HOSPITALITY LAB & PRACTICE FOR BRANDS

Blog2017-10-23T13:43:48+00:00

GDPR : L’hospitalité des marques fait loi en Europe.

GDPR : L’hospitalité des marques fait loi en Europe.

En imposant aux marques de privilégier l’intérêt de leurs clients dans la gestion des données qu’elles détiennent, l’Europe fait de l’hospitalité le vecteur principal de leur croissance.

1. AUJOURD’HUI, LA CROISSANCE DES MARQUES PASSE PAR LA QUALITÉ DE LEUR RELATION CLIENTS.

Dans un monde digital, « Les Marchés sont des Conversations ».

Dès 1999, Doc Searls et ses co-auteurs avaient mis cette idée au coeur de leur “Clue Train Manifesto” (Manifeste des Evidences) (1), démontrant alors avec brio comment le développement du “capital relationnel” de la marque pouvait devenir le principal moteur de la croissance des entreprises.

L’arrivée des sites internet dans la fin des années 1990 avait eu en effet le mérite de faire prendre conscience qu’il pouvait se nouer une relation directe entre l’entreprise et ses clients, sans passer par un distributeur ; et que ces nouveaux liens produisaient énormément de données qu’il était probablement intéressant d’exploiter : ainsi, pour développer plus loin l’idée du “Clue Train”, lorsqu’il s’agit de générer une croissance durable des ventes et des profits, les meilleurs atouts de la marque sont sa légitimité à susciter des échanges autour de son coeur de métier (Conversation), son intelligence à les analyser (Curation), sa capacité à apporter des réponses adaptées aux besoins exprimés (Customization), et finalement son empathie relationnelle, propre à mettre le client en résonance avec la marque (Communion). Autant d’atouts qui précèdent dorénavant la simple « qualité des produits » mis au catalogue, autrefois le principal fer de lance des entreprises.
Une vision depuis partagée par Interbrand(2), qui dans sa publication annuelle du classement de la valeur des marques insiste sur le fait que “la croissance est la conséquence d’une stratégie claire et d’expériences exceptionnelles délivrées au consommateur”.
Voici donc venu le temps pour les marques soucieuses de croissance durable de passer un nouveau contrat relationnel avec leurs consommateurs, où l’achat et la livraison du produit n’est plus la fin mais le début de la relation : un contrat qui couvre d’abord l’usage, et l’expérience qui l’accompagne. Un contrat qui est aussi l’occasion de proposer de nouveaux moments de consommation, de nouveaux services, qui sont autant de chiffre d’affaires supplémentaire pour les marques. Mais un contrat relationnel d’abord fondé sur le respect de l’intérêt du client, notamment en matière d’utilisation de ses données.

 

2. GDPR : UNE RÉGLEMENTATION POUR SAISIR DE NOUVELLES OPPORTUNITÉS DE CROISSANCE.

Selon une étude récente de la Commission Européenne(3), 72% des Européens s’inquiètent en effet de laisser trop de données personnelles aux entreprises, souvent à leur insu, et surtout de ne pas en recevoir de réelle contrepartie. D’ailleurs, la connaissance plus précise du client semble ne faciliter en rien la capacité de l’entreprise à mieux cibler ses offres : selon tous les indicateurs(4), le taux d’ouverture des mails diminue alors que les désabonnements (opt-out) augmentent, ce qui fragilise largement la rentabilité des investissements lourds consentis dans le CRM.
La Commission souligne également que le marché en ligne est constitué à 57% d’échanges avec des opérateurs américains, alors que seulement 4% des échanges se font au travers d’opérateurs pan-européens. Elle estime que si les 100 plus grosses entreprises Européennes faisaient un usage judicieux de leurs données clients, le PNB Européen pourrait s’octroyer 1,9% de progression supplémentaire d’ici 2020, soit plus de 200 Milliard d’Euros de gain potentiel.
C’est avant tout à cette opportunité de croissance que la GDPR s’attaque : permettre une meilleure utilisation des données pour les entreprises grâce à un consentement avéré des consommateurs, favoriser les échanges intra-européens au sein d’un univers mieux sécurisé. Loin d’être une contrainte, la GDPR est une chance de développement de nouvelles sources de revenus pour les marques européennes : elle conduit à un modèle de croissance durable rendu possible par une approche choisie et non plus subie de la consommation. Avec la GDPR, les marques doivent négocier avec chacun de leurs clients un contrat relationnel : elles doivent se mettre à l’écoute, comprendre les besoins, proposer leurs services, et définir les modalités de la relation ; le tout dans la transparence ( accès aux données, droit de modification) qui établit la confiance, l’attachement. Les marques deviennent alors attachantes dans le bon sens du terme, et c’est de cet attachement que nait la croissance durable.
C’est à ce nouveau modèle relationnel qu’appellait lui-même Doc Searls dans son “Clue Train Manifesto” : il lui avait même trouvé un nom, la VRM (Vendor Relationship Management). Une approche basée sur le consentement avéré du client vis à vis de ses fournisseurs (vendeurs) avec un postulat simple : “un consommateur libre a plus de valeur qu’un consommateur captif – pour lui-même, pour les marques et pour l’économie en général”.
Encore faut-il s’entendre sur la définition du consommateur “libre”. Searls le définit en cinq points :
1. Il entre en relation avec les marques de manière indépendante et sans contrainte.
2. Il est le point d’intégration de sa propre donnée (c’est lui seul qui peut relier sa donnée à sa personne).
3. Il a le contrôle de la donnée qu’il génère et collecte. Il décide de ce qu’il veut partager, à qui et comment.
4. Il définit son propre niveau d’engagement avec les marques.
5. Il est libre d’exprimer ses exigences et ses intentions en dehors du contrôle de toute entreprise.
C’est ce consommateur “libre” que la GDPR souhaite aujourd’hui promouvoir, afin d’en faire le vecteur de croissance de l’économie.

