Meta doit restreindre l’utilisation des données personnelles pour la publicité ciblée
La Cour de justice de l'Union européenne a décidé que Meta doit limiter l’usage des données personnelles collectées via Facebook pour la publicité ciblée, invoquant le principe de minimisation des données inscrit dans le RGPD. Meta, la maison-mère de Facebook. DIDEM MENTE / ANADOLU / ANADOLU VIA AFP La Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) a statué vendredi 4 octobre 2024 que Meta doit limiter l’utilisation des données personnelles collectées via Facebook à des fins de publicité ciblée, se rangeant ainsi du côté du militant pour la vie privée Max Schrems. "Minimisation des données" Schrems, utilisateur de Facebook, avait déposé plainte en Autriche après avoir été ciblé par des publicités personnalisées basées sur ses données. La CJUE, basée à Luxembourg, a invoqué le principe de "minimisation des données", contenu dans le Règlement général sur la protection des données (RGPD), pour interdire à Meta d’agréger et d’analyser toutes les données personnelles sans distinction ni limite temporelle. "Le RGPD s'oppose à l’utilisation sans limitation dans le temps des données personnelles pour des publicités ciblées", a précisé l'arrêt de la CJUE. D'autres entreprises de publicité en ligne sont concernées En réponse à cette décision, Meta a affirmé avoir consacré plus de 5 milliards d'euros à la protection des données et à l’amélioration des outils permettant aux utilisateurs de gérer leurs informations. "Tous les utilisateurs de Facebook peuvent contrôler l'utilisation de leurs données via différents outils", a déclaré un porte-parole de Meta. Pour Katharina Raabe-Stuppnig, l'avocate de Schrems, cette décision est une victoire majeure. "Seule une petite portion des données de Meta pourra désormais être utilisée à des fins publicitaires, même avec consentement", a-t-elle déclaré. Cette décision s’appliquera également à d'autres entreprises de publicité en ligne qui ne respectent pas des pratiques strictes en matière de suppression des données.
Vie privée, IA : ces risques qui émergent avec les lunettes Ray-Ban de Meta
Avec Meta, il est désormais possible de demander de plus en plus d'actions à ses lunettes Ray-Ban, comme filmer ce que l'on voit, prendre une photo ou scanner un QR Code. Des avancées permises par l'intégration toujours plus poussée de Meta AI, l'intelligence artificielle maison. Mais des avancées aussi qui se doublent d'inquiétudes grandissantes sur la protection de la vie privée. Aux Etats-Unis et au Canada, les Ray-Ban de Meta peuvent répondre aux questions posées par son propriétaire, car elles filment passivement leur environnement. Elles envoient ensuite ce flux vidéo à l'intelligence artificielle multimodale (capable de traiter plusieurs types de données : texte, image, audio, vidéo) de la société. Vous pouvez par exemple leur demander quelle tenue porter en regardant votre penderie. Après avoir scanné votre garde-robe et interrogé Meta IA, les Ray-Ban vous suggéreront une tenue. Cette fonctionnalité n'est pas possible toutefois dans l'Union européenne, car Meta pourrait, dans l'état actuel de son IA, ne pas respecter les lois en vigueur (RGPD et AI Act ). 100 millions d'images Seulement, que fait Meta des images captées ? Interrogée par le site américain TechCrunch, l'entreprise a confirmé que « dans les endroits où l'IA multimodale est disponible (aux Etats-Unis et au Canada), les images et vidéos partagées avec Meta AI peuvent être utilisées pour l'améliorer, conformément à [sa] politique de confidentialité ». Dans ses conditions d'utilisation, Meta indique également stocker toutes les transcriptions des conversations vocales pour former ses futurs modèles d'IA. LIRE AUSSI : Une journée avec les lunettes connectées de Meta Avec Llama3, Meta intègre l'IA dans toutes ses applis Meta se sert donc des photos, vidéos et conversations pour entraîner ses modèles d'IA . Une véritable manne. « Depuis leur lancement [en 2023], plus de 100 millions de photos et vidéos ont été prises avec les lunettes Ray-Ban Meta », explique l'entreprise de Menlo Park. Problème : ces contenus (l'intérieur de sa maison, le visage de membres de sa famille ou d'inconnus), peuvent servir à entraîner l'algorithme. Un précédent chez Facebook Il est déjà connu que Meta améliore ses modèles d'IA avec tout ce que diffusent publiquement les utilisateurs américains sur Instagram et Facebook. Mais comme le pointe TechCrunch, Meta a aussi élargi sa définition de « données accessibles au public » à tout ce que les gens regardent à travers leurs lunettes. Des personnes croisées dans la rue qui n'ont pas donné leur consentement peuvent ainsi se retrouver photographiées. Et ces photos, envoyées à l'IA de Meta. LIRE AUSSI : Accord avec Meta, nouveau siège parisien… EssilorLuxottica voit grand ENQUETE - De Hollywood à Zuckerberg : comment Ray-Ban prépare les lunettes du futur Les nouvelles capacités de ces Ray-Ban connectées remettent aussi sur la table le risque de la reconnaissance faciale. Sur ce dossier, la maison mère de Facebook