HOSPITALITY LAB & PRACTICE FOR BRANDS

Blog2017-10-23T13:43:48+00:00

GDPR : L’hospitalité des marques fait loi en Europe.

GDPR : L’hospitalité des marques fait loi en Europe.

En imposant aux marques de privilégier l’intérêt de leurs clients dans la gestion des données qu’elles détiennent, l’Europe fait de l’hospitalité le vecteur principal de leur croissance.

1. AUJOURD’HUI, LA CROISSANCE DES MARQUES PASSE PAR LA QUALITÉ DE LEUR RELATION CLIENTS.

Dans un monde digital, « Les Marchés sont des Conversations ».

Dès 1999, Doc Searls et ses co-auteurs avaient mis cette idée au coeur de leur “Clue Train Manifesto” (Manifeste des Evidences) (1), démontrant alors avec brio comment le développement du “capital relationnel” de la marque pouvait devenir le principal moteur de la croissance des entreprises.

L’arrivée des sites internet dans la fin des années 1990 avait eu en effet le mérite de faire prendre conscience qu’il pouvait se nouer une relation directe entre l’entreprise et ses clients, sans passer par un distributeur ; et que ces nouveaux liens produisaient énormément de données qu’il était probablement intéressant d’exploiter : ainsi, pour développer plus loin l’idée du “Clue Train”, lorsqu’il s’agit de générer une croissance durable des ventes et des profits, les meilleurs atouts de la marque sont sa légitimité à susciter des échanges autour de son coeur de métier (Conversation), son intelligence à les analyser (Curation), sa capacité à apporter des réponses adaptées aux besoins exprimés (Customization), et finalement son empathie relationnelle, propre à mettre le client en résonance avec la marque (Communion). Autant d’atouts qui précèdent dorénavant la simple « qualité des produits » mis au catalogue, autrefois le principal fer de lance des entreprises.
Une vision depuis partagée par Interbrand(2), qui dans sa publication annuelle du classement de la valeur des marques insiste sur le fait que “la croissance est la conséquence d’une stratégie claire et d’expériences exceptionnelles délivrées au consommateur”.
Voici donc venu le temps pour les marques soucieuses de croissance durable de passer un nouveau contrat relationnel avec leurs consommateurs, où l’achat et la livraison du produit n’est plus la fin mais le début de la relation : un contrat qui couvre d’abord l’usage, et l’expérience qui l’accompagne. Un contrat qui est aussi l’occasion de proposer de nouveaux moments de consommation, de nouveaux services, qui sont autant de chiffre d’affaires supplémentaire pour les marques. Mais un contrat relationnel d’abord fondé sur le respect de l’intérêt du client, notamment en matière d’utilisation de ses données.

 

2. GDPR : UNE RÉGLEMENTATION POUR SAISIR DE NOUVELLES OPPORTUNITÉS DE CROISSANCE.

Selon une étude récente de la Commission Européenne(3), 72% des Européens s’inquiètent en effet de laisser trop de données personnelles aux entreprises, souvent à leur insu, et surtout de ne pas en recevoir de réelle contrepartie. D’ailleurs, la connaissance plus précise du client semble ne faciliter en rien la capacité de l’entreprise à mieux cibler ses offres : selon tous les indicateurs(4), le taux d’ouverture des mails diminue alors que les désabonnements (opt-out) augmentent, ce qui fragilise largement la rentabilité des investissements lourds consentis dans le CRM.
La Commission souligne également que le marché en ligne est constitué à 57% d’échanges avec des opérateurs américains, alors que seulement 4% des échanges se font au travers d’opérateurs pan-européens. Elle estime que si les 100 plus grosses entreprises Européennes faisaient un usage judicieux de leurs données clients, le PNB Européen pourrait s’octroyer 1,9% de progression supplémentaire d’ici 2020, soit plus de 200 Milliard d’Euros de gain potentiel.
C’est avant tout à cette opportunité de croissance que la GDPR s’attaque : permettre une meilleure utilisation des données pour les entreprises grâce à un consentement avéré des consommateurs, favoriser les échanges intra-européens au sein d’un univers mieux sécurisé. Loin d’être une contrainte, la GDPR est une chance de développement de nouvelles sources de revenus pour les marques européennes : elle conduit à un modèle de croissance durable rendu possible par une approche choisie et non plus subie de la consommation. Avec la GDPR, les marques doivent négocier avec chacun de leurs clients un contrat relationnel : elles doivent se mettre à l’écoute, comprendre les besoins, proposer leurs services, et définir les modalités de la relation ; le tout dans la transparence ( accès aux données, droit de modification) qui établit la confiance, l’attachement. Les marques deviennent alors attachantes dans le bon sens du terme, et c’est de cet attachement que nait la croissance durable.
C’est à ce nouveau modèle relationnel qu’appellait lui-même Doc Searls dans son “Clue Train Manifesto” : il lui avait même trouvé un nom, la VRM (Vendor Relationship Management). Une approche basée sur le consentement avéré du client vis à vis de ses fournisseurs (vendeurs) avec un postulat simple : “un consommateur libre a plus de valeur qu’un consommateur captif – pour lui-même, pour les marques et pour l’économie en général”.
Encore faut-il s’entendre sur la définition du consommateur “libre”. Searls le définit en cinq points :
1. Il entre en relation avec les marques de manière indépendante et sans contrainte.
2. Il est le point d’intégration de sa propre donnée (c’est lui seul qui peut relier sa donnée à sa personne).
3. Il a le contrôle de la donnée qu’il génère et collecte. Il décide de ce qu’il veut partager, à qui et comment.
4. Il définit son propre niveau d’engagement avec les marques.
5. Il est libre d’exprimer ses exigences et ses intentions en dehors du contrôle de toute entreprise.
C’est ce consommateur “libre” que la GDPR souhaite aujourd’hui promouvoir, afin d’en faire le vecteur de croissance de l’économie.

