HOSPITALITY LAB & PRACTICE FOR BRANDS

Blog2017-10-23T13:43:48+00:00

GDPR : L’hospitalité des marques fait loi en Europe.

GDPR : L’hospitalité des marques fait loi en Europe.

En imposant aux marques de privilégier l’intérêt de leurs clients dans la gestion des données qu’elles détiennent, l’Europe fait de l’hospitalité le vecteur principal de leur croissance.

1. AUJOURD’HUI, LA CROISSANCE DES MARQUES PASSE PAR LA QUALITÉ DE LEUR RELATION CLIENTS.

Dans un monde digital, « Les Marchés sont des Conversations ».

Dès 1999, Doc Searls et ses co-auteurs avaient mis cette idée au coeur de leur “Clue Train Manifesto” (Manifeste des Evidences) (1), démontrant alors avec brio comment le développement du “capital relationnel” de la marque pouvait devenir le principal moteur de la croissance des entreprises.

L’arrivée des sites internet dans la fin des années 1990 avait eu en effet le mérite de faire prendre conscience qu’il pouvait se nouer une relation directe entre l’entreprise et ses clients, sans passer par un distributeur ; et que ces nouveaux liens produisaient énormément de données qu’il était probablement intéressant d’exploiter : ainsi, pour développer plus loin l’idée du “Clue Train”, lorsqu’il s’agit de générer une croissance durable des ventes et des profits, les meilleurs atouts de la marque sont sa légitimité à susciter des échanges autour de son coeur de métier (Conversation), son intelligence à les analyser (Curation), sa capacité à apporter des réponses adaptées aux besoins exprimés (Customization), et finalement son empathie relationnelle, propre à mettre le client en résonance avec la marque (Communion). Autant d’atouts qui précèdent dorénavant la simple « qualité des produits » mis au catalogue, autrefois le principal fer de lance des entreprises.
Une vision depuis partagée par Interbrand(2), qui dans sa publication annuelle du classement de la valeur des marques insiste sur le fait que “la croissance est la conséquence d’une stratégie claire et d’expériences exceptionnelles délivrées au consommateur”.
Voici donc venu le temps pour les marques soucieuses de croissance durable de passer un nouveau contrat relationnel avec leurs consommateurs, où l’achat et la livraison du produit n’est plus la fin mais le début de la relation : un contrat qui couvre d’abord l’usage, et l’expérience qui l’accompagne. Un contrat qui est aussi l’occasion de proposer de nouveaux moments de consommation, de nouveaux services, qui sont autant de chiffre d’affaires supplémentaire pour les marques. Mais un contrat relationnel d’abord fondé sur le respect de l’intérêt du client, notamment en matière d’utilisation de ses données.

 

2. GDPR : UNE RÉGLEMENTATION POUR SAISIR DE NOUVELLES OPPORTUNITÉS DE CROISSANCE.

Selon une étude récente de la Commission Européenne(3), 72% des Européens s’inquiètent en effet de laisser trop de données personnelles aux entreprises, souvent à leur insu, et surtout de ne pas en recevoir de réelle contrepartie. D’ailleurs, la connaissance plus précise du client semble ne faciliter en rien la capacité de l’entreprise à mieux cibler ses offres : selon tous les indicateurs(4), le taux d’ouverture des mails diminue alors que les désabonnements (opt-out) augmentent, ce qui fragilise largement la rentabilité des investissements lourds consentis dans le CRM.
La Commission souligne également que le marché en ligne est constitué à 57% d’échanges avec des opérateurs américains, alors que seulement 4% des échanges se font au travers d’opérateurs pan-européens. Elle estime que si les 100 plus grosses entreprises Européennes faisaient un usage judicieux de leurs données clients, le PNB Européen pourrait s’octroyer 1,9% de progression supplémentaire d’ici 2020, soit plus de 200 Milliard d’Euros de gain potentiel.
C’est avant tout à cette opportunité de croissance que la GDPR s’attaque : permettre une meilleure utilisation des données pour les entreprises grâce à un consentement avéré des consommateurs, favoriser les échanges intra-européens au sein d’un univers mieux sécurisé. Loin d’être une contrainte, la GDPR est une chance de développement de nouvelles sources de revenus pour les marques européennes : elle conduit à un modèle de croissance durable rendu possible par une approche choisie et non plus subie de la consommation. Avec la GDPR, les marques doivent négocier avec chacun de leurs clients un contrat relationnel : elles doivent se mettre à l’écoute, comprendre les besoins, proposer leurs services, et définir les modalités de la relation ; le tout dans la transparence ( accès aux données, droit de modification) qui établit la confiance, l’attachement. Les marques deviennent alors attachantes dans le bon sens du terme, et c’est de cet attachement que nait la croissance durable.
C’est à ce nouveau modèle relationnel qu’appellait lui-même Doc Searls dans son “Clue Train Manifesto” : il lui avait même trouvé un nom, la VRM (Vendor Relationship Management). Une approche basée sur le consentement avéré du client vis à vis de ses fournisseurs (vendeurs) avec un postulat simple : “un consommateur libre a plus de valeur qu’un consommateur captif – pour lui-même, pour les marques et pour l’économie en général”.
Encore faut-il s’entendre sur la définition du consommateur “libre”. Searls le définit en cinq points :
1. Il entre en relation avec les marques de manière indépendante et sans contrainte.
2. Il est le point d’intégration de sa propre donnée (c’est lui seul qui peut relier sa donnée à sa personne).
3. Il a le contrôle de la donnée qu’il génère et collecte. Il décide de ce qu’il veut partager, à qui et comment.
4. Il définit son propre niveau d’engagement avec les marques.
5. Il est libre d’exprimer ses exigences et ses intentions en dehors du contrôle de toute entreprise.
C’est ce consommateur “libre” que la GDPR souhaite aujourd’hui promouvoir, afin d’en faire le vecteur de croissance de l’économie.

