L’IGN veut mettre l’IA au service de la transition écologique
Gros émetteur de gaz à effet de serre , le numérique peut aussi contribuer à lutter contre le réchauffement climatique ou à s'y préparer. L'Institut national de l'information géographique et forestière (IGN) mise en tout cas désormais sur l'intelligence artificielle (IA), à la fois pour fournir des outils de diagnostic et pour simuler le futur. Pour rappeler l'importance du sujet - et des financements associés -, l'organisme public a précisément choisi ce thème pour son « Atlas annuel des cartes de l'anthropocène », dévoilé jeudi. « L'irruption de la data transforme totalement le pilotage des politiques publiques en matière de zéro artificialisation nette (ZAN), d'implantation des énergies renouvelables, ou de gestion des forêts, par exemple », insiste Sébastien Soriano , directeur général depuis 2020 de l'organisme public chargé de cartographier la France. Interpréter les photos aériennes L'utilisation de l'IA permet notamment d'interpréter des photos aériennes dans un délai record. « On cartographiait auparavant un tiers de la France en dix ans, grâce à l'IA, on peut traiter toute la France en trois ans », affirme le dirigeant. L'IGN a notamment commencé à cartographier le territoire en 3D avec des Lidar (radars laser), un vaste projet lancé en 2021. « On a ainsi créé le troisième plus grand jeu de données mondial sur l'occupation des sols, pour trois fois moins cher qu'avant. » Les usages de l'IA sont multiples. Après la loi sur l'accélération des énergies renouvelables du printemps 2023, l'IGN a bâti un portail dédié à destination des décideurs locaux, qui présente les zones d'installation possible d'éoliennes ou de centrales photovoltaïques. Ce portail est en ligne depuis décembre dernier. Il utilise aussi l'IA pour mettre à jour bien plus vite ses cartes des risques d'inondation ou de feux de forêt. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Comment l'IGN veut faire de ses cartes la vigie du changement climatique DECRYPTAGE - Comment la forêt peut contribuer à la décarbonation de la France Autre exemple, il travaille sur une cartographie des contours des forêts, qui permettra de détecter automatiquement par satellite si les obligations légales de débroussaillement sont respectées. « Nous sommes de même en train de mettre en place un observatoire de la haie, avec l'Inrae et l'OFB », poursuit Sébastien Soriano. Les projets en cours sont nombreux. Mais l'IGN souhaite maintenant passer à la vitesse supérieure, en modélisant l'impact du réchauffement climatique à venir. Il veut ainsi créer des jumeaux numériques des territoires, permettant de simuler l'érosion du trait de côte ou l'évolution de la forêt, en fonction de différents scénarios de réchauffement et d'adaptation. « Cela permettra de créer de précieux outils d'aide à la décision pour les autorités locales », explique Sébastien Soriano. Arbitrages budgétaires Reste toutefois à trouver les financements. « Nous sommes face à un mur d'investissements », insiste le patron de l'IGN. « Il faudrait décupler les fonds consacrés à ce sujet ». Selon lui, seuls 20 millions d'euros ont été débloqués à ce jour. Le Secrétariat général à la planification écologique (SGPE) s'est déjà saisi du sujet, afin de recenser et de coordonner les initiatives prises dans ce domaine par les acteurs publics de la transition écologique : l'IGN, mais aussi Météo France, le BRGM, le Cerema, l'Inria, le CNES, etc. Il est en train de monter pour cela une équipe de trois personnes, qui sera opérationnelle en octobre. Compte tenu des arbitrages budgétaires requis, reste à voir si Matignon, dont dépend directement la planification écologique, arbitrera en faveur de tels investissements.
Crèches privées : scandale en vue avec la publication d’un nouveau livre accablant de Victor Castanet
Deux ans après le scandale Orpea lié à la publication de son livre « Les Fossoyeurs » sur les manquements du géant des Ehpad privés, le nouveau livre-enquête de Victor Castanet pourrait bien entraîner une tempête dans le secteur de la petite enfance. Le journaliste d'investigation sort ce mercredi « Les Ogres » (aux éditions Flammarion), où il relate les dysfonctionnements au sein de crèches privées. Pratiques « low-cost », maltraitances, économies de couches… Des premiers extraits, révélés dans la presse, dressent un portrait noir de la situation. Le journaliste cite l'exemple d'une crèche privée People & Baby de Villeneuve-d'Ascq où des enfants auraient été victimes de coups et griffures, ainsi que de privations de nourriture. Dans « Les Ogres », Victor Castanet égratigne particulièrement ce réseau de crèches privées. Christophe Durieux, le patron fondateur évincé de People & Baby en avril dernier, y est surnommé le « Bernard Tapie des crèches », selon « Le Parisien ». Un « système à bout de souffle » Les méthodes du géant du secteur avaient déjà été dénoncées dans le livre enquête « Babyzness » de Bérangère Lepetit et Elsa Marnette, publié en septembre 2023. La parution de cet ouvrage, ainsi que celle du livre « Le prix du berceau » de Mathieu Périsse et Daphné Gastaldi, avait entraîné la création d'une commission d'enquête de l'Assemblée sur le modèle économique des crèches. En mai, son rapport a pointé un « système à bout de souffle » . LIRE AUSSI : Un rapport accablant dénonce des maltraitances dans les crèches Outre les groupes de crèches privées, les pouvoirs publics sont aussi mis en cause par Victor Castanet. Il accuse les collectivités d'avoir soutenu ce système « low-cost » en choisissant quasi systématiquement les offres les moins chères proposées par les opérateurs de crèches. Aurore Bergé mise en cause Dans sa nouvelle enquête, le journaliste, lauréat du prix Albert-Londres du livre en 2022, cible aussi Aurore Bergé, ministre chargée de la Famille entre juillet 2023 et janvier 2024, comme le révèlent des extraits publiés par « Le Parisien » . Victor Castanet l'accuse ainsi d'avoir passé un « pacte de non-agression » avec Elsa Hervy, déléguée générale de la Fédération française des entreprises de crèches, le lobby des crèches privées. LIRE AUSSI : Scandale des crèches privées : le gouvernement promet un tour de vis Le journaliste affirme à l'AFP qu'il y a eu une demande « de ne jamais critiquer la politique gouvernementale et de soutenir la ministre ». En contrepartie, Aurore Bergé aurait « fait preuve d'une forme de mansuétude vis-à-vis des acteurs privés », et aurait « transmis leurs messages lors de ses allocutions », affirme Victor Castanet.
