.eu/commission/publications/why-we-need-digital-single-market_en
(4) Citée par Tanya Joseph dans le magazine Marketing Week (UK) du 7 Août 2017, New data laws are a chance to reset customer relationships : https://www.marketingweek.com/2017/08/07/tanya-joseph-data-law/
(5) Cf, “Manifeste pour l’Hospitalité des Marques”, Georges-Edouard DIAS, Edition Netexplo : https://www.amazon.fr/dp/2954667230/

Entrée en vigueur du DMA et du DSA, ce qui change pour le consommateur

By |February 23rd, 2024|Categories: Scoop.it|

Deux règlements européens entrent en vigueur,  le Digital Services Act (17 février) et le Digital Markets Act (6 mars). L’objectif est de protéger les acheteurs sur les sites de commerce et sur les plateformes en ligne, réagit le Centre Européen  des Consommateurs France, une émanation de la Commission européenne. Le CEC France est situé à Kehl en Allemagne, à la frontière avec Strasbourg. Il est hébergé par la même association franco-allemande (Centre Européen de la Consommation) que le CEC Allemagne. Des marketplaces plus transparentes sur leurs vendeurs Les marketplaces  vont devoir être plus transparentes et claires sur les vendeurs qu’elles hébergent et les produits mis en vente. Le Centre Européen fait le point sur les changements majeurs pour les consommateurs. Les consommateurs passent de plus en plus par des places de marché pour l’achat d’un produit électroménager, la location d’un hébergement, la livraison d’un repas à domicile ou la revente de vêtements d’occasion. Ces intermédiaires centralisent un grand nombre d’offres sur un même site et mettent en relation des vendeurs avec des acheteurs, moyennant une commission payée par le vendeur. Ce fonctionnement peut créer une confusion dans l’esprit des consommateurs, pointe le CEC France. Le vendeur n’est pas forcément le professionnel propriétaire du site e-commerce où a lieu la transaction. En cas de problème à la suite d’un achat sur un site de commerce en ligne français, le vendeur à contacter peut être établi ailleurs en Europe ou hors de l’Union européenne. Depuis le 17 février 2024, le Digital Services Act (DSA) s’applique à toutes les places de marché en ligne. Cela concerne par exemple les services de VTC d’Uber. CEC France indique que jusqu’à présent, lors de la réservation par exemple un VTC via une application mobile, on ne savait pas exactement qui était le chauffeur ni comment le contacter après la course en cas de réclamation. « Et la plateforme qui vous avait mis en lien ne se montrait pas toujours coopérative » ajoute CEC France. Accès à toutes les informations sur les produits Désormais, les places de marché doivent identifier clairement les professionnels dont elles hébergent les produits et les services. Avant de publier une annonce, la plateforme doit permettre à ces professionnels de fournir aux clients toutes les informations sur leurs produits, leur identité, l’étiquetage et le marquage des produits. Les coordonnés du vendeur, son adresse, son numéro de téléphone et son numéro d’enregistrement, doivent être accessibles depuis la fiche produit. « Vous savez ainsi à qui vous avez affaire quand vous achetez en ligne, mais également vers qui vous tourner en cas de problème de livraison ou si le produit n’est pas conforme » conseille CEC France. Le DSA cible d’autre part les produits et les services illégaux qui peuvent être commercialisés sur les places de marché. Il peut s’agir par exemple de contrefaçons ou de produits cosmétiques dont la composition contient des substances interdites. Vérifications aléatoires des produits par les places de marché Les places de marché doivent désormais effectuer des vérifications aléatoires des produits et services vendus sur leur site afin de lutter contre la vente de produits non conformes aux normes européennes. Dans ce cadre, la plateforme doit désigner un représentant légal pour traiter toutes les demandes de retrait de produits dangereux. Et si la place de marché repère un produit illicite en vente sur son site, elle est tenue d’en informer les consommateurs. D’autre part, à compter du 6 mars, les géants du numérique devraient faire face à plus de concurrence, poursuit le CEC France. Le règlement Digital Markets Act (DMA) s’adresse aux très grands acteurs dont la plateforme en ligne jouit d’une position dominante sur le marché. Cela concerne Amazon Marketplace, Meta Marketplace, Google Play et App Store. Ils devront désormais cesser de favoriser leurs propres services par rapport à ceux des prestataires présents sur leur place de marché. Ils devront également autoriser les professionnels à faire profiter leurs clients d’une offre promotionnelle en dehors de la plateforme. Autre point, les géants du digital tels que Google et Apple ne pourront plus imposer leurs propres logiciels par défaut lorsque l’on installe et configure un nouveau smartphone. Au contraire, un écran multi-choix sera proposé annonce CEC France pour que l’on puisse installer les logiciels de son choix. Pour ceux dont le téléphone ou la tablette comporte déjà des applications préinstallées telles que Google Play ou AppStore, ces applications seront plus facilement désinstallables à partir du 6 mars, promet le CEC France.

