Payer sa Ferrari en crypto permet-il d’éviter l’impôt ?
C'est la nouvelle qui amuse la presse ce jeudi : vous pourrez, d'ici la fin du mois de juillet, acheter une Ferrari en cryptomonnaies. Les devises numériques acceptées n'ont pas encore été dévoilées et, contactée, la marque n'a pas répondu à nos sollicitations. Aux Etats-Unis, la marque italienne avait annoncé en octobre 2023 accepter le bitcoin, l'ether et l'USDC (indexé sur le dollar) avant de s'ouvrir, au mois de février, au dogecoin - une crypto parodique (« memecoin »)… à l'image d'un chien, et portée aux nues par Elon Musk . Ferrari étendra le dispositif d'ici fin 2024 à d'autres revendeurs de son réseau international, dans les pays où les cryptomonnaies sont légalement acceptées, précise la marque dans un communiqué. Un outil clés en main pour les concessions Cette arrivée sur le marché européen « fait suite au lancement réussi de ce système de paiement alternatif aux Etats-Unis il y a moins d'un an », explique d'ailleurs Ferrari, sans toutefois apporter le détail des ventes. Outre-Atlantique, la marque s'appuie sur BitPay, un partenaire de paiement réputé qui se charge des transactions et convertit les bitcoins, ethers ou USDC en dollars afin que les concessionnaires n'aient pas à gérer ces devises qui peuvent leur apparaître délicates à stocker (dans des portefeuilles numériques), à comptabiliser dans leur bilan, ou à déclarer aux impôts. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Cryptomonnaies : une volte-face du patron de Tesla fait plonger le bitcoin Cryptos : Elon Musk fait exploser le cours du Dogecoin en jouant avec le logo de Twitter Et en Europe ? Le partenaire de paiement retenu n'a pas été annoncé mais Ferrari confirme que « les concessionnaires pourront accepter les paiements sans avoir à gérer directement les cryptos, qui seront immédiatement converties en monnaie traditionnelle ». Ceci, afin « de vérifier l'origine des fonds » et de protéger les concessionnaires « contre les oscillations des prix liées aux taux de change ». A ce jour, la plupart des concessionnaires européens de Ferrari ont déjà adopté ou sont en train d'adopter ce nouveau système de paiement, qui s'ajoute aux systèmes traditionnels. « Transformez votre crypto en métal précieux » Cette annonce étonne alors que Tesla lui-même a renoncé au paiement en bitcoins en mai 2021, son patron - pourtant pro-crypto - invoquant la consommation électrique des mineurs de bitcoins (ces serveurs utilisés pour fabriquer les pièces). Même si en mars dernier, Elon Musk a annoncé que la marque de voitures électriques s'ouvrait aux dogecoins - faisant grimper la devise de 10 %. LIRE AUSSI : REPORTAGE - A Paris, visite de la plus grande concession Ferrari du monde PORTRAIT - Armelle Neubauer en pole position pour Ferrari Pour Antoine Trubert, analyste senior chez Culture Patrimoine, cette annonce de Ferrari vise avant tout à « séduire une clientèle de nouveaux riches, qui ont fait fortune en cryptos ». Un coup de communication déjà adopté par un concessionnaire Porsche aux Etats-Unis, qui promet ainsi sur son site web : « Transformez votre crypto volatile en métal précieux ici chez Porsche Towson. » Une certaine idée du coup parfait Mais pour le client, acheter une Ferrari en bitcoins, n'est-ce pas une façon d'échapper à l'impôt ? Si vous achetez pour 100.000 euros de bitcoins, que son cours double et que votre portefeuille atteint 200.000 euros, vous aurez sans doute envie de les convertir en euros pour bénéficier de vos gains dans la vie réelle, en achetant de l'immobilier ou autre. Or, en France, « sortir » ses cryptos est un fait déclencheur de fiscalisation : vos 100.000 euros de plus-value seront assujettis à la « flat tax » de 30 % (12,8 % d'impôt et 17,2 % de prélèvements sociaux). Mais dans le cas où vous achetez directement une Ferrari en bitcoins ? LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Bitcoin, ether… les 3 questions qui fâchent sur la crypto DECRYPTAGE - Impôt : bitcoin, ether… qui est capable de déclarer correctement ses gains ? La question est d'autant plus brûlante qu'acheter une Ferrari (entre 200.000 et 500.000 euros, hors options et malus écologique), est souvent une opération neutre. Vous pouvez en théorie la revendre dans la foulée sans perdre d'argent, voire en réalisant une plus-value. Par exemple, la Ferrari 296, l'un des derniers modèles affichés à 315.000 euros au catalogue Ferrari, oscille entre 329.000 et 489.000 euros sur Leboncoin. De quoi « sortir » ses bitcoins et ethers sans risque ? Impossible de doubler le fisc ? Eh bien non. « Payer une Ferrari en cryptomonnaies ne permet pas d'éviter l'impôt en France, car l'achat d'un bien avec des cryptos est considéré comme une vente de ses actifs, déclenchant ainsi une imposition sur la plus-value réalisée. Dans le cadre de la déclaration d'impôt sur le revenu, vous devez déclarer le montant immobilisé pour payer la voiture : si vous avez acquis des cryptos pour 10 euros et que vous les utilisez pour acheter une voiture à 100 euros, vous devez déclarer une plus-value de 90 euros », tranche Gwendal Chatain, avocat associé chez Taylor Wessing. Aussi, les transactions en cryptomonnaies, y compris celles impliquant des actifs de luxe comme les voitures, sont surveillées par les autorités fiscales. En effet, les plateformes d'achat et de vente de cryptos (PSAN) enregistrées à l'Autorité des marchés financiers, comme Binance ou Coinbase, et sur lesquelles vous avez peut-être réalisé de juteux bénéfices, sont tenues de transmettre ces informations à l'administration fiscale. Bref, même une « crypto Ferrari » ne peut doubler le fisc.
