HOSPITALITY LAB & PRACTICE FOR BRANDS

Blog2017-10-23T13:43:48+00:00

GDPR : L’hospitalité des marques fait loi en Europe.

GDPR : L’hospitalité des marques fait loi en Europe.

En imposant aux marques de privilégier l’intérêt de leurs clients dans la gestion des données qu’elles détiennent, l’Europe fait de l’hospitalité le vecteur principal de leur croissance.

1. AUJOURD’HUI, LA CROISSANCE DES MARQUES PASSE PAR LA QUALITÉ DE LEUR RELATION CLIENTS.

Dans un monde digital, « Les Marchés sont des Conversations ».

Dès 1999, Doc Searls et ses co-auteurs avaient mis cette idée au coeur de leur “Clue Train Manifesto” (Manifeste des Evidences) (1), démontrant alors avec brio comment le développement du “capital relationnel” de la marque pouvait devenir le principal moteur de la croissance des entreprises.

L’arrivée des sites internet dans la fin des années 1990 avait eu en effet le mérite de faire prendre conscience qu’il pouvait se nouer une relation directe entre l’entreprise et ses clients, sans passer par un distributeur ; et que ces nouveaux liens produisaient énormément de données qu’il était probablement intéressant d’exploiter : ainsi, pour développer plus loin l’idée du “Clue Train”, lorsqu’il s’agit de générer une croissance durable des ventes et des profits, les meilleurs atouts de la marque sont sa légitimité à susciter des échanges autour de son coeur de métier (Conversation), son intelligence à les analyser (Curation), sa capacité à apporter des réponses adaptées aux besoins exprimés (Customization), et finalement son empathie relationnelle, propre à mettre le client en résonance avec la marque (Communion). Autant d’atouts qui précèdent dorénavant la simple « qualité des produits » mis au catalogue, autrefois le principal fer de lance des entreprises.
Une vision depuis partagée par Interbrand(2), qui dans sa publication annuelle du classement de la valeur des marques insiste sur le fait que “la croissance est la conséquence d’une stratégie claire et d’expériences exceptionnelles délivrées au consommateur”.
Voici donc venu le temps pour les marques soucieuses de croissance durable de passer un nouveau contrat relationnel avec leurs consommateurs, où l’achat et la livraison du produit n’est plus la fin mais le début de la relation : un contrat qui couvre d’abord l’usage, et l’expérience qui l’accompagne. Un contrat qui est aussi l’occasion de proposer de nouveaux moments de consommation, de nouveaux services, qui sont autant de chiffre d’affaires supplémentaire pour les marques. Mais un contrat relationnel d’abord fondé sur le respect de l’intérêt du client, notamment en matière d’utilisation de ses données.

 

2. GDPR : UNE RÉGLEMENTATION POUR SAISIR DE NOUVELLES OPPORTUNITÉS DE CROISSANCE.

Selon une étude récente de la Commission Européenne(3), 72% des Européens s’inquiètent en effet de laisser trop de données personnelles aux entreprises, souvent à leur insu, et surtout de ne pas en recevoir de réelle contrepartie. D’ailleurs, la connaissance plus précise du client semble ne faciliter en rien la capacité de l’entreprise à mieux cibler ses offres : selon tous les indicateurs(4), le taux d’ouverture des mails diminue alors que les désabonnements (opt-out) augmentent, ce qui fragilise largement la rentabilité des investissements lourds consentis dans le CRM.
La Commission souligne également que le marché en ligne est constitué à 57% d’échanges avec des opérateurs américains, alors que seulement 4% des échanges se font au travers d’opérateurs pan-européens. Elle estime que si les 100 plus grosses entreprises Européennes faisaient un usage judicieux de leurs données clients, le PNB Européen pourrait s’octroyer 1,9% de progression supplémentaire d’ici 2020, soit plus de 200 Milliard d’Euros de gain potentiel.
C’est avant tout à cette opportunité de croissance que la GDPR s’attaque : permettre une meilleure utilisation des données pour les entreprises grâce à un consentement avéré des consommateurs, favoriser les échanges intra-européens au sein d’un univers mieux sécurisé. Loin d’être une contrainte, la GDPR est une chance de développement de nouvelles sources de revenus pour les marques européennes : elle conduit à un modèle de croissance durable rendu possible par une approche choisie et non plus subie de la consommation. Avec la GDPR, les marques doivent négocier avec chacun de leurs clients un contrat relationnel : elles doivent se mettre à l’écoute, comprendre les besoins, proposer leurs services, et définir les modalités de la relation ; le tout dans la transparence ( accès aux données, droit de modification) qui établit la confiance, l’attachement. Les marques deviennent alors attachantes dans le bon sens du terme, et c’est de cet attachement que nait la croissance durable.
C’est à ce nouveau modèle relationnel qu’appellait lui-même Doc Searls dans son “Clue Train Manifesto” : il lui avait même trouvé un nom, la VRM (Vendor Relationship Management). Une approche basée sur le consentement avéré du client vis à vis de ses fournisseurs (vendeurs) avec un postulat simple : “un consommateur libre a plus de valeur qu’un consommateur captif – pour lui-même, pour les marques et pour l’économie en général”.
Encore faut-il s’entendre sur la définition du consommateur “libre”. Searls le définit en cinq points :
1. Il entre en relation avec les marques de manière indépendante et sans contrainte.
2. Il est le point d’intégration de sa propre donnée (c’est lui seul qui peut relier sa donnée à sa personne).
3. Il a le contrôle de la donnée qu’il génère et collecte. Il décide de ce qu’il veut partager, à qui et comment.
4. Il définit son propre niveau d’engagement avec les marques.
5. Il est libre d’exprimer ses exigences et ses intentions en dehors du contrôle de toute entreprise.
C’est ce consommateur “libre” que la GDPR souhaite aujourd’hui promouvoir, afin d’en faire le vecteur de croissance de l’économie.