Le distributeur Walmart accélère dans la publicité en achetant un fournisseur de TV connectée

By |February 23rd, 2024|Categories: Scoop.it|

L’heure est au retail média et aux offres de divertissement pour la grande distribution face à la stratégie d’Amazon Prime. Walmart, numéro 1 américain du commerce en magasin, passe à la vitesse supérieure et acquiert Vizio, fabricant de TV connectées et des logiciels associés. Cette acquisition vise à concurrencer le service de streaming d’Amazon, le grand concurrent de Walmart. La valeur d’acquisition de Vizio est de 2,3 milliards de dollars. Vizio fournit des expériences de TV connectée immersive Le système de TV connectée de Vizio doit accélérer les revenus publicitaires Walmart veut accroître les ventes de publicités auprès de ses annonceurs. Il s’agit d’accélérer la croissance de Walmart Connect, l’activité média de Walmart, grâce au système d’exploitation SmartCast de Vizio. Les revenus publicitaires de ce système d’exploitation de Vizio centré sur le client représentent la majorité de la croissance de l’entreprise au cours des 5 dernières années. Cette acquisition devrait créer de nouvelles opportunités pour que les annonceurs puissent se connecter aux clients de Walmart Walmart estime que l’acquisition de Vizio et de son système d’exploitation SmartCast lui permettra de se connecter aux consommateurs et de les servir de nouvelles manières, notamment en matière de télévision innovante et d’expériences multimédias et de divertissement à domicile. Cela devrait également créer de nouvelles opportunités pour que les annonceurs puissent se connecter avec les clients de Walmart, apportant ainsi aux marques des possibilités de s’engager à grande échelle et de tirer un plus grand impact de leurs dépenses publicitaires avec Walmart.  Cette acquisition devrait accélérer l’activité média de Walmart aux États-Unis, Walmart Connect, en réunissant l’activité de solutions publicitaires de Vizio, avec la portée et les capacités de Walmart. Ces avantages seraient encore renforcés par la croissance des plateformes de télévision connectée. « Nous pensons que le système d’exploitation centré sur le client de Vizio offre d’excellentes expériences visuelles à des prix attractifs » explique Seth Dallaire, vice-président exécutif et directeur des revenus de Walmart US. ➔ Lire : les 5 tendances en publicité digitale en 2024 selon Amazon   Walmart redéfinit la jointure entre le commerce et le divertissement Le business publicitaire de Walmart devrait croître. « Nous pensons également que cela permet une activité publicitaire rentable et qui grandit rapidement. Notre activité média, Walmart Connect, aide les marques à créer des liens significatifs avec les millions de clients qui font leurs achats chez nous chaque semaine » poursuit-il. « Nous pensons que la combinaison de ces deux activités aura un impact alors que nous sommes en train de redéfinir l’intersection du commerce de détail et du divertissement » termine-t-il. Vizio fournit aux consommateurs des divertissements immersifs et des appareils domestiques connectés innovants Vizio a été créé en 2002. Sa mission est de fournir aux consommateurs des divertissements immersifs et des appareils domestiques connectés innovants à un prix compétitif. Au cours des dernières années, l’écosystème croissant d’appareils de Vizio et son système d’exploitation Smart TV, SmartCast, ont accumulé 18 millions de comptes actifs. Vizio a construit une plate-forme centrée sur le client sur ses appareils permettant de diffuser du contenu gratuitement en regardant des publicités.  Vizio a ainsi créé une activité publicitaire afin que les spécialistes du marketing puissent atteindre les consommateurs à grande échelle. La plateforme de Vizio compte 500 relations directes avec des annonceurs, dont de nombreuses sociétés du Fortune 500. L’activité Platform+ de Vizio, qui comprend en grande partie ses activités publicitaires, représente désormais la majorité du bénéfice brut de l’entreprise. « Notre technologie contribuera à apporter une plate-forme publicitaire télévisée connectée et à grande échelle à Walmart Connect » souligne William Wang, patron de Vizio. Une activité multimédia en croissance de +30% Walmart Connect est l’activité multimédia omni-canal en boucle fermée de Walmart. Elle est croissance de 30 % pour son exercice 2024. Cette activité propose aux fournisseurs et aux vendeurs de Walmart des opportunités pour atteindre les clients souhaités, peu importe où, comment et quand ils font leurs achats.  Vizio a été créé à Orange County, en Californie. Il développe l’avenir des téléviseurs grâce à une  plate-forme intégrée de téléviseurs intelligents et à un système d’exploitation adapté. Il propose également une gamme de barres de son afin d’améliorer l’expérience audio. Cette plateforme propose aux fournisseurs de contenu le moyen de distribuer leur contenu et aux annonceurs davantage d’outils pour se connecter avec le bon public.

