HOSPITALITY LAB & PRACTICE FOR BRANDS

Blog2017-10-23T13:43:48+00:00

GDPR : L’hospitalité des marques fait loi en Europe.

GDPR : L’hospitalité des marques fait loi en Europe.

En imposant aux marques de privilégier l’intérêt de leurs clients dans la gestion des données qu’elles détiennent, l’Europe fait de l’hospitalité le vecteur principal de leur croissance.

1. AUJOURD’HUI, LA CROISSANCE DES MARQUES PASSE PAR LA QUALITÉ DE LEUR RELATION CLIENTS.

Dans un monde digital, « Les Marchés sont des Conversations ».

Dès 1999, Doc Searls et ses co-auteurs avaient mis cette idée au coeur de leur “Clue Train Manifesto” (Manifeste des Evidences) (1), démontrant alors avec brio comment le développement du “capital relationnel” de la marque pouvait devenir le principal moteur de la croissance des entreprises.

L’arrivée des sites internet dans la fin des années 1990 avait eu en effet le mérite de faire prendre conscience qu’il pouvait se nouer une relation directe entre l’entreprise et ses clients, sans passer par un distributeur ; et que ces nouveaux liens produisaient énormément de données qu’il était probablement intéressant d’exploiter : ainsi, pour développer plus loin l’idée du “Clue Train”, lorsqu’il s’agit de générer une croissance durable des ventes et des profits, les meilleurs atouts de la marque sont sa légitimité à susciter des échanges autour de son coeur de métier (Conversation), son intelligence à les analyser (Curation), sa capacité à apporter des réponses adaptées aux besoins exprimés (Customization), et finalement son empathie relationnelle, propre à mettre le client en résonance avec la marque (Communion). Autant d’atouts qui précèdent dorénavant la simple « qualité des produits » mis au catalogue, autrefois le principal fer de lance des entreprises.
Une vision depuis partagée par Interbrand(2), qui dans sa publication annuelle du classement de la valeur des marques insiste sur le fait que “la croissance est la conséquence d’une stratégie claire et d’expériences exceptionnelles délivrées au consommateur”.
Voici donc venu le temps pour les marques soucieuses de croissance durable de passer un nouveau contrat relationnel avec leurs consommateurs, où l’achat et la livraison du produit n’est plus la fin mais le début de la relation : un contrat qui couvre d’abord l’usage, et l’expérience qui l’accompagne. Un contrat qui est aussi l’occasion de proposer de nouveaux moments de consommation, de nouveaux services, qui sont autant de chiffre d’affaires supplémentaire pour les marques. Mais un contrat relationnel d’abord fondé sur le respect de l’intérêt du client, notamment en matière d’utilisation de ses données.

 

2. GDPR : UNE RÉGLEMENTATION POUR SAISIR DE NOUVELLES OPPORTUNITÉS DE CROISSANCE.

Selon une étude récente de la Commission Européenne(3), 72% des Européens s’inquiètent en effet de laisser trop de données personnelles aux entreprises, souvent à leur insu, et surtout de ne pas en recevoir de réelle contrepartie. D’ailleurs, la connaissance plus précise du client semble ne faciliter en rien la capacité de l’entreprise à mieux cibler ses offres : selon tous les indicateurs(4), le taux d’ouverture des mails diminue alors que les désabonnements (opt-out) augmentent, ce qui fragilise largement la rentabilité des investissements lourds consentis dans le CRM.
La Commission souligne également que le marché en ligne est constitué à 57% d’échanges avec des opérateurs américains, alors que seulement 4% des échanges se font au travers d’opérateurs pan-européens. Elle estime que si les 100 plus grosses entreprises Européennes faisaient un usage judicieux de leurs données clients, le PNB Européen pourrait s’octroyer 1,9% de progression supplémentaire d’ici 2020, soit plus de 200 Milliard d’Euros de gain potentiel.
C’est avant tout à cette opportunité de croissance que la GDPR s’attaque : permettre une meilleure utilisation des données pour les entreprises grâce à un consentement avéré des consommateurs, favoriser les échanges intra-européens au sein d’un univers mieux sécurisé. Loin d’être une contrainte, la GDPR est une chance de développement de nouvelles sources de revenus pour les marques européennes : elle conduit à un modèle de croissance durable rendu possible par une approche choisie et non plus subie de la consommation. Avec la GDPR, les marques doivent négocier avec chacun de leurs clients un contrat relationnel : elles doivent se mettre à l’écoute, comprendre les besoins, proposer leurs services, et définir les modalités de la relation ; le tout dans la transparence ( accès aux données, droit de modification) qui établit la confiance, l’attachement. Les marques deviennent alors attachantes dans le bon sens du terme, et c’est de cet attachement que nait la croissance durable.
C’est à ce nouveau modèle relationnel qu’appellait lui-même Doc Searls dans son “Clue Train Manifesto” : il lui avait même trouvé un nom, la VRM (Vendor Relationship Management). Une approche basée sur le consentement avéré du client vis à vis de ses fournisseurs (vendeurs) avec un postulat simple : “un consommateur libre a plus de valeur qu’un consommateur captif – pour lui-même, pour les marques et pour l’économie en général”.
Encore faut-il s’entendre sur la définition du consommateur “libre”. Searls le définit en cinq points :
1. Il entre en relation avec les marques de manière indépendante et sans contrainte.
2. Il est le point d’intégration de sa propre donnée (c’est lui seul qui peut relier sa donnée à sa personne).
3. Il a le contrôle de la donnée qu’il génère et collecte. Il décide de ce qu’il veut partager, à qui et comment.
4. Il définit son propre niveau d’engagement avec les marques.
5. Il est libre d’exprimer ses exigences et ses intentions en dehors du contrôle de toute entreprise.
C’est ce consommateur “libre” que la GDPR souhaite aujourd’hui promouvoir, afin d’en faire le vecteur de croissance de l’économie.

