Etats-Unis : l’inflation a fortement ralenti en novembre
Le début de la fin de la flambée des prix semble se confirmer. Selon les chiffres publiés vendredi par le département américain du Commerce, l'inflation a fortement ralenti en novembre aux Etats-Unis. Mais cela s'est accompagné d'un ralentissement de la consommation alors même que démarrait la saison des fêtes de fin d'année, ce qui pourrait n'être qu'un prélude à la récession anticipée l'année prochaine. L'inflation est tombée en novembre à 5,5 % sur un an contre 6,1 % en octobre, selon l'indice PCE, que la Banque centrale américaine (Fed) veut ramener à 2 %. Sur un mois, la hausse des prix n'est que de 0,1 % , quand elle était de 0,4 % en octobre. Prudence des consommateurs Les mesures prises depuis neuf mois par la Fed pour faire ralentir l'économie, et ainsi espérer juguler cette forte inflation, semblent ainsi commencer à se traduire dans les chiffres. Mais cela a aussi découragé les Américains de trop consommer, alors que débutait la saison des fêtes de fin d'année. Malgré les journées de promotions du Black Friday et Cyber Monday, fin novembre, les dépenses de consommation n'ont progressé que de 0,1 %, contre 0,9 % en octobre, comme attendu. Et, s'ils ont ouvert plus largement leurs porte-monnaie pour consommer des services, ils ont réduit leurs achats de biens. LIRE AUSSI : L'inversion de la courbe des taux réveille le spectre d'une récession mondiale « Il semble raisonnable de s'attendre à ce que les gens deviennent plus prudents, maintenant qu'ils ont épuisé environ la moitié de leurs économies accumulées pendant la pandémie, et que les conditions du marché du travail s'assouplissent », observe Ian Shepherdson, économiste pour Pantheon Macroeconomics, dans une note.
Ferroviaire : tempête autour de la desserte Paris-Limoges
D'ordinaire plutôt discret, Benoît Coquart s'est invité avec fracas dans le débat sur l'aménagement du territoire, rarement une préoccupation des grands groupes. Il a réussi là où élus et usagers, le long d'un axe desservant 32 départements et sept métropoles, avaient échoué à se faire entendre. Même si le groupe n'envisage pas vraiment de mettre sa menace à exécution, il assume « un coup de pression pour faire bouger les choses ». Attractivité L'avalanche de réactions, dans le courant du mois, éclaire l'ampleur du problème : une lettre du président de région Alain Rousset, inquiet du « très mauvais signal » pour les investissements en Nouvelle-Aquitaine, une manifestation en gare de Limoges, et une conférence de presse des sénateurs limousins au grand complet au Palais du Luxembourg. LIRE AUSSI : POLT, le train de la discorde TGV Paris-Toulouse : trois régions décident d'assigner l'Etat en justice Limoges, 200.000 habitants avec son agglomération, est « la seule grande ville française dont le temps de trajet pour Paris s'est rallongé », proteste Christian Redon-Sarrazy, sénateur PS de Haute-Vienne : « 2 h 54 il y a quarante ans, la ligne la plus rapide de France ; 3 h 20 aujourd'hui quand tout va bien. » Il fut un temps question de la LGV Poitiers-Limoges, enterré en 2018.« C'est l'avenir du territoire qui se joue », estime l'élu, préoccupé pour l'attractivité d'une ville universitaire de 17.000 étudiants. « Train d'équilibre » Il dénonce avec ses collègues « la négligence et le sous-investissement financier de l'Etat ». Début décembre, le déraillement d'un train de marchandises au niveau d'Issoudun a interrompu le trafic une semaine. Et les sénateurs d'agiter le spectre d'un « nouveau Brétigny-sur-Orge » sur une ligne qui a déjà connu un drame en 2013. En cause : les défaillances du matériel vieillissant, des travaux permanents et pourtant insuffisants, des embouteillages sur les créneaux d'arrivée et la météo hivernale. Le POLT fait partie des « trains d'équilibre du territoire », objet d'une convention entre la SNCF et l'Etat. Les sénateurs demandent donc une entrevue avec le ministre des Transports « pour obtenir des engagements sur les délais de modernisation d'ici à 2025, avec la livraison de nouvelles rames ».
