« Cartel du parfum » : enquête ouverte sur les géants des fragrances
Le gendarme suisse de la concurrence a indiqué disposer « d'indices selon lesquels plusieurs entreprises actives dans la production de parfums auraient violé le droit des cartels ». Selon lui, « il existe des soupçons que ces entreprises auraient coordonné leur politique de prix, et empêché leurs concurrents de fournir des clients déterminés et restreint la production de certains parfums ». Le groupe suisse Givaudan, dont le chiffre d'affaires était en hausse de +6,5 % à plus de 7 milliards de francs suisses en 2022, est connu pour être à l'origine de célèbres parfums tel qu'Angel de Thierry Mugler, une fragrance sucrée qui avait bousculé le marché. Il a reconnu qu'il « coopère pleinement avec les autorités » suisses. LIRE AUSSI : Les parfums et les cosmétiques donnent du baume au coeur au Made in France Firmenich se présentant en vue de sa fusion comme la plus grande entreprise de parfums et d'arômes (c'est lui qui produit Wanted d'Azzaro), s'est exprimé de la même façon. Le groupe helvétique, qui a connu une hausse de 10,5 % de son chiffre d'affaires semestriel (exercice en décalé 2022-1923) à 2,4 milliards de francs suisses, a reconnu des perquisitions dans ses locaux en Suisse, en France ainsi qu'au Royaume-Uni. L'Américain International Flavors and Fragrances, (IFF), qui se distingue avec un chiffre d'affaires de 11,80 milliards d'euros pour l'année 2022 et des pertes, n'a pas réagi à ce stade de l'enquête qui pourrait s'étendre à l'échelle du secteur. Tout comme l'allemand Symrise au chiffre d'affaires de 4,6 milliards d'euros pour l'année 2022 avec un bénéfice de plus de 265,55 millions d'euros. Un précédent en 2006 La crainte d'une entente plus globale enfreignant les règles de l' Union européenne « en matière d'ententes » est émise. L'enquête pourrait se poursuivre pendant des mois, voire des années. Selon CITI, « le montant des amendes pourrait aller jusqu'à de 15 à 20 % des ventes touchées ». Pour avoir enfreint les règles antitrust de l'Union européenne, les entreprises sont passibles d'amendes « pouvant atteindre 10 % de leur chiffre d'affaires mondial ». Ce n'est pas la première fois que des entreprises du parfum sont dans l'oeil du cyclone pour entente illégale sur les prix. En 2006, les plus grands noms de la parfumerie avaient écopé d'une amende de plus de 46 millions d'euros.
Amazon ferme 8 magasins automatisés sans caissières Amazon Go
Amazon ferme huit magasins de proximité automatisés et sans caissières Amazon Go à Seattle, New York et San Francisco selon la presse américaine. Amazon avait précédemment annoncé qu’il fermerait certains magasins Amazon Go et supermarchés Amazon Fresh alors qu’il cherche à réduire ses coûts. La société fermera deux magasins Amazon Go à New York, deux sites à Seattle et quatre magasins à San Francisco. Les magasins fermeront le 1er avril et Amazon a déclaré qu’il aidera les employés concernés à obtenir d’autres rôles dans l’entreprise. « Comme tout détaillant physique, nous évaluons périodiquement notre portefeuille de magasins et prenons des décisions d’optimisation en cours de route » explique Jessica Martin, porte-parole d’Amazon , dans un communiqué envoyé par e-mail. « Nous restons attachés au format Amazon Go, exploitons plus de 20 magasins Amazon Go à travers les États-Unis et continuerons à apprendre quels emplacements et fonctionnalités résonnent le plus avec les clients » termine-t-elle.