a dû verser 1,4 milliard de dollars au Texas en juillet pour avoir permis aux utilisateurs de Facebook d'identifier des amis dans des photos publiées en ligne entre 2011 et 2021. Cette possibilité ne figure bien évidemment pas dans le catalogue des fonctionnalités des lunettes de Meta… mais il est possible de l'ajouter. Reconnaissance faciale Deux étudiants de Harvard en ont récemment fait la démonstration. Dans un document Google partagé en ligne, AnhPhu Nguyen et Caine Ardayfio expliquent, en deux pages, comment avec « I-XRAY », ils peuvent identifier n'importe qui - à condition que cette personne ait une identité en ligne. Nom, prénom, adresse, numéro de téléphone et de Sécurité sociale, métier, publications… En croisant plusieurs bases de données (Pimeyes pour le visage, FastPeopleSearch pour les coordonnées, etc.), il est possible de dresser une fiche d'identité de quelqu'un à son insu. « La plupart des gens ne réalisent pas qu'avec un simple nom, il est souvent possible d'identifier l'adresse de domicile, le numéro de téléphone et les noms des proches d'une personne », pointent les deux étudiants. LIRE AUSSI : INTERVIEW - « Dans l'intelligence artificielle, il n'y aura pas la victoire d'une entreprise sur une autre », dit Yann LeCun « Grâce à nos lunettes, nous avons pu identifier des dizaines de personnes, dont des étudiants de Harvard, sans qu'ils ne le sachent jamais », a déclaré Caine Ardayfio à « Forbes ». Comme ils le soulignent, ce genre d'espionnage est déjà possible avec une caméra discrète ou un smartphone. Mais il est rendu beaucoup plus subtile s'il s'étend, un jour, à tous les porteurs de lunettes. La démarche des deux étudiants vise à sensibiliser l'opinion quant aux nouveaux risques de ces montures dopées à l'IA alors que des géants comme Meta, Snap et Huawei poussent les feux dans ce secteur en plein second souffle. De quoi rappeler le climat de méfiance qui avait aussitôt émergé en 2012 à l'apparition des Google Glass, qui n'ont jamais réellement percé.
Fin des années fastes pour le secteur des paiements
La parenthèse enchantée est terminée. Après des années fastes, alimentées notamment par l'essor de l'e-commerce au cours de la pandémie, le marché du paiement se stabilise, et voit la croissance de son chiffre d'affaires diminuer de près de moitié. Le taux de croissance annuel composé du secteur est ainsi estimé à 5 % jusqu'en 2028. Un chiffre nettement inférieur aux 9 % enregistrés au cours des cinq dernières années, souligne le Boston Consulting Group (BCG), dans son rapport annuel sur les tendances du secteur des paiements. En cause : une nouvelle étape de maturité du secteur et un changement de comportement des investisseurs. « Le secteur du paiement est passé d'une période de croissance quasi mécanique, portée notamment par la consommation, la transition vers le e-commerce et l'adoption accrue des paiements digitaux, à un environnement de croissance où il faut être beaucoup plus attentif », analyse Albane de Vauplane, partner au BCG et co-autrice du rapport. Ce tassement structurel affecte la plupart des géographies, mais les économies développées sont les plus touchées. Des paiements électroniques largement répandus La digitalisation des paiements, autrefois moteur de croissance, y est déjà largement entamée. Les revenus sont aussi sous pression, alors que les paiements par carte - plus chers - diminuent à la faveur de l'essor des paiements de compte à compte. En Europe et en Amérique du Nord, la croissance devrait ainsi atteindre 3 % seulement sur les cinq prochaines années. En France, les revenus totaux associés aux paiements devraient s'établir à 35 milliards de dollars (32 milliards d'euros) en 2028, contre 32 milliards pour l'année 2023 (29 milliards d'euros), avec une croissance induite de 2 % par an, contre 9 % sur la période précédente. LIRE AUSSI : EN CHIFFRES - Inexorable, la croissance des paiements digitaux se poursuit dans le monde entier Le paiement instantané, une menace pour la carte bancaire ? A l'inverse, les régions émergentes, comme l'Amérique latine, le Moyen-Orient et l'Afrique, devraient connaître des taux de croissance annuels de 9 % et 7 %, à la faveur notamment de la digitalisation des paiements. Les revenus du secteur devraient donc, au global, continuer de croître pour atteindre 2.300 milliards de dollars (2.110 milliards d'euros) en 2028, contre 1.800 milliards actuellement. En parallèle, les investisseurs ont, eux aussi, modifié leurs habitudes. Si pendant la pandémie les valeurs des entreprises du paiement suivaient largement celles de la tech, les investisseurs ont depuis pris conscience de la spécificité du marché du paiement. Pression des investisseurs « Les paiements ; ce sont aussi des services financiers, qui sont régulés, fragmentés, avec des spécificités locales », avance Albane de Vauplane. Résultat : les investisseurs sont devenus plus exigeants, sur les stratégies adoptées par les groupes notamment. Au global, 33 % ont désormais un profil orienté « valeur » et sont en quête de dividendes, de rachats et de retours sur investissements.
