Batterie solide : la course planétaire au « Graal de la voiture électrique »
Le monde de la batterie joue son avenir au « Mille Bornes ». Start-up et grands constructeurs automobiles, en passant par les géants chinois de la batterie, tout le monde veut être le premier à trouver la batterie qui offrira aux voitures électriques rapidité de recharge et autonomie de 1.000 kilomètres. Il s'agit d'atteindre l'inégalée facilité d'utilisation d'une thermique. Tout en abaissant les coûts, pour arriver à une parité de prix à l'achat du véhicule. Dans cette compétition, tous courent après la batterie dite « solide ». Le Graal de la batterie « solide » L'adjectif « solide » caractérise l'électrolyte, l'un des éléments de la pile. Celui-ci laisse passer les électrons entre les deux pôles de la batterie. Jusqu'à présent, cet électrolyte est liquide. Dans les batteries des prochaines générations, il sera solide. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Pourquoi les batteries électrisent les start-up de la French Tech « Le principal atout réside dans sa densité énergétique : à masse équivalente, une batterie à lithium métal et à électrolyte solide permet d'aller beaucoup plus loin, de l'ordre de 1,5 à 2 fois », résume Xavier Veillard, directeur associé chez McKinsey. « Nous observons depuis 2016 la recherche d'un nouveau paradigme pour tenter de sortir du plafonnement des performances en densité d'énergie du lithium-ion, en développant la technologie dite solide qui trouve son origine dans les travaux sur les conducteurs ioniques de la fin des années 1970, explique Sébastien Patoux, responsable de la division batteries au CEA.
Le PSG veut « bouger du Parc des Princes »
« C'est trop facile de dire maintenant que le stade n'est plus à vendre. On sait ce que l'on veut, on a gâché des années à vouloir acheter le Parc. C'est fini maintenant, on veut bouger du Parc », a ainsi déclaré le dirigeant qatari en marge du congrès de l'UEFA à Paris. La Mairie de Paris a « gaspillé le temps du PSG » Cette sortie intervient deux jours après un vote du Conseil de Paris, qui a refusé le principe d'une vente du Parc des Princes. Or, le PSG avait fait du rachat de « son » stade sa priorité, quitte à prendre en charge de lourds travaux de rénovation et d'agrandissement. LIRE AUSSI : Parc des Princes : le Qatar rêve-t-il trop grand ? Le PSG valorisé 4 milliards d'euros « Si la mairie avait dit il y a huit ans que le stade n'était pas à vendre, nous aurions déjà déménagé, mais ils ont passé ces années à faire miroiter une vente avant de s'y refuser, gaspillant le temps du club », ajoute-t-on au sein du club parisien. Dès lors, « nous activons et accélérons tous nos plans de déménagement », ajoute-t-on. Plusieurs options envisagées Ces différents projets n'ont pas été dévoilés officiellement par l'état-major du PSG. La piste du Stade de France a été sérieusement envisagée, mais le club n'a finalement pas déposé de dossier de rachat. Une autre piste mènerait à Montigny-le-Bretonneux, dans les Yvelines, alors que l'hypothèse d'une installation sur le site de l'hippodrome de Saint-Cloud a un temps été évoquée. Mais « plusieurs autres projets sont à l'étude », assure-t-on en interne. LIRE AUSSI : Le PSG renonce au rachat du Stade de France Reste à savoir si la décision de Nasser Al Khelaifi est irrévocable, ou si ces déclarations s'inscrivent dans un jeu de poker menteur destiné à faire infléchir la municipalité. Interrogée, cette dernière dit regretter l'absence de dialogue mais campe sur sa position : « L'histoire du PSG s'écrit au Parc. Mais en parallèle, le Parc appartient au patrimoine des Parisiens », fait-on valoir. Sans abandonner l'espoir d'un compromis, qui pourrait prendre la forme d'un bail de très longue durée, à l'image du contrat noué avec la Fédération française de tennis pour Roland-Garros.
