HOSPITALITY LAB & PRACTICE FOR BRANDS

Blog2017-10-23T13:43:48+00:00

GDPR : L’hospitalité des marques fait loi en Europe.

GDPR : L’hospitalité des marques fait loi en Europe.

En imposant aux marques de privilégier l’intérêt de leurs clients dans la gestion des données qu’elles détiennent, l’Europe fait de l’hospitalité le vecteur principal de leur croissance.

1. AUJOURD’HUI, LA CROISSANCE DES MARQUES PASSE PAR LA QUALITÉ DE LEUR RELATION CLIENTS.

Dans un monde digital, « Les Marchés sont des Conversations ».

Dès 1999, Doc Searls et ses co-auteurs avaient mis cette idée au coeur de leur “Clue Train Manifesto” (Manifeste des Evidences) (1), démontrant alors avec brio comment le développement du “capital relationnel” de la marque pouvait devenir le principal moteur de la croissance des entreprises.

L’arrivée des sites internet dans la fin des années 1990 avait eu en effet le mérite de faire prendre conscience qu’il pouvait se nouer une relation directe entre l’entreprise et ses clients, sans passer par un distributeur ; et que ces nouveaux liens produisaient énormément de données qu’il était probablement intéressant d’exploiter : ainsi, pour développer plus loin l’idée du “Clue Train”, lorsqu’il s’agit de générer une croissance durable des ventes et des profits, les meilleurs atouts de la marque sont sa légitimité à susciter des échanges autour de son coeur de métier (Conversation), son intelligence à les analyser (Curation), sa capacité à apporter des réponses adaptées aux besoins exprimés (Customization), et finalement son empathie relationnelle, propre à mettre le client en résonance avec la marque (Communion). Autant d’atouts qui précèdent dorénavant la simple « qualité des produits » mis au catalogue, autrefois le principal fer de lance des entreprises.
Une vision depuis partagée par Interbrand(2), qui dans sa publication annuelle du classement de la valeur des marques insiste sur le fait que “la croissance est la conséquence d’une stratégie claire et d’expériences exceptionnelles délivrées au consommateur”.
Voici donc venu le temps pour les marques soucieuses de croissance durable de passer un nouveau contrat relationnel avec leurs consommateurs, où l’achat et la livraison du produit n’est plus la fin mais le début de la relation : un contrat qui couvre d’abord l’usage, et l’expérience qui l’accompagne. Un contrat qui est aussi l’occasion de proposer de nouveaux moments de consommation, de nouveaux services, qui sont autant de chiffre d’affaires supplémentaire pour les marques. Mais un contrat relationnel d’abord fondé sur le respect de l’intérêt du client, notamment en matière d’utilisation de ses données.

 

2. GDPR : UNE RÉGLEMENTATION POUR SAISIR DE NOUVELLES OPPORTUNITÉS DE CROISSANCE.

Selon une étude récente de la Commission Européenne(3), 72% des Européens s’inquiètent en effet de laisser trop de données personnelles aux entreprises, souvent à leur insu, et surtout de ne pas en recevoir de réelle contrepartie. D’ailleurs, la connaissance plus précise du client semble ne faciliter en rien la capacité de l’entreprise à mieux cibler ses offres : selon tous les indicateurs(4), le taux d’ouverture des mails diminue alors que les désabonnements (opt-out) augmentent, ce qui fragilise largement la rentabilité des investissements lourds consentis dans le CRM.
La Commission souligne également que le marché en ligne est constitué à 57% d’échanges avec des opérateurs américains, alors que seulement 4% des échanges se font au travers d’opérateurs pan-européens. Elle estime que si les 100 plus grosses entreprises Européennes faisaient un usage judicieux de leurs données clients, le PNB Européen pourrait s’octroyer 1,9% de progression supplémentaire d’ici 2020, soit plus de 200 Milliard d’Euros de gain potentiel.
C’est avant tout à cette opportunité de croissance que la GDPR s’attaque : permettre une meilleure utilisation des données pour les entreprises grâce à un consentement avéré des consommateurs, favoriser les échanges intra-européens au sein d’un univers mieux sécurisé. Loin d’être une contrainte, la GDPR est une chance de développement de nouvelles sources de revenus pour les marques européennes : elle conduit à un modèle de croissance durable rendu possible par une approche choisie et non plus subie de la consommation. Avec la GDPR, les marques doivent négocier avec chacun de leurs clients un contrat relationnel : elles doivent se mettre à l’écoute, comprendre les besoins, proposer leurs services, et définir les modalités de la relation ; le tout dans la transparence ( accès aux données, droit de modification) qui établit la confiance, l’attachement. Les marques deviennent alors attachantes dans le bon sens du terme, et c’est de cet attachement que nait la croissance durable.
C’est à ce nouveau modèle relationnel qu’appellait lui-même Doc Searls dans son “Clue Train Manifesto” : il lui avait même trouvé un nom, la VRM (Vendor Relationship Management). Une approche basée sur le consentement avéré du client vis à vis de ses fournisseurs (vendeurs) avec un postulat simple : “un consommateur libre a plus de valeur qu’un consommateur captif – pour lui-même, pour les marques et pour l’économie en général”.
Encore faut-il s’entendre sur la définition du consommateur “libre”. Searls le définit en cinq points :
1. Il entre en relation avec les marques de manière indépendante et sans contrainte.
2. Il est le point d’intégration de sa propre donnée (c’est lui seul qui peut relier sa donnée à sa personne).
3. Il a le contrôle de la donnée qu’il génère et collecte. Il décide de ce qu’il veut partager, à qui et comment.
4. Il définit son propre niveau d’engagement avec les marques.
5. Il est libre d’exprimer ses exigences et ses intentions en dehors du contrôle de toute entreprise.
C’est ce consommateur “libre” que la GDPR souhaite aujourd’hui promouvoir, afin d’en faire le vecteur de croissance de l’économie.