Placement : Bitcoin, cryptomonnaies… Des valeurs refuges, vraiment ?
Avant d'être un actif connu de tous, la cryptomonnaie était l'apanage des libertariens et autres militants contre l'hégémonie financière classique. Pour cause, ces monnaies virtuelles sont dispensées de la plupart les règles habituelles régissant les marchés et les devises. Ultra-liquides, anonymes, disponibles sur des plateformes spécialisées non institutionnelles, les cryptoactifs semblent être une solution idéale pour se soustraire aux inquiétudes sur l'univers financier. De plus en plus démocratisées, les cryptomonnaies auraient le double avantage de devenir plus régulées tout en restant éloignées des risques systémiques. « Les actifs refuges sont ceux vers lesquels on se dirige dans des mouvements de « flight to quality » », analyse Louis Alexandre de Froissard, directeur de Montaigne Conseil & Patrimoine. « Il s'agit de l'or, du dollar, des bons du trésor américain par exemple », qui répondent à un critère principal : « ils ne perdent pas ou peu de valeur même en cas de grave crise ». A ce titre, l'or est le placement refuge par excellence , ayant montré à de nombreuses reprises sa résistance aux chocs géopolitiques et financiers, en plus de conserver sa liquidité. Bonne nouvelle pour Bitcoin, il fait partie des actifs les plus liquides, étant échangeable à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, 365 jours par an. Une caractéristique unique dans la finance, où les marchés régulés respectent habituellement des jours et des heures d'ouverture. Des nombreuses similitudes avec l'or Outre sa liquidité, une autre caractéristique le rapproche de l'or, « les deux actifs ont tendance à s'apprécier et se déprécier en même temps », souligne le directeur de Montaigne conseil & patrimoine. Le coefficient de corrélation entre les deux actifs est même montée à 57 % en 2023, en période de hausse des deux actifs. Les similitudes sont nombreuses, au point de valoir au Bitcoin le surnom d' « or numérique ». « De la même manière que l'on conserve de l'or en physique dans un coffre, sans que personne ne le sache, on peut conserver un bitcoin dans un coffre-fort virtuel », compare Guillaume Eyssette, directeur de la société de conseil en investissement Gefineo. Une solution envisagée par certains épargnants pour diversifier leurs placements vers des actifs en théorie inviolables une fois placés sur des clés de sécurité. « S'il est possible de placer des cryptos sur un compte titre sous forme d'ETF, il ne faut pas oublier que cela annule la capacité de la crypto à se soustraire du système financier traditionnel , même si cela peut sembler rassurant », précise-t-il. Les ressemblances n'annulent pas une différence essentielle : l'or est une valeur refuge de par sa constance à conserver de la valeur sur des millénaires, là où les cryptos ne bénéficient que « d'une décennie de recul ». En période de crise, le métal précieux a la capacité de prendre de la valeur.