3. L’HOSPITALITE DES MARQUES, PRINCIPAL VECTEUR DE LEUR PROPRE CROISSANCE.

Accueillir un consommateur “libre” est sans doute une perspective qui effraie bon nombre de marques, tant elle ont été construites sur la notion d’un marketing manipulateur et insidieux, capable d’influencer jusqu’aux émotions pour enfermer les clients dans un tunnel de vente dont la seule issue est l’achat du produit. Avec la GDPR, ce n’est plus le produit qu’il va falloir vendre, c’est la marque qui doit apprendre à se faire acheter. Et pour cela, il va falloir qu’elle se montre hospitalière vis à vis de ses clients : bienveillante, humaine et proche.
Le produit devient simplement la porte d’entrée à la marque, celui qui va forger les impressions de la première rencontre, et donc le début (et non la fin) de l’histoire. Le produit n’est plus qu’un prétexte, c’est la marque qui devient le réel support de l’expérience pour le consommateur : c’est d’ailleurs à elle qu’il va naturellement s’adresser s’il a besoin d’assistance ou s’il a simplement des remarques à formuler. À la marque de se montrer engageante, accueillante, généreuse et humaine pour fidéliser le consommateur au-delà du premier produit, et pour entretenir une relation proche, intime, qui permettra de continuer à vendre sans qu’il soit besoin de déployer la coûteuse armada publicitaire du premier jour : avoir une stratégie à long terme d’entretien de la relation, plutôt que de s’épuiser dans des efforts permanents de recrutement.
Autant le “tunnel de vente” était indifférencié et anonyme, donc étranger à toute notion d’hospitalité, autant le “cycle de décision d’achat” est personnalisé et fait appel à la relation humaine : c’est de la capacité de la marque à accueillir que dépend la fidélisation du client, et encore plus, sa propension à devenir activement promoteur vis à vis de ses pairs. Pour le dire différemment, c’est du niveau d’hospitalité de la marque que va découler l’amplitude de la réalisation du cycle d’achat, et donc le montant de la valeur créée.
Autant le “tunnel de vente” s’envisageait dans un temps le plus court possible, avec l’espoir de limiter la durée d’exposition nécessaire pour déclencher l’achat afin de réduire les coûts, autant le “cycle de décision d’achat” s’inscrit dans la durée la plus longue possible afin de maximiser les revenus. En se plaçant dans une notion de permanence, on met forcément en exergue la qualité de l’hospitalité, seule capable de générer de la pérennité dans la relation.
Plus le consommateur progresse avec la marque, plus la marque fait preuve de « disponibilité » vis à vis des demandes du consommateur, plus se crée la confiance dans la relation, le consommateur récupérant de plus en plus de valeur d’usage en retour de sa relation avec la marque, la marque obtenant de plus en plus de “permissions” qui lui permettent d’aller encore plus loin dans son service du consommateur.
C’est bien là le cercle vertueux de l’hospitalité des marques : un marketing “on demand” (inbound marketing), un marketing de l’échange, de la confiance, de la permission, du partage de la valeur, où les clients sont aussi des hôtes ; un marketing qui se définit d’abord par rapport au client pour qu’il puisse adopter lui-même la marque, la faire sienne et en devenir à son tour le porte-parole…
Alors que la GDPR fait des marques le gibier de consommateurs devenus madrés, l’hospitalité est la meilleure réponse pour faire de ces mêmes marques les plus désirables des proies : avec bienveillance, humanité et intimité. Assurant ainsi la pérennité de leur croissance.

4. QUELLES APPROCHES POUR LES MARQUES FACE A LA GDPR ?

Ce serait peine perdue pour les marques que de se contenter de « mettre en conformité » leur bases de données tout en espérant garder les mêmes pratiques relationnelles. Car la GDPR est d’abord une invitation à renverser ses pratiques relationnelles pour faire montre d’hospitalité vis à vis de ses clients ; et c’est ce renversement d’attitude qui est lui même porteur de croissance pour les marques. Avec la GDPR, l’hospitalité ouvre pour les marques de nouvelles perspectives de croissance.
Une étude publiée en Mai dernier par le gouvernement Britannique4 s’était alarmée sur le fait que seulement 30% des grandes entreprises du pays avaient commencé à prendre les mesures nécessaires à la mise en conformité de leurs pratiques d’utilisation des données, alors que la transcription dans la loi Britannique vient d’être réalisée en ce mois d’Août, et qu’elle survivra au Brexit. Les autres pays feront-ils preuve de la même insouciance, par rapport à une échéance qui dans la plupart des pays européens, a été fixée à Mai 2018 ?
La GDPR transforme radicalement la manière dont les entreprises utilisent les données. Il va falloir arrêter d’acheter des listes d’adresses, et même se débarasser des listes qu’on aura pu acheter auparavant. Contacter un client exigera d’avoir les permissions nécessaires, sauf à s’exposer à des amendes prévues pour atteindre jusqu’à 4% du chiffre d’affaires.
Il n’y aura donc pas d’échappatoires.
Mais n’est-ce pas justement l’opportunité d’une prise de conscience salutaire dans le futur de la relation client ? Quelle marque aujourd’hui a encore besoin d’avoir accès à des millions de noms dont simplement un infime pourcentage montre un intérêt pour ses propositions ? Ne vaudrait-il pas mieux établir une véritable relation avec moins de clients mais qui ont un véritabe intérêt à avoir un dialogue, un échange, une conversation avec la marque ?
N’est-il pas temps, tout simplement, que les marques apprennent à devenir hospitalières vis à vis de leurs clients ?
Et si la GDPR n’était qu’un manifeste pour l’hospitalité des marques ? Une manière de sauver les marques traditionnelles à l’heure du digital ? La dernière opportunité à saisir avant liquidation ou reprise par les acteurs de la nouvelle économie ?
En développant leur hospitalité pour se mettre en conformité avec la GDPR, ce n’est pas tant l’amende que les marques vont éviter, c’est leur futur qu’elle vont assurer.
Aucune raison d’attendre. Embrassons la GDPR en développant l’hospitalité des marques (5).