Qu’est-ce que l’EES, le nouveau système biométrique de l’Union européenne ? –

By |February 22nd, 2024|Categories: Scoop.it|

Entry Exit System (EES) ou système d’entrée-sortie devrait entrer en vigueur en octobre 2024. Ce nouveau système à double identification biométrique sera installé aux postes des frontières dans les gares et aéroports européens et inquiète déjà les acteurs du transport. Initialement prévue en mai 2023, puis repoussée à novembre 2023, l’entrée en vigueur de l’ESS est finalement fixée à octobre 2024, après les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris. Qu’est-ce que l’Entry Exit System ? Il s’agit d’un système informatisé permettant d’enregistrer les ressortissants de pays tiers qui voyagent pour un court séjour dans des pays de l’espace Schengen. A double identification biométrique, ce système d’entrée/sortie va permettre d’enregistrer les données relatives aux entrées et sorties des voyageurs qui ne sont pas originaires des pays membres de l’UE dans l’objectif d’automatiser les contrôles et de créer un registre central des mouvements transfrontaliers. Ce système va notamment collecter et enregistrer des données personnelles tels que les documents de voyage, la date et lieu d’entrée/sortie d’un pays européen, ainsi que l’image faciale et les empreintes digitales du passager. Selon la situation de ce dernier, l’ESS pourra également récolter des informations disponibles sur les visas. Pour un meilleur partage des informations transfrontalières Selon les autorités, ce nouveau système, couplé à l’ETIAS (dont l’entrée en vigueur a été reportée en 2025), vise à améliorer la gestion des frontières et à faciliter le partage d’informations pour lutter contre la criminalité transfrontalière et le terrorisme. Il remplacera progressivement le système actuel de visa manuel obtenu par la présentation d’un simple passeport physique. Concernant le stockage des données, seules les autorités européennes y auront accès, ainsi qu’Europol ou, exceptionnellement, un autre Etat membre de l’UE ou non. Pour les voyageurs qui ne souhaiteraient pas se soumettre à cette nouvelle réglementation, notamment les données biométriques, l’accès aux pays de l’espace Schengen leur sera tout simplement refusé. Les gares et aéroports européens ne sont pas prêts Installé dans les gares et aéroports européens, l’ESS inquiète les gestionnaires des infrastructures qui espèrent sans trop y croire un nouveau report. En effet, comme le rappelait Augustin de Romanet, PDG du groupe Aéroports de Paris, l’inquiétude concerne l’allongement significatif des temps d’attente aux frontières. Eurostar mettait également en garde contre le manque de moyens et de personnels nécessaires à cette nouvelle directive. De même, les bugs techniques inquiètent, tout comme le manque de formation des agents en pleine année olympique.

Pourquoi les territoires ont-ils intérêt à observer les traces numériques des visiteurs ?

By |February 22nd, 2024|Categories: Scoop.it|

Ces données permettent de comprendre l’usage d’un territoire. Nous avons par exemple réalisé un cas d’étude sur la Dune du Pilat. Cela nous a permis d’observer la densité humaine sur le parking, l’entrée principale, près du camping ou sur la crête de la Dune. Il est ainsi possible de savoir que la plupart des visiteurs entre sur la Dune par le Nord et les campings. On peut connaître leur provenance, le type de véhicule utilisé et établir un portrait socio-démographique. Quelles sont les actions qu’il est ensuite possible d’activer ? Après avoir fait ce premier diagnostic, il est possible de lancer des actions marketing et de préparer la saison suivante. Pour les lieux très fréquentés, il est possible de calculer le nombre de personnes présentes en temps réel grâce à des compteurs et de les croiser avec d’autres données historiques. Cela permet de déterminer la capacité maximum et de limiter l’accès à certains lieux si besoin pour réduire l’impact sur la faune et la flore. Avez-vous un exemple de collaboration avec un territoire ? Nous avons travaillé avec le parc national de Porquerolles autour de la plaisance. Cela a permis de savoir comment les personnes se déplacent, quels usages elles font du territoire et de l’espace maritime ainsi que leur provenance. Le parc a ainsi adapté sa communication sur le port concernant les interdictions et les restrictions dans les zones de mouillage.