Immobilier : comment l’élévation du niveau de la mer menace le droit de propriété
Votre logement sera-t-il submergé à plus ou moins longue échéance par la mer ? Pourrez-vous alors être indemnisé, de combien et par qui ? Ces questions sont au coeur des sujets de préoccupation des notaires, qui viennent de formuler 12 propositions au travers de leur association Congrès des Notaires de France. L'une d'entre elles traite du risque d'érosion de la côte sur le littoral français. Ce risque climatique , pour l'instant occulté, devrait finir par peser sur la valeur de biens immobiliers, qui, dans certains cas risquent d'être totalement détruits sans aucune indemnisation pour leur propriétaire. Les notaires empruntent un chemin astucieux pour répondre à ce risque. Ils proposent d'anticiper l'intégration de la propriété dans le domaine public maritime, ce qui serait le cas dans l'hypothèse d'une submersion totale, « en offrant la possibilité d'une préemption ou d'un délaissement portant uniquement sur le sol et le tréfonds [volume de terre se trouvant sous la surface du sol dont une personne est propriétaire, NDLR] ». La commune qui préempte le bien ne devra débourser que le montant du sol et du tréfonds et non acheter l'ensemble du bien. Le propriétaire conserve de son côté un droit d'usage temporaire aussi longtemps que l'érosion le permettra. « Il s'agit d'un véritable droit de propriété temporaire, précise Me Eric Meiller, président de la commission notariale qui a traité ce sujet. Le propriétaire pourra le vendre à son tour, l'hypothéquer, louer le bien concerné, le transmettre à ses héritiers… ». LIRE AUSSI : DECRYPTAGE Immobilier : ces 3 conditions pour obtenir un crédit au meilleur taux EN CHIFFRES Crédit immobilier : encore des baisses de taux en septembre et ce n'est pas fini ! Attention, précise-t-il, cette proposition n'est qu'un premier pas. Elle devra être précisée dans ses détails techniques, et aussi au regard des questions financières qu'elle soulève concernant une indemnisation à grande échelle. « Tout ce système doit être ficelé derrière ». D'ailleurs, remarque-t-il, « si des mécanismes de solidarité nationale étaient mis en place afin que les propriétaires concernés ne perdent pas tout quand la mer arrive et submerge leur bien, elle n'aurait plus lieu d'être. » 450.000 logements concernés L'érosion côtière est un phénomène naturel accentué par les aléas climatiques et les facteurs humains. Il est désormais bien identifié. Fin juillet 2023, le gouvernement a publié une liste de 242 communes menacées . L'inscription étant volontaire sur cette liste, quelques stations balnéaires réputées qui vont être affectées par l'érosion du littoral en seraient encore absentes. Un cinquième des côtes est touché et des centaines de bâtiments, souvent d'habitation, sont impactées dans les cinq ans à venir. Et ce n'est que le début. Erosion des côtes et submersion marine vont s'accentuer. « Ce recul menace les biens et les personnes à tel point qu'à l'horizon 2100 on estime que 450.000 logements seront concernés », précise le rapport notarial. Les impacts socio-économiques et financiers seront très lourds . Le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema) a estimé en 2020 la valeur des logements qui seraient frappés par l'érosion d'ici à 2100 jusqu'à 8 milliards d'euros. Des problèmes de sécurité en découlent, des questions patrimoniales se posent pour l'avenir. Sur ce dernier aspect, relèvent les notaires, « il faut avoir conscience que tout terrain gagné par la mer devient ipso facto, sans indemnisation, propriété de l'Etat. » Concernant la situation des logements situés dans ces zones à risque, « le droit est contradictoire, observe Me Eric Meiller. Soit le propriétaire n'est pas indemnisé - son assurance ne couvre pas ce risque - et subit une perte sèche, soit de façon exceptionnelle (1), le fonds Barnier [Fonds de prévention des risques naturels majeurs, NDLR] l'indemnise royalement ». Créé en 2023, un Comité national du trait de côte (CNTC), mandaté par les pouvoirs publics et qui a récemment remis son rapport, réfléchit à une indemnisation qui s'appuie sur la pleine propriété du bien. Plafonnée, elle cible, sous conditions, les propriétaires occupants de résidences principales en contrepartie de la cession du logement à la commune. Quid alors des résidences secondaires très présentes sur ces littoraux ? Croyance collective fausse Dans leur réflexion actuelle, les notaires s'inspirent d'un mécanisme temporaire créé par la Loi Climat et résilience de 2021, le bail réel d'adaptation à l'érosion côtière (BRAEC). Ce bail ne concerne que les nouveaux aménagements, pas l'existant, et permet une gestion temporaire, par exemple par une collectivité locale, pour une durée définie, des biens acquis dans les zones exposées au recul du trait de côte. Avec la mise en place d'un droit de propriété temporaire, l'idée du notariat est de mieux « caler le droit sur les faits ». Ainsi, si le bien immobilier est périssable, la propriété ne peut être perpétuelle. Mais « il ne s'agit pas d'être le fossoyeur du droit de la propriété, mais en réalité de défendre ce droit » , argumentent aussi les notaires. « Nous donnons la possibilité aux propriétaires de vivre dans le logement jusqu'à ce que la mer monte et d'être indemnisés concernant le terrain, souligne Me Eric Meiller. Alors qu'ils sont souvent désarmés face au problème, l'achat du droit temporaire leur permet de l'anticiper. » Jusque-là en effet, comme en témoigne le faible reflux des prix- toujours élevés - de l'immobilier en bord de mer , acheteurs, vendeurs comme intermédiaires sont souvent dans le déni. « Il y a une croyance collective que quelqu'un, à la fin, indemnisera le propriétaire du bien, observent les notaires. C'est faux. » Pourtant, depuis le 1er janvier 2023, grâce à la loi Climat, l'exposition au recul du trait de côte doit être mentionnée dans les annonces des agents immobiliers. L'acheteur doit être informé en amont d'une potentielle exposition à ce risque. Un document à ce sujet doit figurer dans l'annexe de l'acte vente. Les notaires proposent cependant d'améliorer le dispositif d'information légale en cas de mutation. Actuellement, relève Eric Meiller, « les acheteurs sont informés sur le fait que leur bien se situe ou non dans une zone à risque, mais on ne leur dit pas quels risques ils encourent, quand et comment. » Alors que les évènements climatiques autrefois exceptionnels se multiplient sur tout le territoire, il est urgent de ne plus faire l'autruche. L'acheteur doit être informé en amont d'une potentielle exposition à ce risque. C'est un impératif. (1) A l'origine, ce fonds créé par la loi du 2 février 1995 à l'initiative du ministre de l'Environnement de l'époque, Michel Barnier, devait financer les expropriations de biens exposés à un risque naturel prévisible de mouvements de terrain, d'avalanches ou de crues torrentielles menaçant gravement des vies humaines. Ce fonds a permis d'indemniser dans un village en Isère les habitants expropriés face à la menace d'éboulement de la montagne. Puis le périmètre du fonds Barnier a été étendu, notamment au risque de submersion marine. Mais, dans ce cas précis, l'indemnisation est très encadrée et l'aléa doit être inconnu. Ce qui n'est pas le cas des biens identifiés comme menacés par l'érosion du littoral.
