Mohamed Juldeh Jalloh : « Les pays du Sahel sont des membres fondateurs de la Cedeao »
INTERVIEW. Élue au Conseil de sécurité de l’ONU, la Sierra Leone veut placer le Sahel au cœur de l’agenda international. Son vice-président décrypte les enjeux.
Chevaux de course : comment Arqana fait monter les prix des jeunes cracks
Le président d'Arqana Olivier Delloye, ex-directeur général de France Galop, a de quoi être satisfait : sur les 325 yearlings qu'il mettra aux enchères du 16 au 18 août à Deauville, la progéniture des meilleurs étalons du moment - Frankel, Dubawi, Siyouni, Zarak - sera présentée. C'est ce que l'on appelle « le Sire power », un critère clé du succès pour attirer les acteurs internationaux. « Ces chevaux de moins de deux ans ont été triés sur le volet durant quatre mois », explique le dirigeant. Des pépites scrutées par les enchérisseurs : allure, aplombs, locomotion, capacité à résister à ce « stress test »… La société dont l'Aga Khan est majoritaire aux côtés d' Artcurial Développement (Dassault) et de quelques éleveurs, est passée maître dans l'art de réaliser de bons castings : son montant adjugé année après année n'a cessé de progresser depuis sa création en 2006, pour atteindre 207 millions d'euros en 2023 contre 165 millions avant le Covid et plus de 3.000 chevaux cédés sur ses diverses vacations. Bonne tenue du marché français Certes le marché mondial des chevaux de course a plutôt résisté en 2023 à 3,2 milliards d'euros contre 3,4 milliards en 2022, soit un simple ajustement plus qu'une baisse comme celle constatée dans l'art. « Il s'agit d'un marché de production, généré par des professionnels qui font naître et élèvent des chevaux, donc il n'y a pas trop de variations d'une année sur l'autre », rappelle Olivier Delloye. LIRE AUSSI : Quand posséder un cheval de course devient une aventure collective Il n'empêche, l'an dernier le chiffre réalisé sur le marché anglais a reculé de 11 %, sur l'Australie de 6 %, sur les Etats-Unis de 3 %. Seule la France a progressé de 2 % et l'Irlande de 6 % grâce à une vente exceptionnelle d'équidés de la famille Niarchos réalisée par Goffs, le concurrent irlandais d' Arqana , pour 27 millions d'euros. Quant au Japon, c'est un eldorado à part (+9 %) du fait de l'engouement des Japonais pour le secteur, engendrant un niveau élevé de paris et de primes revenant à la filière. Durant les trois jours de vente, mais aussi les jours qui précèdent dans les haras, les yearlings sont inspectés sous toutes les coutures. Un vrai stress test.Yearlings La réussite d'Arqana tient aussi à sa capacité d'animer toute l'année les différents segments du marché permettant aux acheteurs de valoriser leurs chevaux. En mai, sa vente Breeze Up a enregistré un nouveau record : c'est une vacation consacrée aux jeunes de deux ans n'ayant encore jamais couru en compétition, achetés « yearlings » l'année précédente, puis préparés, entraînés, pour être revendus « clés en main ». Or si ces équidés montrent des qualités à l'entraînement, on se les arrache, et ils font ensuite carrière en France, aux Etats-Unis, en Australie, à Hong Kong, dans les pays du Golfe (Qatar, Bahreïn, Dubaï, Arabie saoudite) qui organisent des courses l'hiver. Usine à champions « C'est le cas de Shareholder, de l'écurie Wathnan Al Shaqab Racing de l'émir du Qatar, qui a gagné l'une des courses en Angleterre du Royal Ascot, un graal, et qui avait été acquis à nos ventes de yearlings. Ces performances constituent une vitrine pour Arqana », pointe Olivier Delloye, tout comme celles d'Ace Impact vendu en 2021 à Deauville par le Domaine de l'Etang pour 75.000 euros ou de Look de Vega cédé en 2022 pour 160.000 euros par ses copropriétaires Joëlle Mestrallet (épouse de Gérard, ex-patron d'Engie, à la tête du Haras de la Morsanglière) et Lucien Urano (un investisseur qui a recréé le Haras des Monceaux, une usine à cracks, qu'il a partiellement revendue depuis). Ces deux champions devenus étalons, ont fait l'objet d'une transaction l'un et l'autre en cours d'année pour 10 millions d'euros chacun. Arqana scrute de près chacun des équidés proposés pour les affecter sur sa vacation la plus pertinente en fonction de leur profil : la vente de yearlings d'août qui a généré 56 millions d'euros d'enchères en 2023, est la plus sélective, celle d'octobre à 