3. L’HOSPITALITE DES MARQUES, PRINCIPAL VECTEUR DE LEUR PROPRE CROISSANCE.

Accueillir un consommateur “libre” est sans doute une perspective qui effraie bon nombre de marques, tant elle ont été construites sur la notion d’un marketing manipulateur et insidieux, capable d’influencer jusqu’aux émotions pour enfermer les clients dans un tunnel de vente dont la seule issue est l’achat du produit. Avec la GDPR, ce n’est plus le produit qu’il va falloir vendre, c’est la marque qui doit apprendre à se faire acheter. Et pour cela, il va falloir qu’elle se montre hospitalière vis à vis de ses clients : bienveillante, humaine et proche.
Le produit devient simplement la porte d’entrée à la marque, celui qui va forger les impressions de la première rencontre, et donc le début (et non la fin) de l’histoire. Le produit n’est plus qu’un prétexte, c’est la marque qui devient le réel support de l’expérience pour le consommateur : c’est d’ailleurs à elle qu’il va naturellement s’adresser s’il a besoin d’assistance ou s’il a simplement des remarques à formuler. À la marque de se montrer engageante, accueillante, généreuse et humaine pour fidéliser le consommateur au-delà du premier produit, et pour entretenir une relation proche, intime, qui permettra de continuer à vendre sans qu’il soit besoin de déployer la coûteuse armada publicitaire du premier jour : avoir une stratégie à long terme d’entretien de la relation, plutôt que de s’épuiser dans des efforts permanents de recrutement.
Autant le “tunnel de vente” était indifférencié et anonyme, donc étranger à toute notion d’hospitalité, autant le “cycle de décision d’achat” est personnalisé et fait appel à la relation humaine : c’est de la capacité de la marque à accueillir que dépend la fidélisation du client, et encore plus, sa propension à devenir activement promoteur vis à vis de ses pairs. Pour le dire différemment, c’est du niveau d’hospitalité de la marque que va découler l’amplitude de la réalisation du cycle d’achat, et donc le montant de la valeur créée.
Autant le “tunnel de vente” s’envisageait dans un temps le plus court possible, avec l’espoir de limiter la durée d’exposition nécessaire pour déclencher l’achat afin de réduire les coûts, autant le “cycle de décision d’achat” s’inscrit dans la durée la plus longue possible afin de maximiser les revenus. En se plaçant dans une notion de permanence, on met forcément en exergue la qualité de l’hospitalité, seule capable de générer de la pérennité dans la relation.
Plus le consommateur progresse avec la marque, plus la marque fait preuve de « disponibilité » vis à vis des demandes du consommateur, plus se crée la confiance dans la relation, le consommateur récupérant de plus en plus de valeur d’usage en retour de sa relation avec la marque, la marque obtenant de plus en plus de “permissions” qui lui permettent d’aller encore plus loin dans son service du consommateur.
C’est bien là le cercle vertueux de l’hospitalité des marques : un marketing “on demand” (inbound marketing), un marketing de l’échange, de la confiance, de la permission, du partage de la valeur, où les clients sont aussi des hôtes ; un marketing qui se définit d’abord par rapport au client pour qu’il puisse adopter lui-même la marque, la faire sienne et en devenir à son tour le porte-parole…
Alors que la GDPR fait des marques le gibier de consommateurs devenus madrés, l’hospitalité est la meilleure réponse pour faire de ces mêmes marques les plus désirables des proies : avec bienveillance, humanité et intimité. Assurant ainsi la pérennité de leur croissance.

4. QUELLES APPROCHES POUR LES MARQUES FACE A LA GDPR ?

Ce serait peine perdue pour les marques que de se contenter de « mettre en conformité » leur bases de données tout en espérant garder les mêmes pratiques relationnelles. Car la GDPR est d’abord une invitation à renverser ses pratiques relationnelles pour faire montre d’hospitalité vis à vis de ses clients ; et c’est ce renversement d’attitude qui est lui même porteur de croissance pour les marques. Avec la GDPR, l’hospitalité ouvre pour les marques de nouvelles perspectives de croissance.
Une étude publiée en Mai dernier par le gouvernement Britannique4 s’était alarmée sur le fait que seulement 30% des grandes entreprises du pays avaient commencé à prendre les mesures nécessaires à la mise en conformité de leurs pratiques d’utilisation des données, alors que la transcription dans la loi Britannique vient d’être réalisée en ce mois d’Août, et qu’elle survivra au Brexit. Les autres pays feront-ils preuve de la même insouciance, par rapport à une échéance qui dans la plupart des pays européens, a été fixée à Mai 2018 ?
La GDPR transforme radicalement la manière dont les entreprises utilisent les données. Il va falloir arrêter d’acheter des listes d’adresses, et même se débarasser des listes qu’on aura pu acheter auparavant. Contacter un client exigera d’avoir les permissions nécessaires, sauf à s’exposer à des amendes prévues pour atteindre jusqu’à 4% du chiffre d’affaires.
Il n’y aura donc pas d’échappatoires.
Mais n’est-ce pas justement l’opportunité d’une prise de conscience salutaire dans le futur de la relation client ? Quelle marque aujourd’hui a encore besoin d’avoir accès à des millions de noms dont simplement un infime pourcentage montre un intérêt pour ses propositions ? Ne vaudrait-il pas mieux établir une véritable relation avec moins de clients mais qui ont un véritabe intérêt à avoir un dialogue, un échange, une conversation avec la marque ?
N’est-il pas temps, tout simplement, que les marques apprennent à devenir hospitalières vis à vis de leurs clients ?
Et si la GDPR n’était qu’un manifeste pour l’hospitalité des marques ? Une manière de sauver les marques traditionnelles à l’heure du digital ? La dernière opportunité à saisir avant liquidation ou reprise par les acteurs de la nouvelle économie ?
En développant leur hospitalité pour se mettre en conformité avec la GDPR, ce n’est pas tant l’amende que les marques vont éviter, c’est leur futur qu’elle vont assurer.
Aucune raison d’attendre. Embrassons la GDPR en développant l’hospitalité des marques (5).

 

 

(1) Le Cluetrain Manifesto (Manifeste des évidences) est un texte rédigé par Rick Levine, Christopher Locke, Doc Searls, et David Weinberger. Il est d’abord diffusé sur le web en 1999 comme un ensemble de quatre-vingt-quinze thèses, puis est publié sous forme de livre en 2000 avec les thèses prolongées de sept essais. https://www.amazon.com/Cluetrain-Manifesto-End-Business-Usual/dp/0738204315
(2) Etude 2016 Interbrand : http://interbrand.com/best-brands/best-global-brands/2016/
(3) Etude de la Commission Européenne : https://ec.europa.eu/commission/publications/why-we-need-digital-single-market_en
(4) Citée par Tanya Joseph dans le magazine Marketing Week (UK) du 7 Août 2017, New data laws are a chance to reset customer relationships : https://www.marketingweek.com/2017/08/07/tanya-joseph-data-law/
(5) Cf, “Manifeste pour l’Hospitalité des Marques”, Georges-Edouard DIAS, Edition Netexplo : https://www.amazon.fr/dp/2954667230/