Demand for communication skills in marketing increasing ‘exponentially’, data suggests
Communication, strategy and analytical skills are among the fastest growing soft skills for UK marketers, according to data from LinkedIn. By Molly Innes 8 Feb 2024 Communication skills are becoming increasingly important for marketers, according to data from LinkedIn which shows it is among the most in-demand marketing skills having grown “exponentially”. Alongside communication (2nd), strategy (6th) and analytics skills (7th) are the most sought after soft skills for marketers. LinkedIn attributes this to companies’ desire for growth, with brands needing marketers to make informed decisions with critical thinking and problem-solving skills. In terms of key marketing skills, social media (3rd), digital marketing (4th) and marketing strategy (5th) are the most in demand, both in the UK and globally. Tunji Akintokun, senior director, head of enterprise solutions or UK and Ireland at LinkedIn, says: “As the world of marketing evolves rapidly in the age of AI, the skills needed for marketers to grow are also changing.” Businesses are “prioritising” human-centric skills for marketing, he adds. Last year, Marketing Week’s Career and Salary Survey revealed data analysis was the biggest skills gap for marketing teams. More than a third (34.4%) of the 3,000-plus respondents taking part in 2023’s survey identified it as an area businesses are looking to improve, alongside content, copywriting and social media. “Strong communication is critical in building trusted customer and stakeholder relationships, being financially fluent and proving ROI, amplifying an executive’s voice, and building a memorable brand,” says Akintokun. “To keep up with the technological curve, companies are also looking for modern marketers who can lean into analytical skills and creativity to problem-solve, and leverage a results-driven digital marketing strategy to boost long-term growth and build their brand’s reputation,” he concludes.
Nigeria : la mue dans la douleur d’un géant africain
Le Nigeria a des atouts : du pétrole et une population jeune. Mais il cumule les difficultés. L'insécurité, la contrebande et le vol d'hydrocarbures atteignent un tel niveau que les recettes pétrolières ont tendance à baisser . La pauvreté endémique, le terrorisme et la guerre civile dans le nord du pays avec Boko Haram minent le pays. Sans oublier une politique économique catastrophique ces dernières années. Le nouveau président élu il y a un an, Bola Tinubu , a toutefois lancé deux grandes réformes. Le taux de change de la monnaie nationale, la naira, a été libéralisé et les subventions aux carburants ont été arrêtées. A long terme, ce sont peut-être de bonnes décisions. Les investisseurs étrangers s'en félicitent. Les investisseurs réclament des gages Comme le dit Régis Tromeur, responsable des conseillers du commerce extérieur au Nigeria, « le pays doit améliorer sa compétitivité d'abord en assurant une stabilité monétaire et les réformes de Tinubu y participent. Mais, il faudra donner plus de gages pour que les investisseurs étrangers reviennent et assurer une croissance de 8 % à 9 % par an ». Pour Olivier Becht, « ce sont des réformes courageuses et nécessaires pour créer un environnement plus propice aux affaires ». Peut-être mais depuis, la naira a perdu les deux tiers de sa valeur par rapport au dollar , le prix de l'essence a été multiplié par trois dans un pays où une grande partie de l'électricité est produite par des générateurs privés et l'inflation galope. Le PIB par habitant en dollars courants stagne depuis près de dix ans. « On en a encore pour douze à dix-huit mois de marasme », juge un entrepreneur tricolore. Une population résiliente Alors, on ne peut être que frappé par la résilience d'une population, soumise à une véritable prédation de la classe dirigeante et qui supporte les crises les unes après les autres. « Demain, ça ira mieux », est une phrase que l'on entend régulièrement dans la bouche des Nigérians. Ou plus précisément, que l'on entendait. La révolte populaire contre les MSars, une unité de la police nigériane rackettant, torturant et allant jusqu'à tuer des habitants, en octobre 2020 a marqué les esprits. Des heurts ont abouti à des tirs de la