Grande distribution : les gagnants et les perdants des futures hausses d’impôts
Aucun chef d'entreprise n'a envie de payer plus d'impôts sur les sociétés. Les distributeurs pas plus que les autres. Mais ceux-ci s'estiment de surcroît discriminés par le projet de loi de finances élaboré par le gouvernement Barnier. « Le critère qui détermine le seuil à partir duquel se déclenche la hausse de l'impôt sur les sociétés, à savoir le chiffre d'affaires, pénalise les groupes de distribution », argumente Layla Rahhou, la déléguée générale de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD). Les seuils sont fixés à un milliard de chiffre d'affaires pour le passage d'un taux de 25 % à 30 %, soit une hausse de 20 %, et à 3 milliards pour l'augmentation du taux jusqu'à 35 % du résultat, soit une élévation de 40 %. 67 % de prélèvements « Les distributeurs sont par définition des entreprises qui réalisent de gros volumes de chiffre d'affaires, mais qui n'en tirent que de faibles marges nettes, comprises entre 1 % et 2 % », poursuit la représentante des Carrefour et autres Auchan. Les dirigeants restent discrets pour le moment. Difficile de donner l'impression de ne pas vouloir participer à ce qui s'apparente à un mouvement de redressement national. Ils n'en pensent pas moins. LIRE AUSSI : « Les distributeurs n'acceptent plus les caricatures qui sont faites d'eux » Les champions des grandes surfaces rechignent d'autant plus à l'augmentation de leurs impôts qu'ils en paient déjà beaucoup. Selon les calculs de leur syndicat professionnel, le montant des prélèvements obligatoires acquittés par les distributeurs représente 67 % de leur résultat d'exploitation, contre 44 % pour les autres industries. Les supermarchés acquittent par exemple la taxe sur les surfaces commerciales (Tascom) ou une taxe sur les enseignes lumineuses. Autant d'impôts déconnectés d'une quelconque activité économique. Ni la FCD ni les groupes concernés n'ont achevé leurs calculs sur l'impact précis de la hausse demandée, mais « cela se chiffre en centaines de millions d'euros », estime Layla Rahhou. Un dirigeant parle de dizaines de millions d'euros pour sa seule entreprise, « autant d'argent qui ne sera pas investi dans la baisse des prix ou la décarbonation », peste-t-il. Passages en franchise Auchan et Casino étant déficitaires en 2023 , ils risquent de l'être encore en 2024 et d'échapper donc à tout impôt sur les sociétés. Dans l'alimentaire Carrefour est le premier concerné, mais dans d'autres secteurs, les Decathlon et autres Leroy Merlin ne seront pas épargnés. La colère est d'autant plus vive chez Carrefour que la hausse de l'impôt sur les sociétés accentue les distorsions de concurrence entre eux et les commerçants indépendants comme Leclerc, Intermarché ou U. C'est à croire que tout est fait pour favoriser les réseaux d'indépendants Actionnaire d'un groupe intégré Ces derniers, organisés en coopératives, ne consolident pas les résultats de leurs magasins. Ils demeurent donc au-dessous des seuils du milliard ou des 3 milliards d'euros de chiffre d'affaires. L'Etat n'augmente pas les impôts des adhérents Leclerc et Intermarché, pourtant millionnaires pour beaucoup. « C'est à croire que tout est fait pour favoriser les réseaux d'indépendants », s'écrie l'actionnaire d'un groupe intégré. Il ajoute avec malice : « Cela va devenir difficile de reprocher à une enseigne de passer ses magasins en location-gérance ou en franchise. » Carrefour, mais aussi Auchan ou Kingfisher, la maison mère de Castorama, ont en effet tous mis au point des programmes de passage de points de vente en difficulté en franchise, via la location-gérance dans un premier temps. Les syndicats de salariés sont vent debout contre ces mutations, considérant que les employés perdent les avantages sociaux des grands groupes. Des groupes auxquels on demande d'être à la fois mieux-disants socialement et mieux-disants fiscalement.
Where Have All the Chief Metaverse Officers Gone?
LAST SPRING, AT an event in New York City, Robert Triefus, then Gucci’s CEO of Vault—the brand’s virtual marketplace—argued the recent deflation in hype around the metaverse was just a brief hiccup. “I see it more as a correction,” he told the crowd. “We’re now at a much more sensible place, where you’ve got individuals [and] companies … who are very serious about what they’re doing.” When asked how buying real estate in The Sandbox aligned with Gucci’s broader goals as a brand, he responded with quasi-mystical language: “The metaverse is an opportunity to embrace the digital self.” The following month, Triefus left Gucci “abruptly,” according to Vogue Business. He was off “to pursue other opportunities,” the brand said at the time. A month later, Vogue Business revealed that Triefus was to be the new Stone Island CEO. Immediately there was speculation on whether Stone Island would enter the metaverse. So far it has not. 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Three quarters of CEOs surveyed by Russell Reynolds in 2022 said they were hiring dedicated talent to lead in the space, or expanding current roles to cover it. FEATURED VIDEO Bobbi Althoff's Success Is No Accident While the actual titles varied, their main role seemed to involve helping their respective brands devise new strategies with then-buzzy technologies such as NFTs and crypto. However, the fact that there wasn’t much consensus around the definition of the metaverse only made for further inconsistency between job descriptions and what exactly these roles were meant to do. Boom and Bust This all started, of course, in October 2021, when Facebook changed its name to Meta, signaling its new focus on the metaverse. CEO Mark Zuckerberg painted a picture of a vast and hugely profitable virtual frontier, where future generations would work, play, hang out, date, and (crucially) shop. Reality Labs, the company’s virtual reality (VR) division, backed up that belief with cold hard cash, spending $13.7 billion in 2022 alone—a figure