HOSPITALITY LAB & PRACTICE FOR BRANDS

Blog2017-10-23T13:43:48+00:00

GDPR : L’hospitalité des marques fait loi en Europe.

GDPR : L’hospitalité des marques fait loi en Europe.

En imposant aux marques de privilégier l’intérêt de leurs clients dans la gestion des données qu’elles détiennent, l’Europe fait de l’hospitalité le vecteur principal de leur croissance.

1. AUJOURD’HUI, LA CROISSANCE DES MARQUES PASSE PAR LA QUALITÉ DE LEUR RELATION CLIENTS.

Dans un monde digital, « Les Marchés sont des Conversations ».

Dès 1999, Doc Searls et ses co-auteurs avaient mis cette idée au coeur de leur “Clue Train Manifesto” (Manifeste des Evidences) (1), démontrant alors avec brio comment le développement du “capital relationnel” de la marque pouvait devenir le principal moteur de la croissance des entreprises.

L’arrivée des sites internet dans la fin des années 1990 avait eu en effet le mérite de faire prendre conscience qu’il pouvait se nouer une relation directe entre l’entreprise et ses clients, sans passer par un distributeur ; et que ces nouveaux liens produisaient énormément de données qu’il était probablement intéressant d’exploiter : ainsi, pour développer plus loin l’idée du “Clue Train”, lorsqu’il s’agit de générer une croissance durable des ventes et des profits, les meilleurs atouts de la marque sont sa légitimité à susciter des échanges autour de son coeur de métier (Conversation), son intelligence à les analyser (Curation), sa capacité à apporter des réponses adaptées aux besoins exprimés (Customization), et finalement son empathie relationnelle, propre à mettre le client en résonance avec la marque (Communion). Autant d’atouts qui précèdent dorénavant la simple « qualité des produits » mis au catalogue, autrefois le principal fer de lance des entreprises.
Une vision depuis partagée par Interbrand(2), qui dans sa publication annuelle du classement de la valeur des marques insiste sur le fait que “la croissance est la conséquence d’une stratégie claire et d’expériences exceptionnelles délivrées au consommateur”.
Voici donc venu le temps pour les marques soucieuses de croissance durable de passer un nouveau contrat relationnel avec leurs consommateurs, où l’achat et la livraison du produit n’est plus la fin mais le début de la relation : un contrat qui couvre d’abord l’usage, et l’expérience qui l’accompagne. Un contrat qui est aussi l’occasion de proposer de nouveaux moments de consommation, de nouveaux services, qui sont autant de chiffre d’affaires supplémentaire pour les marques. Mais un contrat relationnel d’abord fondé sur le respect de l’intérêt du client, notamment en matière d’utilisation de ses données.

 

2. GDPR : UNE RÉGLEMENTATION POUR SAISIR DE NOUVELLES OPPORTUNITÉS DE CROISSANCE.

Selon une étude récente de la Commission Européenne(3), 72% des Européens s’inquiètent en effet de laisser trop de données personnelles aux entreprises, souvent à leur insu, et surtout de ne pas en recevoir de réelle contrepartie. D’ailleurs, la connaissance plus précise du client semble ne faciliter en rien la capacité de l’entreprise à mieux cibler ses offres : selon tous les indicateurs(4), le taux d’ouverture des mails diminue alors que les désabonnements (opt-out) augmentent, ce qui fragilise largement la rentabilité des investissements lourds consentis dans le CRM.
La Commission souligne également que le marché en ligne est constitué à 57% d’échanges avec des opérateurs américains, alors que seulement 4% des échanges se font au travers d’opérateurs pan-européens. Elle estime que si les 100 plus grosses entreprises Européennes faisaient un usage judicieux de leurs données clients, le PNB Européen pourrait s’octroyer 1,9% de progression supplémentaire d’ici 2020, soit plus de 200 Milliard d’Euros de gain potentiel.
C’est avant tout à cette opportunité de croissance que la GDPR s’attaque : permettre une meilleure utilisation des données pour les entreprises grâce à un consentement avéré des consommateurs, favoriser les échanges intra-européens au sein d’un univers mieux sécurisé. Loin d’être une contrainte, la GDPR est une chance de développement de nouvelles sources de revenus pour les marques européennes : elle conduit à un modèle de croissance durable rendu possible par une approche choisie et non plus subie de la consommation. Avec la GDPR, les marques doivent négocier avec chacun de leurs clients un contrat relationnel : elles doivent se mettre à l’écoute, comprendre les besoins, proposer leurs services, et définir les modalités de la relation ; le tout dans la transparence ( accès aux données, droit de modification) qui établit la confiance, l’attachement. Les marques deviennent alors attachantes dans le bon sens du terme, et c’est de cet attachement que nait la croissance durable.
C’est à ce nouveau modèle relationnel qu’appellait lui-même Doc Searls dans son “Clue Train Manifesto” : il lui avait même trouvé un nom, la VRM (Vendor Relationship Management). Une approche basée sur le consentement avéré du client vis à vis de ses fournisseurs (vendeurs) avec un postulat simple : “un consommateur libre a plus de valeur qu’un consommateur captif – pour lui-même, pour les marques et pour l’économie en général”.
Encore faut-il s’entendre sur la définition du consommateur “libre”. Searls le définit en cinq points :
1. Il entre en relation avec les marques de manière indépendante et sans contrainte.
2. Il est le point d’intégration de sa propre donnée (c’est lui seul qui peut relier sa donnée à sa personne).
3. Il a le contrôle de la donnée qu’il génère et collecte. Il décide de ce qu’il veut partager, à qui et comment.
4. Il définit son propre niveau d’engagement avec les marques.
5. Il est libre d’exprimer ses exigences et ses intentions en dehors du contrôle de toute entreprise.
C’est ce consommateur “libre” que la GDPR souhaite aujourd’hui promouvoir, afin d’en faire le vecteur de croissance de l’économie.