 

 

(1) Le Cluetrain Manifesto (Manifeste des évidences) est un texte rédigé par Rick Levine, Christopher Locke, Doc Searls, et David Weinberger. Il est d’abord diffusé sur le web en 1999 comme un ensemble de quatre-vingt-quinze thèses, puis est publié sous forme de livre en 2000 avec les thèses prolongées de sept essais. https://www.amazon.com/Cluetrain-Manifesto-End-Business-Usual/dp/0738204315
(2) Etude 2016 Interbrand : http://interbrand.com/best-brands/best-global-brands/2016/
(3) Etude de la Commission Européenne : https://ec.europa.eu/commission/publications/why-we-need-digital-single-market_en
(4) Citée par Tanya Joseph dans le magazine Marketing Week (UK) du 7 Août 2017, New data laws are a chance to reset customer relationships : https://www.marketingweek.com/2017/08/07/tanya-joseph-data-law/
(5) Cf, “Manifeste pour l’Hospitalité des Marques”, Georges-Edouard DIAS, Edition Netexplo : https://www.amazon.fr/dp/2954667230/

Commerce : comment l’OMC a déjoué les plans de Donald Trump

By |December 2nd, 2024|Categories: Scoop.it|

« Chat échaudé craint l'eau froide ». Les 166 pays membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ont préféré prendre les devants. Ils ont reconduit, vendredi, la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala , au poste de directrice générale de l'Organisation pour un second mandat de 4 ans bien avant le terme de son premier (30 août 2025). Depuis plusieurs mois, dans les coulisses de l'institution en charge de la réglementation du commerce mondial, les délégués militaient pour une accélération du processus face à l'éventualité de la réélection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis. Le précédent de 2020 Mi-2020, à la surprise générale, le Brésilien Roberto Azevêdo avait annoncé qu'il quitterait dès la fin août son poste de directeur général de l'OMC avant la fin de son second mandat, nécessitant de trouver rapidement un successeur. Si, à l'époque, les préférences se portaient sur la candidate nigériane, Donald Trump, alors président avait soutenu un autre candidat, en l'occurrence la ministre sud-coréenne du Commerce Yoo Myung-hee . Les décisions à l'OMC s'effectuant de manière consensuelle, il avait fallu alors attendre l'élection du démocrate Joe Biden à la Maison-Blanche pour débloquer le dossier au début de 2021. Joe Biden s'était rallié à la majorité et Ngozi Okonjo-Iweala avait obtenu le poste. Le retour de Donald Trump a donc précipité les choses. L'objectif était d'« accélérer le processus parce qu'ils ne voulaient pas que l'équipe de Donald Trump mette son veto comme il y a quatre ans », a indiqué à l'AFP, l'ancien porte-parole de l'OMC, Keith Rockwell, aujourd'hui chercheur à la Fondation Hinrich. Le soutien apporté à son second mandat « n'est pas tant » dû au fait « que tout le monde aime Ngozi », commente une source proche des discussions, mais que les pays craignaient que l'administration Trump « ralentisse ensuite les choses ». Vers une guerre commerciale Le second mandat de la Nigériane ne sera pas des plus calme puisqu'il coïncidera avec la présidence de Donald Trump. Or, ce dernier s'apprête à se dédouaner un peu plus des règles du commerce mondial en instaurant de nouveaux droits de douane sur les importations américaines en provenance de Chine, du Canada, du Mexique et d'Europe. La reconduction accélérée de Okonjo-Iweala à l'OMC va « créer des tensions dans les relations avec les Etats-Unis, c'est certain », explique Keith Rockwell. Face à la guerre commerciale mondiale qui s'annonce, Ngozi Okonjo-Iweala tentera de jouer les pompiers. LIRE AUSSI : Guerre commerciale : le Mexique accusé d'être une porte d'entrée aux Etats-Unis pour la Chine Comment l'Europe peut riposter aux attaques commerciales de Donald Trump Lors de son discours suivant sa réélection, la directrice a rappelé les nombreux défis auxquels le monde fait face. Que ce soit la faible croissance, les pressions inflationnistes, les tensions géopolitiques, les conflits, les pandémies, le dérèglement climatique et les changements technologiques rapides centrés sur l'intelligence artificielle. « Plusieurs de ces défis mondiaux ne peuvent tout simplement pas être relevés par un seul pays », a-t-elle averti. Reste à convaincre Donald Trump.

