Usbek & Rica – À quel job rêvent les jeunes ?
La pandémie a été vécue comme une véritable déflagration par les étudiants et les jeunes diplômés des grandes écoles. Beaucoup de jeunes actifs ont perdu leur emploi durant les confinements. D’autres, qui s’apprêtent à entrer sur le marché du travail, s’inquiètent. Selon une étude publiée conjointement par BCG, la Conférence des Grandes Ecoles et IPSOS, une majorité des étudiants (54 %) se dit peu confiante envers l’avenir et près de deux tiers s’attendent à devoir faire des concessions sur leur premier emploi. Conscients des difficultés à venir, leurs aspirations professionnelles ne semblent pourtant pas avoir changé en profondeur. Le choix d’un métier passion Une enquête de l’Institut Montaigne révèle que le premier critère des 18–24 ans pour choisir un employeur reste « le travail par passion » à 42 %, contre 33 % pour leurs aînés. On est loin d’avoir affaire à une génération désabusée ou platement matérialiste : les jeunes veulent s’investir dans leur travail et en retirer des satisfactions personnelles autres que strictement pécuniaires. Selon Bpifrance, l’engagement entrepreneurial est d’ailleurs nettement plus élevé chez les jeunes. Pour réaliser leur rêve ou pour devenir leur propre patron, un jeune sur deux contribue aujourd’hui à la chaîne entrepreneuriale en France contre un Français sur quatre chez les 30 ans et plus. Un collectif et une bonne ambiance Dans un ouvrage plus sociétal, La Fracture, les auteurs évoquent le travail comme l’une des grandes valeurs totems de la jeunesse actuelle. Même s’ils sont plus autonomes et réticents à l’autorité, ils apprécient la dimension collective, voire conviviale de l’entreprise, avec le sentiment d’intégrer une communauté. La majorité considère leurs collègues comme des amis et abolissent la séparation entre sphère personnelle et sphère professionnelle. Selon l’IPSOS, l’ambiance au sein des équipes fait partie des premiers critères de choix d’une entreprise, loin devant la rémunération ou la possibilité de télé travailler, qui n’arrivent respectivement qu’en 11e et 19e positions. Des métiers qui font sens Dans le même temps, les jeunes se montrent de plus en plus exigeants envers les entreprises. Ce qu’ils veulent y trouver ? Un emploi qui fasse sens et leur permette de se rendre utiles. « Les jeunes regardent aussi, et surtout, l’utilité de leurs missions et leur apport au sein de l’entreprise » Laurent Champaney, Vice-président de la Conférence des grandes écoles Partager sur Twitter Partager sur Facebook À ce titre, le secteur de l’environnement reste de loin le plus prisé (71 %), devant celui des énergies, de l’humanitaire et du conseil. « Pas question de se retrouver à faire un job vide de sens. Les jeunes regardent évidemment l’engagement des entreprises et leur sincérité mais regardent aussi, et surtout, l’utilité de leurs missions et leur apport au sein de l’entreprise », selon Laurent Champaney, Vice-président de la Conférence des grandes écoles. Et pour décrocher le graal, 60 % des talents sont prêts à prendre des postes plus précaires. Les jeunes actifs consentiraient même à baisser leur salaire de 12 % pour aller travailler dans une entreprise davantage en accord avec leurs convictions sociales et environnementales. Des employeurs responsables Toujours selon l’étude publiée conjointement par BCG, la Conférence des Grandes Ecoles et IPSOS, 79 % des sondés estiment que l’engagement RSE de l’entreprise est un critère important dans le choix d’un nouveau travail. Les grands groupes demeurent le choix numéro un de la moitié des étudiants et des diplômés, car ils sont considérés comme les plus à même de pouvoir changer les choses, notamment en matière de protection de l’environnement, d’insertion des personnes handicapées, de parité hommes-femmes et d’égalité des chances… même si cet engagement est majoritairement interprété comme de l’opportunisme ou de la communication. 56 % des jeunes talents se déclarent prêts à refuser un poste dans une entreprise qui manque d’engagement social et environnemental. Avec le retour de la croissance et de la guerre des talents, les entreprises qui auront lancé une réflexion sur les thématiques de RSE, de réputation et de réorganisation du travail auront clairement plus de chance d’attirer ces jeunes pousses exigeantes et lucides. La Mutuelle Générale - 15 December 2022
Usbek & Rica – Instagram est-il en train de mourir ?
