HOSPITALITY LAB & PRACTICE FOR BRANDS

Blog2017-10-23T13:43:48+00:00

GDPR : L’hospitalité des marques fait loi en Europe.

GDPR : L’hospitalité des marques fait loi en Europe.

En imposant aux marques de privilégier l’intérêt de leurs clients dans la gestion des données qu’elles détiennent, l’Europe fait de l’hospitalité le vecteur principal de leur croissance.

1. AUJOURD’HUI, LA CROISSANCE DES MARQUES PASSE PAR LA QUALITÉ DE LEUR RELATION CLIENTS.

Dans un monde digital, « Les Marchés sont des Conversations ».

Dès 1999, Doc Searls et ses co-auteurs avaient mis cette idée au coeur de leur “Clue Train Manifesto” (Manifeste des Evidences) (1), démontrant alors avec brio comment le développement du “capital relationnel” de la marque pouvait devenir le principal moteur de la croissance des entreprises.

L’arrivée des sites internet dans la fin des années 1990 avait eu en effet le mérite de faire prendre conscience qu’il pouvait se nouer une relation directe entre l’entreprise et ses clients, sans passer par un distributeur ; et que ces nouveaux liens produisaient énormément de données qu’il était probablement intéressant d’exploiter : ainsi, pour développer plus loin l’idée du “Clue Train”, lorsqu’il s’agit de générer une croissance durable des ventes et des profits, les meilleurs atouts de la marque sont sa légitimité à susciter des échanges autour de son coeur de métier (Conversation), son intelligence à les analyser (Curation), sa capacité à apporter des réponses adaptées aux besoins exprimés (Customization), et finalement son empathie relationnelle, propre à mettre le client en résonance avec la marque (Communion). Autant d’atouts qui précèdent dorénavant la simple « qualité des produits » mis au catalogue, autrefois le principal fer de lance des entreprises.
Une vision depuis partagée par Interbrand(2), qui dans sa publication annuelle du classement de la valeur des marques insiste sur le fait que “la croissance est la conséquence d’une stratégie claire et d’expériences exceptionnelles délivrées au consommateur”.
Voici donc venu le temps pour les marques soucieuses de croissance durable de passer un nouveau contrat relationnel avec leurs consommateurs, où l’achat et la livraison du produit n’est plus la fin mais le début de la relation : un contrat qui couvre d’abord l’usage, et l’expérience qui l’accompagne. Un contrat qui est aussi l’occasion de proposer de nouveaux moments de consommation, de nouveaux services, qui sont autant de chiffre d’affaires supplémentaire pour les marques. Mais un contrat relationnel d’abord fondé sur le respect de l’intérêt du client, notamment en matière d’utilisation de ses données.

 

2. GDPR : UNE RÉGLEMENTATION POUR SAISIR DE NOUVELLES OPPORTUNITÉS DE CROISSANCE.

Selon une étude récente de la Commission Européenne(3), 72% des Européens s’inquiètent en effet de laisser trop de données personnelles aux entreprises, souvent à leur insu, et surtout de ne pas en recevoir de réelle contrepartie. D’ailleurs, la connaissance plus précise du client semble ne faciliter en rien la capacité de l’entreprise à mieux cibler ses offres : selon tous les indicateurs(4), le taux d’ouverture des mails diminue alors que les désabonnements (opt-out) augmentent, ce qui fragilise largement la rentabilité des investissements lourds consentis dans le CRM.
La Commission souligne également que le marché en ligne est constitué à 57% d’échanges avec des opérateurs américains, alors que seulement 4% des échanges se font au travers d’opérateurs pan-européens. Elle estime que si les 100 plus grosses entreprises Européennes faisaient un usage judicieux de leurs données clients, le PNB Européen pourrait s’octroyer 1,9% de progression supplémentaire d’ici 2020, soit plus de 200 Milliard d’Euros de gain potentiel.
C’est avant tout à cette opportunité de croissance que la GDPR s’attaque : permettre une meilleure utilisation des données pour les entreprises grâce à un consentement avéré des consommateurs, favoriser les échanges intra-européens au sein d’un univers mieux sécurisé. Loin d’être une contrainte, la GDPR est une chance de développement de nouvelles sources de revenus pour les marques européennes : elle conduit à un modèle de croissance durable rendu possible par une approche choisie et non plus subie de la consommation. Avec la GDPR, les marques doivent négocier avec chacun de leurs clients un contrat relationnel : elles doivent se mettre à l’écoute, comprendre les besoins, proposer leurs services, et définir les modalités de la relation ; le tout dans la transparence ( accès aux données, droit de modification) qui établit la confiance, l’attachement. Les marques deviennent alors attachantes dans le bon sens du terme, et c’est de cet attachement que nait la croissance durable.
C’est à ce nouveau modèle relationnel qu’appellait lui-même Doc Searls dans son “Clue Train Manifesto” : il lui avait même trouvé un nom, la VRM (Vendor Relationship Management). Une approche basée sur le consentement avéré du client vis à vis de ses fournisseurs (vendeurs) avec un postulat simple : “un consommateur libre a plus de valeur qu’un consommateur captif – pour lui-même, pour les marques et pour l’économie en général”.
Encore faut-il s’entendre sur la définition du consommateur “libre”. Searls le définit en cinq points :
1. Il entre en relation avec les marques de manière indépendante et sans contrainte.
2. Il est le point d’intégration de sa propre donnée (c’est lui seul qui peut relier sa donnée à sa personne).
3. Il a le contrôle de la donnée qu’il génère et collecte. Il décide de ce qu’il veut partager, à qui et comment.
4. Il définit son propre niveau d’engagement avec les marques.
5. Il est libre d’exprimer ses exigences et ses intentions en dehors du contrôle de toute entreprise.
C’est ce consommateur “libre” que la GDPR souhaite aujourd’hui promouvoir, afin d’en faire le vecteur de croissance de l’économie.

