HOSPITALITY LAB & PRACTICE FOR BRANDS

Blog2017-10-23T13:43:48+00:00

GDPR : L’hospitalité des marques fait loi en Europe.

GDPR : L’hospitalité des marques fait loi en Europe.

En imposant aux marques de privilégier l’intérêt de leurs clients dans la gestion des données qu’elles détiennent, l’Europe fait de l’hospitalité le vecteur principal de leur croissance.

1. AUJOURD’HUI, LA CROISSANCE DES MARQUES PASSE PAR LA QUALITÉ DE LEUR RELATION CLIENTS.

Dans un monde digital, « Les Marchés sont des Conversations ».

Dès 1999, Doc Searls et ses co-auteurs avaient mis cette idée au coeur de leur “Clue Train Manifesto” (Manifeste des Evidences) (1), démontrant alors avec brio comment le développement du “capital relationnel” de la marque pouvait devenir le principal moteur de la croissance des entreprises.

L’arrivée des sites internet dans la fin des années 1990 avait eu en effet le mérite de faire prendre conscience qu’il pouvait se nouer une relation directe entre l’entreprise et ses clients, sans passer par un distributeur ; et que ces nouveaux liens produisaient énormément de données qu’il était probablement intéressant d’exploiter : ainsi, pour développer plus loin l’idée du “Clue Train”, lorsqu’il s’agit de générer une croissance durable des ventes et des profits, les meilleurs atouts de la marque sont sa légitimité à susciter des échanges autour de son coeur de métier (Conversation), son intelligence à les analyser (Curation), sa capacité à apporter des réponses adaptées aux besoins exprimés (Customization), et finalement son empathie relationnelle, propre à mettre le client en résonance avec la marque (Communion). Autant d’atouts qui précèdent dorénavant la simple « qualité des produits » mis au catalogue, autrefois le principal fer de lance des entreprises.
Une vision depuis partagée par Interbrand(2), qui dans sa publication annuelle du classement de la valeur des marques insiste sur le fait que “la croissance est la conséquence d’une stratégie claire et d’expériences exceptionnelles délivrées au consommateur”.
Voici donc venu le temps pour les marques soucieuses de croissance durable de passer un nouveau contrat relationnel avec leurs consommateurs, où l’achat et la livraison du produit n’est plus la fin mais le début de la relation : un contrat qui couvre d’abord l’usage, et l’expérience qui l’accompagne. Un contrat qui est aussi l’occasion de proposer de nouveaux moments de consommation, de nouveaux services, qui sont autant de chiffre d’affaires supplémentaire pour les marques. Mais un contrat relationnel d’abord fondé sur le respect de l’intérêt du client, notamment en matière d’utilisation de ses données.

 

2. GDPR : UNE RÉGLEMENTATION POUR SAISIR DE NOUVELLES OPPORTUNITÉS DE CROISSANCE.

Selon une étude récente de la Commission Européenne(3), 72% des Européens s’inquiètent en effet de laisser trop de données personnelles aux entreprises, souvent à leur insu, et surtout de ne pas en recevoir de réelle contrepartie. D’ailleurs, la connaissance plus précise du client semble ne faciliter en rien la capacité de l’entreprise à mieux cibler ses offres : selon tous les indicateurs(4), le taux d’ouverture des mails diminue alors que les désabonnements (opt-out) augmentent, ce qui fragilise largement la rentabilité des investissements lourds consentis dans le CRM.
La Commission souligne également que le marché en ligne est constitué à 57% d’échanges avec des opérateurs américains, alors que seulement 4% des échanges se font au travers d’opérateurs pan-européens. Elle estime que si les 100 plus grosses entreprises Européennes faisaient un usage judicieux de leurs données clients, le PNB Européen pourrait s’octroyer 1,9% de progression supplémentaire d’ici 2020, soit plus de 200 Milliard d’Euros de gain potentiel.
C’est avant tout à cette opportunité de croissance que la GDPR s’attaque : permettre une meilleure utilisation des données pour les entreprises grâce à un consentement avéré des consommateurs, favoriser les échanges intra-européens au sein d’un univers mieux sécurisé. Loin d’être une contrainte, la GDPR est une chance de développement de nouvelles sources de revenus pour les marques européennes : elle conduit à un modèle de croissance durable rendu possible par une approche choisie et non plus subie de la consommation. Avec la GDPR, les marques doivent négocier avec chacun de leurs clients un contrat relationnel : elles doivent se mettre à l’écoute, comprendre les besoins, proposer leurs services, et définir les modalités de la relation ; le tout dans la transparence ( accès aux données, droit de modification) qui établit la confiance, l’attachement. Les marques deviennent alors attachantes dans le bon sens du terme, et c’est de cet attachement que nait la croissance durable.
C’est à ce nouveau modèle relationnel qu’appellait lui-même Doc Searls dans son “Clue Train Manifesto” : il lui avait même trouvé un nom, la VRM (Vendor Relationship Management). Une approche basée sur le consentement avéré du client vis à vis de ses fournisseurs (vendeurs) avec un postulat simple : “un consommateur libre a plus de valeur qu’un consommateur captif – pour lui-même, pour les marques et pour l’économie en général”.
Encore faut-il s’entendre sur la définition du consommateur “libre”. Searls le définit en cinq points :
1. Il entre en relation avec les marques de manière indépendante et sans contrainte.
2. Il est le point d’intégration de sa propre donnée (c’est lui seul qui peut relier sa donnée à sa personne).
3. Il a le contrôle de la donnée qu’il génère et collecte. Il décide de ce qu’il veut partager, à qui et comment.
4. Il définit son propre niveau d’engagement avec les marques.
5. Il est libre d’exprimer ses exigences et ses intentions en dehors du contrôle de toute entreprise.
C’est ce consommateur “libre” que la GDPR souhaite aujourd’hui promouvoir, afin d’en faire le vecteur de croissance de l’économie.

