Amazon sur la sellette à cause de Nessie son algorithme qui augmentait les prix
Dans le cadre du procès antitrust mené aux Etats-Unis par la FTC (Federal Trade Commission) depuis septembre 2023, Amazon doit s’expliquer sur Nessie son algorithme qui augmente les prix. Cet algorithme aurait généré 1 milliard de dollars de bénéfices supplémentaires pour le géant du e-commerce avant d’être désactivé en 2019 selon la FTC. Un algorithme qui teste la réaction des autres commerçants La FTC décrit le fonctionnement plutôt futé de cet algorithme. Nessie identifie des produits spécifiques pour lesquels il prédit que d’autres commerçants en ligne suivront s’il augmente les prix. Une fois activé l’algorithme augmente les prix de ces produits et, lorsque d’autres sites e-commerce emboîtent le pas, Nessie maintient le prix désormais plus élevé. Si les commerçants concurrents ne suivaient pas et n’augmentaient pas leur prix, l’algorithme ramenait le prix Amazon à son prix d’origine. Selon la FTC, Amazon aurait qualifié le projet Nessie de « succès incroyable ». Il aurait généré plus de 1 milliard de dollars de bénéfices excédentaires pour Amazon selon la FTC. « Conscient des retombées publiques qu’il risque, Amazon a désactivé le projet Nessie pendant les périodes de surveillance extérieure accrue, puis l’a rallumé lorsqu’il pense que personne ne le regarde » affirme la FTC. Amazon soupçonné de vouloir réactiver Nessie Nessie a été actif de 2015 à 2019. Et bien qu’il soit en pause actuellement, la FTC estime qu’Amazon souhaite le remettre en marche. « Bien que le projet Nessie soit actuellement suspendu, Amazon pourrait le réactiver à tout moment. En effet, Amazon a envisagé à plusieurs reprises de le réactiver – et aucun obstacle ne l’empêche de le faire » s’insurge la FTC. Côté Amazon, on a une vision très différente de Nessie. « La FTC affirme qu’un ancien algorithme de tarification d’Amazon appelé Nessie est une méthode de concurrence déloyale qui a conduit à une augmentation des prix pour les consommateurs » réagit Tim Doyle porte-parole d’Amazon. « Cela dénature grossièrement cet outil. Nessie a été utilisé pour essayer d’empêcher notre rapprochement des prix d’aboutir à des résultats inhabituels où les prix sont devenus si bas qu’ils étaient insoutenables » affirme-t-il. « Le projet a fonctionné pendant quelques années sur un sous-ensemble de produits, mais il n’a pas fonctionné comme prévu, nous l’avons donc abandonné il y a plusieurs années » conclut-il, cité par NBC News.
Amazon ferme ses deux magasins de vêtements Amazon Style
Selon Bloomberg, Amazon va fermer ses deux magasins de mode Amazon Style d’ici la fin de la semaine. En mars 2023, Amazon annonçait d’autre part la fermeture de 8 magasins d’épicerie Amazon Go automatisés et sans caissières. Le premier point de vente de prêt à porter avait été annoncé en janvier 2022 et ouvert ses portes en mai 2022 à San Francisco. Un deuxième magasin à Columbus, Ohio, avait ouvert ses portes en octobre 2022 .Les magasins Amazon Style devaient personnaliser l’offre de prêt à porter pour ses clients. Amazon va se concentrer sur l’expérience d’achat en ligne. En revanche, côté épicerie, Amazon annonce vouloir continuer d’investir dans ses points de vente Amazon Fresh, Whole Foods Market et Amazon Go.