KFC et Burger King « BFF » : pourquoi les deux rivaux jouent la carte du duo

By |November 26th, 2024|Categories: Scoop.it|

Des collaborations surprenantes entre marques, l'histoire en compte de nombreuses. En 2022, une robe Balmain représentait bien une bouteille d'eau Evian. Le but est toujours, de créer à la fois un énorme coup de communication et un échange entre deux univers. Mais lorsque deux marques concurrentes s'allient pour vendre un produit, qu'en est-il ? Ce mardi, Burger King, le spécialiste du burger au steak grillé, et KFC, le géant américain du poulet frit, ont dévoilé sur leurs réseaux sociaux une collaboration, la première entre les deux chaînes de fast-food. Dès demain et jusqu'au 16 décembre, le burger « Best Friends Forever » sera mis en vente dans les deux enseignes et dans tous leurs magasins en France. Avec une légère variante cependant : chez l'un, il sera au steak, chez l'autre au poulet. Gagner en notoriété L'annonce est surprenante, même si ces dernières semaines, de multiples indices ont été dévoilés dans les restaurants. Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes ont partagé des photos d'un gobelet du concurrent chez son voisin, ainsi que des publicités pour l'un chez l'autre. Si le pari semble osé, il s'explique : « Le marché français du fast-food est en pleine croissance et touche 80 % de la population. L'ultra-leader, McDonald's, y règne en maître car il est à proximité de la majorité des Français. Les autres enseignes, les « challengers » dont les points de vente sont moins fréquents, doivent s'imposer grâce à la notoriété, d'où l'intérêt d'une co-promotion entre deux marques concurrentes », décrypte Benoit Heilbrunn, professeur de marketing à l'ESCP Europe. En effet, Burger King, revenu en 2012 après avoir quitté la France en 1997 faute de rentabilité, possède 500 enseignes et KFC, 300. Le géant McDonald's en possède lui 1.500. L'intérêt de la campagne est donc, de faire « du bruit », et de tester un potentiel « croisement des clients », selon Benoit Heilbrunn. LIRE AUSSI : Pourquoi les « fast-foods » américains débarquent à la chaîne en France McDonald's va vendre des donuts Krispy Kreme Une collaboration entre deux marques opposées comme celles-ci est totalement novatrice. A plus petite échelle, et à des fins purement écologiques, en 2018, 12 marques concurrentes de boisson avaient lancé une grande campagne de publicité intitulée « vous triez, nous recyclons », destinée à montrer que n'importe quelle bouteille en plastique peut redevenir une bouteille. « Ecume promotionnelle » Depuis des années, la stratégie des petites enseignes concurrentes de fast-food était de comparer les produits des uns et des autres avec humour. En 2018, Burger King, maître dans ce domaine, avait déjà utilisé un univers, celui de McDonald, en rebaptisant ses sandwichs « Like a Big Mac but actually big ». « Là, il s'agit d'un réel tournant communicationnel pour les marques : on ne parle plus du produit, qui est finalement assez banal, on créé uniquement de la communication et de la notoriété en s'associant contre le leader », détaille Benoit Heilbrunn. Les deux enseignes ont présenté cette collaboration comme « la collab du siècle ». L'expert, lui, tranche plutôt pour de l'« écume promotionnelle ». « Là où McDonald's en Europe propose 400 innovations par an, cette opération n'apporte rien en gages ni de qualité du produit, ni de fidélisation de futurs clients et sera plutôt un coup de buzz à courts termes », tranche-t-il.