Preuve que ce basculement est loin d’avoir convaincu tout le monde, Kylie Jenner et sa sœur Kim Kardashian, superstars mondiales comptant respectivement 360 millions et 326 millions d’abonnés, n’ont pas hésité à y aller de leur petit commentaire acerbe l’été dernier, plaidant pour « qu’Instagram redevienne Instagram ». « Arrêtez d’imiter TikTok. Je veux juste voir les jolies photos de mes amis », clamait en chœur le duo de millionnaires le 25 juillet. Une pétition lancée dans la foulée pour retrouver « l’Instagram d’avant » a même récolté près de 150 000 signatures. Au point de pousser le nouveau patron du service, Adam Mosseri, à sortir de son habituel silence. « [Cette transition vers la vidéo], nous la constatons même si nous ne faisons rien. Nous voyons cela rien qu’en regardant le fil chronologique ! », se dédouanait Mosseri dès le lendemain, le 26 juillet. Comprendre : Instagram ne compte pas faire machine arrière. Au contraire, en donnant de plus en plus de place aux Reels, l’objectif est de pousser les créateurs à en produire, avec à la clé des partenariats potentiellement très lucratifs. « Instagram est face à un vrai dilemme : écouter une partie de ses utilisateurs et reculer, ou attendre que ça passe et faire face à la concurrence coûte que coûte. Pour l’instant, vu le peu de changements que les dirigeants apportent à leur algorithme, on dirait bien qu’ils choisissent la seconde option », constate Solweig Mary. Et pour cause : « Quand le contexte économique était meilleur [Meta a annoncé le licenciement de 13 % de ses effectifs, soit 11 000 personnes, en novembre, ndlr], Meta et Instagram pouvaient faire à peu près ce qu’ils voulaient de leur algorithme, ils pouvaient expérimenter, explique Lance Ulanoff, rédacteur en chef de l’édition américaine de la revue TechRadar. Maintenant, on dirait qu’Instagram ne sait plus quoi faire. » Ou plutôt, qu’il ne sait plus faire qu’une seule chose : suivre le marché. Résumé sous la plume mordante du New Yorker, cela donne : « Que vous le vouliez ou non, vous allez utiliser les Reels. Pourquoi ? Parce que fuck you. » « Notre principal moteur de profit est la publicité, écrit la chroniqueuse Meghana Indurti dans un article dans lequel elle s’imagine dans la peau d’Instagram, datant du 11 novembre dernier. Et puisque nous n’avons plus de moyens de vous faire de la publicité, nous avons décidé que vous deviez tous devenir vous-mêmes des publicités. Alors allez-y, utilisez les Reels. Racontez votre vie. Devenez la star de tous vos mardis dénués de sens. Faites de chaque semaine de vacances une découverte intérieure esthétiquement impeccable (…) De toute façon, vous n’aurez pas le choix. » « Instagram est en train de perdre du terrain, il n’est plus aussi majoritaire qu’il l’était avant l’arrivée de TikTok » Cyril Attias, spécialiste des réseaux sociaux Partager sur Twitter Partager sur Facebook Problème, et pas des moindres : au-delà des Reels, Instagram souffre toujours de la comparaison avec son principal rival à bien des égards. Une enquête réalisée en 2021 par la banque d’investissements Piper Sandler montre que seulement 22 % des adolescents américains considèrent Instagram comme leur plateforme préférée, derrière Snapchat et, bien sûr, TikTok. Comme le souligne le média en ligne Mashable, en 2015, la même enquête montrait pourtant qu’Instagram était l’application préférée des adolescents, à hauteur de 33 %. « Non seulement l’application elle-même a changé, mais la façon dont les jeunes publient sur Instagram a aussi changé, constate Mashable. On y trouvait autrefois des grilles parfaites, pleines de photos avec des filtres VSCO subtils. Cela faisait d’Instagram une étape marquante, évidente, dans votre vie. [Aujourd’hui] les nouvelles normes de publication sur Instagram ne sont plus aussi claires. » Résultat ? « Oui, Instagram est en train de perdre du terrain, il n’est plus aussi majoritaire qu’il l’était avant l’arrivée de TikTok, atteste auprès d’Usbek & Rica Cyril Attias, fondateur de l’agencedesmediassociaux.com et animateur du podcast Marketing & Influence. L’algorithme de TikTok réussit à capter l’attention de manière assez incroyable, c’est comme s’il aspirait instantanément ses utilisateurs pour qu’ils y passent trois heures sans même s’en apercevoir, notamment les plus jeunes. On ne reproduit pas ce modèle du jour au lendemain. » « 56 % des experts social media ressentent une baisse de visibilité pour leurs posts organiques sur Instagram » Extrait de la dernière enquête du Blog du modérateur Partager sur Twitter Partager sur Facebook « À l’origine, Instagram était une application de photos. Maintenant, c’est tout ce dont Meta a besoin pour [renflouer] ses caisses, regrette de son côté Lance Ulanoff. Cela en fait une source d’intérêt et de divertissement moins pertinente pour les consommateurs et, évidemment, une source de visibilité moins fiable pour ceux qui créent du contenu spécifiquement pour Instagram. » Même constat du côté du Blog du modérateur, le média des professionnels du numérique, dont la dernière enquête annuelle atteste que « 56 % des experts social media ressentent une baisse de visibilité » pour leurs posts organiques (publication traditionnelle et gratuite de contenu) sur Instagram, soit une hausse non négligeable de + 12 points par rapport à l’an dernier. En 2019, déjà, une étude réalisée par InfluencerDB estimait que le taux d’engagement de ces même publications organiques des influenceurs était passé de 4 % en 2016 à seulement 2,4 % (et même 1,9 % pour les publications sponsorisées). Paradoxe supplémentaire, « Instagram aura peut-être contribué, via son focus sur les Reels, à la démocratisation des formats populaires sur TikTok et de ces nouveaux usages auprès des marques… qui auront ainsi pu, plus facilement, se lancer sur TikTok », constate encore l’étude du Blog du modérateur Vers la mort d’Instagram ? De là à sonner définitivement le glas d’Instagram ? Selon la plupart des spécialistes que nous avons interrogés, tous ces bouleversements indiquent au contraire l’amorce d’une (lente) période de transition. « Pour suivre une personnalité, son actualité, ses produits, Instagram reste numéro un », analyse Cyril Attias. Qui poursuit : « 80 % des marques continuent de vouloir investir sur Insta : les statistiques sont plus fiables, des accords avec Meta existent déjà, l’image du groupe est plus propre, la cible moins jeune donc davantage monétisable… On l’oublie souvent, mais il faut aussi rappeler que TikTok est une plateforme d’État pilotée par le gouvernement chinois, ce qui n’inspire pas forcément confiance en comparaison. » Et de rappeler que la plupart des utilisateurs de TikTok continuent aujourd’hui de se rendre de manière quotidienne sur Instagram, ce qui n’est pas forcément vrai dans l’autre sens.
Clément Beaune : « Les transports vont bénéficier d’une enveloppe supplémentaire de 800 millions »
Alors que l'Ile-de-France est plongé dans une crise des transports publics, Clément Beaune, le ministre des Transports, fait le point sur les financements disponibles. Avec le vote récent de la loi de finances 2023, vous avez obtenu des crédits supplémentaires pour les transports. Comment seront-ils ventilés ? Il s'agit au total de 800 millions d'euros supplémentaires. Ce qui n'est pas négligeable pour un programme budgétaire total, de 4 milliards revenant aux transports. Cela regroupe à la fois des annonces d'enveloppes prévues des derniers jours et de 500 millions entièrement nouveaux, avec in fine un effort majeur pour les transports publics. C'est-à-dire ? Il y a tout d'abord 300 millions d'euros pour les autorités organisatrices de transport, dont 200 millions pour IDFM . Ce n'est pas a priori la compétence de l'Etat, mais je l'assume, dans une période d'inflation forte, où les transports publics connaissent des difficultés, un coup de pouce pour 2023 est normal. Sur initiative du Sénat, nous avons également ajouté 100 millions de crédits pour l'entretien des routes et des ponts, pour lesquels des travaux d'urgence sont prévus. Le ferroviaire n'est pas oublié ? Autre ajout, 90 millions d'euros de taxe affectée pour les trois projets de lignes à grande vitesse ( Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Espagne , Montpellier-Perpignan et Marseille-Nice). Cette somme sera affectée localement aux sociétés de projet ad hoc, et permet avant tout d'éviter que la grande vitesse ne se fasse au détriment des trains du quotidien. Ce sont des ressources stables, pérennes, et pas au détriment du reste. LIRE AUSSI : Infrastructures de transports : vers 27 milliards d'euros de travaux supplémentaires Toujours sur le ferroviaire, nous avions obtenu 150 millions de plus pour l'Afitf (Agence de financement des infrastructures de transport, NDLR), dont l'essentiel, soit 100 millions d'euros, va bénéficier l'an prochain à la régénération du réseau ferroviaire. Ce n'est pas la partie la plus sexy du train, peu visible, mais vitale pour son efficacité. Ainsi l'actuel contrat de performance entre l'Etat et SNCF Réseau passera de 2,9 milliards d'investissements annuels à 3 milliards, en euros courants, contre moins de 2 milliards voilà dix ans. Notre priorité est bien de faire baisser l'âge de notre réseau, qui est du double de celui de l'Allemagne, et nous sommes déjà arrivés à une quasi-stabilisation. Nous irons au-delà.