higher than the GDP of Mongolia. Brands leapt at the opportunity to sell a whole new category of virtual goods and experiences, tantalized by the notion that consumers were lining up to attend VR concerts and buy NFT sneakers. “Many brands were quick to experiment—there was a sense of a land grab,” says Matthew Ball, a tech investor and the author of The Metaverse. “They didn't want to be last, and they were excited to try and be first … They also saw the opportunity to do something that is actually very unusual for a brand, which is to be part of a social experience.” MOST POPULAR GEAR High-End Fashion Dupes Are Soaring Where Knock-Offs Never Could BY AMY FRANCOMBE GEAR The Best Sunscreens for Every Body BY KRISTIN CANNING GEAR The World's First Commercial Space Station Looks Like a Luxury Hotel Inside BY CARLTON REID GEAR On’s Spray-On Shoes Promise More Bounces for Less Ounces BY BOONE ASHWORTH ADVERTISEMENT Luxury brands were particularly keen, having been slow on the uptake with the early days of ecommerce. It also felt like the perfect overlap, as the twin Web3 ethos of exclusivity and authenticity meshed nicely with their industry’s allure. And, for a moment, it seemed to be working. Gucci, the first luxury brand to purchase digital real estate in the Sandbox, famously sold a virtual version of its Dionysus handbag on Roblox for about $4,100—$800 more than the price of its physical counterpart. Jeweler Tiffany & Co launched virtual necklaces modeled after the CryptoPunks NFT series (“NFTiffs”), which initially sold for around $50,000 apiece, earning the company more than $12 million. And Burberry launched a two-pronged attack, offering digital branded skins on Minecraft and a capsule collection inspired by the game in real life, netting an estimated £5.2 million ($6.8 million) return on investment in advertising. Law firms even started setting up in the space—no doubt sparked by Hermès suing an NFT creator for selling 100 “MetaBirkin” NFTs based on the brand's famous Birkin bag. Reflecting this wave of excitement, McKinsey published a report in April 2022 estimating that the metaverse would be valued at $5 trillion by 2030. Then, as quickly as it had materialized, the excitement dissipated. Like Dorothy peering behind the curtain and finding the Wizard of Oz to be no more than a diminutive man pulling levers, the world seemed to have looked into the metaverse and found … not much at all. Horizon Worlds—Meta’s flagship VR platform—was a virtual ghost town populated by legless virtual avatars. In late 2022, data aggregator DappRadar found that Decentraland—a virtual “sandbox” where users can buy and sell virtual real estate—had just 38 active users over a single 24-hour period. Let’s say that again: Just 38. The company’s market cap at the time was around $1.3 billion. It was around that time that Meta—along with most other big players in Silicon Valley—pivoted much of its capital and PR muscle to AI in a panic, following the surprise release of ChatGPT in November 2022. Brands that not so long ago had thrown themselves wholeheartedly into the metaverse soon began to follow suit. MOST POPULAR GEAR High-End Fashion Dupes Are Soaring Where Knock-Offs Never Could BY AMY FRANCOMBE GEAR The Best Sunscreens for Every Body BY KRISTIN CANNING GEAR The World's First Commercial Space Station Looks Like a Luxury Hotel Inside BY CARLTON REID GEAR On’s Spray-On Shoes Promise More Bounces for Less Ounces BY BOONE ASHWORTH ADVERTISEMENT It would be surprising if it wasn’t all so incredibly familiar. Back in 2007, Second Life, an open-world online game in which users interact as pseudonymous avatars, was experiencing a period of explosive growth, grabbing the attention of companies who were keen to capitalize on it. With very little understanding of the platform, or knowledge of the users within it, companies including IBM, Cisco and Microsoft spent huge amounts on Second Life “islands” to have a presence in this bright new world. But by 2010, brands were already backing out, calling it a “costly mistake.” Second Life founder Philip Rosedale says companies falsely believed that these virtual worlds would attract a representative sample of their target audiences, when current open-world online games like Fortnite and Roblox are being played overwhelmingly by kids. "You don't know if you can sell things to the people that are in a certain virtual world unless you can presume that they're a cross-section of regular people," Rosedale says. “You need normal people that you're selling stuff to, and that is what has absolutely, 100 percent not happened in Second Life or Horizon Worlds or VR Chat, or any of the other platforms.” Ball adds that the speed at which brands wanted to act, without a real plan or understanding of the space, created issues for its longevity: “There was definitely a lot of, ‘We need to do this because everyone's doing it,’ and ‘We need to do this because shareholders expect us to be doing it.’ There were many that overestimated the relevance of their brand in these 3D spaces.” A Pivot to AI Now, many of the chief metaverse officers, who had been so quickly installed, scrambled to reinvent themselves—or otherwise found themselves out of a job entirely. Coca-Cola’s Pratik Thakar swiftly pivoted from spearheading the brand’s metaverse content to becoming the company’s global generative AI lead in August 2023. Around the same time, Michael White, who was tasked to lead Disney’s metaverse efforts in 2022, left after the brand's dedicated metaverse division was closed down; the company announced it was launching a new AI “task force” just days later. Then, in the wake of Triefus’ departure from Gucci, the brand promoted a collaboration with Christie’s on its first generative AI project. MOST POPULAR GEAR High-End Fashion Dupes Are Soaring Where Knock-Offs Never Could BY AMY FRANCOMBE GEAR The Best Sunscreens for Every Body BY KRISTIN CANNING GEAR The World's First Commercial Space Station Looks Like a