Qu’est-ce qu’une “dupe destination” ? –
Dupe en français signifie duper, qui est aussi l’abréviation de duplicata. Très employé dans la mode ou la cosmétique le « dupe » est la version plus cheap d’un produit/modèle d’une marque luxueuse. Une « contrefaçon », à la limite de la légalité vers laquelle on se tourne souvent pour des raisons économiques. Dans le Tourisme, ce terme revient de plus en plus souvent. Si cela ne vous dit rien, vous aurez peut être déjà vu passer sur les réseaux sociaux des influenceurs qui laissent leur communauté deviner où ils sont et répondre finalement : « Non je ne suis pas au Canada mais dans les Vosges ! » ou bien encore « Je ne suis pas en Nouvelle-Zélande mais dans le Cantal ». Une alternative plus écologique Des « dupes destinations » mises en avant et promues comme des alternatives moins onéreuses et surtout plus écoresponsables que la destination originale. Face à l’inflation et à la prise de conscience écologique, les « dupes destinations » permettent de vivre un séjour qui répond à de nombreuses attentes, parfois esthétiques, tout en limitant le budget et le temps de trajet, notamment en avion. Les eaux turquoises des plages corses ou les Calanques de Marseille viennent rivaliser avec celles des Maldives et les grands lacs canadiens avec les lacs sauvages de la Creuse. Si ce phénomène n’en est pour le moment qu’à ses débuts, il pourrait devenir une véritable source d’inspiration pour les influenceurs et les voyagistes. Contrairement aux grandes marques de luxe, ces dupes ne peuvent pas être considérés comme des contrefaçons mais comme une alternative plus économique et respectueuse de l’environnement pour organiser son prochain séjour.
Le dernier bilan montre que la stratégie de diversification d’Uber fonctionne –
Avec une augmentation des réservations à hauteur de 21% sur son application, Uber affiche 9,3 milliards de dollars de revenus au troisième trimestre 2023. Fort d’une reprise soutenue des voyages et d’une stratégie de diversification qui porte ses fruits, le groupe confirme sa rentabilité pour la deuxième fois depuis sa création. Depuis mai 2023, le géant américain teste en effet la réservation de billet d’avion au Royaume-Uni, propose la réservation d‘un bateau à Mykonos ou plus récemment permet de booker des vols en montgolfière en Turquie. En parallèle, l’achat de titre de transports ne fait qu’augmenter et les usagers sont de plus en plus nombreux à adopter l’application pour l’intégralité de leur trajet (hors VTC). Uber se rêve en super app’ du voyage et souhaite continuer sur cette lancée en étendant de nouvelles fonctionnalités Uber Travel, sans donner plus de détail. Les aéroports comme infrastructures ciblées « Chaque trimestre, environ 20 % de nos utilisateurs ont effectué un voyage intérieur en dehors de leur ville principale. Nos utilisateurs , ce sont des salariés à revenus élevés, ils ont tendance à voyager beaucoup, et cela devient un bon segment à cibler », a déclaré Dara Khosrowshahi, PDG d’Uber. Multiplier les services depuis et vers les aéroports semblent également être une stratégie pour Uber. Pour rappel, l’application propose depuis quelques mois l’option Uber Reserve qui permet de pré-réserver une course et un autre service permet de diriger le voyageur vers son VTC dès sa sortie de l’avion en fonction de sa porte d’arrivée. Le dirigeant confirme vouloir continuer d’investir dans de nouveaux services et créer un géant de la mobilité.
Les Français souhaitent consommer davantage de produits Made in France
Passer des paroles aux actes n'est pas toujours évident. Surtout en période d'inflation. Les Français souhaitent consommer plus de produits fabriqués dans l'Hexagone, selon un sondage d'OpinionWay, commandé par la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) France, à l'occasion du salon du Made in France, qui se tient à partir de ce jeudi 9 novembre 2023 et jusqu'à dimanche, au Parc des expositions de la Porte de Versailles, à Paris. Ils sont 89 % à le revendiquer dans cette enquête*, et même 93 % des personnes qui consomment déjà ce type de produits. Cet engouement et cette envie d'acheter français se heurtent à la hausse des prix. Quelque 80 % des personnes interrogées dans l'étude déclarent avoir restreint leurs achats de produits fabriqués en France, 63 % ont choisi de les différer et 64 % ont été contraints d'y renoncer. Ces résultats sont à mettre en perspective avec le fléchissement global de la consommation française et plus encore avec le recul des ventes de produits bio . Les classes populaires sont d'ailleurs celles qui délaissent le plus le Made in France. Un manque de visibilité Autre frein à la consommation, l'information. Plus d'un tiers des personnes qui aimeraient consommer davantage de produits français déclarent ne pas être convaincues que les produits soient vraiment Made in France . Le manque de visibilité des produits français est d'ailleurs largement reconnu : 45 % des répondants estiment qu'ils ne sont pas facilement identifiables dans les points de vente, et une majorité (52 %) juge même que les acteurs de la distribution ne les mettent pas suffisamment en avant.