26 millions, est plus hétéroclite. La session de décembre qui regroupe des foals (poulains), des poulinières (juments destinées à la reproduction), et des chevaux sortant de l'entraînement, s'est aussi beaucoup développée depuis 2006 grâce aux frères Wertheimer (actionnaires de Chanel) et à l'Aga Khan. Ils ont décidé de jouer la carte française au détriment de la vacation concurrente de l'anglais Tattersalls à Newmarket. De 6 millions alors, cette vente a atteint 49 millions en 2023 pour Arqana qui a même obtenu un record historique en décembre dernier avec Place du Carrousel. Cette gagnante du Prix de l'Opéra en octobre 2022, a été achetée 4 millions d'euros par Yuesheng Zhang, un ancien chauffeur de taxi chinois devenu milliardaire, à la tête de 700 poulinières à travers le monde, principalement basées en Australie. Une jument à 4 millions Comment expliquer un tel prix ? « Il y a peu de gagnantes de courses de Groupe 1 [les plus prestigieuses, NDLR] sur le marché car leurs propriétaires les gardent. Celle-ci va continuer à courir puis sera poulinière », explique Olivier Delloye. LIRE AUSSI : Les ventes de Deauville montent en puissance Avec Olivier Delloye, un crack peut en cacher un autre Les mâles invaincus devenus étalons comme Ace Impact ont pour leur part des prix de saillie la première année de 40.000 euros. A mesure que la descendance de ces étalons décroche des victoires, le prix grimpe. C'est le cas de Zarak, né en 2013 de Dubawi et de Zarkava, grande championne : en onze ans, il a largement prouvé ses capacités de géniteur. Résultat : « Nous avons vendu deux parts correspondant chacune à 1,50e du cheval, 740.000 euros pièce, ce qui le valorise à 37 millions d'euros ! Car cette part garantit à l'investisseur le droit à une ou plusieurs saillies par an », précise le patron d'Arqana, se félicitant de la qualité des éleveurs, des entraîneurs et du système de course dans l'Hexagone. « Nous sommes interdépendants et ensemble, nous donnons envie aux étrangers d'acheter, d'élever et d'exploiter les chevaux en France », pointe-t-il.
Vers une coexistence sereine entre IA et dirigeants ?
Prudence, défiance, réticence… Un triptyque qui a, longtemps, jalonné le quotidien des dirigeants au moment d'appréhender les problématiques en lien avec l'intelligence artificielle (IA) . Un tiercé auquel il conviendrait d'ajouter la méfiance tant certains responsables semblent avoir repoussé le moment fatidique où il faudrait composer avec cette technologie. Ce tableau n'a désormais plus lieu d'être tant l'IA s'est imposée dans le paysage et n'a plus rien de la « hype » ou de la tendance du moment que beaucoup lui promettaient. Désormais incontournable, l'IA a vocation à mettre de l'huile dans les rouages de l'organisation. A commencer, via son entremise, par un gain de productivité non négligeable. En effet, de nombreuses études et autres rapports émanant de cabinets comme McKinsey ou BCG tablent, peu ou prou, sur un gain de l'ordre de 30 %. Un chiffre repris à son compte par Romain Rabier, fondateur de Smart Leaders, structure dont la ligne directrice vise à apporter des leviers de compétitivité durable aux organisations. Temps gagné Architecte d'une étude intitulée « IA génératives en entreprise : passez du buzz à l'action », Romain Rabier trace des pistes de réflexion pour mettre à profit ce gain de productivité et, de facto, ce temps gagné. Il évoque notamment la possibilité, pour l'entreprise, de « muscler son jeu » sur les thématiques estampillées RSE. « Je pense qu'il serait intéressant de consacrer plus de temps à ces thématiques stratégiques pour l'entreprise tant leur importance est proportionnellement inverse au volume de personnes qui s'y consacrent pleinement au quotidien. » Un postulat partagé par le cabinet Twelve Consulting, qui a développé une formation dispensée « du stagiaire jusqu'au président » sur les enjeux et l'utilisation de l'IA au quotidien. Ainsi, Twelve Consulting souhaite également utiliser l'IA générative à bon escient, comme le décline Markus Geier, un de ses associés. « Nous ne voulions pas avoir recours à l'IA générative pour réduire le temps que nous allions passer sur des tâches chronophages, mais plutôt comment, dans le même laps de temps, réussir à créer de la valeur ajoutée pour nos clients. » Les profils juniors « en danger » ? Néanmoins, le rapport diligenté par Smart Leaders met en exergue la possibilité de recourir à des IA génératives pour « remplacer l'humain » sur ces fameuses tâches dites « chronophages ». Les requêtes sur des outils d'IA générative relatives à l'assistance technique et au dépannage se chiffrent à 23 %, devançant d'une courte tête la création et l'édition de contenus (22 %). Enfin, le taux de requêtes concernant le « soutien personnel et professionnel », selon la terminologie consacrée (mises à jour de CV, conseils de carrière, argumentaires pour bien négocier) avoisine les 17 %. Diverses tâches qui échoient souvent à des profils juniors dans l'entreprise. Dès lors, ces derniers sont-ils susceptibles de voir leur périmètre se restreindre encore davantage ? Aux yeux de Romain Rabier de Smart Leaders, deux logiques vont s'affronter. « Soit, vous automatisez vos processus avec le concours de l'intelligence artificielle dans une démarche de gain de productivité et de rentabilité, ou alors l'entreprise et ceux qui la dirigent se sentent investis d'un devoir de transmission aux nouvelles générations. » Cependant, ces deux logiques ne sont pas pour autant antinomiques et la première peut, comme mentionné en préambule, largement coexister pacifiquement avec la seconde. Les outils d'intelligence artificielle ont vocation à accompagner et faciliter des procédures, et non pas à se substituer purement et simplement à elles. L'équilibre demeure donc la clé pour préserver la valeur ajoutée que peuvent représenter ces profils juniors. Et ils ont souvent pour atout de maîtriser avec une certaine maestria ces outils d'intelligence artificielle. L'IA, pour « redessiner » le leader de demain ? Du côté du leader, les cartes pourront également être rebattues, à en croire cette étude. « Les dirigeants et les managers doivent donc s'adapter en intégrant ces technologies dans leurs stratégies et décisions afin de rester compétitifs sur le marché, mais aussi en tant que leaders de leur organisation », abonde l'enquête. « Il va falloir que le leader surtout assimile et comprenne l'impact que l'IA générative peut avoir sur son organisation plutôt que sur son propre quotidien », complète Markus Geir de Twelve Consulting. En outre, le dirigeant doit également prendre en considération qu'il évolue dans un monde où une partie de son expertise et de son leadership peut être améliorée, voire challengée par les outils d'intelligence artificielle « même si l'IA ne pourra jamais remplacer un leader qui parle et qui échange avec ses équipes », s'empresse de compléter Romain Rabier. LIRE AUSSI : CHRONIQUE - Avec l'intelligence artificielle, même le rôle du PDG va changer du tout au tout DECRYPTAGE - Face aux difficultés, un seul impératif : se remettre en question EXCLUSIF - IA : les entreprises au défi de la formation de leurs salariés CHRONIQUE - IA : les gains de productivité ne vont pas arriver si rapidement Des équipes, notamment parmi les plus jeunes , qui vont être de plus en plus exigeantes sur la façon d'être dirigées et managées. Dans un contexte incandescent de guerre des talents , faire l'impasse totale sur ces problématiques semble une hérésie. Même si certains continuent, vaille que vaille, à repousser les assauts de l'IA, « dans un monde où tous les fondamentaux se fragilisent, il faut que les dirigeants soient en adéquation avec leur époque et réussissent à embarquer tout le monde. Ils doivent se réinventer et créer les conditions d'un projet commun, sinon, ils seront eux-mêmes en péril », prophétise le dirigeant de Smart Leaders. Un entêtement qui pourrait accélérer purement et simplement l'obsolescence programmée du dirigeant.
Fairphone tient toujours son pari de la tech garantie dix ans malgré une soudaine chute des ventes
