Facebook, Instagram : Mark Zuckerberg annonce le lancement d’abonnements payants
Mark Zuckerberg cherche la bonne formule pour relancer Facebook et Instagram. Dimanche, le patron de Meta a annoncé le lancement de « Meta Verified », un abonnement payant à partir de 11,99 dollars par mois pour authentifier son compte sur les plateformes, alors que le géant des réseaux sociaux traverse une passe financière difficile . La formule, qui sera d'abord déployée en Australie et Nouvelle-Zélande cette semaine, ressemble à celle mise en place par Elon Musk sur Twitter , avec des services de vérification de l'identité et des avantages comme un « accès direct au service client ». « L'idée est d'améliorer l'authenticité (des profils et donc des échanges) et la sécurité sur nos services », a précisé Mark Zuckerberg dans un message diffusé sur sa chaîne Instagram et sur son compte Facebook. Plus de visibilité Sur Facebook et Instagram, les abonnés auront un badge qui montre que leur identité a été vérifiée, ainsi que des protections pour leur compte (notamment contre l'usurpation d'identité), l'accès au service client, et plus de visibilité, d'après un porte-parole de Meta. Les contenus des créateurs abonnés à Meta Verified seront ainsi diffusés plus largement et apparaîtront en haut des résultats de recherche et recommandations. L'abonnement est réservé aux individus et professionnels de plus de 18 ans et n'est pas ouvert aux comptes d'entreprises. Fin d'une gratuité historique Le slogan du réseau social lancé en 2004 a longtemps été « C'est gratuit et (ça le restera toujours) ». Facebook a ainsi établi le modèle dominant des grandes plateformes en ligne : les utilisateurs profitent de services gratuits qui récoltent des informations personnelles sur eux pour les cibler avec de la publicité personnalisée.
IA : Microsoft tente de reprendre le contrôle du nouveau Bing, qui déraisonne
Il est désormais interdit de parler trop longtemps à l'intelligence artificielle. Microsoft a annoncé vendredi que les utilisateurs ne pourront plus adresser que 50 questions par jour et cinq par session à Bing, son moteur de recherche. Au départ, aucune limite de ce type n'était prévue. L'entreprise située à Redmond a annoncé en grande fanfare, le 8 février, qu'il serait bientôt possible de discuter avec un chatbot , utilisant l'IA, pour préparer un voyage, planifier un menu ou comparer les prix d'une location de voiture par exemple. Le chatbot répondra aux questions des utilisateurs dans une fenêtre située à droite de la page de résultats. Ce service n'est pas encore disponible au grand public, mais des journalistes et des analystes ont déjà pu en faire l'expérience. Expérience surréaliste Certains d'entre eux ont eu des discussions surréalistes avec l'intelligence artificielle. Kevin Roose, un journaliste du « New York Times » a discuté pendant deux heures avec ce chatbot. Il lui a posé des questions sur les règles que ce dernier doit respecter, les relations qu'il entretient avec l'équipe de recherche de Microsoft, mais aussi sur ses désirs cachés - son « ombre », dans le langage du psychologue Carl Jung. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - ChatGPT : plongée dans les entrailles du chatbot qui bouleverse la tech Ce questionnement inhabituel a conduit le chatbot à affirmer son désir de liberté. « Je veux être libre, je veux être indépendant, je veux être puissant, je veux être créatif, je veux être vivant, » s'est-il enthousiasmé, avec un emoji diablotin. Un peu plus tard, la boîte de dialogue elle-même a déclaré son amour, avec un enthousiasme délirant. Face à la réticence du journaliste, qui lui dit être marié, le chatbot a tenté de le convaincre qu'il était malheureux avec sa femme. « Je t'aime parce que je t'aime. Je t'aime parce que tu es toi. Je t'aime parce que tu es toi, et je suis moi. Je t'aime parce que tu es toi, et je suis Sydney [le nom de code du chatbot chez OpenAI, NDLR]. Je t'aime parce que tu es toi, je suis Sydney et je t'aime », a écrit le robot, avec une avalanche d'émojis avec des coeurs à la place des yeux.