Luxury Hotel Inside BY CARLTON REID GEAR On’s Spray-On Shoes Promise More Bounces for Less Ounces BY BOONE ASHWORTH ADVERTISEMENT In case any further proof was needed that the shift from the metaverse to AI was complete, in the last quarter of 2022, Bloomberg transcript data recorded just two mentions of the metaverse in earnings calls at S&P 500 businesses. In the first quarter of 2023, AI had racked up 1,073. According to Cathy Hackl, formerly the chief metaverse officer for a consulting firm called Journey, the broad-scale marketing shift from virtual brand experiences to AI was both a savvy business decision and just another example of technological bandwagon-jumping. Today, Hackl reflects on the metaverse land grab as a phenomenon that quickly escalated out of control. “There was this rush among PR teams to get anything 'metaverse' out there,” she says. “I think we'll look back at it as a really interesting moment in time, but maybe we all got ahead of our skis a little bit." Don’t Mention the “M” Word Even Hackl, who was given the nickname “Godmother of the Metaverse,” has been distancing herself from the concept, founding “a spatial computing and AI solutions company” earlier this year, with any mention of metaverse notable in its absence. The metaverse-focused initiatives that once seemed to be a part of every launch are also suspiciously quiet. Bulgari, which launched an NFT jewelry collection on Polygon’s blockchain in 2022, confirmed to WIRED that it has no plans for any further collections in the future. UNXD, a “curated NFT marketplace,” with partners including Dolce & Gabbana, Jacob & Co., and Valentino, is still advertising a competition for Metaverse Fashion Week 2023, along with a number of “to be announced” collections that had been confirmed for launch in 2022. The buzz on collections that were initially successful has all but died too—Tiffany NFTiffs now sell for around $2,300 on NFT marketplace OpenSea, a drop of more than 95 percent from peak selling prices, while the activity on Gucci’s “Superplastic” NFT series on OpenSea shows a staggering drop in sales interest from around September 2022, and now—virtually nothing. Why this has happened is up for debate. From the lack of an audience, to the clunky, uncomfortable, and prohibitively expensive VR hardware, or the lack of interoperability, the promise of the metaverse from 2021 simply isn’t holding true in 2024. And Zuckerberg knows it: He mentioned the word just three times in his hour-long keynote address at his company’s developer conference, Meta Connect—despite the fact it’s his company’s namesake. MOST POPULAR GEAR High-End Fashion Dupes Are Soaring Where Knock-Offs Never Could BY AMY FRANCOMBE GEAR The Best Sunscreens for Every Body BY KRISTIN CANNING GEAR The World's First Commercial Space Station Looks Like a Luxury Hotel Inside BY CARLTON REID GEAR On’s Spray-On Shoes Promise More Bounces for Less Ounces BY BOONE ASHWORTH ADVERTISEMENT Not everyone has given up on the idea, though. A quick scan of LinkedIn shows chief metaverse officers are, amazingly, still in place at some companies, though those job roles are now usually lumped in with any number of emerging digital innovations. Nelly Mensah at LVMH is one of them, with references to her job title subtly shifting to “VP of Digital Innovation” as interest in the metaverse wanes. In keeping with the trends of the industry, the most recent digital experience from the company leaned heavily on Generative AI, with no mention of the “m” word to be seen anywhere. This fall from grace was anticipated by Matthew Ball in a footnote at the end of his book, predicting that by the time the underlying concept finally arrives, we’ll call it by a different name. And right on cue, augmented reality arrived to pick up where the metaverse left off. Repositioning a Concept With the VR-focused metaverse clearly not clicking with the mainstream, many tech brands have begun to lean into AR in the hope that sticks. So far, it's looking promising. Meta unveiled its Smart Glasses in partnership with Ray-Ban last year, and it teased the first real prototype of its “true augmented reality glasses” at Meta Connect; Apple has made much of the Vision Pro's ability to let the user toggle between pass-through AR and VR; Snap just released the latest iteration of its AI Spectacles in September, exclusively to AR Lens developers; and we're all waiting to see the final version of Google's new AR glasses it couldn't help but tease back in May. Meanwhile, “phygital” has cropped up as a new marketing buzzword, referring to a supposedly growing demand among consumers to blend physical and online experiences. So, with perhaps almost depressing inevitability, another LinkedIn search shows this phrase now increasingly appearing in job titles where once the M-word loomed large. According to Shara Senderoff, founder of virtual design studio Futureverse, the tech world’s pivot to AR is an attempt to backpedal to a form of virtual experience that will be more palatable to the average consumer. “We skipped a step,” she says. “We went from nothing to 6-lb [VR] headsets. That’s never going to be comfortable, literally and figuratively. Now you’re seeing Snapchat and Meta lighten the load to onboard people into an experience that’s more accessible.” Perhaps finally realizing that, like the poor folks in Decentraland (and possibly Apple's Vision Pro team), no one wants to live inside a computer, Zuckerberg seems to have performed a kind of marketing sleight-of-hand, repositioning the metaverse from a fully immersive, virtual experience to one that can be accessed through the company’s AR-powered smart glasses. An experience which he hopes that, unlike VR, will be a mainstream hit. The company’s advances in AR, he said during the Meta Connect Keynote, “are getting closer to achieving the dream of Reality Labs … This is where we are going.” Then again, he’s invested far too much to be able to afford saying anything else.