Comment le Liban est devenu une « cash economy »
Par Nicolas Barré Publié le 8 nov. 2023 à 7:00Mis à jour le 8 nov. 2023 à 11:12 « Il faut s'imaginer ce que c'est pour un père de perdre sa fierté devant sa fille. » D'une voix douce, sans colère, Rima parle de « ce professeur d'arabe que ses élèves admiraient », son père. Une vie de travail dans un lycée de Beyrouth, l'heure de la retraite qui sonne puis d'un coup, cette tragédie qui le happe, celle d'un Liban au bord de la banqueroute. Avec la dépréciation de plus de 90 % de la livre libanaise , la pension, les économies du vieil homme ne valent plus rien ou presque. Le voilà dépendant des enfants. « Sa vie a basculé et la nôtre avec », dit sa fille. La conversion des revenus en dollars, devenue la seule monnaie de confiance du pays , est cruelle. « Au cours actuel, la retraite de mon père ne représente plus que 180 dollars qu'il donne à ma mère pour payer le générateur d'électricité du quartier. ça couvre le mois à condition de ne pas utiliser la climatisation. Ils n'ont rien d'autre pour vivre », témoigne Rima. Sans dollars, sans cash, rien n'est possible. « Tout le monde les aide un peu, moi, ma soeur et son mari qui gagne correctement sa vie, les voisins… » Comptes bloqués Dans un pays pratiquement dépourvu de protection sociale, chacun s'efforce de mettre de l'argent de côté. Mais de ces économies d'une vie, il ne reste souvent que l'ombre. Des écritures dérisoires sur un relevé de comptes. Les banques, elles-mêmes à court de liquidités, bloquent en effet les retraits des déposants, même lorsqu'il s'agit de dépôts en dollars. « Les gens sont pris au piège, c'est dramatique », dit Mehdi El Husseini, un avocat spécialisé dans la défense de clients lésés. « Vous pouvez avoir 100.000 dollars à la banque, on ne vous permet de retirer que 400 dollars par mois… » LIRE AUSSI : Liban : vers une dollarisation totale de l'économie ? VIDEO - Une libanaise braque sa propre banque pour aider sa soeur malade Le combat qu'il mène est inégal. « Il arrive que l'on gagne en référé mais ensuite, les procédures d'appel et de cassation prennent une éternité. On attend des mois pour obtenir une date d'audience. » Il faut dire que les magistrats ont peu de raison de faire du zèle. « Les juges comme tous les fonctionnaires sont eux-mêmes payés en livres libanaises dépréciées », explique Samira Chaaban, une autre avocate qui se bat contre les banques. « Avant la crise, les plus hauts magistrats du pays gagnaient entre 5.000 et 6.000 dollars par mois. Aujourd'hui, ils ne touchent plus que 400 dollars ! » Du coup, ils ont souvent au moins un autre travail à côté et sont fréquemment en grève. Résultat, « tout le système judiciaire est paralysé ». Corruption et privilèges La crise n'a toutefois pas touché tout le monde de la même manière. A condition d'avoir les bonnes relations, certains ont pu sortir leurs économies des banques à temps. Plusieurs milliards de dollars ont ainsi quitté subrepticement le pays, contribuant à assécher le système bancaire sans que les autorités de tutelle ne lèvent le petit doigt. Et pour cause. En octobre 2019, les banques ont fermé deux semaines mais on a assisté à des sorties de capitaux de la part de gens influents du pays. un ancien haut responsable du ministère des Finances libanais « En octobre 2019, les banques ont fermé deux semaines mais on a assisté à des sorties de capitaux de la part de gens influents du pays », témoigne un ancien haut responsable du ministère des Finances libanais qui l'a vécu de près. « Les déposants, pendant ce temps, ont perdu 92 % de leur épargne. » Un nom revient sans cesse dans ce drame national : celui de Riad Salamé, gouverneur de la Banque du Liban , la banque centrale, pendant trente ans. Accusé d'avoir mis en place une véritable pyramide de Ponzi à l'échelle du pays qui aurait contribué à enrichir les actionnaires des banques au détriment du public, il fait l'objet d'un mandat d'arrêt international. Une information judiciaire contre X a été ouverte en France par le Parquet national financier pour « blanchiment en bande organisée et association de malfaiteurs » . Le 10 août dernier, le Trésor américain a annoncé des sanctions contre Salamé dont « les agissements corrompus et illégaux ont contribué à l'effondrement de l'état de