En sept ans, le Continent de plastique a évolué de manière alarmante

By |November 26th, 2024|Categories: Scoop.it|

C'est l'une des plus remarquables illustrations de la pollution plastique dans le monde : le vortex de déchets du Pacifique Nord (NPGP), aussi connu sous le nom de "continent de plastique". Constitué sous l'impulsion du gyre subtropical du Pacifique Nord concentrant en un même lieu des déchets provenant de sources lointaines, sa quantité de débris plastiques flottants était estimée à 79.000 tonnes en 2015. Comment a-t-il évolué ces dernières années ? Dans une nouvelle étude, l'ONG Ocean Cleanup dont l'objectif est de développer des technologies permettant de retirer le plastique des océans, a analysé l'évolution du continent de plastique durant sept ans, de 2015 à 2022. L'analyse se base sur plus de 1000 échantillons récoltés dans la zone par des chaluts spécialisés, 74 évaluations aériennes et 40 extractions provenant du système de nettoyage S002 d'Ocean Cleanup. Un nombre moyen de plastiques qui a explosé Les résultats de ces travaux, publiés le 19 novembre 2024 dans la revue Environmental Research Letters, sont catastrophiques. "Le nombre moyen de microplastiques (0,5 à 5 mm), de mésoplastiques (5 à 50 mm) et de macroplastiques (50 à 500 mm) collectés par nos chaluts de surface à l'intérieur du NPGP est passé de 960.000 à 1.500.000 éléments par km2, de 34.000 à 235.000 éléments par km2 et de 800 à 1800 éléments par km2, respectivement, en sept ans", est-il détaillé dans l'étude.  Et la concentration massique moyenne mesurée a aussi augmenté pour les microplastiques et les mésoplastiques avec respectivement 4,3 kg par km2 et 10,4 kg par km2 en 2022 contre 1,7 kg par km2 et 1,4 kg par km2 en 2015. Celle des objets plus grands n'a pas changé significativement en sept ans. Les objets flottants plus petits pourraient donc devenir de plus en plus nombreux au sein du NPGP.  Ils ne proviendraient pas de la dégradation des objets plus larges mais seraient, dans une proportion comprise entre 74% et 96%, de nouveaux déchets amenés par le courant. Une autre possibilité est que les grands déchets se fragmentent via un mécanisme que les chercheurs ne connaissent pas encore et qui permettrait de coller au modèle mathématique. Dans les zones où les déchets de petites tailles (0,5 mm à 5 mm) sont hautement concentrés (les hotspots), cette concentration est passée de 1 million de morceaux par km2 en 2015 à plus de 10 millions de morceaux par km2 en 2022. Il est cependant difficile "d'évaluer dans quelle mesure la masse totale accumulée dans le NPGP a évolué", préviennent les chercheurs. LIRE AUSSILE PLASTIQUE ET SES POLLUTIONS EN CHIFFRES Dans l'attente d'un traité mondial de lutte contre la pollution plastique Ces méthodes de comptage ont toujours des limites (certains objets sont mieux détectés que d'autres grâce à leur couleur, certains coulent dans la colonne d'eau et restent donc invisibles en surface...). Mais elles illustrent tout de même une triste tendance dans une région où le volume de déchets en plastique est supérieur à celui des organismes vivants, des animaux étranglés par les filets ou encore étouffés par les débris qu'ils avalent. LIRE AUSSIOCÉANS ENVAHIS PAR LES DÉCHETS : 493 MILLIONS DE TONNES DE PLASTIQUES D'ICI 2060, AVERTIT L'OCDE Un objectif fixé en 2022 est de finaliser un traité mondial de lutte contre la pollution plastique d'ici la fin de l'année 2024. Une session de négociations internationales s'était déroulée en avril à Ottawa, au Canada. Elle avait permis de souligner la persistance de nombreux points de désaccord entre les partis. Une dernière session devrait débuter fin novembre en Corée du Sud. 

Emmanuel Macron invite Donald Trump et Elon Musk à un « sommet IA » en France

By |November 26th, 2024|Categories: Scoop.it|

Les cartons d'invitation sont émis. A Rio pour le G20, Emmanuel Macron a annoncé mardi qu'il inviterait au sommet sur l'intelligence artificielle prévu en février en France Donald Trump, qui aura alors pris ses fonctions à la présidence des Etats-Unis, ainsi que son nouveau partenaire, le milliardaire Elon Musk. « J'ai invité la Chine, les Etats-Unis et les grands pays qui sont impliqués », et le Premier ministre indien Narendra Modi « m'a confirmé aussi sa venue », a dit le président français. Elon Musk sera aussi invité « comme les grands entrepreneurs » impliqués sur ces questions, a ajouté Emmanuel Macron. Musk de la partie ? Egalement patron de Tesla et SpaceX, Elon Musk est devenu omniprésent dans l'entourage du président élu américain, qui l'a nommé à la tête d'une commission devant réduire drastiquement les dépenses publiques du pays . Son objectif ? Couper d'un tiers le budget fédéral, soit une économie de 2.000 milliards de dollars… LIRE AUSSI : VIDEO - « L'enfer productif » : comment Elon Musk compte tailler dans le budget américain « J'aurai l'occasion d'ailleurs de recevoir le 6 décembre prochain un groupe d'entrepreneurs américains et d'académiques (universitaires) qui sont impliqués sur ce sujet », a-t-il conclu en marge d'un sommet du G20 à Rio de Janeiro. En mai dernier, avant la dissolution et le changement de majorité à l'Assemblée nationale, Emmanuel Macron avait évoqué un plan de bataille pour l'IA , avec notamment un volet sur le financement et un autre sur la formation, avec l'objectif de diplômer 100.000 « experts » de l'intelligence artificielle par an dans l'Hexagone.