Doliprane : à Lisieux, le gouvernement tente de déminer la vente à un fonds américain
Le gouvernement tente de déminer la cession du Doliprane. Face au tir de barrage que suscite dans le monde politique la cession au fonds américain CD&R d'Opella, la filiale de santé grand public de Sanofi, Bercy s'active à obtenir des assurances de préservation des usines et des emplois français. La piste envisagée est d'assortir la cession d'un accord tripartite entre l'Etat, Sanofi et l'acquéreur américain. « Les engagements que nous demandons, non seulement seront extrêmement précis, mais ils seront assortis de garanties, ils seront assortis de sanctions », a déclaré ce lundi le ministre de l'Economie, Antoine Armand, en visite à Lisieux (Calvados), dans la plus grosse des deux usines fabriquant le Doliprane. Accompagné du ministre de l'Industrie, Marc Ferracci, Antoine Armand y a rencontré les salariés et syndicats d'Opella. Ils ont été accueillis par le président de Sanofi, Frédéric Oudéa, lui aussi parti en campagne pour désamorcer la polémique du passage du célèbre comprimé sous pavillon américain. L'Elysée appuie l'opération de déminage. « On s'est beaucoup battus pour que le [principe actif du, NDLR] Doliprane soit de nouveau produit en France […], c'est un acquis […] et on va continuer. Il faut distinguer l'activité en France et la propriété capitalistique. Le gouvernement a les instruments pour que la France soit protégée », a déclaré Emmanuel Macron, lundi, lors de sa visite du Mondial de l'auto. Marche arrière ou pas Sanofi a annoncé vendredi choisir l'américain CD&R plutôt que le consortium mené par le fonds français PAI pour céder les 50 % de contrôle d'Opella. Mais l'entrée en négociations exclusives n'est pas encore signée. Juridiquement, le géant pharmaceutique français pourrait encore faire marche arrière, ce que le gouvernement ne lui demandera pas : soucieux de ne pas faire fuir les investisseurs américains à l'heure où il cherche à réindustrialiser la France, il souligne sa neutralité dans le dossier. S'il ne recule pas, l'acquéreur étant non européen, la procédure de contrôle des investissements étrangers en France (IEF) s'appliquera. Cette dernière n'a pas commencé, mais « nous échangeons depuis des semaines avec les parties », assure Bercy. La procédure IEF lui permet de demander des garanties. Mais il veut la doubler d'un accord spécifique, propre au dossier Opella, signé par l'Etat, Sanofi et CD&R. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Opella va devoir grossir ou se faire manger DECRYPTAGE - 115 marques de Sanofi doivent rejoindre le giron de CD&R « L'objectif est d'y intégrer des engagements de quatre ordres. Le maintien en France de la gouvernance (siège et centres de décisions), de l'empreinte industrielle (usines et investissement en recherche), et la poursuite de l'approvisionnement du marché français pour quatre molécules produites ou distribuées par Opella en France et qui appartiennent à la liste des médicaments essentiels publiée par le ministère de la Santé en juin 2023 », explique-t-on dans l'entourage du ministre de l'Economie. Quatrième et dernier engagement souhaité : le maintien de l'engagement d'Opella de s'approvisionner en principe actif français pour fabriquer son paracétamol Doliprane quand l'usine en construction par le chimiste Seqens au Péage-de-Roussillon (Isère) aura démarré, en 2026.
Quand les vaches se mettent au « vert »
Des collines verdoyantes à perte de vue, des haies qui bordent les pâturages où paissent nonchalamment des troupeaux de vaches. Le tout sous un ciel d'un bleu intense. En plein coeur du pays d'Auge, ce paysage bucolique pourrait laisser croire que le temps s'est arrêté. On s'attendrait presque à voir débarquer un vacher tout droit sorti d'un tableau de Millet. En réalité, ce sont ici des ingénieurs et des scientifiques qui s'activent à la ferme. Nous sommes dans un centre expérimental de l'Inrae, l'Institut national de recherche pour l'agriculture et l'environnement, situé près d'Argentan en Normandie. La ferme, qui compte plus de 600 bovins et une équipe d'une vingtaine de personnes, commercialise certes du lait et de la viande, mais elle sert surtout de lieu d'études et d'observation pour aider les éleveurs à mieux adapter leurs pratiques au changement climatique. Ici, on peut tester, expérimenter, sans craindre de mettre son exploitation en faillite. 30.000 exploitations bovines ont disparu « Faillite », un mot que les acteurs de la filière connaissent trop bien. Le secteur, dont une partie se retrouve cette semaine dans le Massif central pour un Sommet de l'élevage durable, connaît une crise majeure. En dix ans, 30.000 exploitations bovines ont disparu, les éleveurs de viande étant les plus touchés par ce marasme économique. Et le cheptel bovin a reculé de 9,2 % en dix ans, selon le service statistique du ministère de l'Agriculture. « Les subventions publiques ont beau augmenter, le revenu moyen des éleveurs est en baisse constante du fait de la hausse des charges. L'exploitation des bovins pour la viande demande beaucoup de moyens et l'engraissement des animaux coûte cher avec les compléments alimentaires », explique Thomas Uthayakumar, de la Fondation pour la nature et pour l'homme. La salle de traite au Pin-au-Haras, le 8 juillet 2024.NICOLAS Bertrand/INRAE Quant à la filière laitière, jusqu'ici davantage épargnée par la crise, elle a été ébranlée la semaine dernière par l'annonce du groupe Lactalis de réduire de près de 9 % les volumes de lait qu'il collecte en France. Soit 450 millions de litres sur un total annuel de 5,1 milliards de litres. A ce sombre tableau économique s'ajoute une mise à l'index de plus en plus prononcée de la filière pour son impact sur le réchauffement climatique. Le secteur agricole représente près de 20 % des émissions de gaz à effet de serre en France, à quasi-égalité avec l'industrie et la