Avec Emmanuelle Daumesnil, les toilettes ont enfin leur parfum
Habituée à chuchoter ses conseils en stratégie et communication à l’oreille des dirigeants de marque, Emmanuelle Daumesnil prend désormais la parole au nom de sa propre maison, baptisée Domaine singulier. « Des rituels parfumants naturels et lifestyle consacrés à un art de vivre des toilettes », ainsi se résumait son projet sur la plate-forme de crowdfunding Ulule. En deux mois, elle a doublé son objectif de prévente, testé l’attractivité de ses produits et de son discours sérieux teinté d’humour. « Les toilettes ont toujours été un sujet à la maison, confie-t-elle. On est cinq, et chacun y passe du temps, c’est une vraie pièce à vivre. Je n’ai jamais compris pourquoi il n’y avait pas de produits beaux et efficaces pour s’y sentir à l’aise. » A base d’alcool de blé biologique Dans leurs fioles d’apothicaire, les flacons d’Eau des toilettes et d’Elixir bien élevé répondent à la question taboue des odeurs indésirables, sans pour autant imposer des effluves synthétiques écœurants. La première développe dans l’atmosphère, en trois vaporisations, une composition réconfortante qui associe amande verte, rose bulgare et cèdre. La seconde, à partir de quelques gouttes déposées dans la cuvette, garantit à long terme un effet aromatique et apaisant de basilic, lavande, romarin, citron, bourgeon de cassis et patchouli. Des formules fabriquées en France à base d’alcool de blé biologique, naturelles à 99,9 % (le 0,1 % correspondant au procédé de dénaturation de l’alcool), non toxiques pour la flore et la faune aquatiques. Des produits de la marque Domaine Singulier. EMMANUELLE DAUMESNIL Depuis la naissance de son projet, en 2018, Emmanuelle Daumesnil a pris le temps de s’entourer de créatrices engagées : la parfumeuse indépendante Eléonore de Staël, spécialisée en matières naturelles de haute parfumerie, et l’illustratrice Julie Serre, qui signe, avec une pointe d’esprit, le logo bucolique. Trente ans passés dans le luxe et les parfums, d’abord chez L’Oréal, puis chez BPI – la filiale du groupe Shiseido –, Caudalie et Sisley, ont affiné sa connaissance des fragrances et son sens du détail. « Je n’ai jamais aimé rentrer dans une case », avoue celle qui, en parallèle, fixe depuis l’enfance ses émotions en photo et vient de se décider à les montrer. Une autre façon d’interpréter le petit trou de serrure dessiné sur ses étiquettes.
Patrick Drahi menacé par un redressement fiscal record en Suisse
7,4 milliards de francs suisses, soit près de 7,5 milliards d’euros. Tel est le montant titanesque de la facture fiscale qui menace en Suisse Patrick Drahi, selon les informations de Heidi.news. Le site d’information suisse révèle que le magnat des médias, propriétaire de SFR et de BFM-TV, a reçu le 30 juin 2021 une proposition de rectification fiscale de la part de l’administration fiscale du canton de Genève s’élevant à 3,7 milliards de francs suisses d’arriérés d’impôts, auxquels s’ajouterait une somme équivalente en pénalités. Une information contestée par l’entourage de Patrick Drahi auprès de Heidi.news, qui a pourtant eu accès à des documents montrant que ses avocats avaient contesté le redressement fiscal devant un tribunal administratif. Dans de précédents articles, Heidi.news avait dévoilé plusieurs détails du contentieux qui oppose depuis plusieurs années Patrick Drahi à l’administration fiscale suisse. Le fisc genevois suspecte le milliardaire de s’être domicilié fictivement dans le canton du Valais, où il bénéficie d’un forfait fiscal ultra-avantageux, tout en résidant en réalité le plus clair de l’année près de Genève. Il lui réclame donc les impôts qu’il aurait payés de 2009 à 2016 en cas de domiciliation fiscale genevoise. Une « estimation maximaliste » qui pourrait certainement être revenue à la baisse en cas de règlement à l’amiable. Pour ses enquêtes, Heidi.news s’est appuyé sur une série de documents internes de la holding de Patrick Drahi, mis en ligne cet été par un groupe criminel à la suite d’un piratage et d’une demande de rançon. Ces mêmes documents avaient permis au Monde de détailler les montages d’optimisation fiscale agressive mis en place par Patrick Drahi sur sa collection d’œuvres d’art.