The Trumps Have Gone Full Crypto With World Liberty Financial
ERIC AND DONALD Trump Jr., the sons of former president Donald Trump, have pledged to “make finance great again” with a new family-run crypto endeavor called World Liberty Financial. In a meandering livestream on X on Monday, the Trump family and their associates described World Liberty Financial as a crypto platform that would let users conduct transactions without a bank sitting in the middle and extracting fees—a concept known as decentralized finance, or DeFi. ADVERTISEMENT While short on details, Donald Trump Jr. and Eric Trump both stressed repeatedly that World Liberty Financial’s primary goal was to make DeFi more broadly accessible. “It’s truly our job to make it understandable,” said Eric Trump during the livestream. “We have to make it intuitive, we have to make it user-friendly, and we will.” FEATURED VIDEO Why is Texas Embracing Bitcoin Miners? Former president Donald Trump joined the call as well, stressing his pro-crypto stance. “I do believe in it,” said Trump of cryptocurrency generally. “It has a chance to really be something special.” The Trumps aren’t alone in leading World Liberty Financial. They’re joined by crypto veterans Chase Herro and Zak Folkman, as well as Steve Witkoff, a real estate investor and friend of Donald Trump’s. In addition to the platform itself, World Liberty Financial will come with a governance token, WLFI, which will provide owners the right to vote “on matters of the platform.” Approximately 63 percent of the tokens will be sold to the public; 17 percent are set aside for user rewards, and 20 percent will be reserved for World Liberty Financial team compensation. The Trump brothers have teased the new endeavor repeatedly in the weeks leading up to the announcement. In an X post on August 6, Eric wrote that he had “truly fallen in love with crypto/DeFi.” The following day, in another post, Donald Jr. said he was “about to shake up the crypto world” and warned his followers not to “get left behind.” On August 22, in a somewhat cryptic post on Truth Social, the former president himself promoted the project: “For too long, the average American has been squeezed by the big banks and financial elites. It’s time we take a stand—together,” wrote Trump. World Liberty Financial marks the latest development in Trump’s bid to court the crypto industry, members of which are broadly supportive of his reelection campaign. Some high-profile crypto figureheads have thrown millions of dollars at the Trump campaign, in the hope of ousting the Democrat administration under which financial regulators have cracked down on crypto. Cameron and Tyler Winklevoss, founders of crypto exchange Gemini, each donated $1 million to Trump, as did Jesse Powell, cofounder of another exchange, Kraken. Venture capitalists Marc Andreessen and Ben Horowitz, founders of a16z, which has invested billions of dollars in crypto startups, have also publicly endorsed Trump. “The degree to which crypto executives are getting involved in politics is a marked shift from previous elections. It’s inarguable, the degree of politicization that has happened in the industry,” says Molly White, author of crypto-skeptic newsletter Citation Needed and creator of Follow the Crypto, a project that traces the impact of crypto industry donations on the upcoming US election. “There has been a concerted effort to present [crypto] as an election issue and convince politicians they need to take a stance on it, or lose out on voters.” MOST POPULAR GEAR The Top New Features Coming to Apple’s iOS 18 and iPadOS 18 BY JULIAN CHOKKATTU THE BIG STORY After Shark Tank, Mark Cuban Just Wants to Break Shit—Especially the Prescription Drug Industry BY LAUREN GOODE CULTURE Confessions of a Hinge Power User BY JASON PARHAM SCIENCE How to View the ‘Comet of the Century’ C/2023 A3 BY JORGE GARAY ADVERTISEMENT As it turned out, Trump was readily convinced: Despite having previously dismissed bitcoin as a “scam,” Trump has recently taken to pitching himself as the crypto president. In July, speaking to thousands of bitcoiners at a conference in Nashville, Tennessee, Trump promised to turn the US into the “crypto capital of the planet” and establish a national “bitcoin stockpile” if reelected. In a post on X after