3. L’HOSPITALITE DES MARQUES, PRINCIPAL VECTEUR DE LEUR PROPRE CROISSANCE.

Accueillir un consommateur “libre” est sans doute une perspective qui effraie bon nombre de marques, tant elle ont été construites sur la notion d’un marketing manipulateur et insidieux, capable d’influencer jusqu’aux émotions pour enfermer les clients dans un tunnel de vente dont la seule issue est l’achat du produit. Avec la GDPR, ce n’est plus le produit qu’il va falloir vendre, c’est la marque qui doit apprendre à se faire acheter. Et pour cela, il va falloir qu’elle se montre hospitalière vis à vis de ses clients : bienveillante, humaine et proche.
Le produit devient simplement la porte d’entrée à la marque, celui qui va forger les impressions de la première rencontre, et donc le début (et non la fin) de l’histoire. Le produit n’est plus qu’un prétexte, c’est la marque qui devient le réel support de l’expérience pour le consommateur : c’est d’ailleurs à elle qu’il va naturellement s’adresser s’il a besoin d’assistance ou s’il a simplement des remarques à formuler. À la marque de se montrer engageante, accueillante, généreuse et humaine pour fidéliser le consommateur au-delà du premier produit, et pour entretenir une relation proche, intime, qui permettra de continuer à vendre sans qu’il soit besoin de déployer la coûteuse armada publicitaire du premier jour : avoir une stratégie à long terme d’entretien de la relation, plutôt que de s’épuiser dans des efforts permanents de recrutement.
Autant le “tunnel de vente” était indifférencié et anonyme, donc étranger à toute notion d’hospitalité, autant le “cycle de décision d’achat” est personnalisé et fait appel à la relation humaine : c’est de la capacité de la marque à accueillir que dépend la fidélisation du client, et encore plus, sa propension à devenir activement promoteur vis à vis de ses pairs. Pour le dire différemment, c’est du niveau d’hospitalité de la marque que va découler l’amplitude de la réalisation du cycle d’achat, et donc le montant de la valeur créée.
Autant le “tunnel de vente” s’envisageait dans un temps le plus court possible, avec l’espoir de limiter la durée d’exposition nécessaire pour déclencher l’achat afin de réduire les coûts, autant le “cycle de décision d’achat” s’inscrit dans la durée la plus longue possible afin de maximiser les revenus. En se plaçant dans une notion de permanence, on met forcément en exergue la qualité de l’hospitalité, seule capable de générer de la pérennité dans la relation.
Plus le consommateur progresse avec la marque, plus la marque fait preuve de « disponibilité » vis à vis des demandes du consommateur, plus se crée la confiance dans la relation, le consommateur récupérant de plus en plus de valeur d’usage en retour de sa relation avec la marque, la marque obtenant de plus en plus de “permissions” qui lui permettent d’aller encore plus loin dans son service du consommateur.
C’est bien là le cercle vertueux de l’hospitalité des marques : un marketing “on demand” (inbound marketing), un marketing de l’échange, de la confiance, de la permission, du partage de la valeur, où les clients sont aussi des hôtes ; un marketing qui se définit d’abord par rapport au client pour qu’il puisse adopter lui-même la marque, la faire sienne et en devenir à son tour le porte-parole…
Alors que la GDPR fait des marques le gibier de consommateurs devenus madrés, l’hospitalité est la meilleure réponse pour faire de ces mêmes marques les plus désirables des proies : avec bienveillance, humanité et intimité. Assurant ainsi la pérennité de leur croissance.