JO 2024 : Donald Trump s’en prend à la cérémonie d’ouverture
Interrogé sur le type de cérémonie d'ouverture qu'il souhaiterait voir à Los Angeles en 2028, où se déroulera la prochaine compétition olympique, Donald Trump a assuré, que s'il était élu président, ils ne proposeront pas « de Cène dépeinte comme ils l'ont fait l'autre jour ». Le milliardaire faisait référence au tableau intitulé « Festivité » où des drag-queens entouraient une table de ce qui semblait être le dernier dîner entre Jésus et ses apôtres. Certains l'ont interprété comme un blasphème, entraînant même des censures partielles dans certains pays dont les États-Unis. Une cérémonie qui « réconcilie » De nombreux responsables politiques d'extrême droite en France et en Italie ont fait part de leur indignation face à cette cérémonie qualifiée de « wokiste ». « Ouvrir les JO en insultant des milliards de chrétiens à travers le monde a vraiment été un très mauvais début, chers Français. Sordides », a notamment déploré le vice-Premier ministre italien, Matteo Salvini. « La moquerie de la Cène hier soir a été choquante et insultante pour les chrétiens du monde entier qui ont regardé la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques », a également réagi Mike Johnson, le président de la Chambre des représentants des États-Unis. À lire aussi JO 2024 : « Un mariage entre valeurs universelles et identité française » La Conférence des évêques de France a aussi déploré « des scènes de dérision et de moquerie du christianisme » lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris, comprenant néanmoins, à leurs yeux, de « merveilleux moments ». « Cette cérémonie a malheureusement inclus des scènes de dérision et de moquerie du christianisme, ce que nous déplorons très profondément », ont-ils écrit. « Vous ne trouverez jamais chez moi une quelconque volonté de moquerie, de dénigrer quoi que ce soit », a répondu le metteur en scène de la cérémonie Thomas Jolly. « J'ai voulu faire une cérémonie qui répare, qui réconcilie », a-t-il défendu, assurant qu'il ne s'était pas inspiré de la Cène. À NE PAS MANQUER
Pourquoi les « fast-foods » américains débarquent à la chaîne en France
La France, un marché clé pour les grandes chaînes de restauration… américaines. L'idée que des fast-foods aient fait du pays de la gastronomie une de leurs priorités pourrait paraître saugrenue, mais c'est pourtant la réalité. Pour rappel, il avait fallu attendre douze ans entre l'ouverture en France du premier restaurant du clown Ronald, en 1979, et le premier KFC en 1991. Mais « aujourd'hui, l'annonce d'une nouvelle grande chaîne de restauration est presque devenue une banalité, à un rythme parfois inférieur à tous les deux ans », constate Bernard Boutboul, président de Gira Conseil, spécialisé dans la consommation alimentaire hors domicile. Dix ans d'accélération A l'image de Dunkin', le géant américain du donut et du café, qui a annoncé, la semaine dernière, son intention d'ouvrir son premier point de vente à Paris début 2025. Soit à peine plus d'un an après son concurrent direct, Krispy Kreme, le premier spécialiste des beignets troués à avoir ouvert un magasin au coeur de la capitale, juste sous la canopée des Halles, en décembre 2023. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Dunkin': le roi du donut qui débarque face à Starbucks et Krispy Kreme en France McDonald's va vendre des donuts Krispy Kreme Les experts font remonter cette accélération à 2014. Deux ans après le grand retour de Burger King - le spécialiste du burger au steak grillé à la flamme avait quitté la France en 1997 faute de rentabilité -, Steak 'n Shake et le spécialiste du burrito Chipotle posent également leurs valises dans l'Hexagone. Puis c'est au tour de Five Guys (2016), Carl's Jr. (2018) et enfin du géant du poulet frit Popeyes, en 2023. La déferlante fait des émules. La troisième chaîne de fast-food des Etats-Unis, Wendy's, aux 7.000 restaurants dans le monde et connu pour ses steaks carrés, déclarait fin 2023 à BFM Business chercher « activement à exploiter [son] modèle de franchise pour entrer dans divers marchés européens à l'avenir, dont la France ». Enfin, depuis plusieurs années déjà, l'enseigne new-yorkaise Shake Shack laisse courir la rumeur selon laquelle elle viendrait s'installer au pays du fromage. De la pop culture américaine Mais alors, comment expliquer une telle attirance des chaînes américaines pour un marché français de la restauration pourtant réputé difficile ? Pour Bernard Boutboul, le succès de McDonald's, « premier restaurant du pays », n'y est pas étranger. Surtout, c'est là où le ticket moyen par repas, compris entre 12 et 13 euros, est le plus élevé dans le monde pour McDonald's. Enfin, le géant américain a montré à ses concurrents que le marché français lui avait permis d'être innovant. « C'est en France qu'il a changé son enseigne en passant d'un fond rouge à un fond vert, rappelle le président de Gira Conseil. C'est aussi l'Hexagone qui a vu naître le McCafé, déployé ensuite dans le reste du monde, ou encore les salades sur mesure. » C'est un petit bout de pop culture américaine que je vends. Alexandre Maizoué Directeur général France de Krispy Kreme Autre explication à cette avalanche de nouvelles enseignes américaines : elles débarquent en terrain conquis. « La culture américaine est très appréciée en France, que ce soit la musique, les films ou encore le 'lifestyle'», note Michael Ballay, directeur associé de Food Service Vision. « C'est un petit bout de pop culture américaine que je vends au travers des donuts », reconnaît Alexandre Maizoué, directeur général France de Krispy Kreme. Il faut dire que les beignets apparaissent souvent dans les séries télé américaines, comme la sitcom policière « Brooklyn Nine-Nine », « Les Simpson » ou même la télé-réalité des Kardashian. Désormais, « si vous arrivez au bureau ou à la maison avec une boîte de 6 beignets, vous passer pour un héros », assure le dirigeant. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Burger King : ce qu'il faut savoir sur les publicités corrosives du rival de McDonald's McDonald's mise sur des menus à 5 euros pour relancer ses ventes La GenZ, cette génération née entre 1997 et 2000, est très exposée et très sensible à cette pop culture mais aussi aux réseaux sociaux où ces enseignes multiplient leur présence. Or, c'est une génération « très paradoxale », juge Bernard Boutboul, tant elle est capable de « manger un gros burger le midi et d'aller à la salle de sport le soir ». Mais elle est aussi capable d'apprécier la cuisine traditionnelle de ses grands-parents et, le lendemain, d'aller manger du poulet frit chez Popeyes, ajoute le spécialiste. Exigence de qualité Les chaînes américaines ont également fait beaucoup d'effort « pour venir capter le marché français », constate Michael Ballay. Il en veut pour preuve le travail de McDonald's ou encore de KFC pour sourcer leurs produits le plus possible en France. LIRE AUSSI : McDonald's lance un nouveau Big Mac pour reprendre la main en France « Une des spécificités françaises est l'exigence de qualité, c'est l'une des plus fortes au monde. Mais il y a aussi un besoin de diversité, or les burgers sont un support idéal pour la créativité », ajoute le spécialiste. Selon lui, lorsqu'elles arrivent en France, ces enseignes élèvent globalement leur curseur de qualité. Il n'y a qu'à voir les réactions d'étrangers à Paris lorsqu'ils testent une version française d'une chaîne américaine. @ulyces.co 😂 La journaliste américaine @Aileen Hnatiuk ♬ son original - Ulyces Enfin, la tradition culinaire en France est très axée sur le plaisir et, à l'heure des arbitrages dans le pouvoir d'achat, ces enseignes deviennent aussi une sortie familiale le week-end, souvent m