the speech, Tyler Winklevoss celebrated the former president having been “orange-pilled”—crypto lingo meaning “indoctrinated.” Initially, when Eric and Donald Jr. first began to hint at the World Liberty Financial project, there was speculation they were gearing up to launch an official Trump crypto token. In the last year, tens of Trump-inspired meme coins have come to market, becoming something of a bellwether for the upcoming election, fluctuating in price along with changes in Trump’s political fortunes. One such token, DJT, issued in early June, surged in price amid rumors that it originated with the Trump family. In a broadcast on X, Martin Shkreli, of “pharma bro” fame, claimed to have created the token in partnership with Barron Trump, the former president’s 18-year-old son. On August 6, the price of DJT sank by 90 percent after large quantities were sold off by an anonymous token holder. “Wasn’t me!” said Shkreli, in an email to WIRED, when asked whether he knew who was responsible for the sell-off. The price of DJT was $0.0002441 per coin on Monday. The press office for the Trump campaign did not respond to questions about Barron’s alleged involvement with the DJT token. In a post on X in the leadup to announcing World Liberty Financial, Donald Jr. warned followers to “beware of fake tokens claiming to be part of the Trump project.” World Liberty Financial will face steep competition in a DeFi market already crowded with similar services, among them Aave, Compound, Venus Protocol, and others. “DeFi is pretty mature, especially on the over-collateralized side,” says Zach Hamilton, founder of crypto startup Sarcophagus and venture partner at VC firm Venture51. But the Trumps need not necessarily do anything novel, if they can capitalize on their mammoth public platform to peddle the new venture. “[World Liberty Financial] is launching with the most free marketing that any crypto company could ever get,” says Hamilton. “Trump is the king of living rent free in people’s minds.” AI Lab WIRED’s resident AI expert Will Knight takes you to the cutting edge of this fast-changing field and beyond—keeping you informed about where AI and technology are headed. Delivered on Wednesdays. SIGN UP By signing up you agree to our User Agreement (including the class action waiver and arbitration provisions), our Privacy Policy & Cookie Statement and to receive marketing and account-related emails from WIRED. You can unsubscribe at any time. This site is protected by reCAPTCHA and the Google Privacy Policy and Terms of Service apply. Incumbents in the DeFi industry are cautiously optimistic about the prospect of the Trump family’s arrival; at once glad of the publicity and wary of the reputational damage World Liberty Financial could cause if it were to fall on its face, or if a technical snafu were to result in financial losses. “I welcome any effort to bring DeFi into the mainstream,” says Brad Harrison, CEO of Venus Protocol. “But like the autopilot in a Tesla, DeFi may give the appearance of something that’s simple, but the inner workings are complex. Without a solid grasp of its nuances in the hands of seasoned technologists and financial engineers, a new platform risks being more of a branding exercise than a substantive and safe contribution to the space.” Irrespective of the risk in placing trust in a crypto platform yet to be battle tested, industry enthusiasts are likely to patronize World Liberty Financial if only to signal support for Trump’s political endeavors. “We are definitely dealing with crypto as a right-wing Republican commodity now,” says Jacob Silverman, coauthor of Easy Money: Cryptocurrency, Casino Capitalism, and the Golden Age of Fraud. “The industry is so aligned with the Republican party, and they are the biggest donors of any industry this cycle.” In the spirit of various British politicians who have retired into crypto positions, World Liberty Financial could represent an attempt by Trump to hedge against a loss in the upcoming election—to set up for himself a fallback gig. “Maybe the raucous reception at the crypto conference in Nashville has given him an impression this is the world he wants to be in, because they love him and he can make money,” says Silverman. “For all his faults, he does understand the crowd.”
