HOSPITALITY LAB & PRACTICE FOR BRANDS

Blog2017-10-23T13:43:48+00:00

GDPR : L’hospitalité des marques fait loi en Europe.

GDPR : L’hospitalité des marques fait loi en Europe.

En imposant aux marques de privilégier l’intérêt de leurs clients dans la gestion des données qu’elles détiennent, l’Europe fait de l’hospitalité le vecteur principal de leur croissance.

1. AUJOURD’HUI, LA CROISSANCE DES MARQUES PASSE PAR LA QUALITÉ DE LEUR RELATION CLIENTS.

Dans un monde digital, « Les Marchés sont des Conversations ».

Dès 1999, Doc Searls et ses co-auteurs avaient mis cette idée au coeur de leur “Clue Train Manifesto” (Manifeste des Evidences) (1), démontrant alors avec brio comment le développement du “capital relationnel” de la marque pouvait devenir le principal moteur de la croissance des entreprises.

L’arrivée des sites internet dans la fin des années 1990 avait eu en effet le mérite de faire prendre conscience qu’il pouvait se nouer une relation directe entre l’entreprise et ses clients, sans passer par un distributeur ; et que ces nouveaux liens produisaient énormément de données qu’il était probablement intéressant d’exploiter : ainsi, pour développer plus loin l’idée du “Clue Train”, lorsqu’il s’agit de générer une croissance durable des ventes et des profits, les meilleurs atouts de la marque sont sa légitimité à susciter des échanges autour de son coeur de métier (Conversation), son intelligence à les analyser (Curation), sa capacité à apporter des réponses adaptées aux besoins exprimés (Customization), et finalement son empathie relationnelle, propre à mettre le client en résonance avec la marque (Communion). Autant d’atouts qui précèdent dorénavant la simple « qualité des produits » mis au catalogue, autrefois le principal fer de lance des entreprises.
Une vision depuis partagée par Interbrand(2), qui dans sa publication annuelle du classement de la valeur des marques insiste sur le fait que “la croissance est la conséquence d’une stratégie claire et d’expériences exceptionnelles délivrées au consommateur”.
Voici donc venu le temps pour les marques soucieuses de croissance durable de passer un nouveau contrat relationnel avec leurs consommateurs, où l’achat et la livraison du produit n’est plus la fin mais le début de la relation : un contrat qui couvre d’abord l’usage, et l’expérience qui l’accompagne. Un contrat qui est aussi l’occasion de proposer de nouveaux moments de consommation, de nouveaux services, qui sont autant de chiffre d’affaires supplémentaire pour les marques. Mais un contrat relationnel d’abord fondé sur le respect de l’intérêt du client, notamment en matière d’utilisation de ses données.

 

2. GDPR : UNE RÉGLEMENTATION POUR SAISIR DE NOUVELLES OPPORTUNITÉS DE CROISSANCE.

Selon une étude récente de la Commission Européenne(3), 72% des Européens s’inquiètent en effet de laisser trop de données personnelles aux entreprises, souvent à leur insu, et surtout de ne pas en recevoir de réelle contrepartie. D’ailleurs, la connaissance plus précise du client semble ne faciliter en rien la capacité de l’entreprise à mieux cibler ses offres : selon tous les indicateurs(4), le taux d’ouverture des mails diminue alors que les désabonnements (opt-out) augmentent, ce qui fragilise largement la rentabilité des investissements lourds consentis dans le CRM.
La Commission souligne également que le marché en ligne est constitué à 57% d’échanges avec des opérateurs américains, alors que seulement 4% des échanges se font au travers d’opérateurs pan-européens. Elle estime que si les 100 plus grosses entreprises Européennes faisaient un usage judicieux de leurs données clients, le PNB Européen pourrait s’octroyer 1,9% de progression supplémentaire d’ici 2020, soit plus de 200 Milliard d’Euros de gain potentiel.
C’est avant tout à cette opportunité de croissance que la GDPR s’attaque : permettre une meilleure utilisation des données pour les entreprises grâce à un consentement avéré des consommateurs, favoriser les échanges intra-européens au sein d’un univers mieux sécurisé. Loin d’être une contrainte, la GDPR est une chance de développement de nouvelles sources de revenus pour les marques européennes : elle conduit à un modèle de croissance durable rendu possible par une approche choisie et non plus subie de la consommation. Avec la GDPR, les marques doivent négocier avec chacun de leurs clients un contrat relationnel : elles doivent se mettre à l’écoute, comprendre les besoins, proposer leurs services, et définir les modalités de la relation ; le tout dans la transparence ( accès aux données, droit de modification) qui établit la confiance, l’attachement. Les marques deviennent alors attachantes dans le bon sens du terme, et c’est de cet attachement que nait la croissance durable.
C’est à ce nouveau modèle relationnel qu’appellait lui-même Doc Searls dans son “Clue Train Manifesto” : il lui avait même trouvé un nom, la VRM (Vendor Relationship Management). Une approche basée sur le consentement avéré du client vis à vis de ses fournisseurs (vendeurs) avec un postulat simple : “un consommateur libre a plus de valeur qu’un consommateur captif – pour lui-même, pour les marques et pour l’économie en général”.
Encore faut-il s’entendre sur la définition du consommateur “libre”. Searls le définit en cinq points :
1. Il entre en relation avec les marques de manière indépendante et sans contrainte.
2. Il est le point d’intégration de sa propre donnée (c’est lui seul qui peut relier sa donnée à sa personne).
3. Il a le contrôle de la donnée qu’il génère et collecte. Il décide de ce qu’il veut partager, à qui et comment.
4. Il définit son propre niveau d’engagement avec les marques.
5. Il est libre d’exprimer ses exigences et ses intentions en dehors du contrôle de toute entreprise.
C’est ce consommateur “libre” que la GDPR souhaite aujourd’hui promouvoir, afin d’en faire le vecteur de croissance de l’économie.