Voiture électrique : un an après, pourquoi la France a résisté au tsunami chinois BYD

By |September 21st, 2024|Categories: Scoop.it|

Les concurrents s'attendaient à un tsunami. Ce n'est, pour l'instant, qu'une vaguelette. Arrivé en France il y a un an tout juste, le très ambitieux constructeur chinois BYD, numéro un de l'électrique dans le monde, monte très doucement en puissance. « Nous les avions vu arriver avec horreur, après le carton dans l'électrique réalisé par leur compatriote MG, témoigne un constructeur concurrent. Nous suivions l'évolution de leurs parts de marché avec beaucoup d'attention. » Le rythme s'accélère Mais en douze mois, les ventes de BYD n'ont pas (encore) atteint le niveau d'alerte surveillé par les acteurs historiques. Depuis leur arrivée sur le marché français, ils n'ont immatriculé que 2.658 voitures, d'après le décompte de AAA Data. Pas de quoi inquiéter outre mesure, pour l'instant, les marques installées. Toutefois, le rythme s'accélère. Après avoir écoulé 427 unités au deuxième semestre 2023, ils en ont poussé plus de 1.700 dans les mains des clients au premier semestre 2024. De quoi dépasser leur compatriote Link & Co, mais pas MG, débarqué de Chine il y a plus longtemps en reprenant intelligemment une marque historique britannique. S'il n'y a pas de raz de marée commercial BYD, c'est parce qu'ils veulent d'abord installer la marque et leur réseau de distribution. Julien Billon, directeur général de AAA Data « S'il n'y a pas de raz de marée commercial BYD, c'est parce qu'ils veulent d'abord installer la marque et leur réseau de distribution », analyse Julien Billon, directeur général de AAA Data. « C'est allé un peu moins vite que prévu, témoigne un concessionnaire. Nous sommes aux deux tiers de nos ambitions. » A peine lancé, BYD a fait face à de forts vents contraires. Pour freiner l'élan des marques chinoises, le gouvernement français a en effet réformé le bonus à l'achat de voitures électriques à l'automne 2023, excluant de fait les véhicules importés de Chine sous couvert de leurs scores d'émissions CO2. Des concurrents « agressifs » A cela s'est ajouté le ralentissement des ventes d'électriques. Cet été, la Commission européenne a annoncé vouloir surtaxer les constructeurs chinois, partant du principe qu'ils bénéficient de subventions massives de la part de Pékin. « Ces droits de douane ont repositionné les acteurs chinois sur des offres moins compétitives qu'avant, relève le même concurrent. Ils sont toujours agressifs, mais moins qu'on le redoutait initialement. » LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Comment BYD et les marques chinoises veulent faire leur trou en Europe ANALYSE - Pourquoi l'industrie automobile va ressembler de plus en plus à la tech Moins mordant que prévu, BYD n'a pas pour autant limé ses canines. Le constructeur s'était dit prêt à « démolir les vieilles légendes » de l'automobile, à l'été 2023. En ce mois de septembre, l'ampleur des ristournes octroyées lors des portes ouvertes donne une idée de son ambition en France. « La marque joue le jeu pour permettre à son réseau d'aller chercher du volume », se félicite Thibaud Carissimo, directeur général adjoint du groupe Bodemer, qui distribue la marque chinoise. « L'environnement est un peu incertain, mais nous bénéficions d'une progression nette des volumes mois après mois, prévient Manon Daher, également directrice générale adjointe de Bodemer. Il ne faut pas arrêter son jugement sur la seule performance de cette première petite année. » Les composantes du succès Le constructeur a recruté en cette rentrée un nouveau directeur général expérimenté, Emmanuel Bret, qui a travaillé pour BMW, VinFast et Fisker. « BYD a toutes les composantes pour devenir un succès, affirme aux « Echos » ce nouveau converti. Certes, le marché européen est difficile d'accès, mais nous avons des produits de qualité avec un positionnement prix unique, nous sommes le leader mondial et nous avons la bonne stratégie de s'allier avec des concessionnaires qui connaissent à fond leur région. » LIRE AUSSI : NOTRE DOSSIER - Plongée en Chine, dans le nouveau réacteur l'automobile mondiale BYD, l'autre étoile de la voiture électrique Le réseau s'étoffe de jour en jour. Il compte aujourd'hui une trentaine de points de vente. Le chinois a contracté avec onze groupes de distribution, parmi les plus gros, pour couvrir l'ensemble de l'Hexagone. Il vise une centaine de concessions d'ici à fin 2025. « Nous avons beaucoup de demandes pour distribuer la marque, car les concessionnaires perçoivent très bien le potentiel du constructeur, numéro sept mondial toutes motorisations confondues, fort de 900.000 salariés dont 100.000 ingénieurs », poursuit Emmanuel Bret. Quitte à ne pas être à l'équilibre dès la première année, reconnaissent les concessionnaires. Les particuliers en force Derrière des immatriculations faibles, la structure des ventes de BYD apparaît saine. La moitié des immatriculations sont réalisées auprès des particuliers, relève AAA Data. Un très bon niveau pour une marque qui se lance. Cela augure également d'une bonne profitabilité, car les prix aux particuliers sont moins négociés qu'avec les clients professionnels. Cela veut aussi dire qu'il n'a pas encore eu le temps de convaincre les gérants de flottes d'entreprises. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Voiture électrique : le coup de frein du marché pourrait coûter des milliards aux constructeurs automobiles ENQUETE - MG, l'atout charme de l'automobile chinoise Même si BYD est venu en Europe avec des modèles conçus pour la Chine, sa gamme de 6 véhicules ne fait pas de sortie de route et s'étale de 26.000 à 70.000 euros. Le coeur de l'offre est classiquement celle d'un SUV de segment C (concurrent du Scénic et du e3008), l'Atto 3. Il dispose aussi d'une berline moyenne, la Dolphin, et d'une concurrente directe de la Model 3 de Tesla, avec la Seal. Le modèle manquant Il manque toutefois à BYD, pour faire du volume et véritablement gagner en parts de marché, une citadine à mettre en face de la e-208 de Peugeot ou de la future R5. Justement, elle devrait arriver l'an prochain. Si le prix n'est pas encore connu, il devrait logiquement se situer sous les 20.000 euros, le modèle d'au-dessus, la Dolphin, étant vendue à 26.000 euros. Seules la Spring et la Citroën ë-C3 seront sous le plancher de la vingtaine de milliers d'euros. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - La voiture électrique à 25.000 euros, le nouveau Graal de l'automobile Décryptage - Pourquoi l'avance technologique de la Chine dans les voitures électriques va perdurer Dans le cadre du ralentissement de la dynamique des ventes d'électriques, les concessionnaires ne sont pas mécontents non plus de voir arriver une version hybride rechargeable du SUV Seal-U, doté de 1.000 km d'autonomie en mode essence plus électrique. BYD s'applique également à combler son déficit de notoriété. Il n'a pas hésité à sortir le chéquier et à devenir l'un des principaux sponsors de la dernière édition de l'Euro de football. Plus inquiétant encore pour les concurrents qui le voient débarquer en Europe, le chinois a commencé la construction d'une usine d'assemblage en Hongrie et a prévu d'en ériger une autre en Turquie afin d'éviter les futurs droits de douane punitifs. Et de s'épargner l'affichage plus très à la mode « made in China ».