police, notamment à Lagos, sans que l'on sache précisément combien de Nigérians ont été tués. La crise des billets, quand l'ex-président Buhari a demandé à la banque centrale de retirer certains billets en circulation avant les élections de 2023 a aussi laissé des traces. Les gens se sont retrouvés sans cash. Les Nigérians n'attendent plus rien de la puissance publique, mais ils ne réussissent pas à s'organiser en contre-pouvoir. Régis Tromeur Responsable des conseillers du commerce extérieur au Nigeria « Dans beaucoup d'autres pays, il y aurait eu une révolution depuis longtemps », juge un expatrié. Mais « les Nigérians sont dotés d'une forte résilience. Ils tentent, dans un contexte inflationniste, de subvenir à leurs besoins familiaux basiques. D'un côté, ils n'attendent plus rien de la puissance publique mais de l'autre, ils ne réussissent pas non plus à s'organiser en contre-pouvoir », considère Régis Tromeur. Il faut dire que le pays est fédéral et divisé, entre différentes ethnies. Self-made-men Même si l'économie patine, certains secteurs, comme la haute technologie ont le vent en poupe. La figure du « self-made-man » est très importante pour les Nigérians. On peut lire des slogans dans la rue tels que « no food for lazy man » : pas de nourriture pour les fainéants. Evidemment, une grande partie de cet « entrepreneuriat » s'explique par la nécessité de survivre. Mais pas seulement. « Les Nigérians ont un côté américain dans le business, dit un Français arrivé il y a quelques années à Lagos. Ils sont pragmatiques, bosseurs, entreprenants. » « C'est un capitalisme dur, hyperconcurrentiel, souvent carnassier, à l'anglo-saxonne, qui prévaut à Lagos », juge Régis Tromeur. En même temps, « il faut jongler avec les changements récurrents de réglementations et le mille-feuille fiscal », poursuit aussi le cadre. Sans compter les coûts de sécurité très élevés pour pallier l'absence d'Etat régalien. Lagos, la cité des extrêmes « C'est un pays d'un dynamisme incroyable », dit Karim Belkaïd, responsable des activités de DBN, une entreprise parapétrolière, au Nigeria. Présent depuis 20 ans dans le pays, il faut l'entendre pester contre les difficultés quotidiennes. Pourtant, il n'a réussi à tenir que huit petits mois en région parisienne il y a quelques années quand son employeur a voulu le faire revenir en France. Il est reparti. L'Hexagone était trop déprimant, sans énergie. Tout était fade par rapport à Lagos où l'imprévu vous attend à chaque coin de rue. La capitale du Nigeria est un condensé de vie. Une ville débordante d'énergie qui pèse un quart du PIB nigérian, soit les économies de Côte d'Ivoire, du Sénégal et du Mali additionnées. Une ville où se côtoient les hommes les plus riches du pays et une multitude de pauvres vivant dans des bidonvilles.
Decathlon signe un partenariat technologique avec Apple pour son casque de réalité virtuelle
Le vendredi 2 février dernier, le casque de réalité virtuelle d’Apple, attendu par une armée de technophiles frénétiques depuis plus d’un an, était officiellement mise en vente. On ne vous parle pas d’une « armée » pour rien : en à peine quelques jours, le Vision Pro a été écoulé à plus de 200 000 exemplaires. Pour un petit bijou technologique qui coûte quand même la bagatelle de 3 499 dollars, le ROI semble en bonne voie. Pour soigner encore un peu plus les premiers pas de celui qui nous a été présenté comme un « ordinateur spatial », Apple a inclus dans son système d’exploitation près de 600 nouvelles applications « spatiales », c’est-à-dire des applications spécifiques pour la navigation en réalité virtuelle et le métavers. Surprise surprise, Decathlon, le fleuron français de la distribution d’équipements sportifs a droit à la sienne. « À fond la tech » Comme l’a annoncé Decathlon dans un communiqué, ses équipes ont eu le loisir de plancher sur une nouvelle application immersive, d’ores et déjà disponible, d’expérience achat dédiée au Vision Pro. Elle est le fruit de plusieurs mois de développement interne et a été conçue dans le but « d’offrir une expérience avant-gardiste aux clients ». Avec elle, la firme de Villeneuve-d’Ascq souhaite présenter ses produits et ses services dans un nouvel environnement, le fameux metavers, et ainsi favoriser l’acte d’achat directement depuis leur canapé.