3. L’HOSPITALITE DES MARQUES, PRINCIPAL VECTEUR DE LEUR PROPRE CROISSANCE.

Accueillir un consommateur “libre” est sans doute une perspective qui effraie bon nombre de marques, tant elle ont été construites sur la notion d’un marketing manipulateur et insidieux, capable d’influencer jusqu’aux émotions pour enfermer les clients dans un tunnel de vente dont la seule issue est l’achat du produit. Avec la GDPR, ce n’est plus le produit qu’il va falloir vendre, c’est la marque qui doit apprendre à se faire acheter. Et pour cela, il va falloir qu’elle se montre hospitalière vis à vis de ses clients : bienveillante, humaine et proche.
Le produit devient simplement la porte d’entrée à la marque, celui qui va forger les impressions de la première rencontre, et donc le début (et non la fin) de l’histoire. Le produit n’est plus qu’un prétexte, c’est la marque qui devient le réel support de l’expérience pour le consommateur : c’est d’ailleurs à elle qu’il va naturellement s’adresser s’il a besoin d’assistance ou s’il a simplement des remarques à formuler. À la marque de se montrer engageante, accueillante, généreuse et humaine pour fidéliser le consommateur au-delà du premier produit, et pour entretenir une relation proche, intime, qui permettra de continuer à vendre sans qu’il soit besoin de déployer la coûteuse armada publicitaire du premier jour : avoir une stratégie à long terme d’entretien de la relation, plutôt que de s’épuiser dans des efforts permanents de recrutement.
Autant le “tunnel de vente” était indifférencié et anonyme, donc étranger à toute notion d’hospitalité, autant le “cycle de décision d’achat” est personnalisé et fait appel à la relation humaine : c’est de la capacité de la marque à accueillir que dépend la fidélisation du client, et encore plus, sa propension à devenir activement promoteur vis à vis de ses pairs. Pour le dire différemment, c’est du niveau d’hospitalité de la marque que va découler l’amplitude de la réalisation du cycle d’achat, et donc le montant de la valeur créée.
Autant le “tunnel de vente” s’envisageait dans un temps le plus court possible, avec l’espoir de limiter la durée d’exposition nécessaire pour déclencher l’achat afin de réduire les coûts, autant le “cycle de décision d’achat” s’inscrit dans la durée la plus longue possible afin de maximiser les revenus. En se plaçant dans une notion de permanence, on met forcément en exergue la qualité de l’hospitalité, seule capable de générer de la pérennité dans la relation.
Plus le consommateur progresse avec la marque, plus la marque fait preuve de « disponibilité » vis à vis des demandes du consommateur, plus se crée la confiance dans la relation, le consommateur récupérant de plus en plus de valeur d’usage en retour de sa relation avec la marque, la marque obtenant de plus en plus de “permissions” qui lui permettent d’aller encore plus loin dans son service du consommateur.
C’est bien là le cercle vertueux de l’hospitalité des marques : un marketing “on demand” (inbound marketing), un marketing de l’échange, de la confiance, de la permission, du partage de la valeur, où les clients sont aussi des hôtes ; un marketing qui se définit d’abord par rapport au client pour qu’il puisse adopter lui-même la marque, la faire sienne et en devenir à son tour le porte-parole…
Alors que la GDPR fait des marques le gibier de consommateurs devenus madrés, l’hospitalité est la meilleure réponse pour faire de ces mêmes marques les plus désirables des proies : avec bienveillance, humanité et intimité. Assurant ainsi la pérennité de leur croissance.

