HOSPITALITY LAB & PRACTICE FOR BRANDS

Blog2017-10-23T13:43:48+00:00

GDPR : L’hospitalité des marques fait loi en Europe.

GDPR : L’hospitalité des marques fait loi en Europe.

En imposant aux marques de privilégier l’intérêt de leurs clients dans la gestion des données qu’elles détiennent, l’Europe fait de l’hospitalité le vecteur principal de leur croissance.

1. AUJOURD’HUI, LA CROISSANCE DES MARQUES PASSE PAR LA QUALITÉ DE LEUR RELATION CLIENTS.

Dans un monde digital, « Les Marchés sont des Conversations ».

Dès 1999, Doc Searls et ses co-auteurs avaient mis cette idée au coeur de leur “Clue Train Manifesto” (Manifeste des Evidences) (1), démontrant alors avec brio comment le développement du “capital relationnel” de la marque pouvait devenir le principal moteur de la croissance des entreprises.

L’arrivée des sites internet dans la fin des années 1990 avait eu en effet le mérite de faire prendre conscience qu’il pouvait se nouer une relation directe entre l’entreprise et ses clients, sans passer par un distributeur ; et que ces nouveaux liens produisaient énormément de données qu’il était probablement intéressant d’exploiter : ainsi, pour développer plus loin l’idée du “Clue Train”, lorsqu’il s’agit de générer une croissance durable des ventes et des profits, les meilleurs atouts de la marque sont sa légitimité à susciter des échanges autour de son coeur de métier (Conversation), son intelligence à les analyser (Curation), sa capacité à apporter des réponses adaptées aux besoins exprimés (Customization), et finalement son empathie relationnelle, propre à mettre le client en résonance avec la marque (Communion). Autant d’atouts qui précèdent dorénavant la simple « qualité des produits » mis au catalogue, autrefois le principal fer de lance des entreprises.
Une vision depuis partagée par Interbrand(2), qui dans sa publication annuelle du classement de la valeur des marques insiste sur le fait que “la croissance est la conséquence d’une stratégie claire et d’expériences exceptionnelles délivrées au consommateur”.
Voici donc venu le temps pour les marques soucieuses de croissance durable de passer un nouveau contrat relationnel avec leurs consommateurs, où l’achat et la livraison du produit n’est plus la fin mais le début de la relation : un contrat qui couvre d’abord l’usage, et l’expérience qui l’accompagne. Un contrat qui est aussi l’occasion de proposer de nouveaux moments de consommation, de nouveaux services, qui sont autant de chiffre d’affaires supplémentaire pour les marques. Mais un contrat relationnel d’abord fondé sur le respect de l’intérêt du client, notamment en matière d’utilisation de ses données.

 

2. GDPR : UNE RÉGLEMENTATION POUR SAISIR DE NOUVELLES OPPORTUNITÉS DE CROISSANCE.

Selon une étude récente de la Commission Européenne(3), 72% des Européens s’inquiètent en effet de laisser trop de données personnelles aux entreprises, souvent à leur insu, et surtout de ne pas en recevoir de réelle contrepartie. D’ailleurs, la connaissance plus précise du client semble ne faciliter en rien la capacité de l’entreprise à mieux cibler ses offres : selon tous les indicateurs(4), le taux d’ouverture des mails diminue alors que les désabonnements (opt-out) augmentent, ce qui fragilise largement la rentabilité des investissements lourds consentis dans le CRM.
La Commission souligne également que le marché en ligne est constitué à 57% d’échanges avec des opérateurs américains, alors que seulement 4% des échanges se font au travers d’opérateurs pan-européens. Elle estime que si les 100 plus grosses entreprises Européennes faisaient un usage judicieux de leurs données clients, le PNB Européen pourrait s’octroyer 1,9% de progression supplémentaire d’ici 2020, soit plus de 200 Milliard d’Euros de gain potentiel.
C’est avant tout à cette opportunité de croissance que la GDPR s’attaque : permettre une meilleure utilisation des données pour les entreprises grâce à un consentement avéré des consommateurs, favoriser les échanges intra-européens au sein d’un univers mieux sécurisé. Loin d’être une contrainte, la GDPR est une chance de développement de nouvelles sources de revenus pour les marques européennes : elle conduit à un modèle de croissance durable rendu possible par une approche choisie et non plus subie de la consommation. Avec la GDPR, les marques doivent négocier avec chacun de leurs clients un contrat relationnel : elles doivent se mettre à l’écoute, comprendre les besoins, proposer leurs services, et définir les modalités de la relation ; le tout dans la transparence ( accès aux données, droit de modification) qui établit la confiance, l’attachement. Les marques deviennent alors attachantes dans le bon sens du terme, et c’est de cet attachement que nait la croissance durable.
C’est à ce nouveau modèle relationnel qu’appellait lui-même Doc Searls dans son “Clue Train Manifesto” : il lui avait même trouvé un nom, la VRM (Vendor Relationship Management). Une approche basée sur le consentement avéré du client vis à vis de ses fournisseurs (vendeurs) avec un postulat simple : “un consommateur libre a plus de valeur qu’un consommateur captif – pour lui-même, pour les marques et pour l’économie en général”.
Encore faut-il s’entendre sur la définition du consommateur “libre”. Searls le définit en cinq points :
1. Il entre en relation avec les marques de manière indépendante et sans contrainte.
2. Il est le point d’intégration de sa propre donnée (c’est lui seul qui peut relier sa donnée à sa personne).
3. Il a le contrôle de la donnée qu’il génère et collecte. Il décide de ce qu’il veut partager, à qui et comment.
4. Il définit son propre niveau d’engagement avec les marques.
5. Il est libre d’exprimer ses exigences et ses intentions en dehors du contrôle de toute entreprise.
C’est ce consommateur “libre” que la GDPR souhaite aujourd’hui promouvoir, afin d’en faire le vecteur de croissance de l’économie.