TGV : le marché français résiste plus que prévu à Trenitalia
Dans les rangs de la SNCF, certains s'émeuvent du fait que la branche française de Trenitalia, la première compagnie européenne à avoir lancé ses propres TGV sur le marché tricolore en décembre 2021, n'a toujours pas publié ses comptes sociaux pour l'année 2022. Cet exercice était rituellement accompli chaque juillet de l'année suivante par son ancêtre Thello. La raison de ce vide comptable tient certainement au fait que la pente de la concurrence sur le marché français du train est bien plus raide que prévu. C'est ce qui ressort de la lecture d'un récent avis de l'Autorité de régulation des transports (ART), portant sur les remises tarifaires accordées par le gestionnaire d'infrastructures SNCF Réseau à l'opérateur transalpin, pour faire rouler ses trains Frecciarossa sur les segments français de son parcours (soit Paris-Lyon et Paris-Modane via Lyon). Deux millions de passagers sur Paris-Lyon Le premier concurrent des TGV de la SNCF, qui a célébré au début décembre son deux millionième passager transporté sur la voie royale Paris-Lyon, affiche cependant un tableau commercial moins rose qu'il n'y paraît. L'éboulement d'une falaise près de Modane, le 27 août dernier, n'a certes rien arrangé, condamnant sur longue période la ligne vers Turin et Milan, comme du reste les trains quotidiens de la SNCF. Mais avant même cet aléa imprévisible, le gendarme français des transports, qui est loin d'être opposé par principe à la concurrence, constate que le décollage de Trenitalia est assez poussif. LIRE AUSSI : Trenitalia change son patron pour la France Ferroviaire : le gendarme de la concurrence juge insuffisante l'ouverture du marché national Saisie pour statuer sur la réduction de péages ferroviaires à accorder à la compagnie italienne en 2024 par SNCF Réseau en sa qualité de nouvel acteur (après -37 % en 2022, puis à nouveau -16 % en 2023), l'Autorité constate que « la montée en charge est plus lente que celle estimée initialement », soit avec la première saisine de mars 2022. « Recettes inférieures » Trenitalia communique peu sur ses résultats commerciaux et encore moins financiers, mais l'ART enfonce le clou : « Les recettes de 2022 et du premier semestre 2023 sont inférieures à celles qui avaient été prévues pour le dimensionnement des réductions [de péages] négociées en 2022 […] Les recettes actualisées pour le deuxième semestre 2023 et l'année 2024 sont également inférieures à celles qui avaient été estimées », souligne l'avis. Sans doute la rançon des bas tarifs pratiqués par le transporteur, pour acheter des parts de marché face à SNCF Voyageurs. LIRE AUSSI : Pour la SNCF, la concurrence de la Renfe ne fait que commencer Conclusion de l'ART : elle approuve sans sourciller la nouvelle réduction des redevances ferroviaires de 9,5 % pour l'année 2024 sur Paris-Lyon et Paris-Modane, rabais réajusté par rapport aux -8 % annuels proposés à l'origine par SNCF Réseau. Avec comme argument juridique que les TGV à la robe rouge vermillon n'ont pas fini leur montée en régime (« ramp up ») en termes de demande. L'inconnue des travaux en Savoie « Trenitalia France se trouve toujours dans une situation objectivement et temporairement différente d'une exploitation nominale », résume l'Autorité sans autre jugement. Et en 2025, son trafic de passagers devrait croître de seulement 8 % par rapport à 2024, soit beaucoup moins que la croissance d'au moins +50 % envisagée auparavant. Et encore, ce progrès va dépendre en dernier recours de deux paramètres exogènes importants : la date de réouverture définitive de la ligne France-Italie vers Milan, après de lourds travaux de réhabilitation. Et les parts de marché prochainement captées par l'espagnol Renfe sur Paris-Lyon-Marseille, qui prépare à son tour son arrivée sur l'axe majeur de la SNCF, avec des TGV Talgo de grande capacité.