3. L’HOSPITALITE DES MARQUES, PRINCIPAL VECTEUR DE LEUR PROPRE CROISSANCE.

Accueillir un consommateur “libre” est sans doute une perspective qui effraie bon nombre de marques, tant elle ont été construites sur la notion d’un marketing manipulateur et insidieux, capable d’influencer jusqu’aux émotions pour enfermer les clients dans un tunnel de vente dont la seule issue est l’achat du produit. Avec la GDPR, ce n’est plus le produit qu’il va falloir vendre, c’est la marque qui doit apprendre à se faire acheter. Et pour cela, il va falloir qu’elle se montre hospitalière vis à vis de ses clients : bienveillante, humaine et proche.
Le produit devient simplement la porte d’entrée à la marque, celui qui va forger les impressions de la première rencontre, et donc le début (et non la fin) de l’histoire. Le produit n’est plus qu’un prétexte, c’est la marque qui devient le réel support de l’expérience pour le consommateur : c’est d’ailleurs à elle qu’il va naturellement s’adresser s’il a besoin d’assistance ou s’il a simplement des remarques à formuler. À la marque de se montrer engageante, accueillante, généreuse et humaine pour fidéliser le consommateur au-delà du premier produit, et pour entretenir une relation proche, intime, qui permettra de continuer à vendre sans qu’il soit besoin de déployer la coûteuse armada publicitaire du premier jour : avoir une stratégie à long terme d’entretien de la relation, plutôt que de s’épuiser dans des efforts permanents de recrutement.
Autant le “tunnel de vente” était indifférencié et anonyme, donc étranger à toute notion d’hospitalité, autant le “cycle de décision d’achat” est personnalisé et fait appel à la relation humaine : c’est de la capacité de la marque à accueillir que dépend la fidélisation du client, et encore plus, sa propension à devenir activement promoteur vis à vis de ses pairs. Pour le dire différemment, c’est du niveau d’hospitalité de la marque que va découler l’amplitude de la réalisation du cycle d’achat, et donc le montant de la valeur créée.
Autant le “tunnel de vente” s’envisageait dans un temps le plus court possible, avec l’espoir de limiter la durée d’exposition nécessaire pour déclencher l’achat afin de réduire les coûts, autant le “cycle de décision d’achat” s’inscrit dans la durée la plus longue possible afin de maximiser les revenus. En se plaçant dans une notion de permanence, on met forcément en exergue la qualité de l’hospitalité, seule capable de générer de la pérennité dans la relation.
Plus le consommateur progresse avec la marque, plus la marque fait preuve de « disponibilité » vis à vis des demandes du consommateur, plus se crée la confiance dans la relation, le consommateur récupérant de plus en plus de valeur d’usage en retour de sa relation avec la marque, la marque obtenant de plus en plus de “permissions” qui lui permettent d’aller encore plus loin dans son service du consommateur.
C’est bien là le cercle vertueux de l’hospitalité des marques : un marketing “on demand” (inbound marketing), un marketing de l’échange, de la confiance, de la permission, du partage de la valeur, où les clients sont aussi des hôtes ; un marketing qui se définit d’abord par rapport au client pour qu’il puisse adopter lui-même la marque, la faire sienne et en devenir à son tour le porte-parole…
Alors que la GDPR fait des marques le gibier de consommateurs devenus madrés, l’hospitalité est la meilleure réponse pour faire de ces mêmes marques les plus désirables des proies : avec bienveillance, humanité et intimité. Assurant ainsi la pérennité de leur croissance.

4. QUELLES APPROCHES POUR LES MARQUES FACE A LA GDPR ?

Ce serait peine perdue pour les marques que de se contenter de « mettre en conformité » leur bases de données tout en espérant garder les mêmes pratiques relationnelles. Car la GDPR est d’abord une invitation à renverser ses pratiques relationnelles pour faire montre d’hospitalité vis à vis de ses clients ; et c’est ce renversement d’attitude qui est lui même porteur de croissance pour les marques. Avec la GDPR, l’hospitalité ouvre pour les marques de nouvelles perspectives de croissance.
Une étude publiée en Mai dernier par le gouvernement Britannique4 s’était alarmée sur le fait que seulement 30% des grandes entreprises du pays avaient commencé à prendre les mesures nécessaires à la mise en conformité de leurs pratiques d’utilisation des données, alors que la transcription dans la loi Britannique vient d’être réalisée en ce mois d’Août, et qu’elle survivra au Brexit. Les autres pays feront-ils preuve de la même insouciance, par rapport à une échéance qui dans la plupart des pays européens, a été fixée à Mai 2018 ?
La GDPR transforme radicalement la manière dont les entreprises utilisent les données. Il va falloir arrêter d’acheter des listes d’adresses, et même se débarasser des listes qu’on aura pu acheter auparavant. Contacter un client exigera d’avoir les permissions nécessaires, sauf à s’exposer à des amendes prévues pour atteindre jusqu’à 4% du chiffre d’affaires.
Il n’y aura donc pas d’échappatoires.
Mais n’est-ce pas justement l’opportunité d’une prise de conscience salutaire dans le futur de la relation client ? Quelle marque aujourd’hui a encore besoin d’avoir accès à des millions de noms dont simplement un infime pourcentage montre un intérêt pour ses propositions ? Ne vaudrait-il pas mieux établir une véritable relation avec moins de clients mais qui ont un véritabe intérêt à avoir un dialogue, un échange, une conversation avec la marque ?
N’est-il pas temps, tout simplement, que les marques apprennent à devenir hospitalières vis à vis de leurs clients ?
Et si la GDPR n’était qu’un manifeste pour l’hospitalité des marques ? Une manière de sauver les marques traditionnelles à l’heure du digital ? La dernière opportunité à saisir avant liquidation ou reprise par les acteurs de la nouvelle économie ?
En développant leur hospitalité pour se mettre en conformité avec la GDPR, ce n’est pas tant l’amende que les marques vont éviter, c’est leur futur qu’elle vont assurer.
Aucune raison d’attendre. Embrassons la GDPR en développant l’hospitalité des marques (5).