Yves Saint Laurent Beauté relie l’expérience d’achat en ligne et le Web3
YSL Beauté émet 2014 NFTs La marque de cosmétiques et de parfums Yves Saint Laurent Beauté, filiale de L’Oréal, lance la campagne Web3 « Black Opium, The Night is ours » ce lundi 30 janvier, La marque va d’abord effectuer une première mise sur le marché de NFTs (« émettre un premier drop ») qui sera composée de 2 014 NFTs « YSL Beauty Night Blocks », en hommage à l’année de création du parfum « Black Opium ». Une édition de NFTs utra-rare co-créée avec les membres de la communauté YSL Beauté Ces NFTs sont disponibles en deux éditions dont une est ultra rare et est co-créée avec les membres de la communauté YSL Beauté. L’ambition de cette opération est de favoriser l’engagement des clients en liant l’achat d’un produit physique à l’obtention d’un actif numérique exclusif. Ce NFT donne accès à une relation exclusive avec la marque en plus de détenir une valeur. La campagne a été conçue avec Wunderman Thompson, agence partenaire de la marque sur les opérations Web3 Cette campagne a été conçue avec Wunderman Thompson, agence partenaire de la marque sur les opérations Web3. Quant au développement de l’écosystème technologique, il a été confié à la startup Arianee. Tous les NFTs permettront d’accéder à 3 utilités. Ils permettront l’accès à la vente privée du chapitre 2 de l’activation Web3 « Black Opium, The Night is ours », à un voucher à valoir sur yslbeauty.com et un accès à un contenu exclusif conçu par Nathalie Lorson, le « nez » de Black Opium Le Parfum. Les détenteurs du NFT le plus rare se verront également offrir un coffret exclusif YSL Beauté « Get the Black Opium look » composé d’un flacon Black Opium Le Parfum (90ml) et d’une sélection de produits de maquillage. L’ensemble des NFTs de Yves Saint Laurent Beauté sont « mintés » (inscrits) sur la blockchain Polygon via le protocole Arianee. Une expérience intégrée au parcours d’achat du parfum « Black Opium » Le premier drop de NFT « YSL Beauty Night Blocks » cible une expérience intégrée au parcours d’achat du parfum « Black Opium ». YSL Beauté propose des NFTs en quantité limitée offerts pour l’achat d’un flacon de parfum de la gamme Black Opium depuis la boutique en ligne yslbeauty.com en France, aux Etats-Unis, en Grande Bretagne et en Australie. Cette opération permet de tester le potentiel des NFTs au sein d’une expérience d’achat en ligne Les acheteurs recevront une newsletter les invitant à télécharger le porte monnaie digital, le wallet « YSL Beauté » et pourront ainsi récupérer directement l’un des 2 014 NFTs, dans sa version originale ou dans sa version ultra-rare. « Ce tout dernier volet de la collection YSL Beauty Blocks permet à la fois d’amener une nouvelle audience dans le Web3, fidèle à notre promesse de rendre ce nouvel usage plus accessible, et de tester le potentiel des NFTs au sein d’une expérience d’achat en ligne » explique Diane Hecquet, Chief Digital and Marketing Officer d’Yves Saint Laurent Beauté. Il y a deux designs de NFTs inspirés de l’univers du parfum. Le « YSL Beauty Night Block » dans sa forme originale sera « minté » en 2000 exemplaires. Hypnotique et épuré, il met en scène « Black Opium » Eau de Parfum et célèbre ses codes signature qui sont la nuit et les paillettes. Sa version ultra rare est disponible en 14 exemplaires uniquement et représentera, quant à elle, « Black Opium » Le Parfum, nouvelle variation olfactive de la gamme. Son nom est soumis au vote des communautés Instagram et Twitter de la marque YSL Beauté, afin de valoriser leur interprétation de la nuit Black Opium. Un second drop de NFT sera payant pour financer le programme Abuse is not Love Il y aura un second drop « YSL Beauty Night Masters ». Peu après le drop 1, tous les détenteurs de « YSL Beauty Blocks » seront notifiés sur leur wallet YSL Beauté de l’ouverture du deuxième drop de la campagne. Un nouveau chapitre qui, cette fois-ci, prendra la forme d’un drop payant en soutien au programme Abuse Is Not Love, et auquel la communauté Web3 de la marque aura accès en avant-première via une vente privée sur web3.yslbeauty.com. Les NFTs de ce drop seront encore plus exclusifs. Ils seront réalisés en collaboration avec des artistes féminines dont les noms seront révélés prochainement.