3. L’HOSPITALITE DES MARQUES, PRINCIPAL VECTEUR DE LEUR PROPRE CROISSANCE.

Accueillir un consommateur “libre” est sans doute une perspective qui effraie bon nombre de marques, tant elle ont été construites sur la notion d’un marketing manipulateur et insidieux, capable d’influencer jusqu’aux émotions pour enfermer les clients dans un tunnel de vente dont la seule issue est l’achat du produit. Avec la GDPR, ce n’est plus le produit qu’il va falloir vendre, c’est la marque qui doit apprendre à se faire acheter. Et pour cela, il va falloir qu’elle se montre hospitalière vis à vis de ses clients : bienveillante, humaine et proche.
Le produit devient simplement la porte d’entrée à la marque, celui qui va forger les impressions de la première rencontre, et donc le début (et non la fin) de l’histoire. Le produit n’est plus qu’un prétexte, c’est la marque qui devient le réel support de l’expérience pour le consommateur : c’est d’ailleurs à elle qu’il va naturellement s’adresser s’il a besoin d’assistance ou s’il a simplement des remarques à formuler. À la marque de se montrer engageante, accueillante, généreuse et humaine pour fidéliser le consommateur au-delà du premier produit, et pour entretenir une relation proche, intime, qui permettra de continuer à vendre sans qu’il soit besoin de déployer la coûteuse armada publicitaire du premier jour : avoir une stratégie à long terme d’entretien de la relation, plutôt que de s’épuiser dans des efforts permanents de recrutement.
Autant le “tunnel de vente” était indifférencié et anonyme, donc étranger à toute notion d’hospitalité, autant le “cycle de décision d’achat” est personnalisé et fait appel à la relation humaine : c’est de la capacité de la marque à accueillir que dépend la fidélisation du client, et encore plus, sa propension à devenir activement promoteur vis à vis de ses pairs. Pour le dire différemment, c’est du niveau d’hospitalité de la marque que va découler l’amplitude de la réalisation du cycle d’achat, et donc le montant de la valeur créée.
Autant le “tunnel de vente” s’envisageait dans un temps le plus court possible, avec l’espoir de limiter la durée d’exposition nécessaire pour déclencher l’achat afin de réduire les coûts, autant le “cycle de décision d’achat” s’inscrit dans la durée la plus longue possible afin de maximiser les revenus. En se plaçant dans une notion de permanence, on met forcément en exergue la qualité de l’hospitalité, seule capable de générer de la pérennité dans la relation.
Plus le consommateur progresse avec la marque, plus la marque fait preuve de « disponibilité » vis à vis des demandes du consommateur, plus se crée la confiance dans la relation, le consommateur récupérant de plus en plus de valeur d’usage en retour de sa relation avec la marque, la marque obtenant de plus en plus de “permissions” qui lui permettent d’aller encore plus loin dans son service du consommateur.
C’est bien là le cercle vertueux de l’hospitalité des marques : un marketing “on demand” (inbound marketing), un marketing de l’échange, de la confiance, de la permission, du partage de la valeur, où les clients sont aussi des hôtes ; un marketing qui se définit d’abord par rapport au client pour qu’il puisse adopter lui-même la marque, la faire sienne et en devenir à son tour le porte-parole…
Alors que la GDPR fait des marques le gibier de consommateurs devenus madrés, l’hospitalité est la meilleure réponse pour faire de ces mêmes marques les plus désirables des proies : avec bienveillance, humanité et intimité. Assurant ainsi la pérennité de leur croissance.