3. L’HOSPITALITE DES MARQUES, PRINCIPAL VECTEUR DE LEUR PROPRE CROISSANCE.

Accueillir un consommateur “libre” est sans doute une perspective qui effraie bon nombre de marques, tant elle ont été construites sur la notion d’un marketing manipulateur et insidieux, capable d’influencer jusqu’aux émotions pour enfermer les clients dans un tunnel de vente dont la seule issue est l’achat du produit. Avec la GDPR, ce n’est plus le produit qu’il va falloir vendre, c’est la marque qui doit apprendre à se faire acheter. Et pour cela, il va falloir qu’elle se montre hospitalière vis à vis de ses clients : bienveillante, humaine et proche.
Le produit devient simplement la porte d’entrée à la marque, celui qui va forger les impressions de la première rencontre, et donc le début (et non la fin) de l’histoire. Le produit n’est plus qu’un prétexte, c’est la marque qui devient le réel support de l’expérience pour le consommateur : c’est d’ailleurs à elle qu’il va naturellement s’adresser s’il a besoin d’assistance ou s’il a simplement des remarques à formuler. À la marque de se montrer engageante, accueillante, généreuse et humaine pour fidéliser le consommateur au-delà du premier produit, et pour entretenir une relation proche, intime, qui permettra de continuer à vendre sans qu’il soit besoin de déployer la coûteuse armada publicitaire du premier jour : avoir une stratégie à long terme d’entretien de la relation, plutôt que de s’épuiser dans des efforts permanents de recrutement.
Autant le “tunnel de vente” était indifférencié et anonyme, donc étranger à toute notion d’hospitalité, autant le “cycle de décision d’achat” est personnalisé et fait appel à la relation humaine : c’est de la capacité de la marque à accueillir que dépend la fidélisation du client, et encore plus, sa propension à devenir activement promoteur vis à vis de ses pairs. Pour le dire différemment, c’est du niveau d’hospitalité de la marque que va découler l’amplitude de la réalisation du cycle d’achat, et donc le montant de la valeur créée.
Autant le “tunnel de vente” s’envisageait dans un temps le plus court possible, avec l’espoir de limiter la durée d’exposition nécessaire pour déclencher l’achat afin de réduire les coûts, autant le “cycle de décision d’achat” s’inscrit dans la durée la plus longue possible afin de maximiser les revenus. En se plaçant dans une notion de permanence, on met forcément en exergue la qualité de l’hospitalité, seule capable de générer de la pérennité dans la relation.
Plus le consommateur progresse avec la marque, plus la marque fait preuve de « disponibilité » vis à vis des demandes du consommateur, plus se crée la confiance dans la relation, le consommateur récupérant de plus en plus de valeur d’usage en retour de sa relation avec la marque, la marque obtenant de plus en plus de “permissions” qui lui permettent d’aller encore plus loin dans son service du consommateur.
C’est bien là le cercle vertueux de l’hospitalité des marques : un marketing “on demand” (inbound marketing), un marketing de l’échange, de la confiance, de la permission, du partage de la valeur, où les clients sont aussi des hôtes ; un marketing qui se définit d’abord par rapport au client pour qu’il puisse adopter lui-même la marque, la faire sienne et en devenir à son tour le porte-parole…
Alors que la GDPR fait des marques le gibier de consommateurs devenus madrés, l’hospitalité est la meilleure réponse pour faire de ces mêmes marques les plus désirables des proies : avec bienveillance, humanité et intimité. Assurant ainsi la pérennité de leur croissance.