3. L’HOSPITALITE DES MARQUES, PRINCIPAL VECTEUR DE LEUR PROPRE CROISSANCE.

Accueillir un consommateur “libre” est sans doute une perspective qui effraie bon nombre de marques, tant elle ont été construites sur la notion d’un marketing manipulateur et insidieux, capable d’influencer jusqu’aux émotions pour enfermer les clients dans un tunnel de vente dont la seule issue est l’achat du produit. Avec la GDPR, ce n’est plus le produit qu’il va falloir vendre, c’est la marque qui doit apprendre à se faire acheter. Et pour cela, il va falloir qu’elle se montre hospitalière vis à vis de ses clients : bienveillante, humaine et proche.
Le produit devient simplement la porte d’entrée à la marque, celui qui va forger les impressions de la première rencontre, et donc le début (et non la fin) de l’histoire. Le produit n’est plus qu’un prétexte, c’est la marque qui devient le réel support de l’expérience pour le consommateur : c’est d’ailleurs à elle qu’il va naturellement s’adresser s’il a besoin d’assistance ou s’il a simplement des remarques à formuler. À la marque de se montrer engageante, accueillante, généreuse et humaine pour fidéliser le consommateur au-delà du premier produit, et pour entretenir une relation proche, intime, qui permettra de continuer à vendre sans qu’il soit besoin de déployer la coûteuse armada publicitaire du premier jour : avoir une stratégie à long terme d’entretien de la relation, plutôt que de s’épuiser dans des efforts permanents de recrutement.
Autant le “tunnel de vente” était indifférencié et anonyme, donc étranger à toute notion d’hospitalité, autant le “cycle de décision d’achat” est personnalisé et fait appel à la relation humaine : c’est de la capacité de la marque à accueillir que dépend la fidélisation du client, et encore plus, sa propension à devenir activement promoteur vis à vis de ses pairs. Pour le dire différemment, c’est du niveau d’hospitalité de la marque que va découler l’amplitude de la réalisation du cycle d’achat, et donc le montant de la valeur créée.
Autant le “tunnel de vente” s’envisageait dans un temps le plus court possible, avec l’espoir de limiter la durée d’exposition nécessaire pour déclencher l’achat afin de réduire les coûts, autant le “cycle de décision d’achat” s’inscrit dans la durée la plus longue possible afin de maximiser les revenus. En se plaçant dans une notion de permanence, on met forcément en exergue la qualité de l’hospitalité, seule capable de générer de la pérennité dans la relation.
Plus le consommateur progresse avec la marque, plus la marque fait preuve de « disponibilité » vis à vis des demandes du consommateur, plus se crée la confiance dans la relation, le consommateur récupérant de plus en plus de valeur d’usage en retour de sa relation avec la marque, la marque obtenant de plus en plus de “permissions” qui lui permettent d’aller encore plus loin dans son service du consommateur.
C’est bien là le cercle vertueux de l’hospitalité des marques : un marketing “on demand” (inbound marketing), un marketing de l’échange, de la confiance, de la permission, du partage de la valeur, où les clients sont aussi des hôtes ; un marketing qui se définit d’abord par rapport au client pour qu’il puisse adopter lui-même la marque, la faire sienne et en devenir à son tour le porte-parole…
Alors que la GDPR fait des marques le gibier de consommateurs devenus madrés, l’hospitalité est la meilleure réponse pour faire de ces mêmes marques les plus désirables des proies : avec bienveillance, humanité et intimité. Assurant ainsi la pérennité de leur croissance.

4. QUELLES APPROCHES POUR LES MARQUES FACE A LA GDPR ?

Ce serait peine perdue pour les marques que de se contenter de « mettre en conformité » leur bases de données tout en espérant garder les mêmes pratiques relationnelles. Car la GDPR est d’abord une invitation à renverser ses pratiques relationnelles pour faire montre d’hospitalité vis à vis de ses clients ; et c’est ce renversement d’attitude qui est lui même porteur de croissance pour les marques. Avec la GDPR, l’hospitalité ouvre pour les marques de nouvelles perspectives de croissance.
Une étude publiée en Mai dernier par le gouvernement Britannique4 s’était alarmée sur le fait que seulement 30% des grandes entreprises du pays avaient commencé à prendre les mesures nécessaires à la mise en conformité de leurs pratiques d’utilisation des données, alors que la transcription dans la loi Britannique vient d’être réalisée en ce mois d’Août, et qu’elle survivra au Brexit. Les autres pays feront-ils preuve de la même insouciance, par rapport à une échéance qui dans la plupart des pays européens, a été fixée à Mai 2018 ?
La GDPR transforme radicalement la manière dont les entreprises utilisent les données. Il va falloir arrêter d’acheter des listes d’adresses, et même se débarasser des listes qu’on aura pu acheter auparavant. Contacter un client exigera d’avoir les permissions nécessaires, sauf à s’exposer à des amendes prévues pour atteindre jusqu’à 4% du chiffre d’affaires.
Il n’y aura donc pas d’échappatoires.
Mais n’est-ce pas justement l’opportunité d’une prise de conscience salutaire dans le futur de la relation client ? Quelle marque aujourd’hui a encore besoin d’avoir accès à des millions de noms dont simplement un infime pourcentage montre un intérêt pour ses propositions ? Ne vaudrait-il pas mieux établir une véritable relation avec moins de clients mais qui ont un véritabe intérêt à avoir un dialogue, un échange, une conversation avec la marque ?
N’est-il pas temps, tout simplement, que les marques apprennent à devenir hospitalières vis à vis de leurs clients ?
Et si la GDPR n’était qu’un manifeste pour l’hospitalité des marques ? Une manière de sauver les marques traditionnelles à l’heure du digital ? La dernière opportunité à saisir avant liquidation ou reprise par les acteurs de la nouvelle économie ?
En développant leur hospitalité pour se mettre en conformité avec la GDPR, ce n’est pas tant l’amende que les marques vont éviter, c’est leur futur qu’elle vont assurer.
Aucune raison d’attendre. Embrassons la GDPR en développant l’hospitalité des marques (5).