xAI, la dernière pépite à 50 milliards de la galaxie Musk

By |November 26th, 2024|Categories: Scoop.it|

Elon Musk était l'un des signataires, en mars 2023, de la la lettre réclamant une pause dans la course à l'intelligence artificielle générative. Quatre mois plus tard, il se lançait sur ce marché avec xAI. Il est désormais l'un de ceux qui courent le plus vite. Six mois après avoir levé 6 milliards de dollars, la start-up qui édite le chatbot Grok vient en effet d'engranger 5 milliards supplémentaires, ce qui lui permet de doubler sa valorisation à 50 milliards de dollars. Le fonds souverain du Qatar, Qatar Investment Authority et Valor Equity Partners ont participé au tour, selon le « Wall Street Journal », ainsi que Sequoia Capital et Andreessen Horowitz, qui avaient déjà participé au précédent cycle - avec Fidelity Management & Research Company, et le prince saoudien Al-Walid ben Talal. Comme pour ses autres entreprises (Tesla, SpaceX et X), l'intérêt des investisseurs pour xAI a été stimulé par la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine. Sans garde-fous ou presque xAI est surtout connu pour éditer le modèle de langage (LLM) propulsant le chatbot Grok, uniquement disponible pour les abonnés premium du réseau social X. Contrairement aux autres modèles du marché (OpenAI, Microsoft, Google, Anthropic…), celui de xAI agit - à de rares exceptions près comme les contenus pornographiques par exemple - sans garde-fous, au nom des idées libertariennes d'Elon Musk. LIRE AUSSI : Etats-Unis : Elon Musk détaille son projet « radical » pour réformer l'Etat fédéral Si Grok est capable de fournir des réponses dans les standards du marché, il peut aussi reproduire des visages de personnalités politiques ou protégées par des licences, là où les rivaux se l'interdisent. Du reste, Grok doit s'exprimer avec un ton direct et humoristique, à l'image de son patron. Il peut compter pour cela sur les données de X sur lequel il est entraîné. Elon Musk a aussi invité ses membres à lui partager des données médicales, radios ou IRM… Pour propulser le tout, xAI mise sur un superordinateur baptisé Colossus et situé à Memphis dans le Tennessee, proche du fleuve Mississippi. Comme les usines de Tesla, il cumule les superlatifs avec 100.000 puces Nvidia H100, ce qui en fait « le superordinateur le plus rapide de la planète en tant que cluster unique », selon les mots du patron de Nvidia, Jensen Huang. A 45.000 dollars par puce, le bâtiment coûte plus cher que le One World Trade Center de New York. Et il a été bâti en à peine 122 jours, un record. La « méthode Musk » appliquée à l'IA « C'est la méthode Musk qui est déjà en marche, comme dans les usines Tesla ou chez SpaceX, où il cherche à tout optimiser », compare Stéphane Distinguin, cofondateur et CEO de Fabernovel. LIRE AUSSI : De Tesla à la Maison-Blanche : la méthode infernale de Musk pour chasser les coûts Pour le reste, les rares chiffres disponibles sont moins flatteurs. Alors que ChatGPT a 200 millions d'utilisateurs hebdomadaires, Grok est encore limité aux 640.000 abonnés premium à X, a mesuré Statista (sur un total de 250 millions d'utilisateurs actifs). Le moteur a aussi beaucoup fait parler de lui lors de l'élection présidentielle américaine… en mal. Contrairement aux autres IA, plus prudentes, Grok s'est lancé dans des prédictions hasardeuses, annonçant la victoire de Trump dans certains Etats avant même la fin du dépouillement des bulletins. La donne pourrait néanmoins changer. Se tourner vers les entreprises « Des tests sont menés en Nouvelle-Zélande pour ouvrir Grok », pointe un bon connaisseur. « A New York, on voit des publicités partout pour les différents modèles d'IA. Tous les acteurs cherchent à capturer des parts de marché. Le gagnant raflera tout », poursuit-il, précisant que derrière chaque entreprise d'Elon Musk, il « y a autant un projet de société qu'un besoin de rentabilité ». Comme ses concurrents, xAI devra se tourner vers les entreprises pour chercher à rentabiliser ses lourds investissements. En guise de premier pas, la start-up a rendu son modèle Grok-1 disponible sur la plateforme Hugging Face. Mais il n'y a pas foule. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Elon Musk a-t-il vraiment cassé Twitter ? « L'API n'a été téléchargée que 3.000 fois, ce n'est rien du tout, relève un porte-parole de la plateforme. Grok est un trop gros modèle et il coûte trop cher pour les entreprises qui veulent l'installer. » Dans cette course de vitesse de l'IA, Elon Musk n'hésite pas à mettre des bâtons dans les roues de ses concurrents, comme OpenAI, qu'il a attaqué en justice après son changement de statut en entreprise à but lucratif. Lui se vante de proposer un modèle partiellement ouvert (open source), permettant aux développeurs d'accéder au code. Pour Emmanuel Vivier, cofondateur du Hub Institute, « il s'agit d'éviter que l'intelligence artificielle générale finisse aux mains d'une grande entreprise privée ». Grâce aux capitaux levés, Elon Musk va aussi pouvoir doper son modèle en achetant 100.000 nouveaux processeurs auprès de Nvidia et tenter ainsi de se différencier de la concurrence. Le fournisseur star de puces IA pourrait d'ailleurs, selon le « Financial Times », participer à la prochaine levée de fonds de xAI, déjà en préparation.

Rédaction de descriptifs par IA : Maisons du Monde face aux hallucinations

By |November 26th, 2024|Categories: Scoop.it|

Maisons du Monde, enseigne d’ameublement et de décoration de la maison, fait appel à l’IA générative afin de rédiger ses fiches produits. L’entreprise emploie l’IA de Google – Vertex AI – et son stockage de données BigQuery. Gain de temps et suppression de l’agence de traduction Le résultat est un gain de temps pour les […]