Ceux qui posent leurs valises à La Réunion ne veulent plus la quitter
L’Insee a publié en fin de semaine dernière un panorama des évolutions de la société réunionnaise entre 2010 et 2020. Cette étude résume le rapport de l’Institut national des études démographiques et se concentre sur les données qui concernent notre île. S’installer pour rester L’Insee rappelle avant tout que la majorité des résidents non natifs de l’île sont nés en France métropolitaine, les autres venant pour la plupart des îles proches de l’océan Indien (Mayotte, Madagascar, Maurice, Comores). Parmi eux, 42 % sont arrivés seuls sur l’île, 24 % en famille et 18 % en couple sans enfant. Les données montrent que ceux qui choisissent de s’installer à La Réunion ont l’intention d’y rester : 45% pensent leur installation durable, 37% l’estiment définitive et seuls 14 % la tiennent pour provisoire. La Réunion, département ultra-marin le plus accueillant Le rapport fait aussi le point sur les raisons qui poussent les non-natifs de La Réunion à choisir notre île parfois pour la vie : le cadre de vie et du climat sont les avantages les plus fréquemment cités. 76% d’entre eux conseilleraient donc à leurs proches de s’installer à La Réunion. Cette part est en progression de 6 points en dix ans. Notre île est aussi bien plus souvent recommandée par les non-natifs que les autres départements et régions d’Outre-mer. Ailleurs, environ 60% des personnes venues s’installer sur le territoire incitent famille et amis à venir les rejoindre.
Pourquoi Carrefour et Système U retirent les bouteilles de Get27 de leurs rayons
Les deux enseignes de distribution reprochent au groupe Bacardi-Martini d’avoir baissé le degré d’alcool du Get27 pour payer moins de cotisations à la Sécurité sociale sans faire baisser le prix des bouteilles C’est un coup dur pour le groupe Bacardi-Martini. À l’approche des fêtes de fin d’année, les bouteilles de Get27 ont disparu des rayons des magasins Carrefour et Système U. Un désaccord qui dure depuis plusieurs semaines, alors que les ventes de cette boisson alcoolisée à la menthe avaient connu une progression de 2,8 % sur un an en novembre. 1. Un degré d’alcool en baisse C’est le site spécialisé Rayon Boissons qui détaille le conflit. À l’origine, le groupe Bacardi-Martini décide de baisser le degré d’alcool contenu dans ses bouteilles de Get27, pour le faire passer de 21 à 17,9 %. Ce dernier chiffre n’est pas anodin. Il permet de passer juste en dessous du seuil de 18 % à partir duquel les cotisations à la sécurité sociale augmentent pour les boissons alcoolisées. En effet, chaque fabricant doit verser 579,96 euros par hectolitre d’alcool pur pour les boissons qui contiennent plus de 18 % d’alcool. En dessous de ce chiffre, la cotisation passe à 48,97 euros par hectolitre. De quoi motiver les fabricants à sacrifier quelques degrés pour faire de larges économies. 2. Les raisons du conflit Face à cette situation, les magasins Carrefour et Système U ont alors demandé à Bacardi-Martini de répercuter leurs économies sur le prix de la bouteille. Des négociations ont eu lien entre les différentes parties, mais sans parvenir à un accord. En septembre, le site Rayon Boissons calculait que cette baisse du degré d’alcool entraînait une économie de 78 centimes hors TVA par bouteille pour le fabricant. Devant le refus de Bacardi-Martini de baisser ses prix, les deux chaînes de grande distribution ont donc pris la mesure radicale de retirer les bouteilles de la célèbre liqueur de menthe de leurs rayons. 3. Des précédents En 2012, une nouvelle taxation des spiritueux est instaurée par le gouvernement de l’époque. Elle doit permettre de dégager environ 340 millions d’euros en taxant plus sévèrement les produits les plus forts, avec des hausses allant jusqu’à 1 euro par bouteille. Elle prévoit, notamment, une part dédiée à la sécurité sociale, qui est proportionnelle au degré d’alcool. Depuis, plusieurs marques ont décidé de changer leur recette pour échapper ou minimiser l’impact de cette nouvelle taxation. La marque Malibu n’a mis que quelques mois à passer en dessous du seuil de 18 %. Les marques Soho, Passoa, Pisang Ambon ont suivi peu de temps après. A LIRE AUSSI « On pouvait lui confier les enfants les yeux fermés » : un chauffeur de car licencié pour avoir déposé des collégiens chez eux Sans hébergement, trois fillettes et leurs parents dorment sous tente à Bordeaux-Lac LES SUJETS ASSOCIÉS Conso-distribution Economie Home Et, cette année, la liqueur au café Kahlua, du groupe Pernod Ricard France, a fait le même choix, passant de 20 à 16 %, mais en réduisant le prix des bouteilles de près de 1 euro. Plus récemment encore, ce sont les bouteilles d’Aperol qui ont connu une baisse de leur degré d’alcool, pour passer de 15 à 12,5 %. Un chiffre qui, une nouvelle fois, n’est pas anodin, mais pour d’autres raisons. Il reste au-dessus de la barre des 12 %, sous lequel les boissons alcoolisées basculent dans la catégorie des prémix (entre 1,2 % et 12 % d’alcool), elles aussi fortement taxées.