 

 

(1) Le Cluetrain Manifesto (Manifeste des évidences) est un texte rédigé par Rick Levine, Christopher Locke, Doc Searls, et David Weinberger. Il est d’abord diffusé sur le web en 1999 comme un ensemble de quatre-vingt-quinze thèses, puis est publié sous forme de livre en 2000 avec les thèses prolongées de sept essais. https://www.amazon.com/Cluetrain-Manifesto-End-Business-Usual/dp/0738204315
(2) Etude 2016 Interbrand : http://interbrand.com/best-brands/best-global-brands/2016/
(3) Etude de la Commission Européenne : https://ec.europa.eu/commission/publications/why-we-need-digital-single-market_en
(4) Citée par Tanya Joseph dans le magazine Marketing Week (UK) du 7 Août 2017, New data laws are a chance to reset customer relationships : https://www.marketingweek.com/2017/08/07/tanya-joseph-data-law/
(5) Cf, “Manifeste pour l’Hospitalité des Marques”, Georges-Edouard DIAS, Edition Netexplo : https://www.amazon.fr/dp/2954667230/

The Body Shop annonce devenir “la première marque mondiale de cosmétiques 100 % végétalienne” – Impact > Marketing Green – E-marketing.fr

By |January 8th, 2024|Categories: Scoop.it|

L'enseigne de cosmétiques The Body Shop annonce être la "première marque mondiale de produits de beauté dont la formulation des produits et 100 % végétalienne et certifiée par The Vegan Society". 16 Partages 4000 ingrédients passés au crible... et certifiés par la Vegan Society. The Body Shop affirme que l'intégralité des formulations de ses quelque 1000 produits de beauté est désormais 100 % végétaliennes. Une "première mondiale pour une marque de produits de beauté", selon l'enseigne qui se félicite d'avoir reçu la caution de The Vegan Society, "étalon or mondial en matière de certification vegan dans de nombreux secteurs". En 2021, et alors que 60 % de son offre bénéficiait du "sceau" de The Vegan Society, The Body Shop décide de se fixer l'objectif de formules intégralement végétaliennes. Soins visage, soins corps, parfums ou, encore, offre maquillage... The Vegan Society évalue méticuleusement chaque fournisseur et fabricant de matières premières dans le catalogue de produits. Et "oblige" la marque à revoir les formules de ses produits - best-sellers inclus. Le parfum White Musk et l'iconique crème mains aux chanvres ont ainsi été "corrigés" pour tenir l'engagement de The Body Shop d'une beauté plus responsable. Déjà pionnière de la lutte contre les tests sur les animaux "Nous savons que la beauté vegan est importante pour des millions de personnes dans le monde et nous avons travaillé sans relâche pour franchir cette étape importante, explique Ian Bickley, directeur général de The Body Shop, dans un communiqué. Nous avons été la première entreprise de produits de beauté à lutter contre les tests sur les animaux dans les cosmétiques. Nous avons été la première grande marque mondiale de produits de beauté à utiliser du musc sans cruauté dans nos parfums. Nous venons de réaliser une autre première mondiale." Dès 1989, le détaillant de produits de beauté fait ainsi campagne contre les tests sur les animaux dans les cosmétiques, avec la conviction fondamentale que les animaux ne devraient pas être blessés dans la recherche de la beauté. Alors que cette lutte se poursuit, The Body Shop voit dans la proposition d'une gamme de produits entièrement végétaliens "la prochaine étape d'une beauté sans cruauté"

Les compagnies aériennes les plus sûres du monde en 2024

By |January 8th, 2024|Categories: Scoop.it|

Les vingt-cinq compagnies aériennes les plus sûres du classement sont Air New Zealand, Qantas, Virgin Australia, Etihad Airways, Qatar Airways, Emirates, All Nippon Airways, Finnair, Cathay Pacific Airways, Alaska Airlines, SAS, Korean Air, Singapore Airlines, EVA Air, British Airways, Turkish Airlines, TAP Air Portugal, Lufthansa/Swiss Group, KLM, Japan Airlines, Hawaiian Airlines, American Airlines, Air France, Air Canada et United Airlines. Concernant les low cost, les vingt principales compagnies aériennes à bas prix pour 2024 sont Jetstar, easyJet, Ryanair, Wizz, Norwegian, Frontier, Vueling, Vietjet, Southwest, Volaris, flydubai, AirAsia Group (AirAsia, AirAsia X, AirAsia Thaïlande, AirAsia Philippines et AirAsia India), Cebu Pacific, Sun Country, Spirit, Westjet, JetBlue, Air. Arabia, Indigo et Eurowings. « Ces compagnies aériennes ont toutes une excellente culture de sécurité et un faible taux d’incidents », a déclaré Geoffroy Thomas.

Rolls-Royce a battu un nouveau record de ventes en 2023

By |January 8th, 2024|Categories: Scoop.it|

Le constructeur de voitures de luxe britannique Rolls-Royce a connu une nouvelle année de ventes « record » l'an dernier, et se félicite, dans un communiqué publié ce lundi, du succès de son modèle électrique Spectre. Au total, 6.032 modèles ont été livrés aux clients en 2023, 11 de plus que lors des douze mois précédents, soit un record en 119 années d'existence, avec des ventes mondiales tirées par l'Amérique du nord et la Chine. En 2022 déjà, le constructeur des célèbres voitures emblématiques du luxe britannique avait affiché un sommet historique de ventes. Le directeur général Chris Brownridge, qui a pris la suite de Torsten Muller-Otvos -ce dernier ayant démissionné fin novembre- s'est réjoui d'une « nouvelle année extraordinaire pour Rolls-Royce », avec des « ventes solides dans toutes les régions ». 100 % électrique dès 2030 Rolls-Royce, rachetée par BMW en 1998, a par ailleurs livré au quatrième trimestre sa première Spectre, le premier modèle tout électrique de l'entreprise, qui s'inscrit dans l'objectif de ne fabriquer que des véhicules électriques d'ici la fin de 2030. « Il est particulièrement encourageant de voir l'énorme intérêt et demande pour Spectre, ce qui renforce la décision d'adopter une stratégie audacieuse et tout électrique » pour l'avenir des modèles du groupe, ajoute Chris Brownridge. Quelque 180 emplois ont été créés l'an dernier au siège de l'entreprise à Goodwood, au sud de l'Angleterre, ce qui porte le total des effectifs du site à 2.500 personnes, précise le communiqué.