La fin du monopole de l’AppStore sur iPhone ? Un bouleversement pour Apple
Le constructeur de l’iPhone pourrait, dès l’été prochain, autoriser l’installation d’applications extérieures à sa propre boutique. Un changement d’envergure dicté par les nouvelles réglementations européennes. ARTICLE RÉSERVÉ AUX ABONNÉS L'Union européenne souhaite forcer Apple à ouvrir son système d'exploitation (iOS) à la concurrence. De quoi donner des sueurs froides à la firme à la pomme (Photo DR) DR Par Frédéric Filloux Publié le 19/12/2022 à 17:22 Partager cet article Aujourd’hui, il est théoriquement impossible d’installer sur un iPhone ou un iPad une application provenant d’une autre plateforme que celle contrôlée par la marque, la fameuse AppStore. Celle-ci contient 3,6 millions d’applications (dont un million de jeux) dûment approuvées par la marque. Cela va des apps modestes et gratuites comme un petit jeu ou un utilitaire, jusqu’à des services comme GoogleMaps, aussi gratuite, et qui est essentielle dans la dissémination du service de navigation de Google. Dans l’AppStore, on trouve tous les prix : si 92 % des apps sont gratuites, certaines destinées aux professionnels valent des centaines de dollars. Mais la caractéristique principale de l’AppStore est la taxe de 30 % - récemment aménagée - imposée à tous les services payants, qu’il s’agisse des apps à paiement unique ou celle fonctionnant avec un abonnement (par exemple la presse qui n’a jamais vraiment digéré de devoir rétrocéder à Apple un tiers du chiffre d’affaires généré par ses abonnés).
Polytechnique : “l’affaire LVMH” ravive les querelles autour de la vocation de l’école
ne véritable guerre de communication et d’influence se joue entre les partisans et les opposants au projet d’implantation d’un centre de recherche LVMH sur un terrain jouxtant l’Ecole polytechnique, à Palaiseau (Essonne). Les synergies prévues entre le groupe de Bernard Arnault et l’X divisent le petit monde des polytechniciens. Le 8 novembre dernier, le Conseil d’administration de l’école a rendu un avis positif avec 19 voix pour, 4 voix contre et 1 abstention. "Ce projet s’inscrit totalement dans la droite ligne de la stratégie de développement suivie par l’Institut polytechnique de Paris et nous permettra d’accentuer notre visibilité sur le plan international en termes de recherche et d’innovation", se félicite son président Eric Labaye. Les membres du collectif "Polytechnique n’est pas à vendre" à la tête de la fronde contre le projet, ne l’entendent pas de cette oreille. "Est-ce vraiment le rôle de cette école, largement financée par des fonds publics et dont la vocation est de servir l’intérêt général que de s’allier avec un groupe de luxe dont les produits s’adressent à une toute petite partie de la population ?", dénonce son porte-parole Matthieu Lequesne, qui avait déjà participé à la mobilisation contre l’implantation d’un centre d’innovation de Total au sein
Le plan du gouvernement pour donner un coup de pouce au covoiturage
« Pour que le covoiturage fonctionne en France, il faut que les choses soient simples », estime un professionnel. Le gouvernement y parviendra-t-il avec son plan présenté aujourd'hui à Reims par trois ministres, faisant appel ici aux certificats d'économies d'énergie (CEE), et là aux « preuves de covoiturage » qui donneront aux conducteurs une rétribution en 2023 au-delà d'un seuil de trajets ? Avec la flambée du prix des carburants, qui va devenir plus criante en janvier avec l'arrêt de la remise uniforme gouvernementale de 10 centimes au litre, le sujet du partage des voitures particulières, sur les trajets domicile-travail, est plus scruté que jamais . En novembre, il a concerné 660.000 trajets en France, soit une hausse annuelle de 6 % et 1,8 million d'euros de pouvoir d'achat économisé pour les participants, selon la plateforme spécialisée Klaxit. Tripler les volumes