Climat : les émissions de CO2 reculent toujours en France, mais moins vite
On ne sait pas encore si le gouvernement Barnier sera volontariste sur le front du climat, mais sa ministre de la Transition écologique se réjouit déjà de la tendance en cours. « Les émissions de CO2 continuent de baisser, sur un rythme de -4,8 % sur les douze mois écoulés », a expliqué Agnès Pannier-Runacher ce mercredi matin sur TF1. « C'est très positif, cela nous rapproche de ce que nous devons faire pour tenir la neutralité carbone en 2050 », a-t-elle insisté, sans toutefois dévoiler le chiffre du deuxième trimestre 2024. Selon le Citepa, l'organisme indépendant chargé de récolter et de publier ces données, la baisse s'est élevée à 3,6 % sur l'ensemble du premier semestre, par rapport à la même période de 2023. Ce chiffre témoigne d'un net ralentissement par rapport aux périodes précédentes. Après le bon résultat observé en 2023 (-5,8 %, à 373 millions de tonnes), la tendance s'était poursuivie sur les trois premiers mois de l'année , avec un recul de 4,9 % par rapport au premier trimestre de 2023. Il n'a été que de 2,1 % au deuxième trimestre 2024. Baisses structurelles ou conjoncturelles Tous les secteurs ont réduit leurs émissions sur les six premiers mois de l'année : l'énergie (-15,1 %), le bâtiment (-4,8 %), l'industrie (-4 %) et les transports (-2,1 %). Le cabinet d'Agnès Pannier-Runacher souligne aussi que « le niveau d'émissions du premier semestre 2024 est passé en dessous de celui de 2020 (à 189 millions de tonnes sur six mois contre 196), qui avait été exceptionnel compte tenu de la crise sanitaire ».
La Cité des sciences se lance dans le métavers en complément de son exposition sur Mars
Quoi de mieux qu’un jeu vidéo pour s’immerger dans un univers futuriste ? La Cité des sciences et de l’industrie a développé son propre jeu de quête et d’exploration nommé « Mars 2084 », , disponible à partir d’aujourd’hui, en complément de son exposition permanente « Mission Spatiale ». Dans ce jeu, accessible depuis un ordinateur, une tablette ou un smartphone, vous incarnez un robot dans une base abandonnée sur la planète Mars. « Votre objectif : déterminer l’emplacement idéal d’une nouvelle base viable pour les humains en accomplissant diverses missions. Mais au cours de votre quête, vous vous rendez compte que les humains semblent avoir complètement disparu. Que s’est-il passé ? », peut-on lire sur la page dédiée. Les trois premières missions sont gratuites. Pour profiter de l’accès complet (trois missions supplémentaires), il faudra débourser environ 1,80 euro. Le jeu est adapté aux plus de 12 ans et dure 1h30 au total. Le joueur peut décider de jouer en solo ou en mode multijoueur avec tchat intégré. Le jeu a été développé sur la plateforme Spatial.io, tout comme les métavers développés par Charentes Tourisme. Un calculateur carbone pour le jeu La Cité des sciences et de l’industrie s’intéresse à l’impact environnemental de ce métavers. C’est pourquoi elle a conçu un outil avec l’aide d’experts qui permet d’évaluer les émissions carbone liées au jeu, depuis sa conception jusqu’à son utilisation par les joueurs et joueuses. Le calculateur carbone sera mis en ligne prochainement.