4. QUELLES APPROCHES POUR LES MARQUES FACE A LA GDPR ?

Ce serait peine perdue pour les marques que de se contenter de « mettre en conformité » leur bases de données tout en espérant garder les mêmes pratiques relationnelles. Car la GDPR est d’abord une invitation à renverser ses pratiques relationnelles pour faire montre d’hospitalité vis à vis de ses clients ; et c’est ce renversement d’attitude qui est lui même porteur de croissance pour les marques. Avec la GDPR, l’hospitalité ouvre pour les marques de nouvelles perspectives de croissance.
Une étude publiée en Mai dernier par le gouvernement Britannique4 s’était alarmée sur le fait que seulement 30% des grandes entreprises du pays avaient commencé à prendre les mesures nécessaires à la mise en conformité de leurs pratiques d’utilisation des données, alors que la transcription dans la loi Britannique vient d’être réalisée en ce mois d’Août, et qu’elle survivra au Brexit. Les autres pays feront-ils preuve de la même insouciance, par rapport à une échéance qui dans la plupart des pays européens, a été fixée à Mai 2018 ?
La GDPR transforme radicalement la manière dont les entreprises utilisent les données. Il va falloir arrêter d’acheter des listes d’adresses, et même se débarasser des listes qu’on aura pu acheter auparavant. Contacter un client exigera d’avoir les permissions nécessaires, sauf à s’exposer à des amendes prévues pour atteindre jusqu’à 4% du chiffre d’affaires.
Il n’y aura donc pas d’échappatoires.
Mais n’est-ce pas justement l’opportunité d’une prise de conscience salutaire dans le futur de la relation client ? Quelle marque aujourd’hui a encore besoin d’avoir accès à des millions de noms dont simplement un infime pourcentage montre un intérêt pour ses propositions ? Ne vaudrait-il pas mieux établir une véritable relation avec moins de clients mais qui ont un véritabe intérêt à avoir un dialogue, un échange, une conversation avec la marque ?
N’est-il pas temps, tout simplement, que les marques apprennent à devenir hospitalières vis à vis de leurs clients ?
Et si la GDPR n’était qu’un manifeste pour l’hospitalité des marques ? Une manière de sauver les marques traditionnelles à l’heure du digital ? La dernière opportunité à saisir avant liquidation ou reprise par les acteurs de la nouvelle économie ?
En développant leur hospitalité pour se mettre en conformité avec la GDPR, ce n’est pas tant l’amende que les marques vont éviter, c’est leur futur qu’elle vont assurer.
Aucune raison d’attendre. Embrassons la GDPR en développant l’hospitalité des marques (5).

 

 

(1) Le Cluetrain Manifesto (Manifeste des évidences) est un texte rédigé par Rick Levine, Christopher Locke, Doc Searls, et David Weinberger. Il est d’abord diffusé sur le web en 1999 comme un ensemble de quatre-vingt-quinze thèses, puis est publié sous forme de livre en 2000 avec les thèses prolongées de sept essais. https://www.amazon.com/Cluetrain-Manifesto-End-Business-Usual/dp/0738204315
(2) Etude 2016 Interbrand : http://interbrand.com/best-brands/best-global-brands/2016/
(3) Etude de la Commission Européenne : https://ec.europa.eu/commission/publications/why-we-need-digital-single-market_en
(4) Citée par Tanya Joseph dans le magazine Marketing Week (UK) du 7 Août 2017, New data laws are a chance to reset customer relationships : https://www.marketingweek.com/2017/08/07/tanya-joseph-data-law/
(5) Cf, “Manifeste pour l’Hospitalité des Marques”, Georges-Edouard DIAS, Edition Netexplo : https://www.amazon.fr/dp/2954667230/

Inflation : les distributeurs s’affolent de la dégringolade des achats des Français