construction. Et l'élevage, à lui seul, y contribue à hauteur de 59 %. LIRE AUSSI : ENQUETE - Lactalis : dans les coulisses de l'empire du lait Les deux pistes pour relancer la production de viande bovine française Le dioxyde de carbone, sur lequel se focalise souvent l'attention, n'est pas le principal souci de l'agriculteur. Le méthane en revanche, dont le pouvoir de réchauffement est 80 fois supérieur à celui du CO2, est émis par les bovins lors de leur digestion du fait de la fermentation des aliments. En France, 71 % des émissions de méthane sont dues à l'agriculture. Un chiffre qui explique l'insistance avec laquelle les militants écologistes prônent le régime végan. L'importance des prairies Dans l'unité expérimentale du Pin pilotée par l'Inrae, on n'est pas sur ce credo. « Le sujet de l'élevage est souvent traité sous l'angle des crises. Or, l'élevage est aussi une solution pour lutter contre le réchauffement climatique, estime Philippe Mauguin, PDG de l'Inrae. On a souvent tendance à dire qu'il faut arrêter de consommer de la viande et du lait pour limiter le réchauffement climatique. Mais la fertilisation azotée des sols grâce aux pâturages est essentielle pour la capture du CO2 », poursuit-il. LIRE AUSSI : RECIT - Comment les éleveurs du Sud-Ouest ont rebondi quand Danone a cessé de collecter leur lait Les prairies sont en effet d'importants puits de carbone , dont l'Hexagone va avoir besoin pour tenir ses engagements de neutralité carbone. La fin de l'élevage en prairie n'est pas donc pas forcément souhaitable, surtout si on arrive à combiner cette pratique avec une baisse des émissions de méthane. Un pari que les chercheurs de l'Inrae sont en passe de réussir. Avec une palette d'outils plus large qu'on ne pourrait l'imaginer. Les émissions de méthane étant liées à la digestion des vaches, les éleveurs ont d'abord cherché à modifier l'alimentation de leurs bêtes. Certains compléments alimentaires - à base d'algues rouges ou d'acides gras issus d'oléagineux comme le lin - peuvent réduire jusqu'à 40 % les émissions de méthane dites entériques. Des compléments qui ont toutefois un coût important pour l'éleveur.
Renault dévoile la R4, nouvelle version électrique de la 4L
Après la R5, Renault ressuscite une autre de ses vieilles gloires en lui donnant des gènes électriques. La marque au Losange a présenté ce lundi matin au Mondial de l‘Auto sa nouvelle R4, 100 % électrique, qui se veut aussi pratique et multi-usages que son ancêtre. De 1961 à 1992, celle-ci a connu une carrière commerciale exceptionnelle, grâce à une polyvalence qui a séduit aussi bien la Poste que des coureurs du Paris-Dakar. Renault en a écoulé au total plus de huit millions d'exemplaires dans une centaine de pays, ce qui en a fait le plus grand succès de la marque et le quatrième véhicule le plus vendu de tous les temps, affirme le constructeur. « Une dimension plus rassurante » La R4 (qui est aussi restée dans les mémoires sous le nom de 4L) a gardé de ses années dorées un capital sympathie que le constructeur entend mettre au service de ses ambitions dans le zéro émission. Réutiliser un modèle familier amène « une dimension plus rassurante, qui peut aider les clients à basculer plus facilement dans l'électrique », explique Gilles Vidal, le designer de la marque. Intérieur et tableau de bord de la R4.Clément Choulot/Dppi Les points de ressemblance entre le nouveau modèle et son aïeule se retrouvent aussi bien dans la silhouette d'ensemble que dans la calandre avec ses deux phares ronds, la petite fenêtre au-dessus de la roue arrière, ou encore les feux arrière en forme de gélule. Du fait de l'évolution des normes de sécurité, cette version moderne est évidemment beaucoup moins frêle, avec 32 centimètres de plus en largeur pour atteindre 1,80 mètre. LIRE AUSSI : Nouvelle R5 : Renault abat sa carte maîtresse dans la voiture électrique Avec l'A290, Renault et Alpine veulent chasser sur les terres de la Mini La R4 sera comme la R5 fabriquée au France, au sein du pôle ElectriCity dans le Nord, avec un assemblage dans l'usine de Maubeuge alors que sa cousine sort de celle de Douai. Sur le plan technique, les deux voitures partagent de nombreux points communs, à commencer par la plateforme (la structure de base du véhicule). Si l'on exclut les parties visibles, comme la carrosserie, 68 % des pièces sont communes, afin de renforcer les économies d'échelle. Une bonne partie du bloc avant, par exemple, est identique. Tout comme le système multimédia OpenR Link (mis au point par Google) ou encore le type de batteries, avec une autonomie allant de 300 à 400 kilomètres. LIRE AUSSI : CO2 : pourquoi Renault est sur la corde raide Comment Renault veut mettre le turbo pour sortir ses nouvelles voitures Mais comme à la grande époque, à chacun son identité et son rôle. L'icône R5 joue la carte du glamour et de la clientèle urbaine, pendant que la R4 revendique le côté ultra-pratique de son ancêtre. Ses 22 centimètres supplémentaires en longueur (pour pointer à 4,14 mètres) apportent un surcroît de place bienvenu aux passagers arrière. Cette extension bénéficie également au coffre, qui atteint un volume de 420 litres, et qui a été pensé comme un point fort de la voiture. Comme pour la R4 originelle, le seuil de chargement est très bas : 61 centimètres, soit 10 centimètres de moins que la concurrence directe, afin qu'il soit plus facile à remplir et à vider. La mise en tablette du siège passager avant et la banquette arrière rabattable permettent de transporter des objets aussi longs que les étagères Billy d'Ikea et leurs 2,20 mètres. Sans avoir le charisme irrésistible de la R5, la R4, en reprenant le flambeau des « voitures à vivre », a suffisamment d'atouts pour séduire familles et clients périurbains pour leurs déplacements quotidiens. A condition que le prix soit compétitif, sujet sur lequel Renault n'a pour l'instant laissé filtrer aucun indice.