4. QUELLES APPROCHES POUR LES MARQUES FACE A LA GDPR ?

Ce serait peine perdue pour les marques que de se contenter de « mettre en conformité » leur bases de données tout en espérant garder les mêmes pratiques relationnelles. Car la GDPR est d’abord une invitation à renverser ses pratiques relationnelles pour faire montre d’hospitalité vis à vis de ses clients ; et c’est ce renversement d’attitude qui est lui même porteur de croissance pour les marques. Avec la GDPR, l’hospitalité ouvre pour les marques de nouvelles perspectives de croissance.
Une étude publiée en Mai dernier par le gouvernement Britannique4 s’était alarmée sur le fait que seulement 30% des grandes entreprises du pays avaient commencé à prendre les mesures nécessaires à la mise en conformité de leurs pratiques d’utilisation des données, alors que la transcription dans la loi Britannique vient d’être réalisée en ce mois d’Août, et qu’elle survivra au Brexit. Les autres pays feront-ils preuve de la même insouciance, par rapport à une échéance qui dans la plupart des pays européens, a été fixée à Mai 2018 ?
La GDPR transforme radicalement la manière dont les entreprises utilisent les données. Il va falloir arrêter d’acheter des listes d’adresses, et même se débarasser des listes qu’on aura pu acheter auparavant. Contacter un client exigera d’avoir les permissions nécessaires, sauf à s’exposer à des amendes prévues pour atteindre jusqu’à 4% du chiffre d’affaires.
Il n’y aura donc pas d’échappatoires.
Mais n’est-ce pas justement l’opportunité d’une prise de conscience salutaire dans le futur de la relation client ? Quelle marque aujourd’hui a encore besoin d’avoir accès à des millions de noms dont simplement un infime pourcentage montre un intérêt pour ses propositions ? Ne vaudrait-il pas mieux établir une véritable relation avec moins de clients mais qui ont un véritabe intérêt à avoir un dialogue, un échange, une conversation avec la marque ?
N’est-il pas temps, tout simplement, que les marques apprennent à devenir hospitalières vis à vis de leurs clients ?
Et si la GDPR n’était qu’un manifeste pour l’hospitalité des marques ? Une manière de sauver les marques traditionnelles à l’heure du digital ? La dernière opportunité à saisir avant liquidation ou reprise par les acteurs de la nouvelle économie ?
En développant leur hospitalité pour se mettre en conformité avec la GDPR, ce n’est pas tant l’amende que les marques vont éviter, c’est leur futur qu’elle vont assurer.
Aucune raison d’attendre. Embrassons la GDPR en développant l’hospitalité des marques (5).

 

 

(1) Le Cluetrain Manifesto (Manifeste des évidences) est un texte rédigé par Rick Levine, Christopher Locke, Doc Searls, et David Weinberger. Il est d’abord diffusé sur le web en 1999 comme un ensemble de quatre-vingt-quinze thèses, puis est publié sous forme de livre en 2000 avec les thèses prolongées de sept essais. https://www.amazon.com/Cluetrain-Manifesto-End-Business-Usual/dp/0738204315
(2) Etude 2016 Interbrand : http://interbrand.com/best-brands/best-global-brands/2016/
(3) Etude de la Commission Européenne : https://ec.europa.eu/commission/publications/why-we-need-digital-single-market_en
(4) Citée par Tanya Joseph dans le magazine Marketing Week (UK) du 7 Août 2017, New data laws are a chance to reset customer relationships : https://www.marketingweek.com/2017/08/07/tanya-joseph-data-law/
(5) Cf, “Manifeste pour l’Hospitalité des Marques”, Georges-Edouard DIAS, Edition Netexplo : https://www.amazon.fr/dp/2954667230/

Comment ChatGPT va-t-il transformer la recherche et la relation client dans le voyage ?