3. L’HOSPITALITE DES MARQUES, PRINCIPAL VECTEUR DE LEUR PROPRE CROISSANCE.

Accueillir un consommateur “libre” est sans doute une perspective qui effraie bon nombre de marques, tant elle ont été construites sur la notion d’un marketing manipulateur et insidieux, capable d’influencer jusqu’aux émotions pour enfermer les clients dans un tunnel de vente dont la seule issue est l’achat du produit. Avec la GDPR, ce n’est plus le produit qu’il va falloir vendre, c’est la marque qui doit apprendre à se faire acheter. Et pour cela, il va falloir qu’elle se montre hospitalière vis à vis de ses clients : bienveillante, humaine et proche.
Le produit devient simplement la porte d’entrée à la marque, celui qui va forger les impressions de la première rencontre, et donc le début (et non la fin) de l’histoire. Le produit n’est plus qu’un prétexte, c’est la marque qui devient le réel support de l’expérience pour le consommateur : c’est d’ailleurs à elle qu’il va naturellement s’adresser s’il a besoin d’assistance ou s’il a simplement des remarques à formuler. À la marque de se montrer engageante, accueillante, généreuse et humaine pour fidéliser le consommateur au-delà du premier produit, et pour entretenir une relation proche, intime, qui permettra de continuer à vendre sans qu’il soit besoin de déployer la coûteuse armada publicitaire du premier jour : avoir une stratégie à long terme d’entretien de la relation, plutôt que de s’épuiser dans des efforts permanents de recrutement.
Autant le “tunnel de vente” était indifférencié et anonyme, donc étranger à toute notion d’hospitalité, autant le “cycle de décision d’achat” est personnalisé et fait appel à la relation humaine : c’est de la capacité de la marque à accueillir que dépend la fidélisation du client, et encore plus, sa propension à devenir activement promoteur vis à vis de ses pairs. Pour le dire différemment, c’est du niveau d’hospitalité de la marque que va découler l’amplitude de la réalisation du cycle d’achat, et donc le montant de la valeur créée.
Autant le “tunnel de vente” s’envisageait dans un temps le plus court possible, avec l’espoir de limiter la durée d’exposition nécessaire pour déclencher l’achat afin de réduire les coûts, autant le “cycle de décision d’achat” s’inscrit dans la durée la plus longue possible afin de maximiser les revenus. En se plaçant dans une notion de permanence, on met forcément en exergue la qualité de l’hospitalité, seule capable de générer de la pérennité dans la relation.
Plus le consommateur progresse avec la marque, plus la marque fait preuve de « disponibilité » vis à vis des demandes du consommateur, plus se crée la confiance dans la relation, le consommateur récupérant de plus en plus de valeur d’usage en retour de sa relation avec la marque, la marque obtenant de plus en plus de “permissions” qui lui permettent d’aller encore plus loin dans son service du consommateur.
C’est bien là le cercle vertueux de l’hospitalité des marques : un marketing “on demand” (inbound marketing), un marketing de l’échange, de la confiance, de la permission, du partage de la valeur, où les clients sont aussi des hôtes ; un marketing qui se définit d’abord par rapport au client pour qu’il puisse adopter lui-même la marque, la faire sienne et en devenir à son tour le porte-parole…
Alors que la GDPR fait des marques le gibier de consommateurs devenus madrés, l’hospitalité est la meilleure réponse pour faire de ces mêmes marques les plus désirables des proies : avec bienveillance, humanité et intimité. Assurant ainsi la pérennité de leur croissance.

4. QUELLES APPROCHES POUR LES MARQUES FACE A LA GDPR ?

Ce serait peine perdue pour les marques que de se contenter de « mettre en conformité » leur bases de données tout en espérant garder les mêmes pratiques relationnelles. Car la GDPR est d’abord une invitation à renverser ses pratiques relationnelles pour faire montre d’hospitalité vis à vis de ses clients ; et c’est ce renversement d’attitude qui est lui même porteur de croissance pour les marques. Avec la GDPR, l’hospitalité ouvre pour les marques de nouvelles perspectives de croissance.
Une étude publiée en Mai dernier par le gouvernement Britannique4 s’était alarmée sur le fait que seulement 30% des grandes entreprises du pays avaient commencé à prendre les mesures nécessaires à la mise en conformité de leurs pratiques d’utilisation des données, alors que la transcription dans la loi Britannique vient d’être réalisée en ce mois d’Août, et qu’elle survivra au Brexit. Les autres pays feront-ils preuve de la même insouciance, par rapport à une échéance qui dans la plupart des pays européens, a été fixée à Mai 2018 ?
La GDPR transforme radicalement la manière dont les entreprises utilisent les données. Il va falloir arrêter d’acheter des listes d’adresses, et même se débarasser des listes qu’on aura pu acheter auparavant. Contacter un client exigera d’avoir les permissions nécessaires, sauf à s’exposer à des amendes prévues pour atteindre jusqu’à 4% du chiffre d’affaires.
Il n’y aura donc pas d’échappatoires.
Mais n’est-ce pas justement l’opportunité d’une prise de conscience salutaire dans le futur de la relation client ? Quelle marque aujourd’hui a encore besoin d’avoir accès à des millions de noms dont simplement un infime pourcentage montre un intérêt pour ses propositions ? Ne vaudrait-il pas mieux établir une véritable relation avec moins de clients mais qui ont un véritabe intérêt à avoir un dialogue, un échange, une conversation avec la marque ?
N’est-il pas temps, tout simplement, que les marques apprennent à devenir hospitalières vis à vis de leurs clients ?
Et si la GDPR n’était qu’un manifeste pour l’hospitalité des marques ? Une manière de sauver les marques traditionnelles à l’heure du digital ? La dernière opportunité à saisir avant liquidation ou reprise par les acteurs de la nouvelle économie ?
En développant leur hospitalité pour se mettre en conformité avec la GDPR, ce n’est pas tant l’amende que les marques vont éviter, c’est leur futur qu’elle vont assurer.
Aucune raison d’attendre. Embrassons la GDPR en développant l’hospitalité des marques (5).