actuels Surfant sur cette vague après un premier plan de 2019, et pour atteindre également plus vite ses objectifs de décarbonation, le gouvernement lance un plan, pour les parcours de moins de 80 km, tenant en trois points. Objectif, tripler le covoiturage à 3 millions de trajets annuels , au plus tard en 2027 et si possible avant. Sachant que 50 millions de sièges vides circulent chaque jour sur les routes, détaille une source ministérielle. En gros, l'exécutif va y consacrer 150 millions par an dès 2023, à raison de trois chèques de 50 millions. Le premier volet consistera en un soutien aux collectivités impliquées dans ce transport partagé, l'Etat mettant un euro en face de l'euro déjà versé dans le système par ces dernières.
Guillaume Rozier recruté par Macron : les coulisses d’une nomination
l est, depuis deux ans maintenant, le spécialiste des traitement de données le plus connu des Français, qu’il a aidés à trouver des créneaux de vaccination. Peut-être même, "à la faveur" de la crise du Covid et de son travail de vulgarisation, le premier à avoir embrassé une telle médiatisation. Le voilà désormais à quelques jours d’atterrir à l’Élysée. Comme l’a révélé la newsletter Playbook de Politico, Guillaume Rozier, créateur de CovidTracker, ViteMaDose et récemment TrackMyWatt, va venir garnir les rangs du cabinet d’Emmanuel Macron en tant que "conseiller data" du président de la République, sous les ordres du nouveau chef du pôle communication et stratégie Frédéric Michel. Il devrait faire ses premiers pas au Château en janvier 2023. L’entrée à l’Élysée du jeune ingénieur en informatique n’a rien de surprenant. Elle était même probable, tant il a tapé dans l’oeil du président de la République, qui l’a décoré de l’Ordre national du Mérite "à titre exceptionnel" en juillet 2021.
Renault, PMU, Têtu… pourquoi les marques insistent tant avec les NFT ?
C'est fait, Renault vient de lancer ses NFT. Une collection de 1.972 « jetons non fongibles » à l'effigie de la citadine R5, marquant la renaissance de ce modèle. Au premier abord, le losange arrive après la bataille… mais il est loin d'être le seul. Ces derniers jours, les annonces se sont multipliées de la part de marques de toutes sortes : l'Aquarium de Paris, Coca-Cola, PMU , le magazine « Têtu » et, coup de grâce, ce vendredi, avec les cartes collectors de Donald Trump . Cet intérêt coriace pour les NFT de la part de grandes marques, auxquelles on peut ajouter pêle-mêle Cristiano Ronaldo, l'AFP, Aasics, Mattel ou la Ligue nationale de Rugby, détonne avec la reculade, en valeur, de ce marché, en repli de 76 % depuis janvier, selon Nansen. En 2021, en pleine euphorie pour les jetons, les marques qui se lançaient voulaient se donner un verni novateur. Les acquéreurs eux, espéraient une plus-value. Mais en plein hiver crypto ? Exit la spéculation et le buzz A ce stade, il faut rappeler qu'il existe différents types de NFT. Ceux de collection, qui ont défrayé la chronique et alimenté la spéculation ( Bored Apes , Azuki), ceux de jeux ( Sorare ), les oeuvres numériques (plus rares, comme celles de Beeple) et enfin, ici, ceux qui nous intéressent, les jetons de marques. Ces NFT-là partagent un seul but : animer des communautés de fans. Pour Alexandre Embry, responsable du Capgemini Metaverse Lab, « les campagnes marketing lancées aujourd'hui [et qui voient aboutir ces NFT, NDLR], sont le résultat de décisions engagées il y a plusieurs mois, car la réflexion prend du temps ». « On est sorti de l'aspect spéculatif et du buzz, les marques veulent créer de la proximité, de l'adhésion et de l'émulation », poursuit-il. Entre carte de fidélité et actif financier Chez Starbucks, les NFT sont une façon de réinventer la bonne vieille carte de fidélité, qui ne séduit plus la jeune clientèle. La recette est souvent la même : jeux concours, accès à un groupe de fans, à des événements ou des tests