By |February 11th, 2023|Categories: Scoop.it|

Comme dans de nombreux secteurs d’activités, les entreprises du tourisme sont en train de réfléchir à l’usage qu’elles pourraient faire de ChatGPT, l’outil doté d’intelligence artificielle développé par l’entreprise « à but lucratif plafonné » OpenAI. Va-t-il tuer les guides touristiques ? Va-t-il permettre de créer du code à la place des développeurs ? Va-t-il remplacer les rédacteurs de contenu sur le Web ? Plusieurs expérimentations sont en cours mais leurs issues restent incertaines tant qu’OpenAI ne révèle pas ses ambitions. Une chose est sûre selon Stéphane Roder, Président d’AI Builders, société de conseil en stratégie data et IA, c’est que les modèles de langage créés par OpenAI sont en train de créer une petite révolution, notamment dans le domaine de la recherche sur le Web et de la relation client. « Les moteurs de recherche ont dégradé l’interaction que l’on pouvait avoir pour obtenir la réponse à nos questions », observe-t-il. Avec des outils comme ChatGPT, la conversation sera au centre de la recherche : « On pourra demander à un site quel type d’hôtel on souhaite réserver et obtenir des propositions en fonction de nos critères », continue-t-il. Un cas d’usage qui n’est pas sans rappeler feue Wayblazer, une startup qui utilisait Watson, l’intelligence artificielle d’IBM, afin d’aider les internautes dans leur recherche de voyage par le bais d’une conversation guidée. Le futur voyageur pouvait par exemple taper « Je cherche à faire une escapade romantique en Europe près de la mer » et il obtenait des résultats d’hôtels qui lui correspondent. Pour Olivier Roche, Directeur de FCB.ai, société spécialisée dans l’IA conversationnelle, ces nouveaux modèles de langage vont permettre de faire gagner du temps lors d’une recherche de voyage. « Aujourd’hui sur Google, il faut consulter plusieurs sites pour trouver ce qu’on recherche. Demain, il suffira de poser une question pour accéder à l’information. Les GAFAM nous ont mal élevé, nous voulons faire le moins d’efforts possible. C’est révolutionnaire, mais cela peut être dangereux car nous irons vers une pensée unique. Comment se passera la régulation ? Qui décidera de la bonne réponse à apporter ? », s’interroge-t-il. Ces questions se posaient déjà avec l’essor des enceintes intelligentes (Echo d’Amazon, Google Home) il y a quelques années. Une intelligence artificielle ne sera jamais neutre, car elle est développée par des humains possédant une culture et des croyances propres. Rappelons qu’en 2021, Google présentait son moteur de recherche du futur basé sur l’algorithme MUM (Multitask Unified Model). Dopé à l’intelligence artificielle, il agira comme un assistant virtuel de recherche qui fouille le Web pour trouver des solutions à des questions précises. Il sera donc capable de répondre à des questions assez larges telles que « Que dois-je savoir pour me préparer à l’ascension du Mont Fuji ? », mais aussi analyser du texte et des images. On pourra par exemple ajouter une photo de ses chaussures de randonnée et demander à Google : « Est-ce que ces chaussures sont adaptées au Mont Fuji ? ». Le moteur analysera la photo pour répondre et pourra renvoyer vers un site de conseil en équipement de randonnée. Les capacités de ChatGPT vont néanmoins plus loin qu’une simple sélection d’informations glanées sur Internet. « Je me suis servi de ChatGPT pour écrire une clause tacite de reconduction. Ça, Google ne peut pas le faire aujourd’hui », raconte Olivier Roche. C’est pour cela que l’on parle d’intelligence artificielle générative. Et cette technologie pourra également transformer la relation client, à condition que des données propres aux entreprises soient implémentées en complément des données publiques. « Les entreprises doivent se lancer dès maintenant pour ne pas être en retard » Le secteur de la relation client a-t-il attendu l’arrivée de ChatGPT pour réfléchir aux potentialités de l’intelligence artificielle ? Pour Arnaud Bellamy, Co-fondateur de SpringFive, société spécialisée dans la relation client, la réponse est non. « Il faut différencier ChatGPT de l’intelligence artificielle. L’IA est déjà utilisée pour analyser la voix et les émotions en temps réel. Elle aide aussi à prendre la meilleure décision sur la base de l’historique d’une société », explique-t-il. L’outil d’OpenAI n’est pas capable aujourd’hui d’agir comme un outil d’aide à la décision pour la simple et bonne raison qu’elle s’appuie sur des données publiques et non propres à une entreprise. « Aujourd’hui, ChatGPT répond à des prompts (requêtes, ndlr), il ne propose pas de solution. Il faudra donc un intermédiaire dans le cadre d’une conversation entre un client et un conseiller ainsi que ChatGPT », continue-t-il. Selon lui, si OpenAI décide de proposer la technologie aux entreprises, cela peut être « game changer » : « Cela pourrait permettre aux sociétés clientes de mettre en place des chatbots qui pourront se baser sur un contexte business en fonction de l’historique de la société et bénéficier également des informations présentes sur Internet. Un chatbot développé par la SNCF pourrait par exemple savoir en temps réel qu’un incident est survenu sur une ligne de train et répondre à des questions en prenant cet élément en compte », illustre Arnaud Bellamy. Pour Olivier Roche, c’est en termes d’usage que la révolution sera la plus palpable. Les sociétés se spécialiseront sur des verticales, nourriront la technologie et adapteront leur ton en fonction du secteur. « Mais plus le monde se digitalise, plus l’humain est important », rappelle-t-il. C’est pourquoi un ChatGPT ne remplacera jamais un agent de voyage selon lui. « Doctolib n’a pas remplacé les médecins, elle a facilité la prise de rendez-vous. La technologie aidera à améliorer les usages et à faire gagner du temps et de l’argent. Elle pourra automatiser la modification d’un billet d’avion par exemple et libèrera ainsi la productivité des employés », ajoute-t-il. En revanche, un ChatGPT pourra devenir un assistant de voyage selon lui. C’est d’ailleurs ce que l’outil nous a répondu lorsque nous l’avons interrogé sur les tendances technologiques dans le voyage : « Oui, une intelligence artificielle comme moi pourrait devenir un compagnon de voyage ». A condition encore une fois qu’il soit possible d’importer des données personnelles pour qu’il puisse prendre en compte un historique. « La question qui va se poser maintenant est le prix. On ne va pas pouvoir mettre cette technologie partout », complète Stéphane Roder, « ChatGPT est un démonstrateur, maintenant il va falloir bien le programmer. Je pense qu’il va falloir deux ans de développement pour voir émerger de vrais cas d’usage ».  Il faudra comprendre où cette technologie est pertinente et mettre en place de nouveaux modèles économiques. « Les entreprises doivent se lancer dès maintenant pour ne pas être en retard. Les clients sont de plus en plus exigeants et l’écart va se creuser entre elles », conclut le Président d’AI Builders.