 

 

(1) Le Cluetrain Manifesto (Manifeste des évidences) est un texte rédigé par Rick Levine, Christopher Locke, Doc Searls, et David Weinberger. Il est d’abord diffusé sur le web en 1999 comme un ensemble de quatre-vingt-quinze thèses, puis est publié sous forme de livre en 2000 avec les thèses prolongées de sept essais. https://www.amazon.com/Cluetrain-Manifesto-End-Business-Usual/dp/0738204315
(2) Etude 2016 Interbrand : http://interbrand.com/best-brands/best-global-brands/2016/
(3) Etude de la Commission Européenne : https://ec.europa.eu/commission/publications/why-we-need-digital-single-market_en
(4) Citée par Tanya Joseph dans le magazine Marketing Week (UK) du 7 Août 2017, New data laws are a chance to reset customer relationships : https://www.marketingweek.com/2017/08/07/tanya-joseph-data-law/
(5) Cf, “Manifeste pour l’Hospitalité des Marques”, Georges-Edouard DIAS, Edition Netexplo : https://www.amazon.fr/dp/2954667230/

La Big Tech renforce son hégémonie sur les Bourses mondiales

By |February 3rd, 2024|Categories: Scoop.it|

La Big Tech américaine poursuit son irrésistible ascension au sommet des Bourses mondiales. La capitalisation des Gafam - Google (Alphabet), Apple, Facebook (Meta), Amazon et Microsoft -, auxquels il faut désormais adjoindre le champion boursier de l'intelligence artificielle Nvidia , a bondi de plus de 1.000 milliards de dollars depuis leur point bas de début janvier pour atteindre un nouveau pic à plus de 12.000 milliards. Une ascension qui donne le vertige. Il y a cinq ans seulement, début 2019, la capitalisation de ces six entreprises de la tech dépassait tout juste 3.000 milliards de dollars. Elles pesaient alors déjà quasiment deux fois plus lourd que l'ensemble des sociétés du CAC 40. Aujourd'hui, en dépit de la belle performance des poids lourds de la Bourse de Paris ces dernières années, leur capitalisation cumulée est plus de quatre fois supérieure à celle du CAC 40. Microsoft ou Apple pèsent chacune davantage que la totalité des sociétés membres de l'indice parisien. 330 milliards de dollars de profits Les publications de résultats de ces derniers jours ont rappelé aux investisseurs les raisons de l'hégémonie de ces valeurs sur les Bourses mondiales. « Malgré des attentes élevées, elles ont été au rendez-vous, d'un point de vue fondamental il n'y a pas grand-chose à redire », souligne Jacques-Aurélien Marcireau chez Edmond de Rothschild AM. « On n'est plus dans l'euphorie post-Covid, elles ont fait de la bonne maîtrise de leurs coûts une pièce essentielle de leur stratégie », souligne-t-il. LIRE AUSSI : Les résultats de Microsoft et Google portés par leurs investissements dans l'IA Les efforts réalisés pour renforcer la rentabilité - après une année 2022 décevante - ont payé. En 2023, les Gafam - Nvidia ne publiera ses résultats que le 21 février - ont généré un chiffre d'affaires de 1.630 milliards de dollars et engrangé près de 330 milliards de profits. A titre de comparaison, l'ensemble des membres du CAC 40 ont généré en 2022 moins de la moitié de bénéfices malgré un chiffre d'affaires pourtant plus élevé. Meta en particulier a su réagir promptement après avoir été sanctionné en Bourse pour ses investissements dans le métavers. Son titre avait perdu les trois quarts de sa valeur entre septembre 2021 et novembre 2022. Il a, depuis, touché de nouveaux sommets, avec une multiplication par plus de 5 de son cours, dont un bond de plus de 15 % vendredi.

Les trois raisons qui rendent la loi Egalim compliquée à appliquer

By |February 2nd, 2024|Categories: Scoop.it|

Les lois Egalim 1, Egalim 2 et la loi Descrozaille qui les complète depuis le 1er janvier produisent-elles leur effet ? En théorie, ces lois rendent le prix de la matière première agricole non négociable lors des négociations commerciales entre les distributeurs et leurs fournisseurs. Quand le prix de la matière monte… les prix doivent monter. Cette sanctuarisation a contribué à améliorer la rémunération des fermiers ces trois dernières années. Pourtant, nombreux sont encore les paysans qui estiment que leurs clients industriels ou commerçants n'achètent pas à un tarif qui couvre leurs frais de production. Liste ou attestation Il faut dire que la loi Egalim s'avère complexe. Elle fonctionne en deux temps. D'abord, l'interprofession agricole détermine un coût moyen de production. L'industriel ou le distributeur est censé l'accepter sans discuter. Mais le box de négociation s'apparente souvent à une boîte noire. LIRE AUSSI : Négociations commerciales : le Parlement protège les industriels avec la loi Descrozaille Il existe trois voies de vérification de la bonne application du coût de production. L'option dite 1 consiste pour le fournisseur, agriculteur, PME ou multinationale, à détailler de façon exhaustive la liste de ses coûts et donc le prix payé pour la fameuse matière première agricole. Pour une pizza, il faut distinguer la farine qui fait la pâte, la tranche de jambon, la sauce tomate, les morceaux de poivrons, les olives, le fromage râpé, etc. L'option 2, plus simple, indique sur facture le coût global de la matière première agricole. Les distributeurs estiment que 10 % de leurs fournisseurs utilisent l'option 1 et 20 % environ l'option 2, pour l'essentiel les PME. La plupart des grands industriels choisissent l'option 3 qui consiste à demander à un tiers de confiance, un commissaire aux comptes par exemple, de rédiger une attestation qui assure la part que représente la matière première agricole dans la hausse que le fournisseur souhaite obtenir. Ce tiers donne une première attestation au début des négociations puis la valide un mois après. Centrales d'achat européennes La Fédération de la distribution (FCD) reconnaît qu'elle souhaiterait la suppression de cette option 3 qui reste floue car elle ne donne pas de chiffres précis. Vendredi 26 janvier, le représentant d'un grand distributeur a montré au directeur de cabinet du ministre de l'Economie deux attestations qui portent sur des produits chocolatés de marques différentes mais qui ont été établies par le même commissaire aux comptes. La seconde atteste d'une hausse du cacao 10 % supérieure à celle certifiée par la première… L'autre difficulté de l'application d'Egalim tient aux centrales d'achats européennes (qu'il faut distinguer des centrales dites de services qui vendent aux grandes marques des promotions et autres têtes de gondoles au niveau européen). Leclerc s'est associé à la coopérative allemande Rewe dans Eurelec qui est installée à Bruxelles. Système U a rejoint l'autre distributeur allemand Edeka et le hollandais Jumbo dans Everest. Carrefour a créé Eureca en Espagne pour toutes ses filiales européennes. « Si l'on ajoute Lidl et Aldi qui font des appels d'offres européens pour leurs produits à marques propres qui représentent 90 % de leur assortiment, c'est environ 70 % du marché français qui sera bientôt traité par des centrales européennes », calcule le membre d'une enseigne qui ne dispose pas, elle, de structure européenne. LIRE AUSSI : En Haute-Garonne, plongée aux racines de la colère des agriculteurs Les centrales d'achat européennes ne concernent pas les PME de l'agroalimentaire. Devant les sénateurs, en septembre 2023, Alexandre Bompard, le PDG de Carrefour, a évoqué un début avec 4 multinationales et un objectif « d'une trentaine » de grands fournisseurs. Entrevoyant le contournement des lois Egalim, la loi Descrozaille a précisé que pour les produits destinés au marché français, les achats effectués par les centrales européennes devaient respecter la sanctuarisation du coût de la matière première agricole. Mais les distributeurs concernés considèrent cette disposition contraire au droit européen et à la libre circulation des biens dans le marché unique. Des contentieux vont être engagés. Déjà, en décembre 2022, la Cour européenne a dénié à la France le droit de s'immiscer dans les affaires d'une entité installée dans un autre Etat membre, en l'occurrence Eurelec, la centrale belge de Leclerc.