“Deep fakes”, détournements massifs, infox en roue libre… pourquoi Sora d’OpenAI va faire buguer le réel

By |February 22nd, 2024|Categories: Scoop.it|

Powered byAudion Ecouter cet article "Deep fakes", détournements massifs, infox en roue libre… pourquoi Sora d'OpenAI va faire buguer le réel 00:00 Marius Bertolucci, enseignant-chercheur à l'Institut de management public et gouvernance territoriale (IMPGT) d'Aix-Marseille Université et auteur de « L'Homme diminué par l'IA » (éd. Hermann), décrypte les risques du développement de l'IA À l'aune du générateur de vidéos Sora d’OpenAI. L’étonnement laisse parfois la place à l’effroi. L’IA de génération de vidéos Sora d’OpenAI ne vient-elle pas porter le coup de grâce au réel ? Et pour cause, la possibilité de générer des textes, des images, des sons et maintenant des vidéos réalistes, parachève un paysage d’une inquiétante étrangeté, où distinguer le vrai du faux devient un défi. Le philosophe Bertrand Russell écrivait que « tout le problème de ce monde est que les imbéciles et les fanatiques sont toujours très sûrs d’eux, alors que les gens plus intelligents sont pleins de doute ». Dans un contexte où les théories du complot et les populistes fleurissent, l’année 2024 voit la moitié de l’humanité se rendre aux urnes. DE LA VAGUE D’INNOVATION AU TSUNAMI ALGORITHMIQUE L’essor des IA génératives n’est guère surprenant au regard des sommes colossales investies. De 5 milliards de dollars en 2020 à une projection de 200 milliards d’ici 2030, avec un palier de 50 milliards déjà franchi. La prophétie de la « mort de l’auteur », maintes fois annoncée, se concrétise sous nos yeux. La menace s’abat non seulement sur les auteurs de textes (GPT-4, LaMDA, Mistral), d’images (Dalle-3, Midjourney, Stable Diffusion), et dorénavant, de vidéos avec Sora (« ciel » en japonais) qui voient leur activité menacée, plongeant ainsi tous les secteurs de la création dans l’incertitude. La grève historique conduite à Hollywood et ses victoires semblent déjà lointaines. Dans un style prophétique caractéristique de la Silicon Valley, le 6 novembre 2023, Sam Altman proclamait que l’IA révolutionnerait la société et élèverait l’humanité comme jamais auparavant. La politique et les idées ne pèsent plus grand-chose face aux algorithmes. Altman affirmait alors que les innovations annoncées pour ChatGPT rendraient « pittoresque » d’ici un an tout ce que nous connaissons. A LIRE AUSSI : IA, "possible disparition" de son enseignement... on a parlé du sort de la philo avec Raphaël Enthoven Face à cette vague de disruption, espérons que les commentateurs les plus diversifiés abandonneront les critiques satisfaites sur les défauts des IA actuelles, pour élever leur regard vers l’horizon d’un avenir proche. L’émergence fulgurante des deepfakes devrait servir de signal : les IA à l’instar de Sora pourraient bien devenir monnaie courante avant la fin de cette décennie. DES IA GÉNÉRATIVES ENTRE TOUTES LES MAINS ? À leurs débuts, les IA génératives ont été le fruit de quelques acteurs dominants aux moyens exorbitants mais rapidement, des acteurs plus divers sont apparus. Cette tendance s’illustre avec l’irruption de start-up comme Mistral AI en France, ou encore, la réalisation du LLM Alpaca pour seulement 600 dollars par des chercheurs de Stanford. Les IA génératives fonctionnant sur des dispositifs peu puissants et décentralisés vont se généraliser. Il est donc impératif de se préparer à une diffusion massive et peu régulée. « Entre les mains d’individus malveillants, l’IA devient l’instrument d’une désinformation de masse. » Le scandale des images à caractère pornographique de Taylor Swift, vues des dizaines de millions de fois, a suscité l’indignation. Ce cas médiatisé est l’arbre cachant la forêt de milliers de détournements du même type, rendus possibles en quelques clics, dans un monde où l’accès à la pornographie concerne une large part des mineurs. Avec des IA telle Sora, une ère nouvelle s’ouvre sous nos pieds où la création de vidéos d’un réalisme total devient monnaie courante. L'ÈRE DE LA DÉSINFORMATION GÉNÉRÉE PAR L’IA En avril 2023, le parti républicain a diffusé une vidéo catastrophiste, confectionnée avec le concours de l’IA, pour l’officialisation de la candidature de Biden. Cet épisode vient souligner avec force qu’au sein de partis politiques de premier plan, on ne s’empêche pas, alors même le contexte américain devrait conduire à la prudence. Puisque 16 % de la population croit que la Terre est plate, un chiffre qui grimpe à 30 % chez les jeunes générations plus exposées aux réseaux sociaux. La France, pour sa part, n’échappe pas à cette tendance : début 2023, une étude de l’IFOP met en lumière qu’au sein de la tranche des 11-24 ans, 16 % adhèrent à la théorie de la Terre plate, un taux qui s’envole à 29 % parmi les utilisateurs de TikTok. Entre les mains d’individus malveillants, l’IA devient l’instrument d’une désinformation de masse, soulevant cette question cruciale : assistons-nous à une différence de degré accélérant une dynamique en cours ou une différence de nature modifiant radicalement notre rapport au réel ? A LIRE AUSSI : Des députés proposent de faire de la Cnil l'autorité régulatrice de l'intelligence artificielle La désinformation par l’IA en contexte politique n’est pas sans rappeler l’affaire Cambridge Analytica qui, en son temps, a mis en lumière le recours massif de publicités ciblées par l’équipe de campagne de Trump. Le Brexit a vu, quant à lui, le déploiement d’un milliard de publicités ciblées durant les dix semaines précédant le référendum, avec une intensification notable dans les dix derniers jours. Avant le vote, un tweet sur trois émanait de bots. En 2023, une méta-analyse de 496 publications scientifiques avance que les réseaux sociaux ont un impact corrosif sur les démocraties bien établies, avec une propagation des fake news, une augmentation du populisme et une polarisation croissante du spectre politique. Débat des lecteurs 42 débatteurs en ligne La France peut-elle compter sur ses partenaires européens pour réguler l’IA ? Oui Non 1 114 votes — Voir le résultat Ribeyre Dominique Non L'I.A. ? Ils sont tous, TOUS, je dis bien hypnotisés par l'I.A. et c'est tout juste s'ils ne s'en vantent pas. Toutes et tous ne voient dans ce truc q...Lire plus Pourquoi Sora marquerait-il un tournant ? La génération de vidéo réaliste fait une entrée fracassante, sans passer par la case « retouche nécessaire », avec le pouvoir de persuasion propre à ce média. Rappelons que le complotisme de QAnon s’est forgé sur la seule publication d’écrits délirants. Sora est peut-être le prélude de mouvements similaires, insensibles aux faits et à la raison. Face à un scepticisme grandissant dans les médias traditionnels, pourtant garant de l’information et donc de la possibilité d’un espace public, les diffuseurs de fake news auront toute l’attitude pour récuser les informations n’allant pas dans leurs sens. Notre ami romancier Salah Hadj-Naas nous confiait : « Sora est une immense gifle au principe de réalité, déjà si malmené. Mon pari est que bientôt : on n’en aura plus rien à faire de ce qui est vrai ou non, ''pourvu qu’on ait l’ivresse''. »