By |April 11th, 2023|Categories: Scoop.it|

Dans les supermarchés, le week-end de Pâques a marqué comme d'habitude un pic d'achat presque aussi haut que Noël. La tradition du gigot d'agneau et des oeufs en chocolat résiste au temps. Elle ne suffit pas à rassurer les distributeurs qui s'inquiètent de la baisse des volumes qu'ils écoulent. Les Français achètent en effet moins, la faute à l'inflation. L'institut Circana (ex-IRI) relève une hausse de 9 % du chiffre d'affaires des supers et hypermarchés au premier trimestre. A première vue, une bonne performance. Mais la même société d'étude calcule une inflation de 16 % pour les produits alimentaires. La hausse des prix masque donc une autre réalité : de janvier à mars, il s'est vendu en France 9 % de moins de produits de grande consommation en volume. Sur un an, la diminution est de 5 %. Le niveau se situe légèrement au-dessous de celui de 2019 alors que la population augmente de 0,3 % par an. Chute vertigineuse à la poissonnerie Et Circana ne mesure pas les ventes de fruits et légumes qui plongent depuis des mois. Une baisse à deux chiffres. « A la poissonnerie, la chute est vertigineuse », constate aussi Dominique Schelcher, le président de Système U. Pour les fraises et les courgettes, la crise est telle que lors du vote de la proposition de loi Descrozaille, il y a quinze jours, le Parlement a descendu de 10 % le seuil de revente à perte des fruits et légumes frais pour permettre une baisse des prix et la relance du secteur. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - L'inflation s'invite dans le classement des marques préférées des Français Alimentation : le gouvernement demande la réouverture des négociations commerciales Mais la diminution des achats touche tous les rayons. Pour la seule semaine qui s'est achevée le 2 avril, Circana note un creux de 18 % pour l'épicerie salée, de 51 %, pour les huiles, de 17 % pour les produits d'entretien. Toutes les formes de magasins sont touchées. Les hypermarchés qui avaient repris du poil de la bête grâce à leurs prix bas perdent 12 % en volume. Même les magasins de proximité sont à la peine (-6,4 %). Lorsque la question des retraites sera derrière nous, l'inflation deviendra la première préoccupation des Français et deviendra un problème politique Le président de Système U met l'accent sur « le glissement des grandes marques », plus chères que les marques de distributeurs qui gagnent du terrain. Thierry Cotillard, le président du groupement des Mousquetaires (Intermarché) confirme la baisse des volumes et en contraste « 20 % de progression sur les produits anti-inflation sur lesquels les prix ont été baissés ». Intermarché vend, par exemple, de la côte de boeuf et du lieu à 10 euros le kilo. Problème politique « Lorsque la question des retraites sera derrière nous, l'inflation deviendra la première préoccupation des Français et deviendra un problème politique », estime un distributeur. Le gouvernement en a conscience. Bruno Le Maire a appelé jeudi les industriels de l'alimentaire à rouvrir les négociations commerciales avec leurs clients commerçants. Objectif : rogner sur les 10 % de hausse moyenne par lesquels se sont terminées les discussions annuelles le 1er mars dernier. LIRE AUSSI : Comment la transition écologique va toucher la croissance et les prix Alimentation : Naturalia met l'accent sur la santé et plus uniquement sur le bio « Le cours mondial du blé était de 430 dollars la tonne il y a six mois, c'est 280 dollars aujourd'hui. Les prix de l'énergie sont eux aussi orientés à la baisse », rappelait en février dans « Le Figaro » Alexandre Bompard, le PDG de Carrefour. Les prix mondiaux des denrées alimentaires ont diminué de 20 % depuis un an, a annoncé ce vendredi l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, la FAO. Les Nestlé et autres Danone retiendront que les cours restent à un niveau élevé, ainsi que le prix de l'énergie. « Nous venons juste de boucler les négociations », a rappelé jeudi l'Association nationale des industries alimentaires.

Pourquoi ChatGPT ne remplacera pas le manager

By |April 11th, 2023|Categories: Scoop.it|

Face à la première vague impressionnante de l'utilisation des intelligences artificielles (IA) génératives (plus de 100 millions de personnes en quelques mois), il est légitime d'avoir peur et de se questionner sur l'impact qu'elles peuvent avoir sur le travail. Mais que pouvons-nous faire ? Premier scénario : refuser de les mettre en place en entreprise ? Mais si les Chinois et les Américains les perfectionnent, cela signifie que l'on sortira de la course et qu'on ne comprendra plus, dans quelque temps, le fonctionnement des innovations et des logiciels de productivité que nous serons obligés d'utiliser… Ce scénario est peu probable. Second scénario : on teste, on investit, on crée des usages, on tisse des partenariats internationaux, on redéfinit le métier de manager augmenté par chatGPT et on reste dans la course. A-t-on le choix ? Non. La seule solution est d'équiper intellectuellement les managers pour qu'ils créent de la valeur avec ces technologies. Bataille du contexte Les IA génératives - dont ChatGPT - permettent d'aller très vite pour gérer de l'information et proposer des mises en forme, mais c'est au manager qu'il revient de donner la direction et le sens des actions. Les IA permettent certes d'augmenter le quotient intellectuel, mais c'est bien le manager qui possède le quotient émotionnel. Avec ces nouvelles technologies, l'homme a perdu la bataille de la vitesse mais pas celle du contexte. Aussi, les managers qui resteront sur des positions de rétention de l'information seront vite dépassés par ChatGPT, plus performant.