L’Agence internationale de l’énergie appelle à sévir contre les SUV

By |February 2nd, 2024|Categories: Scoop.it|

« Il est vital de résoudre les problèmes qu'ils soulèvent en matière de demande supplémentaire d'énergie, d'espace public occupé et de danger supplémentaire qu'ils représentent pour les piétons », martèlent les services de l'AIE. A écouter l'organisation internationale, les Etats seraient bien inspirés de dissuader les clients de céder à la tentation du SUV. « Au vu des tendances, les autorités devraient prendre des mesures, pour aller vers davantage de réglementations, avance Fatih Birol. Cela pourrait prendre la forme d'un régime fiscal différent ou de tarifs de parking plus élevés. » C'est déjà le cas en Norvège, en Irlande et en France, avec le malus au poids. Le gouvernement français a élargi ce dispositif pour 2024 aux véhicules particuliers pesant 1,6 tonne, contre 1,8 tonne auparavant. De quoi concerner dorénavant 9 % des immatriculations, contre 1,6 % jusque-là, d'après les calculs du cabinet C-Ways. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - L'empreinte écologique des SUV dans le viseur des pouvoirs publics ANALYSE - Cette fois, la chasse aux SUV est vraiment ouverte De plus, le malus écologique sévissant contre les voitures les plus polluantes a également été alourdi . Cette politique vise un objectif très clair de diminution des émissions de CO2. Le Secrétariat général à la planification écologique, qui dépend du Premier ministre, estime que troquer un « gros SUV » par une berline permettrait d'économiser chaque année 3 tonnes d'émissions de CO2 par véhicule.