Le plus que centenaire indice Dow Jones s’apprête à accueillir Amazon

By |February 22nd, 2024|Categories: Scoop.it|

mbole. Amazon, la cinquième plus grande société cotée au monde, va faire son entrée dans l'indice Dow Jones lundi prochain. Le plus ancien des indices boursiers de Wall Street, lancé en 1896, s'ouvre ainsi à l'e-commerce en accueillant le géant américain dans son club très fermé, limité à 30 membres seulement. Un honneur rare. Le Dow Jones Industrial Average n'a pas de mécanisme automatique d'évolution de sa composition. En dehors des fusions et acquisitions, il n'a fait entrer de nouveaux membres qu'à trois reprises au cours des dix dernières années, dont Apple en 2015 seulement. C'est bien une véritable consécration pour la librairie en ligne fondée il y a 30 ans près de Seattle par Jeff Bezos , devenu l'un des hommes les plus riches du monde grâce à son succès planétaire. Entré en Bourse en 1997, à une valorisation inférieure à 500 millions de dollars, Amazon a été l'une des égéries de la bulle internet. Son titre s'est envolé de plus de 7.000 % jusqu'à son premier pic en décembre 1999 avant d'abandonner près de 95 % de sa valeur au cours des deux années suivantes. Il aura fallu 10 ans à Amazon pour dépasser à nouveau son sommet de la bulle Internet, en 2009. Plus de 1.700 milliards de dollars Son ascension s'est depuis poursuivie presque sans relâche, alimentée par son expansion dans de nouvelles zones et de nouveaux marchés , jusqu'au streaming et au « cloud computing ». Amazon est désormais le deuxième plus grand employeur aux Etats-Unis, derrière Walmart. 100 dollars investis lors de son introduction en Bourse valent aujourd'hui plus de 220.000 dollars. Le groupe américain est devenu un mastodonte de Wall Street, l'un des « Sept Magnifiques » - avec Apple, Microsoft, Nvidia, Google, Facebook et Tesla - qui ont tiré les marchés mondiaux ces dernières années. Il vaut ainsi plus de 1.700 milliards de dollars, davantage que tous les membres du DAX allemand réunis. LIRE AUSSI : Tech : les « Sept Magnifiques » règnent sans partage sur les Bourses mondiales « Cette inclusion montre l'importance prise par Amazon dans la vie des Américains », souligne Alexandre Hezez de Richelieu Gestion. « L'indice Dow Jones se veut représentatif de l'économie des Etats-Unis et de son évolution, de plus en plus marquée par l'innovation et la technologie. Il rassemble des valeurs incontournables, des sociétés bien établies dans le paysage, en dehors de toute mode boursière », précise-t-il. Après plus d'un siècle d'existence, le Dow Jones reste l'indice boursier le plus cité au monde, d'après son propriétaire, S&P Dow Jones Indices.