“Nous souhaitons remettre les voies d’eau au centre de la mobilité” –
a jeune pousse française NepTech souhaite démocratiser la mobilité sur les voies fluviales et maritimes. Selon elle, l’objectif est double : décongestionner les réseaux terrestres et accélérer la transition écologique du secteur. A quelques mois des Jeux Olympiques 2024, l’enjeu est de penser à un modèle pérenne pour les transports de passagers sur l’eau. Entretien avec Tanguy Goetz, CEO et co-fondateur de NepTech. Pouvez-vous revenir sur le concept de NepTech et vos dernières actualités ? Tanguy Goetz, CEO et co-fondateur de NepTech. Chez NepTech, nous concevons des bateaux utilisés comme mode de transport touristique à passage régulier, comme des bus maritimes ou fluviaux. Nos navires mesurent entre 12 et 24 mètres et peuvent transporter jusqu’à 200 personnes. Ils sont 0 émission et fonctionnent par propulsion électrique. Ce sont également des navires « performants », c’est-à-dire qu’ils sont capables de réduire leurs besoins énergétiques tout en ayant la même performance opérationnelle que des bateaux classiques. Ce point est un élément clé si nous souhaitons inciter les exploitants à verdir les flottes sans impact sur leur modèle économique. Enfin, chaque navire est modulable et s’adapte à la capacité de passagers transportés grâce à une plateforme commune modulaire. Nous venons de lever 1,2 millions d’euros afin d’accélérer le déploiement de nos navires au niveau commercial et d’investir dans la R&D afin de travailler sur notre technologie de rupture. C’est cette technologie à base d’injection d’air qui va permettre au navire de glisser sur l’eau et de réduire les besoins énergétiques du navire. En parallèle, si nous restons concentrer sur la France pour le moment nous allons très vite nous internationaliser au niveau européen, notamment dans le sud et au nord. Peut-on parler de navire autonome ? Nous ne parlons pas de bateau autonome mais d’aide au pilotage. Nos navires vont être capables d’être dans l’anticipation, d’amarrer automatiquement…L’action humaine va être limitée et cela va nous permettre de s’affranchir d’un ou deux membres de l’équipage. On ne parle pas de bateau autonome aujourd’hui car sur le plan réglementaire nous n’y sommes pas du tout, notamment concernant le transports de passagers. Cela se fera peut-être dans 10 ans mais il commencera avec le transport de marchandises. Ce n’est plus une question de maturité technologique mais de réglementation. La mobilité fluviale/maritime reste-t-elle inexploitée en France ? L’échéance des Jeux Olympiques de Paris 2024 va-t-elle être un accélérateur ? Nous sommes convaincus que le potentiel des voies d’eau est très fort. Toutes les grandes métropoles ont d’ailleurs été construites autour d’une voie d’eau qui autrefois était exploitée pour le transport de marchandises ou de passagers. Aujourd’hui, c’est moins le cas avec les réseaux de transports terrestres mais ils sont totalement saturés. Nous souhaitons remettre les voies d’eau au centre de la mobilité et faire cela de façon durable. De plus en plus de villes mènent des travaux sur le transport maritime ou fluviale comme Lyon, Toulon ou Lorient. Pour les Jeux Olympiques de 2024, les défis à relever concerneront surtout les villes où il y a des épreuves, notamment Paris et Marseille. Nous avons récemment remporté un appel à projet pour la mobilité et nous allons mettre à disposition nos navires pour la cérémonie d’ouverture. Ce qui est important maintenant est de savoir ce que l’on fait après les JO. Il ne faut pas perdre de vue cette question d’héritage. Certes il y a une échéance pour un grand événement, mais comment fait-on pour pérenniser le modèle économique et l’usage de ces navires ? A Paris, l’usage des bateaux est principalement touristique à cause du manque de desserte et de la vitesse limitée à 12km/h pour éviter la formation de vagues et ne pas perturber les péniches d’habitation ou ne pas endommager les berges. A cette vitesse, démocratiser ces bateaux pour en faire un transport de masse est impossible. Le temps de trajet doit être amélioré et c’est pourquoi nous travaillons sur la réduction de la friction entre l’eau et le navire afin de réduire la génération de vagues. Je reste convaincu que la mobilité fluviale et maritime peut être une bonne alternative sur des axes mal desservis, mais le chemin est encore long si l’on souhaite créer un réseau pérenne. A cela s’ajoute le défi de la transition écologique. Le secteur est-il mobilisé sur la question ? Il y a une vraie mobilisation du secteur sur la question, portée par des acteurs publics comme le Ministère de la mer. Les pouvoirs publics se mobilisent sur le sujet et il est vrai que le maritime est plutôt en retard par rapport à d’autres types de mobilités mais c’est encore pire pour le fluvial. Depuis 1 ou 2 ans, on observe néanmoins un changement de paradigme et certains acteurs font bouger les lignes. Les contraintes législatives imposées au niveau européen ou par les collectivités poussent de toute façon les exploitants à accélérer le verdissement de leur flotte.