La vie ne peut pas être un long fleuve tranquille, quand on a l'ambition de revoir les pratiques d'un marché qui écoule plus d'un milliard de smartphones par an. Pionnier de l'électronique durable, Fairphone vient d'annoncer la nomination d'un nouveau directeur général, Raymond van Eck, qui prendra ses fonctions fin août en remplacement de Reinier Hendriks, qui avait lui-même été nommé en début d'année. Ce changement de capitaine intervient alors que la marque aux smartphones garantis dix ans vient d'encaisser sa première grosse perte financière. Pour l'année 2023, qui l'aura vu fêter son dixième anniversaire, l'entreprise néerlandaise affiche un résultat net négatif de 20 millions d'euros, selon un rapport qu'elle a elle-même publié courant juin. Mais ses fondamentaux restent intacts. Le fait de concevoir ses smartphones pour que leurs propriétaires puissent facilement changer un écran abîmé ou une batterie en fin de vie n'avait pas empêché l'entreprise d'être rentable en 2020, 2021 et 2022. La raison du plongeon de 2023 serait plus triviale. « Nos stocks chez les distributeurs étaient trop importants », expliquait récemment aux « Echos » son ex-patron, Reinier Hendriks. Alors que le marché chutait pour la seconde année consécutive, les commandes se faisaient rares. Bouger les lignes en outsider Evoluant dans une tout autre catégorie que les vendeurs de millions d'appareils comme Apple, Samsung, Xiaomi ou même les plus modestes Oppo ou Motorola, Fairphone n'a vendu que 107.000 smartphones sur l'année 2023. Mais la taille n'est pas forcément un problème. « Si vous regardez les volumes vendus, nous sommes outsiders. Mais c'est en outsider que nous pourrons faire bouger les autres marques », considérait alors Reinier Hendriks, voyant Fairphone comme le moustique qui empêche la tech de dormir tranquille. LIRE AUSSI : Après Apple et Samsung, Google mise sur l'IA pour doper ses smartphones Fairphone et ses 150 collaborateurs estiment être à même de faire changer les grands fabricants, alors que les dommages environnementaux du numérique sont majoritairement dus à la fabrication des appareils électroniques. « Grâce à nous, Apple a complètement revu sa manière de faire pour respecter le droit à la réparation », revendiquait Reinier Hendriks, en référence à un principe adopté depuis longtemps par Fairphone et qui fait aussi désormais l'objet d'une loi européenne et d'une réflexion fédérale aux Etats-Unis. « En montrant aux autres ce qu'il est possible de faire, Fairphone peut influencer les grands acteurs », confirme l'analyste de Counterpoint Research, Jan Stryjak. Nouveaux produits Heureusement pour la société, divers fonds d'investissement font eux aussi le pari qu'il est possible pour Fairphone de croître dans un secteur qui suivrait une tendance à vendre moins, mais mieux, pour la planète. En début d'année 2023, ils avaient confié 49 millions d'euros à l'entreprise lors d'un dixième tour de financement. De quoi digérer les difficultés de l'année passée et alimenter la machine. LIRE AUSSI : ENQUETE - Climat : les ambiguïtés de la tech Après les smartphones, la marque a commercialisé en avril dernier une paire d'oreillettes connectées développée selon les mêmes principes de durabilité et de responsabilité environnementale et sociale. Il s'agit aussi de tenir la comparaison avec les appareils concurrents. Une autonomie de six heures en une seule charge est donc promise, une fonction de réduction des bruits aux alentours est aussi proposée. En septembre dernier, la sortie du Fairphone 5 avait permis à la marque de véritablement se projeter dans le match technologique avec ses rivaux, au niveau de l'appareil photo, de la batterie et grâce au dernier système Android. Reste à savoir si cette montée en gamme, née de plusieurs années de travail avec des fournisseurs habitués à livrer en plus grand volume leurs composants les plus performants, n'arrive pas trop tard. Pour 699 euros, les smartphones rivaux du Fairphone 5 proposeront, dans les prochaines années, de nombreuses fonctionnalités dopées à l'intelligence artificielle, parfois même sans passer par Internet. Par exemple, la retouche photo ou la traduction des conversations. « Du point de vue du développement durable, l'IA est une mauvaise chose », soupirait Reinier Hendriks face à un interlocuteur lui demandant si le Fairphone 5 n'allait pas devenir rapidement obsolète, faute d'un processeur compatible. Avant de se reprendre et de souligner qu'il est tout à fait possible d'utiliser l'IA via un service en ligne comme ChatGPT ou Perplexity depuis n'importe quel Fairphone.
Voyager plus de 600 kilomètres en voiture électrique en France, un vrai casse-tête ?
Disponibilité des bornes de recharge, prix, durée du voyage… Nous avons effectué un voyage Paris-Brest à bord d’une Volkswagen ID.7. Bilan des courses.