Le flop de l’expérience bitcoin au Salvador
Une révolution financière dans un petit pays d'Amérique centrale. C'était le 7 septembre 2021, lorsque le Salvador est devenu le premier pays au monde à faire du bitcoin une monnaie officielle. Une réforme historique, portée par un jeune président triomphalement réélu ce dimanche à la tête de ce pays de 6,3 millions d'habitants. Nayib Bukele, 42 ans, qui se qualifie lui-même de « dictateur cool », s'est employé durant son premier mandat à redorer l'image d'un pays gangrené par la criminalité, et dont la majorité de la population reste prisonnière de la grande pauvreté. Au centre de cette opération de modernisation, faire du Salvador le premier pays à reconnaître légalement le bitcoin . Une décision audacieuse, qui a permis au Salvador, et à son médiatique président, de se faire connaître du monde entier, et plus particulièrement des cryptos enthousiastes. Moins de 2 % des transferts de fonds via les cryptos « À court terme cela créera des emplois et contribuera à l'inclusion financière de milliers de personnes en dehors de l'économie formelle », avait promis le président lors de l'adoption de la « Ley bitcoin ». Le but affiché par le chef de l'Etat est notamment de récupérer des frais de transfert d'argent de la diaspora salvadorienne vers la population restée au pays, dont 70 % ne possèdent pas de compte bancaire. Des frais bancaires qui représentent près de 6 milliards de dollars chaque année et qui pèsent l'équivalent de 20 % du PIB du Salvador. Pour encourager l'utilisation du bitcoin le gouvernement a alors lancé un portefeuille virtuel appelé « Chivo », et offert l'équivalent de 30 dollars en bitcoin pour toute personne téléchargeant l'application. Des centaines de distributeurs sont également installés dans le pays pour échanger leurs bitcoins en dollars. Quelques semaines après son lancement, l'opération semble être un succès et les autorités annoncent que la moitié de la population a téléchargé l'application. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE Au Salvador, l'Eldorado du bitcoin se transforme en mirage Mais en réalité, une fois les 30 dollars retirés, la majorité des Salvadoriens n'a jamais réutilisé son portefeuille Chivo. Selon le bureau national de recherche économique (NBRE), un organisme privé américain, 40 % de tous les téléchargements de Chivo ont eu lieu en septembre 2021, et « presque aucun » en 2022. Et les transferts d'argent, qui ont servi d'argument à l'adoption du bitcoin, n'ont jamais décollé. Selon la Banque centrale salvadorienne (BCR), moins de 2 % des envois de fonds sont entrés dans le pays via des portefeuilles cryptos entre janvier et novembre 2023. Le « Chivo » n'a pas non plus trouvé de salut auprès des Salvadoriens restés dans le pays. Seuls 12 % des Salvadoriens interrogés dans le cadre de la dernière enquête de l'Université d'Amérique centrale (UCA), ont déclaré avoir utilisé du bitcoin pour payer ou acheter quelque chose en 2023. 85 % ont répondu qu'ils ne l'avaient pas utilisé au cours de l'année, et les 3 % restants ont déclaré ne jamais l'avoir utilisé. Entre les freins technologiques et la précarité financière, l'adoption du bitcoin n'a jamais vraiment trouvé son public. Avertissements du FMI L'entrée du Salvador dans l'ère bitcoin a également été marquée par un long hiver crypto. Une métaphore saisonnière pour désigner la dégringolade du marché des actifs numériques qui a maintenu le cours du bitcoin dans une longue phase baissière. De près de 50.000 dollars l'unité de bitcoin lors de sa légalisation, la reine des devises numériques a perdu plus de la moitié de sa valeur dans l'année qui suivit. Une conjoncture qui n'a néanmoins pas refroidi l'ardeur du président pour la crypto, avec l'achat d'un bitcoin par jour pour le compte de l'Etat depuis novembre 2022. Un investissement direct de l'Etat qui s'évalue à 121, 4 millions de dollars, d'après le site spécialisé et non officiel, Nayibtracker.com. Soit un rendement d'1,24 % depuis que cette politique d'accumulation de bitcoin a été mise en place, et qui serait largement dans le rouge, sans le récent rebond du marché des cryptomonnaies. De quoi donner du relief aux avertissements du FMI qui exhorte le Salvador à retirer le bitcoin du marché officiel, pointant la volatilité de la cryptomonnaie et sa perméabilité au blanchiment d'argent. Nayib Bukele négocie âprement avec l'institution monétaire pour obtenir un prêt d'1,3 milliard de dollars alors qu'en 2022, la dette publique du pays a atteint 25 milliards de dollars, un record en trente ans. Mais Nayib Bukele persiste et signe. « Nous sommes pleinement conscients que le prix continuera à fluctuer à l'avenir, cela n'affecte pas notre stratégie à long terme », a-t-il fait savoir, promettant qu'après sa réélection, le bitcoin restera une des monnaies officielles du pays.