Quinze investisseurs portent plainte contre le géant des cryptos Binance
Binance a-t-il fait la promotion de ses services en France alors qu'il n'y était pas autorisé ? Quinze investisseurs français viennent de déposer plainte auprès du Procureur de la République, Laure Beccuau, près le tribunal judiciaire de Paris contre le géant des cryptos , a révélé, le 19 décembre, Mediapart. Ces particuliers, accusent Binance de « violation du monopole des prestataires de services sur actifs numériques », de « pratiques commerciales trompeuses » et de « recel d'escroquerie ». La plainte vise Binance France, présidée par David Pinçay et Binance Holdings Ltd, domiciliée dans les îles Caïmans, et représentée par son fondateur Changpeng Zhao. Elle intervient, après la faillite et le scandale FTX , alors que la suspicion pèse sur ce secteur. Ces investisseurs ont perdu 2,4 millions d'euros en achetant de l'UST, un cryptoactif dit « stable » (ou stablecoin) développé par l'écosystème Terra qui s'est effondré en mai 2022 en perdant 98 % de sa valeur et en engloutissant 40 milliards de dollars. Placement « sûr et joyeux » Dans la plainte que les Echos ont pu consulter, les deux avocats des plaignants, Baptiste Bonhomme et Etienne de Dreuille, du cabinet Reinhart Marville Torre indiquent que « Binance a mis en oeuvre des campagnes de commercialisation et de promotion de l'UST visant des utilisateurs français pour les encourager à acquérir, à échanger et à mettre en dépôt des UST ». Binance aurait qualifié ce cryptoactif de placement « sûr et joyeux », pouvant aller jusqu'à offrir des rendements de près de 20 %. Surtout, ce collectif reproche à Binance d'avoir exercé ses activités en France alors qu'il n'aurait pas dû. La loi Pacte du 22 mai 2019 a obligé les prestataires de services sur actifs numériques (PSAN) à demander un enregistrement à l'Autorité des Marchés Financiers (AMF). Sans ce sésame, ils ne pouvaient plus exercer d'activité en France. Et ce, dès le 19 décembre 2020. Un délai reporté au 10 juin 2021 pour certaines activités. Or Binance, qui a obtenu ce feu vert de l'AMF en mai 2022 , aurait continué la communication et la promotion de ses activités, après ces dates. La première plateforme forme d'échanges de cryptos aurait, via la version française de son site internet, fourni des services à des personnes habitant en France, ou « via des comptes officiels français sur les différents réseaux sociaux en particulier sur Instagram et Telegram » indique la plainte. Ses représentants légaux auraient participé à des conférences, des salons, ou des événements promotionnels se déroulant dans l'Hexagone. Deux ans d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende Tout prestataire qui viole les règles relatives au PSAN encourt des sanctions pénales, soit une peine de deux ans d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende. Dans l'immédiat, interrogé par les Echos, Binance indique : « Nous ne sommes pas en mesure de commenter car nous n'avons reçu aucune notification relative ni à une procédure pénale ni à une procédure civile et nous n'avons donc pas accès au contenu d'une telle plainte ». Cette plainte va-t-elle prospérer ? Il est encore trop tôt pour le dire. « Le dossier repose sur la notion de services rendus en France. Est-ce ici le cas ? Et si oui, sont-ils bien prévus par la réglementation boursière et sont-ils concernés par l'enregistrement obligatoire. Les posts sur les réseaux sociaux peuvent-ils être attribués juridiquement à Binance, ou à une communauté proche de l'acteur ? », s'interroge un avocat. D'autres connaisseurs du secteur se demandent si certains acteurs du secteur, voire des anti-cryptos ne chercheraient pas à régler leurs comptes avec Binance, voire avec les autorités de marché .