3. L’HOSPITALITE DES MARQUES, PRINCIPAL VECTEUR DE LEUR PROPRE CROISSANCE.

Accueillir un consommateur “libre” est sans doute une perspective qui effraie bon nombre de marques, tant elle ont été construites sur la notion d’un marketing manipulateur et insidieux, capable d’influencer jusqu’aux émotions pour enfermer les clients dans un tunnel de vente dont la seule issue est l’achat du produit. Avec la GDPR, ce n’est plus le produit qu’il va falloir vendre, c’est la marque qui doit apprendre à se faire acheter. Et pour cela, il va falloir qu’elle se montre hospitalière vis à vis de ses clients : bienveillante, humaine et proche.
Le produit devient simplement la porte d’entrée à la marque, celui qui va forger les impressions de la première rencontre, et donc le début (et non la fin) de l’histoire. Le produit n’est plus qu’un prétexte, c’est la marque qui devient le réel support de l’expérience pour le consommateur : c’est d’ailleurs à elle qu’il va naturellement s’adresser s’il a besoin d’assistance ou s’il a simplement des remarques à formuler. À la marque de se montrer engageante, accueillante, généreuse et humaine pour fidéliser le consommateur au-delà du premier produit, et pour entretenir une relation proche, intime, qui permettra de continuer à vendre sans qu’il soit besoin de déployer la coûteuse armada publicitaire du premier jour : avoir une stratégie à long terme d’entretien de la relation, plutôt que de s’épuiser dans des efforts permanents de recrutement.
Autant le “tunnel de vente” était indifférencié et anonyme, donc étranger à toute notion d’hospitalité, autant le “cycle de décision d’achat” est personnalisé et fait appel à la relation humaine : c’est de la capacité de la marque à accueillir que dépend la fidélisation du client, et encore plus, sa propension à devenir activement promoteur vis à vis de ses pairs. Pour le dire différemment, c’est du niveau d’hospitalité de la marque que va découler l’amplitude de la réalisation du cycle d’achat, et donc le montant de la valeur créée.
Autant le “tunnel de vente” s’envisageait dans un temps le plus court possible, avec l’espoir de limiter la durée d’exposition nécessaire pour déclencher l’achat afin de réduire les coûts, autant le “cycle de décision d’achat” s’inscrit dans la durée la plus longue possible afin de maximiser les revenus. En se plaçant dans une notion de permanence, on met forcément en exergue la qualité de l’hospitalité, seule capable de générer de la pérennité dans la relation.
Plus le consommateur progresse avec la marque, plus la marque fait preuve de « disponibilité » vis à vis des demandes du consommateur, plus se crée la confiance dans la relation, le consommateur récupérant de plus en plus de valeur d’usage en retour de sa relation avec la marque, la marque obtenant de plus en plus de “permissions” qui lui permettent d’aller encore plus loin dans son service du consommateur.
C’est bien là le cercle vertueux de l’hospitalité des marques : un marketing “on demand” (inbound marketing), un marketing de l’échange, de la confiance, de la permission, du partage de la valeur, où les clients sont aussi des hôtes ; un marketing qui se définit d’abord par rapport au client pour qu’il puisse adopter lui-même la marque, la faire sienne et en devenir à son tour le porte-parole…
Alors que la GDPR fait des marques le gibier de consommateurs devenus madrés, l’hospitalité est la meilleure réponse pour faire de ces mêmes marques les plus désirables des proies : avec bienveillance, humanité et intimité. Assurant ainsi la pérennité de leur croissance.