4. QUELLES APPROCHES POUR LES MARQUES FACE A LA GDPR ?

Ce serait peine perdue pour les marques que de se contenter de « mettre en conformité » leur bases de données tout en espérant garder les mêmes pratiques relationnelles. Car la GDPR est d’abord une invitation à renverser ses pratiques relationnelles pour faire montre d’hospitalité vis à vis de ses clients ; et c’est ce renversement d’attitude qui est lui même porteur de croissance pour les marques. Avec la GDPR, l’hospitalité ouvre pour les marques de nouvelles perspectives de croissance.
Une étude publiée en Mai dernier par le gouvernement Britannique4 s’était alarmée sur le fait que seulement 30% des grandes entreprises du pays avaient commencé à prendre les mesures nécessaires à la mise en conformité de leurs pratiques d’utilisation des données, alors que la transcription dans la loi Britannique vient d’être réalisée en ce mois d’Août, et qu’elle survivra au Brexit. Les autres pays feront-ils preuve de la même insouciance, par rapport à une échéance qui dans la plupart des pays européens, a été fixée à Mai 2018 ?
La GDPR transforme radicalement la manière dont les entreprises utilisent les données. Il va falloir arrêter d’acheter des listes d’adresses, et même se débarasser des listes qu’on aura pu acheter auparavant. Contacter un client exigera d’avoir les permissions nécessaires, sauf à s’exposer à des amendes prévues pour atteindre jusqu’à 4% du chiffre d’affaires.
Il n’y aura donc pas d’échappatoires.
Mais n’est-ce pas justement l’opportunité d’une prise de conscience salutaire dans le futur de la relation client ? Quelle marque aujourd’hui a encore besoin d’avoir accès à des millions de noms dont simplement un infime pourcentage montre un intérêt pour ses propositions ? Ne vaudrait-il pas mieux établir une véritable relation avec moins de clients mais qui ont un véritabe intérêt à avoir un dialogue, un échange, une conversation avec la marque ?
N’est-il pas temps, tout simplement, que les marques apprennent à devenir hospitalières vis à vis de leurs clients ?
Et si la GDPR n’était qu’un manifeste pour l’hospitalité des marques ? Une manière de sauver les marques traditionnelles à l’heure du digital ? La dernière opportunité à saisir avant liquidation ou reprise par les acteurs de la nouvelle économie ?
En développant leur hospitalité pour se mettre en conformité avec la GDPR, ce n’est pas tant l’amende que les marques vont éviter, c’est leur futur qu’elle vont assurer.
Aucune raison d’attendre. Embrassons la GDPR en développant l’hospitalité des marques (5).

 

 

(1) Le Cluetrain Manifesto (Manifeste des évidences) est un texte rédigé par Rick Levine, Christopher Locke, Doc Searls, et David Weinberger. Il est d’abord diffusé sur le web en 1999 comme un ensemble de quatre-vingt-quinze thèses, puis est publié sous forme de livre en 2000 avec les thèses prolongées de sept essais. https://www.amazon.com/Cluetrain-Manifesto-End-Business-Usual/dp/0738204315
(2) Etude 2016 Interbrand : http://interbrand.com/best-brands/best-global-brands/2016/
(3) Etude de la Commission Européenne : https://ec.europa.eu/commission/publications/why-we-need-digital-single-market_en
(4) Citée par Tanya Joseph dans le magazine Marketing Week (UK) du 7 Août 2017, New data laws are a chance to reset customer relationships : https://www.marketingweek.com/2017/08/07/tanya-joseph-data-law/
(5) Cf, “Manifeste pour l’Hospitalité des Marques”, Georges-Edouard DIAS, Edition Netexplo : https://www.amazon.fr/dp/2954667230/