 

 

(1) Le Cluetrain Manifesto (Manifeste des évidences) est un texte rédigé par Rick Levine, Christopher Locke, Doc Searls, et David Weinberger. Il est d’abord diffusé sur le web en 1999 comme un ensemble de quatre-vingt-quinze thèses, puis est publié sous forme de livre en 2000 avec les thèses prolongées de sept essais. https://www.amazon.com/Cluetrain-Manifesto-End-Business-Usual/dp/0738204315
(2) Etude 2016 Interbrand : http://interbrand.com/best-brands/best-global-brands/2016/
(3) Etude de la Commission Européenne : https://ec.europa.eu/commission/publications/why-we-need-digital-single-market_en
(4) Citée par Tanya Joseph dans le magazine Marketing Week (UK) du 7 Août 2017, New data laws are a chance to reset customer relationships : https://www.marketingweek.com/2017/08/07/tanya-joseph-data-law/
(5) Cf, “Manifeste pour l’Hospitalité des Marques”, Georges-Edouard DIAS, Edition Netexplo : https://www.amazon.fr/dp/2954667230/

Pauvreté laborieuse : une question de quantité de travail avant tout

By |July 24th, 2024|Categories: Scoop.it|

La pauvreté laborieuse, une question de durée de travail plus que de salaire horaire ? Alors que le sujet du pouvoir d'achat et, de manière corollaire, celui d' une augmentation du SMIC ont concentré une grande partie des débats des élections législatives, l'Insee apporte un éclairage important sur les déterminants et voies de sortie pour les millions de travailleurs qui peinent à joindre les deux bouts. Publié dans le cadre de l'édition 2024 de « La Revue consacrée à l'emploi, au chômage et aux revenus du travail », cet éclairage s'intéresse aux millions de salariés du privé dits « à bas revenus salariaux » de 2011-2019. En clair, à toutes celles et ceux de 24 à 62 ans dont les fiches de paye annuelle étaient dans les 20 % les plus faibles durant deux années consécutives sur la période considérée. Soit, en 2019, moins de 12.360 euros net (1.030 mensuels en moyenne), à comparer au salaire médian de 21.150 euros cette année-là. Femmes et temps partiel L'indigence du revenu salarial tient à un salaire horaire faible et/ou à un nombre d'heures travaillées limitées. Ce dernier facteur recouvrant des situations variées, rappelle l'auteur de l'éclairage, Emmanuel Berger (Dares). Cela va de l'étudiant qui prend des « petits boulots », au retraité qui a besoin d'un complément de fin de mois, en passant - c'est le gros des troupes - par tous les salariés (femmes majoritairement, dans des TPE plus fréquemment femmes et hommes mélangés) qui occupent une vingtaine de professions bien identifiées : nettoyeuse, aide à domicile, vendeuse, cuisinier, livreur, manutentionnaire non qualifié, etc. Toujours en 2019, la moitié des salariés à bas revenus salariaux ont travaillé moins de 755 heures, contre 1.813 heures pour tous les salariés (quasiment une année à temps plein à raison de 35 heures par semaine). « Toutes choses égales par ailleurs, un salarié à temps partiel a une probabilité d'avoir un bas revenu salarial environ cinq fois plus élevée que celle d'un salarié à temps plein », avance Emmanuel Berger. LIRE AUSSI : Quantité de travail : les Français toujours à la traîne mais en progrès En remontant le temps, l'étude montre que près de la moitié (46 %) des salariés du privé qui étaient dans une situation de bas revenus en 2011 alors âgés de 25 à 54 ans (*), l'était toujours en 2019. Notamment, 13 % d'entre eux le sont restés continûment. En cause, une surreprésentation de certains métiers mal payés - service aux particuliers, ouvrier non qualifié, artiste, etc. - et, toujours, un recours au temps partiel très majoritaire. En revanche, ces salariés « enfermés » dans les bas revenus salariaux ne l'ont pas été à cause de longues périodes non travaillées, 70 % d'entre eux ayant travaillé toute l'année en 2019, une proportion comparable à celle de l'ensemble des salariés, poursuit la Dares. L'autre moitié, et même un peu plus (54 %), a trouvé une échappatoire, avec des gains variables sur leurs fiches de paye. Parmi ceux, un sur dix, qui s'en sont sortis durablement en accédant aux 40 % de revenus les plus élevés, c'est l'augmentation du volume d'heures travaillées qui a le plus joué, plus que celle du salaire horaire. « Les salariés qui sortent des bas revenus salariaux sont plus fréquemment devenus cadres et ont plus souvent rejoint les secteurs de l'industrie ou des services mixtes », complète l'étude. (*) Ils avaient donc au moins 24 ans en 2010 et au plus 62 ans en 2019.

Ces travailleurs qui jouent les prolongations après la retraite

By |July 24th, 2024|Categories: Scoop.it|

En 2023, 77 % des personnes âgées de plus de 50 ans ayant pris leur retraite étaient en emploi au moment de liquider leurs droits, qu'elles aient atteint les conditions requises, l'âge maximal ou qu'elles aient été mues par des contraintes de santé ou familiales. Parmi elles, 87 % ont raccroché. Les autres (13 %) ont décidé de poursuivre leur carrière professionnelle. Quels sont leurs profils ? Leurs motivations ? Dans l'édition 2024 de son étude sur l'emploi, le chômage et les revenus du travail, l'Insee apporte des réponses inédites à même d'éclairer les débats dans l'hypothèse d'une remise en cause de la dernière réforme des retraites . L'analyse par niveau de qualification montre que les seniors qui restent en poste sont moins nombreux parmi les actifs peu ou pas diplômés (9 %) que parmi ceux diplômés du secondaire (12 %) et surtout du supérieur (18 %). « Par ailleurs, les personnes qui ont liquidé leurs droits à la retraite à l'âge de 63 ans ou plus continuent plus souvent de travailler dans les six mois qui suivent (18 %) », soulignent les auteurs de l'étude, Eliette Castelain, Aurélie Delaporte, et Nathan Rémila. Un salarié sur dix La poursuite d'une activité professionnelle concerne un tiers des indépendants toujours dans les six mois suivant le début de la perception de leur pension. Cela concerne surtout les commerçants (33 %) et dans une moindre mesure les artisans (25 %) ou les agriculteurs (23 %). Pour une partie d'entre eux, retraite est synonyme de vente de l'outil de travail, laquelle n'est pas totalement prévisible. Plus encore, 42 % des professions libérales, en moyenne plus diplômées, continuent à travailler après la liquidation de leurs droits.