4. QUELLES APPROCHES POUR LES MARQUES FACE A LA GDPR ?

Ce serait peine perdue pour les marques que de se contenter de « mettre en conformité » leur bases de données tout en espérant garder les mêmes pratiques relationnelles. Car la GDPR est d’abord une invitation à renverser ses pratiques relationnelles pour faire montre d’hospitalité vis à vis de ses clients ; et c’est ce renversement d’attitude qui est lui même porteur de croissance pour les marques. Avec la GDPR, l’hospitalité ouvre pour les marques de nouvelles perspectives de croissance.
Une étude publiée en Mai dernier par le gouvernement Britannique4 s’était alarmée sur le fait que seulement 30% des grandes entreprises du pays avaient commencé à prendre les mesures nécessaires à la mise en conformité de leurs pratiques d’utilisation des données, alors que la transcription dans la loi Britannique vient d’être réalisée en ce mois d’Août, et qu’elle survivra au Brexit. Les autres pays feront-ils preuve de la même insouciance, par rapport à une échéance qui dans la plupart des pays européens, a été fixée à Mai 2018 ?
La GDPR transforme radicalement la manière dont les entreprises utilisent les données. Il va falloir arrêter d’acheter des listes d’adresses, et même se débarasser des listes qu’on aura pu acheter auparavant. Contacter un client exigera d’avoir les permissions nécessaires, sauf à s’exposer à des amendes prévues pour atteindre jusqu’à 4% du chiffre d’affaires.
Il n’y aura donc pas d’échappatoires.
Mais n’est-ce pas justement l’opportunité d’une prise de conscience salutaire dans le futur de la relation client ? Quelle marque aujourd’hui a encore besoin d’avoir accès à des millions de noms dont simplement un infime pourcentage montre un intérêt pour ses propositions ? Ne vaudrait-il pas mieux établir une véritable relation avec moins de clients mais qui ont un véritabe intérêt à avoir un dialogue, un échange, une conversation avec la marque ?
N’est-il pas temps, tout simplement, que les marques apprennent à devenir hospitalières vis à vis de leurs clients ?
Et si la GDPR n’était qu’un manifeste pour l’hospitalité des marques ? Une manière de sauver les marques traditionnelles à l’heure du digital ? La dernière opportunité à saisir avant liquidation ou reprise par les acteurs de la nouvelle économie ?
En développant leur hospitalité pour se mettre en conformité avec la GDPR, ce n’est pas tant l’amende que les marques vont éviter, c’est leur futur qu’elle vont assurer.
Aucune raison d’attendre. Embrassons la GDPR en développant l’hospitalité des marques (5).

 

 

(1) Le Cluetrain Manifesto (Manifeste des évidences) est un texte rédigé par Rick Levine, Christopher Locke, Doc Searls, et David Weinberger. Il est d’abord diffusé sur le web en 1999 comme un ensemble de quatre-vingt-quinze thèses, puis est publié sous forme de livre en 2000 avec les thèses prolongées de sept essais. https://www.amazon.com/Cluetrain-Manifesto-End-Business-Usual/dp/0738204315
(2) Etude 2016 Interbrand : http://interbrand.com/best-brands/best-global-brands/2016/
(3) Etude de la Commission Européenne : https://ec.europa.eu/commission/publications/why-we-need-digital-single-market_en
(4) Citée par Tanya Joseph dans le magazine Marketing Week (UK) du 7 Août 2017, New data laws are a chance to reset customer relationships : https://www.marketingweek.com/2017/08/07/tanya-joseph-data-law/
(5) Cf, “Manifeste pour l’Hospitalité des Marques”, Georges-Edouard DIAS, Edition Netexplo : https://www.amazon.fr/dp/2954667230/

Usbek & Rica – « Le Bitcoin est l’outil qui pourrait permettre au marxisme de se réaliser »