Paiement mobile : Apple scelle la fin du monopole d’Apple Pay
La fin d'un monopole jalousement gardé. Apple a annoncé, mercredi, ouvrir la puce NFC (pour Near Field Communication) de l'iPhone aux développeurs tiers. Concrètement, il sera possible de payer avec son smartphone, sans passer par Apple Pay ou Apple Wallet. L'opération est déjà théoriquement réalisable au sein de l'Union européenne depuis l'entrée en vigueur, en mars, du Digital Markets Act, le règlement qui vise à encadrer l'activité en Europe des géants du numérique. A la surprise générale, elle devrait bientôt l'être aussi dans une poignée d'autres pays, avec le déploiement d'iOS 18.1, la dernière version du logiciel pour mobile d'Apple. Frais associés L'Australie, le Brésil, le Canada, le Japon, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et les Etats-Unis sont notamment concernés. Avantage de taille, les établissements financiers de ces pays auront aussi accès au « secure element » d'Apple, sorte de coffre-fort technique qui renferme tous les mots de passe ou les éléments d'identification faciale. Une fonctionnalité dont ne bénéficie pas l'Union européenne. Les utilisateurs d'iPhone devraient donc pouvoir payer avec l'application de leur banque presque aussi facilement qu'avec Apple Pay. Ils pourront notamment la définir comme application par défaut dans les réglages d'iOS. Il leur suffira ensuite de double-cliquer sur le bouton latéral de l'iPhone, comme c'est le cas actuellement pour accéder à l'app Cartes. LIRE AUSSI : DéCRYPTAGE - Paiement mobile : les banques pourront bientôt contourner Apple Pay DéCRYPTAGE - Avec la main, l'oeil ou un QR Code… comment paierons-nous demain ? Cette technologie pourrait aussi être utilisée au-delà du paiement. Le géant à la pomme liste quelques-unes des utilisations possibles : clés de voiture ou de maison, badges d'entreprise, cartes d'étudiants, cartes de fidélité des commerçants ou encore billets pour des événements… Un support pour les pièces d'identité devrait arriver dans un second temps. Les détails de facturation restent, pour le moment, confidentiels. Mais Apple a d'ores et déjà prévu que pour bénéficier de ses services, les établissements financiers « devront conclure un accord commercial avec Apple, demander l'autorisation NFC et SE ('secure element') et payer les frais associés ». Fausser la concurrence La pression exercée par l'Europe semble donc bénéficier au reste du monde. Accusé il y a deux ans par Bruxelles d'abus de position dominante, en empêchant les développeurs d'applications concurrents d'accéder à la technologie NFC (paiement sans contact) sur iPhone, Apple avait finalement opéré un virage à 180 degrés pour satisfaire l'UE. LIRE AUSSI : Paiement mobile : les banques mutualistes allemandes veulent contourner Apple Pay Mais la possibilité de contourner Apple reste largement sous-utilisée par les banques. En juin, les banques mutualistes allemandes (Volksbanken et Raiffeisenbanken) étaient les premières à se lancer sur le continent, avec l'objectif de lancer l'application mi-2025. En contournant Apple Pay, ce réseau bancaire espère réaliser des économies - les conditions imposées par le géant de la tech sont réputées chères. Mais aussi toucher un public aisé, et adepte des paiements mobiles.
What Is Gemini Live and How Do You Use It?
This is Google's response to OpenAI's GPT-4o, a way to talk to the assistant naturally, much like a normal voice conversation between two humans (or at least that's the goal). It's rolling out in English to Gemini Advanced subscribers ($20 per month), and you can access it by tapping on the little Live button at the bottom right of the Gemini app. It will come to the iOS app and more languages in the coming weeks. Sissie Hsiao, Google’s vice president of Gemini experiences, tells WIRED this chatbot isn’t just a reheated Google Assistant. Instead, it’s an interface that’s been completely rebuilt using generative AI. “Over the years of building Assistant, there are two things users have asked us for repeatedly,” Hsiao says. “Number one is they've asked for a more fluid and natural assistant—they want to be able to talk to it naturally without having to change the way they speak. The second is more capable; to help them solve their life problems, not just simple tasks.” Live, From Google Launch Gemini and you’ll see a blank screen with an ethereal light glowing up from the bottom. You can start talking to the assistant and have a conversation even if your phone is locked and the screen is off, and it's also accessible through Google's new Pixel Buds Pro 2 wireless earbuds so you can talk hands-free while your phone is in your bag. There are 10 voices you can choose from of varying tones, accents, and styles. When you end the session, you'll see a transcription of the entire conversation, and that’s something you can access at any time in the Gemini app. Unlike voice assistants of old, Gemini Live lets you interrupt the conversation without disrupting the entire experience. (This is especially useful as Gemini tends to talk … a lot.) And the idea is to connect it with other apps via extensions, though many of these aren't available yet. For example, you'll be able to ask in Gemini Live to pull up a party invitation in your Gmail and ask about the time and location instead of digging it up yourself. Or hunt for a recipe and ask it to add the ingredients to a shopping list in Google Keep. Google says these extensions to its apps like Keep, Tasks, Utilities, Calendar, and YouTube