Google Meta Amazon accroissent leur part de la publicité digitale en France
Le marché de la publicité digitale a montré une bonne dynamique en 2023, en atteignant 9,3 milliards d’euros de dépenses de la part des annonceurs. Le marché est en croissance de +9%. L’inflation s’est établie à 4,9% en 2023. Les chiffres sont issus de l’observatoire très détaillé de l’e-Pub établi par le cabinet Oliver Wyman pour le SRI (syndicat des régies internet) et l’Udecam (Union des Entreprises de conseil et d’Achat Media), présenté le 6 février dernier. Une croissance du marché de +8 en France attendue en 2024 Dans le détail, on observe un ralentissement de la croissance de ce marché publicitaire qui avait atteint +10% en 2022. Le cabinet Oliver Wyman table sur une croissance de +8% pour la publicité digitale en France en 2024 pour atteindre 10 milliards d’euros. Le trio Google Meta Amazon accélère et accroit sa part de marché en passant de 66% en 2022 à 68% en 2023 En 2023, le Social, le Retail Media et le Search ont capturé 80% de la croissance du marché de la publicité digitale. Les acteurs étrangers occupent une part croissante de ce marché publicitaire en France avec 78% contre 77% en 2022. Google, Meta, Amazon et d’autres acteurs tels que Snapchat et TikTok sont aux avant-postes. Le trio Google Meta Amazon accélère même (croissance de +12% en 2023) et accroit sa part de marché en passant de 66% en 2022 à 68% en 2023 pour 6,3 milliards d’euros d’investissements publicitaires captés. Le reste du marché (3 milliards d’euros) se partage entre plus de cent autres acteurs de la publicité. On observe la montée en puissance du Retail média popularisé à l’origine par Amazon et un potentiel publicitaire important pour les vidéos courtes en Social média sur des réseaux comme TikTok ou Instagram. Point préoccupant, les sites d’information voient un recul de leurs recettes publicitaires alors qu’ils investissent dans leurs contenus ce qui n’est pas le cas des plateformes sociales. On retrouve ici la récente analyse de l’Arcom et de la DGMIC avec le cabinet PMP Strategy qui montre que les revenus publicitaires sont de plus en plus captés par des acteurs dont le modèle économique ne repose pas sur l’investissement dans des contenus (57% en 2025 puis 65% des recettes en 2030). Le Retail Média pèse désormais 1 milliard d’euros Au global, la croissance en 2023 est tirée par le Social et le Search. Le Display est moins dynamique. Pour mémoire, il y a dix ans, la publicité digitale pesait 2,8 milliards d’euros en France. En 2023, le Retail Media est devenu un levier publicitaire mobilisant 1 milliard d’euros de la part des annonceurs, en croissance de +24%. Selon Oliver Wyman, les offres de Retail Media continuent de se structurer, avec le lancement de régies dédiées et de nouvelles offres telles que le Search vidéo. Amazon concentre plus de 70% de la croissance du retail media sur l’année 2023 Ceci dit, Amazon concentre plus de 70% de la croissance du Retail media sur l’année 2023. Le Retail Media se renforce grâce à la donnée de vente permettant de cibler les utilisateurs et de mesurer la performance à l’heure où les cookies tiers sont en train de disparaître. Des partenariats émergent entre des médias et des éditeurs disposant de contenu et d’inventaires et des acteurs du Retail forts de leurs données achats et de fidélité. Par ailleurs, la vidéo franchit le cap de 50% du Display. La publicité vidéo est en hausse (+11%) bien qu’en légère décélération, la publicité en « Instream » tire toujours le marché (Publicité dans le flux vidéo, avant, pendant ou après la vidéo visualisée). La pénétration du programmatique au sein du Display (hors opérations spéciales) se stabilise à près de 65% des budgets. La part du programmatique augmente légèrement (+1 point) sur les formats vidéo, et reste stable à 49% sur le Display