Du test de Turing à la « société de la vraisemblance »
La révoluSON industrielle, définie comme la place progressivement prise par l’audio dans la société en raison d’une combinaison simultanée de facteurs sociétaux, technologiques et économiques, illustre une vieille volonté humaine de mimétisme. Bien avant l’invention du traitement électronique du signal, les chercheurs ont en effet essayé de construire des machines recréant la parole humaine : 1791 : considérée comme l’ancêtre de l’audio-augmentation Text-to-Speech (TTS), la Speaking Machine est inventée par Wolfgang von Kempelen, ingénieur au service de l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche ; 1950 : le test de Turing est formulé par le scientifique britannique A.M. Turing dans une publication, intitulée « Computing Machinery and Intelligence », jetant les bases de ce qui allait devenir l’informatique. Enjeu du test : ne pas réussir à faire la différence entre le comportement de l’homme et de la machine ; 2019 : le C.F.O. d’une entreprise britannique du secteur de l’énergie reçoit oralement et exécute immédiatement une demande de virement de 220 000 € émanant apparemment du patron de sa maison mère en Allemagne, dont la voix avait visiblement été imitée par une voix de synthèse ; 2023 : le 16 février, la journaliste Sonia Mabrouk interviewe ChatGpt sur Europe 1, en utilisant les voix de synthèses etx majelan. Nous entrons donc dans ce que je propose d’appeler la « société de la vraisemblance » que nous pourrions définir de la façon suivante : société marquée par la vraisemblance de l’IA et son rôle croissant, rendu possible par les évolutions technologiques du début des années 2000 et posant la question des règles éthiques applicables afin d’éviter les dérives de l’usage liées à la vraisemblance de l’IA. Avec l’IA, nous entrons dans la « société de la vraisemblance » Alors que la fatigue digitale, notamment liée à l’explosion de la vidéo, a fait l’objet de nombreuses recherches, la crise de la Covid-19 s’est traduite par l’accélération de trois évolutions latentes, favorables à la révoluSON industrielle et à l’avènement de la société de la vraisemblance : Le télétravail, désormais considéré comme un acquis pour nombre de parties prenantes, il favorise l’écoute de contenus audio, personnels ou professionnels ; L’évolution de la mobilité, avec un point commun à tous ses changements : les études (Nova Consulting de mars 2022) font apparaître un sentiment de perte de temps dans les transports et la volonté de faire de chaque trajet l’opportunité d’apprendre, de s’informer ou de travailler. Autant de facteurs favorables à l’audio, l’ouïe étant le seul sens compatible avec cette volonté ; Le besoin de frugalité digitale, tant en termes de fatigue personnelle que de responsabilité collective, ce qui est justement l’une des caractéristiques de l’audio, qui consomme environ quatre fois moins de bande passante que la vidéo, d’après une étude Arcep – Arcom de janvier 2022. Opportunités et risques de cette « société de la vraisemblance » La révoluSON industrielle peut être séparée en deux parties bien distinctes, avec premièrement une révoluSON dite personnelle, axée majoritairement sur trois points : Information : l’audio-augmentation des contenus écrits constitue un changement de paradigme, avec la perspective de pouvoir écouter les contenus au lieu de les lire. En Occident, cette révoluSON industrielle est un levier stratégique d’accessibilité pour mieux toucher les publics fragiles, les jeunes ou les dirigeants. Dans les pays en voie de développement, elle est une opportunité majeure pour favoriser l’accès à l’information ; Formation : les supports écrits représenteraient environ 85 % des supports de cours dans les grandes écoles, et leur audio-augmentation constituerait un facteur accru d’accessibilité ; Culture : avec le saut qualitatif réalisé par la TTS, va s’ouvrir un vaste potentiel de diffusion de l’usage. D’un autre côté, alors qu’un particulier passe, en moyenne, cinq ans de sa vie dans son véhicule, on estime qu’un professionnel y passe, en moyenne, quinze ans (source : PFA). Ce temps passé constitue donc un enjeu majeur pour partager des contenus avec le seul sens disponible et autorisé, l’ouïe. Cette révoluSON professionnelle s’organise autour des trois axes suivants : Mieux se former : que ce soit pour de la formation aux derniers produits, de la sécurité ou à l’éthique, grâce à des versions audios-augmentées