Moyens de paiement : le déclin du cash s’accélère
Le cash n'est pas mort, mais son déclin s'accélère. Selon la dernière enquête de la Banque centrale européenne, le paiement en espèces représentait toujours la majorité des transactions en magasin en 2022. Mais la pandémie de Covid 19 est passée par là et sa chute semble s'accélérer au profit du paiement par carte. Alors qu'elles représentaient encore 79 % des paiements en magasin dans la zone euro en 2016, les espèces ont baissé à 72 % en 2019 puis 59 % en 2022 (50 % en France). Leur usage reste toutefois sensible, comme le montre la récente tentative du gouvernement italien de refuser les paiements numériques pour tout montant inférieur à 60 euros. L'effet de la pandémie « La BCE est déterminée à faire en sorte que les consommateurs restent libres de choisir leur mode de paiement, aujourd'hui et à l'avenir, a déclaré Fabio Panetta, membre du directoire de la Banque centrale. Notre engagement en faveur de l'argent liquide et nos travaux en cours sur l'euro numérique visent à garantir que les paiements en espèces seront toujours possibles. » LIRE AUSSI : Les banques sous pression pour maintenir l'accès au cash de leurs clients En Suède, la résistance grandit contre la société sans cash Selon l'étude, l'utilisation du cash est surtout reléguée aux petits montants, puisque la grande majorité des transactions en espèces sont utilisées pour des achats de moins de cinq euros. Au-delà de 50 euros, les Européens lui préfèrent largement la carte bancaire . Cependant, une grande majorité d'entre eux restent attachés au fait de pouvoir payer en liquide, car ils estiment ainsi mieux contrôler leurs dépenses, explique l'étude. De son côté, le paiement par carte au point de vente continue de progresser, passant de 25 % en 2019 à 34 % en 2022. Il est considéré comme plus rapide et plus facile à utiliser par les Européens. Mais surtout, pour la première fois, la valeur totale des paiements par carte passe devant celle des paiements en cash. LIRE AUSSI : Blanchiment : l'Allemagne se prépare à limiter les paiements en cash à 10.000 euros En magasin, MasterCard veut permettre aux clients de payer « avec un simple sourire ou un geste de la main » Une évolution largement encouragée par la pandémie, durant laquelle l'utilisation de la carte a été recommandée pour des raisons sanitaires. Ces recommandations ont incité les commerçants à faciliter son utilisation, y compris pour de petits montants. Un autre signe que la pandémie est passée par là, l'usage du sans contact a quant à lui explosé sur le Vieux Continent. Aidé par le relèvement de son plafond à 50 euros en 2019, il représente aujourd'hui 62 % des transactions par carte, contre 41 % il y a trois ans. Une proportion toutefois légèrement moins élevée en France, puisqu'il représente tout juste la moitié des paiements par carte (51 %) dans l'Hexagone
COP15 biodiversité : ce qu’il faut retenir de cet accord “historique”
30 % de la planète protégée C’est l’objectif phare du texte : "que, d’ici 2030, au moins 30 % des zones terrestres, des eaux intérieures et des zones côtières et marines […] soient efficacement conservées et gérées". Cela se fera "par le biais de réseaux d’aires protégées écologiquement représentatifs, bien reliés et gérés de manière équitable" et "tout en veillant à ce que toute utilisation durable […] soit pleinement compatible avec les objectifs de la conservation." L’objectif est donc mondial et non pas national, impliquant que certains en fassent plus que les autres, ou en fasse plus sur terre que sur mer. Ces 30 % sont un minimum pour les scientifiques et les ONG, qui jugent que 50 % serait nécessaire. A ce jour, 17 % des terres et 8 % des mers sont protégées. LIRE AUSSI >> Recréer une forêt primaire en France, doux rêve ou nécessité ? "La plupart des gens disent que c’est mieux que ce que nous attendions des deux côtés, pour les pays riches comme pour ceux en développement. C’est la marque d’un bon texte", a confié à l’AFP Lee White, ministre gabonais de l’Environnement. Pour Masha Kalinina de l’ONG Pew Charitable Trusts, "protéger au moins 30 % des terres et des mers d’ici 2030 est la nouvelle étoile polaire que nous utiliserons pour naviguer vers la restauration de la nature". "Les élans, les tortues de mer, les perroquets, les rhinocéros, les fougères rares font partie du million d’espèces dont les perspectives d’avenir seront considérablement améliorées" par cet accord, a complété Brian O’Donnell, de l’ONG Campaign for nature. 