Le poids de la finance de l’ombre inquiète les autorités

By |July 24th, 2024|Categories: Scoop.it|

Les risques systémiques liés à la finance de l'ombre sont une nouvelle fois pointés du doigt. Dans un rapport publié lundi, le Conseil de stabilité financière (CSF) alerte sur la difficulté de superviser ce secteur et prévient qu'il faudra plus de temps que prévu pour évaluer sa vulnérabilité aux chocs futurs. Le « shadow banking », comme le nomment les anglo-saxons, comprend en réalité toutes les activités financières non bancaires : gestion d'actifs (en particulier hedge funds et fonds monétaires), capital investissement, assurance… Il regroupe donc des entités très diverses, régulées par de multiples autorités. Ce qui complique leur surveillance. Dans une lettre publiée le même jour, le président du CSF Klaas Knot - qui est aussi gouverneur de la banque centrale néerlandaise - appelle les principaux ministres des finances du G20 et les gouverneurs des banques centrales à poursuivre leur action pour mieux encadrer la finance de l'ombre. Les autorités s'alarment depuis déjà plusieurs années de son poids croissant. Ses acteurs participent au financement de l'économie au même titre que les banques, tout en étant exempts des lourdes contraintes appliquées à la finance traditionnelle. Importance systémique Les exigences strictes en matière de fonds propres imposées aux banques à la suite de la crise de 2008 ont d'ailleurs participé à l'essor des fonds monétaires et autres prêteurs non bancaires. Selon le CSF, en 2022, la finance de l'ombre pesait 217.900 milliards de dollars, soit 47,2 % du total des actifs financiers mondiaux. Elle est aujourd'hui une source cruciale de financement pour de vastes pans de l'économie mondiale, et certains acteurs ont acquis une importance systémique. Or plusieurs incidents, à commencer par la crise des subprimes, ont montré que la finance non bancaire pouvait créer ou amplifier une crise systémique. « Alors que le souvenir des turbulences passées s'estompe et que l'optimisme quant à un atterrissage en douceur de l'économie mondiale s'accroît, il est important de souligner que les risques extrêmes demeurent », formule Klaas Knot. De fait, les récentes tensions géopolitiques et l'augmentation des niveaux d'endettement ravivent le spectre d'une crise financière. LIRE AUSSI : ANALYSE - Crise bancaire : la revanche de la finance de l'ombre DECRYPTAGE - Dette : la bombe à retardement des traders de l'ombre Selon Klaas Knot, si certains progrès ont été faits en matière de régulation, « le rythme de mise en oeuvre des politiques a été inégal d'une juridiction à l'autre et il se peut que nous soyons déjà en train de perdre notre élan ». Le CSF pointe notamment des lacunes en matière de collecte de données sur le secteur, liées à un manque de transparence et de partage d'informations. « Dans certains pays, il existe des obstacles juridiques au partage des données au sein d'un même marché », observe le CSF. Si les autorités pointent les risques inhérents au secteur dans son ensemble, les hedge funds, ces fonds souvent décrits comme spéculatifs, sont sans doute ceux qui ont donné le plus de sueurs froides aux régulateurs. Ces dernières années, ils ont été impliqués dans une série d'accidents aux répercussions mondiales. Parmi eux, le scandale Archegos, dont le fondateur Bill Hwang a récemment été condamné pour fraude et manipulation de marché. L'implosion de ce family office avait causé des pertes de plus de 10 milliards de dollars pour les banques qui y étaient exposées. En avril dernier, le Fonds monétaire international (FMI) alertait sur l'essor rapide du marché du crédit privé, un segment « opaque et très interconnecté du système financier », qui pèse pas moins de 2.000 milliards de dollars. Si à ce jour, les risques immédiats pour la stabilité financière liés au crédit privé semblent limités, « les vulnérabilités existantes pourraient devenir un risque systémique pour le système financier dans son ensemble », estime le FMI.