droit au Liban ». Le Trésor américain l'accuse notamment de s'être « enrichi avec des complices en détournant des centaines de millions de dollars à travers des sociétés écran ». « Dollars frais » « On cherche à me diaboliser et à mettre tout sur le dos de la banque centrale », nous affirme-t-il depuis un lieu discret sur le territoire libanais où il est reclus. Quant aux accusations d'enrichissement, « j'ai tous les documents prouvant que mon patrimoine provient entièrement de ce que j'ai gagné chez Merrill Lynch », prétend-il. C'était entre 1973 et 1983, lorsqu'il était un des dirigeants de la succursale libanaise puis parisienne de la banque américaine. Peu le croient. « La vérité est que Salamé, qui rêvait de devenir président de la République, a rendu des services à tout le monde », ajoute l'ancien haut fonctionnaire du Trésor. « Il n'y a pas plus de trois parlementaires qui n'aient pas un enfant dont l'emploi dépend d'entreprises publiques aidées par la banque centrale… » LIRE AUSSI : La Banque mondiale accable la classe politique libanaise Le Liban menacé d'une « crise sans fin », selon le FMI Ce système où chacun se tenait est aujourd'hui en ruine. Le Liban est devenu, selon l'expression consacrée, une « cash economy ». L'effondrement de la monnaie présente certes au moins un avantage : les dettes en livres libanaises ont été effacées, pour l'Etat comme pour des millions de particuliers. Celles en dollars, en revanche, sont devenues pratiquement impossibles à rembourser, sauf à toucher des revenus en « dollars frais », comme disent les Libanais, c'est-à-dire en cash et non sur un compte dans une banque locale qui risque de garder la main dessus… Chaos et résilience « On jongle avec le cash », témoigne Abdallah Hakim, fondateur d'une start-up de design sur le web dont la moitié des clients se trouvent à l'étranger, surtout à Dubaï où l'on apprécie la créativité des Libanais. Les employés, une dizaine, ont tous moins de trente ans. « Aucun n'a un compte en banque ni une carte de crédit, pas même moi ! » confie-t-il. Les salaires sont payés en liquide, de la main à la main. Avant la crise, il payait ses webdesigners entre 2.500 et 6.000 dollars. Depuis, la fourchette se situe plutôt entre 1.000 et 3.000 et « ça reste inférieur à ce que l'on paierait dans les pays du Golfe comme l'Arabie saoudite ou le Qatar ». Faute de pouvoir placer leur trésorerie sur un compte bancaire, les Libanais investissent ce qu'ils gagnent dans des actifs tangibles. « On achète des restaurants ! Allez dans le centre de Beyrouth, il s'en ouvre tous les jours… » Avec un peu de confiance, la machine repart très vite mais du coup, les politiciens se disent qu'il n'y a pas besoin de réformes… Un patron d'entreprise libanaise qui préfère garder l'anonymat Et miracle, ils sont souvent pleins. « Mais c'est uniquement grâce à moins de 5 % de la population qui en a encore les moyens et à la diaspora qui vient ici en vacances », nuance Rachad Itani, un homme d'affaires libano-canadien qui fourmille de projets dans le secteur de l'énergie, un point noir au Liban où l'électricité est rationnée plusieurs heures par jour. Car malgré tout, dans ce chaos, les Libanais continuent de faire preuve d'une résilience étonnante. « C'est bien le problème de ce pays », ironise le patron de l'une des plus grandes entreprises libanaises qui préfère garder l'anonymat. « Avec un peu de confiance, la machine repart très vite mais du coup, les politiciens se disent qu'il n'y a pas besoin de réformes… » « Revival plan » Certains comme Carlos Ghosn, dont la réputation au Liban est intacte , ou encore Neemat Frem, patron du groupe privé Indevco, avancent une piste originale pour redresser l'économie libanaise : la création d'un fonds souverain regroupant les principaux actifs publics tels que les ports, l'aéroport, la compagnie aérienne MEA, le casino de Beyrouth, la régie des tabacs ou encore les propriétés foncières - 20 % du territoire - détenues par l'Etat. La gestion de chacun de ces actifs serait confiée à des entrepreneurs ayant déjà fait leurs preuves dans ces secteurs, à charge pour eux de redresser ces entreprises qui, aujourd'hui, sont valorisées comme si elles étaient en faillite. Une université libanaise a évalué l'ensemble de ces actifs publics à 30 milliards de