La SNCF et Deutsche Bahn vont coopérer sur un nouveau train de jour Paris-Berlin
La liaison de nuit Paris-Berlin est interrompue jusqu'à la fin octobre pour d'importants travaux nocturnes sur les voies en Champagne et en Allemagne entre Mannheim et Berlin, mais la SNCF et son allié Deutsche Bahn jouent la carte de la version de jour, en train rapide cette fois. Les deux compagnies ont annoncé mardi au Salon des transports Innotrans de Berlin qu'elles allaient également coopérer à compter de la fin de la mi-décembre sur la liaison diurne Paris-Berlin, malgré le temps de parcours imposant de ce projet, soit un peu plus de huit heures. La nouvelle liaison quotidienne depuis la gare de l'Est comportera quelques stops intermédiaires, dont Strasbourg et Francfort, ce qui permettra aux clients de ne pas faire que du «bout en bout». LIRE AUSSI : Un tiers de trains en retard : l'Allemagne s'attaque à son vieux réseau ferroviaire La SNCF relance ses TGV à l'assaut de l'Italie Dans les faits, la coopération prendra une forme différente de celle déjà existante vers des destinations comme Francfort ou Stuttgart, où les deux compagnies nationales alternent chaque jour leurs TGV et ICE au départ de Paris-Est, pour offrir 24 fréquences par jour (hors d'autres trains Eurostar vers l'Allemagne, dont Cologne ou Düsseldorf). Sur le prochain Paris-Berlin, c'est Deutsche Bahn qui alignera son propre train une fois par jour, un ICE de 444 sièges, et qui réservera un certain nombre de sièges à bord à son partenaire français. L'extension de ce partenariat franco-allemand, même limité à une simple fréquence quotidienne, « représente plus de 320.000 places supplémentaires proposées par an », selon les deux compagnies. Reprise prévue du train de nuit La ligne de trains de nuit, qui n'était pas exploitée tous les jours de la semaine et qui, là non plus, ne mobilisait aucun train de la flotte de la SNCF, mais reposait un simple système d'allotement de couchettes, a été interrompue pour des travaux de voies à compter de la mi-août dernier. Soit seulement huit mois après son inauguration en fanfare, à l'époque de l'ex-ministre des Transports Clément Beaune. Ces travaux auraient obligé les convois à faire de longs et compliqués détours. Mais les deux compagnies se sont données pour objectif de reprendre ce service international avant la fin de l'année.
Et si Google Flights se muait en Google Trains ? –
Nombreux sont les voyageurs à se tourner vers Google Flights pour rechercher un vol. Ils sont tout autant à être surpris par les dernières recommandations partagées par le moteur de recherche de vol de la firme de Mountain View. Celle-ci propose désormais une alternative de trajet en trains dans son outil autrefois consacré au transport aérien. Une évolution discrètement opérée par Google qui permet désormais de connaître les alternatives ferroviaires disponibles pour des trajets de moins de 8 heures. Ainsi, pour une requête concernant un Marseille – Madrid, où les liaisons directes assurées par Ryanair ou Iberia permettent de rallier la capitale ibérique en 1h50, Google n’hésite pas à suggérer une connexion ferroviaire de 7h50. Et si Google Flights se muait peu à peu en Google Trains, quels seraient les impacts sur l’industrie mais surtout sur le rapport au voyage ? Des temps de trajets plus longs La conscience environnementale pousserait-elle les voyageurs à repenser l’expérience du voyage ? Bien qu’aucune donnée ne permette encore de l’affirmer, une évolution des mentalités semble néanmoins s’opérer. Notamment auprès des jeunes générations, comme le remarque la SNCF. “Il y a une appétence des jeunes générations de voyageurs d’affaires qui préfèrent voyager plus longtemps en train où ils peuvent travailler à bord avec du wifi”, assurait Frédéric Laurent-Miel auprès de notre confrère Déplacements Pros en ouverture de l’IFTM 2024. Si la politique de l’entreprise a souvent privilégié l’aérien pour des trajets qui durent plus de 2h30 ou 3h, le transporteur remarque qu’une part des collaborateurs n’hésitent pas à privilégier le train pour un Paris – Barcelone par exemple, accessible en 6h49 en TGV. Un phénomène sans doute encore trop marginal pour être quantifié qui témoigne néanmoins d’une évolution du rapport au temps de trajet. En témoigne le projet de tour du monde en dirigeables écoresponsables d’Euro Airship ou encore la volonté de certains acteurs de remettre sur les rails les trains de nuit. Quant à la mue de Google Flights en Google Trains, celle-ci paraît pour l’heure loin d’être achevée, et tout simplement improbable, voire utopique. Sans même communiquer sur l’évolution de son outil, la firme de Mountain View, bien consciente des enjeux écologiques auxquels fait face l’industrie du Voyage, se contente simplement d’accompagner une tendance qui s’inscrit peu à peu dans les usages des utilisateurs. A terme, l’ajout de solutions de transports plus écologiques que l’avion pourrait enrichir l’outil mais pour l’heure, celui-ci reste consacré au transport aérien.