La fragile relance des trains de nuit à la française

By |April 7th, 2023|Categories: Scoop.it|

L'ex-ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, l'avait promis dès décembre 2021, et le président Macron a repris l'objectif à son compte en novembre dernier : la France devra se doter d'une dizaine de lignes de trains de nuit à horizon 2030, contre quatre à ce jour. Le récent rapport du Conseil d'orientation des infrastructures (COI), qui ouvre la porte à un investissement total de 100 milliards dans le ferroviaire tricolore d'ici 2040, valide à son tour ce besoin d'un tel réseau nocturne qui, en « mutualisant les ressources », devrait logiquement faire baisser le coût au km-voyageur. Egalement dans les cartons des pouvoirs publics, des projets de trains de nuit vers les principales capitales européennes, et d'autres sur des lignes transversales, comme Quimper-Nantes-Lyon-Genève ou Bordeaux-Nice, pour compléter l'actuel réseau 100 % centralisé, de ou vers Paris, tout comme celui du TGV. Subventions de l'Etat L'Etat, qui subventionne ce mode de transport de la SNCF dans le cadre des « trains d'équilibre du territoire » , a logiquement commencé par le plus facile. La relance du Paris-Nice, en mai 2021 , puis de la ligne Paris-Tarbes-Lourdes, fin 2021, est venue compléter les deux liaisons ayant survécu aux coupes claires précédentes : Paris-Briançon et Paris-Rodez/Latour-de-Carol, via Toulouse. A l'appui de cette résurrection, les rames SNCF datant des années 1980, soit 129 voitures-couchettes, dont certaines étaient promises à la casse, ont été rénovées, à la charge de l'Etat (106 millions de budget). Les résultats semblent au rendez-vous: malgré de nombreuses annulations de services pour travaux, la ligne Paris-Briançon a transporté 114.608 passagers en 2022 avec ses nombreuses dessertes intermédiaires (-2% par rapport à 2019), et le Paris-Nice 124.811 passagers (+127% par rapport à une année 2021 incomplète), selon le ministère des transports. LIRE AUSSI : Transports : Borne valide le « plan ferroviaire » à 100 milliards d'ici 2040 Mais la suite s'annonce plus ardue. Sur le réseau, la prochaine nouveauté n'est pas prévue avant la mi-décembre 2023, avec la relance du Paris-Aurillac, conformément à la promesse de l'ex-Premier ministre Jean Castex. Pour cette destination supprimée en 2003, il ne s'agira pas d'une ligne complète, mais d'une « bretelle », composée de trois voitures (couchettes première classe, couchettes seconde et places assises), détachées du convoi principal à Brive. Au programme aussi à la même date, un Paris-Berlin en coopération avec des compagnies européennes. Ensuite, la desserte de Bayonne, via Bordeaux, pourrait arriver fin 2024.

Oeufs : la France perd son leadership en Europe

By |April 7th, 2023|Categories: Scoop.it|

La France ne peut plus crier cocorico en matière de production d'oeufs. Jusque-là leader en Europe, l'Hexagone a été rattrapé par l'Allemagne et l'Espagne, qui sont désormais au même niveau. En 2022, 1,2 milliard d'oeufs tricolores sont passés par pertes et profits, en raison de l'influenza aviaire. La production a ainsi été ramenée à 14,4 milliards d'oeufs, un coup dur pour la filière toujours sous tension. Sur le Vieux Continent, La France est en effet le pays le plus touché par cette épidémie qui a décimé les élevages, provoquant la disparition de plus de 4,5 millions de pondeuses et poulettes. Une baisse des capacités de production équivalente à 9,5 % du cheptel. « Cela s'est traduit par un recul de 8 % de la production, avec les abattages et le ralentissement des mises en place, précise Loïc Coulombel, vice-président du CNPO, l'interprofession. Cette épée de Damoclès est toujours la. On ne prévoit pas de retour à la normale avant l'automne prochain. » Des pertes colossales En janvier et février, un important foyer de contamination s'est déclaré en Bretagne, avec plus d'un million de gallinacés touchés. Pour y faire face, des tests sont menés sur la vaccination, notamment aux Pays-Bas. Pour l'instant, aucune stratégie n'a été définie en France. Dans un rapport dévoilé jeudi, l'Anses recommande de vacciner les volailles de manière préventive, car il faut trois à quatre semaines pour qu'elles soient véritablement immunisées. « Le gouvernement est en train de précommander des vaccins pour les canards », indique Yves-Marie Beaudet, président du CNPO et éleveur près de Saint-Brieuc. Au global, la filière estime les pertes liées à l'influenza aviaire à plus de 246 millions d'euros. Hausse des importations Pour les éleveurs, c'est la double peine. Car à cette crise sanitaire s'ajoute la hausse des coûts de production. Alimentation, emballages… elle est estimée à plus de 25 % en 2022. Des tensions qui tombent au plus mal. Car, dans le contexte inflationniste, les oeufs ont la cote : ils restent la protéine animale la moins chère. Même si leurs prix ont grimpé de 10 %, les ventes progressent. Après 1 % l'an dernier, les achats sur les deux premiers mois de l'année augmentent de près de 6 %. Ce manque de disponibilités crée de plus en plus de ruptures en rayon. Les importations en profitent (+ 28 % en volume). Conséquence, le solde de la balance commerciale a plongé dans le rouge en 2022, avec une perte de 79 millions d'euros, contre un excédent de 17 millions en 2021.