classique. Les comparateurs en croissance sous la pression de l’inflation Côté Search, la croissance est portée par le Retail Search (+34%). La part de ce segment augmente à près de 20% du total. Le Social surperforme le reste du marché avec un taux de croissance de 12%, tiré par la vidéo (46% du poids du segment). La croissance des leviers Affiliation, Emailing et Comparateurs reprend en 2023 grâce aux comparateurs, dans un contexte d’augmentation de l’inflation. L’étude met en évidence le recul (-6%) des recettes publicitaires Display de la catégorie Edition et info L’étude d’Oliver Wyman met en évidence le recul (-6%) des recettes publicitaires Display des médias (la catégorie « Edition et Info ») face aux plateformes de streaming (la catégorie « Streaming video et audio ») qui pour leur part voient leurs revenus en croissance de +12%. A noter que pour leur part, la TV et la radio, incluant la TV segmentée, tirent leur épingle du jeu avec une croissance de +20%. L’étude questionne le modèle économique de la catégorie « édition info. et thématique ». La publicité compte par exemple pour plus de 80% des recettes digitales des titres de presse en Europe, or ces recettes sont les seules à être en recul sur les ventes de publicité en Display qui est pourtant en croissance. La presse doit améliorer ses solutions techniques Le recul des recettes en publicité digitale de la presse s’expliquent par des solutions moins puissantes que celles des plateformes et des broadcasters, analyse Jean-Baptiste Rouet, Président de la Commission Digitale de l’Udecam. « Les efforts d’investissement dans les contenus vidéo instream des médias de la presse écrite souffrent de la comparaison face aux broadcasters et aux plateformes » dit-il. « Les plateformes sociales ont imposé un contrat de lecture simple et homogène aux utilisateurs« L’impact des campagnes est dilué au bénéfice des environnements logués car les sites de presse pâtissent d’audiences dispersées et de l’absence d’identifiant standard alternatif cross-device permettant de maîtriser la couverture et la fréquence des opérations publicitaires. Enfin, « les plateformes sociales ont imposé un contrat de lecture simple et homogène aux utilisateurs, qu’on ne retrouve pas sur les sites ou les applications media » poursuit-il. Jean-Baptiste Rouet propose aux marques média de concevoir une expérience utilisateur moins hétérogène et plus fluide, d’adopter massivement un standard systémique capable de rivaliser avec les « walled garden » (Meta, TikTok). « Elles doivent saisir cette opportunité, collectivement, avec le soutien des marques, des agences et des partenaires Data et technologiques » propose-t-il. « Et enfin, adapter le contenant au contenu pour créer les carrefours d’audience capables de générer de l’impact pour les campagnes des marques » achève-t-il. Fort potentiel de croissance des vidéos courtes type TikTok ou Instagram Autre enseignement, les plateformes de vidéos courtes telles que TikTok et Instagram représentent un fort potentiel de croissance sur le Social. Le format des vidéos courtes tire le marché de la publicité en Social. Les recettes publicitaires de TikTok augmentent 3 fois plus vite que l’ensemble du segment en 2023. Les plateformes de vidéos courtes élargissent leur champ d’action. Ces plateformes séduisent désormais toutes les classes d’âge et intéressent donc plus largement les annonceurs. Elles se positionnent sur de nouveaux usages plus performants comme le Search, par exemple avec Toggle de TikTok. Les consommateurs utilisent ces plateformes pour des recommandations sur des sujets de plus en plus variés. Certes des questions se posent encore sur les enjeux de « brand safety » et de protection des données, mais cela ne suffit pas à décourager les investissements des annonceurs en quête de performance, conclut Oliver Wyman.