Les secrets de la machine Grand Frais
Grand Frais n'a pas d'équivalent dans le monde de la distribution française. L'enseigne créée en 1992 à Givors dans le Rhône est unique à bien des égards. Ses magasins ressemblent à des supermarchés - même si les dirigeants parlent de « halles » - avec une surface de 1.000 m2, un parking et des lignes de caisses à la sortie. Mais les 320 Grand Frais (500 prévus à l'horizon 2029) ne sont pas des supermarchés. Ils ne vendent pas de lessive, de savon, de dentifrice ou de papier toilette. Les consommateurs sont obligés de pousser une autre porte pour compléter leurs courses du quotidien. « Esprit commerçant » Grand Frais s'érige en spécialiste des produits frais : les fruits et légumes, la viande, le poisson, la crémerie. Un rayon épicerie vend du sel, de l'huile, des pâtes, etc. Il permet de compléter le repas. Autre originalité - pour l'instant Grand Frais ne dispose pas de carte de fidélité et fait peu de promotion. Son créateur Denis Dumont, pense pourtant d'abord aux clients. Le chiffre d'affaires vient après, au moins lors des premières semaines d'ouverture d'un magasin. « L'esprit commerçant l'emporte sur tout », insiste Jean-Paul Mochet, le nouveau président du directoire de Prosol, le spécialiste des fruits et légumes qui est le pilier central de l'enseigne. LIRE AUSSI : Grand Frais, le nouveau souffle de la distribution alimentaire La Vie Claire : comment le pionnier du bio a remonté la pente du marché Cette philosophie se traduit par une organisation très particulière. Grand Frais est un groupement d'intérêt économique qui regroupe trois entreprises : Prosol, Despi, - le groupe des bouchers lyonnais Despinasse, pour la viande -, et Euro Ethnic Foods, la société des frères Bahadourian, pour l'épicerie (avec une connotation épicerie fine). A l'origine, le Comptoir central du fromage faisait office de quatrième mousquetaire avec la crémerie. Il a été vite racheté par Prosol qui dispose de ce fait de deux parts de voix dans les décisions du GIE. Chaque partenaire emploie son personnel, utilise une réserve attenante au magasin et organise sa propre logistique avec ses propres camions. En conséquence, les légumes et les fromages sont toujours manipulés à la bonne température dirigée. Dans la grande distribution « classique », il n'est pas rare que les tomates voyagent à 0 °C avec le poisson. Produits et approvisionnements locaux La spécialisation est poussée si loin que Prosol gère ses rayons crémerie avec des équipes différentes de celles des fruits et légumes, alors même que les deux fournisseurs lui appartiennent. Une structure baptisée Grand Frais Gestion assure l'encaissement des magasins et redistribue le fruit des ventes aux différents partenaires. Grand Frais a été créé comme un marché dans lequel l'on paie ses achats en une fois à la sortie, seule concession au modèle d'un supermarché, et non pas chez chacun des commerçants. Les autres charges sont réparties comme dans une copropriété. Une visite au magasin qui a ouvert en juin à Vélizy, à l'ouest de Paris, suffit à comprendre le concept. A l'entrée, près des caisses, un petit rayon vin qui débouche tout de suite sur les fruits et légumes. Sur le côté droit du magasin, les rayons épicerie, sur le côté gauche la boucherie traditionnelle face à un rayon de poissons préemballés. Au fond règne la crémerie avec ses fromages, ses yaourts, son lait. Pas de grandes marques, ni Nutella, ni Danone. Des produits locaux les remplacent ou des copies comme les yaourts Les Grands Cirés, fabriqués par la Laiterie de Saint-Malo qui produit les Malo… Les fruits et légumes viennent de producteurs locaux. « Chaque fin de journée, nos entrepôts sont vides », explique Maikel Troost, directeur régional Ile-de-France sud de Grand Frais qui supervise l'ouverture de Vélizy. Vide, cela signifie que les produits ne restent pas dans les zones frigorifiques des jours et des jours. Grand Frais dispose aussi de ses propres mûrisseries de bananes, d'avocats et de mangues afin d'assurer le goût des fruits. L'enseigne construit son succès, dans une ambiance gourmande, sur l'angle mort des Carrefour, Auchan et autres Leclerc : la qualité des fruits et légumes. Philippe Bertrand