4. QUELLES APPROCHES POUR LES MARQUES FACE A LA GDPR ?

Ce serait peine perdue pour les marques que de se contenter de « mettre en conformité » leur bases de données tout en espérant garder les mêmes pratiques relationnelles. Car la GDPR est d’abord une invitation à renverser ses pratiques relationnelles pour faire montre d’hospitalité vis à vis de ses clients ; et c’est ce renversement d’attitude qui est lui même porteur de croissance pour les marques. Avec la GDPR, l’hospitalité ouvre pour les marques de nouvelles perspectives de croissance.
Une étude publiée en Mai dernier par le gouvernement Britannique4 s’était alarmée sur le fait que seulement 30% des grandes entreprises du pays avaient commencé à prendre les mesures nécessaires à la mise en conformité de leurs pratiques d’utilisation des données, alors que la transcription dans la loi Britannique vient d’être réalisée en ce mois d’Août, et qu’elle survivra au Brexit. Les autres pays feront-ils preuve de la même insouciance, par rapport à une échéance qui dans la plupart des pays européens, a été fixée à Mai 2018 ?
La GDPR transforme radicalement la manière dont les entreprises utilisent les données. Il va falloir arrêter d’acheter des listes d’adresses, et même se débarasser des listes qu’on aura pu acheter auparavant. Contacter un client exigera d’avoir les permissions nécessaires, sauf à s’exposer à des amendes prévues pour atteindre jusqu’à 4% du chiffre d’affaires.
Il n’y aura donc pas d’échappatoires.
Mais n’est-ce pas justement l’opportunité d’une prise de conscience salutaire dans le futur de la relation client ? Quelle marque aujourd’hui a encore besoin d’avoir accès à des millions de noms dont simplement un infime pourcentage montre un intérêt pour ses propositions ? Ne vaudrait-il pas mieux établir une véritable relation avec moins de clients mais qui ont un véritabe intérêt à avoir un dialogue, un échange, une conversation avec la marque ?
N’est-il pas temps, tout simplement, que les marques apprennent à devenir hospitalières vis à vis de leurs clients ?
Et si la GDPR n’était qu’un manifeste pour l’hospitalité des marques ? Une manière de sauver les marques traditionnelles à l’heure du digital ? La dernière opportunité à saisir avant liquidation ou reprise par les acteurs de la nouvelle économie ?
En développant leur hospitalité pour se mettre en conformité avec la GDPR, ce n’est pas tant l’amende que les marques vont éviter, c’est leur futur qu’elle vont assurer.
Aucune raison d’attendre. Embrassons la GDPR en développant l’hospitalité des marques (5).

 

 

(1) Le Cluetrain Manifesto (Manifeste des évidences) est un texte rédigé par Rick Levine, Christopher Locke, Doc Searls, et David Weinberger. Il est d’abord diffusé sur le web en 1999 comme un ensemble de quatre-vingt-quinze thèses, puis est publié sous forme de livre en 2000 avec les thèses prolongées de sept essais. https://www.amazon.com/Cluetrain-Manifesto-End-Business-Usual/dp/0738204315
(2) Etude 2016 Interbrand : http://interbrand.com/best-brands/best-global-brands/2016/
(3) Etude de la Commission Européenne : https://ec.europa.eu/commission/publications/why-we-need-digital-single-market_en
(4) Citée par Tanya Joseph dans le magazine Marketing Week (UK) du 7 Août 2017, New data laws are a chance to reset customer relationships : https://www.marketingweek.com/2017/08/07/tanya-joseph-data-law/
(5) Cf, “Manifeste pour l’Hospitalité des Marques”, Georges-Edouard DIAS, Edition Netexplo : https://www.amazon.fr/dp/2954667230/

Les voyageurs du Grand Paris Express auront accès à un réseau Wifi gratuit –

By |June 28th, 2023|Categories: Scoop.it|

L’opérateur de réseaux privés du groupe ADP a été sélectionné par la Société du Grand Paris pour déployer et exploiter le réseau Wifi et IoT sur l’ensemble des gares et rame du futur métro du Grand Paris Express. Un chantier pharaonique sur plus de 200 kilomètres de voies supplémentaires qui devrait s’étaler jusqu’en 2030. Seront concernées, les 65 gares et 170 rames de métro qui se trouveront sur les futures lignes 15, 16, 17 et 18 et le prolongement de la ligne 14 vers Orly. Actuellement, les réseaux du métro francilien et du RER ne disposent que d’une connexion 4G (depuis 2020) mais pas de réseau Wifi, hormis quelques gares comme Place d’Italie, Chaussée d’Antin ou bien encore Châtelet. Pour les usagers du Grand Paris Express, l’accès au réseau sera gratuit et servira de « socle à la vocation de désenclavement numérique des territoires traversés par le Grand Paris Express », a déclaré  Henri Tallon, directeur de la BU télécom de Hub One.