Présidentielle américaine : dans les pas de Trump, la Louisiane accepte le paiement en bitcoin
C'est une belle prise pour le camp du bitcoin. La Louisiane a annoncé cette semaine qu'elle accepterait désormais la célèbre cryptomonnaie, ainsi que l'USDC (une crypto liée à la valeur du dollar) comme moyens de paiement. Pour l'instant, seul le Colorado, avait accepté la crypto en 2022. Il sera peut-être bientôt rejoint par le Wyoming, qui cherche à créer son propre stablecoin (adossé à une monnaie fiduciaire), alors que l'Arizona y a finalement renoncé en 2018 après l'avoir, un temps, envisagé. « Les résidents de la Louisiane ont désormais la possibilité de payer les services de l'Etat [impôts, amendes, permis et licences, etc., NDLR] à partir de leurs portefeuilles crypto privés et sécurisés », indique le communiqué de presse. Une première transaction aurait déjà été réalisée, par le département de la Faune et de la Pêche de la Louisiane. « Plus de flexibilité et de liberté » Pas question pour l'Etat de conserver des cryptos en portefeuille, et de s'exposer à leur volatilité - même si cet aspect ne concerne que le bitcoin, car l'USDC est stable par nature. Un service (Bead Pay) convertira les cryptos reçues en dollars sonnants et trébuchants et les déposera sur les comptes de l'Etat, « comme pour n'importe quel paiement par carte bancaire ». LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Le bitcoin sous la bannière étoilée Mais alors, quel intérêt pour la Louisiane ? « A l'ère du numérique, les systèmes gouvernementaux doivent évoluer et adopter de nouvelles technologies. En introduisant la crypto comme moyen de paiement, nous offrons plus de flexibilité et de liberté aux citoyens », avance John Fleming, le trésorier républicain de Louisiane - et ancien chef adjoint de cabinet à la Maison-Blanche au côté de Donald Trump de 2020 à 2021. L'objectif serait aussi de diminuer les transactions frauduleuses. Cette annonce intervient dans un contexte électoral, où il est justement question de cryptomonnaies. Au fil de la campagne, Donald Trump a fait de nombreuses promesses au clan du bitcoin ( minage made in America , dérégulation, limogeage du patron du gendarme de la Bourse Garry Gensler, faire des Etats-Unis la « capitale mondiale de la crypto »…), afin de le rallier à sa cause. Une stratégie qui paie pour l'instant, sa concurrente Kamala Harris peinant à imprimer sur ce plan et héritant de la politique anti-crypto de Joe Biden.
Paiement en un clic : la contre-attaque de CB face à Visa et Mastercard
Ne pas se laisser distancer. Confronté à une baisse des transactions opérées par le réseau de paiement national, connu sous le nom de « CB », le groupement d'intérêt économique (GIE) Cartes Bancaires poursuit son réarmement et annonce le lancement, pour 2026, d'une nouvelle méthode de paiement en ligne. Baptisée « Click to Pay », cette innovation, déjà disponible aux Etats-Unis, permettra aux consommateurs de payer en un clic sur tous les sites commerçants qui proposent l'option, sans rentrer systématiquement ses coordonnées de carte bancaire. Les grands réseaux américains, Visa et Mastercard, avaient déjà fait part de leur volonté de se lancer sur le marché français, mais le doute persistait quant à la présence de CB. « Nous avons étudié l'opportunité de lancer ce type de service avec les banques membres de CB, nous avons également interrogé les commerçants, et nous avons décidé d'intégrer ce nouveau cas d'usage », annonce aux « Echos » Loÿs Moulin, directeur Projets et Marketing chez CB. La solution, présentée comme sûre, rapide, sécurisée, et sans mot de passe, permet aux détenteurs d'une carte bancaire d'enregistrer une seule fois leurs données. Contrôler la fraude Ces dernières sont recueillies par une plateforme de tokenisation, qui les met à l'abri. En échange, le client reçoit un jeton. De prime abord, ce dernier est similaire à sa carte bancaire, à une différence près : il n'a en soi aucune valeur. Le jeton ne contient effectivement qu'une suite de chiffres, et donc aucune donnée sensible. Une manière de contrôler la fraude. Et si les géants américains se tiennent prêts pour le déploiement commercial de l'offre - le lancement de Click to Pay a été annoncé en mars par Visa - ils pourraient finalement être contraints de retarder leurs plans. « Aujourd'hui, les banques, sans qui le service ne peut pas être proposé, souhaitent déployer Click to Pay en simultané sur les différents réseaux de paiements », avance Loÿs Moulin. Une manière pour les grandes banques françaises, membres du GIE Cartes Bancaires, de prouver leur unité face à Visa et Mastercard. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Comment la tokenisation permet de sécuriser les paiements DECRYPTAGE - Pourquoi payer par carte est plus stratégique qu'il n'y paraît Mais cette annonce marque aussi un véritable coup d'accélérateur de CB sur le numérique. Aux Etats-Unis, Click to pay est proposé depuis seulement quelques années par Visa et Mastercard, et les retours d'expérience manquent sur l'adoption de ce standard, développé par la société EMVCo et présenté sous la forme d'un bouton à chevrons sur la page de paiement des commerçants. Pour le réseau national de paiement, l'enjeu est de ne pas rater le coche dans cette technologie perçue comme l'avenir du paiement, et de ne pas laisser le champ libre à ses concurrents. Car CB a perdu des parts de marché. Alors que le réseau tricolore traitait plus de 90 % des flux de paiements en France il y a quelques années, ce chiffre est tombé à un peu moins de 85 %. Dans le même temps, les transactions ont explosé de 40 %. La perte de terrain est donc réelle. Et l'une des raisons de ce déclin réside dans le retard d'investissement sur le numérique, dans le paiement mobile notamment. Accélération dans la tokenisation Aujourd'hui, deux banques seulement - le Crédit Agricole/LCL et Société Générale - ont développé des infrastructures permettant de faire transiter les flux de paiements des portefeuilles électroniques, comme Apple Pay, par CB. Résultat : la majorité des transactions par mobile - qui représentent aujourd'hui 10 % des paiements par carte de proximité - passent par Visa et Mastercard. D'ici au premier semestre 2025, l'ensemble des banques françaises devraient cependant pouvoir faire transiter les flux par la plateforme de tokenisation de CB, opérée par la société STET. Un investissement qui s'inscrit dans le cadre du plan « Dynamique 2026 », présenté en juin 2023 par le GIE Cartes Bancaires. Face à la colère des commerçants - qui alertaient sur l'envolée des frais de Visa et Mastercard -, le GIE Cartes Bancaires avait à l'époque annoncé débloquer plusieurs dizaines de millions d'euros sur trois ans. Un des principaux axes de travail reposait notamment sur la tokenisation, une technologie invisible pour l'utilisateur, mais sur laquelle se base le paiement mobile ou Click to Pay, par exemple. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Ces paiements qui échappent au GIE Cartes Bancaires Et les cas d'usage se multiplient. D'ici à 2030, Mastercard ambitionne même de faire passer la totalité des transactions opérées en ligne par sa plateforme de tokenisation. « L'ensemble des acteurs ont fait le même constat, la fraude diminue à mesure que la tokenisation progresse, et le taux d'approbation des transactions augmente », détaille Brice van de Walle, directeur général de Mastercard France. « La technologie facilite aussi la vie des gens. Si vous changez de numéro de carte, les informations pourront être mises à jour chez tous les commerçants chez qui vous aviez enregistré votre carte bancaire », détaille-t-il. Cette technologie, baptisée « Card-on-File », est principalement utilisée pour les abonnements. Elle permet au commerçant, avec l'accord du client, de stocker ses données sur une plateforme de tokenisation, et donc de ne pas perdre d'abonnés lorsqu'une carte bancaire arrive à expiration. Une nouvelle fois, CB organise la contre-attaque. Des tests sont en cours de réalisation pour un lancement en 2025.