Music will launch in the coming weeks. ADVERTISEMENT Later in the year, Google will imbue Gemini Live with Project Astra, the computer vision tech it teased at its developer conference in May. This will allow you to use your phone's camera app and, in real time, ask Gemini about the objects you are looking at in the real world. Imagine walking past a concert poster and asking it to store the dates in your calendar and to set up a reminder to buy tickets. ADVERTISEMENT Talk to Me Our experiences using voice assistants until this point have largely been transactional, so when I chatted with Gemini Live, I found initiating a conversation with the bot to be a little awkward. It’s a big step beyond asking Google Assistant or Alexa for the weather report, to open your blinds, or whether your dog can eat celery. You might have a follow-up here and there, but it was not built around the flow of a conversation the way Gemini Live was. Hsiao tells me she enjoys using Gemini Live in the car on her drive home from work. She started a conversation about the Paris Olympics and about Celine Dion singing at the opening ceremony. “Can you tell me a little bit about the song she sang?” Hsiao asked. The AI responded with the song's origin, writer, and what it meant, and after some back and forth, Hsiao discovered Celine Dion could sing in Chinese. “I was so surprised," she says. "But that just gives you an example of how you can find out stuff; it's an interaction with technology that people couldn't have before this kind of curiosity and exploration through conversation. This is just the beginning of where we're headed with the Gemini assistant.” In my demo, I asked Gemini what I should eat for dinner. It asked if I wanted something light and refreshing or a hearty meal. We went on, back and forth, and when Gemini suggested a shrimp dish I lied and said I was allergic to shrimp, to which it then recommended salmon. I said I didn't have salmon. “You could always grill up some chicken breasts and toss them in a salad with grilled salad and a light vinaigrette dressing.” I asked for a recipe, and it started going through the instructions step by step. I interrupted it, but I can go back into the Gemini app to find the recipe later. ADVERTISEMENT I can imagine following this approach now when I want to learn about anything, and just continuing the conversation even after Gemini answers my initial query. I still have many concerns: Why is there no direct attribution or sourcing for the information it surfaces? Can I trust that everything it says is accurate? Hsaio says when you exit Gemini Live, you can click on the little “G” icon underneath transcribed text to check its work and run your own Google searches. But more and more, I find myself thinking that this is the future of search. You just ask, get the answers, and keep talking to learn more. The problem is that Gemini tends to talk a lot. Its responses are verbose, so you're often waiting a while before you can follow up. Yes, you can interrupt it to move on, but it's awkward interrupting a voice assistant. I don’t want to be rude! Where in the World Is Google Assistant? With all this focus on Gemini and Gemini Live, you're probably wondering: Where's Google Assistant? If you tap on your profile icon in the Gemini app, you'll see an option to Switch to Google Assistant if you want to go back to the old experience, but it’s hard to say how long that option will be available. Currently, there are a few things Assistant can do that Gemini can't, so there's a hand-off from one to the other. “Increasingly, Gemini will be able to do those actions on its own,” Hsiao says. But earlier this month, Google announced new Nest products, which also brought word that Google Assistant will soon be getting a more natural voice, and some of its features will be upgraded with Gemini's large language models. You'd be able to ask it if a FedEx delivery person showed up at your doorstep, for example, and it'd be able to parse this from your video doorbell's feed. Motion alerts could be far more descriptive rather than just saying “person detected.” ADVERTISEMENT That means we now have two assistants, and it sounds like Google is completely OK with this at the moment. Hsiao says Gemini will be your personal assistant, the one you can ask about calendar appointments and email invites, all grounded in your personal data. In the home, Google Assistant is your “communal” assistant, because it's more of a family device. “People don't want their personal emails to be accessible through voice on a home speaker in their living room where a guest can ask, ‘Hey Google, what’s in Julian's email.'" It sounds like a recipe for a branding disaster. It's already so hard to keep track of all the variations of Gemini already out there (and don't forget, Gemini was “Bard” when it launched in preview last year). It also might mean certain functions will be limited based on the device you're using, to prevent a guest from snooping on your emails. If you get used to asking your Gemini on your phone to handle a task, but then you leave your phone in the other room and the Assistant on your Nest Speaker refuses to follow through, isn't that frustrating? “We're still exploring the branding of that, and we're still in the early development phases,” Hsiao says. “Branding aside, we need to make sure that people get what they want from their most helpful assistant, whether it's on their personal phone or in the home, and it solves their use cases.”