des documents écrits existants aujourd’hui ; Mieux s’informer : qu’il s’agisse d’informations données par une publication professionnelle, un syndicat ou un fournisseur sur une innovation produit, chaque trajet sera l’occasion d’écouter l’information récupérée via du scrapping ou une API et audio-augmentée, le tout en 100 langues et accents, puisque la TTST permet d’inclure des traducteurs automatiques ; Mieux manager : avec le développement du télétravail, l’inspiration managériale est aujourd’hui une vraie difficulté que la révoluSON industrielle peut partiellement contribuer à résoudre en mettant à disposition des contenus audio motivants ou récréatifs, comme la version audio du quotidien sportif ou régional préféré du collaborateur. La société de la vraisemblance est encore difficile à évaluer économiquement avec précision, mais un consensus émerge sur l’importance du changement de paradigme en cours, illustrable à plusieurs niveaux : Par la montée en puissance du « Voice Search Optimisation », dont l’objectif est de permettre aux contenus de remonter dans les moteurs de recherche, à commencer par celui de Google ; Par l’évaluation du marché de l’audio-augmentation TTS (cf. Morgan Stanley) à 20 milliards d’euros en 2030 pour ses usages directs ; Par le fait que la révoluSON industrielle représentera probablement une part très significative des contenus (source : etx majelan et Continental) disponibles en 2030 sur le marché de l’expérience en mobilité, évalué à 40 milliards d’euros ; Par la très forte croissance prévue du nombre d’assistants vocaux ; Par la très forte croissance de la monétisation de l’audio digital, qui représente aujourd’hui seulement 1 % du marché publicitaire mondial, mais qui réalise actuellement 50 % de croissance par an. Rendue possible par la révoluSON industrielle, porteuse de nombreux espoirs, la société de la vraisemblance comporte aussi de sérieux risques éthiques qu’il convient de prévenir : Le risque d’usurpation est bien entendu le premier risque identifié, la qualité des voix de synthèse étant désormais de plus en plus proche de la perfection et totalement personnalisable ; Le risque de confusion psychologique personnel ; Le risque « d’anthropomorphisation » collective. Projetons-nous en 2030 Nous serons dans la « société de la vraisemblance ». La presse quotidienne s’écoutera sur son téléphone, avec possibilité d’écouter L’Équipe ou Le Figaro en 100 langues et accents, pouvant même reproduire fidèlement les voix des grandes plumes de ces maisons. Jaguar Land Rover, Stellantis ou Renault auront mis l’autoradio du futur au cœur de leur expérience à bord. Le Sénat, les sites du gouvernement français ou de la Commission européenne, seront massivement audio-augmentés. Les notices d’utilisation des médicaments s’écouteront, les étiquettes des vêtements du Printemps à Paris ou du Bund à Shangaï, aussi. La France, espérons-le, sera stratégiquement, économiquement et éthiquement le pays phare de cette « société de la vraisemblance ». Cocorico 😄 Jérôme Doncieux fondateur & Ceo d’etx majelan, et diplômé de l’Executive Master de l’Ecole Polytechnique de Paris
Transfert de données vers les États-Unis : le CEPD rend son avis sur le projet de décision d’adéquation de la Commission européenne | CNIL
En réaction à l’invalidation du Privacy Shield en juillet 2020 par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), le président des États-Unis, Joe Biden, a adopté le 7 octobre 2022 un nouveau cadre juridique (Executive Order) pour renforcer les garanties concernant la collecte et l’utilisation des données personnelles par les services de renseignement américains. Ce nouveau cadre légal a été soumis à la Commission européenne afin qu’elle évalue s’il permet d’assurer un niveau de protection adéquat des données des européens. Avant d’adopter définitivement sa décision reconnaissant le caractère adéquat de ce nouveau dispositif, la Commission a soumis un projet de décision pour avis au CEPD (organe qui regroupe l’ensemble des autorités de protection des données au niveau européen), le 13 décembre. Le 28 février 2023, le CEPD a adopté et publié son avis sur ce projet de décision d’adéquation. Le CEPD y relève les améliorations apportées par le gouvernement des États-Unis dans le cadre du nouveau cadre de protection des données transférées vers ce pays, tout en faisant part de ses préoccupations sur un certain nombre de points dont il dresse la liste.