Situation des détaillants au Liban en 2024 : reprise et adaptation aux crises

By |November 26th, 2024|Categories: Scoop.it|

Après quelques années d’incertitude relative à l’environnement socio-économique du Liban, le premier semestre de l’année 2024 a connu une stabilisation du taux de change de la livre libanaise par rapport au dollar américain et une réduction du taux d’inflation. Ce nouveau contexte a incité les détaillants à se concentrer sur l’augmentation de leur part de marché et la fidélisation de leur clientèle après avoir survécu aux crises économiques et financières qui ont secoué le pays ainsi que la perturbation de la chaine d’approvisionnement durant les quatre années précédentes. Les détaillants ont focalisé leurs efforts sur la promotion des ventes à travers des réductions régulières de prix, l’animation dans les magasins, des programmes généreux de fidélisation des clients. En parallèle, leur utilisation des medias sociaux s’est intensifiée pour informer leurs clients, leur communiquer des offres et attirer de nouveaux clients. Face au développement de la vente en ligne durant la pandémie du Covid-19, les détaillants ont souhaité attirer les consommateurs vers leurs magasins en ayant recours à la rénovation et l’extension de leurs locaux pour renforcer l’expérientiel durant leurs achats. Certains détaillants ont organisé, en partenariat avec leurs fournisseurs, des activités ponctuelles pour attirer les clients, notamment les familles,  et proposer des offres (plage et sports d’été, dégustation d’alcools et de produits pour les fêtes de fin d’année, produits de jardinage et meubles d’extérieur au printemps). Ces actions adoptées par les détaillants ont démontré, d’une part leur volonté à recourir à tous les moyens pour conserver leur clientèle et d’autre part, construire des bases de données clients indispensables à leur programme de marketing digital et le ciblage des consommateurs utiles. Des logiciels de comparateur de prix des produits de consommation courante disponibles chez les principaux détaillants sont devenus populaires auprès des consommateurs, ce qui a soumis les détaillants à une pression supplémentaire dans la fixation des prix ou la proposition de services supplémentaires qui compensent un prix plus élevé. Le second semestre a été caractérisé par une violence qui s’est étendue à de nombreuses zones urbaines avec un déplacement massif de citoyens vers d’autres zones relativement calmes, ce qui a déséquilibré l’offre et la demande  des  produits de consommation courante. La recrudescence de la violence, qui a généré une inquiétude relative à la continuité de l’approvisionnement, et le déplacement de la population ont augmenté la demande et ont contraint les détaillants à modifier leurs priorités. Les efforts promotionnels déployés durant le premier semestre ont cédé la place à des efforts logistiques pour assurer l’approvisionnement des magasins et éviter la pénurie de certaines denrées face à une demande très fluctuante.    

Ben & Jerry’s : la rébellion du glacier « woke » contre Unilever s’envenime

By |November 26th, 2024|Categories: Scoop.it|

Ben & Jerry's est décidément trop turbulent. Le fabricant de glaces engagé est devenu une gêne pour Unilever, qui l'a acheté en 2000. La multinationale britannique n'assume plus la liberté de ton des fondateurs et les prises de position publiques progressistes de l'entreprise. Cette rupture douloureuse est à l'image du divorce du business aux Etats-Unis avec la politique des bons sentiments embrassée il y a quelques années. De la responsabilité sociale et environnementale (ESG) à la diversité et à l'inclusion (DEI), les grandes entreprises ont désormais tendance à faire marche arrière sur leur engagement « woke ». Une plainte contre Unilever Mercredi, Ben & Jerry's a porté plainte contre Unilever pour lui avoir interdit de prendre la défense des droits des Palestiniens. En décembre, le glacier voulait appeler à un cessez-le-feu immédiat dans un communiqué. Unilever a menacé de démanteler son conseil d'administration indépendant et de poursuivre les dirigeants s'ils mettaient leur plan à exécution. Unilever a également interdit à l'entreprise de soutenir l'accueil des réfugiés palestiniens au Royaume-Uni, la liberté d'expression des manifestants pro-Gaza sur les campus américains, la suspension des livraisons d'armes à Israël. LIRE AUSSI : Unilever en discussion avec des fonds pour céder Ben & Jerry's et Magnum pour 18 milliards d'euros Les crèmes glacées d'Unilever font saliver la Bourse d'Amsterdam Le glacier fondé en 1978 par deux amis du Vermont a fait de son engagement social sa marque de fabrique. En 1988, les patrons hippies ont lancé une glace « Peace Pops » enrobée de chocolat avec un message de réduction des dépenses militaires des Etats-Unis. Plus tard, ils ont pris position pour le mariage homosexuel, contre le réchauffement climatique, pour le mouvement « Occupy Wall Street ». Contre Donald Trump, ils ont sorti un parfum « Pecan Resist ». Des objectifs environnementaux revus à la baisse Unilever a avalé la petite marque en connaissance de cause, à une époque où il était de bon ton d'afficher sa responsabilité sociale - du thé qui se dit « honnête », un fabricant de jus « innocent », du savon pour « accepter son corps », des lessives « vertes » et des étiquettes qui font la morale… Les cofondateurs Ben Cohen et Jerry Greenfield avaient obtenu de conserver un conseil indépendant et une mission sociale. Les deux multimillionnaires n'ont plus qu'un rôle de représentation au sein de l'entreprise, mais ils demeurent les vigies de son activisme social. LIRE AUSSI : Name and shame : le pari « très militant » de Yuka pour faire réagir les marques Le conseil indépendant de Ben & Jerry's avait déjà porté plainte contre Unilever en 2021. Le glacier avait décidé d'interrompre ses ventes dans les colonies juives de Cisjordanie pour protester contre le grignotage du territoire palestinien. Unilever avait réagi en cédant l'activité israélienne à un producteur local. Un accord amiable a été trouvé en 2022, Ben & Jerry's devenant une entité séparée en Israël, et Unilever acceptant de financer des oeuvres humanitaires au Moyen-Orient. Mais la tension est devenue trop forte entre le désir d'Unilever de rentrer dans le rang et les partis pris de Ben & Jerry's. En avril, le groupe a revu à la baisse ses objectifs environnementaux. Au lieu de réduire de 50 % le recours au plastique non recyclé d'ici à 2025, il est passé à 30 % en 2026. Il a aussi renoncé à une série d'autres engagements pour l'année prochaine : réduire le gaspillage alimentaire industriel de moitié, dépenser 2 milliards d'euros par an dans des entreprises de la diversité, accroître à 5 % l'effectif de personnes handicapées… Retour de bâton anti-ESG aux Etats-Unis Sous Paul Polman, de 2008 à 2018, Unilever était devenu le parangon de l'ESG, copié par les autres industriels. Le groupe finançait des projets comme l'installation de toilettes en Inde ou des publicités contre le gaspillage alimentaire. Mais la croissance a ralenti à la fin de son règne et le marché a commencé à juger que le groupe s'égarait. L'investisseur activiste Nelson Peltz est devenu administrateur. Hein Schumacher, le PDG nommé en 2023, a pris les commandes d'un groupe heurté par la forte inflation, avec pour mission de réduire les coûts et de redresser les profits. Qui plus est, il est arrivé au moment d'une puissante vague « anti-woke » aux Etats-Unis. Les élus républicains rejettent des engagements pour la diversité raciale ou la sauvegarde de la planète qui leur paraissent dictés par la gauche. Des activistes de droite poursuivent les entreprises qui pratiquent la discrimination positive. Edward Blum a réussi à interdire à Harvard d'utiliser des critères raciaux pour l'admission des étudiants, et veut faire de même avec le business, à l'instar d'un autre militant, Robby Starbuck. Les bières Bud Light, les motos Harley-Davidson et les tracteurs John Deere ont tous fait marche arrière sous la menace d'un boycott. LIRE AUSSI : ENQUÊTE - Edward Blum, l'activiste qui a terrassé la discrimination positive aux Etats-Unis ENQUÊTE - La finance responsable à l'épreuve du feu Unilever a annoncé au printemps son intention de coter séparément à Amsterdam l'activité glaces, qui regroupe, outre Ben & Jerry's, les marques Magnum et Wall's. Cet été, le groupe semble avoir changé son fusil d'épaule. Plusieurs fonds d'investissement, d'Advent à KKR et à Blackstone, ont regardé le dossier en vue d'une acquisition. Ce pôle réalise près de 8 milliards d'euros de chiffre d'affaires. C'est le leader mondial du secteur, mais il pèse sur les résultats d'Unilever. L'année dernière, les ventes de glaces ont chuté de 6 % en volume, et les marges ont fondu par rapport à la moyenne du groupe, du fait de la hausse du cours des matières premières comme le cacao et le sucre, et de l'inflation énergétique. Vendre permettrait aussi à la multinationale de se débarrasser d'un petit glacier un peu trop bavard pour l'Amérique trumpiste.