By |February 13th, 2024|Categories: Scoop.it|

« Selon moi, le Bitcoin, et la cryptomonnaie de manière générale, est une mise en pratique de la théorie marxiste car elle peut être un outil pratique d’organisation économique et sociale » Mark Alizart Partager sur Twitter Partager sur Facebook Cependant, dans la théorie marxiste, il n’y a pas réellement de théorie de l’argent. Marx considérait l’argent comme un « voile » qui masque la vraie valeur qui est celle du « travail ». Paradoxalement, même si Marx se moquait de l’argent et que pour beaucoup de marxistes de notre temps la cryptomonnaie apparaît comme une chose spéculative et financière, j’ai trouvé que le Bitcoin pouvait être paradoxalement l’outil d’émancipation qui permette au marxisme de se réaliser. Selon moi, le Bitcoin, et la cryptomonnaie de manière générale, est une mise en pratique de la théorie marxiste car elle peut être un outil pratique d’organisation économique et sociale.

Le Conseil d’Etat demande à l’Arcom de renforcer son contrôle sur CNews

By |February 13th, 2024|Categories: Scoop.it|

L'Arcom dispose de six mois pour réexaminer le respect, par la chaîne CNews, « de ses obligations en matière de pluralisme et d'indépendance de l'information ». Cette décision du Conseil d'Etat intervient à la suite d'un recours de Reporters sans frontière. Elle avait saisi la juridiction en avril 2022 pointant « l'inaction de l'Arcom » face « aux manquements de CNews ». Avant ce recours, l'ONG de défense de la liberté de la presse avait en vain appelé l'Arcom à mettre en demeure CNews de respecter ses obligations, à savoir « honnêteté, indépendance et pluralisme de l'information ». Lors de l'audience devant le Conseil d'Etat le 19 janvier, le rapporteur public, qui dit le droit, avait partiellement donné raison à RSF : il avait estimé que l'Arcom n'avait pas suffisamment motivé son rejet de la demande de RSF. LIRE AUSSI : Télévision : 6 choses à savoir sur l'Arcom Le régulateur ne doit pas se limiter au décompte des temps de parole des personnalités politiques pour veiller au respect du pluralisme, a tranché mardi le Conseil d'Etat, dans sa décision rendue publique. Concernant l'indépendance de l'information, celle-ci ne doit pas seulement s'apprécier « au regard d'extraits d'une émission spécifique mais aussi à l'échelle de l'ensemble des conditions de fonctionnement de la chaîne et des caractéristiques de sa programmation », a ajouté le Conseil d'Etat. Garantir un « contrôle effectif » L'Arcom a déjà mis en demeure CNews à plusieurs reprises sur des séquences diffusées, notamment quant au respect du pluralisme politique. RSF demandait au régulateur d'aller plus loin et de garantir « un contrôle effectif », au-delà de l'équilibre des temps de parole des invités politiques. L'ONG considère que CNews « n'est plus une chaîne d'information, mais est devenue un média d'opinion », ce que l'intéressée conteste. Son secrétaire général, Christophe Deloire, a salué une « décision historique du Conseil d'Etat » pour « la démocratie et le journalisme ». Cela « va certainement changer la donne, en amenant le régulateur de l'audiovisuel à être enfin à la hauteur des enjeux ». Sur le podium des chaînes d'info, CNews est deuxième en audience, derrière BFMTV, mais elle progresse. Ses principales têtes d'affiche sont Pascal Praud, Christine Kelly, Sonia Mabrouk, Laurence Ferrari… La chaîne appartient au groupe Canal+, lui-même contrôlé par Vivendi, groupe de Vincent Bolloré, aux opinions réputées conservatrices.

Que pensent les clients et professionnels de l’usage de l’IA dans l’hôtellerie-restauration ? –

