Comment Alpine veut devenir une marque « complète et globale »
Alpine rehausse encore d'un cran ses ambitions. La marque sportive du groupe Renault a précisé ce lundi comment elle compte faire grimper son chiffre d'affaires jusqu'à 8 milliards d'euros en 2030. Nouveaux modèles, future plateforme élaborée en interne… Le directeur général du constructeur, Luca de Meo, et le patron de la marque, Laurent Rossi, ont détaillé, lors d'une réunion analystes organisée dans les locaux de l'écurie Alpine de F1, à Enstone (Angleterre), les ressorts d'une croissance qu'ils espèrent météoritique. Les objectifs financiers annoncés en novembre lors du plan « Révolution » sont confirmés. Alpine vise une croissance annuelle de son chiffre d'affaires de 40 % jusqu'en 2026, pour atteindre 2 milliards d'euros à cette date, avec des comptes à l'équilibre. A la fin de la décennie, la marge opérationnelle doit être supérieure à 10 %, avec la moitié des ventes réalisées hors d'Europe. Le « garage de rêve » pour commencer Pour y parvenir, la marque prévoyait jusque-là le lancement de cinq nouveaux modèles d'ici à 2030, ce qui était déjà assez hardi pour une marque qui n'a vendu que 3.500 voitures l'an dernier. Lundi, elle a ajouté deux nouvelles voitures à sa feuille de route. La première vague restera constituée par le « garage de rêve » : l'A290, la petite citadine sportive inspirée de la R5 électrique, ouvrira le bal l'an prochain. Suivront un Crossover GT de segment C, qui sera produit dans la manufacture historique de Dieppe, et la nouvelle A110, 100 % électrique elle aussi, espérée dans les concessions à la fin 2026.
Mira, The Sandbox : deux approches très différentes du Web 3
Mira transpose le monde réel dans un univers virtuel, mise sur la qualité des rendus et un réalisme poussé. Et ce, grâce au moteur de jeu vidéo Unreal Engine (Tomb Rider, Matrix, le dernier Zelda…). Ce positionnement attire de nombreuses marques de luxe, en manque de qualité dans les rendus de Métavers. Le modèle repose sur la vente d'espace pub ou le sponsoring. Mira a eu un coup de projecteur récent, quand la nouvelle présidente de Chanel a admis avoir investi dans son capital, en mai 2023. De son côté, The Sandbox vient de boucler sa 2° levée de fonds (la première était de 93M$) dont on ne connait pas le montant. Ce sont deux philosophies qui se confrontent, TSB mise sur la décentralisation des droits créatifs via les NFTs, de la monnaie via la crypto, l’hyper créativité de ces Lands (on est totalement déconnecté du réel via le style voxel),… Mira propose l’inverse, une création très réaliste, une centralisation des créations… Deux salles, deux ambiances. Mira a été créé en 2016, aux USA, par un Français, Gaspard Giroud. D'un business de studio dans l'informatique spatiale, Mira a mué en plateforme, accueillant des dizaines de créateurs extérieurs, free lance et agences, qui publient en son sein. Avec une qualité d'image à faire rougir Meta et ses petits personnages troncs. "La sortie du casque d'Apple confirme cette inflexion, d'un monde de geek à un univers de design. On peut rendre la matière du cuir et avoir un son spacialisé." Mira a clairement visé en premier les attentes des marques de luxe, (beauté, mode, divertissement, auto). "Une marque peut publier chez nous, avec notre aide, ou passer par une agence. Les marques automobiles peuvent créer la concession du futur et gérer la relation client virtuelle dans notre environnement.Un horloger peut accueillir le visiteur qui se balade dans le mécanisme de la montre...." explique Jérôme Chasque, son chief revenue officer. Ils créent des univers dans des lieux liés à la géographie du monde réel, comme la Tour Eiffel, conquise après un an et demi de discussions avec la société d'exploitation. Mira adapte l'expérience : "Nous avons fait une démo hier, certains ont vu la session avec un casque, d'autre sur tablette, d'autres sur des ordinateurs dont l'écran permet de voir la 3D." Avec quel cas d'application ? "Les marques peuvent inviter leurs clients fidèles dans ces nouveaux espaces, mais aussi stocker leurs plus belles vitrines. Les flaghip réels et virtuels peuvent interagir. Les réseaux sociaux isolent. Nous créons des passerelles entre le réel et le virtuel et entre les gens." Autre exemple : les institutions culturelles peuvent organiser des visites privées. Les lieux emblématiques détiennent les droits virtuels du lieu. Mira réalise la réplique numérique. En contrepartie, elle dispose de droits d'exploitation. Une marque peut ainsi tourner un spot dans la tour Eiffel virtuelle, par exemple, dans un lieu inaccessible, comme l'antenne 5G. Ou accueillir ses VIP pour une soirée dans le Titanic. Le prix plancher d'une opération ? 40 000 $. Jerôme Chasques recommande d'événementialiser les choses : créer un rendez-vous de quatre heures avec une personnalité, par exemple. Mira est né sous de beaux hospices. Elle est condamnée à faire vite et fort. Les rendus hyper réalistes sont fortement consommateur de ressources (processeur et bande passante). Et pour gérer le vrai multi-joueurs, il faudra d’importants moyens pour porter le projet sur un large marché.