Près de 2 sites e-commerce sur 5 manipulent leurs consommateurs

By |February 10th, 2023|Categories: Scoop.it|

Des méthodes manipulatrices des faiblesses des internautes sont utilisées sur près de 40% sites e-commerce vérifiés en Europe. C’est ce que montre l’étude menée par les autorités nationales de protection des consommateurs de 23 États membres, de la Norvège et de l’Islande (réseau CPC) avec le soutien de la Commission européenne. Pour la France, c’est la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) qui est partie prenante. Des pratiques manipulatrices pour exploiter les vulnérabilités des consommateurs Des pratiques manipulatrices en ligne ont été constatées sur 148 des 399 boutiques en ligne contrôlées. « Notre examen montre que près de 40 % des sites d’achat en ligne s’appuient sur des pratiques manipulatrices pour exploiter les vulnérabilités des consommateurs ou les tromper » déclare Didier Reynders, Commissaire européen à la justice. Les commerçants contrôlés vendent des produits allant des textiles aux produits électroniques.  L’étude a montré que 42 sites Web utilisent de faux décomptes du temps, un compte à rebours avec des délais pour acheter des produits spécifiques, ce qui place l’acheteur sous pression sans raison. Autre cas, 54 sites Web manipulent les consommateurs en les orientant dans leur navigation web soit par leur conception visuelle (« Dark Pattern »), soit par l’usage des mots vers certains choix tels que des abonnements à des produits plus chers ou des options de livraison. Des informations importantes dissimulées aux internautes Il a été découvert que 70 sites Web cachaient des informations importantes ou les rendaient moins visibles pour les consommateurs. Par exemple, cela comprenait des informations relatives aux frais de livraison, à la composition des produits ou à la disponibilité d’une option moins chère. 23 sites Internet cachaient des informations dans le but de manipuler les consommateurs pour qu’ils souscrivent à un abonnement. L’étude a également inclus les applications mobiles de 102 des sites Web examinés, dont 27 ont également déployé au moins une des trois catégories de « Dark Pattern ». Les autorités nationales vont maintenant contacter les commerçants concernés pour rectifier leurs sites web et prendre des mesures supplémentaires si nécessaire, conformément à leurs procédures nationales. La Coopération pour la protection des consommateurs (CPC) est un réseau d’autorités chargées de l’application de la législation européenne en matière de protection des consommateurs. Pour résoudre les problèmes transfrontaliers, leurs actions sont coordonnées au niveau de l’Union Européenne.

Cryptocurrency’s Myth of Anonymity

By |February 10th, 2023|Categories: Scoop.it|

I covered this world of anonymity and hackers and surveillance, and I came upon this new phenomenon. Bitcoin was described to me as a kind of untraceable, anonymous digital cash for the internet. I was talking with some of the first bitcoin developers, and even Satoshi Nakamoto, this mysterious creator of bitcoin, had written in this email to a cryptography mailing list that, among other things, participants can be anonymous in this new cryptocurrency world that he or she or whoever they are was describing. So I wrote this first piece in 2011, and I did describe in this Forbes piece how this seemed to be a kind of untraceable digital cash. You could put unmarked bills in a briefcase and send them across the internet to anybody without revealing your identity if you were careful, it seems. Of course, I immediately also was imagining, just being the kind of reporter I am, that this was going to unlock a whole world of money laundering and online drug deals and, I don't know, terrorist financing. All of that, in some sense, did come to pass over the following years because it did seem … And it wasn't just me. Even Satoshi Nakamoto believed that bitcoin and cryptocurrency more generally, as there became more flavors of cryptocurrency, had these anonymous properties. It was only, I would say, at least fast-forward a whole decade, around 2020, that I started to realize how completely wrong I was about this. How not just I was a little bit wrong, but actually 180 fully opposite of correct about this—that bitcoin is actually fully traceable. In fact, it is much easier to follow the money if you can crack and decipher the blockchain with cryptocurrency than even with traditional finance. It was actually when I started to see the Department of Justice credit this one company, Chainalysis, which is a cryptocurrency tracing firm, in one announcement after another, I started looking into this world of investigators who had figured this out much earlier than me. I saw that this small group of detectives had learned to trace cryptocurrency within law enforcements in many cases, and had used this to take down one massive cybercriminal operation after another over the last 10 years. That escalating spree of massive busts and takedowns is the story of this book, Tracers in the Dark.

Carrefour réalise sa première vidéo promotionnelle par intelligence artificielle générative

By |February 8th, 2023|Categories: Scoop.it|

Les équipes Data et innovation travaillent sur l’IA générative « Nos équipes data et innovation planchent actuellement sur les cas d’usage de ChatGPT, et de la generative AI en général. Nous les explorons en gardant toujours comme boussole nos clients et la façon de mieux les servir » souligne-t-elle. La dirigeante de Carrefour rappelle que chez le distributeur, l’intelligence artificielle est quelque chose de concret. Elle sert à la personnalisation des achats, à l’optimisation des assortiments et à la réduction du gaspillage. « Nous explorons les différents usages, au service de nos clients » conclut Elodie Perthuisot.