Maybelline Hires Its First Avatar Ambassador To Show Off ‘Surreal’ Results – DesignTAXI.com
Maybe it’s Maybelline, but this time, it’s without a doubt May. That’s the name of the cosmetics brand’s latest celebrity ambassador. May is computer-generated, and she’s here to help the company merge the physical and virtual worlds. For her debut as Maybelline’s first-ever digital avatar, May will be the star of its campaign for the new Falsies Surreal Extensions Mascara. It’s a pretty significant gig for a rookie, considering that May’s real-world counterpart who’s also promoting the product is Gigi Hadid. Maybelline details that, with the mascara promising up to 36% visibly longer lashes, only a character as surreal as a digital being “can bring it to life.” “When a mascara delivers a transformation as surreal as this, it takes something just as surreal to introduce it. That’s where May comes in,” explains Shivani Shah, SVP of Global Brand Experience at Maybelline New York. “We’re thrilled to grow our Falsies portfolio with the help of our first avatar, who brings to life the product’s surreal lash extension look and next-gen technology in a fun and unexpected way.” Virtual avatars have permeated the influencer space of late, and it’s fairly easy to see why. Not only can they be constructed to perfectly match a brand’s ideals, but they’re also oftentimes easier on the wallet. In addition, it doesn’t hurt that they’re drama-free and don’t carry any baggage. May’s clean-cut image would be a particular draw for Maybelline, whose parent company L’Oréal was recently entangled in a messy brand deal with beauty influencer Mikayla Nogueira. The TikTok star was accused of applying mascara over false lashes to give off the effect of dramatically long eyelashes, a claim that Nogueira has vehemently denied. As noted by Marketing Dive, Maybelline is seemingly giving a positive spin to the so-called ‘LashGate’ with the virtual model and her “surreal extensions”-like lashes. “It will have people asking, ‘are your lashes real?!’” the makeup brand teases in a press release. Beyond this campaign, May is also poised to star in future activations, including those by L’Oréal’s other brands, as well as promote virtual products and services and appear in metaverse-related efforts.
Nestlé a fait les comptes : c’est 13% de son budget média open auction qui s’évanouit dans la nature en France
Quel pourcentage de mon budget média dépensé en programmatique s’évanouit dans la nature ? Ils sont nombreux à se poser cette question depuis la publication, en décembre 2020, d’une étude de l’ISBA, qui révélait qu’à peine 49% du montant dépensé par un annonceur allait dans les poches d’un éditeur et, surtout, que 15% de cette enveloppe disparaissait sans que l’on sache qui, des nombreux intermédiaires qui jalonnent la chaîne de valeur programmatique, mettait la main dessus. Julien Lamb, media lead chez Nestlé, est de ceux-là. “On sait, depuis la publication de ce rapport, que nos investissements programmatiques alloués à l’Open Web sont souvent très opaques”, reconnaît cet ancien expert adtech en agence. Comme toujours, c’est de manque de transparence qu’il est question et, en l’occurrence, de la difficulté à remonter le fil d’une impression publicitaire programmatique, pour savoir qui capte quoi entre le DSP, le SSP et les autres intermédiaires impliqués dans la chaîne de valeur. Pour Nestlé, qui dépense près de 60% de ses budgets digitaux en programmatique, dont un peu moins de la moitié est allouée à l’open auction, l’enjeu financier n’était pas anodin. “L’essor de la data shopper fait que nous avons accéléré notre part d’investissements sur l’open auction”, précise Julien Lamb. D’où l’importance de comprendre la ventilation de ces budgets pour, dans un second temps, pouvoir agir dessus. Deux nouveautés ont permis à Nestlé d’établir un protocole de test en bonne et due forme. D’abord, l’ouverture de son premier siège en propre chez The Trade Desk. “Partir de zéro nous a permis de réconcilier plus facilement les investissements médias. Il n’y avait pas d’historique ou d’autres campagnes en cours pour venir polluer l’analyse”, justifie Julien Lamb. L’autre facteur, c’est la possibilité de plugger The Trade Desk en direct chez l’éditeur, grâce à une intégration client-side de la technologie Direct Path d’Hubvisor. Un chemin plus court, sans intermédiaire, qui permet de servir d’échantillon témoin. “Nous avons ciblé les six plus gros sièges SSP d’un gros éditeur français, aux