Fin des voitures thermiques : Bruxelles maintient la date butoir de 2035

By |July 20th, 2024|Categories: Scoop.it|

Ursula von der Leyen a-t-elle trouvé le moyen d'apaiser la vive controverse autour de la fin des voitures thermiques en 2035 ? La présidente de la Commission européenne, reconduite jeudi dans ses fonctions par le Parlement européen, a, en tout cas, envoyé des signaux pour trancher ce débat houleux de la campagne des élections européennes. Elle a fait passer le message qu'elle ne toucherait pas à l'objectif de 100 % de voitures neuves « zéro émission » en 2035 fixé dans la loi européenne, comme cela était réclamé par l'extrême droite et par certains membres du PPE (Parti populaire européen, où siège le duo allemand CDU-CSU). Mais qu'elle l'accompagnerait de textes réglementaires autorisant les moteurs thermiques fonctionnant avec des carburants synthétiques (e-fuels) après 2035. Cap maintenu « Nous maintenons cet objectif 2035, a ainsi affirmé Ursula von der Leyen lors d'une conférence de presse. Nous devons avoir une approche neutre du point de vue technologique, dans laquelle les carburants de synthèse auront un rôle à jouer. » Un peu plus tôt, devant les eurodéputés, elle avait promis « une modification ciblée de la réglementation dans le cadre du réexamen prévu » de la législation sur les émissions de CO2. Cet « en même temps » à la sauce européenne est une manière de satisfaire les Verts - dont le vote était crucial pour sa reconduction - et les opposants au texte, qui pourront dire que ce n'est plus la fin des moteurs thermiques… LIRE AUSSI : La fin des voitures diesel et à essence fracture l'Europe politique En réalité, la loi européenne n'a jamais mentionné l'interdiction des moteurs thermiques, elle la sous-entend en imposant aux automobiles neuves de ne plus émettre aucun CO2 à partir de 2035… « Aujourd'hui, un e-fuel zéro carbone injecté dans un moteur thermique vaut 6 euros le litre avant taxes, donc on est loin d'une solution compétitive face à la batterie électrique, vers laquelle les industriels s'orientent massivement. Peut-être qu'il y aura une niche de marché, qui doit être sécurisée d'un point de vue juridique, mais cela n'implique pas de rouvrir le calendrier 2035 », commente Pascal Canfin, ex-président de la commission environnement du Parlement européen. Discussions bloquées Après des semaines d'incertitudes liées à la campagne des élections européennes, ces clarifications sont bienvenues. Reste à voir si elles peuvent faire consensus. Issues du « manifesto » du PPE (auquel Ursula von der Leyen appartient) pendant la campagne, elles rejoignent ce sur quoi les législateurs européens s'étaient accordés en mars 2023, après que l'Allemagne a fait pression en faveur de voitures roulant à l'e-fuel après 2035. Mais depuis, l'arsenal juridique devant rendre réelle cette proposition est bloqué, faute d'accord entre les Etats membres. Les discussions devaient reprendre en deuxième moitié d'année pour tenter de trouver un accord. Et cela ne sera pas complètement la fin de l'histoire, car le texte prévoit une clause de revoyure en 2026. Celle-ci doit tenir compte d'une analyse de situation qui doit être dressée par le commissaire européen Thierry Breton - s'il est reconduit dans la prochaine Commission -, l'un de ceux qui se sont montrés sceptiques dès le départ sur l'échéance de 2035. LIRE AUSSI : les carburants de synthèse, dernière planche de salut du moteur thermique Les constructeurs automobiles veulent éviter un grand flop de l'électrique Du côté des constructeurs, l'essence synthétique est une voie poussée par certaines marques, comme Porsche, mais elle n'a rien d'une solution miracle, du fait de son coût exorbitant. Il faut, pour la fabriquer, mélanger de l'hydrogène avec du CO2 capté dans l'atmosphère, ce qui motive qu'elle soit classée in fine neutre en carbone. « Les e-fuels coûtent dix fois plus cher que le carburant normal, résumait il y a quelques semaines le patron de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, à l'occasion d'un déjeuner organisé par la Plateforme automobile. Si vous me trouvez des automobilistes prêts à en acheter, je vous en produis ! » Pour la grande majorité des experts, le coût et la rareté de ces e-carburants flèchent cette ressource rare vers les secteurs qui n'ont pas d'autre solution pour se décarboner, comme l'aviation. Pas vers l'automobile. Le Losange aussi y croit Renault, dont la clientèle n'est pourtant pas composée de millionnaires, fait partie des groupes qui explorent cette voie. Le géant du pétrole saoudien Aramco est entré le mois dernier au capital de Horse Powertrain, sa filiale spécialisée dans la production de moteurs, avec à la clé du cash mais aussi son réseau de centres de R&D travaillant sur le carburant synthétique. Aujourd'hui, ce n'est toutefois pas sur 2035 que les constructeurs polarisent leur attention, mais sur 2025. Ils sont tenus, en effet, de réduire de 15 % les émissions de CO2 de leurs voitures neuves à partir du 1er janvier, sous peine de fortes amendes. Un objectif qui leur semble de plus en plus compliqué à atteindre avec des ventes de voitures électriques ne progressant plus. Et pour franchir cet obstacle, les carburants synthétiques ne leur seront d'aucune utilité.

La greentech et l’industrie, les nouveaux moteurs d’emplois de la French Tech

By |July 20th, 2024|Categories: Scoop.it|

La French Tech est un peu en convalescence. Après dix-huit mois difficiles liés à la remontée des taux et l'inflation, les levées de fonds ne repartent pas à la hausse. Comme l'a révélé le dernier baromètre d'EY sur le capital-risque en France, les start-up françaises ont levé 4,26 milliards d'euros au premier semestre 2024, soit le même montant que sur les six premiers mois de l'année 2023. Un chiffre qui est (heureusement) porté par des méga levées dans l'IA - dont celle de Mistral AI à 600 millions - et la greentech, un segment qui nécessite des capitaux importants pour bâtir des infrastructures. C'est donc sans grande surprise que les start-up qui oeuvrent pour la transition écologique soient les plus grosses pourvoyeuses d'emplois, selon la dernière étude du syndicat Numeum, basé sur un échantillon de plus de 13.000 start-up. Au premier semestre 2024, elles ont créé près de 2.800 emplois, soit 21 % du total national. Les start-up industrielles arrivent en deuxième position avec près de 2.700 emplois créés (20 % du total). Ces deux typologies de start-up sont principalement basées en régions. Si l'Île-de-France reste, sans grande surprise la région la plus dynamique avec une concentration de 54 % des emplois, la région Auvergne-Rhône-Alpes monte en puissance avec 11 % des emplois nets créés au premier semestre. Cette dernière accueille beaucoup de jeunes sociétés dans l'énergie solaire (autour de Lyon) ou encore l'électronique (autour de Grenoble). Plus globalement, la French Tech continue de faire grossir doucement ses rangs. Sur les six premiers mois de l'année, 20 % des start-up tricolores ont créé de l'emploi, 65 % ont maintenu leurs effectifs mais 15 % ont supprimé des postes. Au total, près de 13.500 emplois ont été créés au premier semestre 2024, pour atteindre plus de 342.000, soit une hausse de 4 % sur six mois. Au premier semestre 2023, la croissance s'élevait à 7,2 %. « Les chiffres sont plus mesurés que l'année dernière et celle d'avant mais globalement la création d'emplois est assez stable », souligne Guillaume Buffet, administrateur chez Numeum. Alors qu'avril 2023 avait été un mauvais mois avec 3.400 suppressions d'emplois, avril 2024 a été un mois positif avec 3.000 emplois créés. « Il n'y a pas vraiment de saisonnalité dans la French Tech car les start-up évoluent dans pleins de secteurs », précise Guillaume Buffet. Les membres de l'indice French Tech 120, ont de leur côté créé plus de 3.400 emplois sur ce premier semestre 2024, soit une hausse de 6,2 % sur cette période. C'est aussi 2,2 points de plus que la moyenne des start-up françaises. Le plus gros créateur d'emplois a été Anywr, spécialiste du recrutement international et de la mobilité professionnelle, avec 609 nouveaux postes. Il est suivi du réseau de conseillers immobiliers Safti (201), la néobanque Qonto (175), la plateforme de notation RSE EcoVadis (144) et Blablacar (137). Le climat politique incertain pourrait casser cette dynamique. La French Tech, fortement soutenue par Emmanuel Macron, est inquiète de voir certaines règles changer dans les mois à venir (suppression du crédit d'impôt recherche par exemple). Au lendemain des élections législatives, Numeum a d'ailleurs appelé à la création d'un ministère chargé du numérique. « Nous sommes à un point d'inflexion où il faut accélérer la numérisation de l'économie pour gagner en productivité face aux Etats-Unis et la Chine. Numeum travaillera avec les nouveaux institutionnels, comme il l'a toujours fait, et sera particulièrement attentif à ce que les politiques publiques à venir prennent puissamment en compte le rôle majeur du numérique, moteur de la transformation sociale, sociétale, environnementale et économique dont ont besoin notre pays et l'Europe plus globalement. »