Les buralistes à la dure école de la banque

By |June 10th, 2024|Categories: Scoop.it|

Faire de la banque avec ses bons… mais aussi ses mauvais côtés. Courtisés par deux grands acteurs, à savoir Nickel (filiale de BNP Paribas) et la FDJ (avec son offre Nirio) , qui proposent tous les deux des services financiers de base, les buralistes se retrouvent confrontés aux mêmes complexités que certains conseillers bancaires en agence. « Vendre des services bancaires, c'est encore du travail en plus », sourit une commerçante peu enthousiaste au bout de trois formations dédiées qui ne lui ont « pas rapporté un centime ». Première contrainte, contribuer à la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme (LCB-FT). C'est ce que fait Stéphanie (prénom modifié) avant de vendre une carte Nickel à un client dont elle ne sait encore rien. La jeune buraliste saisit la carte d'identité, l'examine de longues secondes. Rassurée, elle oriente ensuite le client vers une borne dédiée un peu en retrait, où des procédures de contrôles dématérialisés seront menées Une pression peu habituelle L'opération n'aura duré que quelques minutes, mais elle est loin d'être anodine, puisqu'elle place le commerçant sous une pression peu habituelle : il s'agit de repérer les tentatives de fraude, voire les comportements suspects. Sur le plan légal, le buraliste n'est certes pas en première ligne : il sert de simple « agent » (selon la terminologie bancaire) pour un établissement de paiement, et en cas d'irrégularité, c'est bien l'établissement « qui demeure seul responsable des agissements » de ses agents ou mandataires, précise aux « Echos » l'ACPR, le gendarme bancaire français. Signe de sa vigilance, l'autorité a infligé l'an dernier à la Financière des paiements électroniques (FPE), la maison mère de Nickel, un blâme et une sanction pécuniaire d'un million d'euros pour « des carences du dispositif de suivi et d'analyse des opérations […] », sur le fonctionnement observé entre 2017 et 2020. Mais pas sur des « cas avérés » avait alors précisé Nickel, qui avait entretemps amélioré son dispositif. Seul contact direct Autre difficulté classique pour les conseillers bancaires, les buralistes doivent faire face à l'insatisfaction des clients, voire à leurs incivilités. Cela peut notamment se produire lorsque le service téléphonique est engorgé, le cafetier étant alors bien souvent le seul contact direct que peut trouver un client. LIRE AUSSI : Pour ses dix ans, la néobanque Nickel élargit son offre au crédit et à l'assurance Sur le plan humain, « les buralistes sont de grands professionnels qui savent se sortir de situations parfois complexes », salue Marie Degrand Guillaud, directrice générale de Nickel, qui a prévu « des processus coécrits avec les buralistes pour anticiper ces scénarios-là ». Et la ressemblance avec les agences ne s'arrête pas là. Outre la FDJ et Nickel, le réseau de buralistes a aussi été sollicité ces dernières années par les transporteurs de fonds Loomis (distributeurs de billets) ou Brink's (paiement en cash d'achats en ligne), ou encore par la banque Delubac qui permet à ses clients de déposer du cash. De quoi aider le réseau de buralistes à se diversifier face à l'érosion du tabac- une priorité pour la Confédération qui accompagne ses adhérents dans ce sens - mais aussi de quoi créer de nouveaux enjeux de conformité, de logistique ou de sécurité.