3. L’HOSPITALITE DES MARQUES, PRINCIPAL VECTEUR DE LEUR PROPRE CROISSANCE.

Accueillir un consommateur “libre” est sans doute une perspective qui effraie bon nombre de marques, tant elle ont été construites sur la notion d’un marketing manipulateur et insidieux, capable d’influencer jusqu’aux émotions pour enfermer les clients dans un tunnel de vente dont la seule issue est l’achat du produit. Avec la GDPR, ce n’est plus le produit qu’il va falloir vendre, c’est la marque qui doit apprendre à se faire acheter. Et pour cela, il va falloir qu’elle se montre hospitalière vis à vis de ses clients : bienveillante, humaine et proche.
Le produit devient simplement la porte d’entrée à la marque, celui qui va forger les impressions de la première rencontre, et donc le début (et non la fin) de l’histoire. Le produit n’est plus qu’un prétexte, c’est la marque qui devient le réel support de l’expérience pour le consommateur : c’est d’ailleurs à elle qu’il va naturellement s’adresser s’il a besoin d’assistance ou s’il a simplement des remarques à formuler. À la marque de se montrer engageante, accueillante, généreuse et humaine pour fidéliser le consommateur au-delà du premier produit, et pour entretenir une relation proche, intime, qui permettra de continuer à vendre sans qu’il soit besoin de déployer la coûteuse armada publicitaire du premier jour : avoir une stratégie à long terme d’entretien de la relation, plutôt que de s’épuiser dans des efforts permanents de recrutement.
Autant le “tunnel de vente” était indifférencié et anonyme, donc étranger à toute notion d’hospitalité, autant le “cycle de décision d’achat” est personnalisé et fait appel à la relation humaine : c’est de la capacité de la marque à accueillir que dépend la fidélisation du client, et encore plus, sa propension à devenir activement promoteur vis à vis de ses pairs. Pour le dire différemment, c’est du niveau d’hospitalité de la marque que va découler l’amplitude de la réalisation du cycle d’achat, et donc le montant de la valeur créée.
Autant le “tunnel de vente” s’envisageait dans un temps le plus court possible, avec l’espoir de limiter la durée d’exposition nécessaire pour déclencher l’achat afin de réduire les coûts, autant le “cycle de décision d’achat” s’inscrit dans la durée la plus longue possible afin de maximiser les revenus. En se plaçant dans une notion de permanence, on met forcément en exergue la qualité de l’hospitalité, seule capable de générer de la pérennité dans la relation.
Plus le consommateur progresse avec la marque, plus la marque fait preuve de « disponibilité » vis à vis des demandes du consommateur, plus se crée la confiance dans la relation, le consommateur récupérant de plus en plus de valeur d’usage en retour de sa relation avec la marque, la marque obtenant de plus en plus de “permissions” qui lui permettent d’aller encore plus loin dans son service du consommateur.
C’est bien là le cercle vertueux de l’hospitalité des marques : un marketing “on demand” (inbound marketing), un marketing de l’échange, de la confiance, de la permission, du partage de la valeur, où les clients sont aussi des hôtes ; un marketing qui se définit d’abord par rapport au client pour qu’il puisse adopter lui-même la marque, la faire sienne et en devenir à son tour le porte-parole…
Alors que la GDPR fait des marques le gibier de consommateurs devenus madrés, l’hospitalité est la meilleure réponse pour faire de ces mêmes marques les plus désirables des proies : avec bienveillance, humanité et intimité. Assurant ainsi la pérennité de leur croissance.

4. QUELLES APPROCHES POUR LES MARQUES FACE A LA GDPR ?

Ce serait peine perdue pour les marques que de se contenter de « mettre en conformité » leur bases de données tout en espérant garder les mêmes pratiques relationnelles. Car la GDPR est d’abord une invitation à renverser ses pratiques relationnelles pour faire montre d’hospitalité vis à vis de ses clients ; et c’est ce renversement d’attitude qui est lui même porteur de croissance pour les marques. Avec la GDPR, l’hospitalité ouvre pour les marques de nouvelles perspectives de croissance.
Une étude publiée en Mai dernier par le gouvernement Britannique4 s’était alarmée sur le fait que seulement 30% des grandes entreprises du pays avaient commencé à prendre les mesures nécessaires à la mise en conformité de leurs pratiques d’utilisation des données, alors que la transcription dans la loi Britannique vient d’être réalisée en ce mois d’Août, et qu’elle survivra au Brexit. Les autres pays feront-ils preuve de la même insouciance, par rapport à une échéance qui dans la plupart des pays européens, a été fixée à Mai 2018 ?
La GDPR transforme radicalement la manière dont les entreprises utilisent les données. Il va falloir arrêter d’acheter des listes d’adresses, et même se débarasser des listes qu’on aura pu acheter auparavant. Contacter un client exigera d’avoir les permissions nécessaires, sauf à s’exposer à des amendes prévues pour atteindre jusqu’à 4% du chiffre d’affaires.
Il n’y aura donc pas d’échappatoires.
Mais n’est-ce pas justement l’opportunité d’une prise de conscience salutaire dans le futur de la relation client ? Quelle marque aujourd’hui a encore besoin d’avoir accès à des millions de noms dont simplement un infime pourcentage montre un intérêt pour ses propositions ? Ne vaudrait-il pas mieux établir une véritable relation avec moins de clients mais qui ont un véritabe intérêt à avoir un dialogue, un échange, une conversation avec la marque ?
N’est-il pas temps, tout simplement, que les marques apprennent à devenir hospitalières vis à vis de leurs clients ?
Et si la GDPR n’était qu’un manifeste pour l’hospitalité des marques ? Une manière de sauver les marques traditionnelles à l’heure du digital ? La dernière opportunité à saisir avant liquidation ou reprise par les acteurs de la nouvelle économie ?
En développant leur hospitalité pour se mettre en conformité avec la GDPR, ce n’est pas tant l’amende que les marques vont éviter, c’est leur futur qu’elle vont assurer.
Aucune raison d’attendre. Embrassons la GDPR en développant l’hospitalité des marques (5).

 

 

(1) Le Cluetrain Manifesto (Manifeste des évidences) est un texte rédigé par Rick Levine, Christopher Locke, Doc Searls, et David Weinberger. Il est d’abord diffusé sur le web en 1999 comme un ensemble de quatre-vingt-quinze thèses, puis est publié sous forme de livre en 2000 avec les thèses prolongées de sept essais. https://www.amazon.com/Cluetrain-Manifesto-End-Business-Usual/dp/0738204315
(2) Etude 2016 Interbrand : http://interbrand.com/best-brands/best-global-brands/2016/
(3) Etude de la Commission Européenne : https://ec.europa.eu/commission/publications/why-we-need-digital-single-market_en
(4) Citée par Tanya Joseph dans le magazine Marketing Week (UK) du 7 Août 2017, New data laws are a chance to reset customer relationships : https://www.marketingweek.com/2017/08/07/tanya-joseph-data-law/
(5) Cf, “Manifeste pour l’Hospitalité des Marques”, Georges-Edouard DIAS, Edition Netexplo : https://www.amazon.fr/dp/2954667230/

Pourquoi le groupe de médias de Trump veut acquérir la plateforme crypto de la Bourse de New York