Ces villes où le taxi-volant pourrait prendre son envol –

By |July 20th, 2024|Categories: Scoop.it|

Les eVTOLs (aéronef à décollage et atterrissage verticaux électrique) génèrent-ils une valeur ajoutée à l’offre de mobilité urbaine ? Auquel cas, comment intégrer ces taxis-volants dans le paysage des transports urbains en tenant compte de plusieurs facteurs tels que la complexité de l’espace aérien, les conditions météorologiques, l’environnement local et les conditions de travail. Dans son rapport, TNMT analyse 42 villes où des projets de taxi-volants sont en cours de développement. Crédits : TNMT C’est tout l’objet du dernier rapport de TNMT qui passe au peigne fin les projets de mobilité urbaine aérienne et électrique en cours de développement au sein de 42 villes, dont 26 européennes et 16 américaines.  Les 6 facteurs de développement du taxi-volant Une analyse visant à déterminer les niveaux de faisabilité et de viabilité de ces différents projets. La topographie des villes étudiées présente-t-elle des dangers potentiels aux routes aériennes urbaines ? Les conditions météorologiques locales sont-elles favorables ? La municipalité est-elle favorable au taxi-volant ? Les six facteurs de réussite pour développer une offre de transport urbaine aérienne électrique, selon TNMT. Crédits : TNMT L’espace aérien local est-il partagé pour des besoins militaires ? Quel est le niveau de congestion du trafic routier ? La zone tirerait-elle réellement un avantage d’une telle offre de transports ? Un aperçu des éléments analysés dans le cadre du rapport pour tenter de voir quelles sont les zones où les projets de mobilité aérienne électrique sont les plus susceptibles de voir le jour.  6 villes américaines et 15 européennes affichent des perspectives « bonnes » ou « excellentes » Le rapport identifie 6 villes américaines et 15 européennes avec des perspectives de développement “bonnes” ou “excellentes”. Au regard de ces éléments, 8 villes – Berlin, Munich, Vienne, Orlando, Charlotte, Chicago, Los Angeles, Hambourg – sont classées par les analystes comme des zones d’excellence pour le développement d’une offre de taxi-volant. En tenant compte de ces critères, TNMT identifient 6 villes américaines et 15 européennes où le taxi-volant est susceptible de prendre son envol. Crédits : TNMT Et si Athènes, Madrid, Amsterdam, Denver ou encore Philadelphie se retrouvent dans une “impasse”, 13 villes – dont Paris, Marseille, Monaco, Barcelone ou Nuremberg – présentent des opportunités de développement.  Taxi-volant : quelles villes affichent la topographie la plus favorable ? Les zones les plus plates, permettant de réduire le besoin de manœuvres verticales, sont les plus favorables à la création de routes aériennes urbaines. Ces villes où la topographie est plus favorable aux eVTOL. Crédits : TNMT Un avantage géographique permettant d’optimiser la consommation des taxis-volants en plus d’améliorer l’efficacité opérationnelle. Dans ce contexte, ce sont Orlando, Amsterdam et Charlotte qui tirent leur épingle du jeu.  Taxi-volant : quelles villes présentent l’espace aérien le plus adapté ?  Après avoir divisé les besoins de l’espace aérien en 5 catégories distinctes, dont une pour les besoins militaires, le rapport identifie trois villes où le développement d’une route empruntée par des taxis-volants semble le plus adapté car empiétant le moins sur les autres espaces aériens existants. Ces villes où la configuration de l’espace aérien semble adaptée au développement des eVTOL. Crédits : TNMT Il s’agit de Vienne, Monaco et Dublin. Bien que certaines d’entre elles accordent une partie importante de leur espace aérien aux besoins militaires, la création de routes spécifiques au sein du réseau analysé y semble adéquate. Taxi-volant : quelles sont les municipalités les plus favorables a son développement ? L’obtention du soutien des autorités locales est le critère le moins répandu au sein des 42 villes étudiées : seules 15 municipalités se montrent favorables aux taxis-volants au regard des partenariats stratégiques, des financements publics et du soutien à des projets pilotes observés. Au regard des partenariats stratégiques, des financements publics et du soutien à des projets pilotes observés, ces municipalités affichent un soutien notable au développement du taxi-volant. Crédits : TNMT Parmi celles-ci, Los Angeles, Miami et Paris affichent le contexte le plus favorable.  Taxi-volant : quelles sont les villes où la météo est la plus favorable ? La création d’une offre de mobilité urbaine aérienne nécessite des conditions météorologiques locales favorables et constantes. Quelles villes affichent les conditions météorologiques les plus favorables à l’envol du taxi-volant ?Crédits : TNMT San Diego, Los Angeles et Miami semblent remplir parfaitement ces critères grâce à des conditions météorologiques excellentes ou modérées pendant plus de 95 % de l’année. Quelles villes bénéficieraient le plus du développement des taxis-volants ? Au regard des conditions de marché, de l’importante congestion du trafic routier et de la disponibilité d’infrastructures – aéroports et héliports -, Stuttgart et Marseille semblent tirer un avantage considérable de la création d’une offre de taxis-volants.   Au regard des conditions de marché, de l’importante congestion du trafic routier et de la disponibilité d’infrastructures – aéroports et héliports -, Stuttgart et Marseille semblent tirer un avantage considérable de la création d’une offre de taxis-volants. Crédits : TNMT Si l’on tient uniquement compte de la congestion du trafic routier, ce sont les villes de Charlotte, Rome et Orlando qui tireraient un avantage notable du développement d’une offre d’eVTOL. “Il est important de noter que dans la plupart des cas, le gain de temps réalisé en optant pour un taxi-volant plutôt que pour la voiture est minime, et peut même parfois se traduire par des temps de trajet plus longs”, précisent les analystes. 