Alpine précise son plan pour devenir la pépite de Renault

By |June 26th, 2023|Categories: Scoop.it|

Alpine veut convaincre du sérieux de ses ambitions. La marque sportive du groupe Renault a expliqué, ce lundi matin dans un communiqué de presse, comment elle compte faire grimper son chiffre d'affaires jusqu'à 8 milliards d'euros en 2030. Le directeur général du constructeur, Luca de Meo, doit donner des précisions supplémentaires dans l'après-midi, lors d'une réunion analystes organisée dans les locaux de l'écurie Alpine de F1, à Enstone (Angleterre). Les objectifs financiers annoncés en novembre lors du plan « Révolution » sont confirmés. Alpine vise une croissance annuelle de son chiffre d'affaires de 40 % jusqu'en 2026, pour atteindre 2 milliards d'euros à cette date, avec des comptes à l'équilibre. A la fin de la décennie, la marge opérationnelle doit être supérieure à 10 %. Un cabriolet et la relève de l'A310 Pour y parvenir, la marque ne prévoit plus cinq, mais sept lancements de nouveaux modèles d'ici 2030. La première vague restera constituée par le « garage de rêve » : l'A290, la petite citadine sportive inspirée de la R5 électrique, ouvrira le bal l'an prochain. Suivront un Crossover GT de segment C, qui sera produit dans la manufacture historique de Dieppe, et la nouvelle A110, 100 % électrique elle aussi , qui sera dans les concessions « d'ici fin 2026 », précise le communiqué. Alpine annonce à cet horizon deux nouveaux modèles : « un cabriolet inédit basé sur l'A110 », et « la nouvelle A310, un coupé sport 4 places », qui s'inscrira dans la lignée du modèle vendu par la marque dans les années 1970. A cela s'ajouteront en 2027-2028 deux gros véhicules des segments D et E (certainement des SUV), taillés pour une expansion commerciale vers les Etats-Unis et l'Asie. Au total, « l'idée est de passer d'un segment de niche à une marque complète et globale », résume Laurent Rossi, le patron de la marque. LIRE AUSSI : Alpine dévoile la ligne de sa future citadine 100 % électrique Renault en quête d'investisseurs pour Alpine Sur le plan technique, la future A110, le cabriolet et l'A310 s'appuieront sur une nouvelle plateforme 100 % électrique et modulable, qui sera développée en interne. Longtemps étudiée, une collaboration avec la marque Lotus pour utiliser une de ses bases techniques a finalement été écartée. Développer une plateforme représente généralement une dépense qui se chiffre en centaines de millions d'euros. Le groupe promet qu'il « capitalisera sur les ressources internes de l'entreprise afin de réaliser des économies d'échelle ». De nouveaux investisseurs dans l'écurie Cette salve de lancements, associée à l'expansion géographique de la marque, nécessitera de gros investissements, que Renault ne va pas supporter seul. Le groupe a ainsi annoncé, ce lundi, l'arrivée de nouveaux partenaires dans l'écurie de Formule 1. Un trio de fonds, dont celui lancé par l'acteur américain Ryan Reynolds, va investir un total de 200 millions d'euros, ce qui leur octroiera 24 % du capital. Comme il l'a dit en novembre dernier, le constructeur recherche également un ou des investisseurs pour entrer au capital de la marque. La présentation des atouts d'Alpine aux analystes financiers rentre dans cet objectif. A ce stade, un renforcement des liens avec Geely représente la piste la plus probable.

Le mythe Patagonia mis à mal par des accusations de trafic et d’exploitation d’êtres humains