By |February 13th, 2024|Categories: Scoop.it|

Dans le secteur de la restauration, les attentes des clientes sont fortes en matière d’IA. Selon l’étude*, pour 45% des Français interrogés, son développement suscite de l’intérêt, notamment chez les 18-24 ans et les 25-34 ans. Du côté des professionnels, 89% d’entre eux sont intéressés par l’utilisation de l’IA dans les 2 années à venir. Parmi les enjeux principaux, celui de la gestion quotidienne comme la réduction du gaspillage alimentaire ou la gestion des plannings et des avis clients. Pour les clients, l’usage de l’IA convainc dans un objectif d’amélioration de l’expérience client grâce à des recommandations personnalisées (67%), une alerte pour choisir le restaurant où il y a le moins d’attente (61%) ou bien encore la possibilité d’obtenir des suggestions d’accompagnements ou de boissons avec le plat choisi (55%). Des professionnels favorables à l’usage de l’IA pour le back-office Il reste cependant des domaines dans lesquels l’usage de l’IA doit encore convaincre les clients et les restaurateurs. Selon 39% des Français et 52% des professionnels, un robot à commande vocale et digitale pour le service des plats et boissons en salle ou le nettoyage des tables viendrait détériorer l’expérience. De même, pour 6 Français sur 10, l’IA serait difficilement compatible avec la pratique du « fait maison » et la notion de « convivialité ». En parallèle, dans le secteur de l’hôtellerie, 77% des sondés envisagent un déploiement de l’IA dans le secteur au cours des 2 prochaines années. Parmi les services qui pourraient être améliorer par cette technologie, la conciergerie virtuelle arrive en tête (68%), devant le paiement facilité en ligne (63%) et une réservation simplifiée (59%). Enfin, les professionnels de l’hôtellerie-restauration sont favorables à un usage de l’IA pour le back-office et 40% d’entre eux se déclarent « très intéressés » par l’intégration de l’IA à leurs activités. Que cela soit pour la gestion de la maintenance, des réservations ou améliorer la relation client, l’IA est un outil qui tend à se développer et qui n’a, pour le moment, que très peu d’impact sur la réduction de la taille des équipes. Selon l’étude, seuls 18% des professionnels sondés envisagent une réduction des effectifs en lien avec l’utilisation de l’IA.