Bruxelles débloque 7 milliards d’euros pour une mobilité durable et multimodale –

By |July 20th, 2024|Categories: Scoop.it|

La Commission a sélectionné 134 projets de transport qui recevront plus de 7 milliards d’euros de subventions de l’UE au titre du mécanisme Connecting Europe Facility (CEF), l’instrument de l’UE pour les investissements stratégiques dans les infrastructures. Environ 83 % du financement soutiendra des projets qui répondent aux objectifs climatiques de l’UE, en améliorant et en modernisant le réseau européen de chemins de fer, de voies navigables intérieures et de routes maritimes, afin de bâtir une offre de transports multimodale.  80% des fonds débloqués en faveur du rail Le train occupe une place prépondérante dans le plan de transport transeuropéen que souhaite mettre en place Bruxelles. Les projets ferroviaires recevront 80 % des 7 milliards d’euros.  Des fonds alloués à des projets visant à améliorer les connexions ferroviaires transfrontalières le long du réseau central RTE-T – dans les États membres de la Baltique (Rail Baltica), entre la France et l’Italie (Lyon-Turin), et entre le Danemark et l’Allemagne (tunnel de Fehmarnbelt). Modernisation des infrastructures maritimes et fluviales Une vingtaine de ports maritimes bénéficieront d’une aide à la modernisation de leurs infrastructures, dont certaines leur permettront de fournir de l’électricité à quai aux navires ou de transporter des énergies renouvelables. Les travaux d’infrastructure fluviale amélioreront les liaisons transfrontalières, notamment entre la France et la Belgique dans le bassin Seine-Escaut, et entre la Roumanie et la Bulgarie sur le Danube. Le ciel unique européen poursuit son développement Bruxelles veut également soutenir le lancement de systèmes et services de transport routiers intelligents (STI) coopératifs et la création de nouvelles aires de stationnement sûres et sécurisées pour accroître la sécurité des particuliers et des professionnels. Les projets de gestion du trafic aérien continueront à développer le ciel unique européen afin que le transport aérien devienne plus efficace, plus sûr et plus durable. Vers une offre de transports européenne multimodale La politique RTE-T définit l’objectif de l’UE pour développer un réseau transeuropéen de transport efficace, multimodal et de haute qualité dans l’ensemble de l’UE. Celle-ci entre en vigueur dès le 18 juillet 2024. Reste à définir les conventions de subventions avant que les 134 projets retenus puissent toucher les fonds de l’UE. 

Tunnel Lyon-Turin : le double coup de pouce de Bruxelles

By |July 20th, 2024|Categories: Scoop.it|

Le tunnel ferroviaire Lyon-Turin, le plus long du monde et en cours de percement, va pouvoir continuer à tracer son sillon en vue de son inauguration prévue en 2032. Bruxelles a accordé ce mercredi un double coup de pouce financier au projet transfrontalier, d'un montant de 765 millions d'euros sur plusieurs années, à la suite d'un appel à projet. A charge pour la France et l'Italie de débloquer en parallèle les mêmes sommes, à hauteur de 30 % du percement global du tunnel pour l'Italie et de 20 % pour la France. Avant-projet détaillé A la suite d'un appel à projet, la Commission européenne, actuellement en plein renouvellement , va débloquer 700 millions en faveur du tunnel proprement dit, qui représente un double tronçon de 57,5 kilomètres. Soit 164 kilomètres de galeries dont 37 km ont déjà été creusés. La somme sera versée au maître d'ouvrage TELT (Tunnel Euralpin Lyon-Turin), la société publique franco-italienne ad hoc créée dès 2015. Cette subvention européenne sur 2024-2027 « est le troisième plus important investissement sur les 134 projets sélectionnés », se réjouit la société binationale. LIRE AUSSI : Lyon-Turin : le dossier débloqué in extremis Voyage au coeur du chantier du tunnel du Lyon-Turin à la découverte du robot Axel Une autre enveloppe séparée, de 64,6 millions d'euros, sera affectée par Bruxelles aux études d'avant-projet détaillé (APD), pour lancer sous l'égide de SNCF Réseau les études des longues voies d'accès côté français, prévues entre Dijon et Modane. Même si ce second engagement est cohérent avec les encouragements précédents de la Commission, poussant la France à accélérer ses travaux préparatoires, son déblocage n'allait pas forcément de soi : il s'inscrit dans une distribution totale de 7 milliards d'euros en faveur des cofinancements pour les projets européens d'interconnexion en Europe, mais les demandes cumulées des Etats étaient très supérieures à cette enveloppe pluriannuelle, relève Stéphane Guggino, le délégué général du comité La Transalpine, qui défend la liaison binationale. Ces 65 millions permettront d'engager « la dernière étape préalable avant les travaux » des voies d'accès, selon lui. Leur déblocage a été rendu possible par un accord franco-français de dernière heure, scellé fin janvier entre l'Etat et les collectivités locales , au terme de longs et difficiles débats. A la veille du coup de gong, les parties s'étaient accordées sur un financement des études à hauteur de 59,1 millions pour l'Etat et 40,2 millions pour les collectivités (région Auvergne-Rhône-Alpes, départements concernés, grandes agglomérations). Incertitudes gouvernementales Mais avant que SNCF Réseau puisse engager en 2025 son programme d'études pour trois ans, il faut encore un feu vert du gouvernement, selon les proches du dossier. Ce qui n'est pas une formalité en raison des incertitudes politiques nationales actuelles, et des pouvoirs exacts du gouvernement démissionnaire. LIRE AUSSI : La SNCF et la RATP privatisent le champion français de l'ingénierie ferroviaire Interférométrie, véhicules téléguidés : le chantier hors norme de la ligne de train France-Italie Principalement destiné au transfert du fret franco-italien et européen de la route vers le train, et à un moindre degré au transport de passagers, le projet de tunnel perdrait de son intérêt sans la réalisation des voies d'accès. Créant un goulot d'étranglement côté français, alors que les Italiens pourraient faire passer côté Piémont jusqu'à 162 trains de fret par jour. Les accès côté français restant encore à financer pour des travaux de 8 à 15 milliards (dont une part européenne) portent « sur le tracé du scénario dit « grand gabarit », le plus favorable au fret ferroviaire, choisi par une majorité des collectivités locales concernées », rappelle La Transalpine. Ce tracé compte notamment six tunnels supplémentaires à percer, côté français, sur un total de 74,4 kilomètres. Mais ils ne seront pas finalisés pour l'inauguration du tunnel alpin en 2032.