Pourquoi l’électricien japonais Tepco se met à miner du bitcoin
C'est un tabou que brise Tepco. Le géant japonais de l'électricité, en annonçant se mettre à miner du bitcoin (avec sa filiale Agile Energy X), affirme que cette activité réputée énergivore a, en fait, une utilité dans la production… d'énergie renouvelable. L'industrie du minage le clame depuis longtemps mais peine à être entendue au-delà de sa sphère. Tepco pourrait lui apporter du crédit. « Ce que nous faisons a peu d'équivalents au Japon », a déclaré Kenji Tateiwa, le président de la filiale, au quotidien « Asahi Shimbun ». L'ancien cadre de la division nucléaire de Tepco assure que ce programme « peut encourager à développer les énergies vertes ». Annoncée en 2022, la filiale du géant de l'électricité a, selon le journal, installé des mineurs près des fermes solaires dans les préfectures de Gunma et de Tochigi, proches de Tokyo. Leur rôle est de n'utiliser que le surplus d'énergie produit par les panneaux photovoltaïques, et qui serait autrement gaspillé. Eviter les gaspillages Pourquoi cette énergie serait-elle perdue ? Pourquoi flécher ces watts produits vers la création de bitcoin ? Et n'y a-t-il vraiment pas un meilleur usage pour cette électricité verte ? Le projet a de quoi questionner, mais il est clairement exposé par Tepco, qui reprend des arguments connus. LIRE AUSSI : Bitcoin : la rentabilité des mineurs au plus bas Les mineurs de bitcoins face à une inévitable consolidation Il faut d'abord avoir en tête que la production d'énergie renouvelable est intermittente , dépendant de l'ensoleillement pour le solaire, ou du vent pour l'éolien. Or, que se passe-t-il si le vent souffle fort dans les pales d'une éolienne alors que dans le même temps, la demande en électricité (par exemple, la nuit) est faible ? Si l'énergie excédentaire produite ne peut pas être stockée (le prix des batteries est trop élevé pour ce cas) ou consommée, bien souvent, elle est simplement perdue. Monétiser les excédents En redirigeant cet excédent vers le minage de bitcoin, l'énergéticien japonais évite le gaspillage, mais surtout, monétise cette électricité en créant de la monnaie numérique. Les mineurs de bitcoin peuvent facilement s'allumer et s'éteindre, rendant cette activité compatible avec l'intermittence de la production d'énergie verte. Comparé à d'autres utilisations comme le stockage, le minage s'impose car il génère de l'argent plutôt que d'en coûter. C'est là que Tepco avance son argument massue : en monétisant les watts en trop, les énergéticiens seront incités à verdir leur production. Les simulations d'Agile Energy X ont montré que 240.000 gigawattheures d'électricité seraient gaspillés si l'énergie verte devait représenter 50 % de l'approvisionnement total en électricité du Japon (la fourchette basse de son objectif à 2050). A ce stade, l'excédent serait trop grand pour être stocké sans obérer la rentabilité de ce verdissement, en raison du prix des batteries. Mais selon l'entreprise, en minant du bitcoin avec 10 % de cette énergie, cela permettrait de générer 360 milliards de yens par an, soit 2,5 milliards de dollars. De quoi créer un cercle vertueux ?