En Côte d’Ivoire, la méthode “kangourou” pour sauver les bébés prématurés
Mounira mesure à peine 40 centimètres. La bouche ouverte, une joue aplatie contre la poitrine de sa maman, ce bébé né presque deux mois avant le terme grandit grâce à la méthode "kangourou", de plus en plus utilisée en Côte d'Ivoire. Selon l'Unicef, entre janvier 2019 et octobre 2022, sur 2.391 nouveau-nés prématurés et de faible poids reçus dans les "unités mères-kangourou" du pays, 2.274 ont survécu grâce à cette méthode, soit un succès de 95%. Recommandée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), cette "méthode de peau à peau" met "la mère au centre de la prise en charge de son enfant", explique le docteur Chantière Somé, au CHU de Treichville, à Abidjan. En Côte d'Ivoire, où 30 bébés décèdent pour 1.000 naissances - un chiffre légèrement supérieur à la moyenne de l'Afrique subsaharienne (27) - un tiers de ces morts précoces est dû à la prématurité. Et selon Virginie Konan, spécialiste de la santé à l'Unicef, cette méthode "kangourou" a "fortement contribué à faire baisser la mortalité néonatale" dans le pays. Selon les dernières statistiques disponibles de l'organisme onusien, elle a diminué de 10% entre 2016 et 2021. Le visage marqué par la fatigue, la mère de Mounira raconte son accouchement précoce. "Ca n'a pas été facile", confie Adjara Traoré, "je ne m'y attendais pas, c'était vraiment compliqué, j'ai failli perdre la vie".
Les jeunes sont le premier levier de transformation des organisations
Trois ans après la survenue de la pandémie de Covid-19, certains dirigeants attendent encore que l'on sorte du cluster de complexité et de crise qui s'éternise. Et rechignent à se dire qu'un nouveau paradigme du business est advenu et que rien ne sera plus jamais comme auparavant. « Le temps des avantages compétitifs permanents et perpétuels est terminé. Celui de la stabilité et de la sérénité des CEO, des actionnaires et des entrepreneurs aussi », constate Emmanuelle Duez, fondatrice de The Boson Project et de Youth Forever, une association, cofondée avec une douzaine d'entreprises, qui promeut un nouveau pacte générationnel entre l'entreprise et la jeunesse. « Le temps des bulles va s'accélérer. Quant au rapport fragile à l'engagement par le travail, il va être de plus en plus fragile, subtil et ténu au fur et à mesure que les vagues de chaleur vont s'amplifier. Tout cela sera dur à accepter et difficile à verbaliser pour les cohortes de talents qui arrivent en entreprise ; ces sujets tellement émotionnels génèrent bien des crispations chez les dirigeants du monde économique et comme chez les travailleurs », poursuit-elle. Résilience et fragmentation des élites Bien évidemment, les conseils d'administration ont pris conscience que le monde avait changé. « De Petite Poucette à l'intelligence artificielle (IA), la transition digitale fait l'effet d'une tornade. Quant à la situation géopolitique, elle pourrait faire basculer le monde en un '1939-1945' en une fraction de seconde », détaille Emmanuelle Duez. Ce à quoi s'ajoutent les effets de la pandémie et de la transition environnementale et énergétique qui, « de Greta [Thunberg, NDLR] à aujourd'hui, des débats d'experts à une prise de conscience généralisée, placent le monde du business en avance de phase ». Autant d'éléments qui s'interpénètrent dans un chaos mondial susceptible de torpiller les milieux d'affaires et convoquent une capacité générale de résilience. La résilience justement est la thématique de la 29e édition de l'Université hommes- entreprises , à Martignac, sur le domaine du château Smith Haut Laffitte, près de Bordeaux. « Ce sujet en cache d'ores et déjà un autre, celui de la fragmentation des élites dirigeantes », prévient Emmanuelle Duez à la fois observatrice et actrice au sein d'entreprises.