Nouvelle-Calédonie : le soutien de l’Etat représente déjà 20 % du PIB

By |June 10th, 2024|Categories: Scoop.it|

Le calme n'est pas encore revenu en Nouvelle-Calédonie que les calculatrices chauffent déjà. Le bilan économique de l'insurrection s'annonce catastrophique. Les dommages sont « colossaux », a souligné Emmanuel Macron ce jeudi depuis Nouméa. Les assurances se préparent donc à sortir le chéquier. L'Etat également. Pour ce dernier, soutenir financièrement Nouméa n'a rien d'inédit. La métropole fournit des subsides conséquents à l'archipel chaque année. Hors situation de crise, cette aide représente environ 20 % du PIB annuel de la Nouvelle-Calédonie. En 2023, les dépenses de l'Etat sur le Caillou ont ainsi atteint 1,68 milliard d'euros, selon la Direction des finances publiques locale. Un nouveau programme d'infrastructures L'Education nationale, à elle seule, engloutit un quart de ce budget (429 millions d'euros). Dans le cadre du transfert de la compétence « éducation » à la Nouvelle-Calédonie, l'Etat continue notamment de prendre en charge la rémunération des enseignants du second degré - ce qui pèse d'autant plus que les traitements des fonctionnaires calédoniens bénéficient d'une majoration comprise entre 73 et 94 % par rapport à la métropole. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Acculé, Emmanuel Macron revoit sa feuille de route pour la Nouvelle-Calédonie DECRYPTAGE - Nouvelle-Calédonie : après des dégâts « colossaux », Emmanuel Macron dégaine des aides d'urgence De la même façon, les deux autres gros postes de dépenses de l'Etat en Nouvelle-Calédonie - « Intérieur, Outre-mer et Collectivités territoriales » (404 millions d'euros) et « Défense » (269 millions) - incluent la solde des effectifs de police et de gendarmerie. Ces derniers viennent d'ailleurs d'être renforcés, avec la création de trois nouvelles brigades sur l'île en 2024. L'Etat attribue également des dotations aux collectivités calédoniennes (253 millions d'euros en 2023). Il verse les pensions de retraite (158 millions d'euros), elles aussi majorées pour tenir compte du coût de la vie dans l'île. Et, pour des sommes plus modestes, la métropole finance certains programmes d'infrastructures (aérogare de Lifou, musée de Nouvelle-Calédonie…) via les « contrats de développement », dont une nouvelle génération a été annoncée début 2024, avec un investissement de l'Etat de 320 millions d'euros sur quatre ans en Nouvelle-Calédonie - soit le tiers de ce budget commun à tous les territoires ultramarins. Pour stimuler l'économie locale, Bercy accorde aussi des réductions d'impôts aux contribuables qui font des investissements dans l'archipel (achat de navires de pêche, d'équipements industriels…) - une niche qui coûte au fisc environ 100 millions d'euros pour la seule Nouvelle-Calédonie. Enfin, l'Etat est parfois contraint de combler les trous dans les budgets locaux. A l'automne dernier, l'Etat a par exemple accordé une aide de 37 millions d'euros pour pérenniser le régime de retraite des fonctionnaires territoriaux et le régime handicap et perte d'autonomie. LIRE AUSSI : Nouvelle-Calédonie : des dégâts économiques déjà considérables Nouvelle-Calédonie : les assureurs face à un choc de 1 milliard d'euros Ces dernières années, ce type de corde de rappel a été mobilisé fréquemment. La crise du Covid notamment a mis les finances locales dans le rouge et contraint Nouméa à s'endetter à plusieurs reprises. Et c'est alors l'Agence française de développement qui a prêté plus de 400 millions d'euros à la Nouvelle-Calédonie. La somme n'est pas comptabilisée dans les dépenses de l'Etat, mais « la Nouvelle-Calédonie n'a pu procéder de la sorte que grâce au soutien de l'Etat, lequel s'est porté garant de ces deux emprunts et a autorisé que leur produit finance les dépenses courantes de la collectivité », a souligné la Chambre territoriale des comptes de l'archipel, dans un rapport sur la fiscalité publié l'an dernier. LIRE AUSSI : La filière nickel, l'autre dossier explosif en Nouvelle-Calédonie De même, face à la crise de la filière nickel, c'est bien l'Etat qui est venu à la rescousse des métallurgistes calédoniens ces dernières années, avec des prêts directs pour un encours total de 620 millions d'euros depuis 2016, dont 140 millions débloqués in extremis en mars dernier pour éviter la fermeture d'une importante usine, après qu' une première a été mise en sommeil en début d'année . Des sommes qui viennent s'ajouter au milliard et demi d'euros officiellement versés annuellement par l'Etat à Nouméa. Et à la future facture des émeutes.

Le record du plus grand génome au monde revient à cette fougère de Nouvelle-Calédonie

By |June 10th, 2024|Categories: Scoop.it|

Une petite fougère anodine et ne poussant qu'en Nouvelle-Calédonie, dans le Pacifique sud, a décroché le 31 mai 2024 le record du plus grand génome de tout organisme vivant sur Terre décerné par le Guinness. Une petite fougère ne poussant qu'en Nouvelle-Calédonie, la Tmesipteris oblanceolata, dans une photo fournie par l'institut botanique de Barcelone, le 30 mai 2024 INSTITUT BOTANIC DE BARCELONA (CSIC)/AFP - POL FERNANDEZ La fougère de Nouvelle-Calédonie, Tmesipteris oblanceolata, a cinquante fois plus de matériau ADN dans ses cellules que les humains. Une fois déroulée, cette structure hélicoïdale s'étendrait sur 106 mètres. "On est aux extrêmes de la biologie" Le génome contient un ensemble de paires de nucléotides, des bases, rassemblant le matériel génétique d'un organisme. Celui de la fougère compte 160 Gbp (milliards de bases), faisant tomber avec 7% de plus le précédent record tenu par la plante japonaise Paris japonica. Le génome humain est loin derrière à 3,1 Gbp. "On pensait avoir déjà atteint une limite biologique" avec Paris japonica, a dit à l'AFP Ilia Leitch, chercheur aux jardins botaniques britanniques royaux Kew et co-auteur de la nouvelle étude. "On est aux extrêmes de la biologie", selon lui, avec cette petite plante qui atteint seulement cinq à dix centimètres de haut. Une équipe est allée l'étudier dans l'archipel en 2023 avec des scientifiques locaux, avant d'en publier les résultats dans la revue iScience. Qui ont convaincu le Guinness World Records de décerner à la fougère le "titre de plus grand génome". Ce qui prouve, dans le cas de cette plante qui n'a "l'air de rien", que "les détenteurs de records ne sont pas toujours les plus démonstratifs vus de l'extérieur", a commenté un responsable de l'organisation, Adam Willward, cité dans un communiqué.