At the Olympics, AI Is Watching You
For critics and supporters alike, algorithmic oversight of CCTV footage offers a glimpse of the security systems of the future, where there is simply too much surveillance footage for human operators to physically watch. “The software is an extension of the police,” says Noémie Levain, a member of the activist group La Quadrature du Net, which opposes AI surveillance. “It's the eyes of the police multiplied.” Near the entrance of the Porte de Pantin metro station, surveillance cameras are bolted to the ceiling, encased in an easily-overlooked gray metal box. A small sign is pinned to the wall above the bin, informing anyone willing to stop and read that they are part of an “video surveillance analysis experiment.” The company which runs the Paris metro RATP “is likely” to use “automated analysis in real time” of the CCTV images “in which you can appear,” the sign explains to the oblivious passengers rushing past. The experiment, it says, runs until March 2025. Porte de Pantin is on the edge of the park La Villette, home to the Olympics’ Park of Nations, where fans can eat or drink in pavilions dedicated to 15 different countries. The Metro stop is also one of 46 train and metro stations where the CCTV algorithms will be deployed during the Olympics, according to an announcement by the Prefecture du Paris, a unit of the interior ministry. City representatives did not reply to WIRED’s questions on whether there are plans to use AI surveillance outside the transport network. Under a March 2023 law, algorithms are allowed to search CCTV footage in real-time for eight “events,” including crowd surges, abnormally large groups of people, abandoned objects, weapons, or a person falling to the ground. MOST POPULAR SCIENCE The Incredible Physics of Simone Biles’ Yurchenko Double Pike BY RHETT ALLAIN POLITICS Election Deniers Are Ramping Up Efforts to Disenfranchise Voters BY DAVID GILBERT POLITICS Meet the Swifties Campaigning for Kamala Harris BY MAKENA KELLY GEAR This Safe, Sturdy Cat Decor Won't Shed In Your Living Room BY MEDEA GIORDANO ADVERTISEMENT “What we're doing is transforming CCTV cameras into a powerful monitoring tool,” says Matthias Houllier, cofounder of Wintics, one of four French companies that won contracts to have their algorithms deployed at the Olympics. “With thousands of cameras, it's impossible for police officers [to react to every camera].” ADVERTISEMENT Wintics won its first public contract in Paris in 2020, gathering data on the number of cyclists in different parts of the city to help Paris transport officials as they planned to build more bike lanes. By connecting its algorithms to 200 existing traffic cameras, Wintics’ system—which is still in operation—is able to first identify and then count cyclists in the middle of busy streets. When France announced it was looking for companies that could build algorithms to help improve security at this summer’s Olympics, Houllier considered this a natural evolution. “The technology is the same,” he says. “It's analyzing anonymous shapes in public spaces.” After training its algorithms on both open source and synthetic data, Wintics’ systems have been adapted to, for example, count the number of people in a crowd or the number of people falling to the floor—alerting operators once the number exceeds a certain threshold. “That's it. There is no automatic decision,” explains Houllier. His team trained interior ministry officials how to use the company’s software and they decide how they want to deploy it, he says. “The idea is to raise the attention of the operator, so they can double check and decide what should be done.” Houllier argues that his algorithms are a privacy-friendly alternative to controversial facial recognition systems used by past global sporting events, such as the 2022 Qatar World Cup. “Here we are trying to find another way,” he says. To him, letting the algorithms crawl CCTV footage is a way to ensure the event is safe without jeopardizing personal freedoms. “We are not analyzing any personal data. We are just looking at shapes, no face, no license plate recognition, no behavioral analytics.” However, privacy activists reject the idea that this technology protects people’s personal freedoms. In the 20th arrondissement, Noémie Levain has just received a delivery of 6,000 posters which the group plans to distribute, designed to warn her fellow Parisians about the “algorithmic surveillance” taking over their city and urging them to refuse the “authoritarian capture of public spaces.” She dismisses the idea that the algorithms are not processing personal data. “When you have images of people, you have to analyze all the data on the image, which is personal data, which is biometric data,” she says. “It's exactly the same technology as facial recognition. It's exactly the same principle.” Levain is concerned the AI surveillance systems will remain in France long after the athletes leave. To her, these algorithms enable the police and security services to impose surveillance on wider stretches of the city. “This technology will reproduce the stereotypes of the police,” she says. “We know that they discriminate. We know that they always go in the same area. They always go and harass the same people. And this technology, as with every surveillance technology, will help them do that.” As motorists rage in the city center at the security barriers blocking the streets, Levain is one of many Parisians planning to decamp to the south of France while the Olympics takes over. Yet she worries about the city that will greet her on her return. “The Olympics is an excuse,” she says. “They—the government, companies, the police—are already thinking about after.”