A Seattle, rencontre avec les pionniers du compostage humain

By |April 7th, 2023|Categories: Scoop.it|

Quand Wayne Dodge est décédé à 75 ans en septembre 2021, des suites d'une grave lésion de la moelle épinière, ce médecin de famille en retraite avait déjà choisi : il ne serait ni enterré, ni incinéré. À la place, son corps recouvert de végétaux a été mis dans un cylindre métallique par les employés de Recompose, une start-up de Seattle. Environ deux mois après la cérémonie, sa soeur et son beau-frère ont récupéré plus d'un mètre cube de compost, qu'ils ont ensuite partagé entre la famille et les amis. « C'était un moment assez étrange, car mon mari et moi avons fait le trajet dans un vieux pick-up dont l'arrière était rempli de terreau qui venait de Wayne, se souvient Marie Eaton, la soeur du défunt. Mais c'était en même temps très respectueux et très émouvant. Wayne était un jardinier passionné, et aujourd'hui, il est répandu dans beaucoup de jardins de la région. Pour tous les gens qui l'aimaient, c'est une très belle chose. » Depuis que le gouverneur de Washington a autorisé la pratique, en 2019 , plus de 220 personnes ont, comme Wayne Dodge, pu faire don de leur corps à la nature grâce à Recompose. Et le mouvement gagne du terrain : dans la foulée de cet Etat du nord-ouest américain, cinq autres ont donné leur feu vert au « compostage humain », également appelé NOR (Natural Organic Reduction, soit réduction biologique naturelle) ou, pour ses partisans francophones, « humusation ». Le Colorado et l'Oregon l'ont autorisé en 2021, puis le Vermont et la Californie l'année suivante, et l'Etat de New York le 30 décembre dernier - contre l'avis de la conférence des évêques catholiques, qui juge que le procédé « ne répond pas aux normes de traitement respectueux de nos dépouilles terrestres ». Une alternative écologique à l'inhumation et à l'incinération Pour Katrina Spade, la fondatrice et PDG de Recompose , ce succès législatif vient couronner dix ans de recherche et d'engagement pour développer une alternative écologique à l'inhumation et à l'incinération. Après des études d'anthropologie et de design durable, elle a commencé à explorer le sujet à la naissance de ses enfants. « Être parent m'a amenée à me poser des questions sur ma propre mortalité. J'ai commencé à regarder comment fonctionnait l'industrie funéraire aux Etats-Unis, et j'ai trouvé cela assez nul d'un point de vue environnemental », raconte cette quadragénaire. Chaque incinération entraîne l'émission d'environ 240 kg de CO2 dans l'atmosphère (soit l'équivalent d'un millier de kilomètres en voiture), et l'empreinte carbone de l'inhumation est environ quatre fois supérieure, selon une étude publiée en 2017 par les services funéraires de la Ville de Paris, en raison des matériaux utilisés (bois, pierre de taille…), de l'énergie nécessaire pour les transformer et les transporter jusqu'au cimetière. Quant à l'embaumement des corps, il entraîne le rejet dans la nature de produits toxiques à base de formol - environ 16 millions de litres par an sont utilisés chaque année aux Etats-Unis.

Hopium délaisse sa voiture à hydrogène et cherche d’autres marchés

By |April 7th, 2023|Categories: Scoop.it|

Hopium met son projet de voiture à hydrogène, l'Hopium Machina, entre parenthèses. En difficulté financière, l'entreprise effectue un virage stratégique et se recentre sur le développement de sa technologie de pile à combustible. La start-up a annoncé, ce jeudi, une réorganisation autour de deux pôles. D'un côté Hopium Technologies, devant développer la pile à combustible à destination de nouveaux marchés industriels, de l'autre Hopium Automotive, chargé du développement de véhicules à hydrogène grand public, détaille le communiqué. « L'objectif est de mettre en avant notre technologie, le véritable savoir-faire et le principal actif de l'entreprise », détaille aux « Echos » le directeur général d'Hopium, Sylvain Laurent, qui a repris les rênes de l'entreprise en décembre dernier. Le dirigeant estime que cette pile à combustible répond aux besoins de plusieurs marchés « comme l'aéronautique, le ferroviaire ou encore le maritime ».