La transition écologique, une vraie course d’obstacles pour le monde agricole

By |February 2nd, 2024|Categories: Scoop.it|

Les maux des agriculteurs sont multiples - insuffisance des revenus, sécheresses à répétition, multiplication des maladies animales, inflation administrative - mais ils auraient tous une cause commune : la transition écologique. Un bouc émissaire facile qui évite de chercher les causes réelles du malaise des agriculteurs. Le paradoxe a été pointé du doigt : les agriculteurs sont les premières victimes du changement climatique et ils seraient aussi les dindons de la farce de la transition écologique. « L'aspect environnemental est très instrumentalisé dans la crise actuelle. Sur le terrain, quand on parle avec des agriculteurs, on n'entend pas ce 'backlash' environnemental », constate pourtant un conseiller ministériel. Une transformation lente En réalité, le secteur agricole est à la fois plus engagé qu'on ne le croit dans sa transformation vers des modes de production plus durables et aux prises avec des difficultés spécifiques à son domaine d'activité qui expliquent la lenteur de sa transformation. Si l'on regarde les objectifs fixés par la Stratégie nationale bas carbone (SNBC) , ils ont été atteints dans le premier budget carbone (2015-2018) et les chiffres demeurent sous les seuils indicatifs correspondant au deuxième budget carbone pour les années 2019, 2020 et 2021. Globalement, les émissions de gaz à effet de serre du secteur ont baissé de 13 % entre 1990 et 2021. L'agriculture participe donc bel et bien à l'effort de décarbonation mais cet effort doit être nuancé, car c'est aussi le secteur ayant la cible d'émissions la plus faible (-18 % en 2030 par rapport à 2015 alors que les autres secteurs d'activité sont plutôt sur des cibles de -38 % à -40 %). LIRE AUSSI : Pour Gabriel Attal, une déclaration de politique générale percutée par la crise agricole La réforme des retraites promise aux agriculteurs se fait toujours attendre Si la cible a été fixée volontairement à un niveau modeste, ce n'est pas pour faire plaisir aux agriculteurs, mais parce que la diminution des émissions agricoles répond à des contraintes particulières. Changer les modes de production Contrairement aux autres secteurs d'activité, les émissions de CO2 sont très minoritaires, et issues essentiellement de l'utilisation des engins agricoles. Le méthane et le protoxyde d'azote représentent, eux, 85 % des émissions du secteur et elles sont directement liées à l'activité agricole : le méthane provient de la fermentation entérique et de la gestion des effluents dans l'élevage ; le protoxyde d'azote vient de l'épandage d'engrais azotés. Pour baisser ses émissions, il ne suffit donc pas de faire preuve de sobriété énergétique comme dans d'autres activités, il faut changer totalement ses modes de production. Et il n'y a aucune économie à la clé, au contraire. Des objectifs contradictoires « Les enjeux ont tacitement changé, mais personne ne l'a dit ou ne l'assume explicitement. Aujourd'hui, on n'est plus dans une situation d'urgence alimentaire comme on pouvait l'être au lendemain de la Seconde guerre mondiale, il faut produire différemment. Mais personne n'a fait les réformes politiques qui vont dans ce sens » explique Aurélie Catallo, chercheuse à l'Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales). « On a encore un cadre politique qui fait croire aux agriculteurs qu'ils doivent toujours produire le plus possible en quantité. Et dans le même temps, on leur fixe des sous-objectifs environnementaux qui ont pour effet de limiter leur production, c'est totalement contradictoire » poursuit-elle. LIRE AUSSI : Attal, ou comment marier agriculture et écologie A quoi sert l'OFB, cette police de l'environnement qui insupporte les agriculteurs A cette difficulté s'ajoute aussi la dimension multifactorielle des défis à affronter. « Les agriculteurs doivent changer leur mode de production pour faire baisser leurs émissions, mais s'adapter aussi à de nouveaux contextes climatiques, et en même temps, augmenter le stockage de carbone dans les sols, produire de la biomasse pour eux-mêmes et pour les autres secteurs, et restaurer ou préserver la biodiversité. Tout ça de manière simultanée », souligne Céline Corpel, agricultrice et cheffe de projet Agriculture au Shift Project. Une baisse des rendements Une course d'obstacles, voilà ce qui attend l'agriculture pour les prochaines années. C'est le secteur qui devra faire le plus d'effort à l'avenir, en France mais aussi dans toute l'Europe. La cible de 90 % de baisses des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2040 que s'apprête à officialiser la Commission européenne s'appuie tout particulièrement sur le secteur agricole. Mission impossible ? Pas forcément. « Le secteur agricole peut être un puits de carbone extraordinaire, il y a un vrai potentiel pour réaugmenter la matière organique dans les sols. C'est un secteur qui peut être rapidement neutre en carbone à moyenne échéance, on sait le faire mais ça implique d'arbitrer entre différents choix sur les usages de la biomasse, tout ça avec des ressources contraintes », poursuit Céline Corpel. Faire des choix, concrètement, cela implique de consentir à des investissements de départ qui peuvent être lourds et surtout d'accepter une baisse des rendements du fait d'un recours moins systématique aux engrais azotés et d'une sortie progressive des monocultures. Cette mutation, tous les experts le disent, ne pourra pas se faire sans accompagner et soutenir financièrement les exploitants. Il faudra plus que le paiement pour services rendus à la nature pour convaincre tous les agriculteurs de se convertir à la transition écologique.

La télévision payante en Afrique, un paysage fragmenté mais en croissance

By |February 2nd, 2024|Categories: Scoop.it|

« Je dis toujours aux gens en France, en Europe, que l'avenir de Canal+ c'est l'Afrique. Et je crois que l'avenir du monde, c'est l'Afrique, et surtout dans notre secteur d'activité. » Maxime Saada, qui intervenait sur CNBC Africa, en est convaincu : l'Afrique peut être un eldorado. Si elle aboutit, la tentative de la chaîne cryptée de racheter MultiChoice, son principal concurrent en Afrique, pourrait donner naissance à un nouveau leader de la télévision payante à l'échelle du continent. Le pari : surfer sur la croissance toujours importante des abonnements aux services de télévision à péage, le plus souvent via satellite. Un marché en expansion Aujourd'hui, la télévision payante est très présente sur le continent africain, en ville du moins. « L'ensemble des opérateurs comprenant Canal+, MultiChoice et les autres concurrents affichent des taux de pénétration autour de 50 % des foyers électrifiés [sur les pays où ils sont présents, NDLR]. On pense qu'à long terme ce pourcentage atteindra 80-90 % des foyers », explique Jacques du Puy, président de Canal+ International et membre du directoire de Canal+ Groupe. LIRE AUSSI : Vivendi : Bolloré en route vers son big bang DECRYPTAGE - L'inflation des tarifs des Netflix et consorts rebat les cartes de la télévision payante Les opérateurs en Afrique sont portés par la croissance économique de plusieurs pays et les efforts d'électrification. Selon une récente étude du cabinet Digital TV Research, le nombre total d'abonnés à la télévision à péage en Afrique devrait passer à 55 millions en 2029, contre 43 millions l'an dernier. Sur ces 12 millions de nouveaux abonnés, la majorité (7 millions) le serait sur des offres de bouquets satellites, alors que le reste le sera grâce à la télévision numérique terrestre (TNT), un mode de connexion qui se répand dans les grandes agglomérations urbaines. Coupe d'Afrique des nations A court terme, la coupe du monde de football et la CAN (Coupe d'Afrique des nations, du football aussi) - qui se déroule actuellement - sont de très forts vecteurs d'abonnement, même si on assiste souvent à des vagues de désabonnement après ces grandes compétitions. Dans ce marché en pleine expansion, deux grands acteurs se partagent le gâteau : Canal+ est en position de force dans l'Afrique francophone et MultiChoice dans l'Afrique anglophone. Mais le marché est encore très fragmenté dans chaque pays, et parmi les acteurs de l'audiovisuel certains ont pignon sur rue dans de nombreux pays. C'est le cas du chinois StarTimes. Le défi du piratage « Canal+ et Multichoice ont été les pionniers de la télévision à péage sur le continent. Des opérateurs locaux ont ensuite vu le jour : Malivision, Nerwaya au Burkina Faso, Media Plus au Togo, Excaf et Delta Net au Sénégal, etc… La libéralisation des ondes intervenue dans les années 2000 a été un accélérateur amplifié dans les années 2005 par l'avènement de la TNT », note Denise Epoté, directrice distribution, marketing et commercialisation chez TV5Monde. Mais l'un des gros concurrents est avant tout le piratage. Ou le « Canal araignée », comme certains Africains l'appellent : une personne qui prend un abonnement et tire des câbles pour tout le quartier. « On lutte beaucoup contre ce fléau, que ce soit par des solutions techniques ou en installant des points de vente à proximité », reprend Jacques du Puy. Si le marché payant est bien développé, c'est aussi parce que la TNT gratuite distribuée partout - comme en France - l'est moins. « La situation est très contrastée selon les pays. Par exemple, en Côte d'Ivoire, plusieurs chaînes ont été lancées dernièrement avec la TNT alors que pendant longtemps, on était à seulement deux, rappelle Arnaud Annebicque, directeur du département MetricLine de Médiamétrie. Mais il y a une vraie appétence pour le local. »