Dix ans après la faillite de Mt. Gox, Mark Karpelès revient avec une nouvelle plateforme de cryptos

By |September 21st, 2024|Categories: Scoop.it|

Il n'était plus du tout attendu dans ce secteur, dix ans après le piratage et la faillite retentissante de Mt. Gox, ex-leader mondial de l'échange de bitcoins. Le Français Mark Karpelès, son fondateur - depuis largement blanchi par la justice -, a choisi de créer une nouvelle plateforme d'échange de cryptomonnaies. EllipX - c'est son nom - sera lancée dans l'Union européenne, depuis la Pologne, fin septembre. Contrairement à Binance, Coinbase ou OKX, EllipX ambitionne de séparer les métiers de Bourse (centralisation des devises), d'exécution des ordres pour les clients et de chambre de compensation (sécurisation des transactions). Dans un premier temps, les deux premiers métiers seront pourtant opérés par EllipX, mais ils sont développés séparément d'un point de vue technique. L'idée est de reproduire le fonctionnement des marchés financiers classiques. La dernière partie sera confiée à des partenaires, dont le premier est BitGo. EllipX visera principalement le grand public et limitera les cryptos listées aux plus sérieuses. Celui que l'on surnomma le « baron du bitcoin » (son site contrôlait 80 % des échanges mondiaux en 2014), a entamé son retour sur la scène médiatique en janvier, soulagé que les créanciers de la plateforme déchue aient commencé à être remboursés - à hauteur de 142.000 bitcoins, ou 8 milliards de dollars au cours actuel. Mark Karpelès avait un temps envisagé de lancer un auditeur de projets cryptos, Ungox, afin de faire la lumière sur ce secteur trop obscur. « J'ai créé cette industrie » Ungox attendra . « J'ai obtenu des marques d'intérêt de pas mal d'investisseurs mais sans assez de garanties de neutralité, ce qui ne convenait pas à ce projet qui doit être le plus indépendant possible. Ungox sera donc une fondation basée en Suisse sur laquelle même moi je n'aurai pas de contrôle. Sa mission sera d'analyser le marché et de fournir des informations au grand public, dont EllipX », détaille aux « Echos » Mark Karpelès, depuis la Korea Blockchain Week à Séoul. Mais il souhaitait surtout laver l'échec de Mt. Gox . « C'est mon arc de rédemption », affirme Mark Karpelès. « J'avais abandonné l'idée de revenir dans la crypto. Après un an passé en prison au Japon et plusieurs procès, je n'étais pas la personne la plus confiante au monde. Mais depuis 2017, je voyais de plus en plus de mains tendues, on me disait : ‘Personne ne peut créer un exchange mieux que toi.' C'est vrai que c'est une industrie très complexe, mais je l'ai créée. Il n'y avait rien avant Mt. Gox. » LIRE AUSSI : Mark Karpelès, la résurrection du baron français du bitcoin DECRYPTAGE - Le « cygne blanc » de Mt. Gox fait entrer le bitcoin en zone de turbulences Si l'entrepreneur s'est décidé à lancer EllipX, c'est en fait sous l'impulsion d'Edip Nezir, dirigeant du gestionnaire d'actifs dubaïote Glacier Capital, par ailleurs enregistré auprès du régulateur local des cryptoactifs (VARA). L'homme d'affaires finance le développement de la société en tant qu'actionnaire principal et en sera le dirigeant. Mark Karpelès en est le directeur technique et porte-parole, du fait de sa notoriété. Le pari du « wallet MPC » EllipX emploie actuellement une vingtaine de salariés (des ingénieurs historiquement proches de Mark Karpelès et des spécialistes de la conformité) répartis entre Paris, Tokyo et bientôt Varsovie, où elle prévoit d'ouvrir bientôt un bureau. Pourquoi la Pologne ? Parce que Mt. Gox y était installé, et parce qu'EllipX y a obtenu sa licence de fournisseur de services d'actifs virtuels (VASP). La nouvelle plateforme aura deux ans pour se conformer à la nouvelle et exigeante réglementation européenne MiCA (« Markets in Crypto-Assets ») qui entrera en vigueur le 1er janvier 2025 dans l'UE. Sur la sécurité - qui a manqué à Mt. Gox -, Mark Karpelès veut rassurer avec des technologies qui n'existaient pas en 2014, telles que le portefeuille MPC (Multi-Party Computation), qui divise la clé privée en cinq morceaux gérés par plusieurs parties. Selon lui, ce type de « wallet » aurait évité à Mt. Gox le piratage qui lui a été fatal.