Pour s’informer sur le changement climatique, les Français en attendent davantage des médias

By |April 7th, 2023|Categories: Scoop.it|

Alors que les conséquences du changement climatique se manifestent de manière très concrète pour bon nombre d’entre nous et que les informations sur ces thématiques se multiplient, l’environnement et le climat sont une préoccupation pour 41 % des Français et même à 50 % la préoccupation numéro 1 des 18-24 ans, selon l’étude Médias & Climat : le rôle des médias face à l’urgence climatique, réalisée par CSA et l’ACPM dans le cadre de #DemainLaPresse et dont les résultats ont été révélés mercredi 5 avril 2023. Ces deux thématiques arrivent au troisième rang de leurs préoccupations, derrière le pouvoir d’achat (59 %) et la santé (49 %). Pour 93% des répondants, il est urgent d’agir pour l’avenir de la planète et les générations futures. D’ailleurs, 89% ont déjà mis en place certaines actions pour réduire leur impact sur l’environnement. Les médias ont, selon les répondants, un vrai rôle dans la prise de conscience des effets du changement climatique. 70 % des interrogés ont plutôt le sentiment d’être bien informés sur ces sujets, les 30 % qui pensent le contraire étant des sur-utilisateurs des réseaux sociaux. Dans la presse papier ou digitale et à la radio, « la proportion des répondants qui s’estime pas assez informés est supérieure au seuil de saturation », a noté Claudine Brulé, directrice du pôle Consumer de CSA. Il y a donc encore sur ces supports une marge de progression pour renforcer l’offre. La balance est plus équilibrée pour la télévision… Les Français seraient très intéressés de trouver davantage de sujets sur les conséquences du changement climatique dans les années à venir (44 %), des solutions, conseils et petits gestes pour réduire l’impact sur l’environnement (44 %) et des sujets qui mettent en avant des initiatives concrètes mises en place par des collectivités pour y parvenir (42 %). Formats courts recherchés Ils sont à l’affût de tous types de formats pour s’emparer d’informations sur le réchauffement climatique. La préférence va aux sujets courts et simples (plébiscités par 80 % des répondants), à des informations chiffrées et scientifiques (78 %). Pour autant, 75 % sont prêts à s’investir dans la consultation de sujets longs qui abordent ce phénomène plus en profondeur et, dans une même proportion, à s’intéresser aux interviews d’experts. Ils sont aussi environ 7 sur 10 à accueillir les témoignages et les conseils ou tutos. Les médias traditionnels sont plutôt bien placés dans les différentes sources qui leur semblent les plus à même de fournir une information de qualité. Comme dans d’autres études sur la confiance dans les médias, les réseaux sociaux arrivent assez loin derrière… Attention au traitement anxiogène de l’information Le ton avec lequel ces informations sont présentées par les médias est jugé anxiogène, notamment dans les médias d’image et de vidéo qui marquent davantage les esprit. Le sentiment d’anxiété est en effet mis en avant par 35 % des téléspectateurs, 34 % des utilisateurs des réseaux sociaux et des sites d’information, 30 % de ceux de la presse digitale, mais « seulement » par 26 % des auditeurs de la radio. La presse est le média qui s’en sort le mieux avec 24 % de citations. D’où l’importance de préempter de nouveaux territoires éditoriaux, notamment en renouvelant les angles d’approche. « Il est nécessaire d’apporter une information experte, plus scientifique, constructive, incitative et motivante », a souligné Stéphane Bodier, président de l’ACPM. Toutes ces thématiques gagnent donc à être davantage éditorialisées, d’autant que « les médias ont un rôle historiques à jouer pour emmener tout le monde en mode action et solution », a estimé Yves del Frate, DG de CSA. « La télé est partie un peu en avance, la presse doit trouver ses modes d’écriture. […] L’information est trop austère. Il faudrait trouver un moyen de faire le même travail qui a été fait sur les métiers de la cuisine, qui ont été rendus très attractifs par les médias. On peut sans doute faire la même chose avec l’écologie. C’est une question de volonté car ces personnes inspirantes existent », a-t-il assuré.