Trains régionaux : l’été torride de la SNCF
L'été 2023 est difficile sur des parcours de trains régionaux comme Nice-Vintimille, Toulouse-Narbonne-Montpellier ou Quiberon-Rennes, au moins à certains horaires. Rames de TER bondées, voire supprimées, passagers contraints de voyager debout dans les allées ou assis sur leur valise… Quand ils ne sont pas purement et simplement contraints de rester à quai, même avec leur billet en poche, pour ne pas rajouter à la foire d'empoigne. Alors que les TER de la SNCF, financés par les diverses régions, sont généralement remplis à 30 ou 35 % seulement en moyenne, il en va très différemment cet été dans les régions touristiques, surtout sur les lignes littorales. De très nombreux touristes, qui rechignent à prendre leur voiture en ces temps de carburants élevés, se mêlent aux salariés effectuant leur habituel trajet domicile-travail, participant à la saturation de rames peu adaptées à ces coups d'accordéon de fréquentation. Au niveau national, la tendance pour le réseau TER avoisinait 10% de hausse de trafic sur la période 1er juillet-mi-août, selon un porte-parole de la SNCF. Avec des situations très variables. Annulations sans préavis La relance du ferroviaire régional ? La route sera encore très longue avant que les « RER métropolitains » ou SERM, en préparation avec la SNCF dans une douzaine d'agglomérations , avec des trains cadencés au quart d'heure, viennent soulager ces difficultés d'exploitation estivales. D'une région à l'autre, les causes de cette surchauffe peuvent différer. En région Sud, la surcharge patente sur l'axe Grasse-Vintimille (via Nice, Villefranche et Monaco) est imputée en priorité aux volumes de touristes, en période de pointe. LIRE AUSSI : Le coup d'envoi est donné pour les futurs « RER métropolitains » La SNCF promet de faire plus de place aux vélos dans ses trains Mais il y a aussi eu les annulations de trains sans préavis pour cause de maintenance, laissant les usagers dubitatifs face aux messages elliptiques affichés par les écrans : « En raison de contraintes de production, le trafic est susceptible d'être adapté sur certaines de vos lignes TER, perturbations à prévoir », relayait récemment le quotidien « Nice Matin ». Résultat, « on se croirait dans le RER parisien un jour de grève », commente une passagère déçue par la ligne panoramique de la Riviera française, à l'aplomb de la grande bleue. En Occitanie aussi, nombre de passagers se plaignent des conditions de transport sur des axes comme Montpellier-Avignon, décrit par certains comme « systématiquement saturé ». La SNCF a beau compter avec application ses passagers, soit aux entrées des rames, soit avec les contrôleurs, voire bloquer les ventes en amont en cas d'affluence maximale, elle a des difficultés à adapter son parc de rames, par définition plafonné, à la réalité de la demande. Succès des billets à un euro Mais ici, cette saturation tient en partie à une politique commerciale « offensive » de l'autorité organisatrice, avec des billets à un euro pour les moins de 27 ans, de la mi-juillet à la mi-août. Ce coup de pouce entamé par temps de Covid a engendré 800.000 billets vendus dans la région, soit 38 % de plus qu'à l'été 2022 pour les jeunes. Et un trafic en hausse de 19 % en juillet, tous publics confondus.
L’Ukraine, futur eldorado des « dark tourists » ?
Sur Tripadvisor, le site de recommandations et de réservations touristiques en ligne, l'activité la plus plébiscitée par les visiteurs à Paris est le Musée d'Orsay. A Rio de Janeiro, sans surprise, c'est le célèbre Pain de Sucre. A Kiev, c'est un peu différent. L'attraction préférée des étrangers est… la visite de Tchernobyl, à quelques encablures de la capitale ukrainienne. L'histoire mouvementée de l'ex-république soviétique lui a légué des attractions touristiques pour le moins atypiques. Jusqu'à l' agression, à grande échelle, de la Russie en février 2022 qui a gelé bon nombre d'activités touristiques, les tour-opérateurs locaux misaient sur ces vestiges du passé qui fascinent autant qu'ils dérangent. Livre d'histoire à ciel ouvert L'urbex, l'exploration des lieux abandonnés ou désaffectés, a particulièrement la cote auprès des touristes qui visitent l'Ukraine. En souscrivant à ces visites guidées, on pouvait ainsi déambuler dans les sous-sols de la capitale, voir des bunkers de l'ère soviétique et se frotter à l'ambiance apocalyptique de la zone de Tchernobyl , notamment dans le village de Pripyat avec sa grande roue qui ne tourne plus depuis la catastrophe nucléaire de 1986. Certains voyagistes proposaient aussi de visiter une ancienne base de missiles nucléaires . Après avoir découvert « le missile R-36M2 Governor le plus puissant, surnommé 'Satan' », vous auriez même eu le droit de vous « asseoir au panneau de commande et d'appuyer sur la combinaison de touches qui aurait déclenché un missile nucléaire ! ». Pour ceux qui n'en ont pas eu assez, les pros du tourisme ukrainien proposaient le shot ultime d'adrénaline : des stands de tir, avec des pistolets, des kalachnikovs ou autres fusils à pompe, et, encore plus loin dans la démesure, la possibilité de conduire soi-même un tank et de foncer avec dans des voitures.