YouTube dépasse les 100 millions d’abonnés payants

By |February 2nd, 2024|Categories: Scoop.it|

YouTube échappe au tassement de la croissance qui affecte certains acteurs du streaming. Dans un post de blog, la filiale d'Alphabet annonce avoir franchi en janvier le seuil des 100 millions d'abonnés - essais inclus - pour ses offres payantes YouTube Music et YouTube Premium. Le service de streaming musical YouTube Music, lancé en 2015 et refondu en 2018, est proposé pour 10,99 euros par mois, contre 12,99 euros par mois pour le service YouTube Premium, lancé en 2018, qui offre un accès sans publicité à l'ensemble de la plateforme, à YouTube Music et à des fonctionnalités supplémentaires dont le téléchargement. Les deux services sont accessibles dans plus de 100 pays et régions du monde, le premier se destinant aux fans de musique, en compétition avec des rivaux comme Spotify,Apple Music ou Amazon Music, ainsi que le français Deezer sur certains marchés, le second s'adressant avant tout aux gros utilisateurs de YouTube. Double flux de revenus Les offres payantes de la plateforme connaissent une croissance rapide. Elles comptaient 50 millions d'abonnés en septembre 2021 et 80 millions en septembre 2022, soit un bond de 25 % opéré sur ces seize derniers mois. En parallèle, l'utilisation de la version gratuite de YouTube génère des revenus toujours plus importants pour la maison mère Alphabet, atteignant 9,2 milliards de dollars au dernier trimestre de 2023 (+15,5 % par rapport au même trimestre de l'année précédente). « Cette croissance de 20 millions de membres en à peine plus d'un an souligne la force de notre double moteur de publicité et d'abonnement », considère Lyor Cohen, le responsable mondial de la musique chez YouTube, dans une newsletter du groupe. « Cette réussite valide le modèle de double flux de revenus du groupe, partagé entre publicité et abonnement, qui 'coexistent très bien' », confirme aux « Echos » Adam Smith, le vice-président chargé des produits chez YouTube. Aux Etats-Unis, le groupe commercialise par ailleurs une autre offre d'abonnement payant, le service de télévision en ligne YouTube TV, qui donne accès à différentes chaînes américaines et concurrence le câble. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Comment les jeunes réinventent la télévision sur les réseaux sociaux A titre de comparaison, le leader du streaming musical, Spotify, comptait 226 millions d'abonnés payants en octobre 2023 (+16 % sur un an), pour 574 millions d'utilisateurs réguliers au total. Apple Music et Amazon Music ne communiquent pas leur nombre d'abonnés, mais auraient compté, selon l'estimation de l'institut britannique MIDiA Research, respectivement 85 et 82 millions d'abonnés mi-2022.

Colère des agriculteurs : les défenseurs de l’environnement « abasourdis » après la « pause » sur les pesticides

By |February 2nd, 2024|Categories: Scoop.it|

« Entre la mise sur pause du plan Ecophyto et la remise en cause du rôle de l'Anses [l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail, qui délivre les autorisations en matière de pesticides], nous avons l'impression de revenir sur quinze ans de travail ! Nous sommes abasourdis et écoeurés… », soupire Nadine Lauverjat, déléguée générale de l'association Générations futures. Alors que les premières mesures annoncées pour calmer la colère des agriculteurs, vendredi, avaient totalement épargné les pesticides, le gouvernement a cette fois cédé à certaines revendications des syndicats agricoles sur le sujet. Gabriel Attal a notamment annoncé une « mise sur pause » du plan Ecophyto 2030 en cours d'adoption. Echec cuisant des précédents plans Il s'agit du troisième plan visant à réduire l'utilisation de produits phytosanitaires de 50 % (à horizon 2030, par rapport à la période 2015-2017) après l' échec cuisant des deux précédents. Doté d'une enveloppe supplémentaire de 250 millions d'euros, ce nouveau plan se voulait plus global que les précédents, avec une accélération de la recherche sur des produits alternatifs, et un accompagnement massif vers des pratiques agricoles plus écologiques. Il explique cette mise en pause par la volonté de prendre « le temps de mettre en place un nouvel indicateur, et de reparler des zonages et de la simplification », a aussi déclaré le Premier ministre, sans plus de précision. Il a annoncé un Conseil d'orientation stratégique sur le sujet « dès la semaine prochaine », avec l'objectif d'aboutir « avant le Salon de l'agriculture », qui doit démarrer le 24 février prochain. « Une mise sur pause, ce n'est jamais très bon signe », souffle Nadine Lauverjat. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - La France réaffirme son ambition de réduire de moitié l'utilisation de pesticides ANALYSE - Pesticides : un piège inextricable « Il ne s'agit pas d'abandonner le plan Ecophyto, mais de prendre le temps de le retravailler pour qu'il soit compris, efficace et utile pour tous », fait-on valoir au cabinet de Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique, où l'on assure que les Zones de non-traitement (ZNT) ne sont pas remises en cause. Vivement contestées par les syndicats agricoles, ces zones, imposées par une décision du Conseil d'Etat en 2019, définissent des distances de sécurité à respecter lors de l'utilisation de pesticides, pour protéger les riverains ou les cours d'eau. Le gouvernement en avait fait une ligne rouge. Mais Marc Fesneau, le ministre de l'Agriculture, a indiqué que le gouvernement ferait appel de décisions de justice, qui avaient annulé des arrêtés préfectoraux sur la mise en oeuvre de telles ZNT. Doute sur la politique écologique Les agriculteurs ont par ailleurs obtenu gain de cause sur l'indicateur de mesure de l'utilisation de pesticides. Le gouvernement utilise aujourd'hui le Nodu (nombre de doses unités), qui représente le nombre de traitements appliqués par hectare. Les agriculteurs lui reprochent de ne pas refléter le recours à des produits moins nocifs, mais les ONG estiment qu'il permet de bien refléter la dépendance aux pesticides. Le gouvernement n'a pas précisé à ce stade par quoi il serait remplacé. L'exécutif va aussi devoir expliciter le futur rôle de l'Anses, alors que Gabriel Attal a annoncé vouloir « sortir d'une situation où notre agence sanitaire se prononce sur des produits sans coordination avec le régulateur européen », afin que les agriculteurs français ne se voient pas interdire de molécules autorisées dans les autres pays européens. « Elle ne pourra plus faire son travail, c'est un recul énorme ! », regrette Nadine Lauverjat. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Plan d'urgence pour les agriculteurs : un recul sur l'écologie Plan eau : les agriculteurs finalement dispensés d'une hausse de redevances Après les mesures dévoilées la semaine dernière (recul sur la taxation du GNR, réduction des délais de recours), puis la flexibilité accordée par Bruxelles sur les jachères cette semaine, ces nouvelles annonces jettent un sérieux doute sur la politique écologique du gouvernement. D'autant qu'il avait déjà reculé sur les redevances sur les pesticides qui devaient alimenter les agences de l'eau. « Le gouvernement a-t-il vraiment l'ambition d'aider les agriculteurs à changer de modèle ? », s'interroge Thomas Uthayakumar, à la Fondation pour la nature et l'homme (FNH). « Si c'était le cas il se trompe de réponse : ce ne sont pas ces mesures qui leur garantiront un revenu digne, sans lequel ils n'auront pas les moyens de revoir leurs pratiques pour engager leur transition écologique ». Au contraire pour les ONG écologistes. Sur le long terme, ils seront les premiers à souffrir de l'appauvrissement des sols et de l'effondrement de la biodiversité liés à un usage extensif de pesticides - pour ne pas parler de l'impact sur leur santé, alertent-elles.