BNP Paribas et Société Générale aux prises avec la dette d’Elon Musk, le pire LBO de l’histoire

By |September 21st, 2024|Categories: Scoop.it|

De trophée arraché de haute lutte à leurs compétiteurs sur le sol américain, le prêt de 13 milliards de dollars accordé à Elon Musk pour le rachat du réseau X vire au fardeau pour BNP Paribas et Société Générale, les deux banques françaises qui se sont associées à cinq autres prêteurs anglo-saxons et japonais. Avec Morgan Stanley, Bank of America, Barclays, MUFG et Mizuho, elles se retrouvent « collées » depuis maintenant deux ans, avec le financement à leur bilan sans pouvoir le revendre. Une durée sans précédent dans l'histoire du LBO (acquisition financée par la dette) depuis la grande crise financière de 2008. D'où un coût en capital et des risques de pertes potentielles croissants avec la remontée des taux, depuis que la transaction a été « pricée » en octobre 2022. Au printemps 2023, Bloomberg estimait que les pertes pour l'ensemble des banques sur ce crédit pourraient s'élever à 4 milliards de dollars , contre 500 millions de dollars en octobre de l'année précédente. Et ce bien qu'Elon Musk a procédé à plusieurs remboursements en tranches de 300 millions de dollars sur la totalité de ses prêts. La BCE aux aguets sur les LBO En soi, les deux banques françaises sont nettement moins exposées que les banques anglo-saxonnes. A l'annonce en 2022, BNP Paribas avait prêté pour 1,4 milliard de dollars. Une des deux lignes de crédit portées par la banque française a été annulée, et le groupe, qui n'a pas voulu commenter, serait à ce jour exposé à hauteur de 5% des 13 milliards de dollars, soit 650 millions de dollars. Toutefois, le sujet tombe mal au moment où la Banque centrale européenne menace les institutions financières de l'Union de surcharge en capital en cas de surexposition aux prêts à hauts risques. BNP Paribas, en particulier, fait partie des noms d'acteurs cités dans le viseur de la BCE. LIRE AUSSI : La dette d'acquisition de Twitter, plus grosse « colle » des banques de tous les temps Twitter : les banques négocient avec Elon Musk la revente de leur dette A fin juin, le groupe bancaire, qui n'a voulu faire aucun commentaire sur ce dossier, classait dans les expositions « à des secteurs sensibles », donc plus à risque, quelque 13,1 milliards d'euros de prêts à effet de levier (0,7 % des engagements bruts). Ce montant s'est nettement contracté sur deux ans (18,4 milliards d'euros à fin 2022, soit 0,9 % des engagements bruts de la banque), même s'il a crû depuis la fin de l'année dernière (12,7 milliards d'euros). Le financement accordé à Elon Musk apparaît toutefois élevé au regard des pratiques du groupe pour un dossier de LBO. Le montant moyen accordé par la banque est en général de 12 millions d'euros (ou le double en prenant un périmètre élargi), d'après son dernier rapport annuel. BNP Paribas indique aussi avoir plus que doublé ses encours LBO en défaut fin 2023, à 762 millions d'euros, par rapport à l'année précédente. Ses provisions ont crû dans le même temps pour atteindre 156 millions d'euros. Société Générale réduit son exposition Société Générale, de son côté, a prêté pour 875 millions de dollars à Elon Musk en 2022. Selon des sources, l'exposition de la banque au réseau X aurait diminué de plus de la moitié depuis le « deal ». En fin d'année dernière, Société Générale indiquait, dans son rapport annuel, « apporter une attention particulière au sous‑portefeuille des 'leveraged buy‑out' (LBO) ainsi qu'au segment des transactions à haut niveau de levier ('highly leveraged transactions') ». Le groupe comptabilisait à fin juin 5 milliards d'euros (0,4 % de ses engagements) de prêts LBO, également classés, comme chez BNP Paribas, dans les secteurs « sensibles ». Société Générale n'a pas voulu commenter la situation. Selon un proche du dossier, à ce jour, « il n'y a pas de perte enregistrée sur le dossier X, ni de défaut de paiement, et cela n'empêche pas la banque de financer d'autres acteurs du LBO ». Mais « la situation X est suivie de très près ».

IPhone 16, Siri, Airpod 4… la rentrée d’Apple sous le signe de l’IA

By |September 21st, 2024|Categories: Scoop.it|

L'intelligence artificielle débarque dans les iPhone. Apple a dévoilé en grande pompe, lundi, la dernière génération de son smartphone, « les premiers iPhone à avoir été conçus dès leur origine pour Apple Intelligence », la plateforme d'intelligence artificielle générative du groupe californien, a annoncé Tim Cook depuis le siège d'Apple à Cupertino. Alors que les ventes du produit phare de la marque sont en perte de vitesse, Apple veut à tout prix faire valoir sa place dans la course à l'IA et montrer sa capacité à concurrencer, entre autres, le sud-coréen Samsung qui a déjà lancé ses premiers mobiles augmentés. La keynote, intitulée « It's glowtime » - « C'est l'heure de briller » - doit être l'occasion de dévoiler l'iPhone 16 (et ses dérivés Pro, Plus, Pro Max…) plus légers, avec une caméra plus précise et un nouveau bouton dédié à la photo-vidéo, ainsi qu'une nouvelle version de l'assistant vocal Siri. Elle est aussi l'occasion de donner la part belle à l'Apple Watch, qui fête ses dix ans, et aux nouveaux Airpod. Sans pour autant dévoiler une refonte complète de l'écosystème grâce à l'IA. Relancer les ventes Le géant à la pomme avait annoncé en juin le lancement d'Apple Intelligence, un système permettant, à terme, d'intégrer l'intelligence artificielle générative dans ses appareils, avec des usages comme la réponse automatisée aux e-mails, la création d'images ou encore des interactions plus poussées avec Siri. LIRE AUSSI : En chiffres - Apple compte sur l'IA pour relancer ses ventes Analyse - Les smartphones, nouveaux rois de l'IA ? Mais Apple Intelligence a été plus lent que prévu à être développé, et les options les plus approfondies ne devraient voir le jour que début 2025. Certaines fonctionnalités devraient arriver progressivement, à partir de l'automne, sur les appareils les plus récents, boostant ainsi leur vente. Entre avril et juin, le chiffre d'affaires des iPhone, la deuxième activité la plus rentable d'Apple, a baissé de 1 %, à 39 milliards de dollars. Rattraper la concurrence Ce rendez-vous traditionnel est à haut risque cette année : la marque doit convaincre le public d'acheter des appareils de plus en plus chers, avec des fonctionnalités suffisamment disruptives pour se différencier des concurrents, notamment Google et Samsung. Le cap est notamment mis sur les consommateurs chinois, qui ont peu à peu délaissé les iPhone pour des marques locales : Vivo, Oppo, Honor, Huawei et Xiaomi. Les revenus d'Apple ont reculé de 6,5 % sur le trimestre du printemps dans le pays. Mais le géant de la Silicon Valley doit surtout montrer aux marchés sa solidité en matière d'IA, alors qu'il est à la traîne par rapport aux autres mastodontes de la tech, le tout dans un contexte de frilosité des investisseurs au sujet de cette nouvelle technologie. LIRE AUSSI : Décryptage - L'IA en passe de sonner la fin de la panne d'innovation dans les smartphones Après Apple et Samsung, Google mise sur l'IA pour doper ses smartphones Au sein de l'Union européenne, cependant, l'arrivée des iPhone boostés à l'IA pourrait être plus tardive. Apple a reporté sine die le lancement de son système d'IA générative à cause d'« incertitudes réglementaires » liées à la réglementation appliquée sur le Vieux Continent, notamment le règlement sur la protection des données (RGPD) et le DSA (Digital service act).