By |June 23rd, 2023|Categories: Scoop.it|

Cinquante ans tout juste après sa création, Patagonia s’est imposé – du moins en apparence – comme le symbole du retailer vertueux au sein d’une industrie qui l’est malheureusement beaucoup moins. La marque américaine – l’Argentine n’avait initialement rien à voir là-dedans – s’est toujours vanté d’être plus qu’un simple fabriquant de textile, notamment en affichant fièrement son affiliation à la Fair Labor Association, une ONG qui consiste à promouvoir le respect des lois internationales et nationales du travail – Yvon Chouinard, le fondateur de Patagonia en était le principal instigateur –. De son côté, le site web de l’entreprise sert autant d’outil éducatif sur la responsabilité environnementale et sociale – rempli d’informations sur la préservation des terres au Chili, l’étiquetage des produits à base d’OGM, l’approvisionnement responsable… – qu’une boutique en ligne. Une conception de ce que doit être une entreprise qui semble à des kilomètres de celle du célèbre économiste américain, et ardent défenseur du libéralisme, Milton Friedman, qui stipulait que : « la mission exclusive de l’entreprise est d’accroître les profits de ses actionnaires ». La RSE ? Très peu pour lui. Non. Patagonia s’était destiné à devenir cette grande maison aimée et respectée pour ses valeurs et son engagement auprès de ses consommateurs. L’année dernière, la marque a même été classée dans le groupe de tête des entreprises les plus réputées sur la base de critères tels que la qualité de ses produits, la confiance que lui accordent les consommateurs, la citoyenneté et l’éthique. Une autre prise de position forte qui a suscité beaucoup d’admiration à la rentrée 2022 : Yvon Chouinard décidait de faire don de son entreprise, valorisée à trois milliards de dollars, à la planète… Le sapin qui cache la forêt ?   Le début des ennuis En 2011 déjà, le mythe se fissurait. Une série d’audits internes avaient alors révélé de nombreux cas de trafic, d’exploitation et de maltraitance d’êtres humains sous-payés. Le rapport s’était focalisé, non pas sur les principaux fournisseurs de Patagonia – à savoir les usines qui assemblent ses produits –, qui avaient également été accusées de sévices similaires quatre ans auparavant, mais sur les factories qui transforment les matières premières pour produire les matériaux utilisés ensuite dans la fabrication des produits. Environ un quart de ces usines étaient basées à Taïwan et la majorité d’entre elles se retrouvaient dans le viseur de Cara Chacon, directrice de la RSE, et Thuy Nguyen, responsable de la supply chain, à l’origine de ces audits. Bien sûr, il peut paraître choquant qu’une entreprise aussi publiquement engagée en faveur de process de travail éthique puisse commettre de telles violations dans sa chaîne de production, la nouvelle est moins surprenante si l’on tient compte du mode de fonctionnement de l’industrie toute entière, composée d’un réseau de supply chain tentaculaires qui s’étendent à travers le monde entier. Au risque de se faire l’avocat du diable, le résultat de ces audits serait donc moins l’expression d’une certaine hypocrisie de Patagonia que de la grande difficulté à vérifier la bonne tenue de chaque étape du processus de production et de distribution pour une marque de cette envergure. Doug Freeman, directeur des opération Patagonia, avait même déclaré que personne dans l’entreprise «  ne pouvait imaginer cela au moment d’entamer l’audit. Très bien tout cela… mais aujourd’hui quelle excuse ?     Les polémiques s’enchainent… Selon un rapport publié récemment par FTM – Follow The Money – un collectif journalistique d’investigation, a découvert que l’entreprise fabrique ses vêtements dans les mêmes usines que certaines enseignes de fast fashion. Kevin Fernando, le directeur de l’usine Regal Image, située au Sri Lanka, qui produit également des vêtements pour Primark et d’autres enseignes du même acabit, a même déclaré à un journaliste de FTM venu visiter la factory qu’il n’y avait « aucune différence entre le fait de travailler pour l’un ou pour l’autre ». Patagonia a récemment autorisé Regal Image à devenir fournisseur officiel, rappelant au passage que la marque « ne travaille qu’avec des usines qui partagent ses idées et sa philosophie ». Patagonia collabore avec 61 usines au total, dont 12 sont situées dans des pays à bas salaires, notamment deux aux États-Unis, une au Portugal, et le reste dans des pays dits de « bas salaire », comme par exemple au Sri Lanka et au Vietnam. Toujours selon FTM, ses employés travaillent jusqu’à 17 heures par jour, bien au-delà de ce que le code de conduite de l’entreprise permet et de ce que la loi autorise, bien évidemment. La directrice du syndicat Stand Up Lanka, Ashila Niroshine Dandeniya, explique également que pour répondre à ses objectifs, une consommation croissante de drogue aurait été observée parmi les travailleurs « pour travailler plus vite » et « lutter contre la faim ».     … la coupe est pleine Un autre enseignement terrible de cette enquête concerne des conditions de travail particulièrement difficiles pour les ouvrières qui se déclarent être les victimes d’un harcèlement moral et sexuel constant : « Ils nous parlent comme si nous étions des animaux », révélait ainsi Priya qui travaille dans une autre usine contractée par la marque. « Le directeur est un homme terrible qui touche tout le monde d’une façon étrange et si vous répliquez  vous êtes accusée d’avoir un problème », ajoute-t-elle. Leur rémunération est également dans le viseur de FTM puisque selon les informations recueillies, seuls 40% de ses sous-traitants répondent aujourd’hui à l’objectif de Patagonia de verser d’ici 2025 un salaire de subsistance à toutes les personnes travaillant pour elle. Les employés de Regal Image affirment ainsi que le salaire de base avoisine tout juste 65€ par mois, bien moins que le minimum décent pour vivre au Sri Lanka qui serait de 260€ dans le pays. Sur ce point bien précis, la marque explique qu’elle n’a malheureusement « aucune autorité sur le salaire des travailleurs du textile, car elle n’est en aucun cas leur employeur », raison pour laquelle elle verse déjà des primes « de commerce équitable » pour compenser les salaires en place. En réponse à l’article, Patagonia a déclaré auprès de FTM : « Nous travaillons avec nos fournisseurs et des experts du travail pour concevoir et tester des stratégies qui permettront à l’usine de payer davantage ses travailleurs ». Avant la prochaine polémique ? Pas sûr que son image de marque  en sorte indemne.