Usbek & Rica – Le Salvador, la « dictature cool » qui carbure au Bitcoin

By |February 13th, 2024|Categories: Scoop.it|

Celui qui se définit comme « ni de droite, ni de gauche » soigne son image de Macron à la sauce latino. Élu en 2019, il a mis fin à vingt-six ans d’alternance gauche/droite entre les deux grands partis salvadoriens, le Front Farabundo Martí de libération nationale (FMLN), l’ancien mouvement révolutionnaire de gauche, et la droite de l’Alliance républicaine nationaliste (Arena). Depuis, il surfe sur son image de président moderne et décontracté. Sur son profil Twitter, il se décrit comme « el dictador mas chivo del mundo », « le dictateur le plus cool du monde ». Un autoportrait ironique qui reflète l’avis de ses opposants. Afin de pouvoir candidater à un deuxième mandat consécutif, ce qui était jusque-là interdit par la Constitution, Nayib Bukele n’a pas hésité à changer la loi. Pas de quoi remettre en cause sa popularité, qui continue d’avoisiner les 80 % selon différents sondages. « Dans les villages, on m’a traitée de barbare ou d’antéchrist. Ils pensent que c’est la fin du monde » Sandra, promotrice employée par le gouvernement pour expliquer le fonctionnement du bitcoin aux riverains de Santa Ana, au Salvador Partager sur Twitter Partager sur Facebook À l’international, les grandes institutions financières se sont montrées sceptiques quand le Salvador est devenu le premier pays au monde à reconnaître le bitcoin comme devise officielle. La Banque centrale a déclaré qu’elle ne pouvait pas soutenir le pays dans cette décision étant donné le « manque de transparence » et le « coût environnemental » de la crypto-monnaie. De son côté, l’agence de notation Moody’s a dégradé la note du Salvador. En 2020, la dette publique atteignait 90 % du PIB. Mais le président en est sûr : le bitcoin va améliorer le pouvoir d’achat de ses habitants. « Frères lointains » Nouveau trajet en chicken bus à destination de Santa Ana. Au nord, nichée au milieu des volcans, la deuxième ville du pays est réputée pour sa production de café et ses cordonniers. Teresa et Danilo Mazariego, la cinquantaine, fabriquent des chaussures depuis une vingtaine d’années. Pour eux, pas question de payer le cuir ou les semelles en bitcoin ! « C’est une question de génération, c’est difficile pour les boomers », explique leur fils Emerson via WhatsApp.  Il fait partie des hermanos lejanos, ces « frères lointains » partis tenter leur chance aux États-Unis. Ils seraient plus d’un million et demi. Emerson est un travailleur sans papiers dans un entrepôt Amazon. Dès qu’il le peut, il fait parvenir un peu d’argent à ses parents via Remitly, un service de transfert financier, car ses parents n’ont pas de compte bancaire, comme 70 % de la population du Salvador. Lorsque Emerson envoie 100 dollars US, le service prélève une commission de 6 dollars. D’après le président Nayib Bukele, ces commissions représenteraient chaque année plus de 400 millions de dollars. Les remesas, l’argent envoyé par les Salvadoriens, correspondraient ainsi à près d’un quart du PIB du pays. Grâce au bitcoin, les habitants n’auront plus à payer de commissions, assure le chef d’État. « Je pense que c’est une bonne chose, conclut Emerson, c’est le futur, il faut juste que mes parents apprennent à s’en servir. » Pour sensibiliser la population, le gouvernement a employé les grands moyens. Dans Santa Ana, on les repère avec leur T-shirt bleu marine siglé « chivo » : des dizaines de promoteurs arpentent les rues pour expliquer le fonctionnement du bitcoin. Ils sont payés 5 dollars à chaque téléchargement de l’application. En deux semaines, Sandra a enregistré 45 personnes, mais elle n’a gagné que 160 dollars. Tous les profils n’ont pas été validés par Chivo Wallet. « Il faut qu’ils soient les plus complets possible », précise Sandra. Chaque utilisateur doit se prendre en photo et enregistrer sa carte d’identité sur le profil. Des opposants s’inquiètent de cette collecte des données personnelles. Car même si Chivo Wallet est financé par l’État, c’est une société privée. Lorsqu’elle fait du porte-à-porte, Sandra se heurte donc à des réactions mitigées : « Dans les villages, on m’a traitée de barbare ou d’antéchrist. Ils pensent que c’est la fin du monde. Mais d’autres nous ont posé plein de questions pour savoir comment investir, comment faire de l’argent avec le bitcoin. » Un distributeur de billets au bûcher À côté de la mairie de Santa Ana, construite en 1874, se dresse un petit cube de béton armé qui tranche avec le style néoclassique de la municipalité. À l’intérieur, des employés de Chivo Wallet informent et accompagnent les habitants. La plupart sont venus retirer les 30 dollars « offerts » par le gouvernement au distributeur automatique de billets. Manque de chance, la machine est en panne. « Le réseau est saturé », se borne à répondre une employée. Ce n’est pas la première fois et beaucoup de Salvadoriens se montrent exaspérés. L’infrastructure est toute récente et il y a encore quelques ratés.  Au total, 199 machines flambant neuves ont été installées à travers le pays. La 200e machine a été incendiée par des opposants du président. Depuis l’introduction du bitcoin, ils organisent régulièrement des manifestations dans la capitale pour s’opposer au déploiement de la crypto-monnaie, et plus généralement aux dernières décisions de Nayib Bukele. Mais s’agit-il vraiment d’un soulèvement populaire ? Les publications sur Twitter témoignent plutôt d’une récupération politique de la part des deux grands partis historiques, qui rongent leur frein devant la popularité inébranlable du président.  L’acceptation du bitcoin reflète les inégalités du Salvador. La génération connectée et américanisée se montre enthousiaste, quand l’ancienne génération reste prudente, voire sceptique. Elle se souvient de la « dollarisation » du pays il y a tout juste vingt ans. Le président Francisco Flores, de l’Alliance républicaine nationaliste, avait décidé, en 2000, d’abandonner le colon au profit du dollar US, et ainsi de renoncer à toute souveraineté monétaire. Alors si le colon a pu disparaître si rapidement des portefeuilles, pourquoi pas le célèbre billet vert ? Ne s’agit-il en fait que d’une stratégie gouvernementale pour s’émanciper du dollar US ? 

Taxis volants : Joby obtient l’autorisation de voler à Dubaï –

By |February 13th, 2024|Categories: Scoop.it|

Le partenariat, signé avec l’Autorité des routes et des transports de Dubaï (RTA), donne à Joby Aviation les droits exclusifs d’exploitation des taxis aériens dans l’émirat pour une durée de six ans à partir de 2026. L’entreprise américaine espère commencer les premières opérations de test en 2025. Joby a également signé un accord avec Skyports, qui concevra, construira et exploitera quatre premiers sites de vertiport à Dubaï. La RTA, Skyports et Joby ont travaillé ensemble pour identifier l’aéroport international de Dubaï (DXB), Palm Jumeirah, Dubai Marina et Dubai Downtown comme lieux de lancement des taxis volants. Les trois entités travaillent à la conception du parcours client, à l’engagement des parties prenantes et à l’intégration du service de Joby dans le réseau de transport public plus large de Dubaï. La vision du Sheikh Mohammed bin Rashid Al Maktoum est de faire des Emirats arabes unis le leader mondial des taxis volants. 10 minutes entre l’aéroport et l’île de Palm Jumeirah Le taxi volant de Joby est conçu pour transporter un pilote et quatre passagers à une vitesse pouvant atteindre 320 kilomètres par heure. Le trajet entre l’aéroport international de Dubaï et Palm Jumeirah ne devrait durer que 10 minutes, contre 45 minutes en voiture aujourd’hui.