de nouveaux produits, et des récompenses sous forme de réductions si on accumule assez de points en consommant. Une mécanique bien connue. Et puis les NFT, toujours limités, sont intrinsèquement taillés pour le marketing de la rareté. LIRE AUSSI : FOCUS - NFT : le retour que l'on n'attendait pas En plein Paris, 400 mètres carrés entièrement consacrés aux NFT Avec leur aspect communautaire - grâce aux groupes Discord , où les fans parlent entre eux et peuvent accéder, par exemple chez Renault , au designer Gilles Vidal (!) -, les NFT réunissent les programmes de fidélité et les fameuses pages de fan Facebook ; qui ont bien vécu. Certains NFT de marques sont gratuits, mais souvent, ils sont payants, généralement une centaine d'euros. La différence ? « Les fans sont beaucoup plus impliqués », relève Alexandre Embry. Pour lui, payer évite les comportements uniquement opportunistes. Mais ne mettent-ils pas un filet à la patte ? « C'est dur de prédire l'évolution du prix des NFT, mais il est logique que les clients aient, de façon sous-jacente, l'attente que leurs jetons se valorisent », note Laurent Aliphat, directeur des contenus marketing de Renault. En conséquence, « ils auront intérêt à parler de la marque en bien », sous peine de voir les NFT… se déprécier ; c'est aussi pour éviter l'effet déceptif d'une dévaluation des jetons qu'ils viennent toujours accompagnés de services et autres goodies. Un marketing de niche pour les geeks ? « La bulle spéculative s'est dégonflée mais les NFT restent très intéressants pour les marques, à la condition qu'elles aient des communautés fortes, comme Têtu, dont les lecteurs sont attachés au titre, ou Lacoste, où les fans ont proposé des idées créatives à la marque », nuance Sébastien Houdusse, chief strategy officer de BETC Fullsix. Si le métavers, très lié aux NFT, « a perdu de sa splendeur », selon lui, les NFT peuvent « renouveler la relation client ». Chez Renault, on parle de « CRM 3.0 », soit un rapport « décentralisé » avec les clients. Mais pas tous les clients. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Les marques de luxe amplifient leur percée dans les NFT Nike est la marque qui tire le plus de revenus des NFT, devant Dolce & Gabbana Pour le moment, ces NFT excluent le plus grand nombre car ils préfèrent toucher les adeptes du Web3, jeunes, connectés et prescripteurs ; et parce que « ça donne aussi un verni novateur aux directions marketing », souffle Sébastien Houdusse ! Résultat, entre le « mint » (leur création) et le « drop » (diffusion), les NFT sont englués dans l'océan primitif technique qui les a vus naître. Pas si chers pour de bons commentaires Chaque marque a aussi ses propres forces motrices. Nike a carrément lancé une plateforme d'échange (Swoosh), pour faire commerce de vêtements en NFT pour le métavers parce que ses premiers pas dans ce domaine ont été couronnés de succès . McDonald's, pionnier des NFT en avril 2021 et qui resigne cet hiver, « doit être là où est la pop culture, or le Web3 est en plein dedans », résume Stéphane Gazzo, directeur général de DDB Paris, chargé de l'enseigne. LIRE AUSSI : REPORTAGE - A la première soirée entre collectionneurs de NFT En attendant de voir si McDo peut mettre son programme de fidélité à la sauce NFT, Stéphane Gazzo avoue que « le Web3 touche beaucoup moins de gens que n'importe quel réseau social ». Malgré un an et demi de recul, « il est dur de voir ce que cela rapporte en image de marque », poursuit-il. Pragmatique, il voit surtout que ces opérations 3.0 ne « coûtent pas si cher à produire et qu'à court terme, elles apportent des commentaires positifs et de bonnes retombées presse ». Pour d'autres, les NFT transformeront vraiment le marketing lorsqu'ils se seront effacés derrière les usages. Après tout, pour évoquer les transactions sans contact, qui parle encore de cartes fidélité RFID ou de paiement NFC ?