« La technologie ne va pas remplacer l’humain », estime le patron de LinkedIn

By |June 23rd, 2023|Categories: Scoop.it|

En quoi LinkedIn est un bon poste d'observation du marché de l'emploi ? LinkedIn, c'est bien plus que cette simple application bleue sur votre téléphone portable ou ce site sur votre ordinateur. Car derrière cela, il y a une capacité à collecter des datas sur le marché de l'emploi de façon absolument massive et à ressortir de l'information grâce à ce que l'on appelle l'« economic graph ». Aujourd'hui, plus de 930 millions de personnes disposent d'un profil sur LinkedIn, 60 millions d'entreprises nous utilisent et il y a 15 millions d'emplois proposés. Chaque minute, ce sont neuf nouvelles connexions entre membres qui sont établies, huit nouveaux emplois qui sont attribués et chaque seconde cinq nouveaux membres créent un profil. Depuis notre poste d'observation, on voit les connexions qui s'établissent entre les personnes et les entreprises et les tendances qui se forment. Comment voyez-vous évoluer le marché du travail ? La première tendance qui a retenu mon attention et celle qui tourne autour du « great reshuffle », l'idée, pendant la pandémie, que dans le monde post-Covid toutes les cartes allaient être redistribuées sur le front du monde de l'emploi. Et effectivement, au début, le nombre de personnes qui aspiraient à changer d'emplois a augmenté de 100 % certains mois et dans certains secteurs. Mais maintenant, trois ans plus tard, nous sommes revenus à des niveaux similaires ou inférieurs à ceux d'avant la crise sanitaire. Le marché du travail connaît des cycles. Le plus fascinant à mes yeux est que les 12 % de propositions d'emplois [à distance] attirent 49 % des candidatures. Il y a quand même une explosion de l'envie de télétravailler ? Sur les 15 millions de propositions d'emplois, 2 % des offres étaient pour des emplois à distance avant le Covid-19. On est monté jusqu'à 21 % en avril 2022. Nous sommes maintenant retombés à 12 %. Mais le plus fascinant à mes yeux est que ce sont ces 12 % de propositions d'emplois qui attirent 49 % des candidatures. Il y a une énorme demande de télétravail de la part des salariés mais les entreprises commencent à mettre le pied sur le frein sur ce sujet. Cela veut dire que les entreprises ne sont pas à l'écoute des salariés ? Si, et de plus en plus. Ce n'est pas un hasard si, dans les propositions d'emplois, elles mettent de plus en plus en avant ce qui concerne leur culture d'entreprises ou leurs valeurs. Les consultations des offres d'emploi qui comportent des mots-clés ou des références à ces sujets ont connu une augmentation de près de 300 % de la part des postulants. Il faut apprendre à parler et à séduire les salariés de façon proactive. En particulier ceux de la génération Z qui sont très attentifs à ces questions. Ils veulent en savoir plus sur ceux pour qui ils envisagent de travailler. Quelles sont les positions de l'entreprise en question sur les sujets de diversité ou de climat…