Puces : Intel, un monument en péril dans la Silicon Valley
Intel est dans l'impasse. Le groupe de Santa Clara en Californie a raté les trains du mobile et de l'intelligence artificielle, et va devoir sacrifier son indépendance ou ses actifs pour rattraper son retard. Son rival Qualcomm l'aurait approché en vue d'une acquisition . C'est un choc pour la Silicon Valley, où le géant des semi-conducteurs fait figure de monument historique - un grand nom que l'on contemple avec affection, mais qui prend la poussière. La naissance d'Intel en 1968 est un instantané du génie de la vallée. Tous les éléments qui ont fait le succès de l'épicentre mondial de la révolution informatique y figurent. Deux des fondateurs sont des savants, le chimiste Gordon Moore et le physicien Robert Noyce. Ce sont aussi des entrepreneurs expérimentés puisqu'ils ont auparavant contribué à créer le fabricant de puces Fairchild Semiconductor. Il y a aussi un capital-risqueur, Arthur Rock. « Intel Inside » Le premier est l'inventeur de la fameuse « loi de Moore », une loi empirique qui a donné le tempo de l'innovation dans l'industrie des puces jusqu'à nos jours. Elle stipule que le nombre de transistors sur une puce de microprocesseur double tous les deux ans, permettant d'accroître constamment la puissance de calcul des ordinateurs. Le patron de Nvidia, Jensen Huang, a déclaré que cette loi était « morte » en 2022, mais le PDG d'Intel, Pat Gelsinger, a estimé qu'elle était toujours valable. LIRE AUSSI : Intelligence artificielle : Intel envisage des cessions ou un démantèlement Intel approché par Qualcomm en vue d'un rachat record dans les puces Le deuxième entrepreneur, Robert Noyce, est l'un des co-inventeurs des circuits intégrés. Il a eu l'idée d'utiliser le silicone pour fabriquer des puces avec une connectique discrète, sans fils qui dépassent. C'est de là que la Silicon Valley tire son nom. Cette technologie a permis de fabriquer des microprocesseurs toujours plus miniaturisés, et ouvert la voie au développement de l'informatique personnelle - les PC. Intel a véritablement pris son essor sous le règne d'Andy Grove, le PDG charismatique du groupe de 1987 à 1998. A cette époque, le groupe fournit les microprocesseurs d'IBM et de ses concurrents, et forme un tandem incontournable avec Microsoft , une start-up qui a réussi à installer son système d'exploitation sur ces ordinateurs. Chaque nouvelle édition de Windows requiert plus de puissance de calcul, créant une demande insatiable pour de nouveaux PC labellisés « Intel Inside » (avec un microprocesseur Intel). Obnubilé par les PC Au début des années 2000, après le départ d'Andy Grove, Intel est au faîte de sa gloire. C'est le numéro un mondial des semi-conducteurs, à la fois dans la conception et dans la fabrication, avec une capitalisation boursière écrasante de 500 milliards de dollars en août 2000. Le groupe californien produit les puces les plus avancées pour les ordinateurs et les serveurs, et investit des milliards dans ses usines pour creuser l'écart avec ses rivaux plus petits et plus spécialisés.
BlackRock et Microsoft lancent un fonds de 30 milliards de dollars pour l’IA
La « fatigue de l'IA » ? Pas pour BlackRock, qui se prépare à lancer un fonds d'investissement de 30 milliards de dollars avec Microsoft - et possiblement jusqu'à 100 milliards. L'objectif de ce véhicule (Global AI Infrastructure Investment Partnership - GAIIP) est de « réaliser des investissements dans de nouveaux centres de données et de répondre à la demande croissante de puissance de calcul, ainsi que dans des infrastructures énergétiques pour créer de nouvelles sources d'énergie », écrivent les sociétés dans un communiqué. Ces investissements visés à soutenir l'IA seront principalement réalisés aux Etats-Unis. Ce fonds, porté par la nouvelle division d'investissement en infrastructures de BlackRock, Global Infrastructure Partners, serait l'un des plus gros véhicules d'investissement jamais levés à Wall Street. Microsoft ainsi que MGX - soutenu par Abu Dhabi et lui-même dédié à l'IA - seront commanditaires de ce fonds, qui bénéficiera par ailleurs de l'expertise de Nvidia, le roi des puces pour l'IA . Le défi de l'électricité L'opération, qui devrait être finalisée en octobre, vise à répondre aux énormes besoins de l'intelligence artificielle tant en calcul qu'en énergie. Ainsi que l'a souligné plus tôt cette année le patron de BlackRock, Larry Fink, auprès de ses investisseurs : « En près de 50 ans dans la finance, je n'ai jamais vu une demande aussi importante en infrastructure énergétique. » LIRE AUSSI : Croissance, antitrust : les doutes se multiplient autour de Nvidia, la star de l'IA Les gains de productivité promis par l'intelligence artificielle mis en doute Si la question du calcul est centrale en matière d'IA, celle de l'énergie l'est peut-être plus encore. Selon l'Agence internationale de l'énergie, la consommation mondiale des datacenters pourrait dépasser 1.000 térawattheures d'ici 2026, soit plus du double qu'en 2022. Au coeur de cette envolée : l'IA. Une requête sur ChatGPT consomme dix fois plus d'énergie qu'une recherche Google. Relancer l'appétit Alors que les infrastructures électriques doivent déjà répondre aux besoins futurs de l'électrification du parc automobile, le développement de l'IA pose un nouveau défi. Au point que l'électricité est apparue comme un goulet d'étranglement du secteur. Mais à ce stade, BlackRock et Microsoft ne disent pas comment ils comptent répondre à ce défi.