By |December 5th, 2024|Categories: Scoop.it|

Est-ce le signal que Donald Trump compte bien faire profiter son empire de sa politique très favorable aux cryptoactifs ? Selon des sources proches des discussions citées par Bloomberg, confirmant une information du « Financial Times », le Trump Media & Technology Group (TMTG), qui héberge son réseau Truth Social, serait en discussion avancée pour acquérir la plateforme d'échange de monnaies virtuelles Bakkt. Lancée en 2018 par Intercontinental Exchange (ICE), maison mère du New York Stock Exchange (NYSE), la plateforme propose d'échanger, de dépenser ou de stocker des cryptomonnaies. Introduite en Bourse en octobre 2021, en pleine fièvre du bitcoin, elle avait signé un départ canon à Wall Street, frôlant les 11 milliards de dollars de capitalisation dix jours après son IPO. Elle était retombée tout aussi brutalement, passant pour de bon sous le milliard de dollars dès le printemps 2022. Bakkt flambe Depuis, Bakkt n'a jamais dégagé de bénéfice et s'est retrouvée à plusieurs reprises au bord de la cessation d'activité. Au 30 septembre, elle comptabilisait 6,5 millions de comptes, pour 939 millions de dollars stockés et 476,5 millions de dollars d'échanges au troisième trimestre. Sa perte nette sur la période s'est établie à 6,3 millions de dollars - contre 51,7 millions un an plus tôt. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Dogecoin (DOGE), le retour en fanfare de la crypto fétiche d'Elon Musk Vendredi, sa capitalisation était de 155 millions de dollars. Lundi, après les révélations du « FT », son titre s'est envolé de 160 %, de 11,4 à 29,7 dollars, faisant bondir sa valeur à 406 millions de dollars. La hausse se poursuivait mardi, le titre prenant près de 16 % en début de séance à Wall Street. Il faut dire que les discussions sur son rachat filtrent en pleine flambée des cryptomonnaies, consécutive à l'élection de Donald Trump et de ses promesses de dérégulation autour des devises virtuelles. Depuis le 6 novembre, le bitcoin a bondi de plus de 30 % et a franchi pour la première fois, mercredi, le cap des 90.000 dollars. Certains lui promettent d'ores et déjà d'atteindre rapidement celui des 100.000. TMTG agite Wall Street Depuis la victoire du milliardaire républicain, le titre Trump Media & Technology Group est devenu l'objet de toutes les attentions de la part des boursicoteurs américains. Donald Trump en détient 53 % du capital et il compte bien conserver cette participation après son investiture. Très volatil, le titre figure parmi les plus échangés à Wall Street, aux côtés de géants comme Nvidia ou Tesla, alors même que sa capitalisation avoisine 6,5 milliards de dollars. LIRE AUSSI : Donald Trump va lancer sa plateforme de cryptomonnaies Depuis le début du mois, environ 90 millions d'actions TMTG s'échangent chaque jour, contre 9 millions en moyenne aux deuxième et troisième trimestres. Un phénomène qui rappelle la folie des « meme stocks » comme GameStop et AMD. TMTG a aussi été l'un des sujets les plus cités sur le réseau social des investisseurs Stocktwits ces derniers jours. TMTG a progressé de plus de 75 % depuis le début de l'année, mais il est toujours en retrait par rapport au niveau atteint quelques jours avant les élections.

VIDEO – TGV, la folle histoire du train qui a dévoré la France

By |December 5th, 2024|Categories: Scoop.it|

Dans le monde ferroviaire, c'est un tournant historique. En 1964, quelques jours avant l'ouverture des Jeux Olympiques organisés au Japon, le pays inaugure le premier train à grande vitesse. Avec des pointes à 210 km/h, le Shinkansen, qui relie Osaka à Tokyo, est une prouesse pour l'époque. En France, la SNCF rêve alors d'un train encore plus rapide. Une ambition qui marque le début d'une épopée industrielle et politique hors du commun, faite de succès, d'échecs et de rebondissements. Dans les années 1960, un projet est à la pointe de l'innovation : l'aérotrain. Grâce à une technologie révolutionnaire, qui repose notamment sur des coussins d'air, le prototype bat des records de vitesse. Problème : des rails d'un nouveau type sont nécessaires. L'impossibilité de rouler sur un réseau ferré classique fait de l'aérotrain un choix trop coûteux : le projet est abandonné. Le choc pétrolier de 1973 bouscule tout En parallèle, un autre projet prend la lumière : le turbotrain. Le bolide, alimenté par des turbines à gaz, fait ses preuves : les 300 km/h sont facilement dépassés. Avec lui, la France semble en passe de réussir son pari. Mais en 1973, le choc pétrolier bouscule tout. L'économie d'énergie devient le mantra de l'époque. Exit les turbines à gaz : il est acté que le futur train à grande vitesse sera tout électrique. C'est la naissance de ce qui deviendra le TGV. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Concurrence dans les TGV : le big bang européen est en route BUSINESS STORY - Le TGV, ce train qui a changé la France Les études se poursuivent et les grands travaux commencent. Alstom (qui s'écrivait « Alsthom » à l'époque) fabrique les rames à Belfort et la SNCF les achète pour les opérer. En 1981, le TGV entre enfin dans l'histoire : le président François Mitterrand inaugure la première ligne à grande vitesse reliant Paris à Lyon. Auprès du public, le succès est immédiat : les Français se ruent vers ce nouveau train qui fait chuter les temps de trajet. Un train plébiscité… et décrié La France ambitionne dès lors de construire des lignes à grande vitesse partout. Le début d'un véritable casse-tête. Chaque tracé nécessite des années d'étude. Il faut éviter les virages trop secs, sonder la nature des sols, mesurer les impacts socio-économiques et préparer des débats publics… Surtout, il faut beaucoup de terres et négocier avec ceux qui les possèdent. Dans les villes, le TGV attire autant qu'il révulse. Les maires veulent une gare, mais souhaitent que les rails soient construits ailleurs pour échapper aux nuisances sonores. LIRE AUSSI : EN CHIFFRES - TGV, locomotives, trains de nuit, fret : les industriels du ferroviaire en pleine euphorie RECIT - La saga TGV Néanmoins, le réseau s'agrandit au fil des ans : vers l'Ouest (1989), vers Lille (1993), vers le Sud avec Paris-Marseille (2001) ou encore vers l'Est avec Strasbourg (2007) et le TGV Rhin-Rhône (2011), puis vers Rennes et Bordeaux (2017). Dans le même temps, les rames se modernisent et un deuxième étage voit le jour. D'années en années, le succès ne se dément pas : 122 millions de passagers ont voyagé avec le TGV en 2023, un record. Comment le TGV français est-il né ? Comment a-t-il bouleversé le voyage en France ? A-t-il été un succès économique, notamment à l'international ? Quelles sont, aujourd'hui, les limites du « modèle TGV » ? Et quelles sont ses perspectives pour l'avenir ? Explications dans notre documentaire vidéo.