Impôts : Facebook, Instagram… les nouvelles banques de données du fisc

By |June 23rd, 2023|Categories: Scoop.it|

La fin justifie-t-elle les moyens ? Pressentant que le développement des réseaux sociaux et des sites collaboratifs pouvait faciliter la tenue d'activités frauduleuses et que les informations postées par les utilisateurs pouvaient permettre d'identifier des incohérences déclaratives, la Direction générale des finances publiques (DGFIP) a obtenu l'autorisation de puiser certaines données pour débusquer les fraudeurs. Cette possibilité a été ouverte, pour 3 ans, à titre expérimental par la loi de Finances pour 2020. L'expérimentation a débuté en février 2021 et s'achèvera en février 2024. Parce qu'elle sous-tend l'accès à des informations potentiellement sensibles, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL), le Conseil d'Etat et le Conseil constitutionnel ont été amenés à se prononcer, conduisant à la mise en place de restrictions importantes. « A partir du moment où l'on collecte des données à caractère personnel, toute administration est soumise aux règles relatives à la protection des données, la loi informatique et libertés de 1978 et le RGPD, rappelle Marion de Gasquet, adjointe au chef du service des affaires régaliennes et des collectivités territoriales au sein de la CNIL. Par conséquent, la DGFIP ne peut pas collecter n'importe quelles données, pour n'importe quelles raisons et pour n'importe quelle durée », poursuit-elle. Détecter les activités occultes En l'occurrence, il a été demandé à la DGFIP de respecter des délais précis de conservation des données. Ainsi, l'article 154 de la loi de Finances pour 2020 qui encadre l'expérimentation dispose que les données sensibles - renseignant sur l'origine raciale, les convictions religieuses ou encore l'appartenance syndicale - et sans lien manifeste avec une infraction doivent être détruites au plus tard cinq jours ouvrés après leur collecte. En revanche, si les données peuvent aboutir à l'identification d'une fraude, les informations peuvent être conservées pour une période maximale d'un an, sauf si elles sont utilisées dans le cadre d'une procédure pénale, fiscale ou douanière. Le cas échéant, ces données peuvent être gardées jusqu'au terme de la procédure. En outre, l'Administration fiscale doit se concentrer sur la seule collecte d'informations pouvant laisser présager soit d'une activité économique occulte, soit d'une fausse domiciliation fiscale à l'étranger. Cette seconde piste de fraude n'a que peu été étudiée, assure Stéphane Créange, sous-directeur du contrôle fiscal à la DGFIP. « Pour l'instant, nous utilisons plutôt les outils classiques pour débusquer la fausse domiciliation à l'étranger. C'est-à-dire les droits de communication auprès de tiers qui peuvent nous indiquer si la personne doit être considérée comme résidente en France », explique-t-il. Paru en octobre 2022, le rapport d'information sur la fraude fiscale de la commission des finances du Sénat corrobore ces dires. En effet, il décrit essentiellement l'usage des réseaux sociaux par la DGFIP pour l'identification des activités professionnelles sans création d'entreprise au préalable. Et le résultat s'avère relativement mitigé.

Le futur TGV Paris-Berlin ne passera « probablement » pas par Strasbourg

By |June 23rd, 2023|Categories: Scoop.it|

C'est une désillusion pour Strasbourg et les élus locaux. Un « accord » a été trouvé entre la Deutsche Bahn et la SNCF sur le futur tracé de la LGV Paris-Berlin, qui ne devrait pas passer par la capitale alsacienne, a annoncé l'exploitant public allemand ce jeudi. « Pour une réalisation rapide de la nouvelle liaison directe Paris-Berlin , la SNCF et la Deutsche Bahn se sont mises d'accord pour étudier d'abord la connexion des lignes existantes Paris-Francfort et Francfort-Berlin », a déclaré un porte-parole de la Deutsche Bahn à l'AFP. En conséquence, le futur TGV roulera « probablement via Sarrebrück », une ville allemande située plus au nord, plutôt que par Strasbourg et Karlsruhe. La porte reste ouverte La Deutsche Bahn défend depuis le début le trajet par Sarrebrück, arguant du fait que le futur train de nuit, qui doit commencer à circuler en décembre 2023, « passerait par Strasbourg » . « Deux tiers des trains français longue distance » passent déjà la frontière par cette route, a insisté la compagnie ferroviaire. Aucune décision finale n'a toutefois été prise pour le moment, assure la Deutsche Bahn. LIRE AUSSI : Train : la Deutsche Bahn confie à l'espagnol Talgo une partie de sa flotte La SNCF en route pour un nouvel été record Sollicitée, la SNCF n'a pas souhaité faire de commentaires. Après une réunion mercredi avec le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou, la mairie de Strasbourg a d'ailleurs assuré jeudi dans un communiqué que restait « ouverte la possibilité d'une liaison Paris-Strasbourg-Berlin, dès lors que l'ensemble des parties prenantes […] parviennent à en définir les modalités de mise en oeuvre ». Dans la capitale alsacienne, la nouvelle passe mal. « Je ne peux pas imaginer qu'on passe outre l'accessibilité de la capitale européenne à Strasbourg », a réagi auprès de l'AFP la maire écologiste de la ville, Jeanne Barseghian. « J'ai vraiment le sentiment que c'est plus compliqué côté allemand, du côté de l'Etat fédéral et de la Deutsche Bahn. Je me refuse à croire que c'est plié », a-t-elle insisté. Mais cela nécessitera « une bonne coordination des deux Etats, des deux gouvernements, français et allemand, et évidemment aussi entre les deux opérateurs ferroviaires ».