Après les années fastes, le nouveau visage des startupeurs qui lèvent des fonds

By |November 26th, 2024|Categories: Scoop.it|

L'image d'Epinal du jeune homme sorti d'HEC qui lance sa start-up aurait-elle du plomb dans l'aile ? Oui, si l'on en croit un nouveau rapport de la banque d'affaires Cambon Partners, qui a comparé les levées de fonds de croissance (de 10 à 50 millions d'euros) entre la période « faste » de la French Tech (2018-2022, soit 221 start-up) et aujourd'hui (2022-2024, soit 239 start-up). Si HEC reste en tête, elle recule de 5 points (à 19 %) par rapport à la période « euphorique » et boxe désormais à égalité avec Polytechnique (+2 points). Les formations ingénieurs font en effet une percée, en particulier avec Centrale Supélec, qui gagne 5 points (à 14 %). Une spécificité qui tient notamment au fait que les écoles d'ingénieurs se sont développées sur les sujets entrepreneuriaux, mais aussi au renouveau de la French Tech, moins axée sur le numérique, et davantage sur des solutions plus techniques, notamment dans la greentech ou l'intelligence artificielle. Difficile pour tout le monde En conséquence, 74 % des start-up qui ont réussi à lever des gros tours ont au moins un fondateur issu d'un cursus STEM (science, technologie, ingénierie, mathématiques), contre 65 % durant la période euphorique. La féminisation de l'écosystème poursuit sa progression, où 17 % des start-up qui ont levé entre 10 et 50 millions d'euros comptent au moins une fondatrice, contre 12 % entre 2018 et 2022. LIRE AUSSI : Ces entrepreneurs de la tech qui se sont convertis à l'impact Start-up : ces « 100 fondatrices » qui font bouger la French Tech, selon « Les Echos » Autre enseignement, plus surprenant : même les « serial entrepreneurs » (ceux qui ont lancé plusieurs start-up), des profils souvent appréciés chez les investisseurs, peinent à lever des fonds. Ils sont 39 % à faire partie de la cohorte analysée dans la période actuelle, contre 55 % durant la période faste. « Les tours entre 10 et 50 millions sont désormais compliqués pour tout le monde. Avoir monté un logiciel par le passé n'est pas forcément un gage d'aide pour lancer une start-up industrielle dans la greentech », illustre Romain Dehaussy, associé chez Cambon Partners. Les fondateurs gagnent aussi en expérience, avec une moyenne de 9,6 années de passé professionnel, contre 8,7 ans.

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