audiences diversifiées”, précise Julien Lamb. Le budget média a été séparé en deux : une première poche transitait depuis The Trade Desk vers l’éditeur concerné, en passant par ces SSP. L’autre était dépensée directement depuis The Trade Desk vers l’éditeur via l’intégration Hubvisor. Pour chaque impression, un même prix de base, quelle que soit la route prise, en display comme en vidéo. La comparaison entre ces deux routes devait permettre à Nestlé de comprendre qui prenait quoi et, surtout, de voir si une part de budget s'évaporerait effectivement dans la nature. Le test a duré trois semaines, entre novembre et mi-décembre. “Seules quelques personnes de l’agence média et de la régie concernée avaient été mises au courant du test”, précise Julien Lamb. Un moyen supplémentaire de s’assurer de la fiabilité du test. À noter que Nestlé a également pris la décision de ne cibler que les sièges SSP des éditeurs en direct. “Nous avons d’emblée coupé les connexions aux resellers en ayant conscience que la réconciliation ne serait pas possible”, justifie Julien Lamb. “Le ratio d’argent manquant pouvait monter haut, jusqu’à 27,5% du montant dépensé dans certains cas de figure” Pour quel résultat ? Côté performance média, pas grand-chose à redire. “Qu’on prenne la route directe ou que l’on passe par un SSP, on avait globalement les mêmes performances en termes de visibilité, par exemple”, note Julien Lamb. Ce qui est problématique, en revanche, c’est que le test a permis de déterminer que “13% du montant dépensé en moyenne par Nestlé disparaissait dans la nature.” « C’est à dire qu’il n’était ni rétribué ou facturé par le SSP à l’éditeur mais en revanche bien imputé dans le budget Nestlé ». Un pourcentage qui variait selon les routes et qui pouvait, dans certains cas, dépasser la commission prise par une plateforme. Rappelons que celle-ci varie entre 5 et 15% selon les acteurs. “Le ratio d’argent manquant pouvait monter haut, jusqu’à 27,5% du montant dépensé dans certains cas de figure”, chiffre Julien Lamb. Où est passé l’argent ? On pourrait se dire que Nestlé n’a peut-être pas été capable de retrouver l’ensemble de ses petits. Mais ce n’est pas le cas puisque le nombre d’impressions achetées depuis le DSP était quasiment le même que celui déclaré par les SSP auprès des éditeurs. “Nous avons retrouvé à chaque fois plus de 99% d’entre elles”, balaie Julien Lamb. Il y a fort à penser qu’un intermédiaire s’est “servi” au passage. "A priori pas le DSP, puisque ces écarts ne sont pas visibles sur la voie désintermédiée”, constate Julien Lamb. Forcément inquiétant. D’abord, parce que nous sommes, dans le cadre de ce test, dans le best case scenario. Comme évoqué plus haut, Nestlé a opté pour un achat via les sièges SSP de l’éditeur en direct. “À combien la déperdition serait-elle montée si des resellers étaient entrés en piste ?”, souffle Julien Lamb. Les enseignements du test mené par Nestlé sont évidemment loin d’être anodins dans le contexte actuel, alors que la plupart des annonceurs font face à de réels enjeux de productivité. “L’objectif est double pour Nestlé avec une meilleure rétribution des éditeurs de contenus ainsi qu’une augmentation du working média alloué à nos campagnes ”. Les résultats vont également donner du grain à moudre aux détracteurs du programmatique, qui dénoncent, depuis des années, son opacité. Ils occasionnent également quelques questions philosophiques, parmi lesquelles celle que Julien Lamb se pose aujourd’hui avec insistance : est-ce que cette captation de valeur est une réponse à un coup de pression sur la marge des SSP ou juste un effet d’aubaine ?
Plus rentables et spéculatives, les cryptos concurrencent la Bourse
Le match entre les marchés boursiers (Wall Street, CAC 40) et les cryptos a tourné cette année nettement à l'avantage du bitcoin (+40 %) et de l'ethereum ( +35 %) qui progressent quatre fois plus que le Nasdaq et le CAC 40 (+10 %). Seules quelques actions comme Tesla (+82 %) rivalisent avec les 20 principales cryptos qui progressent entre 11 % et 130 %. En quête d'adrénaline et de profits rapides , beaucoup de particuliers se sont tournés vers les cryptos. La rentabilité y est plus importante mais les risques aussi. En dépit de la chute des cours en 2022, la part des investisseurs particuliers détenant des cryptos a progressé de 30 % à 40 % en 12 mois, selon le sondage de la plateforme eToro auprès de 10.000 personnes fin 2022. C'est la classe d'âge qui va de 35 à 55 ans, et les femmes de tous âges, qui