Le Nigeria, laboratoire de la nouvelle politique africaine d’Emmanuel Macron

By |December 5th, 2024|Categories: Scoop.it|

Jeudi 28 et vendredi 29 novembre, Paris déroulait le tapis rouge à Bola Tinubu élu en 2023 pour une visite d'État, la première d'un président nigérian depuis celle d'Olusegun Obasanjo en 2000. Une rencontre hautement symbolique pour Emmanuel Macron, qui voit dans le Nigeria un partenaire stratégique clé pour réorienter la politique africaine de la France, dans un contexte marqué par une perte d'influence en Afrique francophone et notamment au Sahel. « Le volet politique de cette visite est aussi important que l'économique », souligne Teniola Tayo analyste politique et économique. LA NEWSLETTER AFRIQUE Tous les mardis à 16h45 Recevez le meilleur de l’actualité africaine. En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité. Depuis son arrivée à l'Élysée en 2017, Emmanuel Macron s'est engagé à redéfinir la politique africaine de la France. Délaissant le traditionnel pré carré francophone, il s'efforce de tisser des partenariats avec des pays comme le Nigeria, « première économie d'Afrique jusqu'en 2022 et désormais quatrième selon le FMI ». Avec plus de 220 millions d'habitants (410 millions attendus en 2050, selon l'ONU), le géant d'Afrique de l'ouest reste un acteur incontournable sur le continent. En accueillant successivement des chefs d'État comme le Ghanéen Nana Akufo-Addo et, dès le début de 2025, l'Angolais João Lourenço, Emmanuel Macron multiplie les gestes symboliques pour montrer que la stratégie africaine française ne se limite plus à ses anciennes colonies, dont plusieurs ont rompu leurs relations avec Paris. Le choix du Kenya pour accueillir le sommet Afrique-France en 2026 témoigne également de cette réorientation. À lire aussi Olivier Laouchez : « le président Macron au Shrine, c'est historique ! » Un partenariat commercial qui repose sur le pétrole et le gaz La France, n'ayant pas de passif colonial avec le Nigeria, bénéficie d'une relation bilatérale relativement décomplexée. En 2018, Macron avait déjà affiché sa volonté de se rapprocher de Lagos, en visitant le New Afrika Shrine, temple de la culture afrobeat fondé par le grand Fela Kuti. Les intérêts économiques français ne sont pas non plus étrangers à l'attitude bienveillante de Paris. En 2023, le Nigeria était devenu le premier partenaire commercial de la France en Afrique subsaharienne, les échanges bilatéraux entre les deux pays s'élevaient à 4,5 milliards d'euros. Plus de 100 entreprises françaises y opèrent, dans des secteurs aussi variés que l'énergie, la construction, les télécommunications et la santé. « La France est un marché important pour les exportations de pétrole et de gaz du Nigeria, on estime à environ 5 à 6 % des exportations totales l'année dernière mais ce n'est pas tout, de nombreux projets se développent dans des secteurs d'avenir comme le renouvelable », insiste Teniola Tayo. TotalEnergies a récemment investi six milliards de dollars dans des projets gaziers et d'énergie verte. « C'est d'autant plus significatif que le Nigeria bénéficie d'un très bon excédent commercial avec la France ». À lire aussi Tony Elumelu, le héros de l'africapitalisme Une puissance émergente essentielle sur le continent africain Mais le Nigeria est un géant aux pieds d'argile. Le pays de Bola Tinubu est confronté à des crises multiples. La dévaluation du naira, la flambée des prix alimentaires et l'insécurité due à la présence de groupes armés comme Boko Haram et l'État islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap) grèvent son potentiel. Ces défis économiques et sécuritaires poussent le chef de l'État, âgé de 72 ans, à courtiser les investisseurs étrangers partout dans le monde. À son compteur plus de 18 pays visités en 18 mois. « Bola Tinubu, plus familier de la France à titre personnel et issu du secteur privé semble adopter une approche plus amicale vis-à-vis de la France, comparé à son prédécesseur Muhammadu Buhari qui est ancien officier en fonction au moment de la guerre du Biafra », juge l'analyste nigériane. « Il a pour lui, tout un secteur privé nigérian qui ne se préoccupe pas des questions coloniales, tout ce qui l'intéresse, c'est le business ». À lire aussi La mégaraffinerie du milliardaire Aliko Dangote entre en service À découvrir Le Kangourou du jour Répondre Le Nigeria abrite un puissant secteur privé symbolisé par des figures comme Aliko Dangote, dont le conglomérat est actif dans des secteurs clés comme le ciment, les engrais et le sucre. En 2023, la mise en service de sa raffinerie, la plus grande d'Afrique, a marqué un tournant dans l'autonomie énergétique régionale. Outre Dangote, une nouvelle génération de banquiers, d'investisseurs et d'entrepreneurs de la fintech comme la success story Flutterwave, contribue à diversifier l'économie nigériane. C'est cette élite économique que Paris courtise pour renforcer les liens bilatéraux. Cette ambition s'est concrétisée ce jeudi matin avec une réunion du Conseil d'affaires franco-nigérian à l'Élysée, où des représentants d'une vingtaine d'entreprises françaises et nigérianes ont échangé en présence des deux dirigeants. La veille, United Bank for Africa (UBA), l'une des principales institutions financières nigérianes, a ouvert une succursale dans la capitale française, faisant de la France un nouvel ancrage stratégique pour connecter l'Afrique, l'Europe et d'autres régions autour des services financiers. « Avec le retour de Donald Trump, les États-Unis vont renforcer leurs politiques protectionnistes ciblant aussi bien l'Union européenne que la Chine, pointe Teniola Tayo, cette réalité pousse de nombreux pays, y compris le Nigeria, à explorer des partenariats au-delà des alliances traditionnelles. » Confrontée à la concurrence de la Chine, de l'Inde ou de la Turquie, la France voit son poids dans les échanges avec l'Afrique subsaharienne diminuer, même s'il reste important. À lire aussi « Les milliardaires africains sont de vrais panafricains » Convergence géopolitique Au-delà des aspects économiques, cette visite s'inscrit également dans un contexte géopolitique complexe. Paris a exprimé son soutien aux forces de sécurité nigérianes, notamment à travers la Force multinationale mixte autour du lac Tchad. Ce partenariat sécuritaire vise à répondre aux menaces djihadistes tout en stabilisant la région. Bola Tinubu, actuellement président en exercice de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), joue un rôle central dans la gestion des crises politiques régionales, notamment face aux putschistes au Niger, au Burkina Faso et au Mali. Si Abuja a envisagé une intervention militaire au Niger après le coup d'État de juillet 2023, la forte opposition populaire au Nigeria a conduit à une stratégie plus prudente. Emmanuel Macron voit en son homologue nigérian un partenaire essentiel pour stabiliser une région où la France a perdu de son influence, mais rien n'est moins sûr. Les trois pays du Sahel ont claqué la porte de la Cedeao en début d'année. Leur départ pourrait être acté lors du prochain Sommet des chefs d'État de l'organisation le 15 décembre.