Nucléaire : la centrale accidentée de Three Mile Island va revivre grâce à Microsoft
La renaissance du nucléaire ne passera pas uniquement par la construction de nouvelles centrales. Pour répondre aux besoins d'énergie gigantesques des data centers et autres logiciels d'intelligence artificielle , Microsoft se tourne vers les centrales déjà à la retraite. Et pas n'importe lesquelles. Ce vendredi, le géant américain a annoncé la signature d'un contrat d'achat d'électricité d'une durée de vingt ans avec l'énergéticien Constellation qui ouvre la voie à la relance de la centrale nucléaire de Three Mile Island. Située en Pennsylvanie, au nord-est des Etats-Unis, celle-ci a été le théâtre d'un des plus graves accidents nucléaires du XXe siècle. Sans commune mesure avec Tchernobyl ou Fukushima, cet accident ne fit pas de victimes mais il se solda par la perte immédiate et irréversible du réacteur numéro deux de la centrale, dont le coeur est entré en fusion le 28 mars 1979. Une centrale qui va changer de nom « Cette décision est le meilleur symbole d'une relance du nucléaire fondée sur le besoin d'une électricité propre et abondante », a fait valoir Joe Dominguez, le patron de Constellation. Concrètement, ce n'est pas le réacteur accidenté qui doit servir, à terme, les besoins énergétiques de Microsoft mais son voisin, le réacteur numéro un. Mis à l'arrêt en 2019, après 45 ans de bons et loyaux services, celui-ci doit subir une batterie de travaux à 1,6 milliard de dollars pour fournir, à partir de 2028, 837 MW de puissance à Microsoft. Et ce, jusqu'en 2054. Pour concrétiser cette renaissance, Constellation devra recevoir l'approbation de la Commission de réglementation nucléaire des Etats-Unis, après un examen complet de la sécurité et de l'environnement de la centrale. Compte tenu de son passé douloureux, le site de Three Mile Island sera en outre renommé Crane Clean Energy Center, du nom de l'ancien PDG de Constellation, Chris Crane. LIRE AUSSI : La seconde mort de Three Mile Island ANALYSE - Data centers : des ogres dévoreurs d'électricité Ce projet de relance d'une centrale nucléaire mise à la retraite est le second annoncé aux Etats-Unis. Holtec International veut faire de même avec la centrale de Palisades, située dans le Michigan. Arrêtée en 2022, celle-ci doit reprendre du service en 2025. La course à l'électricité décarbonée La liste des sites de Microsoft qui pourront bénéficier de cette énergie décarbonée n'a pas été dévoilée. Pour les géants de la tech, sécuriser des capacités de fourniture d'électricité décarbonée pilotable est devenu hautement stratégique compte tenu de l'avènement des technologies d'intelligence artificielle et de leur consommation colossale d'électricité. Cette révolution met en effet à risque les objectifs de décarbonation des champions du secteur. En début d'année, Microsoft a indiqué que ses émissions de CO2 ont progressé d'un tiers par rapport à leur niveau en 2020.