ont souhaité profiter de la chute des cryptos en 2022 pour en acquérir à des cours plus bas. Malgré leur enthousiasme, le rendement quotidien des apprentis traders n'est que légèrement positif sur les cryptos sur une période de 5 ans (début 2015 à fin 2019) alors qu'il est nul sur les actions et matières premières (pétrole). C'est le constat d'une étude universitaire sur le comportement de 200.000 clients de la plateforme eToro, publiée récemment (1). Leur performance reste décevante au regard de l'envolée des cryptos sur la période de l'étude. Entre 2015 et fin 2019, le cours du bitcoin a été multiplié par 25 et celui de l'ethereum par 115. En moyenne, les clients ont fermé leur compte au bout d'un an, ils n'ont donc pas pu adopter une politique d'investissement à long terme qui profiterait des cycles de hausse des cryptos. La volatilité de leur performance sur les cryptos est huit fois supérieure à celle de leur rendement sur l'or, et deux fois plus importante que celle de leur portefeuille boursier. Les investisseurs individuels traitaient un très faible nombre de cryptos, deux en moyenne (les deux principales bitcoin et ethereum, ainsi que ripple) contre une quinzaine d'actions. Ils sont donc peu diversifiés. La moitié des nouveaux clients s'estimaient novices en matière financière et un sur cinq revendiquait un « bagage financier » (profession, études). Surfer sur la bulle Chez ce courtier en ligne, crée en 2007, qui permet d'investir sur tous les marchés (actions, or, cryptos), les clients ont adopté deux approches distinctes du trading selon qu'ils traitent les cryptos ou les autres actifs. Sur les actions ou l'or, ils profitent des chutes des cours pour acheter ou se renforcer et vendent dans les phases de hausse. Sur les cryptos, c'est l'inverse. Ils surfent sur les mouvements à la hausse et à la baisse. Ils achètent quand les cours augmentent et vendent dans les phases de repli, en espérant capter une partie de la tendance grâce à leur réactivité. Ce comportement est général, quel que soit le niveau de richesse, l'âge ou le sexe. En 2015, les clients d'eToro traitaient à 70 % des monnaies. Ils se sont progressivement reportés sur les cryptos au point qu'en 2017, année de l'envolée des cours , elles ont représenté près de 80 % de l'activité globale. Le plongeon de 2018 a incité les particuliers à diminuer nettement leurs opérations sur le bitcoin et l'ethereum au profit de l'or et du pétrole. Après avoir connu des marchés favorables entre 2015 et 2017, les apprentis traders n'avaient pas anticipé la sévérité et la durée du plongeon des cryptos en 2018. Avant le nouveau grand marché haussier des cryptos de 2020, la part des cryptos dans les volumes avait chuté à 15 % presque au niveau des monnaies traditionnelles (euro, dollar…) qui représentaient 10 % de l'activité et derrière les actions (25 %), les ETF boursiers (25 %) et les matières premières (25 %).
Hectar, retour sur 18 mois d’action au service de l’agriculture
160 000 fermes chercheront un repreneur dans les cinq prochaines années. « Ce constat nécessite de trouver des entrepreneurs et ils ne seront pas tous issus du monde agricole » insiste Audrey Bourolleau, agricultrice et cofondatrice d’Hectar aux côtés de l’homme d’affaires Xavier Niel en 2021. Pour relever ce défi, Hectar s’appuie sur trois axes : le coaching à la gestion d’entreprise agricole à travers un process de formation, l’innovation grâce à des start-ups de l’agritech et la sensibilisation par le biais d’une ferme pilote. L’aventure d’Hectar a officiellement débuté en septembre 2021 avec la mise en place d’un campus de formation. Sur la centaine de personnes ayant suivie le programme d’Hectar depuis un peu plus d’un an, 70% faisaient figure de nouveaux entrants dans le monde agricole. « Nous avons surtout des profils de 30 à 35 ans, des Bac + 3 à Bac +5 qui veulent créer de la valeur, se sentir utile. » Pour les guider dans leur nouvelle vie, Hectar les accompagne pendant cinq semaines avec une journée de formation présentielle et près d’une quinzaine d’heures de mentoring individuel. « Ces temps d’échange avec un agriculteur expérimenté, tant sur ses succès que sur ses échecs, garantissent le succès des projets. » Consciente que l’agriculture doit se réinventer et se penser en fonction des filières ; élevage, viticulture, maraichage, céréales… ; Audrey Bourolleau entend les aider à trouver le modèle économique gagnant capable de leur apporter également les indispensables équilibre et confort de vie.