Massage, spa, chef cuisinier… Airbnb va étendre sa palette pour rivaliser avec les hôtels
Faire appel à un chef cuisinier, réserver une séance de massage, un service de transport ou une aide au ménage… Pour dissuader ses clients de réserver un hôtel, Airbnb se prépare à monter en gamme, et étendre ses activités au-delà de l'hébergement et des « expériences ». L'idée est de proposer « des services qui faciliteront le séjour des clients dans les Airbnb », a déclaré Dave Stephenson, le directeur commercial de la plateforme, lors d'une interview en marge des Jeux olympiques de Paris. Une déclaration qui fait écho aux commentaires de la directrice financière Ellie Mertz, qui avait décrit quelques plus jours plus tôt ces services supplémentaires potentiels comme le réapprovisionnement des réfrigérateurs et des services de spa. Pourquoi choisir un hôtel plutôt qu'une location ? Comment l'entreprise peut-elle rendre son marché plus fluide pour les hôtes et les voyageurs ? Ce sont les questions que se pose la direction de la plateforme de locations de courte durée pour accroître sa proposition de valeur face à l'hôtellerie. Et des réponses seront apportées « au début de l'année prochaine », à travers une annonce officielle et plus détaillée, d'après la direction d'Airbnb sollicitée par Bloomberg. Hôtels de charme De nouvelles pistes de croissance ont également été évoquées par les dirigeants d'Airbnb. Le PDG Brian Chesky a déclaré que l'entreprise était prête à étendre son offre de location au-delà de son offre principale, après avoir passé l'année dernière à peaufiner l'application pour améliorer la fiabilité, la transparence des prix et supprimer les annonces de moindre qualité. L'entreprise californienne prévoit d'accroître par ailleurs son offre de chambres d'hôtels de charme. « Vous nous verrez continuer à utiliser HotelTonight comme un moyen d'amener des hôtels de charme sur Airbnb », a déclaré Dave Stephenson. Airbnb avait mis un premier pied dans l'hôtellerie avec le rachat en 2019 de cette plateforme qui négocie directement avec les hôteliers des chambres disponibles en dernière minute, à prix cassé.
Présidentielle américaine : Reconverti en apôtre des cryptos, Trump promet de limoger le patron de la SEC
l est loin le temps où l'ancien locataire de la Maison-Blanche qualifiait le bitcoin d'« escroquerie » et les cryptomonnaies de « catastrophe annoncée » dont la valeur est « basée sur du vent ». Devant un public de convertis, à la conférence Bitcoin de Nashville dans le Tennessee, Donald Trump a assuré qu'il serait « le président pro-innovation et pro-bitcoin dont l'Amérique a besoin », multipliant les promesses et les gages de bonne volonté. Avec en offrande : la tête du patron de la puissante Securities and Exchange Commission (SEC) , le gendarme de la Bourse américaine, dont le mandat n'est censé se terminer qu'en 2026. « Dès le premier jour, je limogerai Gary Gensler », a martelé samedi le candidat républicain, déclenchant des hurlements dans la foule des 5.000 personnes réunies pour l'occasion. « Je promets à la communauté bitcoin que du jour même où je prêterai serment, la croisade anti-cryptos de Joe Biden et Kamala Harris prendra fin », a-t-il poursuivi. La volte-face est spectaculaire. Elle pourrait toutefois trouver des échos dans un secteur qui a souffert ces dernières années face au net durcissement de la régulation et à la multiplication des procédures judiciaires , sous l'impulsion notamment de la SEC. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE Biden hors course, Trump est prêt à enflammer l'électorat crypto DECRYPTAGE Le bitcoin sous la bannière étoilée Chez les démocrates, on veut renouer le contact « Nous aurons des régulations mais à partir de maintenant, elles seront écrites par des gens qui aiment votre secteur, pas par ceux qui le détestent », a assuré l'ancien président qui a également promis l'abandon du projet de dollar numérique, la désignation d'un conseil consultatif ainsi que la conservation de la totalité des bitcoins détenus par le gouvernement afin d'en faire « un noyau dur de réserves stratégiques nationales ». Face à l'offensive de charme de Donald Trump auprès des fans de cryptos, l'équipe de sa rivale démocrate Kamala Harris aurait pris contact avec les grands noms du secteur pour tenter de remettre à plat les relations du Parti démocrate avec cet électorat, d'après le « Financial Times », qui cite entre autres Coinbase , Circle et Ripple Labs. Cet assaut d'amabilités ne doit rien au hasard. De plus en plus influents sur la scène politique américaine, les grands noms du secteur des cryptos jouent un rôle clé dans le financement de la campagne des candidats. Selon l'organisation OpenSecrets, les donateurs issus du secteur des cryptos ont d'ores et déjà donné davantage d'argent pour l'élection de 2024 que lors des précédents scrutins réunis.