CES 2024 : les 6 tendances de l’année dans la tech

By |January 8th, 2024|Categories: Scoop.it|

En 2024, les « visio » Teams ou Zoom auront-elles lieu sur un smartphone dopé à l'IA, ou dans le prochain casque VR-AR d'Apple, le fameux Vision Pro à 3.500 euros ? Alors que 130.000 personnes convergent vers Las Vegas pour le CES 2024, le rendez-vous mondial de la tech et des innovations grand public, « Les Echos » ont identifié les six tendances du secteur à suivre cette année. Revue de détail. ·L'IA générative débarque dans l'électronique grand public Un an après la révolution ChatGPT, l'IA générative débarque dans les appareils électroniques du quotidien, à commencer par le plus utilisé d'entre eux : les smartphones. Dans dix jours, Samsung Electronics dévoilera ainsi ses nouveaux « flagships » avec, à l'intérieur, un outil de traduction reposant sur l'IA afin de traduire quasiment en temps réel les communications. De même, Google a dévoilé à l'automne deux smartphones avec un assistant personnel intelligent permettant, entre autres, de filtrer des coups de fil, retrouver et résumer des e-mails, etc. « L'IA permet à la fois de la personnalisation et une spécialisation. Le smartphone sera bientôt ainsi capable de devancer nos besoins », explique Vincent Vella, directeur technologies émergentes chez Fabernovel. « Ce sera même un critère de différenciation. » Parallèlement, l'IA arrive aussi dans les enceintes connectées. Amazon a annoncé qu'Alexa pourrait, par exemple, se souvenir d'une conversation et assister les utilisateurs pour écrire un mail, proposer des recettes de cuisine en fonction de ce qu'il reste dans le réfrigérateur, etc. De même, la télévision sera aussi plus personnalisée. « On pourra parler à sa smart TV pour lui indiquer ses préférences, indépendamment de toute chaîne ou programmes », reprend Vincent Vella. « Aujourd'hui, les interactions se font de façon tactile, demain cela pourrait basculer vers le vocal. Une innovation marquante qui sera présentée au CES : la bague de VTouch dans laquelle on peut chuchoter, pour avoir des conversations quotidiennes avec une IA, même dans un environnement bruyant », ajoute Florent Roulier, responsable innovation numérique chez Niji. LIRE AUSSI : Amazon dope Alexa à l'intelligence artificielle RECIT - La vie quotidienne avec ChatGPT, ça donne quoi ? Coté PC, l'annonce toute récente d'une touche « IA » sur les claviers des ordinateurs Microsoft est, pour Vincent Vella, « un important signal ». Ces boutons existeront, dans un avenir proche, sur les claviers ou télécommandes de nombre d'objets. Reste enfin l'électroménager connecté : aspirateurs, fours, réfrigérateurs embarquant l'IA. « Mais là, les fonctions seront limitées, l'IA générative ayant une compréhension pratique limitée du monde environnant », ajoute-t-il. En revanche, des « compagnons » comme les jeux ludo-éducatifs pour les enfants, ou des objets pouvant discuter avec des personnes âgées, sont promis à un bel essor. D'ores et déjà LG a lancé un robot bipède, permettant de surveiller la maison mais aussi de converser. · Les casques immersifs n'ont pas dit leur dernier mot Du plongeon total dans un monde numérique à la simple superposition de pixels sur une visière transparente, les casques de réalité virtuelle (VR) ou augmentée (AR) entendent bien survivre à la déception du métavers. Poussée à grands moyens par Meta, cette idée d'un environnement parallèle en ligne n'a pas pris. Mais les fabricants comptent repartir à la conquête des foules avec des appareils promettant des expériences plus modestes (jeu vidéo, visioconférence, etc.). 2024 verra ainsi l'entrée très attendue d'Apple sur ce marché, après des années de suspens. Son casque Vision Pro est attendu pour février prochain. Bien que certainement trop cher (3.499 dollars) pour devenir un best-seller, le produit sera jugé sur sa capacité à susciter un enthousiasme, au-delà du cercle des spécialistes et des professionnels. LIRE AUSSI : Avec le Vision Pro, Apple part à l'assaut de la réalité virtuelle et augmentée Heureusement pour Apple, le marché se porte mieux. Après une année 2023 à oublier et des volumes de ventes en déclin de 8,3 % selon le cabinet IDC, 2024 s'annonce sous de meilleurs auspices. Les analystes tablent sur un rebond des ventes (+46 %). De quoi tutoyer les 12 millions d'appareils vendus dans les douze mois à venir, dont moins de 200.000 Vision Pro. Meta espère bien lui aussi surfer sur cette dynamique : déjà disponible, le Meta Quest 3 de l'entreprise de Mark Zuckerberg a réussi à relancer sur la fin de l'année les ventes du groupe dans le domaine et devrait continuer à connaître le succès dans les mois à venir. · Le décollage des smartphones pliables C'était jusqu'à présent un segment de niche. Mais cette fois, l'accélération des ventes de smartphones à écran pliable commencera réellement en 2024, à en croire le cabinet Counterpoint. Selon ses prédictions, ces appareils vont pour la première fois représenter plus de 10 % des ventes de smartphones haut de gamme cette année (13 % en 2024, contre 8 % en 2023 et 5 % en 2022). Ainsi, 30 millions de smartphones à écran pliable devraient trouver preneur en 2024, et plus de 100 millions en 2027, à comparer à un total de plus de 1 milliard de smartphones vendus chaque année. LIRE AUSSI : Le pliable à la rescousse du marché du smartphone Pionnier et numéro un de la catégorie, Samsung devrait encore conserver sa couronne. Mais de Xiaomi à Huawei, la concurrence s'aiguise sur ce segment -- Apple étant le seul fabricant à ne pas avoir lancé de modèle pliable. Face à cela, le chaebol sud-coréen mise pour ses prochains modèles sur un agrandissement des écrans. · La connectivité en tout point du globe avec les « satphones » Envoyer un SMS ou passer un appel via un satellite dans l'espace : en 2024, cet usage sera de moins en moins réservé aux marins de haute mer ou aux militaires. Le marché du « satphone », les smartphones pouvant se connecter directement à un satellite, en plus de la 4G ou de la 5G terrestre, est en effet en plein essor, notamment depuis qu'Apple a intégré cette fonctionnalité dans ses iPhone 14 en 2022. Selon Deloitte, 200 millions de « satphones », toutes marques confondues, seront vendus en 2024, avec à l'intérieur, de nouvelles puces représentant une valeur de 2 milliards de dollars. LIRE AUSSI : Pourquoi votre smartphone sera bientôt un « satphone » Sur le papier, ces appareils sont potentiellement une bouée de secours pour les 400 millions de personnes dans le monde non couvertes par les réseaux télécoms. Mais du fait de leur prix encore élevé, ils s'adressent pour le moment aux consommateurs des pays développés, pour envoyer un SMS d'urgence lors d'une randonnée de montagne, par exemple. L'intérêt est surtout économique. Les fabricants de smartphones y voient une opportunité pour relancer un marché atone et se différencier. C'est aussi une nouvelle source de revenus potentielle pour les opérateurs télécoms. Aux Etats-Unis, T-Mobile s'est ainsi associé à SpaceX pour que ses clients puissent « texter » via satellite courant 2024. Pour cela, l'entreprise aérospatiale d'Elon Musk vient tout juste de lancer début janvier les six premiers satellites Starlink qui vont permettre de tester ce service. · La santé connectée au plus près du quotidien La santé connectée ne se résume plus à porter une montre pendant ses sorties running, un marché du « wearable » largement dominé par Apple (41 milliards de dollars de revenus sur ce segment en 2022), suivi par d'autres grands acteurs comme Samsung, Garmin ou Fitbit. Matelas, balance… Toute une série d'objets du quotidien se déclinent désormais en version « santé connectée », comme ce grand miroir dévoilé au CES par la société Baracoda, qui divulgue des conseils personnalisés de gestion du stress. Les innovations les plus prometteuses sont dédiées aux seniors. Ainsi, les lunettes intelligentes de la start-up sud-coréenne Cellico permettent à ceux souffrant de dégénérescence maculaire de retrouver leur vision. Le britannique GyroGear, lui, a développé un gant qui stabilise les tremblements de la main, pour les personnes atteintes de Parkinson. Egalement présentés au CES, des écouteurs de dernière génération, à peine visibles, apportant une assistance auditive de haute qualité… Plus largement, la santé de demain s'annonce comme celle de la télémédecine. La société française Withings fait d'ores et déjà fait sensation au CES avec la présentation de BeamO, un appareil tout-en-un, capable de faire office de stéthoscope, de thermomètre, ainsi que d'oxymètre et d'électrocardiogramme afin de vérifier l'état de santé du coeur. · Des « mini-batteries » de quelques millimètres Que ce soit dans les voitures ou dans les appareils du quotidien, l'autonomie et le coût environnemental des batteries restent des préoccupations majeures. Mais cela pourrait bientôt changer grâce aux progrès récents de l'industrie. « Alors que le LFP [lithium-fer-phosphate] et le NMC [nickel manganèse cobalt] deviennent la norme pour les véhicules électriques, plusieurs technologies sont à l'étude autour de la chimie des batteries, telles que les batteries sans cobalt (sodium-ion) ou les batteries à l'état solide, avec une accélération probable en 2024 », prédit Pascal Brier, directeur de l'innovation de Capgemini. Ces dernières présentent l'avantage d'être dotées d'une plus grande capacité de stockage pour un coût moins élevé, et réduisent la dépendance de l'industrie aux terres rares, ainsi qu'au lithium, au nickel et au cobalt. Au CES, la société française ITEN présentera ainsi ses microbatteries SMD à l'état solide : d'à peine 3 millimètres, elles peuvent être rechargées en une dizaine de minutes afin d'alimenter un objet connecté. De même, l'américain Ambient Photonics ambitionne de révolutionner l'électronique en présentant une nouvelle technologie de cellules solaires intérieures sans batterie.