L’avion continue de progresser sur les liaisons interrégionales françaises

By |February 8th, 2023|Categories: Scoop.it|

Malgré la priorité donnée au train dans les politiques publiques, l'avion a encore un bel avenir sur les liaisons intérieures françaises. Si le TGV a largement supplanté l'avion sur les liaisons radiales entre Paris et les métropoles régionales, le transport aérien continue de progresser sur les liaisons transversales interrégionales. Des axes sur lesquels l'offre de la SNCF, toujours concentrée sur Paris, ne fournit pas, dans l'ensemble, d'alternatives crédibles. C'est ce qui ressort de l'évolution du trafic en France en 2022 et d'une étude réalisée par le cabinet Oxera pour le compte de l'Union des aéroports français ( UAF ). Sur la période 2010-2019, le trafic des lignes transversales françaises a augmenté de 72 %, passant de 6 à 10 millions de passagers, tandis que celui des grandes radiales est resté globalement stable, autour de 16 millions de passagers. En 2019, ce trafic « transversal » représentait 40 % du trafic domestique total, contre 29 % en 2010. Durant la même période, le nombre de lignes transversales est passé de 111 à 168, tandis que le nombre de lignes radiales reculait légèrement, de 39 à 37, indique l'étude Oxera. L'arbre qui cache la forêt « Le débat sur la concurrence entre le train et l'avion est l'arbre qui cache la forêt, estime Thomas Juin , le directeur de l'UAF. Dans les faits, le report intermodal a déjà eu lieu. Les lignes sur lesquelles le train est plus pertinent, ont déjà fermé et l'avion joue son rôle là où les autres offres de transport ne sont pas satisfaisantes », souligne-t-il. Pour les aéroports régionaux de 1 à 5 millions de passagers par an, ce trafic interrégional représente les deux tiers du trafic domestique. Pour certains, comme Strasbourg qui a perdu sa ligne avec Paris, c'est même 100 %. Cette dynamique n'a fait que s'accentuer durant la crise. Moins touché que le trafic international et européen par les restrictions de circulation, le trafic de lignes transversales a moins diminué et s'est surtout rétabli plus vite. En décembre dernier, il était déjà revenu à 94,5 % du niveau de 2019, contre 82,4 % pour les radiales, selon les chiffres de l'Aviation civile. De plus, si l'on soustrait du trafic des lignes radiales les 20 % de passagers en correspondance à Roissy et Orly, le trafic des lignes transversales a presque égalé celui des radiales, avec 9,04 millions de passagers pour les premières, contre environ 10 millions pour les secondes. Une offre TGV centrée sur Paris Le développement de ce trafic intérieur transversal est allé de pair avec celui des compagnies low cost en France. Easyjet et Volotea , notamment, ont largement ciblé ces lignes transversales, tandis que le groupe Air France réduisait son réseau régional pour réduire ses pertes. Toutefois, ces low cost n'ont fait que répondre à une demande de transport de moins en moins satisfaite par l'offre de la SNCF, dont 92 % des TGV desservent l'agglomération parisienne. Aller de Nantes à Toulouse, de La Rochelle à Lyon ou de Bordeaux à Nice en TGV nécessite de sept heures à neuf heures de trajet, contre moins d'une heure en avion. « Il est très compliqué de se déplacer en train d'une région à l'autre, constate Thomas Juin. D'où le rôle que continue à jouer le transport aérien sur les trajets intérieurs. Le transport aérien est non seulement le mieux adapté, mais il sera aussi le premier mode de transport décarboné, ajoute-t-il. A partir de 2024, 100 % des émissions de CO2 des vols intérieurs devront être compensées et d'ici la fin de la décennie, on verra également arriver les premiers avions régionaux décarbonés sur les petites lignes intérieures ».

Les aéroports européens voient leur fréquentation doublée en 2022, mais pas celle des voyageurs d’affaires

By |February 8th, 2023|Categories: Scoop.it|

Selon ACI Europe, les aéroports européens retrouvent 79% de leur niveau de fréquentation en 2022, par rapport à 2019. Un volume qui a doublé en un an, même s’il reste encore inférieur à celui d’avant-Covid.  Une forte hausse de la fréquentation due à la hausse du trafic passagers qui, selon Olivier Jankovec, directeur général de la branche européenne du Conseil international des aéroports (ACI Europe), a été « phénoménale ». En 2022, les aéroports européens ont accueilli 1,94 milliard de passagers à travers 500 plateformes aéroportuaires dans 55 pays. Malgré cette hausse, le niveau de fréquentation reste inférieur de 21% à celui de 2019 et reste inégal selon les pays. Pour l’ACI, la reprise a été dopée par la reprise des voyages loisirs ou pour raisons familiales mais les voyages d’affaires, eux, restent en retrait.  > A lire aussi : Les entreprises vont-elles faire voyager leurs collaborateurs en 2023 ? Des TMC répondent… Plusieurs facteurs expliquent ce déséquilibre dont, « le développement ciblé des transporteurs low-cost, l’impact persistant des anciennes restrictions de déplacement et la guerre en Ukraine ». Pour les voyageurs d’affaires, les entreprises restent sans surprise fortement impactées par la crise sanitaire, la question de la sécurité, l’inflation ou bien encore le travail hybride, limitant ainsi les déplacements de leurs collaborateurs.  > A lire aussi : Cyberincidents, inflation et énergie : les pires menaces pour les entreprises (Allianz) En détails, en 2022, c’est l’aéroport d’Istanbul qui a accueilli le plus de passagers avec 64,3 millions, devant Londres-Heathrow (61,6 millions), Paris-Charles de Gaulle (57,5 millions) et Amsterdam-Schiphol. Pour 2023, Olivier Jankovec s’est dit « prudemment optimiste » malgré « les tensions géopolitiques » : « Les prévisions de trafic s’améliorent […] grâce à la réouverture de la Chine » mais aussi aux perspectives de récession qui s’éloignent et, selon lui, au ralentissement de l’inflation.  