Pierre Calmard (dentsu france) : “devenir première société à mission dans notre métier démontre une ambition différente, comporte des risques”

By |April 7th, 2023|Categories: Scoop.it|

IN. : lorsqu’un client vous dira « moi, je veux tourner en Afrique du sud, je paierais ma cote part en émissions carbone »… que lui répondrez-vous ? P.C. : je dirais pour commencer qu’il y en a de moins en moins… des clients, comme ça. Les choses sont entrain d’évoluer. Je pense qu’il faut aborder cette logique avec beaucoup d’humilité. Nous avons fait énormément pour dentsu en France depuis 3 ans, énormément pour nos salariés, mais aussi pour notre action, en divisant par 3 notre propre empreinte carbone. Concernant nos clients, notre ambition n’est pas de changer le monde en claquant des doigts, et en quinze jours. C’est absolument impossible. On va juste accepter l’imperfection du monde, et faire notre devoir désormais, en conseillant à nos clients qui veulent tourner en Afrique du Sud, d’accepter des solutions efficaces pour le faire de façon différente, de manière pertinente, beaucoup moins carbonée. IN. : c’est un changement de paradigme total… P.C. : oui effectivement notre métier consiste désormais à apporter des solutions pour changer cette logique qui n’avait jamais été interrogée par le passé. On ne va pas tout changer d’un seul coup. On a commencé à le faire de manière significative (lire l’encadré). À l’interne, d’ores et déjà, chacun chez dentsu france doit s’engager à faire en sorte de changer cette logique pour aller dans le sens de l’harmonie. IN. : cela veut dire quoi être « le premier groupe » labellisée « entreprise à mission » ? P.C. : notre métier est désormais augmenté, puisqu’il s’agit d’apporter des solutions créatives et « raisonnables » à nos clients. On n’y arrivera pas dans cent pour cent des cas. Mais c’est notre décision, notre responsabilité désormais. Cela signifie aussi que nous sommes, -comme toujours dans notre ADN, depuis Carat et Gilbert Gross-, les pionniers de ce marché, que c’est nous qui prenons les risques, que c’est nous qui portons l’ambition, et que c’est nous qui contribuons à faire en sorte que ce marché évolue. Et je vous parie que d’ici trois ans, nous ne serons plus seuls, et qu’il y aura pas mal d’agences qui nous auront emboité le pas, et c’est très bien. Simplement, être premiers démontre une ambition différente, comporte des risques. C’est surtout une conviction.. IN. : comment votre écosystème vit-il ce virage ? P.C. : ce qui me rend optimiste c’est que depuis un mois et demi on en parle à certains de nos clients et que pour l’instant, nous avons un accueil ultra favorable. Il faut dire qu’un très grand nombre de nos clients sont extrêmement conscients qu’ils doivent changer leurs pratiques, ont eux mêmes des engagements chaque fois plus grands… Qu’ils ont déjà des engagements RSE, et une pression de leurs publics qui les incitent à changer leurs pratiques. Aujourd’hui il y a deux options soit vous ne faites rien et mourez de votre mort lente, soit vous réinventez votre business en prenant en compte ces valeurs fondamentales. Ce n’est pas en choix en fait, c’est une nécessité, une question de survie.

Les entreprises « zombies » finissent par mourir aux Etats-Unis

By |April 6th, 2023|Categories: Scoop.it|

La fin de l’argent gratuit conduit à un retour de la sélection des entreprises par le marché et provoque une remontée logique des faillites, alors que certaines tentent des sauvetages de la dernière chance. Par Arnaud Leparmentier(New York, correspondant) Publié le 31 mars 2023, modifié le 01 avril 2023 à 01h38 Temps deLecture 3 min. Read in English Ajouter à vos sélections Partager Article réservé aux abonnés Un Boeing 747 de Virgin Atlantic, transportant la fusée LauncherOne de Virgin Orbit, à l’aéroport de Newquay Cornwall, au Royaume-Uni, le 9 janvier 2023. BEN BIRCHALL / AP L’idée était intéressante : lancer des satellites avec une fusée larguée par un Boeing 747. Las, les projets farfelus de Sir Richard Branson sont souvent à haut risque, et la tentative de lancement effectuée, début janvier, par Virgin Orbit fut un échec retentissant : la fusée n’a pas atteint son orbite et a fini dans la mer. Ce jeudi 30 mars, c’est l’entreprise elle-même qui a bu le bouillon. Son patron, Dan Hart, a annoncé que la société cessait ses opérations et allait se séparer de 85 % de ses 800 salariés, faute de renflouement, notamment par son actionnaire historique, Richard Branson. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Pour le Royaume-Uni, un premier échec dans la course aux lancements de satellites Résultat : l’action a chuté de 45 % dans les échanges officieux après la fermeture de Wall Street, à 20 cents (18,5 centimes d’euro). L’action, qui avait atteint en janvier 2021 un plus haut de 11 dollars, a vu sa valeur divisée par environ soixante. Ainsi va sans doute disparaître une entreprise « zombie », sans projet viable et portée sur les fonts baptismaux par la politique d’argent gratuit de la Fed, la banque centrale américaine, qui a permis de financer tout et n’importe quoi sur la planète à l’occasion de la pandémie de Covid-19.

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