Canal+ va rendre sa fréquence TNT

By |December 5th, 2024|Categories: Scoop.it|

Nouveau coup de tonnerre dans un audiovisuel français déjà en pleine ébullition. Alors que l'Arcom, le gendarme du secteur, est dans la toute dernière ligne droite pour finaliser l'attribution de 15 fréquences de la TNT, le groupe Canal+ a pris une décision drastique pour ses quatre chaînes payantes. Confirmant nos informations, la filiale de Vivendi a annoncé qu'elle allait rendre la fréquence de sa chaîne phare, qui occupe le très prisé canal 4, ainsi que celles de ses trois autres canaux payants (Canal+ Cinéma, Canal+ Sport et Planète+). Jeudi en fin d'après-midi, le groupe Canal+ s'est fendu d'un communiqué se plaignant de « décisions fiscales et réglementaires pénalisantes pour [son] exploitation en France ». Pour justifier son choix d'arrêter la TNT payante, qui prendra effet dès le mois de juin, il avance plusieurs raisons : augmentation de sa taxe versée au Centre national du cinéma (CNC), menaces sur son taux de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) « pourtant directement lié à son statut de premier financeur du cinéma français » et, enfin, le retrait de la fréquence TNT de C8, une de ses trois chaînes gratuites. Source marginale de revenus Déjà en 2020, le groupe dirigé par Maxime Saada avait brandi la menace de sortir de la TNT payante. L'enjeu à l'époque était de faire pression sur les autorités pour conserver une TVA réduite (ce que Bercy lui conteste) et un meilleur positionnement dans la diffusion des films par rapport aux plates-formes mondiales de streaming (Netflix, Amazon, Disney+). A l'époque, Canal+ avait fini par renouveler la licence de sa chaîne phare (sur le canal 4) d'abord pendant trois ans, puis pour seulement dix-huit mois, jusqu'au 5 juin 2025. Mais aujourd'hui, l'alignement des planètes semble bien différent. LIRE AUSSI : Canal+ dévoile le montant « substantiel » de son litige de TVA avec le fisc Sur le plan fiscal, Canal+ a depuis été visée par plusieurs propositions de rectifications, et doit déjà régler 131 millions d'euros avant la fin de l'année. Pour le groupe, la TNT n'est donc plus synonyme de TVA à taux réduit. Sur le plan commercial, ensuite, la TNT payante est devenue une source marginale de revenus. Dans le prospectus préalable à son entrée en Bourse, prévue le 16 décembre sur la place londonienne, Canal+ écrit que fin septembre, seulement 70.000 de ses abonnés (moins de 1 % du total de ses clients français) recevaient le signal de la chaîne uniquement via le décodeur TNT. Le résultat d'un basculement vers les usages numériques qui s'accélère du fait du déploiement de la fibre sur le territoire et de la généralisation des visionnages sur Internet et sur les box, prisés par les plus jeunes. Depuis un an et demi, le nombre d'abonnés de moins de 26 ans a doublé à 500.000 pour Canal+. Sans compter que le groupe mise surtout sur la croissance à l'international. « Seuls les abonnés qui sont encore sur la TNT seront concernés, précise Canal+. Le groupe leur proposera les équipements nécessaires afin qu'ils puissent continuer à profiter de l'ensemble des programmes de leurs chaînes sur d'autres modes de diffusion » (satellite, box, les opérateurs télécoms, Internet, etc). Cotation à la Bourse de Londres Cette décision arrive en plein projet de scission de Vivendi en plusieurs entités, qui doit encore être validé par les actionnaires réunis en assemblée générale lundi 9 décembre. Ce projet se concrétisera par l'entrée en Bourse des différentes entités, dont Canal+. Or, réaliser des économies sur les coûts de distribution de ses chaînes hertziennes - une dizaine de millions d'euros de frais fixes pour chaque fréquence - serait un argument de plus pour séduire les investisseurs. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Canal+, Havas et Hachette en Bourse : le big-bang de Vivendi entre dans la dernière ligne droite Toutefois, le canal 4 représente encore potentiellement un actif précieux dans le paysage audiovisuel français. Il n'y a qu'à voir l'intense lobbying déployé par les nouveaux entrants de la TNT (Reels TV et OFTV) pour obtenir les fréquences 8 ou 12 (libérées par C8 et NRJ 12) et ne pas se retrouver en 26e et 27e positions dans le zapping des Français. A priori, le canal 4 ne sera pas réattribué. Les conventions de toutes les chaînes devraient être finalisées d'ici à la semaine prochaine, le groupe Canal+ conservant deux fréquences en clair (CNews et CStar). Le flou demeure encore sur l'avenir de Cyril Hanouna et de son émission « TPMP », qui pourrait basculer sur CStar après l'arrêt de C8. Chronologie des médias Ce chamboulement du paysage de la TNT intervient au moment où se négocie la chronologie des médias. Canal+, en tant que premier financeur du cinéma français, avec 200 millions d'euros par an (hors OCS ), joue historiquement un rôle prépondérant. La chaîne dispose jusqu'à présent d'une fenêtre privilégiée, avec le droit de diffuser un film six mois après sa sortie en salle, quand Netflix est à quinze mois, et Disney à dix-sept mois. Mais selon nos informations, Disney serait prêt, dans la négociation actuelle, à augmenter considérablement sa contribution pour se rapprocher des six mois de Canal+. Cela permettrait au géant américain de proposer à ses abonnés son imposant catalogue de films, dont certains rencontrent un grand succès en salle, comme en ce moment « Vaiana 2 », beaucoup plus tôt qu'actuellement.

Armée française en Afrique : un départ à marche forcée

By |December 5th, 2024|Categories: Scoop.it|

La résiliation des accords militaires liant la France au Tchad et le désir manifesté par le Sénégal de ne plus accueillir de soldats français sur son sol, pour inattendus qu’ils ont été, s’inscrivent pourtant dans un mouvement plus large de retraits forcés des troupes françaises en Afrique de l’Ouest. Courrier international Lecture 1 min. Publié le 4 décembre 2024 à 17h20 Bientôt la fin de la présence militaire française en Afrique de l’Ouest ? SOURCES : « LE MONDE », MALIWEB.NET. Partager “Une douche froide en plein hiver sur Paris”, affirme Le Pays. “Une double gifle pour la France”, renchérit Le Temps. Les images choisies par les titres de presse internationaux illustrent parfaitement la surprise qu’a constituée l’annonce par le Tchad, jeudi 28 novembre, de la fin des accords de sécurité et de défense avec la France. Comme le rappelle le titre burkinabè, le Tchad était devenu “une zone de repli idéale” pour une armée française devenue indésirable dans les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) que sont le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Pourtant, quelques heures avant cette annonce, le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, se trouvait en visite officielle à N’Djamena. LIRE AUSSI : Géopolitique. L’armée française priée de quitter le Tchad et le Sénégal De façon concomitante, le Sénégal, par la voix de son président, Bassirou Dimaye Faye, a aussi indiqué son souhait de ne plus voir de base militaire française au Sénégal. Des déclarations survenues alors que le pays allait célébrer les 80 ans du massacre de Thiaroye. “Voilà l’armée [française] sommée de fermer ses bases dans les pays voisins : le Sénégal à l’ouest, le Tchad à l’est. Cette fois, ce ne sont pas des juntes à l’orientation prorusse assumée qui rompent avec l’armée française, mais des pays considérés comme alliés”, analyse Le Temps. Le quotidien suisse rappelle que le dispositif militaire français au Tchad comprend trois bases permanentes et environ un millier de soldats. Pour ce qui est du Sénégal, environ 350 soldats sont actuellement sur place. Tentative de reconfiguration La “dynamique de souveraineté” à l’œuvre conduit donc à la dénonciation successive des accords militaires noués par la France avec les pays d’Afrique de l’Ouest. “[C’est] loin d’être véritablement une surprise”, estime encore Le Pays, qui rappelle que des dynamiques diverses traversent la sous-région, dont l’arrivée au pouvoir de “dirigeants de plus en plus jeunes et décomplexés”. LIRE AUSSI : Diplomatie. Nigeria, Tchad, Éthiopie : comment la France réinvente ses relations avec l’Afrique Pourtant, la France avait tenté de proposer une reconfiguration de son dispositif militaire en Afrique avec le rapport établi par Jean-Marie Bockel, ancien secrétaire d’État à la coopération durant la présidence de Nicolas Sarkozy. Ce rapport, élaboré après une série d’entretiens menés avec les autorités du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Gabon et du Tchad, avait été remis à Emmanuel Macron trois jours avant les déclarations tchadienne et sénégalaise. Il préconisait notamment une “réduction significative de [l’] empreinte militaire [française]”, pour “faire baisser la visibilité” des bases françaises. Mais sans indiquer le nombre de soldats qui auraient été déployés dans le futur. Une information “classifiée”, selon Le Temps.