Ce que le DSA change en pratique pour le grand public
Pas vraiment une révolution, mais des évolutions qui seront visibles assez rapidement par le grand public. C'est ce que nombre d'avocats et d'experts attendent du règlement européen sur les services numériques, ou Digital Service Act (DSA), qui entre en vigueur ce vendredi. Le texte oblige les grandes plateformes, comme Google, Facebook, X (ex-Twitter) ou TikTok, à agir davantage contre les contenus illicites, sous peine de lourdes amendes, avec un principe assez simple : ce qui est illégal dans la vie réelle doit l'être aussi sur Internet. « Les grandes plateformes vont sortir de l'irresponsabilité », appuie Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la Transition numérique. Certes, la directive ne pourra sans doute pas empêcher tous les suicides d'adolescents victimes de cyberharcèlement, ni supprimer toutes les vidéos problématiques qui circulent sur les réseaux sociaux, mais elle permettra sans doute d'agir plus rapidement et plus efficacement, estiment les juristes. Focus sur quelques exemples. Harcèlement, haine en ligne, etc. : vers plus de réactivité Comme avant, les plateformes ne sont ni juridiquement responsables des contenus qu'elles hébergent, ni tenues de les repérer au préalable. Mais l'Union européenne espère les pousser à installer un système efficace de contrôle. « Le DSA montre que personne n'est dupe. Les plateformes ne pourront plus dire : 'On n'y est pour rien' », résume Alan Walter, avocat associé du cabinet Walter Billet.
L’incroyable succès du compte épargne d’Apple
Apple continue de marquer des points dans les services financiers. La firme à la pomme vient d'annoncer que son compte épargne lancé en avril , en partenariat avec la banque d'affaires américaine Goldman Sachs, a déjà attiré pas moins de 10 milliards de dollars de dépôts. Ce compte baptisé « Savings » est accessible uniquement aux utilisateurs américains disposant de l'Apple Card, la carte bancaire du groupe lancée en 2019 avec Goldman Sachs. Les sommes générées par le programme de « cashback » Daily Cash, qui permet de récupérer jusqu'à 3 % des dépenses réalisées avec l'Apple Card, sont automatiquement reversées sur ce compte. Mais les clients peuvent aussi l'alimenter par des versements bancaires. Le succès de Savings s'explique aisément au regard de son généreux rendement : 4,15 %. Partenariat en difficulté « Sans frais, sans dépôt minimum et sans solde minimum requis, Savings offre aux utilisateurs un moyen facile d'économiser de l'argent au quotidien, et nous sommes ravis de constater l'excellent accueil des clients, qu'ils soient nouveaux ou existants », a déclaré Jennifer Bailey, vice-présidente d'Apple Pay et d'Apple Wallet, dans un communiqué. LIRE AUSSI : Comment Apple a réussi à s'imposer dans la finance Apple lance son service de paiement fractionné aux Etats-Unis Malgré ce succès, le partenariat d' Apple avec Goldman Sachs battrait sérieusement de l'aile. Selon le « Wall Street Journal » et « The Information », la banque serait même en discussion avec American Express pour qu'il reprenne sa place. L'alliance entre le géant de la tech californien et la firme de Wall Street n'a jamais été un long fleuve tranquille, raconte le site américain spécialiste de la tech. Entre Apple qui voulait tout révolutionner pour rendre ses clients heureux et Goldman Sachs qui souhaitait calmer ses ardeurs pour des raisons réglementaires et de rentabilité, la relation n'a jamais été simple, raconte « The Information ». Goldman Sachs perdant Le contrat concernant l'Apple Card a de plus été signé en 2019, au moment où Goldman Sachs voulait séduire les particuliers et les taux étaient bas. Le géant de Wall Street a ainsi accepté de ne pas percevoir de commission d'interchange - ce que la banque du commerçant paie pour accepter la carte. En outre, l'Apple Card n'impose ni frais annuels, ni frais annexes. Une source de profit pourtant importante pour les banques. En échange, Apple paie les sommes générées par le programme de « cashback » et verse un pourcentage à Goldman Sachs lorsqu'un