Pourquoi l’avènement des voitures 2.0 bouleverse l’automobile
Alors qu'il a fallu à Microsoft 80 millions de lignes de code pour bâtir son logiciel d'exploitation Windows 10, une voiture sortie il y a quatre ans en embarque 200 millions. Et la barre des 600 millions sera franchie en 2030, prédisent les experts. Le chiffre résume l'emprise grandissante du logiciel sur l'automobile, un véritable séisme qui bouscule le secteur bien plus que la conversion à l'électrique. Voici pourquoi. · Un bouleversement indispensable mais périlleux Des phares à la climatisation, en passant par les suspensions et les essuie-glaces, les logiciels sont omniprésents dans un véhicule moderne. Ce qui finit par poser problème, car cela se traduit par des dizaines de calculateurs éparpillés partout dans la voiture, dotés d'une puissance limitée, et qui ne communiquent pas entre eux. Pour pouvoir continuer à développer des aides à la conduite de plus en plus sophistiquées, une rationalisation s'impose. Les constructeurs sont donc en train de basculer vers la mise en place d'une architecture logicielle centralisée (SDV dans le jargon du secteur, pour Software Defined Vehicle), qui suppose de remplacer la myriade de puces par deux ou trois ordinateurs centraux puissants, qui communiquent avec l'ensemble des pièces connectées. LIRE AUSSI : la révolution du logiciel bouscule le quotidien des constructeurs Au CES, la bataille du logiciel fait rage dans le secteur automobile Tesla, qui partait d'une page blanche, a ouvert la voie dans ce domaine. Les nouvelles marques chinoises ont suivi. Mais la bascule est beaucoup plus compliquée pour les constructeurs occidentaux. Ces derniers doivent faire table rase de l'architecture précédente et repartir de zéro, alors que le coeur de leurs compétences réside dans la mécanique, et non dans l'informatique. Chez Volkswagen, la bascule a viré à la catastrophe industrielle et a coûté son poste à l'ancien patron Herbert Diess . Cariad, l'entité montée pour développer une plateforme SDV maison, multiplie les retards malgré la mobilisation de milliers d'ingénieurs. Les constructeurs français ont ouvert ce chantier avec beaucoup de prudence. Renault annonce sa première plateforme SDV pour 2026 , et s'appuie sur des entreprises expertes : Google, Qualcomm ainsi que Valeo, qui dispose de 9.000 spécialistes des logiciels et des systèmes d'exploitation parmi ses ingénieurs. · Quand c'est fini, ça continue Le principal avantage du SDV a été popularisé par Tesla : les voitures étant désormais connectées, il est possible de télécharger des mises à jour dans « ces smartphones sur quatre roues », et ainsi apporter des améliorations à quasiment toutes les fonctions du véhicule. Celui-ci peut ainsi rester au dernier cri technologique plusieurs années après l'achat. Mais cette possibilité bouleverse également le processus de mise au point d'un nouveau modèle. « Avec une voiture traditionnelle, le développement s'arrête lorsque la production démarre dans l'usine, souligne Derek de Bono, vice-président chargé du SDV chez Valeo. Les équipes passent alors à autre chose. Ce n'est plus le cas avec le SDV, qui permet de continuer à améliorer ou débuguer la partie logicielle plusieurs mois après l'arrivée du modèle dans les concessions, en utilisant les mises à jour à distance. » C'est en partie grâce à cela que les nouvelles marques chinoises ont réussi à réduire à deux ans le délai pour sortir un nouveau modèle, ce qui est deux fois plus rapide que chez les marques occidentales. La mise sur le marché se fait dès que la qualité des logiciels est jugée « suffisante », relevaient récemment les consultants d'AlixPartners. LIRE AUSSI : Automobile : les secrets de l'implacable machine de guerre chinoise Renault embarque Valeo dans sa transformation numérique Les programmes sont ensuite fignolés au fil de l'eau. Selon les chiffrages du cabinet, les jeunes pousses chinoises du secteur réalisent en moyenne 40 mises à jour dans l'année qui suit le lancement d'un modèle, contre deux pour une marque occidentale installée en Chine. Raccourcir la durée de développement permet de réduire les coûts (et donc le prix de vente), tout en augmentant les chances de coller à la demande du marché. Cette pratique est une des clés du succès des marques chinoises sur leur marché domestique. En face, les constructeurs historiques n'ont pas (encore) les armes techniques pour rivaliser. Leurs ingénieurs rechignent également à faire mettre entre parenthèses leur culture du zéro défaut pour gagner quelques mois lors du lancement. · Suréquiper, juste ce qu'il faut Les mises à jour à distance vont permettre d'installer plusieurs années après l'achat de nouvelles fonctionnalités… à condition que le matériel nécessaire pour les faire fonctionner soit présent dans le véhicule. Un nouveau système de parking autonome pourrait, par exemple, s'avérer inutilisable si la voiture ne possède pas le nombre de