Cybertruck : le mastodonte de Tesla est-il trop dangereux pour les piétons ?

By |January 8th, 2024|Categories: Scoop.it|

Lorsqu' Elon Musk a imaginé le Cybertruck, il était bien conscient que le design transgressif et tout en arêtes de son pick-up susciterait de nombreux commentaires, et il se délectait sans doute à l'avance de cette publicité gratuite. Mais le patron de Tesla se serait bien passé de la polémique sur la dangerosité supposée de son nouveau bébé ; polémique qui agite les réseaux sociaux et la presse ces dernières semaines. La marque américaine a organisé un événement en ligne le 30 novembre pour célébrer les premières livraisons de son pick-up 100 % électrique, avec deux années et demie de retard sur le calendrier initial. L'accent a été mis à cette occasion sur les caractéristiques techniques hors du commun du Cybertruck, et notamment son exosquelette « en acier inoxydable ultrarésistant », à l'épreuve des balles. Les pick-up plus dangereux que la moyenne La solidité de la carrosserie explique une bonne partie des difficultés de mise en production. Mais Elon Musk y voit l'un des principaux arguments de vente du Cybertruck. « Si vous avez une dispute avec une autre voiture, vous gagnerez », illustre le patron milliardaire. La question est néanmoins de savoir ce qui arrive aux occupants de cette autre voiture, ou aux piétons et aux cyclistes qui croiseront la route du véhicule. LIRE AUSSI : Tesla lance enfin le Cybertruck, la dernière folie d'Elon Musk En cas de collision, avec leur garde au sol très haute et leurs mensurations pantagruéliques, les pick-up sont nettement plus dangereux qu'un véhicule classique. Selon une étude publiée cet été par l'institut Vias en Belgique, le risque de blessures graves diminue de 65 % pour les occupants du pick-up, mais il augmente de 50 % dans l'autre voiture. Pour un piéton ou un cycliste, la probabilité d'une blessure grave grimpe de 90 %, et celle d'un décès de 200 %. 3,1 tonnes sur la balance Le problème est accentué pour les pick-up électriques, encore plus lourds du fait de la batterie. Le Cybertruck pèse ainsi 3,1 tonnes, comme le F-150 Lightning de Ford. C'est presque deux fois le poids du dernier Renault Espace.