consommateur achète un produit Apple en plusieurs fois. Mais la banque d'affaires semble sortir perdante de ce deal. En 2021 et 2022, les pertes se sont accumulées et l'activité ne devrait pas être rentable avant 2025. LIRE AUSSI : Goldman Sachs a traversé un trou d'air au deuxième trimestre Le contexte économique ayant radicalement changé en fin d'année dernière, la banque américaine a décidé de revoir à la baisse ses ambitions sur les particuliers pour se concentrer sur sa rentabilité. Son alliance avec Apple a néanmoins été prolongée jusqu'à la fin de la décennie, Goldman Sachs ayant même permis de lancer le programme de paiement fractionné Apple Pay Later en mars dernier. Il faudrait l'accord du géant de la tech pour que Goldman puisse sortir de ce partenariat. Or, Apple n'y a sans doute pas intérêt car, selon un spécialiste interrogé par « The Information », « aucune banque commerciale expérimentée dans le domaine des cartes de crédit n'offrira à Apple les mêmes conditions que Goldman ». Si toutefois le partenariat entre Apple et Goldman Sachs prenait fin, la firme à la pomme pourrait prendre davantage la main sur l'aspect purement financier, et rechercher un partenaire bancaire moins visible.
S&P Global Ratings abandonne les indicateurs ESG dans ses notes de crédit
Après BlackRock en mars dernier, S&P Global Ratings ferait-il aujourd'hui profil bas sur l'ESG ? Vendredi, l'agence de notation américaine a déclaré qu'elle ne publierait plus de nouveaux indicateurs ESG dans ses rapports de crédit et qu'elle renonçait à mettre à jour ceux qui existaient déjà. C'est en 2021 que le concurrent de Moody's a commencé à mettre en place cette pratique en recourant à une échelle alphanumérique pour les entités cotées en Bourse dans certains secteurs et classes d'actifs. Les notes allaient de 1 à 5 pour l'exposition à chaque élément du risque environnemental, social et de gouvernance (plus la note était élevée, et plus le risque était grand). Ces indicateurs avaient pour but d'illustrer et de résumer la pertinence des facteurs ESG pour l'analyse de la notation de crédit. L'impact de ces facteurs ESG était par ailleurs décrit plus longuement et faisait l'objet de paragraphes entiers dans les rapports de S&P Global Ratings. « Après un examen approfondi, nous avons déterminé que les paragraphes analytiques narratifs de nos rapports de notation sont les plus efficaces pour fournir des détails et de la transparence sur les facteurs ESG. Ces derniers resteront par conséquent partie intégrante de nos rapports de notation », a indiqué l'agence dans un communiqué. Autrement dit, elle continuera à écrire ces commentaires, mais enlèvera le chiffre. Risque de confusion Par ailleurs, S&P Global Ratings explique qu'une autre entité du groupe, à savoir S&P Global Sustainable One note, elle, le risque de durabilité d'une entreprise en tant que tel et non pas comme une circonstance venant aggraver ou atténuer le risque de crédit. Cette évaluation fait l'objet d'un score, qui va de 1 à 100. Parfois, les investisseurs ou les utilisateurs peu aguerris confondaient les deux notes. A titre d'exemple, l'impact des facteurs ESG dans l'analyse de crédit de Veolia est noté E-2, S-2, et G-2. La notation extra-financière du groupe est de 83 sur 100. Dans ce cas, plus la note est élevée, plus la performance extra-financière est bonne. LIRE AUSSI : S&P maintient la note de la France La perte du triple A renforce les inquiétudes sur la dette aux Etats-Unis Certains observateurs croient percevoir dans ce changement de pratique la main des Républicains qui bataillent depuis plus d'un an contre les initiatives ESG aux Etats-Unis et font pression sur les grands noms de la finance pour qu'ils les suivent dans cette voie. Certains procureurs généraux des Etats conservateurs avaient, d'ailleurs, ouvert l'année dernière une enquête sur l'utilisation de ces facteurs par S&P Global Ratings. L'agence de notation, elle, ne veut pas donner l'impression d'avoir cédé à la pression et soutient que sa décision vise à éviter toute confusion entre les différents types de notes.