Les taxis d’AutoFlight voleront lors des Jeux Olympiques 2024 –

By |June 22nd, 2023|Categories: Scoop.it|

Après Volocopter, c’est au tour d’AutoFlight de se lancer sur le marché des taxis volants. A l’occasion du salon du Bourget, la société a annoncé que des vols tests débuteront lors des JO sur le vertiport de Pointoise, exploité par le groupe Aéroports de Paris (ADP). Il s’agit de eVTOL, des véhicules à décollage et atterrissage verticaux électriques. La société d’origine chinoise, dont le centre de recherche se trouve en Allemagne, a signé un partenariat avec ADP pour entamer ses vols tests l’été prochain, sans passager. Pour Mark Robert Henning, directeur d’AutoFlight l’Europe, le marché des taxis volants sera « si important pour la mobilité aérienne avancée qu’il y a de la place pour dix bonnes compagnies ». Il appelle également tous les acteurs des eVTOL à « travailler ensemble ». Pour rappel, la société Volocopter, elle, est en partenariat avec ADP depuis 2021. Seule société de taxis volants ayant réussi à obtenir la certification pour le transport de passagers, elle transportera ses premiers clients en 2024.

La coopérative ferroviaire Railcoop pourrait bientôt déposer le bilan

By |June 22nd, 2023|Categories: Scoop.it|

Très attendue par les voyageurs, la future liaison Lyon-Bordeaux opérée par Railcoop ne verra peut être jamais le jour. En difficulté, la coopérative ferroviaire a annoncé à ses sociétaires faire face à un « besoin de trésorerie urgent » et un déficit de 4,3 millions d’euros sur l’année 2022. Comme le rapportent nos confrères de l’Echo Touristique, d’ici à l’été 2024, Railcoop estime ses besoins à 2,8 millions d’euros pour embaucher et former les personnels afin d’exploiter la ligne ferroviaire Bordeaux-Lyon qu’elle souhaite relancer. La coopérative indique également avoir un besoin urgent à hauteur de 500 000 euros dès cet été. > A lire aussi : RailCoop souhaite relier Bordeaux à Lyon en 2024 Pour y parvenir, elle espère inciter chaque sociétaire à remettre au pot, en reprenant des parts sociales. Elle les appelle aussi à recruter de nouveaux sociétaires et mise sur « un prêt de trésorerie, auprès de nouveaux partenaires financiers », sans plus de précision. Elle compte aussi « sur des prêts bancaires, garantis par les collectivités territoriales », sans indiquer lesquelles. Enfin, elle mise sur la vente de 100 000 bons d’achat d’une valeur de 30 euros entre le 4 juillet et le 30 septembre pour renflouer les caisses.  Pour rappel, en mars 2023, les sociétaires de Railcoop avaient voté la création de la ligne entre Lyon et Bordeaux, un axe abandonné par la SNCF depuis 2014. La coopérative avait alors estimée à 4,1 millions d’euros sa prochaine levée de fonds pour couvrir les investissements nécessaires. 

Airbus crée un métavers pour l’aménagement de ses cabines d’avions

By |June 22nd, 2023|Categories: Scoop.it|

Développé en interne, le métavers industriel créé par Airbus permet d’accompagner et de conseiller les compagnies aériennes dans leur choix d’aménagement cabine. Équipés d’un casque de réalité augmentée, qui ajoute une couche de virtuel sur le réel, les responsables de l’aménagement cabine des compagnies aériennes peuvent échanger avec les équipes d’Airbus, via des avatars. Les utilisateurs peuvent se déplacer au sein de l’appareil à échelle 1 et essayer les différentes options. Des premiers tests ont été effectués avec easyJet. Airbus prévoit de déployer son métavers à horizon 2024-2025 sur l’ensemble de sa gamme d’avions, notamment les appareils A320neo, et d’hélicoptères. En 2019, le constructeur aéronautique a signé un partenariat avec Microsoft autour du casque HoloLens 2 afin de l’utiliser sur plusieurs volets : conception, fabrication, vente, formation, maintenance, etc. Cette année-là, Airbus avait annoncé son partenariat avec Japan Airlines pour mettre en place un programme de formation immersive pour le personnel navigant et les techniciens de maintenance.

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