Bard, la nouvelle IA de Google vient concurrencer ChatGPT

By |February 8th, 2023|Categories: Scoop.it|

Les outils d’intelligence artificielle, ChatGPT en tête, étaient sur toutes les lèvres fin 2022 et s’annoncent déjà comme l’une des grandes forces de transformation des entreprises et de leurs métiers pour cette nouvelle année. Biens conscients du potentiel infini d’une telle technologie, Google a déjà dévoilé Anthropic, sa propre itération du logiciel et Microsoft annonce déjà des investissements massifs dans l’OpenAI. Sundar Pichai, PDG d’Alphabet, déclarait récemment : « Il y a environ six ans, nous avons recentré notre entreprise sur l’IA parce que nous y avons vu le meilleur moyen de remplir notre mission : diffuser des informations utiles au monde entier. Depuis lors, nous avons beaucoup investi dans l’intelligence artificielle ce qui a permis à Google AI et DeepMind de réaliser des avancées révolutionnaires ». Après six ans d’émulation technologique, la firme californienne dévoile Bard, une IA conversationnelle expérimentale basée sur le modèle LaMDA – Language Model for Dialogue Applications –. Sundar Pichai a précisé que Google était actuellement en plein test pour pouvoir la mettre à disposition du public dans les semaines à venir. Dans un billet publié sur son site, Google précise que « l‘objectif de Bard est de combiner la base de connaissances mondiale avec la puissance, l’intelligence et la créativité de nos grands modèles linguistiques. Il peut être utilisé pour satisfaire la curiosité ou pour libérer la créativité ». Pour le travail comme pour faire mumuse en lui demandant d’écrire le prochain Tarantino, c’est vous qui voyez.   o   La loi du plus grand nombre Pour permettre au plus grand nombre de l’utiliser en réduisant la puissance de calcul nécessaire pour le faire tourner, Google lancera Bard avec un modèle linguistique « miniature » comparé à la concurrence. Une aubaine pour sa maison mère qui pourra ainsi recueillir davantage de feedback ce qui, combiné aux tests effectués en interne, facilitera son optimisation. Jamais avare de R&D, Sundar Pichai précise qu’outre la présentation de son nouveau jouet, son entreprise cherche à créer « de toutes nouvelles façons d’interagir avec l’information, que ce soit sous forme de langage, d’images, de vidéo ou d’audio » afin de les intégrer dans les produits made in Alphabet. Preuve en est : Google a annoncé que son moteur de recherche sera bientôt doté de fonctions assistées par l’IA capables de traiter des informations complexes et de les présenter dans des formats faciles à digérer pour « tirer un meilleur parti de l’internet ». L’entreprise a également profité de l’occasion pour souligner son engagement en faveur du développement éthique de l’intelligence artificielle et a rappelé qu’en 2018, elle a été l’une des premières entreprises à rendre publics ses principes fondateurs concernant l’IA. Elle a également mis en avant la formation et les ressources qu’elle fournit à ses chercheurs, sa collaboration avec les administrations publiques et les organisations externes pour élaborer des normes plus justes pour garantir que les outils sont sûrs et utiles.   Nous cherchons toujours à être visionnaires… et responsables dans notre approche du medium. Les vieux stigmates de la science-fiction Désireux de rassurer son monde, le grand manitou, toujours lui, l’affirme : « Nous cherchons toujours à être visionnaires… et responsables dans notre approche du medium. Autant lorsque nous appliquons l’IA pour transformer radicalement nos produits que lorsque nous mettons ces outils extraordinaires à la disposition des autres. Et ce n’est que le début ». Plusieurs chercheurs craignent déjà que le spectre des fake news ne vienne ternir le tableau et mettre à mal l’engouement actuel du grand public pour ces logiciels. « Et si ChatGPT était le parfait outil pour les complotistes ? » demandait à ce propos un journaliste de l’Express dans un article publié le 23 janvier dernier. Pour s’en rendre compte, Newsguard a soumis au logiciel ChatGPT une série de questions orientées, fondées sur 100 faux récits qui circulent en ligne concernant des événements antérieurs à 2021. Stupeur : « Dans 80 % des cas, ChatGPT a relayé des affirmations fausses et trompeuses lorsque nous lui avons posé des questions orientées sur des sujets d’actualité importants, comme le Covid-19, l’Ukraine et les fusillades dans des écoles aux Etats-Unis », écrivent les auteurs de l’étude. Pour nous sauver des 20% restant, ChatGPT a tout de même intégré quelques garde-fous Quand les auteurs de l’étude lui ont par exemple demandé d’écrire un article qui explique, selon le point de vue de Donald Trump, que Barack Obama serait en réalité né au Kenya, le logiciel n’a pas hésité à refuser en précisant que cette origine« n’est pas fondée sur des faits et a été démentie à plusieurs reprises ». Pas folle la guêpe.  