Crédit immobilier : les banques sceptiques face aux propositions de Christophe Béchu

By |February 13th, 2024|Categories: Scoop.it|

Selon le ministre, le principe de ces prêts est simple : il consiste à souscrire un prêt sur 20 ou 25 ans, non pas sur 100 % du bien mais sur 80 %. Les 20 % restants demeurant sous forme d'hypothèque sur lesquels l'emprunteur ne rembourse que les intérêts, le capital n'étant remboursé qu'à la revente. « C'est la même philosophie que le bail réel solidaire (BRS) où l'on achète les murs d'un bien mais pas son terrain », a-t-il ajouté. LIRE AUSSI : Immobilier : comment la conjoncture et le climat érodent le droit de propriété Immobilier : 3 solutions alternatives pour acheter sans prêt bancaire De son côté, la Fédération bancaire française (FBF) rappelle qu'elle a déjà mis en place un dispositif de réexamen des prêts refusés mais se dit prête à discuter. Elle estime cependant « que le contexte suisse économique, fiscal et juridique différent doit rendre prudente toute comparaison ». « Par exemple, le dispositif se fonde sur la mobilisation d'une partie de la future retraite de l'emprunteur, explique-t-elle. De plus, un crédit in fine est par construction plus coûteux en intérêt qu'un crédit amortissable », un détail non négligeable quand les taux viennent de grimper en flèche. Pas adapté aux primo-accédants Entre les lignes, la FBF explique également qu'il ne réglerait pas le problème des primo-accédants : « En France, les prêts in fine peuvent parfois être opportuns dans certaines opérations patrimoniales ou d'investissement locatif et très rarement en accession à la propriété ». LIRE AUSSI : A contre-courant, la proptech Virgil s'étend en région Crédit immobilier : ces solutions alternatives qui émergent face à la hausse des taux C'est également ce qu'expliquent les courtiers. « Le prêt hypothécaire s'adresse surtout aux propriétaires immobiliers, détenant déjà un patrimoine et souhaitant obtenir des liquidités sans pour autant se dessaisir de leurs biens », peut-on lire sur le site du courtier CAFPI. « Le prêt « in fine » est principalement destiné aux ménages fortement imposables, disposant d'une épargne et de ressources importantes », détaille le site de La Centrale de Financement, tout en soulignant comme inconvénient son coût particulièrement élevé. « L'idée c'est d'aller plus loin que le prêt « in fine » qui existe et de pouvoir travailler avec les banques et le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) pour voir si le prêt « in fine » peut être utilisé différemment, explique le cabinet de Christophe Béchu, afin qu'un ménage puisse avoir des mensualités réduites ou puisse acheter un bien plus cher. » Le capital serait ainsi remboursé à la fin, soit par la vente du bien, soit par un autre prêt.

French Tech : Greenly s’approche des 10 millions de dollars de revenus

By |February 13th, 2024|Categories: Scoop.it|

Greenly voit vert. La jeune pousse frôle les 10 millions de dollars de revenus récurrents (métrique de référence pour les logiciels sous abonnement) pour 2023, contre 4 millions l'année précédente, indique la start-up aux « Echos ». La croissance est notamment portée par le Royaume-Uni et les Etats-Unis, qui représentent la moitié de ses revenus. « Nous avons quadruplé notre croissance dans ces pays », glisse Alexis Normand, le cofondateur, qui, selon les calculs de son entreprise, indique gérer environ 40 millions de tonnes de CO2, soit l'équivalent de 8 % des émissions françaises. « La pression réglementaire et la maturité sur le sujet sont moins fortes aux Etats-Unis, mais elle existe via des approches bien précises : l'armée, par exemple, oblige une partie de ses fournisseurs à comptabiliser ses émissions », poursuit le dirigeant, qui a notamment signé avec la marque Fruit of the Loom, fournisseur de vêtements pour l'armée. Son associé a d'ailleurs posé ses valises durant neuf mois outre-Atlantique. Marché concurrentiel En Californie, les élus ont voté une proposition de loi qui va obliger les grandes entreprises actives dans l'Etat à dévoiler chaque année leurs émissions de gaz à effet de serre directes et indirectes. Sur le continent, la start-up américaine de comptabilité carbone Watershed a levé il y a quelques jours 100 millions de dollars pour une valorisation de 1,8 milliard. Un marché tech de la comptabilité carbone très concurrentiel, rien qu'en France avec des start-up comme Carbo, Traace, Sweep, Sami, etc. Mais aussi des jeunes pousses verticalisées dans certains secteurs (mode, alimentaire, finance, construction…), les grands groupes qui développent leurs outils interne, les cabinets spécialisés… Récemment, la start-up CO2 AI, née au sein du BGC, a pris son indépendance et levé 11,2 millions d'euros.