Un nouveau rapport accablant sur la pollution de l’eau par les pesticides

By |December 3rd, 2024|Categories: Scoop.it|

Le sujet est explosif, et particulièrement sensible : comment mieux protéger les zones de captage, d'où provient l'eau destinée à la consommation humaine ? Au moment même où la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a promis de s'attaquer rapidement à la question, un rapport d'inspections ministérielles montre en tout cas qu'il y a urgence. Daté de juin 2024, et publié seulement ce 22 novembre, ce rapport de près de 600 pages a été réalisé par l'Inspection générale des affaires sociales (Igas), l'Inspection générale de l'environnement et du développement durable (Igedd), et le Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux (CGAAER). Il avait été commandé par le gouvernement Borne en novembre 2023, alors que la crise agricole commençait à couver. Echec de la préservation de la qualité de l'eau Ses conclusions sont accablantes. Rappelant que les substances chimiques contenues dans les pesticides se retrouvent dans l'eau des captages à travers le ruissellement ou l'infiltration dans les sols, souvent à l'état de métabolite (molécules issues de leur dégradation), les inspections concluent à « l'échec global de la préservation de la qualité des ressources en eau ». Soulignant que les procédures de surveillance « pourraient être améliorées », le rapport constate aussi que les eaux brutes, tout comme les eaux distribuées, contiennent des concentrations de pesticides et de métabolites bien supérieures aux normes. LIRE AUSSI : Comment le réchauffement climatique va bouleverser les ressources en eau en France DECRYPTAGE - Pollution de l'eau par les pesticides : un coût financier largement sous-estimé Les inspections ont ciblé trois substances : deux dérivées de la chloridazone (un herbicide utilisé dans la culture des betteraves sucrières) et le chlorothalonil (un fongicide utilisé dans la culture des céréales). Pour chacune d'elles, des dépassements « préoccupants » ont été constatés, particulièrement dans la moitié nord de la France. Les inspections citent notamment l'Aisne, où de nombreux captages (dans les rivières et les nappes souterraines) révèlent une concentration supérieure à 2 microgrammes par litre : selon elles, « ces ressources ne devraient plus être utilisées pour produire de l'eau potable, et devaient être abandonnées ». « C'est la première fois qu'un rapport, qui plus est signé à la fois par les ministères de l'Agriculture et de l'Environnement, constate une telle impasse sur certains territoires », relève Régis Taisne, spécialiste de l'eau à la FNCCR, qui représente des collectivités locales. Les régions Hauts-de-France et Normandie, ainsi que le Calvados, sont également pointés. Redevance pour pollution diffuse Les inspections rappellent que le dernier bilan annuel disponible du ministère de la Santé (2022) a aussi relevé des dépassements dans l'eau du robinet , pendant plus d'un mois, sur cinq métabolites. De fait, ont-elles constaté, la « gestion des non-conformités » souffre également de graves lacunes. Les règles en vigueur ne sont pas forcément pertinentes, avec par exemple de nombreuses dérogations sources de bureaucratie. En aval, elles pointent l'efficacité variable des filières de dépollution pour rendre l'eau potable, sachant que les plus efficaces (osmose inverse, nanofiltration) coûtent « entre deux et trois fois plus cher ». Avec un impact déjà constaté sur le prix de l'eau dans certains départements, comme l'Aisne (2,55 euros/m3) ou le Calvados (2,49 euros/m3), par rapport à la moyenne nationale (2,13 euros/m3). LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Dépollution des eaux usées : la facture s'annonce salée pour la France Le rapport préconise donc toute une série de mesures à mettre en place d'urgence, allant du relèvement de la redevance pour pollution diffuse à la création de « zones soumises à contrainte environnementale » pour les aires de captage en dépassement, qui seraient alors soumises à un programme d'actions spécifiques. Il évoque aussi des solutions plus fondamentales, comme la refonte des autorisations de mise sur le marché des molécules concernées, ou le changement des pratiques agricoles de sorte à réduire l'utilisation des pesticides dans les aires de captages - sans toutefois proposer de les y interdire comme le souhaiteraient certains. Quelque 12.500 captages ont déjà été fermés entre 1980 et 2019, essentiellement en raison des pollutions. Il en reste environ 33.000, dont environ 3.000 « sensibles », où des dépassements ont été constatés. Opposition des agriculteurs Que retiendra le gouvernement de ces préconisations ? Agnès Pannier-Runacher a promis faire de la protection des captages « une priorité ». «Ce rapport servira de base de travail entre les différents ministères», affirme-t-on au sein de son cabinet, sans préciser à ce stade quelles mesures concrètes sont envisagées. «Mais nous ne l'avons pas attendu. Le plan Ecophyto [de réduction des pesticides, NDLR] comporte déjà des dispositions en ce sens». Le gouvernement précédent avait promis que l'année 2 du plan eau de mars 2023 serait consacrée à la qualité. «Le groupe de travail sur les captages ne s'est toutefois pas réuni depuis deux ans… », déplore Régis Taisne. Il n'est pas sûr toutefois que ce groupe de travail, qui réunit tous les acteurs, soit réactivé avant les élections professionnelles agricoles, en janvier. Car il s'agit d'un sujet qui fâche chez les agriculteurs. En décembre 2023, la FNSEA avait déjà fait renoncer le gouvernement Borne à la hausse de la redevance pour pollution diffuse mise en place l'an dernier dans le cadre du plan eau. La protection des captages fait aussi l'objet d'une proposition de loi déposée le 29 octobre par le député écologiste Jean-Claude Raux. Ayant recueilli 74 signatures, elle n'est pas encore inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale.

Opinion | Lutter contre la pollution plastique, maintenant ou jamais !