Casino relance un réseau de magasins discount sur les cendres de Leader Price
Deux ans après avoir cédé les magasins Leader Price à Aldi, Casino relance un réseau de magasins dans l’alimentaire, sous forme de franchise, avec un nouveau nom, LP, et un concept plus proche de celui des discounteurs allemands. Par Cécile Prudhomme Publié le 13 décembre 2022 à 11h00 Temps deLecture 2 min. Ajouter à vos sélections Partager Article réservé aux abonnés Le phénix va-t-il renaître de ses cendres ? Leader Price va faire son grand retour. Le Groupe Casino a décidé de s’appuyer sur cette marque pour recréer un réseau de magasins de discount alimentaire qui s’appellera… LP – les initiales de son ancien patronyme. Ceci après avoir cédé, en novembre 2020, pour se désendetter, 545 magasins Leader Price, deux supermarchés Casino et trois entrepôts – pour 717 millions d’euros –, soit la quasi-totalité de sa branche d’activité discount en France, au groupe allemand Aldi, qui souhaitait renforcer son maillage dans l’Hexagone. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés En raison de l’inflation, les Français s’orientent massivement vers le hard-discount et les solderies Le groupe avait toutefois conservé la marque Leader Price, 90 magasins en France – la plupart en Normandie et dans les Hauts de France – et d’autres à l’international, pour lesquels il agit en tant que « grossiste ». Mais une fois cette vente finalisée, Casino a continué à faire vivre la marque, en créant, début avril 2021, le Club Leader Price, un site d’e-commerce livrant des produits du quotidien avec La Poste. En parallèle, les produits de la marque sont réintroduits dans les magasins Géant et Casino Supermarchés dont la clientèle cherche des prix bas. Prix dégressifs en cas d’achat de gros volumes En février, alors que les premiers signes d’inflation apparaissent, le groupe décide de tester un magasin prototype à Normanville, dans l’Eure, sous le nom LP. Les produits y sont présentés sur palettes, à la manière d’un entrepôt avec des prix dégressifs selon la quantité achetée (à l’unité, en carton ou par palette). Bilan, dix mois plus tard : un magasin qui « fonctionne bien », selon Casino, et 10 % du chiffre d’affaires réalisé sur des produits vendus « en cartons ». Il n’en fallait pas plus pour décider aujourd’hui son patron, Jean-Charles Naouri, à lancer l’expérimentation à plus grande échelle, sous le nom LP, avec un concept plus proche de celui des discounteurs allemands. Entre 2 000 et 3 000 références, dont 99 % de marque Leader Price, des magasins de 600 à 700 mètres carrés, sans promotions, mais avec des « coups » réguliers, en fonction des disponibilités. Mais aussi des prix dégressifs en cas d’achat de gros volumes, permettant de faire venir une clientèle de professionnels (associations, restaurateurs…), comme c’est le cas au Brésil dans ses magasins de « cash & carry » Assai. Les clients scanneront eux-mêmes les produits à l’aide de machines ou par le biais de leur smartphone. « Franchise » Ce revirement serait-il une erreur d’appréciation ? Pas du tout, à en croire l’entreprise. « Nous avons vendu les magasins Leader Price, mais comme nous avons gardé la marque, nous relançons des ouvertures de magasins sous forme de franchise, déclare un proche de la direction générale. Dans le discount, il est facile de vendre moins cher, encore faut-il que les coûts d’exploitation et d’achat soient véritablement moins élevés. » Le peu de variétés de produits en magasin pour que les volumes de vente – et donc ceux achetés auprès des fournisseurs – se concentrent sur un petit nombre de références fait la force des discounteurs allemands, qui ont entre 2 000 et 3 000 références (soit dix fois moins qu’un hypermarché). Il vous reste 11.49% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés. Contenus sponsorisés parOutbrain clear settings pause 00:11 volume_off fullscreen Vidéo sponsorisée EASYJET Cet hiver, ne restez pas sur le carreau LEICA CAMERA - SL2-S Elias Maria, photographe de voile : C'est notre curiosité qui ouvre la voie.