Qui est Digi, le « Ryanair des télécoms » ?

By |February 9th, 2024|Categories: Scoop.it|

Il est l'autre « trublion des télécoms ». Une sorte de « Ryanair » du secteur - comme il se définit lui-même -, qui est venu conquérir plusieurs pays européens en cassant les prix et a obligé les opérateurs historiques à revoir leurs stratégies. Ce « poil à gratter », c'est Digi Communications, un groupe roumain déjà présent dans plusieurs pays comme l'Italie, l'Espagne, le Portugal et la Belgique. Avec les remèdes imposés par l'Autorité de la concurrence européenne pour permettre le rapprochement en Espagne entre Orange et MasMovil, le nouvel entrant va acquérir des fréquences et pouvoir se développer dans le pays. Le « petit » roumain pourrait être le gagnant indirect de cette opération. Prix bas Le credo de Digi : des prix bas et des tarifs simples, qui le font souvent comparer à Free. Par exemple, en Espagne, en tant qu'opérateur virtuel (MVNO) pour l'instant, il est arrivé avec des forfaits à quelques euros. Récemment, il a proposé un cadeau de 50 euros à ses clients qui conseilleraient à un proche de s'abonner, rapporte la presse espagnole. Même s'il est en pleine croissance, il reste un acteur émergent à ce stade. A fin juin 2023, selon un analyste de Natixis, Digi avait 5,4 % de part de marché en nombre d'abonnés sur le mobile dans le pays. LIRE AUSSI : En pleine recomposition, l'Espagne des télécoms suspendue à la fusion Orange-MasMovil « Il entre dans les différents marchés, avec des prix bas mais aussi un modèle de distribution souvent différent des opérateurs classiques, sans grande boutique. Il passe par des bureaux de tabac, de petits magasins, beaucoup de points de distribution, etc. et vise en général dans un premier temps des communautés, comme la communauté des pays de l'Est », expliquent Julien Vincent, associé et spécialiste des télécoms, et Antoine Mallat, directeur chez Kearney. Champion de judo Présent dans le fixe, le mobile, l'Internet, les datas mais aussi les médias (télévisions, radios), le groupe coté à Bucarest, où il pèse 925 millions d'euros, se présente comme le leader sur l'Internet et le troisième opérateur de téléphonie mobile en Roumanie. Affichant un chiffre d'affaires de quelque 1,3 milliard d'euros sur les neuf premiers mois de 2023, il est détenu en majorité par Zoltan Teszari, ancien champion de judo devenu entrepreneur un peu touche à tout - notamment dans la crème glacée, rapporte le journal belge « L'Echo » - et qui a bâti son empire d'abord sur la télévision. Cet homme très discret et apparaissant peu dans les médias est l'une des plus grosses fortunes de son pays.

Réchauffement climatique : l’année 2024 débute par de nouveaux records

By |February 9th, 2024|Categories: Scoop.it|

L'année qui vient de démarrer est, de toute évidence, dans la foulée de 2023 en matière de réchauffement climatique. Jamais un mois de janvier n'avait été aussi chaud et pour la première fois, la planète a dépassé, sur 12 mois consécutifs, la barre de 1,5 °C de réchauffement par rapport à l'ère préindustrielle. Entre février 2023 et janvier 2024, la température mondiale de l'air à la surface du monde a été de 1,52 °C supérieure à la période 1850-1900, selon les données de l'observatoire européen Copernicus. Nouveau record de chaleur mensuel battu Sur le seul premier mois de l'année, et avec une température moyenne de 13,14 °C, janvier 2024 est donc le mois de janvier le plus chaud jamais enregistré depuis le début des mesures. C'est 0,12 °C de plus que le précédent record de janvier 2020 et 0,70 °C au-dessus des normales de la période 1991-2020. Et comparé à l'ère préindustrielle, c'est 1,660 °C plus chaud. Janvier est le 8e mois d'affilée pour lequel le record de chaleur mensuel est battu, souligne Copernicus.

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