L’Argentine ou la valse perpétuelle des monnaies
L'Argentine poursuit ses expériences de politique monétaire, menées pour terrasser l'inflation et disposer d'une monnaie stable. Elle a presque tout tenté en matière de monnaie, sans succès. Le peso a perdu 99 % de sa valeur en dix ans face au dollar. En début d'année, le président, Javier Milei, qui avait dévalué le peso de 50 % un mois plus tôt, avait ainsi annoncé qu'il ne s'opposerait pas aux émissions de monnaies locales par les différentes provinces. Celle de la Rioja, au nord-ouest du pays, a annoncé sa décision de lancer sa propre devise, notamment pour payer ses fonctionnaires. Elle avait déjà agi de la sorte il y a une vingtaine d'années, en pleine crise financière. Le chacho, qui vaut 1 peso, a été lancé avec pour objectif d'être un instrument de paiement pour la vie courante (taxes locales, eau, électricité, alimentation…). Disponible en billets de 1.000 à 50.000, il doit redynamiser l'économie locale, espère Ricardo Quintela, le gouverneur de la Rioja. LIRE AUSSI : Argentine : une économie à bout de souffle Argentine : premier bilan d'une « thérapie de choc » Pour le président argentin, qui avait fait campagne sur le thème de l'abolition de la banque centrale, la concurrence des devises est perçue comme vertueuse. Elle permettrait au marché de décider laquelle s'imposera à terme, malgré les risques de « sécession monétaire » des provinces. La monnaie reste en effet un instrument de souveraineté et d'autonomie à l'égard du pouvoir central. Inflation record et recul du peso Javier Milei prévient toutefois que la multiplication de ces monnaies pouvait favoriser la hausse des prix. Le pays détient le record de la plus forte inflation au monde, à 263 % en juillet et en rythme annuel. Elle est plus de six fois supérieure au taux d'intérêt (40 %) de la banque centrale. Avec des taux réels négatifs d'une telle ampleur, le peso argentin ne peut que reculer. Malgré son très bas niveau, il n'a pas rebondi et a encore cédé 17 % cette année. Le dollar , qui vaut actuellement 953 pesos, devrait dépasser la barre psychologique des 1.000 pesos d'ici la fin de l'année. Les banques interrogées par l'agence Bloomberg le voient généralement entre 1.000 et 1.140 pesos. Goldman Sachs anticipe un effondrement de la monnaie argentine dans les prochaines années. Le dollar s'établirait à 2.100 pesos en 2027 quand Javier Milei aura terminé son mandat. Le président argentin s'est engagé à explorer sans tabou toutes les pistes pour restaurer la confiance dans le peso. Or les crises à répétition ont ouvert la voie à des alternatives. Le pays a ainsi une longue tradition de coexistence pacifique de différentes monnaies (peso, dollar, monnaies locales…) sur son sol, chacune répondant aux différentes fonctions d'une devise. Le peso sert d'unité de compte et à payer ses impôts, le dollar de réserve de valeur et de monnaie de transaction dans l'immobilier et les devises locales sont utilisées pour les dépenses courantes. Du troc au bitcoin Par le passé, une quinzaine de provinces, notamment la Salta, avaient émis leurs quasi-monnaies. Privées de fonds par leur gouvernement aux abois, elles avaient émis des obligations pour payer leurs fonctionnaires et éviter les licenciements massifs. Ces titres adossés au peso étaient des solutions provisoires à l'échelon local pour remédier au manque de pesos. Hors des frontières, ces instruments de paiement non convertibles dans d'autres devises n'avaient aucune valeur. En 1995, le succès progressif des Bourses d'échange et de troc entre particuliers du Red de Trueque (réseau de troc) conduisit à la naissance d'une autre monnaie, le « crédito », consacrée à ces transactions décentralisées. Elle compta jusqu'à 2,5 millions d'utilisateurs avant de décliner. Ses concepteurs prirent conscience de la difficulté de lancer une devise gérée de manière autonome, pour un large public. Le bitcoin tente, lui aussi, d'apporter des réponses à ces problématiques. Dès son arrivée au pouvoir, Javier Milei a considéré la crypto comme « une réaction naturelle immunitaire contre les escrocs des banques centrales ». Il veut ainsi faire de son pays l' un des cryptos leaders d'Amérique du Sud, comme El Salvador en Amérique centrale.
Lancements ratés, plongeon boursier : la série noire d’Ubisoft