La tech au service de l’expérience touristique pendant les JO 2024 –

By |July 20th, 2024|Categories: Scoop.it|

Un QR Code pour simplifier la logistique Plusieurs dispositifs ont été mis en place pour simplifier les déplacements et sécuriser le périmètre dans lequel ont lieu les Jeux Olympiques de Paris. L’accès au village olympique et au périmètre de sécurité installé le long de la Seine se fait sur présentation d’un QR Code. Une mesure qui n’est pas sans rappelé le pass sanitaire qui a vu le jour pendant la pandémie.  Des titres de transports dématérialisés Autre service numérique dédié à la mobilité des touristes et visiteurs, l’application Paris 2024 Transport Public qui permet de planifier ses itinéraires en bus, métro et tramway, d’acheter des titres de transport numériques et de consulter l’affluence dans les transports en commun en temps réel. Un dispositif déployé en complément des discussions menées avec les acteurs privés de la mobilité telles que Google Maps ou Apple Plans.  L’information voyageur en temps-réel boostée par l’IA L’optimisation de l’information voyageur est rendue possible grâce à l’intégration de l’intelligence artificielle dans les coulisses de la régie des transports. Que ce soit dans les métros parisiens ou le réseau de RER, l’usage de l’IA permet de connaître en temps réel les niveaux de remplissage des rames de trains. Un dispositif développé en partenariat avec la startup Affluences, dont la technologie a également convaincu Atout France pour communiquer sur l’affluence de l’ensemble des sites culturels et touristiques franciliens à l’occasion des JO 2024.  Des agents conversationnels polyglottes Autre exemple dans lequel la technologie permet d’optimiser l’accueil des voyageurs : la traduction instantanée. Un outil placé dans les mains de 50 000 agents d’accueil de la SNCF chargés de rediriger les flux de voyageurs. Grâce à l’application Trad SNCF, ils ont la possibilité de converser dans pas moins de 130 langues différentes.   Des taxis-volants survolent la Seine En matière de transports, des taxi-volants pourront être observés dans le ciel de la Ville Lumière. Si Volocopter n’a pas reçu les autorisations nécessaires pour transporter des athlètes pendant les JO de Paris 2024, elle fera tout de même voler ses eVTOL (aéronef à décollage et atterrissage verticaux électrique). L’entreprise allemande qui ambitionne d’être la première à commercialiser des vols à bord de ses engins électriques a reçu le feu vert pour arpenter les voies aériennes parisiennes lors des jeux. Des vols expérimentaux limités à 80 km/h qui permettront à l’entreprise de démontrer la fiabilité et le faible niveau d’émission sonore de ses engins sous le regard des délégations du monde entier. Souriez, vous êtes filmés ! Pour garantir la sécurité du public et des délégations, un sujet majeur pendant les JO de Paris 2024, le ministère de l’Intérieur va expérimenter la vidéosurveillance algorithmique. Un dispositif déjà testé en mars dernier pour le concert de Depeche Mode à Paris qui doit permettre de déclencher des alertes dans un poste de commandement en cas de situation à risque. Ces caméras intelligentes sont par exemple capables d’identifier la présence d’objets abandonnés, d’armes, de mouvements de foule, de départs de feu, de chutes, de conduites de véhicules dangereuses ou encore d’un nombre trop important de personnes. Une digitalisation des paiements Sur place, le numérique joue également un rôle pour fluidifier l’expérience des visiteurs à l’occasion des Jeux Olympiques de Paris 2024. C’est notamment le cas pour simplifier les paiements des visiteurs asiatiques, attendus nombreux dans l’hexagone. Au mois de juillet et d’août 2024, les réservations de voyageurs chinois à destination de Paris ont augmenté de 105% par rapport à l’été 2023, plaçant la Chine en tant que premier pays émetteur (hors-Europe), devant le Japon, la Corée du Sud, l’Australie et Singapour, selon les données de Trip.com.  Ceux-ci ont l’opportunité de conserver leur habitude en matière de paiement lors des JO de Paris 2024 et utiliser Alipay, l’un des portefeuilles numériques les plus populaires en Asie. Grâce au partenariat entre le géant chinois et l’office de tourisme de Paris, ce sont 14 solutions de paiement digital que les voyageurs ont la possibilité d’utiliser à travers la super app via le mini programme Alipay Travel. L’occasion notamment de payer un taxi grâce à l’intégration du dispositif par l’opérateur Freenow.  La recommandation touristique, entre humain et digital L’atout technologique est également mis au service de la recommandation touristique, à l’image de l’agent de voyage virtuel MarIAnne, développé par Atout France et qui intègre de l’intelligence artificielle pour inspirer les voyageurs sur les activités touristiques disponibles. Un autre exemple qui sollicite cette fois l’expertise des professionnels du tourisme (humains), est celui du dispositif Do you speak Touriste ?, un serious game permettant aux pros du Tourisme de répondre à toutes les questions que pourraient se poser les visiteurs à l’occasion des JO de Paris 2024. De la même manière, la web application TiPY replace les pros de l’hospitalité au cœur de la recommandation touristique.

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