Apple redresse ses ventes mais recule en Chine

By |February 2nd, 2024|Categories: Scoop.it|

Difficile de se maintenir sur le toit du monde technologique. Apple a dévoilé des résultats financiers en demi-teinte pour le premier trimestre de l'exercice 2023-2024, d'octobre à décembre. La firme à la pomme, qui vaut 2.890 milliards de dollars en Bourse, est pénalisée par le ralentissement du marché chinois. Le chiffre d'affaires a crû de 2 % durant le trimestre, atteignant 119,6 milliards de dollars. Autrement dit, les ventes se sont enfin redressées après quatre trimestres de baisse . Certes, la progression est modeste, mais elle est supérieure aux attentes des investisseurs. Quant au résultat net, il a grimpé à 33,9 milliards, en hausse de 13 %. Apple peut à nouveau remercier l'iPhone pour cette amélioration. Le roi des smartphones s'est mieux vendu que prévu, avec des ventes en hausse de 6 %. Ce produit, dont il s'écoule diverses versions et générations, pèse presque la moitié du chiffre d'affaires total (69,7 milliards). D'ailleurs, en 2023, Apple a dépassé Samsung pour les ventes de smartphones en volume - la firme à la pomme était déjà en tête pour les ventes en valeur. A la peine sur le marché chinois Les difficultés du marché chinois continuent cependant à jeter une ombre sur les perspectives d'Apple. Les ventes y ont dégringolé de 13 % à 20,8 milliards de dollars, alors que le marché s'attendait juste à un effritement. La consommation y est moins dynamique que par le passé, les rivaux locaux de l'iPhone sont agressifs, et Pékin a interdit cette technologie étrangère à ses fonctionnaires . LIRE AUSSI : TEMOIGNAGE - En Chine, dans l'enfer de l'usine géante d'iPhone « Je reste très optimiste pour la Chine », a cependant déclaré le PDG Tim Cook lors d'une conférence de presse, évoquant la croissance de la base installée, des classements de ventes flatteurs, un effet de change négatif. Des services qui croissent vite mais pas suffisamment Contrairement à l'activité iPhone, les ordinateurs iMac ont stagné, et l'iPad et les accessoires de type montres connectées ont reculé. Les services affichent une progression à deux chiffres, +11 % en un an (23,1 milliards). Le directeur financier, Lucas Maestri, a vanté la croissance à deux chiffres des abonnements payants, plus d'un milliard à ce jour, soit plus de deux fois le niveau d'il y a cinq ans. Mais la valorisation élevée d'Apple tient en partie au fait que les investisseurs la considèrent désormais comme une société de services. Or, ces derniers ne semblent pas en mesure de prendre le relais de l'iPhone, écrivent les analystes de Lightshed Partners : « Il faudrait une croissance soutenue de 25 % des revenus de services pour que les revenus du groupe croissent de 5 %. Malheureusement, nous pensons que la croissance des services va se modérer à 7,5 % en 2024. » LIRE AUSSI : Apple crée de nouveaux frais pour les téléchargements en dehors de son App Store Plusieurs inconnues pourraient en effet obérer l'essor de la manne. La commission de 30 % prélevée sur l'Appstore est contestée en justice et par le régulateur européen. Google, lui-même confronté à des procédures en droit de la concurrence, pourrait aussi cesser de verser des droits à Apple pour être le moteur de recherche par défaut sur ses smartphones. Stagnation des ventes en vue Les résultats du trimestre en cours risquent également de souffrir de la comparaison avec le début de l'année 2023, lorsque les goulets d'étranglement logistiques liés aux restrictions sanitaires en Chine ont été résorbés. Cela avait provoqué une frénésie d'achats d'iPhone, que Lucas Maestri estime à 5 milliards de dollars de ventes supplémentaires. Cela ne se reproduira pas. De plus, même en excluant cet effet exceptionnel, a-t-il ajouté, les ventes d'iPhone et le chiffre d'affaires total « seront similaires » au niveau d'alors. Le marché espérait plutôt une petite hausse, de 1 %. Ce vendredi, Apple commence à commercialiser son casque de réalité augmentée VisionPro aux Etats-Unis. Ce lancement inaugure « l'ère de l'informatique spatiale », a vanté Tim Cook. Il n'a pas fixé d'objectifs ou d'indicateurs de succès pour cette nouvelle ligne de produits dont au prix très élevé - 3.500 dollars pièce. Un prix justifié, a-t-il dit, par des années de développements technologiques, « du silicone aux écrans », et par l'omniprésence de l'intelligence artificielle.