Le nouveau visage de la « Chinafrique » marqué par une baisse spectaculaire des prêts au continent

By |January 8th, 2024|Categories: Scoop.it|

Les relations entre le géant asiatique et le continent africain sont à un tournant, comme l’illustre la chute spectaculaire des prêts chinois accordés aux pays subsahariens. Pékin est en retrait mais ses entreprises devraient continuer à aller de l’avant. La tradition dure depuis déjà trente-trois ans. Comme chaque mois de janvier depuis 1991, le ministre chinois des affaires étrangères effectuera sa première tournée de l’année en Afrique. Plus que le choix des pays visités et le contenu des annonces prime la force du symbole. Celui d’un lien indéfectible avec un continent formant le noyau dur de ce « Sud global » dont Pékin se pose volontiers en leader. Derrière le rituel diplomatique soigneusement huilé se devine pourtant un changement d’ère : après plus de vingt ans d’un activisme qui a placé l’ancien empire du Milieu en situation d’hégémonie économique au sud du Sahara, la dynamique est en train de se tasser. La relation Chine-Afrique est « à la croisée des chemins », constatait le Fonds monétaire international (FMI) dans une note publiée en octobre 2023. Une tendance illustrée par la chute brutale des prêts officiels chinois accordés aux pays subsahariens. Lire aussi la chronique : Article réservé à nos abonnés « Le couple Chine-Afrique est à un point d’inflexion » Ajouter à vos sélections En 2022, selon la Global China Initiative de l’université de Boston, ceux-ci n’ont même pas atteint 1 milliard de dollars (920 millions d’euros), pour la première fois depuis dix-huit ans. Les décaissements chinois ne représentent plus qu’une fraction des montants fournis en 2016, l’année du pic, à 28,4 milliards de dollars (26,98 milliards d’euros au cours de décembre 2016).

Au CES de Las Vegas, la France réduit la voilure

By |January 8th, 2024|Categories: Scoop.it|

D'année en année, la France réduit sa présence au CES. Le rendez-vous de la tech mondiale, qui a lieu chaque janvier à Las Vegas, est pourtant de retour en force cette année, du 9 au 12 janvier, après un passage à vide lié à la pandémie. Les organisateurs estiment que 130.000 personnes devraient se presser dans les halls du Salon. C'est un peu plus que les 115.000 personnes qui avaient fait le déplacement l'année dernière, même si la fréquentation devrait demeurer inférieure aux records atteints avant la pandémie (171.000 personnes en janvier 2020). En tout, plus de 4.000 entreprises devraient faire le déplacement, dont 1.200 start-up. 150 start-up Mais côté français, le nombre de start-up ne cesse de décliner. Cette année, les régions françaises accompagneront 135 jeunes pousses dans leur stand de l'Eureka Park, ainsi qu'une quinzaine d'entreprises dans l'espace « mobilité », où les constructeurs automobiles dévoilent leurs nouveautés. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - French Tech : l'année 2023 en 5 graphiques French Tech : les 6 coups durs de l'année 2023 L'année dernière, la France avait envoyé 200 start-up environ, dont 170 sur l'Eureka Park. Un chiffre qui marquait déjà un recul par rapport aux années précédentes. En 2019, par exemple, 270 jeunes pousses françaises avaient fait le voyage, et même 376 en 2019. Aucun ministre « On amène un peu moins d'entreprises que les années précédentes, mais 150, cela reste une très belle délégation, relativise Didier Boulogne, qui représente Business France au CES. Elles sont regroupées autour de trois thématiques essentielles : l'intelligence artificielle, la santé et la transition énergétique. » LIRE AUSSI : PORTRAITS - Arthur Mensch, Oussama Ammar… les 16 personnalités qui ont marqué la French Tech en 2023 Remaniement : ces ministres sur la sellette Cette année, aucun ministre ne se rendra à Las Vegas. Clara Chappaz, la patronne de la French Tech, a fait le choix de rester à Paris. Seule personnalité politique à faire le déplacement, Renaud Muselier, le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, accompagne une quinzaine de start-up méridionales. Plus de sélectivité Cette délégation de taille réduite est notamment due à une plus grande sélectivité. « On n'est pas revenus à des niveaux d'avant le Covid, quand on faisait moins attention à l'argent dépensé », explique Thomas Husson, analyste chez Forrester.