Publicité : l’édition 2024 du Super Bowl bat tous les records
Aux Etats-Unis, aucun programme télévisé n'attire autant les annonceurs que la retransmission du Super Bowl. L'édition 2024 s'est encore hissée au sommet : dimanche soir, lors de la finale à Las Vegas, le tarif du spot publicitaire a atteint 7 millions de dollars les 30 secondes, comme l'année dernière. Au global, les marques auraient dépensé 650 millions de dollars en publicité, selon Dentsu, du jamais-vu. Et pour cause : la compétition de football américain s'est jouée à guichets fermés dans le stade Allegiant (65.000 places). Le prix moyen du ticket a frisé 9.000 dollars et à l'approche du grand jour, les organisateurs s'inquiétaient du manque de places de parking pour les jets privés. LIRE AUSSI : EN CHIFFRES - Cinq chiffres fous sur la démesure du Super Bowl 2024 Super Bowl : sans rien faire, Taylor Swift a déjà rapporté 330 millions de dollars à la NFL Mais le vrai spectacle était à la télévision, avec au moins 110 millions de spectateurs espérés, selon les premières estimations, soit un tiers de la population. Ils se sont régalés des gros plans sur la chanteuse Taylor Swift venue applaudir son chéri Travis Kelce, dans l'équipe victorieuse des Kansas City Chiefs (les 49ers de San Francisco ont perdu). Ben Affleck, Beyoncé, Cardi B Le « grand match » est aussi l'occasion pour les Américains de se livrer à une orgie de pubs de bien meilleure qualité que ce que diffuse la télévision à longueur d'année. Elles sont nombreuses - car à l'instar du basket, le football américain se prête bien à de multiples interruptions publicitaires - et peuplées de célébrités. Le vendeur de beignets Dunkin' Donuts a ainsi mis en scène pas moins de quatre stars, les acteurs Ben Affleck, Jennifer Lopez, Matt Damon, et l'athlète Tom Brady. On a vu également Beyoncé, essayant de « casser Internet » pour le compte de l'opérateur télécoms Verizon avec une chanson inédite, ou la rappeuse Cardi B minaudant pour promouvoir les cosmétiques NYX. LIRE AUSSI : « Super Bowl Party » : la NFL étend sa marque en France et en Europe Le tarif pour 30 secondes d'espace commercial a augmenté de 1,5 million en quatre ans. Il a doublé en douze ans. A cette dépense s'ajoute le cachet des artistes, toujours plus fou. C'est dire si les annonceurs croient dans le pouvoir du Super Bowl. Budweiser et Kennedy se repentent La marque Budweiser, qui a été clouée au pilori l'an dernier pour sa communication trop « woke » et a vu ses ventes s'effondrer, a profité de l'occasion pour diffuser des publicités consensuelles. Les constructeurs auto Kia, BMW, Volkswagen ont mis en avant leurs véhicules électriques, au moment où l'enthousiasme pour ces modèles faiblit. Robert F. Kennedy Jr. a quant à lui dû présenter ses excuses à ses cousins à cause d'un spot publicitaire sépia et rétro superposant sa photo et celle de feu son oncle, le président Kennedy. Le candidat à la présidentielle, antivaccin et conspirationniste, a été ostracisé par son illustre famille.