By |December 3rd, 2024|Categories: Scoop.it|

À travers le monde, près d'un million de bouteilles en plastique sont vendues chaque minute. Depuis 2015, ce sont plus de 6,9 milliards de tonnes de déchets plastiques qui ont été produites, dont 9 % ont été recyclées, 12 % ont été incinérées et 79 % ont été accumulées dans des décharges ou dans la nature. Les plastiques représentent 85 % des déchets dans les mers et les océans. Ces chiffres, au-delà d'être alarmants, appellent à une réaction concertée d'ampleur de la part de la communauté internationale pour lutter contre la pollution plastique dans le monde et préserver les milieux marins. Un texte revu à la baisse Alors qu'ont lieu les négociations de la dernière chance à Busan (Corée du Sud) pendant la cinquième - et dernière - session de négociations du Traité mondial contre la pollution plastique, la France doit se mobiliser pour obtenir un traité aussi ambitieux dans ses exigences que contraignant dans ses provisions pour apporter une réponse efficace à la hauteur des enjeux. Le plastique représente une menace environnementale et de santé publique majeure qui ne peut plus être ignorée. LIRE AUSSI : ZOOM - Le plastique, un poison pour l'homme Il est urgent et indispensable que notre société accélère les analyses de l'évaluation des risques liés au plastique et prenne les mesures nécessaires, en se référant notamment au principe de précaution. Et pourtant, alors que la pollution plastique est en constante augmentation, depuis le début des négociations, le texte du traité a été revu à la baisse. Aujourd'hui, ces négociations se jouent davantage entre pays préoccupés par la préservation d'intérêts politiques et économiques qu'entre nations engagées pour la préservation de notre planète, prenant ainsi en otage l'humanité tout entière. Nous regrettons d'ailleurs le manque de représentation de la société civile dans ces négociations. Fausses bonnes idées Nous mettons en garde contre les fausses bonnes idées qui pourraient irriguer le texte du traité en cas de statu quo. Si le recyclage fait partie de la solution, il ne suffit pas. Seuls 9 % des produits plastiques fabriqués à travers le monde sont recyclés et tous les plastiques ne sont pas recyclables. Il faut aller plus loin et être plus exigeant ! Pour cela, nous appelons notamment à inscrire l'interdiction de principe des plastiques à usage unique d'ici 2040 dans le traité. Cessons de cultiver l'illusion confortable selon laquelle le recyclage pourra résoudre à lui seul le problème de pollution plastique et de production de déchets plastiques. Pour réduire la pollution plastique, c'est l'entièreté du cycle de vie qui doit être prise en compte. Il faut inclure dans le traité la notion « d'empreinte plastique » similaire à celle d'empreinte carbone. Elle permettra de mesurer et d'évaluer l'impact réel des produits fabriqués en plastique. LIRE AUSSI : EN CHIFFRES - Où produit-on le plus de plastique dans le monde ? CHRONIQUE - De l'utilité d'un « GIEC » du plastique ! Enfin, et surtout, il faut s'assurer de l'efficacité du traité, pour ne pas aboutir à une énième contrainte réglementaire non respectée, non appliquée voire décriée. Pour cela, nous souhaitons un traité international de type convention spécifique assortie d'annexes techniques. Ce type de texte permettra de s'entendre sur des objectifs précis au sein du traité et de le faire évoluer de façon souple grâce à ses annexes techniques. Alors que l'impact des activités humaines sur le changement climatique n'a jamais été aussi évident, que la récente élection américaine semble inaugurer un recul des engagements environnementaux internationaux, la France, qui fait partie de la Coalition pour la Haute ambition pour ce trait, a un rôle de leader à jouer. Nous appelons de nos voeux qu'elle se saisisse pleinement de cette dernière chance pour obtenir un texte réellement protecteur de notre planète et de ses citoyens. Nathalie Van Den Broeck est présidente de Surfrider Foundation Europe, rapporteure de l'avis du Conseil économique social et environnemental sur le Traité international sur la pollution par les plastiques. Sabine Roux de Bézieux est présidente de la Fondation de la mer, rapporteure de l'avis du Conseil économique social et environnemental sur le Traité international sur la pollution par les plastiques.

La France évincée du Sahel après la décision du Tchad de rompre les accords de défense

By |December 3rd, 2024|Categories: Scoop.it|

Bientôt la fin définitive de la présence française au Sahel ? Le Tchad, dernier pays sahélien à abriter des forces tricolores et maillon clef de la présence militaire française en Afrique, a annoncé jeudi soir mettre fin aux accords de sécurité et de défense avec Paris, une annonce survenue quelques heures après une visite du chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot. « La France est un partenaire essentiel mais elle doit aussi considérer désormais que le Tchad a grandi, a mûri et que le Tchad est un Etat souverain et très jaloux de sa souveraineté », avait relevé un peu plus tôt le ministre des Affaires étrangères tchadien, Abderaman Koulamallah, à l'issue une rencontre entre le président Mahamat Idriss Déby Itno et Jean-Noël Barrot . Ce dernier, arrivé jeudi soir en Ethiopie, n'était pas immédiatement joignable pour réagir à cette information, tout comme le ministère français des Armées. « Pas une rupture » En mai dernier se sont achevées à N'Djamena trois années de transition avec l'élection de Mahamat Idriss Déby Itno , porté au pouvoir par une junte militaire après la mort de son père Idriss Déby tué par des rebelles au front. Menacé par des offensives rebelles, Déby père avait pu compter sur l'appui de l'armée française pour repousser celles-ci en 2008 puis en 2019. LIRE AUSSI : ENQUÊTE - Les banques françaises désertent l'Afrique OPINION - Une « gueule de bois » entre la France et l'Afrique, vraiment ? « Ce n'est pas une rupture avec la France comme le Niger ou ailleurs », a assuré à l'AFP Abderaman Koulamallah, joint par téléphone, dont le pays abrite encore environ un millier de militaires français , constituant le dernier point d'ancrage de Paris au Sahel après les retraits forcés de ses troupes au Mali, au Burkina Faso et au Niger. « Le Tchad, conformément aux dispositions de l'accord, s'engage à respecter les modalités prévues pour sa résiliation, y compris le délai de préavis », précise le communiqué ministériel, qui n'évoque pas de date de retrait des troupes françaises. La décision a été « prise après une analyse approfondie » et marque un « tournant historique », a souligné le chef de la diplomatie du Tchad dans son communiqué. « Après 66 ans de la proclamation de la république du Tchad, il est temps pour le Tchad d'affirmer sa souveraineté pleine et entière, et de redéfinir ses partenariats stratégiques selon les priorités nationales », a-t-il ajouté, assurant que la visite de Jean-Noël Barrot avait par ailleurs permis de renforcer les relations bilatérales « à tous les niveaux ». Un soldat Français de la force Barkhane patrouille dans les rues de Faya-Largeau dans le nord du Tchad le 2 juin 2022.AFP Seulement 200 militaires français en base permanente à terme en Afrique Une réduction en peau de chagrin mais qui ne chagrine pas tous les Africains. La présence militaire française, qui apporte un soutien en logistique, formation et appui des forces locales pour certaines opérations de combat mais sert aussi à protéger des intérêts économiques et les ressortissants vivant sur place, s'est réduite drastiquement ces dernières années, au fil des expulsions par des régimes putschistes. Ceux-ci n'appréciant pas les admonestations de Paris sur l'Etat de droit et le respect des Droits de l'Homme, ou simplement par volonté, au demeurant légitime, d'afficher souveraineté et capacité à se défendre seul. Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a ainsi déclaré que la souveraineté de son pays était « incompatible avec la présence durable de bases militaires étrangères ». Résultat, la France ne conserve plus que cinq bases militaires permanentes dans ce continent dont jadis, grosso modo, un tiers était constitué de ses colonies ; au Gabon, avec 350 militaires, des effectifs équivalents au Sénégal, près de 600 en Côte d'Ivoire et 1.000 au Tchad, où la dénonciation de l'accord de coopération devrait, normalement, faire tomber les effectifs à zéro, et enfin 1.500 à Djibouti. Des effectifs (non compris ceux engagés sous mandat de mission internationale, essentiellement l'ONU) relativement stables depuis des décennies, contrastant avec le « redéploiement » - en clair le retrait - imposé par les régimes putschistes du Mali, du Burkina Faso et du Niger. 2 militaires Français sur la base de N'Djamena au Tchad le 13 novembre 2007.Thomas Coex/AFP Point d'appui clé Ce dernier, avec jusqu'à 1.500 militaires à Niamey, était pourtant considéré comme le point d'appui clé de la France notamment pour lutter contre les djihadistes au Sahel. Au Mali, la lutte contre, précisément, des djihadistes qui s'apprêtaient prendre Bamako début 2013, avait imposé le déploiement de jusqu'à 3.000 militaires français. La France a dû aussi quitter la République centrafricaine. Un rapport au président Macron de son envoyé spécial en Afrique, Jean-Marie Bockel, et qui a récemment « fuité », préconise d'ailleurs de réduire ces effectifs à 100 militaires au Gabon, tout comme en Côte d'Ivoire et au Sénégal, ainsi que 300 au Tchad (une préconisation qui semble désormais obsolète pour ce dernier pays), voire le Sénégal. Soit un total, à terme, d'à peine 200 hommes sur des bases permanentes, contre… 7.000 il y a seulement dix-huit mois, un niveau équivalent au demeurant à celui fixé en 1981. Au temps de la « splendeur » de la présence militaire française en Afrique, c'est-à-dire juste après l'indépendance en 1960, la France maintenait au total 60.000 hommes dans près de 90 garnisons sur le continent et Madagascar. La France va devoir fermer ses bases au Sénégal Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a indiqué jeudi que la France allait devoir fermer ses bases militaires dans son pays. « Le Sénégal est un pays indépendant, c'est un pays souverain et la souveraineté ne s'accommode pas de la présence de base militaire dans un pays souverain », a-t-il justifié. « La mise à jour de notre doctrine militaire n'est pas seulement portée sur la question de la présence militaire, elle va au-delà. Elle impose évidemment qu'il n'y ait plus de bases militaires de quelque pays que ce soit au Sénégal, mais elle impose aussi d'autres évolutions dans la coopération militaire avec ces différents pays qui entendent encore la maintenir avec le Sénégal », a-t-il précisé. Les Echos MONDE Emmanuel Macron à Riyad pour signer un partenariat stratégique avec l'Arabie saoudite INTERVIEW « En Europe, la désindustrialisation va encore plus vite que la décarbonation » DÉCRYPTAGE Echec des négociations pour un traité mondial sur la pollution plastique Etats-Unis : Joe Biden accorde la grâce présidentielle à son fils Hunter Roumanie : percée de l'extrême droite aux élections législatives