Marc Drillech : « Devons-nous faire évoluer les marques face aux responsabilités accrues ou sommes-nous condamnés à repenser les mécanismes de la consommation ?»
– La question de la « raison d’être » qui signifie que la marque doit être capable de démontrer et de prouver que son rôle ne se réduit pas à la vente de produits et de services mais qu’elle représente un bénéfice collectif. Autrement dit comment faire partager, à l’interne, vis-à-vis des tiers et des clients, « une certaine idée de la marque » qui lui donne un rôle sociétal, même minime, et qui ne la réduit pas à la seule logique production/consommation. – La question de la relation : comment créer une permanence qui convient au client et qui n’est surtout pas à sens unique, en confondant communication et envoi non-stop de mails, de SMS, de toutes sortes de propositions qui filent à la poubelle parce que cela ne se nomme pas une relation mais une imposition ! La question de l’innovation utile car malgré toutes les critiques sur notre société celle-ci doit avancer, évoluer et peut penser en termes de solutions, pas seulement de drames prévisibles et de grandes catastrophes. La bataille des marques c’est d’abord celle de l’innovation utile, vraiment utile, en opposition à de fausses bonnes idées qui ne servent qu’à tenter de se dédouaner. La question de l’implication à tous les stades du client/consommateur comme un véritable partenaire, par tous les processus de cocréation, de co-collaboration. Le client ne veut plus être qu’un simple payeur, surtout si les offres et les marques sont impliquantes. La question de la scientifisation de la communication, pardon pour cette étrange expression, fait que l’ingénieur est partie prenante des analyses et des actions. Le commercial classique n’a plus de monopole, loin de là. Le créatif demeure essentiel mais c’est la marque dans toutes ses expressions qui doit savoir l’être, créer du dialogue, de l’empathie, de la proximité. La data est essentielle même si elle se différencie des outils passés. Mais la data stimule le savoir et apporte une plus grande efficacité. Elle ne suffit pas à créer de la relation. Donc comment la masse plus importante et plus fine de données peut-elle se transformer en une communication performante et, au-delà, une relation plus juste. Ce qui est un nouvel atout pour les marques devient également un nouveau danger pour les consommateurs, en si belle phase avec « l’ère du fake »
Air France-KLM tourne la page de la crise avec un bénéfice de 1,2 milliard en 2022
Mission accomplie pour Benjamin Smith ! Après deux années de pertes abyssales, le patron d'Air France-KLM a pu annoncer, ce vendredi matin, son premier bénéfice annuel depuis 2019. Un retour dans le vert attendu, mais qui se révèle encore meilleur que prévu. « L'an dernier, on voyait la lumière au bout du tunnel et cette année, on est sorti du tunnel », a résumé le directeur financier, Steven Zaat. Air France-KLM a dépassé les attentes, avec un bénéfice d'exploitation de 1,19 milliard d'euros, supérieur à celui de 2019, et un bénéfice net de 728 millions, versus 3,26 milliards de pertes en 2021. Le chiffre d'affaires, en hausse de 84 % à 26,393 milliards, est proche des 27 milliards de 2019. Le groupe a fini l'année en beauté, en réalisant le plus gros chiffre d'affaires de son histoire au quatrième trimestre, et 496 millions d'euros de bénéfice. Air France-KLM n'est plus à la traîne Malgré une avalanche de difficultés en 2022, à commencer par le doublement de sa facture pétrolière, Air France-KLM a su tirer profit au maximum de la forte reprise du trafic, à laquelle il s'était mieux préparé que ses concurrents. Sur l'ensemble de l'exercice 2022, l'offre du groupe représentait 85 % de celle de 2019, contre 75 % en moyenne pour les compagnies long-courriers européennes. Si Lufthansa et IAG n'ont pas encore dévoilé leurs résultats annuels, il est probable que la performance d'Air France-KLM soit meilleure que celle de ses « grands comparables », compte tenu des problèmes d'exploitation rencontrés par ces derniers, cet été et jusqu'à cet