Big data : l’Afrique a-t-elle une carte à jouer ?

By |February 22nd, 2024|Categories: Scoop.it|

La Journée européenne et internationale sur la protection des données a eu lieu le 28 janvier. Mais au-delà de la protection des données personnelles se pose la question des données au sens large, que leurs sources proviennent des personnes civiles, des entreprises, des États et de leurs administrations, des activités citoyennes. L'utilisation de ces différents types de données à des finalités commerciales devient une problématique éminemment stratégique. LA NEWSLETTER AFRIQUE Tous les mardis à 16h45 Recevez le meilleur de l’actualité africaine. En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité. Les guerres technologiques et numériques, la bataille de leadership sur l'intelligence artificielle et le chatGPT, le métaverse, la cybersécurité sont des enjeux géostratégiques qui bouleversent nos schémas traditionnels de vie. Les États-Unis d'Amérique et la Chine, en fond de pression sur les semi-conducteurs, se livrent une bataille technologique et digitale sans précédent. Ils imposent leurs « hégémonies numériques » au reste du monde, à l'instar de la prédominance des Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) et des Batax (Baidi, Alibaba, Tencent, Xiaomi). L'Union européenne a défini ces dernières années une politique de souveraineté technologique et numérique, que certains estiment hypothétique, car l'Europe a du mal à créer des champions mondiaux de l'informatique et du numérique, à l'exception de l'Allemagne sur le segment des logiciels. Les pays émergents comme l'Inde et la Corée du Sud ont mis en place pendant ces vingt dernières années des stratégies offensives de positionnement sur certains segments de l'informatique et du numérique, pour l'externalisation de services vers l'étranger, puis pour leurs marchés intérieurs. L'un des enjeux majeurs de ces compétitions mondiales est celui de ce que d'aucuns appellent le « nouvel or », les datas, c'est-à-dire les données. Qui possède et « contrôle » les données aurait le vrai pouvoir économique et géopolitique ! Les datas seraient-elles la matière première des temps modernes, à tel point que certains États et groupes d'entreprises l'utiliseraient comme une arme de dissuasion, de manipulation et de nouvel impérialisme ? Faire des datas une finalité plutôt qu'un vecteur de développement engendre justement des risques systémiques et de l'insécurité, de l'iniquité. Les pouvoirs publics semblent dépassés, et lorsqu'ils légifèrent notamment sur la protection des données des citoyens et des organismes, les entreprises numériques et technologiques ont déjà pris de l'avance afin de contourner les restrictions législatives et les régulations. À lire aussi Cybersécurité : « L'Afrique doit former un maximum d'experts » Une activité en pleine croissance Quid de l'Afrique, le continent souvent qualifié d'avenir ? Les potentiels de développement socio-économique, de transformation digitale, de croissance démographique attirent les géants du numérique et quelques entreprises innovantes qui, au-delà des services technologiques et numériques qu'elles commercialisent, lorgnent sur les données qu'elles vendent. De l'extraversion des matières premières et des ressources naturelles qu'a connues l'Afrique depuis des siècles, assiste-t-on déjà à l'extraversion et à l'exploitation abusive de ses données stratégiques (cartographie des minerais par exemple) et numériques ? De nombreux responsables politiques et économiques africains se gargarisent du mot « économie numérique », qu'en est-il concrètement ? Quels sont les États africains qui érigent des infrastructures numériques fiables et qui ont une réelle stratégie endogène de production, de collecte, de stockage et de traitement de leurs données ? Actuellement, 70 % des données (souveraines, entreprises, personnelles) de l'Afrique sont stockées en dehors de l'Afrique. Roland Portella. © DR Au-delà du développement des datas center, cloud computing, plateformes digitales nationales et sectorielles, il est impératif pour l'Afrique d'investir dans les ressources humaines pour avoir plus de spécialistes de la data science : mathématiciens, ingénieurs et techniciens, analystes marketing, etc. Ils seront capables d'analyser et de modéliser les données afin que celles-ci deviennent de la valeur pour les entreprises, les administrations publiques, les universités et les centres de recherche. Observons que certains pays comme l'Afrique du Sud, le Maroc, la Côte d'Ivoire et le Sénégal ont investi dans l'achat de supercalculateurs, afin de produire des masses de données (big data) sur la sécurité, le climat, l'agriculture, etc. À lire aussi En Afrique, le difficile défi de la souveraineté numérique La nécessité de tracer son propre chemin L'Union africaine a défini un plan de gouvernance des données en 2022, afin d'harmoniser les systèmes juridiques et d'éviter les distorsions de marchés, dans un contexte de mise en place de la Zone de libre-échange continentale africaine et de développement du commerce électronique. Mais quels que soient les types d'infrastructures et de systèmes d'information utilisés en Afrique, les données, de leur production à leur exploitation, en passant par leur stockage et traitement, dans les différents domaines que sont la consommation, la santé, l'environnement, la gestion des ressources naturelles, etc., devront être constituées en véritables patrimoines immatériels, gages de richesses sociales et économiques. Les données sont devenues des ressources stratégiques. Les détenteurs des éthiques et morales africaines, les épistémologues, les citoyens, pourront-ils se faire entendre afin que la science des données en Afrique ne soit pas uniquement utilisée pour la marchandisation des données (en elles-mêmes) dans le but de vendre davantage de produits et de services : l'hyper consommation ! Sont-elles révolues ces traditions culturelles et philosophiques en Afrique où les sages et les sachants avaient la connaissance de la production anthropologique et même scientifique des « données » multidimensionnelles qu'ils utilisaient et transmettaient pour la cohésion sociale, le partage des savoirs et des savoir-faire, l'évolution des consciences ? * Roland Portella, associé-gérant de Dratigus Development et président de la CADE, spécialiste du développement des entreprises et des filières économiques.