Comment va fonctionner le futur « écoscore » des vêtements

By |December 3rd, 2024|Categories: Scoop.it|

Huit mois après avoir présenté son projet de calculateur pour mesurer l'impact environnemental des vêtements, le gouvernement entre dans le dur. Jeudi, à la veille du Black Friday, la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a annoncé la mise en consultation des textes qui permettront aux marques d'attribuer une note à chaque vêtement, un peu à la manière du Nutriscore pour les produits alimentaires. L'affichage environnemental, qui restera dans un premier temps volontaire, est prévu par la loi climat et résilience de 2021. « Il s'agit à la fois d'aider les fabricants à piloter leurs efforts d'écoconception des vêtements, et de donner aux consommateurs une information sur le coût environnemental des produits qu'ils achètent », précise-t-on au ministère de la Transition écologique. Impact sur le climat L'enjeu est loin d'être négligeable. Le textile représente entre 8 % et 10 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Il génère une quantité astronomique de déchets, notamment plastiques, entraînant une pollution dramatique dans l'eau ou les sols. Son traitement et sa teinture génèrent 20 % de la pollution des eaux. Même les fibres naturelles ont un impact négatif : le coton est la première culture consommatrice de pesticides. LIRE AUSSI : ENQUETE - La mode commence à s'habiller plus vert Matérialisé par une note en « points d'impact » comprise entre 0 et l'infini, qui s'affichera sur un logo en noir et blanc en forme d'étiquette, cet « écoscore » entend mesurer à la fois l'impact sur le climat et sur la biodiversité. Il s'appuie sur l'outil d'évaluation développé depuis 2013 par la Commission européenne, le Product Environmental Footprint (PEF), qui comporte seize critères (émissions de gaz à effet de serre, toxicité de l'eau douce, utilisation d'eau et de ressources fossiles, émission de particules, etc.). Mais la France y a ajouté trois critères spécifiques : les conditions de fin de vie du produit, avec une note très pénalisante (5.000 points d'impact par kilo) s'ils sont exportés hors d'Europe après avoir été portés ; les émissions de microfibres, qui entraînent une forte pollution ; et un coefficient de « durabilité », mesuré à partir de la largeur de gamme, la réparabilité, et la traçabilité géographique des étapes de production. Avec ce dernier critère, l'idée est de pénaliser aussi les marques dites de fast-fashion, qui renouvellent très rapidement des collections vendues à des prix défiant toute concurrence - et plombent les filières plus vertueuses. Selon un rapport publié mercredi par l'ONG Les Amis de la Terre, la fast-fashion a provoqué la destruction de 300.000 emplois dans l'industrie textile française depuis 1990. L'Assemblée nationale avait adopté en mars une proposition de loi pour la limiter, mais son parcours législatif a été interrompu avec la dissolution. Mise en oeuvre au printemps L'outil est toutefois, comme en avril, vivement critiqué - même si selon le ministère, le calculateur présenté en avril a été simplifié. Notamment parce qu'il diffère de l'outil européen, en cours de finalisation. « Contrairement au PEF qui s'appuie sur des critères scientifiques, cet 'écoscore' prend en compte des critères politiques comme le made in France, qui ne devraient pas être son objet », explique Christophe Girardier, fondateur de Glimpact, une société qui aide les marques à utiliser le PEF. « L'outil français pénalise par exemple fortement une marque comme Lacoste, qui affiche un grand nombre de références », poursuit le dirigeant, qui revendique parmi ses clients non seulement Lacoste, mais aussi Decathlon, Carrefour, Pimkie, Chantelle, Celio, ou Aigle. LIRE AUSSI : TRIBUNE - La mode peut-elle devenir écologique ? L'Union des industries textiles se dit à l'inverse plutôt satisfaite. « Nous sommes très favorables à un affichage environnemental, or cet outil est à la fois simple d'utilisation et transparent », indique Sophie Frachon, responsable RSE de l'UIT. D'autant que selon elle, le PEF européen n'est pas satisfaisant à ce stade. « Il ne pénalise pas l''ultra fast-fashion', ne prend pas assez en compte la biodiversité, ni les microplastiques… » pointe-t-elle, toute en reconnaissant qu'« une convergence sera nécessaire » d'ici à mi-2025, lors du vote sur le PEF européen. En attendant, l'arrêté correspondant a été publié ce jeudi sous forme de projet, pour consultation réglementaire pendant vingt et un jours. Il sera ensuite notifié à la Commission européenne, dont l'approbation est attendue sous trois mois. « Nous visons une mise en oeuvre au printemps 2025 », dit-on au ministère, tout en espérant que de nombreuses marques joueront le jeu. Il mise notamment sur H&M, Kiabi, Monoprix, Pimkie, Petit Bateau, ou 1083, qui ont participé à l'élaboration de ce nouvel « écoscore ».

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