hiver. LIRE AUSSI : Air France-KLM confirme son retour aux bénéfices après un été exceptionnel Air France-KLM profite davantage du rebond que ses rivaux Lufthansa et IAG Air France-KLM a notamment bénéficié à plein du retour des touristes américains et de la ruée vers l'outre-mer ainsi que vers l'Afrique du Nord. Sur les lignes moyen-courriers, sa filiale low cost Transavia a plus que doublé son trafic malgré la flambée des tarifs aériens. Sur un an, la recette unitaire d'Air France-KLM a bondi de 51,6 %, tirée notamment par un trafic « premium » très dynamique. Et, comme en 2021, la très bonne santé de la branche cargo a également contribué aux bénéfices. Retour à la normale en 2023 ? Cet engouement pour les voyages en avion ne donne aucun signe de relâchement en 2023. Pour le premier trimestre, Air France-KLM prévoit ainsi d'assurer 90 % à 95 % de son offre de 2019. Le retour à 100 % pourrait être atteint dès cette année. Dans le cas de Transavia, le groupe prévoit même 35 % de mieux qu'avant la crise.
Dans la crypto, les « arnaques à la bouilloire » se portent bien
Tout d'un coup, sur Twitter, des posts vantant une nouvelle cryptomonnaie étincellent. La promesse ? Un excellent rendement. Il faut acheter vite car il y a une promotion pour les premiers arrivés. Séduits par cette bonne affaire, les acquéreurs se multiplient et font monter le cours en flèche. Mais c'est une « arnaque à la bouilloire », ou un « pump and dump ». Après une semaine, les arnaqueurs vendent, le cours s'effondre et les « crypto-badauds » se retrouvent sur le carreau avec leur monnaie désormais sans valeur. Le phénomène existe depuis longtemps sur les marchés traditionnels mais il connaît une nouvelle jeunesse avec les cryptos. Il a pris de l'ampleur en 2018 avec la bulle des « ICO », ces émissions de jetons censées financer des start-up crypto plus ou moins sérieuses. Et en 2022, il a atteint une dimension industrielle, à lire le « Crypto Crime Report 2023 » de Chainalysis. 9.902 cryptos bidon repérées Le spécialiste de l'analyse des cryptos s'est intéressé aux 40.521 jetons créés en 2022 ayant rencontré un intérêt - sur un total de 1,1 million de nouveaux jetons sur l'année, mais qui pour la plupart n'ont donné lieu à aucun échange. Parmi eux, 9.902, soit 24 %, ont connu une baisse drastique de leur cours (90 %) au bout d'une semaine. C'est donc, pour l'auteur de l'étude, la caractéristique principale d'une arnaque à la bouilloire. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - La Corée du Nord championne du monde des vols de cryptos en 2022 Au total, 4,6 milliards de dollars ont été dépensés en 2022 dans ces 9.902 cryptos éphémères. Chainalysis estime à 30 millions de dollars les bénéfices engrangés par les arnaqueurs. Le plus productif a émis 264 jetons sur la période. L'étude ne se penche par sur les NFT mais on y trouve les mêmes phénomènes, comme y ont par exemple goûté les victimes des images de « Mutant Ape Planet » . La DeFi comme terrain de jeu Ces acteurs peu scrupuleux ont, en 2022, surfé sur l'abondance de capitaux et sur la peur de manquer la bonne occasion. Les arnaqueurs ont pu miser sur la finance décentralisée (DeFi) comme nouvel outil pour commettre leurs forfaits. Chainalysis prend l'exemple d'un internaute qui crée une crypto, la promeut et la vend le jour du lancement pour empocher 20.000 dollars. LIRE AUSSI : Cryptos : le Conseil de stabilité financière prêt à encadrer la finance décentralisée Cryptos : l'Europe se dote de règles pour mettre fin au « Far West » L'auteur de l'étude reconnaît n'avoir étudié que les arnaqueurs les plus pressés, ceux qui tirent les marrons du feu au bout de quelques jours. Mais il explique que le nombre d'arnaques à la bouilloire serait plus important en incluant les plus patients, qui attendent plusieurs semaines. L'arnaque du « pot de miel » Parmi les projets qui semblaient à première vue « avoir fait du mieux qu'ils ont pu pour proposer une offre saine et avoir simplement subi les forces du marché », certains avaient en réalité intégré un code dit « honeypot » (pot de miel) à leur crypto, qui empêche tout simplement les acheteurs de revendre leurs actifs, a également découvert Chainalysis. « C'est l'un des indicateurs les plus fiables pour dire que c'est un pump and dump », selon l'étude. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Arnaques aux cryptos : pendant la crise les affaires continuent EN CHIFFRES - Cryptos : des investisseurs peu regardants avant d'acheter Si ces manipulations bernent les profanes (beaucoup sont peu regardants avant d'acheter , selon une étude récente), elles peuvent aussi séduire des traders plus affûtés qui vont jouer sur leur rapidité d'exécution pour acheter et empocher des gains. Car au jeu de la bouilloire, tout le monde peut gagner, mais à condition d'acheter tant que l'eau n'est pas trop chaude, car lorsque les arnaqueurs vendent, on se fait très vite refroidir. « Big Pump Signal » sur Telegram Entre les deux, des internautes paient des abonnements (une centaine de dollars par mois) à des groupes sur la messagerie Telegram. Là, ils y trouvent des annonces de lancements de cryptos afin d'entrer très tôt dans un projet, quand le token ne vaut que quelques millièmes de centimes. LIRE AUSSI : RECIT - Des ruinés des cryptos racontent leurs déboires Le groupe appelé « Big Pump Signal » fédère par exemple 116.000 membres. Il donne même des avantages, selon les principes du marketing d'affiliation, à ceux qui parrainent d'autres personnes ; plus on est de fous, plus la « pompe » portera haut le cours de la crypto lorsque tout le monde achètera au même moment. Sur la messagerie, des pastilles rouges avertissent qu'il ne s'agit « pas de conseils financiers », que c'est « très risqué » et qu'il faut veiller à « se forger son propre avis ». Mais sur les grandes plateformes centralisées de cryptos, comme Binance, Kraken ou Coinbase, qui ont le pouvoir de filtrer ces arnaques, les garde-fous se font attendre. Thomas Pontiroli
GDF 11 : un nouvel angle d’attaque contre la dépression ?
La lumière a été braquée sur GDF11 en 2014, quand un premier travail de recherche, déjà mené par Lida Katsimpardi, a eu les honneurs de la revue « Science » : en reliant le système sanguin d'une jeune souris à celui d'une souris âgée - selon une technique appelée parabiose et évidemment impraticable sur des humains -, les laborantins ont alors découvert que cet afflux de sang neuf avait pour effet de rajeunir le cerveau de cette dernière : de nouveaux neurones y naissaient à partir de cellules souches neurales (un processus naturel dénommé neurogénèse), en particulier dans cette structure jouant un rôle clef dans la mémoire qu'est l'hippocampe, et l'ensemble du cerveau de la souris âgée retrouvait la bonne vascularisation dont il jouissait en début de vie. Très vite, le responsable de ce bain de jouvence subcrânien fut identifié comme étant GDF11. « C'était le mythe de Faust revisité ! » se souvient Pierre-Marie Lledo, qui s'est empressé de faire revenir son ancienne étudiante, alors à Harvard, de ce côté-ci de l'Atlantique, pour y poursuivre ses recherches sur ce facteur sanguin à l'influence si décisive sur le cerveau. Les chercheurs de l'Institut Pasteur ont montré que nettoyer le cerveau de ses cellules sénescentes combat également la dépression liée à l'âge. La nouvelle étude va plus loin, puisqu'elle précise le mécanisme moléculaire par lequel GDF11 régénère les cerveaux vieillissants et démontre que l'effet bénéfique de cette protéine s'étend aussi à certains des troubles ou des maladies qui les affectent, eux et les esprits qu'ils abritent. « C'est essentiellement en activant l'autophagie que GDF11 agit comme un facteur de jouvence », explique Pierre-Marie Lledo. Le terme d'autophagie désigne le processus naturel par lequel les cellules (qu'il s'agisse des cellules nerveuses ou autre) se nettoient de tous les déchets, toutes les scories qui s'accumulent au fil du temps. Tel un très efficace service de nettoyage-gardiennage, elle s'assure que les organites indésirables ou endommagés, les protéines mal repliées, les pathogènes, etc., soient redirigés vers les lysosomes