Comment Carrefour compte signer son retour en Inde

By |September 21st, 2024|Categories: Scoop.it|

C'est un retour, sous une nouvelle forme. Carrefour a quitté l'Inde en 2014 après quatre ans de présence avec 5 magasins de gros destinés aux professionnels. Le pionnier français des hypermarchés revient dans le pays au 1,4 milliard d'habitants avec des petits hypermarchés et des supermarchés ouverts aux consommateurs particuliers. Le groupe dirigé par Alexandre Bompard a annoncé ce lundi un accord avec le distributeur émirati Apparel Group, spécialiste de la franchise, plutôt dans l'univers de la mode, avec 2.400 points de vente dans 14 pays, dont 250 dans le sous-continent. En 2025 à New Delhi Les premières ouvertures sont prévues pour la fin du premier semestre 2025, à New Delhi. L'enseigne française gagnera ensuite Bombay et Bangalore. « Nous n'avons pas encore d'objectif chiffré, explique aux « Echos » Patrick Lasfargues, directeur international de Carrefour. Notre partenaire devra trouver des emplacements, dans un pays où le foncier est rare et cher ». LIRE AUSSI : Les nouvelles ambitions internationales de Carrefour L'initiative s'inscrit dans le plan 2026 d'Alexandre Bompard qui prévoyait lors de son lancement en 2022 l'arrivée dans 10 nouveaux pays, à chaque fois en franchise. Depuis cette date, Carrefour a déployé son enseigne en Israël, en Mongolie, en Grèce, en Bulgarie et à Gibraltar. Le distributeur français compte au total 14.000 magasins dans 40 pays. Flexibilité « Avec une population de plus de 1,4 milliard d'habitants, dont environ 46 % ont moins de 25 ans, l'Inde est l'un des plus grands marchés alimentaires au monde, tiré par la croissance économique, l'urbanisation et l'augmentation du pouvoir d'achat des consommateurs. La flexibilité de Carrefour pour adapter ses formats aux différents contextes géographiques et sociaux lui permettra d'attirer à la fois les clients des commerces traditionnels et des commerces modernes, y compris l'e-commerce, qui est en plein essor », indique le communiqué publié. LIRE AUSSI : Comment Auchan et Carrefour courent derrière un lièvre nommé Leclerc Pour investir un pays gigantesque dans lequel il existe peu de chaînes de distribution importantes, Carrefour s'appuie sur un franchisé qui possède un ancrage local. Nilesh Ved, propriétaire du groupe Apparel et président d'AppCorp Holding, ainsi que sa famille, ont fait fortune à Dubaï mais sont d'origine indienne. « Notre objectif est clair : offrir les meilleurs produits à des prix très attractifs à tous les clients indiens et faire de Carrefour leur enseigne préférée pour faire leurs courses », a déclaré l'homme d'affaires. Le développement du commerce moderne dans le pays est favorisé par les réformes du Premier ministre Narendra Modi qui a notamment unifié le système des taxes entre les Etats. Commerce de proximité Concrètement, Carrefour ouvrira des petits hypermarchés de 2.500 mètres carrés ou des supermarchés Carrefour Market. « En Inde, la circulation est difficile. Les Indiens ont l'habitude de faire leurs courses en bas de chez eux, ou de se faire livrer », explique Patrick Lasfargues. L'essentiel du commerce alimentaire est tenu par un vaste réseau de 13 millions de petits épiciers. LIRE AUSSI : E-commerce : ces six ans de formation que l'élève Walmart s'est offerts en Chine Sur un marché où les prix sont bas, pour des clients au faible pouvoir d'achat en dehors des quelques privilégiés ou membres de la jeune génération éduquée, les marges des commerçants sont faibles. C'est la raison pour laquelle Carrefour et son partenaire misent intégralement sur la production locale. L'inde est un géant agricole et son industrie agroalimentaire se développe fortement. Carrefour fera aussi fabriquer localement les produits à sa marque. Apparel Group investira dans les magasins et l'exploitation. Carrefour, qui n'aura pas d'équipes sur place, offrira son enseigne, connue des jeunes éduqués qui arpentent le Moyen-Orient, et son savoir-faire en matière d'assortiment. Pour coller à la culture culinaire locale, les magasins ne posséderont pas de boucherie, ni de poissonnerie, ni de boulangerie (les Indiens mangent surtout du pain de mie, à l'anglaise). Les gammes végétales règnent en maître dans le pays.

Face à la vague IA, les start-up françaises des cryptos peinent à lever des fonds