Entre la France et le Congo, le Falcon de la discorde

By |January 7th, 2024|Categories: Scoop.it|

Un chef d'Etat privé de son avion pour des factures impayées. C'est la situation cocasse dans laquelle se trouve le président de la République du Congo, Denis Sassou-Nguesso, depuis que son Falcon 7X, a été saisi et vendu aux enchères à Bordeaux. La vente s'est déroulée le 3 octobre, à l'hôtel Intercontinental. Ce jour-là, des clichés du jet au liseré vert, jaune et rouge sont projetés sous les dorures du salon Sauternes. Le commissaire-priseur détaille le millésime, les heures de vol et les caractéristiques techniques. Malgré les encarts dans des journaux annonçant cette vente judiciaire peu banale, les acheteurs ne se bousculent pas. Il faut du cran pour s'offrir un bien confisqué à un président en exercice. Un prix bradé L'enchère se conclut au premier coup de marteau. L'appareil est adjugé 7,1 millions d'euros, soit un tiers ou un quart de sa valeur. Un prix « bradé », s'offusque le gouvernement congolais, qui a subi l'affront à des milliers de kilomètres. L'identité du nouveau propriétaire du Falcon aux armoiries du pays - le lion portant la torche, encadré de deux éléphants - reste un mystère. Mais celui qui a monté cette opération retentissante et à qui reviendra le produit de la vente est connu. Il s'agit de Mohsen Hojeij, ennemi juré de Denis Sassou-Nguesso. Autrefois à tu et à toi avec l'homme qui règne d'une main de fer sur le Congo, ce Libanais issu d'une grande famille chiite ferraille contre lui depuis la fin des années 1980. LIRE AUSSI : Le Congo dans le piège des préfinancements pétroliers La pomme de discorde : des factures que l'Etat n'a pas intégralement réglées à Commisimpex, sa société de BTP. Entre 1983 et 1988, celle-ci avait remporté plusieurs marchés publics, notamment un programme de construction et d'assainissement à Brazzaville. Les juteuses promesses ont laissé place à une guérilla judiciaire dont l'épicentre se trouve en France. Pigasse et Strauss-Kahn Deux sentences de la cour internationale d'arbitrage de Paris de 2000 et 2013 constituent le point de départ de ce feuilleton presque aussi rocambolesque que la saga Ioukos , ce litige à 50 milliards qui oppose des investisseurs au Kremlin. Les juges donnent raison à l'homme d'affaires libanais et condamnent le Congo à l'indemniser. Mais la victoire s'avère toute théorique face à un adversaire enferré dans le déni. Denis Sassou-Nguesso refuse de verser le moindre centime. Matthieu Pigasse, qui l'a conseillé pendant des années - jusqu'à son départ de Lazard en 2019 -, affirme aux « Echos » qu'il « ne connaît pas le dossier ». Dominique Strauss-Kahn, venu offrir ses services de consultant ne s'en est sans doute pas davantage mêlé. L'ex-patron du FMI négociait une aide pour le pays auprès de son ancienne maison. Le rythme d'intérêts annuel est d'environ 9 à 10 %, soit 150 à 170 millions d'euros. Jacques-Alexandre genet Avocat de Commisimpex L'ardoise est pourtant astronomique. Elle se monte aujourd'hui à 1,7 milliard d'euros. Soit environ 12 % du PIB congolais ! « Le rythme d'intérêts annuel est d'environ 9 à 10 %, soit 150 à 170 millions d'euros », avance Jacques-Alexandre Genet, l'avocat du créancier, qui se démène pour que le Fonds monétaire cesse d'ignorer cette donnée. Avec une créance pareille, l'entreprise de BTP est sans doute le premier prêteur privé de la République du Congo, devant les tout-puissants négociants pétroliers Trafigura et Glencore, avec qui le pays a fini par trouver un accord pour régler sa dette. Convocation de l'ambassadrice Pour se rembourser, l'entrepreneur libanais, qui vit sous la protection de gardes du corps, devrait saisir et vendre 240 Falcon présidentiels ! Inimaginable. Chaque actif congolais qui tombe dans ses filets requiert des trésors d'ingéniosité, du temps, et sans doute beaucoup d'argent. En témoigne l'affaire du jet privé. Le 3 octobre, à peine quelques heures après l'enchère, l'ambassadrice de France à Brazzaville est convoquée par le ministre des Affaires étrangères de Sassou-Nguesso, choqué par ces « procédures vexatoires, qui tendent à humilier la République du Congo ». Pas de quoi impressionner la diplomate fraîchement nommée par Paris. « Il y a un principe qu'il est difficile de faire comprendre entre nos deux pays : en France, les décisions de justice ne se discutent pas, c'est la règle de droit, la justice est indépendante », lâche Claire Bodonyi, invitée sur le plateau du 20 Heures d'une chaîne de télévision locale. Cette affaire de créance « très sensible », selon ses termes, « n'est pas un sujet diplomatique, c'est un sujet juridique ». Le Congo prétend que la procédure n'est pas terminée. Il n'y a en réalité plus de recours possible. Le mauvais payeur ne peut plus récupérer son avion. Il le sait d'autant mieux que cette manche s'est jouée trois ans plus tôt. Il faut remonter au 5 juin 2020. Ce jour-là, l'un des avocats de Mohsen Hojeij donne l'alerte. La balise GPS du Falcon 7X de Denis Sassou-Nguesso vient de se réveiller. Les équipes du créancier libanais l'ont identifiée en 2015, mais celle-ci a ensuite cessé d'émettre. Le signe d'une certaine paranoïa des autorités congolaises ? Locaux de Dassault Falcon Service Ce vendredi de juin, en fin de matinée, les conseillers de Commisimpex scrutent la trajectoire de l'appareil. Le Falcon blanc décolle du Congo et se dirige vers l'Hexagone. La chance est avec eux. En fin d'après-midi, il atterrit à l'aéroport de Bordeaux-Mérignac. Les avocats mandatent un huissier de toute urgence. Après quelques péripéties, le jet est saisi le lundi à la première heure dans les locaux de Dassault Falcon Service, où il fait une visite de maintenance. Il y a un principe qu'il est difficile de faire comprendre entre nos deux pays : en France, les décisions de justice ne se discutent pas. Claire bodonyi Ambassadrice de France à Brazzaville Le jeu du chat et de la souris ne s'arrête pas là. Le gouvernement congolais tente d'obtenir la levée de la saisie. Brazzaville ayant renoncé à son immunité dans ses contrats avec Commisimpex, seuls des biens utilisés à des fins diplomatiques bénéficient d'une protection. Pour confisquer le Falcon, il faut donc démontrer aux juges qu'il ne rentre pas dans cette catégorie. Le carnet de vol et l'agenda officiel de la présidence recèlent une mine d'informations. Il n'y a qu'à piocher. Un exemple avec la journée du 4 mai 2020 : l'appareil effectue un aller-retour entre Brazzaville et Antananarivo, à Madagascar. Objectif : « acheminer des médicaments à base de plantes médicinales prétendument miraculeux contre le coronavirus », lit-on dans les écritures transmises au juge. La mission n'a rien de diplomatique. CQFD. Boeing luxueux, salon, salle de bain Surtout, pour ses voyages diplomatiques, le président que les Africains surnomment « l'empereur » préfère utiliser un Boeing 787. Un appareil « beaucoup mieux adapté aux déplacements officiels à l'étranger d'un chef d'Etat puisqu'il a été réaménagé de façon très luxueuse pour recevoir 40 personnes et dispose notamment d'un salon, d'une salle à manger, d'une chambre, d'une salle de bain », souligne avec une pointe d'ironie l'avocat du créancier. C'est d'ailleurs dans ce Boeing que l'ancien officier parachutiste s'est rendu aux obsèques de son ami Jacques Chirac à Paris en septembre 2019. Cette bataille perdue, le clan Sassou-Nguesso va tenter un coup. Il va essayer de faire annuler la sentence arbitrale de 2013. Des conseillers et enquêteurs privés montent un dossier d'accusation à l'encontre du président du tribunal qui a tranché en faveur du créancier. Ce juge français est une sommité dans le monde de l'arbitrage. Montres Rolex Les faits allégués sont graves. On parle de « liens financiers et secrets avec Commisimpex » et d'un « pacte de corruption ». Ses accusateurs déclarent qu'il aurait reçu des cadeaux, dont des montres Rolex, et qu'il aurait négocié un pourcentage sur le montant de la condamnation à venir contre le Congo. Les mêmes font valoir que la société Commisimpex est proche du Hezbollah. « Après deux ans d'instruction, le tribunal a rendu une sentence de plus de 100 pages qui balaie une par une les allégations de la République du Congo », s'est félicité l'avocat de Mohsen Hojeij, lorsque la décision a été rendue publique, il y a un mois. Trois juges ont débouté Brazzaville à l'unanimité. L'arbitre mis en cause a estimé « être la victime indirecte d'une grossière manoeuvre destinée à retarder l'exécution de la sentence ». Le parquet national financier a ouvert une information judiciaire qui est toujours en cours, selon nos informations. L'hinterland burkinabé Le jeu est dangereux. Les recours abusifs du Congo peuvent se retourner contre leurs instigateurs. Kevin Grossmann en a fait l'amère expérience. Cet avocat français, qui se présente sur son site Internet comme « le stratège des présidents », dont l'influence s'étend « de l'hinterland burkinabé aux rives du fleuve Congo, de Port-au-Prince à Alger ou encore Djibouti » n'est pas près d'oublier le camouflet du 10 novembre 2022. Ce jour-là, la cour d'appel l'a condamné aux dépens, solidairement avec son client - la République du Congo -, jugeant qu'il avait intenté une procédure « particulièrement injustifié [e] ». Une sanction rare. L'année où l'audacieux avocat est finalement évincé, un autre épisode dans la saga des biens congolais a défrayé la chronique : celui de la villa de Vaucresson. Comme pour le Falcon présidentiel, les juges ne reconnaissent pas le caractère diplomatique de la propriété située dans cette commune bourgeoise de l'ouest parisien. Ils ordonnent une vente forcée par adjudication. L'entreprise de Mohsen Hojeij achète elle-même la demeure délabrée. Drapeau sur la villa de Vaucresson Mais, coup de théâtre, quatre mois plus tard, en avril 2022, les autorités congolaises ont repris possession des lieux par effraction. Les serrures ont été changées. Un drapeau flotte, accroché à la façade blanche, tandis qu'une affichette scotchée sur la boîte à lettres indique « délégation permanente du Congo auprès de l'Unesco ». La technique des fausses plaques diplomatiques est un classique des contentieux en recouvrement de créances touchant des Etats. Mais cette fois, la manoeuvre dépasse les limites. La police débarque, le parquet est saisi, le quai d'Orsay alerté. LIRE AUSSI : Saisies des biens d'Etat : le parcours du combattant des créanciers Au long de cette bataille homérique, Commisimpex affirme avoir récupéré 45 millions d'euros. Immeuble dans les beaux quartiers de Paris, avoirs placés auprès du Trésor français, subventions versées par l' Agence française de développement , comptes bancaires… même les impôts dus par EDF ou Air France au Congo ont été pris pour cibles. Toutes les saisies n'ont cependant pas abouti. Cette affaire demeure un caillou dans la chaussure du pays africain. « Quand le Congo rencontre de grands investisseurs du type Blackrock, Fidelity ou Amundi, ils posent inévitablement une question sur la dette Commisimpex », témoigne un acteur financier. La banque Rothschild , mandatée il y a deux ans par la République du Congo pour l'accompagner dans son programme avec le FMI et faire remonter sa note de crédit, devra s'y préparer. Les nouveaux conseillers de Denis Sassou-Nguesso envisageraient d'organiser des rencontres avec les investisseurs l'an prochain et, à terme, une opération d'échange de dette sur les marchés. Un défi.