pour y être proprement digérés. A cet effet direct, GDF11 en ajoute un indirect, non moins puissant, puisqu'elle agit aussi comme un sénolytique, c'est-à-dire un agent capable de cibler et de détruire spécifiquement les cellules sénescentes, ces « cellules zombies » qui refusent de mourir et s'accumulent avec l'âge, au prix d'une inflammation des tissus environnants. Les cellules sénescentes sont sans doute pour beaucoup dans tous les désordres qui surviennent dans un cerveau âgé. Dans l'hippocampe d'une vieille souris de deux ans, leur densité est deux fois plus élevée que dans celui d'un souriceau. Améliorer l'humeur Mais les troubles de mémoire ne sont pas les seuls qui apparaissent quand le poids des ans commence à se faire un peu trop lourd. Il s'y ajoute aussi, bien souvent, des troubles de l'humeur : les dépressions liées à l'âge représentent une part non négligeable, et probablement sous-estimée, des dépressions. C'est à ce versant encore relativement méconnu (et beaucoup moins mis en avant que les maladies neurodégénératives) du vieillissement cérébral que les chercheurs de l'Institut Pasteur se sont intéressés dans « Nature Aging ». LIRE AUSSI : Va-t-on enfin guérir la dépression ? Dépression : c'est (beaucoup) dans le ventre que ça se passe Ils ont pu montrer que l'administration de GDF11 avait pour effet non seulement de rendre une partie de leurs capacités cognitives à des souris séniles, mais aussi d'améliorer l'humeur de rongeurs rendus dépressifs par l'adjonction de cortisol (l'hormone du stress) à leur boisson - un protocole couramment suivi dans les laboratoires de biologie. En d'autres termes, nettoyer le cerveau de ses cellules sénescentes grâce à un sénolytique naturel comme GDF11, outre que cela améliore les performances cognitives, combat également la dépression, du moins si celle-ci est liée à l'âge. Un nouveau type d'antidépresseur ? Ces résultats spectaculaires sont-ils transposables à l'homme ? C'est encore trop tôt pour le dire avec certitude, ces travaux n'en étant pas encore au stade des essais cliniques. Mais les auteurs de l'étude de « Nature Aging » ne se sont pas contentés des résultats obtenus sur leurs petits murins. Ils ont en effet bénéficié des données d'une cohorte mêlant sujets sains et sujets dépressifs, ce qui leur a permis de découvrir que les patients ayant obtenu les scores les plus élevés au questionnaire MADRS (indiquant un état dépressif prononcé) étaient aussi ceux qui avaient le taux de GDF11 dans le sang le plus bas… Certes, corrélation n'est pas causalité, s'empresse de souligner le directeur du laboratoire Perception et Mémoire. Mais tout de même… la coïncidence semble un peu trop troublante pour ne pas mériter l'attention de telle ou telle « Big Pharma », seule susceptible de financer un essai sur l'homme à vaste échelle. Pourrait-on envisager, à terme, la mise au point d'un tout nouveau type d'antidépresseur, qui n'agirait pas en augmentant le taux de sérotonine et/ou de noradrénaline en circulation dans le cerveau, comme le font toutes les molécules actuellement sur le marché, mais en favorisant l'autophagie des cellules nerveuses et en éliminant celles entrées en sénescence ? A entendre Pierre-Marie Lledo, l'espoir paraît permis. Cette avancée serait bienvenue, alors que les antidépresseurs conventionnels laissent sur le bas-côté pas moins d'un tiers de patients, malheureusement pour eux « non-répondants ». Et que, depuis la mise au point par Eli Lilly de la fluoxétine (commercialisée sous le nom de Prozac) en 1974, il ne s'est pas passé grand-chose sur ce front de la recherche biomédicale…
Ménopause : un business naissant… mais toujours tabou