20 milliards d’aides internationales Les négociations ont été marquées par un long marchandage entre le Nord et le Sud : plus d’ambitions écologiques en échange de plus de subventions internationales, et vice-versa. Finalement, le texte approuve l’objectif pour les pays riches de fournir "au moins 20 milliards de dollars par an d’ici 2025, et au moins 30 milliards de dollars par an d’ici 2030". Soit environ le double, puis le triple, de l’aide internationale actuelle pour la biodiversité. LIRE AUSSI >> Pollution lumineuse : "la trame noire" permettra-t-elle de sauver les espèces nocturnes ? Nouveauté : l’objectif incombe aux "pays développés, et aux pays qui assument volontairement les obligations des pays développés", membres de la Convention sur la diversité biologique (CDB). Cette formulation permet d’intégrer les Etats-Unis, non-signataires de la Convention, et ouvre la voie à l’intégration de la Chine ou des Etats arabes parmi les donateurs, espère l’Union européenne. La COP15 approuve aussi la création d’une nouvelle branche du Fonds mondial pour l’Environnement (FEM), dédié à l’application de l’accord de Kunming-Montréal - une alternative au fonds distinct que nombre de pays du Sud espèrent toujours obtenir à l’avenir. PUBLICITÉ Restaurer 30 % des terres dégradées Un tiers des terres émergées sont "modérément ou fortement dégradées" par l’activité humaine, selon la FAO. Pour y remédier, le texte prévoit "que, d’ici 2030, au moins 30 % des écosystèmes terrestres, de mers intérieures et d’écosystèmes côtiers et marins dégradés fassent l’objet d’une restauration effective". Réduire les pesticides LIRE AUSSI >> COP27 : faut-il en finir avec ces "grands-messes" pour le climat ? Un long bras de fer a opposé l’Union européenne à des pays comme le Brésil, l’Inde ou l’Indonésie. L’accord prévoit finalement de "réduire les risques de pollution et l’impact négatif de la pollution de toutes les sources, d’ici 2030, à des niveaux qui ne sont pas nuisibles à la biodiversité". Pour y parvenir, les signataires doivent entre autres "réduire de moitié au moins le risque global lié aux pesticides et aux produits chimiques hautement dangereux" notamment par la lutte contre les parasites, en tenant compte de la sécurité alimentaire et des moyens de subsistance. Les pays doivent également "prévenir, réduire et travailler à l’élimination de la pollution plastique." Cadre pour la mise en œuvre Quasiment aucun objectif fixé à l’accord précédent, en 2010 à Aichi (Japon), n’a été atteint à son terme, en 2020. Tirant les enseignements de cet échec, les pays ont adopté un mécanisme de planification et de suivi commun, avec des indicateurs précis. Et une éventuelle révision des stratégies nationales, si les pays ne sont pas sur la bonne trajectoire. Mais le texte est moins contraignant que celui sur l’accord de Paris pour le climat. Partage des bénéfices L’accord n’aurait jamais été approuvé sans une avancée sur une "injustice" brandie par nombre de pays du Sud : l’absence de partage des bénéfices réalisés par le Nord avec des médicaments ou produits cosmétiques issus de leurs ressources biologiques. Ces ressources sont devenues des milliards de données génétiques numérisées bénéficiant quasi exclusivement à la recherche et à l’économie des pays riches. Le texte prévoit d’établir "un mécanisme mondial de partage des avantages découlant de l’utilisation des informations sur les séquences numériques (ISN/DSI en anglais) des ressources génétiques, y compris un fonds multilatéral".