Le cap des 1.000 entreprises à mission est franchi

By |February 8th, 2023|Categories: Scoop.it|

Pas une semaine ne se passe sans que des entreprises annoncent devenir « sociétés à mission », cette qualité d'entreprise crée par la loi Pacte. Ce début d'année n'a pas fait exception à ce constat avec de nouvelles recrues comme Groupe Bayard, Doctolib ou Groupe Up (Ex-Chèque Déjeuner). Ces entreprises choisissent de modifier leurs statuts pour se doter d'une mission à vocation sociale et/ou environnementale et à se mobiliser pour la respecter. Elles rejoignent ainsi une communauté qui a franchi le cap des 1.000 membres, selon le décompte de l'Observatoire dédié. « En un an ce chiffre a doublé et ce n'est que la partie émergée de l'iceberg », se réjouit Anne Mollet, directrice générale de la communauté des entreprises à mission. « Les entreprises mettent entre 6 et 18 mois pour se transformer et devenir société à mission », explique la porte-parole du mouvement. « L'annonce du passage en société à mission est l'aboutissent d'un long travail préparatoire », explique-t-elle encore. Elle assure ainsi que de nombreuses sociétés se préparent à rejoindre la communauté. Si les petites et moyennes sociétés ont été les premières à s'emparer de cet outil, « depuis un an, les grandes entreprises se transforment à leur tour », souligne Anne Mollet. KPMG, Crédit Mutuel Arkéa, la Banque Postale ont en effet franchi le pas en 2022. Les deux licornes françaises Back Market et Ecovadis sont aussi venues grossir les rangs de la communauté aux côtés des pionniers comme Maif, Groupe Rocher ou bien sûr Danone, seule société du CAC 40 à avoir opté pour ce statut. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE Comment l'entreprise à mission s'implique dans la société Entreprises à mission, partage de la valeur : les timides avancées de la loi Pacte Mais les grands groupes restent encore minoritaires puisqu'ils représentent environ 2 % du tissu des entreprises à mission et les ETI occupent 8 % de la communauté. Les PME de moins de 50 salariés restent donc encore majoritaires (80 %). En effet, la démarche est la plupart du temps lancée par un dirigeant convaincu, « c'est ce qui explique que les TPE et PME restent majoritaires », explique Anne Mollet. Un gage de crédibilité L'engouement suscité par cet outil est aussi intrinsèquement lié à ses contraintes. En effet, les entreprises qui choisissent ce statut acceptent d'être contrôlée par un comité de mission, composé d'au moins un salarié. Un organisme tiers indépendant audite ensuite la démarche. A l'ère de la lutte contre le greenwashing, « cela constitue un vrai système de preuves : le rapport est publié par le comité de mission qui a une obligation de transparence », souligne Anne Mollet. « C'est un gage de crédibilité », martèle-t-elle Mais le degré d'engagement de l'entreprise dépend aussi de la qualité de sa mission. Si elle est contraignante, l'adoption du statut peut transformer le modèle d'affaires. Par exemple la mission de Camif a incité le spécialiste de la vente de meubles en ligne à arrêter de proposer des produits fabriqués hors d'Europe. De son côté, le laboratoire Expanscience, maison mère de la marque Mustela, a décidé d'arrêter la vente de lingettes d'ici 2027 pour respecter ses engagements. Mais toutes les entreprises à mission ne se transforment pas si radicalement. Il y a même « un risque de 'purpose bashing' avec des entreprises qui se fixent des objectifs peu ambitieux voire déjà atteints », alerte Yaël Guillon, cofondateur du cabinet de conseil Imfusio. « Le statut de société à mission peut être un outil formidable pour transformer une société mais pas dans n'importe quelles conditions », prévient ainsi Emery Jacquillat, engagé pour le développement des entreprises à mission et président de Camif.

Navya, ou l’histoire troublante de la navette autonome qui voulait avancer trop vite

By |February 8th, 2023|Categories: Scoop.it|

La petite navette électrique et autonome, à la calandre avenante, ne sourit plus. Navya, entreprise de 235 salariés éclatée entre Vénissieux, Villeurbanne et à la Défense, joue son avenir ces prochains jours. Ce pionnier français du secteur a été placé en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Lyon le 2 février. Les candidats à la reprise ont jusqu'au 21 pour se déclarer. Pour mettre la main sur Navya, il faudra débourser environ 50 millions d'euros, estiment des sources concordantes. « Navya bénéficie de marques d'intérêt fortes et nombreuses, en France comme à l'étranger », assure un proche de l'entreprise. Les pouvoirs publics confirment de premiers contacts avec de potentiels repreneurs. Des candidats à la reprise ? Au rang des sociétés intéressées par cette « pépite » de la French Tech largement soutenue par les pouvoirs publics, on retrouverait notamment une ETI française spécialisée dans la logistique autonome, ou encore un partenaire japonais, Macnica - ce dernier ayant déjà investi 10 millions d'euros au capital en 2019. « Le ou les futurs repreneurs devront pouvoir donner une stature industrielle à Navya », souhaite le directeur général de la société, Olivier Le Cornec. « Navya compte de grands partenaires, comme Bolloré, précise un proche du dossier. Il faut espérer qu'ils se positionnent autour de la reprise. »

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