Mort d’Alexeï Navalny : son avocat accuse le Groupe Rocher de “complaisance servile”

By |February 22nd, 2024|Categories: Scoop.it|

Pour comprendre pourquoi le Groupe Rocher est ainsi pointé du doigt, il faut remonter douze ans plus tôt. À l’époque les frères Navalny (déjà dans le viseur du Kremlin) travaillent avec la filiale russe du Groupe Rocher, Uves Rocher Vostok. Alexeï et Oleg Navalny sont en effet actionnaires de Glavpodpiska, une société de logistique qui depuis 2008, transporte des produits cosmétiques Yves Rocher en Russie. Mais en 2012, les relations commerciales de ces deux sociétés se brouillent : Yves Rocher Vostok soupçonne Glavpodpiska de surfacturer ses transports. Elle dépose plainte contre X pour escroquerie. Une plainte qui va chambouler la vie de l’opposant russe… Suite à ce dépôt en effet, un audit interne est réalisé, mais surtout une procédure judiciaire est lancée en Russie. Deux types d’investigations qui déboucheront (chose surprenante) sur des conclusions "opposées". "Complaisance servile" pour criminaliser A. Navalny D’un côté, l’audit interne conclut deux ans plus tard qu’il n’y a finalement eu "aucun préjudice" : la filiale d’Yves Rocher fait volte-face. De l'autre, la procédure judiciaire russe aboutit, en 2014, à la condamnation des deux frères à trois ans et demi de prison. Prison ferme pour Oleg, prison avec sursis -au début- pour Alexis. C’est ainsi que débutent les ennuis judiciaires du principal opposant de Vladimir Poutine ! Pour l’avocat d’Alexei Navalny, Maître William Bourdon, le Groupe Yves Rocher s’est fait manipuler. Pire il a fait preuve de "complaisance servile" : "C'est cette procédure qui a conduit à l'énoncé d'une peine de prison très longue, et c'est cette peine de prison qui a été mise à exécution lorsque Alexeï a atterri début 2021 à Moscou." Yves Rocher a contribué à la criminalisation artificielle d'Alexeï Navalny ! Maître William Bourdon, avocat d'Alexeï Navalny "Yves Rocher Vostok n'a jamais porté plainte contre les frères Navalny" Contacté sur le sujet, le Groupe Rocher nous a fait parvenir un communiqué.  "La procédure liant Yves Rocher à Alexeï Navalny est vieille de plus de 10 ans. La société Yves Rocher Vostok n'a jamais porté plainte contre les frères Navalny, ni n’a formulé une quelconque demande en justice à leur encontre, et ce à aucun moment" se défend le groupe. Chaque mot est pesé : En 2012, Yves Rocher Vostok a en effet déposé plainte contre X (et non contre les frères Navalny) pour escroquerie… En 2014, la société de cosmétiques n’a pas non plus donné suite judiciaire, puisque l’audit interne montrait finalement qu’aucun préjudice n’avait été subi. Pour le Groupe Rocher, le problème est donc réglé : "Il s’agit d’un différend, de nature exclusivement commerciale, clos en Russie depuis plusieurs années, et ayant déjà été jugé en première instance et en appel en France, au bénéfice d’Yves Rocher."  Il est donc mensonger de faire un rapprochement entre ce drame et cette procédure. Groupe Rocher Le Groupe Rocher fait ici référence à la plainte pour dénonciation calomnieuse que les frères Navalny ont déposée contre Yves Rocher, après avoir été condamnés. Comme le siège social du groupe est situé à La Gacilly, dans le Morbihan, c’est devant le tribunal de Vannes, qu’Oleg et Alexeï Navalny étaient venus se défendre, en avril 2019 : ils estimaient avoir été injustement accusés d’escroquerie et espéraient être réhabilités par une "vraie justice équitable".