By |September 21st, 2024|Categories: Scoop.it|

Web3, es-tu là ? Les start-up des cryptos et de la blockchain, trois ans après avoir été appelées à redessiner l'avenir du web (le « 2.0 », reposant sur les réseaux sociaux), éprouvent le plus grand mal à se développer et à se financer. En tout cas, en France. Depuis le crash de la plateforme d'échange américaine FTX le 11 novembre 2022, le secteur ne cesse de perdre du terrain, selon une nouvelle étude réalisée par Invyo pour « Les Echos » portant sur le premier semestre 2024. A peine 19 start-up cryptos françaises ont levé des fonds entre janvier et juillet, contre 29 à la même période l'année d'avant - qui se situait déjà à un niveau anémique -, soit une baisse de près de 35 %, selon ce spécialiste du traitement et de l'analyse de données dans le private equity et le capital-risque. Certes, au premier semestre, le montant total levé dépasse celui de 2023, avec 178 millions d'euros, contre 134 millions. Mais il est boosté par deux opérations : Zama (67 millions d'euros) et Flowdesk (50 millions) - auxquelles on peut ajouter Kiln (17 millions). Tous secteurs confondus, la French Tech a stagné à 4,26 milliards levés au premier semestre, selon EY. Un secteur trop lié au prix du bitcoin Avec si peu de tours de table signés dans le Web3, cela suffit à doper le ticket moyen à 2,6 millions d'euros en 2024, contre un peu moins de 2 millions en 2023. Les investisseurs les plus actifs dans le secteur en cette première partie d'année sont Inovexus, Kima Ventures et Sébastien Borget avec trois deals, suivis de Bpifrance, Frst, GSR, IOSG Ventures et StarWare Industries (deux deals). LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Levées de fonds : la French Tech en convalescence DECRYPTAGE - Pour survivre, les start-up du Web3 cachent tokens et NFT sous le tapis En 2023, Bpifrance à elle seule avait soutenu sept start-up cryptos, contre six pour Kima et même deux pour BNP Private Equity. A noter qu'on ne compte que quatre fonds français dans le Top 10. Désormais, les « VC » n'ont plus d'yeux que pour l'intelligence artificielle. Le secteur crypto est d'ailleurs aussi concurrencé par l'IA sur un autre front : celui des serveurs, dont certains abandonnent le minage de bitcoin au profit de l'entraînement des grands modèles de langage . « Nous n'avons pas à rougir de nos levées mais la France est clairement en période de vache maigre », pointe Ivan de Lastours, responsable blockchain et crypto à Bpifrance. Cela fait sept ans qu'il suit le Web3 pour la banque publique d'investissement, et parle toujours de « secteur en construction ». Toujours très - trop ? - lié au prix du bitcoin et autres devises numériques, le Web3 recèlerait nombre de cas d'usages qui nourrissent l'optimisme de ses acteurs : traçabilité (il y a des attentes en matière d'ESG), finance (BlackRock a ouvert le bal en tokenisant un fonds ), et intelligence artificielle (la blockchain serait un bon remède aux fake news sur Internet). L'espoir du DPP en 2027 Mieux : le Digital Product Passport (DPP), qui doit imposer un passeport numérique de chaque produit commercialisé dans l'Union européenne à partir de 2027, pourrait représenter une manne pour les acteurs européens de la blockchain. Aussi, les perspectives de détente des taux directeurs avec le reflux de l'inflation pourraient également redonner de l'allant aux fonds de capital-risque. En attendant, c'est le chemin inverse qu'empruntent certains « VC ». XAnge a ainsi discrètement mis fin à son fonds Web3 Digital Ownership cet été, d'après Sifted. Selon nos informations, il a récolté moins de la moitié des 80 millions d'euros visés et n'a finalisé aucun ticket dans le Web3 en deux ans. L'existant devrait être dilué dans un fonds plus large (XAnge 5) à partir de 2025.

Dix ans de Netflix en France : comment le géant américain a dynamité le paysage audiovisuel

By |September 20th, 2024|Categories: Scoop.it|

Au soir du 15 septembre 2014, le Tout-Paris des médias s'était donné rendez-vous sous le pont Alexandre-III pour célébrer dans un restaurant branché l'arrivée de Netflix en France. Sans imaginer encore que cette date marquerait la fin d'une époque, celle de la télévision reine, et le début d'une autre, celle du streaming. Ce jour-là, Netflix lance son service en France (et dans cinq autres pays dont l'Allemagne), proposant à partir de 8 euros par mois son vaste catalogue à la demande, avec des séries au ton novateur comme « Orange Is the New Black ». « Avant, le mot 'plateforme' n'existait quasiment pas dans le secteur audiovisuel, rappelle Philippe Bailly, fondateur de NPA Conseil. Grâce à Netflix, pour la première fois, le public pouvait s'abonner à un service où on pouvait regarder un énorme catalogue, sur tous les écrans, et faire du 'binge-watching' en regardant tous les épisodes d'une série en un week-end… » Les grandes chaînes françaises avaient tenté de se prémunir contre cette nouvelle menace : Canal+, par exemple, en achetant pour la France les droits de la série phare de Netflix « House of Cards ». La chaîne cryptée avait aussi lancé dès 2011 son service de streaming (CanalPlay), tout comme M6 qui proposait également depuis quelques années une offre de rattrapage en ligne. Prime au leader Mais la plateforme va vite imposer un nouveau paradigme. « Netflix a accéléré comme aucun autre la généralisation du streaming vidéo en introduisant un confort d'utilisation inédit », souligne Philippe Bailly. Et cela grâce à son interface et ses algorithmes. Le public adhère vite, à mesure que Netflix ajoute à ses grandes séries internationales des productions originales françaises. Parmi elles, « Marseille » en 2016, première série originale française du service, ou « Lupin » en 2021, qui connaît un rayonnement international. LIRE AUSSI : Le plan de France Télévisions pour enrichir sa plateforme et rivaliser avec les géants YouTube et Netflix Dans le monde, Netflix est passé de 48 millions d'abonnés en 2014 à près de 278 millions dix ans plus tard. « Il y a toujours une prime au leader. Netflix est le premier qui a su profiter à une échelle mondiale des opportunités de la vidéo sur Internet. Les autres plateformes internationales de SVoD ont généré pendant longtemps - et souvent génèrent toujours ! - des pertes considérables », rappelle Nicolas de Tavernost, l'ex-patron de M6, désormais chez CMA CGM. Netflix, au contraire, affiche des résultats flatteurs, avec 5,4 milliards de dollars de bénéfices nets en 2023. Révolution du délinéaire En France, l'un de ses marchés les plus dynamiques, le service franchit en juillet 2022 le cap des 10 millions d'abonnés. Un total tenu confidentiel depuis, mais qui a dû croître, sous l'effet du lancement à l'automne 2022 de l'offre moins chère avec publicité, puis des restrictions au partage des comptes. Selon les estimations du Baromètre de l'offre SVoD (« subscription video-on-demand ») de NPA Conseil/Harris Interactive, au moins 12 millions de foyers français seraient aujourd'hui abonnés à Netflix, soit un taux de pénétration estimé à environ 40 % fin juin, devant Amazon Prime Video (30 %) et Disney+ (20 %). LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Comment Netflix a retrouvé ses niveaux records en Bourse Ce succès fulgurant a fait le bonheur de sociétés de production audiovisuelles françaises, qui ont trouvé chez les plateformes de nouveaux débouchés et sont devenues pour certaines des géants européens, comme Mediawan ou Banijay. Mais la place prise par Netflix dans le quotidien des spectateurs s'est aussi faite au détriment de la consommation en linéaire des chaînes traditionnelles, qui ont dû se réinventer, quitte à s'inspirer du géant californien. Le cofondateur Reed Hastings était allé un peu loin en prophétisant la fin de la télévision. Mais celle-ci a bien changé de visage.