dollars. Bien gérés, ils en vaudraient cinq fois plus… LIRE AUSSI : INTERVIEW Walid Joumblatt : « Le Liban joue sa survie » REPORTAGE Au Liban, la crainte d'une extension du conflit A l'exception d'Electricité du Liban, la compagnie nationale d'électricité, ces groupes publics gagnent en effet tous de l'argent. « Le problème, c'est que leur rentabilité est plombée par tous ceux qui se servent au passage et font embaucher des proches », dénonce un observateur étranger. « Il faut assainir leur gestion et avec le retour de la confiance, l'économie peut redécoller sans en passer par la potion amère du FMI. » Des actions de ces groupes publics pourraient même être distribuées aux déposants dont l'argent est bloqué, ce qui leur offrirait l'espoir de récupérer leur mise un jour. « Ce 'revival plan' pour le Liban peut marcher. C'est lorsqu'il n'y a pas d'autre choix que l'on fait des réformes. Comme chez Nissan », confie Carlos Ghosn qui donne des cours de stratégie d'entreprise à l'université du Saint-Esprit de Kaslik à Jounieh, au nord de Beyrouth. Diaspora L'activité du port de Beyrouth témoigne de cette fameuse résilience libanaise. « Dans le fret, les carnets de commandes sont pleins », indique Joe Dakak, le patron de CMACGM à Beyrouth. Certes, il s'agit d'un commerce essentiellement local et il faut être âgé de plus de soixante ans et avoir connu l'époque dorée d'avant la guerre civile de 1975 pour se souvenir du Liban comme de la grande plaque tournante commerciale du Moyen-Orient. Peut-il le redevenir ? Candidat à la présidentielle, Neemat Frem le croit. « Nous sommes connectés au monde avec une diaspora de 14 millions de personnes. Nous sommes des commerçants depuis deux mille ans! » insiste-t-il. « Et n'oubliez jamais : aucun village libanais n'est à plus de 24 heures de marche de la mer… » Dans cette économie en ruine qui a adopté la monnaie du commerce mondial, les espoirs de prospérité retrouvée n'ont pas totalement disparu.
Le yuan peut-il progressivement remplacer le dollar ?
Le gouvernement chinois a de grandes ambitions pour le RMB (renminbi, ce qui veut dire en chinois la « monnaie du peuple ») et veut en faire une grande monnaie internationale. Pour cela, d'abord, il a développé pour le RMB la technologie de monnaie digitale de banque centrale, qui est une monnaie gérée sur la Blockchain, qui est au passif de la banque centrale, avec l'intention de faciliter les paiements internationaux en RMB. Il a créé le Système international de paiements chinois (China International Payment System, CIPS) comme une alternative à SWIFT pour les paiements transfrontières en RMB. Enfin, la Chine a signé des accords avec plusieurs pays (Brésil, Arabie saoudite, Emirats arabes unis) pour commercer avec ces pays en RMB et non plus en dollars. L'objectif clair du gouvernement chinois est d'échapper aux tribunaux et à l'administration américaine, qui pratique l'extraterritorialité du droit américain. Un dollar qui progresse Mais nous pensons que le RMB chinois n'a pas le potentiel, les caractéristiques qui lui permettraient de devenir une grande monnaie internationale. D'abord, il faut remarquer que le poids international du dollar continue à progresser alors que le poids international du RMB reste stable et extrêmement petit, tant pour les transactions commerciales que les transactions financières. Aussi bien dans les réserves de change que sur les marchés financiers internationaux et que dans la facturation du commerce de biens et services, le RMB est très loin de menacer le dollar. Nous pensons que, même dans le futur, le poids du RMB restera faible. Commençons par analyser les caractéristiques que doit présenter une monnaie de réserve internationale. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Le dollar résiste à la tornade de la dette américaine Elle doit d'abord être associée à un marché obligataire, particulièrement à un marché des obligations souveraines, de grande taille et très liquide. La dette publique obligataire des Etats-Unis est de près de 120 % du produit intérieur brut des Etats-Unis, et cette dette est échangée sur un marché (le marché des Treasuries) de très grande taille et très liquide. Un RMB non convertible La dette publique obligataire chinoise (les collectivités locales chinoises ont un endettement important sous forme de crédits bancaires) atteint 50 % du PIB de la Chine et elle est échangée sur un marché régulé et dominé par les banques. Une monnaie de réserve doit de plus être convertible dans n'importe quelle monnaie, ce qui n'est pas le cas du RMB, qui n'est pas convertible. Enfin, il est mieux que le pays qui émet une monnaie de réserve ait une dette extérieure nette et des déficits extérieurs, puisque ainsi il satisfait le besoin de détention de titres émis dans sa monnaie dans le reste du monde. C'est le cas des Etats-Unis mais pas de la Chine (qui a des avoirs extérieurs nets de 30 % du PIB et une balance courante excédentaire, depuis quelques années, de 2 points de PIB environ). LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Après l'immobilier, la Chine cherche un nouveau moteur de croissance On voit donc que le RMB chinois ne présente aucune des caractéristiques qui pourraient faire du RMB une monnaie de réserve internationale. Le fait que le RMB n'ait pas les caractéristiques d'une monnaie de réserve internationale va aussi le pénaliser pour obtenir le statut de monnaie de transaction commerciale. Une monnaie dominante Prenons un pays exportateur de matières premières (pétrole, matières premières agricoles, métaux). S'il reçoit pour ses exportations vers la Chine un paiement en RMB, puisque le RMB n'est pas convertible, il sera contraint soit d'acheter des produits chinois pour le montant de ses exportations de matières premières, soit de déposer le montant de ses exportations sous la forme de réserves de change en RMB. Cela réduira considérablement la liberté de ce pays exportateur de matières premières d'utiliser comme il le souhaite le revenu tiré de ses exportations. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Pékin redoute le spectre du double crash monnaie-croissance Il est donc improbable que la Chine réussisse à donner une part de marché considérable au RMB soit sur les marchés financiers, dans les réserves de change des banques centrales, soit dans les échanges commerciaux internationaux. L'analyse de l'histoire montre qu'un monde multipolaire en termes de devises n'est pas apparu. Il y a toujours eu une monnaie dominante et le remplacement d'une monnaie dominante par une autre monnaie, par exemple de la livre sterling par le dollar après la Première Guerre mondiale, se fait rapidement et brutalement quand la nouvelle monnaie dominante a davantage les caractéristiques nécessaires que l'ancienne. Ce n'est clairement pas le cas du RMB comparé au dollar.
Sur les TER, les voyageurs peuvent désormais payer à l’usage –
Développée par les équipes de SNCF Connect & Tech pour SNCF Voyageurs TER, cette nouvelle solution de paiement et de tarification à l’usage permet de payer en fin de mois les trajets effectués par le voyageur en transport ferroviaire dont la réservation n’est pas obligatoire. Déployée depuis septembre en région Nouvelle-Aquitaine, TER JustGo est actuellement testée auprès des voyageurs des TER de la région. Concrètement, elle est accessible depuis une application mobile de distribution, comme SNCF Connect, pour les voyageurs ayant activé la géolocalisation. Le voyageur clique ensuite sur l’onglet « Offres » ou « Billets » pour signaler à l’application qu’il monte à bord d’un TER et quand il descend. TER JustGo détecte alors le trajet réalisé et envoie facture en fin de mois au voyageur, selon sa consommation réelle. Selon SNCF Voyageurs, cette solution est amenée à être déployée sur d’autres territoires et compte aujourd’hui 3 500 inscrits.
Pourquoi l’Inde pourrait bientôt changer de nom –
Les nationalistes hindous se sont saisis d’un nouveau cheval de bataille. Cette fois, ils ont en ligne de mire le nom même de leur pays : Inde pourrait en effet être remplacée par Bharat, terme sanskrit issu des Purana, ces textes sacrés, piliers de l’hindouisme. Ces dernières semaines, le gouvernement du Premier ministre Narendra Modi n’a eu de cesse de multiplier les tentatives. Il y a quelques jours, un comité chargé de la révision des programmes scolaires de sciences sociales a, par exemple, recommandé de remplacer le terme "Inde" par "Bharat" dans les manuels du secondaire. De quoi relancer une polémique qui avait fait grand bruit début septembre. A l’occasion du sommet du G20, organisé