91 kilomètres de long à 200 mètres sous Terre, le titanesque chantier du FCC
L'étude de faisabilité du Futur collisionneur circulaire (FCC) vient à peine de démarrer que déjà les critiques et l'inquiétude montent parmi les populations concernées par son tracé entre Genève et Annecy. D'emblée considéré par ses opposants comme daté au regard de son impact climatique, énergivore, polluant et dévoreur de foncier, ce titanesque successeur du Grand Collisionneur de hadrons (en anglais : Large Hadron Collider - LHC) ne manque pas de mobiliser des deux côtés de la frontière. « Est-ce bien raisonnable d'envisager actuellement ce qui serait le plus grand chantier d'Europe et sans doute du monde ? » interrogeaient ce printemps plusieurs élus et écologistes dans une tribune cosignée dans « Le Monde » le 21 mars. Des critiques que balaient les promoteurs de cet accélérateur de particules. S'il est construit, le FCC sera de leur point de vue un super-microscope pointé vers le big bang et les considérables avancées scientifiques qu'il promet sur la connaissance des origines de l'univers valent bien quelques sacrifices terriens. Le CERN , l'organisation européenne pour la recherche nucléaire qui abrite le LHC, n'a pas encore validé le projet mais il a mis 100 millions d'euros sur la table pour l'étude de faisabilité qui va encore durer un an. Elle doit permettre de mieux connaître le terrain : sa géographie, son environnement, mais aussi le cadre paysagé des localités sur lesquels des accès au tunnel pourraient être envisagés. « Ce projet doit préserver la vie communautaire, l'identité architecturale et l'activité économique », souligne le CERN. Trois fois le LHC Cette étape est quasiment achevée. Elle a donné lieu cet hiver à un rapport fleuve de 579 pages décrivant par le menu l'intérêt du tracé envisagé, baptisé « PA31-4.0 ». « Il remplit toutes les exigences : scientifiques, territoriales et sécuritaires », résume le physicien Michael Benedikt qui dirige cette étude. La deuxième étape, qui a démarré il y a quelques semaines, s'intéresse plus précisément à la géologie du site : la nature de ses strates, leurs épaisseurs, leur composition, leur stabilité, la présence de failles… Elle doit confirmer la faisabilité technique et économique du tracé. Dans le scénario à l'étude , le tunnel annulaire du FCC sera trois fois plus grand que le LHC et sera creusé sous les départements français de Haute-Savoie et de l'Ain et le canton suisse de Genève avec des portions qui passeront sous le lac Léman et le lit du Rhône. A la surface, huit centres de contrôle seront répartis dans plusieurs localités des deux pays. Au total, quarante municipalités seront impactées. Tout comme son petit frère, le FCC fonctionnera sous juridiction franco-suisse, mais sa construction devra être validée par les 23 Etats membres du CERN. Ils se réuniront en 2028. S'ils donnent leur feu vert, le chantier débutera en 2033 pour s'achever sept ans plus tard. Un premier collisionneur de particules légères électron-positron sera alors installé pour entrer en service en 2045 avec au moins deux détecteurs de particules logeant dans des cavernes de 66 mètres de hauteur. Un accélérateur de proton, version lourde du premier, lui succédera vers 2070 avec une cible d'énergie de collision record de 100 milliards de milliards d'électronvolts (100 TeV) huit fois supérieure à celles du LHC (13,6 TeV). 4 pyramides de déblais Chiffrés à 17 milliards d'euros, les travaux prévus seront titanesques. Car il va falloir beaucoup creuser, et profondément : pas moins de 9 millions de mètres cubes de terre pour un tunnel de 91 kilomètres (contre 27 pour le LHC) et 6,5 mètres de diamètre à 200 mètres en moyenne sous terre. « C'est l'équivalent de 4 pyramides de Khéops », compare l'ingénieur Jean-Bernard Billeter, conseiller auprès de l' ONG environnementale suisse Noé21 opposée au projet. Que faire de ces déblais ? Des reliefs de terrils comme dans les Hauts-de-France ? Le CERN n'a pas encore de réponse mais assure tout mettre en oeuvre « pour rendre les futurs collisionneurs durables, avec des technologies économes en énergie et une économie circulaire à toutes les étapes ». La consommation électrique est justement un autre point de discorde qui enflamme les relations avec les populations environnantes. Pour faire fonctionner ses installations, le CERN consomme aujourd'hui 1,3 TWh d'électricité par an, l'équivalent de 40 % de la consommation de Genève : trois synchrotrons encore en service, le LHC et environ 20 % des ressources énergétiques de « la grille », le plus grand réseau de calcul au monde qui engage des ressources informatiques dans une quarantaine de pays. « La consommation d'électricité du CERN équipé du FCC sera trois fois supérieure à celle d'aujourd'hui », a récemment estimé sa directrice, Fabiola Gianotti. « C'est un bilan carbone considérable qui nous attend », redoute Jean-Bernard Billeter. Depuis 2021, une cinquantaine de réunions de concertation ont été organisées avec les élus locaux. Quantité de doléances ont déjà été exprimées, toutes reprises, tel un inventaire à la Prévert, dans les lignes directrices des différents scénarios d'implantation : éviter les zones agricoles protégées, se tenir à l'écart des sites du patrimoine naturel et humain, des forêts protégées, des rivières et des