Le rendez-vous était important, pour les « gamers » comme pour les investisseurs : en cette rentrée, Ubisoft a lancé deux jeux vidéo à gros budgets, avec des enjeux lourds, pour ses finances comme pour sa réputation, écornée par plusieurs ratés. Las ! Le champion français de l'industrie s'est pris les pieds dans le tapis avec le premier d'entre eux, « Star Wars Outlaws ». Lancé fin août, le titre s'était pourtant vu décerner une note honorable (76/100) par la critique sur le site de référence « Metacritic ». Mais de nombreux joueurs ont rapidement, et publiquement, fait part de leur déception concernant ce tout premier jeu Star Wars en monde ouvert. Ce qui a amené plusieurs analystes à revoir à la baisse leurs prévisions de ventes tout en abaissant leur objectif de cours. Conséquence : l'action a dévissé de 34 % depuis la sortie du blockbuster, faisant plonger la capitalisation boursière de l'entreprise à moins de 1,5 milliard d'euros, son plus bas historique en dix ans. La semaine prochaine, Ubisoft cédera sa place au sein de l'indice paneuropéen Stoxx 600. Tout un symbole. Changement de catégorie « C'est une rentrée chaotique pour Ubisoft. La sortie de 'Star Wars Outlaw' est clairement poussive et son jeu de tir à la première personne 'Xdefiant' est en train d'agoniser, après un bon démarrage, expose Charles Louis Planade, analyste financier jeu vidéo chez TP ICAP. Les déceptions sur les gros jeux se sont multipliées ces derniers mois, et la Bourse a fini par sanctionner Ubisoft. C'est une forme de capitulation du marché à l'égard du titre : le groupe n'est plus perçu comme jouant dans la même catégorie qu'Activision ou Electronic Arts », prévient l'expert. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Croissance, licenciements : pourquoi l'hiver du jeu vidéo perdure Jeux vidéo : la rentrée contrastée des éditeurs français La récente charge du fonds AJ Investment vient alimenter la défiance à l'égard de l'éditeur tricolore. Ce hedge fund d'origine slovaque, actionnaire très minoritaire (avec moins de 1 % du capital) a publié, la semaine passée, une lettre ouverte courroucée appelant à des changements radicaux : le retrait de la cote, une revente à un fonds et un remplacement du management, incarné par la famille fondatrice Guillemot. Les doutes des analystes Celle-ci en a vu bien d'autres depuis la création du groupe il y a presque quarante ans, de l'arrivée impromptue d'Electronics Arts au capital en 2004 au bras de fer avec Bolloré au mitan des années 2010. Mais la critique de cet actionnaire activiste tombe au pire moment. Car les bonnes nouvelles se font rares. Cet été, le groupe a annoncé que ses jeux « Rainbow Six Mobile » et « The Division Resurgence » ne sortirait finalement pas lors de son exercice fiscal 2024-2025 actuel (Ubisoft clôt ses comptes à fin mars). De quoi faire douter les analystes de Morgan Stanley sur la capacité d'Ubisoft à améliorer ses résultats, sans lancement réussi de nouveaux jeux. De son côté, Exane BNP Paribas fait valoir que la firme tricolore devra refinancer 1,3 milliard d'euros de dette d'ici à 2027, à des conditions qui pourraient s'avérer moins favorables. Sur ses lancements de jeux comme sur les critiques des investisseurs, l'éditeur n'a pas réagi publiquement à ce jour. L'énorme enjeu d'« Assassin's Creed Shadows » « Ubisoft, c'est une très grosse machine, avec près de 20.000 salariés. Mais son problème majeur, c'est qu'elle ne dispose pas dans son catalogue de jeux d'une machine à cash du niveau de GTA, Call of Duty ou EA Sports FC [ ex-Fifa ] », relève un observateur de l'industrie. LIRE AUSSI : Ubisoft, l'odyssée d'un géant français du jeu vidéo ANALYSE - Jeux vidéo : une industrie en plein big bang « Cela fait maintenant plusieurs années que le plus gros jeu d'Ubisoft en matière de revenus, c'est le 'back catalogue', ces jeux de plus d'un an qui permettent de financer ceux qui ne fonctionnent pas. Ce foyer de revenus est constitué pour l'essentiel par Rainbow Six Siege dont les signaux demeurent positifs », explique Charles-Louis Planade, qui voit des motifs d'espoir pour le groupe avec la sortie, le 15 novembre, d'un nouveau volet d'Assassin's Creed, la licence phare du groupe. « C'est une industrie où vous pouvez vite passer de tout à rien et inversement. Plusieurs fois déjà dans l'histoire d'Ubisoft, un jeu Assassin's Creed a tiré le groupe d'un mauvais pas. Même le dernier d'ampleur en date, 'Valhalla', avait eu un accueil réservé de la critique, mais a largement franchi le milliard d'euros de revenus », rappelle l'analyste financier. Prévu pour le 15 novembre, « Assassin's Creed Shadows » sera le jeu le plus ambitieux de l'histoire du groupe en matière de budget de développement. Ubisoft ne peut plus se permettre de décevoir, sous peine d'accélérer encore son déclassement.