caméras et de capteurs requis. Pour ne pas insulter l'avenir, le constructeur doit donc prévoir plus d'équipements que ne le nécessite la technologie embarquée au moment du lancement. La SU7 de Xiaomi est, par exemple, dotée de 12 caméras, 12 radars et un lidar. De quoi être prêt le jour où la marque sera en mesure de proposer un système de conduite autonome. « Le sujet pour les constructeurs est de déterminer le bon niveau d'équipements, celui qui préservera un potentiel de développement et d'innovation demain sans trop renchérir le coût d'achat aujourd'hui », explique Derek de Bono. LIRE AUSSI : Xiaomi : le démarrage fracassant dans l'automobile du rival chinois d'Apple · Un modèle économique chamboulé Aujourd'hui, les constructeurs réalisent la plus grande partie de leur chiffre d'affaires lorsqu'ils vendent la voiture. Il s'agit d'écouler suffisamment d'exemplaires au bon prix pour couvrir l'investissement de départ et réaliser une marge. Cette équation va devoir être remise à plat à l'avenir, car le SDV ouvre la possibilité de générer des revenus supplémentaires bien après l'achat. La maintenance de la plateforme sera impérative, faute de quoi la voiture ne pourra plus rouler. Derek de Bono Vice-président chargé du SDV chez Valeo Un chemin défriché par Tesla, et que suit BMW : grâce aux mises à jour à distance, ses clients peuvent d'ores et déjà installer (ou débloquer) sur leur voiture des fonctionnalités comme des feux de croisement anti-éblouissement (à partir de 10 euros mensuels), un régulateur de vitesse actif (990 euros à l'achat) ou une suspension plus souple (20 euros mensuels). Les constructeurs vont ainsi accéder à des possibilités de revenus récurrents (une dimension très appréciée des analystes financiers), avec la possibilité de continuer à générer du cash durant dix à quinze ans, même lorsque le modèle aura cessé d'être commercialisé. LIRE AUSSI : Automobile : la révolution des options à la demande Cette perspective va aussi influer sur le prix de vente initial : si un constructeur peut anticiper des revenus récurrents, il peut prendre l'initiative de baisser le prix au départ. Cela pourrait expliquer en partie pourquoi la SU7 de Xiaomi ne coûte que 28.000 euros dans sa version de base, ce qui représenterait, selon les analystes de Citigroup, une perte de 9.000 euros par voiture vendue. Le fabricant de smartphones espère sans doute combler une part de son manque à gagner par la vente de services dans les années à venir. Générer de nouvelles ressources va devenir indispensable, car le SDV va également être une source de coûts supplémentaires. « La maintenance de la plateforme sera impérative, faute de quoi la voiture ne pourra plus rouler, ajoute Derek de Bono. Cela nécessitera des milliers d'ingénieurs, avec une vigilance particulière sur la cybersécurité. »
Comment Auchan et Carrefour courent derrière un lièvre nommé Leclerc
En ligne de mire, Leclerc. Le réseau breton caracole en tête des ventes en grandes surfaces, et l'inflation alimentaire, qui a poussé des millions de Français à rechercher des prix plus bas pour remplir leurs chariots, a accentué son avance. Renforcé au début du mois par Cora et Match, Carrefour atteint aujourd'hui les 22 % de parts de marché selon les derniers chiffres de l'institut Kantar. A quelques longueurs seulement de Leclerc et ses 24 %. Intermarché suit un cran plus loin, à 17 %, poursuivi par le réseau U à 12 %. Et Auchan qui a fait l'acquisition d'une partie du parc d'hypermarchés de Casino peine à l'arrière, avec 8,5 %. Casino, lui, a presque disparu du paysage avec 3 % du marché. Derrière ce lièvre bondissant nommé Leclerc, Carrefour et Auchan ajustent leur stratégie pour combler leur retard alors que la valse des étiquettes ralentit depuis plusieurs mois maintenant avec le tassement de l'inflation. Rude marché français Trois ans après l'échec de leur fusion , les deux poids lourds intégrés de la grande distribution française ont vu leurs ventes baisser en France au premier semestre. De 2 % chez Carrefour et de 4,7 % chez Auchan. Si le premier voit sa rentabilité tricolore gagner 6 % grâce à des réductions de coûts, le second encaisse une forte chute de sa profitabilité opérationnelle, qui a reculé de 200 millions d'euros par rapport à l'an dernier. L'année « 2024 était prévue difficile, elle va l'être, constate Antoine Grolin, le Mulliez spécialiste de l'immobilier désormais à la direction d'Elo, le holding qui regroupe Auchan Retail et sa branche foncière. Avec humilité, on voit clair sur les enjeux, on connaît nos forces, on a ce projet radical et courageux à mettre en oeuvre. Cela donne confiance aux actionnaires et à ma famille, d'où cette recapitalisation de 400 millions d'euros pour racheter des magasins Casino. La famille Mulliez reste durablement ancrée dans le projet Auchan », affirme-t-il. LIRE AUSSI : Galaxie Mulliez : Barthélémy Guislain organise le renouvellement des générations