Un litre de lait bio sur trois est aujourd’hui vendu comme du lait ordinaire
La crise du bio se poursuit. Dans le secteur du lait, qui était l'un des plus engagés dans cette voie, les consommateurs ne suivent plus . Les produits laitiers bio sont jugés trop chers, même si l'écart avec les produits conventionnels s'est réduit à 10 %. La multiplication de mentions marketing valorisantes comme le « lait des alpages », « lait local », « petit producteur », « sans lactose », souvent moins coûteuses, a brouillé les pistes. Résultat, un litre de lait bio sur trois est aujourd'hui déclassé et vendu comme lait conventionnel, selon le CNIEL (Centre national interprofessionnel de l'économie laitière). Et ce n'est pas fini. Le déclassement pourrait atteindre 43 % en 2023. La situation est critique : la collecte bio continue d'augmenter (+2,7 % l'an dernier) alors que le marché n'est plus là. Nombre d'éleveurs ont entamé leur conversion tout juste avant la crise, il y a deux ans, et leur production arrive en ce moment sur le marché. Des producteurs arrêtent le bio « La plupart des laiteries ont donné un coup d'arrêt aux nouvelles conversions, mais un certain nombre de nouveaux éleveurs bio devraient encore finaliser leur conversion début 2023 », explique l'interprofession. Les volumes ont atteint 1,26 milliard de litres en 2022 et représentent désormais 5,4 % de la collecte laitière totale, avec 4.200 producteurs. LIRE AUSSI : Pourquoi le bio connaît un gros passage à vide en France Phénomène inédit dans le bio, des producteurs jettent l'éponge . Aux termes de l'enquête menée par le CNIEL, les cessations d'activité en bio vont s'accélérer. Elles sont le fait d'éleveurs qui vont « fermer leur atelier » ou qui vont repasser en production conventionnelle. Les cessations ont approché les 3 % en 2022, mais elles pourraient atteindre 4 à 5 % fin 2023, souligne le CNIEL. « C'est tout à fait nouveau. Auparavant, les cessations étaient marginales, d'autant que le taux de reprise des ateliers de lait bio était supérieur » à ce qui se passe en production laitière classique. Combien de temps ce marasme va-t-il encore durer ? « En 2024, les dernières conversions seront finalisées. La collecte baissera », prédit le CNIEL. Elle pourrait retrouver son niveau de 2021 à 1,22 milliard de litres. « Cette baisse de l'offre sera largement insuffisante pour éponger les lourds excédents du bio, qui vont dépasser les 30 % du lait collecté », poursuit le CNIEL. Manque à gagner de 130 millions d'euros La Fédération nationale des producteurs de lait estime à 60 millions d'euros le manque à gagner de la filière bio en 2022 et à 71 millions cette année, à cause de ces déclassements. Elle réclame un plan d'urgence. « L'Etat nous a poussés à nous convertir au bio. On a besoin d'une transition économique. Si rien n'est fait, les cessations vont se poursuivre et, dans trois ans, on manquera de bio. On marche sur la tête », s'exclame Thierry Roquefeuil, le président de la Fédération nationale des producteurs laitiers . LIRE AUSSI : Les distributeurs lâchent le bio pour le durable et le local Matignon a, selon l'AFP, confirmé mardi qu' «une aide de 10 millions d'euros sera accordée aux exploitations bio les plus en difficulté». Une somme jugée «dérisoire» qui a déclenché la colère de la filière au Salon. 'Bio méprisée. Bio enterrée': le message a été tagué, à la hâte, sur une bâche déployée devant le stand de l'Agence bio. Les ventes s'effondrent depuis 2021. Après avoir connu une forte croissance ces dernières années, la consommation de produits laitiers bio a chuté dans toutes les catégories dans les linéaires de la grande distribution. Cette tendance s'est même accélérée en 2022 avec la pression inflationniste qui pousse les ménages à se tourner vers les premiers prix. En 2022, la crème bio est tombée en dessous du niveau des ventes de 2019 en chutant de 19 %, l'ultra-frais a reculé de 17 %, le beurre de 13 % et le lait de 9 %. Chez Lactalis, leader mondial des produits laitiers , on pense que le consommateur s'est détourné du bio parce qu'« il n'en voit plus le bénéfice. Si on veut le relancer, il faut en renouveler les promesses pour faire la différence avec les autres mentions valorisantes. Aller plus loin dans les engagements environnementaux par exemple, avance Jean-Marc Bernier, le directeur général du groupe en France. Cela suffira-t-il ? Nul ne le sait, mais nous ne baissons pas les bras. »