Le Royaume-Uni attaque de front la publicité pour la malbouffe
Présentée pendant des années comme indispensable, notamment sous Boris Johnson pendant le Covid , mais jamais mise en place par les précédents gouvernements conservateurs, une loi restreignant sévèrement la publicité pour la malbouffe va entrer en vigueur le 1er octobre 2025 outre-Manche, a assuré Londres en fin de semaine dernière. A la télévision, cela signifie qu'il ne pourra y avoir de publicité pour certaines chips, boissons et autres produits gras, sucrés et salés qu'après 21 heures. Mais peut-être de façon encore plus significative, les réclames pour ce type de produits seront entièrement bannies en ligne. Prévention « Notre mission en matière de santé pointe clairement vers une indispensable révolution en matière de prévention [des maladies] », a justifié Andrew Gwynne, secrétaire d'Etat à la Santé publique, faisant écho à une des pistes pour réformer le système de santé britannique (NHS) , peut-être la mission la plus cruciale pour le Premier ministre travailliste Keir Starmer. LIRE AUSSI : Keir Starmer promet la plus grosse réforme de l'histoire du système de santé britannique En 2020, l'Association de la publicité britannique s'était dite « amèrement déçue » par une mesure similaire et avait taclé qu'elle « ne réduirait que de 1,7 calorie la consommation des enfants, soit l'équivalent d'un demi Smarties ». Les opposants aux restrictions, dont le contrôle des promotions trop agressives (« Buy one, get one free »), mettaient en avant la crise du coût de la vie et les fragilités des entreprises vivant de la publicité, notamment les éditeurs en ligne. Cette fois-ci, pour l'instant, la mesure semble mieux acceptée. « Les études montrent que cela aura peu d'effets […], mais la confirmation de ces restrictions apportera la clarté que notre secteur demandait », a dit cette même « Advertising Association » en pointant vers la consultation lancée par le gouvernement pour notamment définir les produits concernés. Un enjeu de santé publique Le Royaume-Uni a le taux d'obésité le plus fort en Europe, avec plus d'un quart de la population adulte et notamment 23 % des enfants en dernière année de primaire. Un véritable enjeu de santé publique pour le pays, qui coûte plus de 6 milliards de livres par an au NHS. LIRE AUSSI : Le marché publicitaire français au beau fixe, porté par l'Euro de football et les JO Une étude sur la « UK National Diet and Nutrition » publiée en juillet a estimé que les deux tiers des calories consommées par les adolescents britanniques venaient de produits ultratransformés. Si l'arrivée de médicaments coupe-faim donne de l'espoir, de plus en plus de voix pointent vers l'effet d'addiction et demandent, pour cette problématique complexe, un plan général similaire à celui contre les cigarettes (taxes, packaging…). En France, L'Autorité de régulation professionnelle de la publicité a écrit un code de conduite en vigueur depuis juillet 2021. En 2020, l'agence Santé publique France préconisait d'interdire les spots pour la malbouffe à certaines heures, à la télévision et sur Internet. Et alors que le taux d'obésité est d'environ 17 %, selon une publication de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale, des membres de la communauté scientifique et des responsables associatifs en France appellent à aller plus loin qu'une simple autorégulation.
Data centers : des ogres dévoreurs d’électricité
Quelle puissance de calcul et donc d'électricité a été nécessaire pour la rédaction de tous ces rapports ? Impossible de le savoir, mais depuis janvier 2024, il ne s'est presque pas passé une semaine sans que l'Agence internationale de l'énergie (AIE), des banques comme Goldman Sachs ou Morgan Stanley, des capitaux-risqueurs, à l'instar du cabinet californien Sequoia, sans parler des journaux financiers, aiguillonnés par le « Wall Street Journal » et « The Economist », ne publient des études sur l'essor de l'intelligence artificielle et ses conséquences, directes et indirectes, sur l'environnement . Effet le plus difficile à cacher : une soudaine frénésie de construction. Pour répondre à l'explosion de la demande de calcul et de stockage de données, les projets de nouveaux data centers se comptent par centaines à travers le monde, même si de plus en plus d'experts alertent sur la création d'une bulle spéculative autour de l'intelligence artificielle et de son prochain éclatement. Les prévisions donnent le tournis. Selon ABI Research, une société de conseil en technologie américaine, 8.410 centres de données offrant des serveurs en colocation (le contraire des data centers privés des banques ou des industriels) encombreront la planète d'ici à 2030, contre 5.697 prévus pour fin 2024. Soit un bond de 48 %. Plus d'un quart de ces nouveaux temples du big data seront des hyperscalers -des installations géantes appartenant à Alibaba, Amazon, Google, IBM et autre Microsoft. Plusieurs de ces fournisseurs de services cloud ont déjà du mal à respecter leurs objectifs climatiques. En 2023, Microsoft a ainsi émis 29,1 % de CO2 en plus par rapport à 2022, Google 13 %. Officiellement, il s'agit, pour la très grande majorité, d'émissions indirectes qui proviennent justement de la construction des data centers. Celle-ci nécessite des matériaux à très forte intensité de carbone : béton, acier, puces électroniques… Tours de passe-passe En revanche, l'approvisionnement en électricité des hyperscalers serait plus ou moins neutre en carbone. Bloomberg Green, un site consacré à l'actualité environnementale, dénonce un tour de passe-passe comptable : « Amazon, Microsoft et Meta dissimulent leur empreinte carbone réelle, en achetant des crédits liés à la consommation d'électricité qui effacent de manière mensongère des millions de tonnes d'émissions de gaz à effet de serre de leurs bilans carbone. » Ces entreprises achèteraient des certificats d'énergie renouvelable (CER), qui donnent l'impression que l'électricité provient d'une ferme solaire alors qu'en réalité, elle a été achetée auprès d'une centrale au charbon, par exemple. LIRE AUSSI : Les data centers, une soif d'eau difficile à étancher Les data centers sont des monstres énergivores devant être gavés en permanence d'électricité pour faire tourner leurs serveurs et pour refroidir ces derniers. Dès 2026, selon l'AIE, tous ces moulins à données pourraient consommer autant que le Japon, 1.000 TWh d'électricité. Soit un doublement par rapport à 2022. Les écologistes dénoncent une hérésie environnementale ; les fournisseurs d'électricité s'alarment des goulets d'étranglements à venir ; tandis que des économistes dénoncent un risque d'accaparement, par les Gafam, des sources d'électricité, ce qui pourrait raviver les tensions sur ce marché, au détriment, bien sûr, des particuliers.