Des députés proposent de faire de la Cnil l’autorité régulatrice de l’intelligence artificielle

By |February 18th, 2024|Categories: Scoop.it|

Ce mercredi 14 février, des députés ont rendu le premier rapport parlementaire consacré à l'intelligence artificielle (IA). Parmi les propositions, celle de faire de la Commission nationale informatique et libertés (Cnil), le régulateur du secteur de l'intelligence artificielle générative. Faire de la Commission nationale informatique et libertés (Cnil), gendarme de la vie privée en matière numérique, le régulateur du secteur de l'intelligence artificielle générative ? C'est l'une des 33 propositions du premier rapport parlementaire consacré à l'intelligence artificielle (IA) publié ce mercredi 14 février. Les deux députés à l'origine de ce document, Stéphane Rambaud (RN) et Philippe Pradal (Horizons), proposent ainsi de « transformer la Cnil en une Haute Autorité en charge de la protection des données et du contrôle de l'intelligence artificielle », qui « serait dotée d'un grand nombre d'experts et techniciens en mesure de contrôler des algorithmes complexes ». A LIRE AUSSI : Intelligence artificielle au lycée : "Cette annonce répond à un enjeu de souveraineté technologique" Cette institution a déjà annoncé en janvier 2023 la création d'un service dédié à l'intelligence artificielle, avant de présenter en mai un plan d'action relatif à domaine. « Les acteurs économiques du secteur semblent (...) partager le sentiment selon lequel la Cnil ne dispose pas des moyens suffisants pour contrôler efficacement ce nouveau secteur », insiste toutefois le rapport, présenté devant la Commission des lois ce mercredi matin. LA PÉNALISATION DES HYPERTRUCAGES Les deux rapporteurs soulignent en outre vouloir départager les rôles entre la Cnil et l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), compétente en matière de régulation des plateformes numériques : si les deux ont vocation à intervenir dans le domaine de l'IA, « il apparaît nécessaire de désigner l'une d'entre elles pour piloter cette nouvelle politique ». A LIRE AUSSI : Sera-t-on bientôt incapable de distinguer un acteur célèbre de son alter ego créé par une IA ? L'essor de l'IA générative depuis un an, grâce au succès de ChatGPT (OpenAI), entraîne une course effrénée au développement et déploiement de programmes informatiques capables de produire textes, sons et images, à partir d'une simple requête en langage courant. Parmi les autres préconisations des députés figurent notamment l'étiquetage des contenus produits par une IA générative en matière de propagande électorale, la nomination d'un ambassadeur dans ce domaine « pour suivre les discussions internationales autour de sa régulation » ou la pénalisation des hypertrucages (plus connus sous l’appellation « deepfakes » en anglais), dès lors qu'ils sont réalisés sans le consentement de la personne concernée. A LIRE AUSSI : Deepfake : les faux visages inspirent plus confiance que les vrais Débat des lecteurs 26 débatteurs en ligne La France peut-elle compter sur ses partenaires européens pour réguler l’IA ? Oui Non 1 102 votes — Voir le résultat Ribeyre Dominique Non L'I.A. ? Ils sont tous, TOUS, je dis bien hypnotisés par l'I.A. et c'est tout juste s'ils ne s'en vantent pas. Toutes et tous ne voient dans ce truc q...Lire plus Plusieurs « deepfakes » ont fait parler d'eux ces dernières semaines, notamment un faux message téléphonique du président américain Joe Biden avant la primaire démocrate du New Hampshire, fin janvier. Ce rapport parlementaire est issu d'un travail de plusieurs mois, durant lesquels ont été auditionnées une cinquantaine de personnes, membres de l'administration et d'autorités administratives indépendantes, universitaires ou issus du monde de l'entreprise.

Load More Posts