A 70 ans, la famille Mulliez quitte le berceau et s'offre un QG plus conforme à sa taille Avouant être moins bien positionné en termes de prix et de formats que ses rivaux - le groupe a d'ailleurs déprécié pour 370 millions d'actifs en France -, Auchan est dos au mur. Ses ventes tricolores refluent depuis le début des années 2010… Pour dompter la tendance, la famille nordiste a recruté Guillaume Darasse . Arrivé depuis trois mois à la présidence d'Auchan France, ce routier du secteur passé par Casino, Système U, InVivo et Teract tâche d'exécuter un « plan simple, clair et compréhensible en interne et en externe », dont les premiers résultats financiers sont attendus en 2025, après un point bas cette année. Le plan des Mulliez « Nous avons des sites en frontal avec Leclerc, constate le dirigeant, qui veut assumer le défi en répondant « à la première attente des clients, le prix ». Son idée est de rentabiliser davantage le mètre carré de surface, de profiter de l'alliance avec Intermarché dans les achats et de renforcer l'efficacité opérationnelle pour « réinvestir au fur et à mesure dans les prix. On a commencé à le faire, les indices s'améliorent déjà », dit-il, ajoutant que la priorité absolue était de « relancer le chiffre d'affaires ». Concrètement, Auchan digère l'intégration de 94 magasins Casino dans des zones où l'enseigne manquait de présence - le Sud-Est, Lyon, Paris, Marseille, Bordeaux… Quelque 400 millions doivent être investis dans leur rénovation. Ces sites ont été rouverts avec une baisse des prix de 15 %, ce qui a augmenté les ventes de 22 % par rapport à l'an dernier. LIRE AUSSI : ENTRETIEN - « Retrouver la joie d'aller dans un magasin » : Auchan lance sa révolution douce Décès d'Abilio Diniz, star brésilienne des affaires et deuxième actionnaire de Carrefour Guillaume Darasse fonde de grands espoirs sur l'accord avec Intermarché et Casino dans les achats - une « alliance qui n'est pas classique, sur une durée de dix ans ». Intermarché prendra en charge les négociations pour l'approvisionnement en denrées alimentaires, Auchan celles pour le non alimentaire. Les Mousquetaires apporteront également leurs marques distributeurs, les « MDD » étant devenues l'un éléments différenciants et cruciaux pour les chalands . Le duo est en attente du feu vers des autorités de concurrence pour appuyer sur le bouton. Côté magasin, les circulations dans les rayons seront mises à jour, et les surfaces amputées. Un vaste mouvement de réduction est lancé. Quelque 500.000 mètres carrés, soit un quart de la surface du tiers de ses hypermarchés, doivent s'envoler. « 70 % de nos magasins feront bientôt moins de 10.000 mètres carrés », précise le dirigeant, qui travaille sur les arbitrages à effectuer dans l'offre non alimentaire. Cap sur la franchise Pour réduire les coûts dans les sièges et les structures , Carrefour et Auchan accélèrent sur le passage de magasins en franchise, suivant le modèle gagnant de Leclerc et Intermarché. Quitte à faire enrager les organisations syndicales. « Les dépenses des clients restent basses, ils continuent de privilégier les promotions. Les mauvaises conditions météo ont impacté le trafic dans les magasins et les soldes, pose Alexandre Bompard, le PDG de Carrefour, qui, lui aussi, doit combattre dans ces conditions pour rattraper Leclerc. LIRE AUSSI : Carrefour va expérimenter le paiement avec la paume de la main à Paris Carrefour recrute le patron emblématique de CDiscount « La politique de baisse des prix déployée nous a ramenés là où nous étions avant la vague d'inflation. On investit dans les prix, et l'intégration de Cora nous apportera du volume d'affaires et des synergies », assure le dirigeant. Le renfort de Cora Il y a quelques jours, 22.000 salariés sont tombés dans les bras de Carrefour avec l'intégration des 60 hypermarchés Cora et des 115 supermarchés Match - la plus grosse opération de croissance externe depuis la fusion avec Promodès en 1999. Ensemble, ils ajoutent au groupe une dot de 2,4 % de parts de marché, équivalent à la cession des 400 supermarchés et hypermarchés Casino à Intermarché et Auchan. LIRE AUSSI : Comment Carrefour va intégrer Cora et les supermarchés Match Pourquoi Auchan et Carrefour jouent leur avenir sur les MDD De quoi faire repartir les ventes dans la bonne direction, espère le groupe, qui a effectué ces derniers mois un effort appuyé sur les prix de 2.000 produits ciblés - la part de MDD dans les ventes est montée à 37 %. Le développement de la franchise et de la location-gérance a participé à la hausse de 6 % du bénéfice opérationnel courant, qui atteint 286 millions en six mois dans l'Hexagone. Pour financer l'effort sur les prix en France, Carrefour et Auchan peuvent s'appuyer sur les activités à l'étranger, au contraire de Leclerc. Au Brésil, Carrefour profite d'une bonne dynamique, mais Auchan voit sa performance reculer en Europe. L'international est une arme à double tranchant.