Amazon règne sans partage sur l’e-commerce, mais le cloud ralentit

By |February 2nd, 2024|Categories: Scoop.it|

Amazon fait carton plein dans l'e-commerce. Son PDG Andy Jassy a mis en oeuvre une stratégie gagnante, entre baisses de prix, accélération des délais de livraison et réduction des coûts. Le géant de Seattle bénéficie aussi de l'essor de la publicité en ligne sur la plateforme. Seule ombre au tableau, la croissance d'AWS, sa branche cloud, qui ralentit. L'année dernière, les revenus d'Amazon se sont établis à 574,8 milliards de dollars, en hausse de 12 % sur un an. Son profit net a explosé, à 30,4 milliards. Un résultat d'autant plus remarquable que l'entreprise était dans le rouge en 2022, avec une perte nette de 2,7 milliards. L'action Amazocapn a bondi de 7 % dans les échanges jeudi après la fermeture des marchés financiers. « Amazon est le grand vainqueur de la saison des fêtes 2023, grâce à une période de shopping étendue et à une attention accrue portée à la rapidité des livraisons », note Sky Canaves, analyste chez Insider Intelligence. Depuis trois ans, la saison des fêtes commence dès le 10 octobre pour le géant de l'e-commerce, avec les « Prime Big Deal Days » - des jours de soldes réservés aux abonnés Amazon Prime. Prix cassés et rapidité « Avoir des prix compétitifs est toujours important, mais c'est particulièrement le cas dans une économie incertaine, lorsque les consommateurs font attention à ce qu'ils dépensent », a souligné Andy Jassy lors d'une conférence avec les analystes. Le groupe de Seattle s'est aussi efforcé de réduire au maximum les délais de livraison, notamment grâce à une réorganisation de son réseau d'entrepôts en Amérique du Nord. LIRE AUSSI : Etats-Unis : coup de chaud sur les prix en fin d'année Logistique : la percée des robots dans les entrepôts bute sur l'inflation Le groupe se montre également très vigilant sur les coûts de livraison. « Pour la première fois depuis 2018, nous sommes parvenus à réduire notre coût par unité vendue dans le monde. Aux Etats-Unis, ce coût a baissé de plus de 45 centimes par produit depuis l'année dernière », s'est vanté le PDG. Ce qui a permis notamment d'étendre la gamme de produits disponibles, sans renoncer à la rentabilité. La publicité en ligne pèse toujours plus lourd dans les résultats d'Amazon. Au dernier trimestre, les services liés à la publicité ont ainsi rapporté 14,7 milliards, en hausse de 27 % sur un an. « Cette activité, très profitable, est tirée par la demande de vendeurs tiers sur la plateforme », analyse Sky Canaves. Le groupe note de son côté que la vente de publicités sur la plateforme de streaming Prime Video « en est encore à ses débuts, mais continue de croître rapidement ». Ralentissement du cloud En revanche, la croissance de la branche cloud d'Amazon, AWS, semble ralentir. Ses revenus ont atteint 24,2 milliards de dollars au dernier trimestre, en progression de 13 % sur un an. C'est stable par rapport aux derniers résultats, mais cette division progressait beaucoup plus vite l'année dernière à la même époque (+17 %). Elle semble aussi croître plus lentement que ses deux rivaux, Google Cloud et Microsoft Azure. Amazon, le leader du secteur, investit pourtant dans l'IA générative pour rendre plus attractifs ses services à distance aux entreprises. La stratégie de l'entreprise dans l'IA se décline en trois piliers, en fonction du degré de personnalisation que veulent ses clients. Son service Bedrock, en particulier, permet à ses clients de choisir quel modèle utiliser pour quelle application. LIRE AUSSI : Bleu, S3NS, OVHcloud… La bataille du cloud souverain fait rage en France L'entreprise fondée par Jeff Bezos estime que ses investissements vont augmenter cette année, à cause de l'IA notamment. « Nous nous attendons à une augmentation des dépenses en capital au fur et à mesure que nous ajoutons de la puissance de calcul à AWS pour une expansion régionale, mais surtout à cause de notre utilisation de l'IA générative pour optimiser notre gestion des commandes et nos entrepôts », note le PDG. Rufus, un assistant dopé à l'IA En dehors des entrepôts et des centres de données, Amazon veut utiliser l'IA pour guider les utilisateurs sur son site. Jeudi soir, elle a annoncé le lancement de Rufus, un assistant utilisant l'IA générative pour répondre aux questions de ses clients. Ces derniers pourront par exemple lui demander quelles sont les meilleures machines à laver pas chères, ou encore quel imperméable choisir pour une randonnée. LIRE AUSSI : Chatbot intelligent, fiche produit personnalisée… L'IA générative à l'assaut de l'e-commerce RECIT - Amazon : la folle épopée d'un géant de l'e-commerce « Rufus a été entraîné sur un catalogue très large de produits, sur notre FAQ et sur les commentaires laissés par des utilisateurs, ainsi que sur le web », a expliqué Andy Jassy aux analystes. « Il permettra aux clients de découvrir des produits d'une façon différente de celle à laquelle ils sont habitués sur des sites d'e-commerce. » Des clients d'Amazon pourront ainsi demander quel est l'avis d'une majorité de commentaires, au lieu d'essayer de tous les parcourir. Ils pourront aussi poser des questions sur des sujets qui ne figurent pas forcément sur la page de présentation d'un produit, comme « est-ce que cette raquette de tennis est adaptée pour un débutant ? ».

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