Opinion | Climat : de nouveaux indicateurs pour alerter le public

By |September 20th, 2024|Categories: Scoop.it|

La Terre se dirige vers un réchauffement de 5 °C, bien au-delà de la limite de +2 °C fixée par l'accord de Paris. Cette seconde limite, déjà brièvement atteinte, révèle une erreur de communication. Une augmentation de 2 °C reste relativement acceptable dans beaucoup d'imaginaires. Mais ce chiffre cache en réalité bien des disparités puisqu'il s'agit d'une température moyenne sur la planète, et correspond donc à des variations très importantes au sein d'un même hémisphère. Chaque fraction de degré nous rapproche de l'inconnu. Cette tendance générale appelée climat se diffère grandement de la météorologie, impliquant des mesures éphémères. Mais comment espérer que des citoyens encore peu avertis saisissent la différence entre climat et météorologie ? Un seuil choisi dans les années 1970 Le seuil de +2 °C a été établi dès les années 1970 par l'économiste William Nordhaus, de Yale, qui avait déjà souligné qu'une telle augmentation dépasserait les limites de l'expérience humaine. Ce chiffre est devenu un repère à la fois politique et scientifique. Pourtant, chaque fraction de degré nous rapproche de l'inconnu. Si ce seuil ne suscite pas de crainte, c'est peut-être parce qu'il a été mal choisi pour sensibiliser le grand public, même s'il fait consensus parmi les décideurs et les scientifiques. Le GIEC avertit qu'une hausse de 2 °C pourrait provoquer des conditions météorologiques extrêmes. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Le réchauffement climatique freinera la croissance nettement plus que prévu ENQUETE - Réchauffement climatique : 5 cartes pour visualiser ce qui nous attend L'accent mis sur le seuil de 2 °C est une erreur de communication. Il est crucial de renouveler le discours sur le réchauffement climatique en utilisant des indicateurs plus parlants. Réduire le dérèglement climatique à une simple augmentation de la température mondiale est insuffisant. Des étés à plus de 50 °C à Lille En réalité, ces 2 degrés pourraient signifier des étés à plus de 50 °C à Lille dès 2040, l'arrivée de moustiques porteurs de maladies en Europe, et des centaines de millions de réfugiés climatiques. Si nous restons sur la trajectoire actuelle, un réchauffement de 5 °C nous ramènerait à la différence de température entre aujourd'hui et la dernière ère glaciaire. Dans l'histoire humaine, seules deux crises ont menacé notre survie de manière irréversible : un hiver nucléaire pendant la guerre froide et le dérèglement climatique. Nous craignons les bombes nucléaires mais ignorons les « bombes climatiques » comme la fonte du permafrost, pouvant libérer d'énormes quantités de méthane, un gaz à effet de serre extrêmement puissant. Si ces boucles de rétroaction s'enclenchent, nous perdrons tout contrôle sur le climat, compromettant la survie de l'humanité. Communication plus claire La science doit présenter les faits. Mais pour susciter une prise de conscience générale, la société civile, économique et politique doit adopter une communication plus claire. La mobilisation nécessaire à la protection de notre planète dépendra de la force de ce récit. Nous nous souvenons tous du bulletin météo d'août 2050 présenté par Evelyne Dhéliat sur TF1, un exemple marquant de l'efficacité des prévisions météorologiques. LIRE AUSSI : ENQUETE - Climat : la dernière bataille des vignerons pour sauver la filière INTERVIEW - « La coopération internationale sur le climat est menacée » Certes, établir un tel indicateur à l'échelle globale est un défi, car les conditions varient d'une région à l'autre. Cependant, une communication internationale qui prenne en compte les réalités locales serait cruciale. Pour sensibiliser davantage à la gravité de la situation, des indicateurs concrets comme la fonte du permafrost, l'assèchement de la Méditerranée ou la disparition des coraux tropicaux seraient bien plus parlants qu'un simple chiffre.

Paris : la Ville et la Métropole mettent en route leur « coopérative carbone »

By |September 20th, 2024|Categories: Scoop.it|

La Rochelle, un territoire souvent précurseur en matière de transition écologique, avait montré la voie. Comme en Charente-Maritime, une « coopérative carbone » est désormais également en ordre de marche dans la métropole parisienne. La Ville de Paris et la Métropole du Grand Paris viennent de porter sur les fonts baptismaux cette structure présentée comme un nouvel « opérateur de financement de la transition écologique ». « C'est une solution qui doit permettre de démultiplier les financements privés alors qu'il va y avoir un mur d'investissements publics et privés. C'est aussi une corde de plus à notre arc pour arriver à la neutralité carbone en 2050 et compenser les 20 % d'émissions résiduelles incompressibles sur le territoire pour atteindre cet objectif », explique Dan Lert, l'adjoint à la maire de Paris chargé de la transition écologique. Créée en 2023 sous la forme d'une société coopérative d'intérêt collectif et officiellement lancé le 10 septembre, cette entreprise dotée d'un capital de 1,2 million d'euros rassemble 40 sociétaires très différents. Ses deux promoteurs sont entourés notamment par l'établissement public territorial Est Ensemble, la Banque des territoires, le Crédit Municipal de Paris , Eau de Paris, Sogaris (un spécialiste de la logistique urbaine) ou l'Aorif (l'Union sociale pour l'habitat d'Ile-de-France). HLM biosourcés Le sociétariat compte aussi des entreprises des secteurs concernés par les projets financés, comme Compost Urbain, la coopérative Alliance Forêt Bois ou Corecyclage (réemploi d'équipements professionnels). Autant d'acteurs retenus après un appel à manifestation d'intérêt dont les critères « très stricts » ont écarté de facto les entreprises liées aux énergies fossiles et à la déforestation, et dissuadé toutes velléités de « greenwashing », assure Dan Lert. La coopérative « va jouer le rôle d'intermédiaire financier », détaille Alice Timsit, sa présidente et conseillère de Paris. Les dossiers qui lui sont présentés doivent répondre aux exigences du Label bas-carbone du ministère de la Transition écologique, qui valorise les initiatives visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et séquestrer du CO2. La coopérative va également se doter de son propre label pour intégrer aussi des projets de préservation de la biodiversité ou de qualité de l'eau, par exemple. Une « quinzaine » de projets sont déjà proposés au financement, portant sur la transition en agriculture biologique d'exploitations du bassin parisien ou la plantation de forêts. La coopérative a aussi sélectionné un ensemble de 101 logements collectifs biosourcés (dont une partie sera allouée au logement social) à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) ou des HLM biosourcés dans l'Oise. En matière d'alimentation durable, les projets peuvent se situer dans un périmètre de 250 km autour de Paris.

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