ruisseaux, préserver les vues, préserver aussi les nappes phréatiques, privilégier les terrains publics… « Ce que révèle ce chantier, c'est notre incapacité à changer de modèle », dénonce l'astrophysicien et philosophe Aurélien Barrau, récemment invité à débattre sur le sujet par France Nature Environnement Haute-Savoie. Grandes découvertes Les physiciens restent sourds à ces inquiétudes. « C'est l'avenir de la physique des hautes énergies qui se joue là », explique Jean-Paul Burnet, ingénieur au CERN. Avec son niveau de puissance, le FCC pourra produire des collisions telles que le big bang en a produit, et fragmenter les plus petites particules manipulables, les protons, pour en découvrir d'autres, encore théoriques, qui pourraient expliquer certains grands mystères de notre monde : qu'est devenue l'antimatière qui composait la moitié de l'univers au moment de sa création ? Notre monde est-il structuré par quatre dimensions ou plus ? Quelle est la structure de l'énergie noire qui accélère l'expansion de l'univers ? Quelle est la nature de certaines particules exotiques comme les neutrinos ? Grâce au LHC, une de ces questions a déjà trouvé une réponse avec la découverte en 2012 du boson de Higgs théorisé par son inventeur éponyme cinquante ans avant : pourquoi et comment les choses acquièrent-elles une masse ? Les particules élémentaires qui composent la matière connue fournissent 4 % de la masse totale de l'univers. Pour expliquer les 96 % manquants, le chercheur avait émis une hypothèse hardie : il existe une particule suffisamment lourde mais invisible pour créer autour d'elle une force d'attraction capable de freiner le mouvement des autres particules. Plus l'interaction est forte, plus la masse des particules est donc importante, prédisait sa théorie. Cette « particule de Dieu », traduction affabulatoire de l'initiale « Goddamn Particle » - la « fichue particule » qui narguait insolemment les chercheurs -, n'est autre que le chaînon manquant du modèle standard de la physique postulé dans les années 1960. LIRE AUSSI : Dix ans après la découverte du boson de Higgs, où en est-on ? Elle est apparue dans deux des quatre détecteurs qui enregistrent en continu la trace des gerbes de particules élémentaires produites dans le LHC. Dans cet accélérateur, 9.600 aimants plongés à une température plus absolue que le froid sidéral guident deux faisceaux de protons circulant en sens inverse en parcourant plus de 10.000 fois chaque seconde les 27 kilomètres de la boucle. Quand ils se percutent à une vitesse proche de la lumière, les nuages de particules délivrent alors une densité et des températures proches de celles qui régnaient quelques fractions de seconde après le big bang, à un moment de la création, voilà 13,7 milliards d'années, où l'univers visible ne mesurait que 300 millions de kilomètres de rayon. Nouvelle théorie physique « A l'endroit du télescopage, décrit un physicien, la température atteint 100 millions de milliards de degrés, une énergie folle qui nous ramène mille milliardièmes de milliardièmes de milliardièmes de seconde après le big bang ». Dans l'expérience menée en 2012, une cinquantaine de bosons avait été repérée dans une masse de 800.000 milliards d'éléments captés. En allant un gros cran plus loin, les expérimentations prévues sur le FCC seront décisives pour élaborer ce que les scientifiques appellent « la nouvelle physique ». Cette théorie « au-delà du modèle standard » devra unifier dans le même et seul cadre, à toutes les énergies et dans toutes les conditions, l'ensemble des particules et des forces fondamentales, y compris la gravité, absente du modèle standard. LIRE AUSSI : Cordes ou boucles : le nouveau défi du LHC Un des candidats les plus sérieux est la théorie des cordes. Cette construction spéculative prédit que les particules fondamentales de l'univers se présentent sous la forme de petites cordes dont les vibrations fournissent les forces à partir d'un mode oscillatoire unique. Et il n'y aurait pas quatre, mais six dimensions au moins dans notre univers. L'enjeu de ces potentielles découvertes est tel qu'il empiète désormais sur le terrain politique : si l'Europe ne construit pas le prochain plus grand accélérateur de particules du monde, le FCC, c'est la Chine qui le fera, prévient le CERN.
Voitures électriques : comment le bonus a coupé l’herbe sous le pied des Chinois
Un cheval de Troie chinois Bercy a identifié le prochain terrain de bataille : le degré de fabrication en Europe et le pourcentage de contenu local. Les Chinois pourraient en effet limiter l'effet inflationniste sur leurs coûts d'une fabrication sur le sol européen en y assemblant seulement des parties prémontées en Chine. Ce que l'industrie automobile appelle le « CKD », pour « complete knock-down ». LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Pourquoi l'avance technologique de la Chine dans les voitures électriques va perdurer DOSSIER - Plongée en Chine, le nouveau moteur de l'automobile mondiale Stellantis devrait ainsi débuter dès septembre l'assemblage façon CKD de modèles chinois de son partenaire Leapmotor dans son usine de Tychy, en Pologne. Les autorités françaises s'interrogent sur la conduite à tenir face à ce contournement, façon cheval de Troie, de la muraille réglementaire érigée contre les importations chinoises.