VTC : les plateformes et les chauffeurs signent un accord historique

By |January 4th, 2024|Categories: Scoop.it|

Les négociations concernant les conditions salariales des chauffeurs VTC continuent d’évoluer en France. Après avoir instauré un tarif plancher à hauteur de 7,65 euros par trajet en février 2023, les syndicats ont obtenu une hausse du revenu minimum net par trajet qui passera à 9 euros en février 2024. Né du mécanisme du dialogue social, les nouvelles garanties pour les chauffeurs comprennent également des revenus horaires minimum de 30 euros (pour tous les acteurs), incluant le temps d’approche et un revenu kilométrique ne pouvant pas descendre en dessous de 1 euro net par km. Ces deux mesures entreront en vigueur en mai prochain et, selon Karim Daoud, Président de l’AVF (Association des VTC de France), les chauffeurs pourront également définir leur pricing par kilomètre d’ici fin 2024.  Des garanties appliquées à toutes les plateformes  Selon Yves Weisselberger, Président de LeCab et de la FFTPR, ces nouvelles garanties s’appliqueront à toutes les plateformes présentes en France et, côté prix, ces dernières auront le choix de compenser cette hausse ou de l’imputer au voyageur. « Ce qui est certain, c’est que cela va aller dans le sens de l’augmentation des prix mais ils resteront accessibles. Ce seront avant tout les prix anormalement bas qui n’existeront plus », ajoute-t-il. 

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