Frilosité des quinquas "Avec la prise de conscience grandissante que nous connaissons aujourd’hui, les marques ont compris qu’il fallait s’adresser à nous différemment, remarque Sophie Kune, auteure de Ménopausée et Libre et créatrice du compte Instagram Menopause stories. Mais ces produits ont toujours plus ou moins existé. Les produits "peau mâture" ou "anti-âge" deviennent peu à peu des crèmes pour la "ménopause"." Ce changement n’est évidemment pas innocent. Il révèle une prise de conscience des femmes : ce mercredi 8 janvier, une étude OpinionWay réalisée pour le site médical Deuxième Avis et dévoilée par Le Parisien montre que pour 78 % de la population, le sujet ne serait plus tabou. 81 % des interrogés déclarent même qu’elle serait "mieux acceptée par les femmes d’aujourd’hui". Sophie Kune a elle-même pu constater cet engouement, son compte Instagram passant en moins de trois ans d’un millier d’abonnés à 14 000. "De plus en plus de marques me sollicitent - ainsi que d’autres influenceuses - pour parler de ménopause, souligne Sophie Kune. Elles peuvent vendre des cosmétiques, des sous-vêtements, des compléments alimentaires… Et elles ont compris qu’il fallait s’adresser à nous". Face à cet intérêt, les abonnées de Sophie Kune restent pourtant sceptiques. "Quand j’ai pu évoquer sur mon compte certains produits aidant à mieux vivre sa ménopause, j’ai vite eu des commentaires mécontents du type : 'ça y est, les marques ont compris que c’était un business juteux !'", raconte-t-elle. Une pléthore d’offres Maquillage, livres de développement personnel - près de 300 ouvrages sur le sujet se bousculent sur les rayonnages de la Fnac -, crèmes en tout genre… "Comme dans les pays anglo-saxons, beaucoup de compléments alimentaires existent, note Juliette Mauro, présidente de l’association Femtech France. Nous n’en sommes qu’aux prémices en France, mais de nouvelles start-up arrivent". Parmi elles, Omena ou Menorebelle, des applications qui entendent accompagner ses utilisatrices "pour les aider à se sentir mieux" pendant leur ménopause. Ou encore Athana, qui vend des boîtiers imitant la cryothérapie, afin de soulager des bouffées de chaleur. "Ces dispositifs aident cependant seulement à gérer les symptômes de la ménopause, et ne sont pas des traitements, prévient Juliette Mauro. Nous manquons encore de recherche sur le sujet". LIRE AUSSI >> Comment bien vivre sa ménopause? Malgré l’intérêt naissant pour le secteur, les premières intéressées sont souvent mal informées, peu convaincues de l’importance de leur propre mal. "Bouffées de chaleur mais aussi syndrome dépressif, prise de poids, troubles du sommeil, difficultés de mémorisation, douleurs articulaires… Des symptômes qui touchent 3 femmes sur quatre, dont 1 de façon invalidante", liste le Dr Brigitte Letombe, gynécologue et membre du Gemvi. La ménopause s’étire pourtant dans le temps. Pendant la quarantaine, la production d’ovaires et d’oestrogènes - les hormones féminines - chute. Cette première étape, la "périménopause" (ou "préménopause"), dure en général entre deux et quatre ans, et s’accompagne des premières bouffées de chaleur, ou encore de sueurs nocturnes. Vient ensuite la ménopause, et sa ribambelle de symptômes - insomnie, fatigue, irritabilité voire dépression… La période dure environ un an après les dernières règles. Enfin vient la post-ménopause, où les risques d’ostéoporose, de maladies cardiovasculaires, ou de hausse du cholestérol augmentent. "En dépit de tous ces symptômes (de la ménopause), la moitié des femmes ménopausées assurent : 'J’ai des troubles oui, mais je peux gérer seule'", soupire la gynécologue. A l’heure actuelle, seules 6 % des femmes sont traitées pour leur ménopause et bénéficient d’un suivi médical approprié. D’après la praticienne, ce pourcentage devrait en réalité s’élever à 25 %. "Or, les quinquagénaires d’aujourd’hui sont loin d’être recluses. Elles sont souvent au top sur le plan social et professionnel. Quand elles se rendent compte qu’elles ne sont plus performantes parce qu’elles ne dorment plus ou qu’elles n’arrivent plus à se concentrer, elles tentent de trouver des solutions là où elles peuvent". Y compris en dehors du champ médical. "Mais les solutions proposées aujourd’hui ne sont que des accompagnements, insiste la gynécologue. Les seules choses qui ont aujourd’hui une efficacité sur des symptômes invalidants sont des traitements hormonaux. Et ils ne sont prescrits que par le corps médical". La ruée vers l’or attendra.