Each of the Past 12 Months Broke Temperature Records

By |June 10th, 2024|Categories: Scoop.it|

June 2023 did not seem like an exceptional month at the time. It was the warmest June in the instrumental temperature record, but monthly records haven't exactly been unusual in a period where the top 10 warmest years on record all occurred in the past 15 years. And monthly records have often occurred in years that are otherwise unexceptional; at the time, the warmest July on record had occurred in 2019, a year that doesn't stand out much from the rest of the past decade. But July 2023 set another monthly record, easily eclipsing 2019's high temperatures. Then August set yet another monthly record. And so has every single month since—a string of records that propelled 2023 to being the warmest year since tracking started. On Wednesday, the European Union's Earth-monitoring service, Copernicus, announced that it has now been a full year where every month has been the warmest version of that month since there's been enough instruments in place to track global temperatures.

Santé : comment l’IA aide à diagnostiquer les maladies rares

By |June 10th, 2024|Categories: Scoop.it|

Une IA pour jouer le rôle d'un médecin, de la science-fiction ? Oui, pour le moment. Mais l'intelligence artificielle et la médecine pourraient néanmoins faire très bon ménage. D'ailleurs, de nombreux médecins ont déjà montré leur intérêt pour cette technologie dans leur pratique quotidienne. Accélérer la recherche, développer des médicaments, écrire des comptes rendus médicaux, analyser des radios… Autant de possibilités qui pourraient faciliter la vie de praticiens débordés, et améliorer la prise en charge des malades. Pour toutes ces raisons, les grands laboratoires pharmaceutiques ont déjà commencé à investir massivement dans l'IA. C'est le cas, notamment, du Français Sanofi. Le mastodonte de la santé vient tout juste d'annoncer une collaboration avec OpenAI , la maison mère de ChatGPT, pour accélérer dans la recherche de médicaments. Il compte bien devenir « la première société biopharmaceutique optimisée par l'IA à grande échelle ». 7.000 maladies rares Parmi ses projets alliant santé et IA, Sanofi a lancé en février dernier AccelRare , un modèle capable d'accélérer le diagnostic des maladies rares. Celles-ci touchent trois millions de personnes en France, et on en répertorie à l'heure actuelle 7.000 types différents. Mais parmi ces pathologies, beaucoup sont encore très mal connues, ce qui complique leur diagnostic. LIRE AUSSI : Aqemia signe un contrat de 140 millions de dollars avec Sanofi dans la recherche de médicament Ces trois start-up d'IA dans la santé qui ont tapé dans l'oeil de Google AccelRare a été développé avec la start-up Medical intelligence service (MIS) via un outil d'aide à la décision médicale appelé Medvir. Le modèle est entraîné grâce aux données de Sanofi sur 270 maladies rares curables. L'IA permet alors d'approfondir les examens pour trouver quelles sont les maladies les plus probables pour un patient donné. Très concrètement, le modèle permet au médecin de décrire les symptômes de son patient en détail, donnant alors des conseils au praticien pour effectuer certains gestes ou prescrire des examens supplémentaires. A terme, le généraliste pourra même orienter son patient vers le spécialiste adéquat. Ce programme est disponible gratuitement pour tous les praticiens, et affiche une fiabilité de plus de 87 %.

Ikea Will Pay You Real Money to Work in Its Virtual Roblox Store

By |June 10th, 2024|Categories: Scoop.it|

Have you ever thought you’d be good at hawking digital meatballs or helping someone pick out the perfect Lack? Do you find yourself frequently lost in the haunted furniture store of the Roblox game 3008? If you live in the UK and are 18 or older, you might be in luck. Ikea is opening a store in Roblox and looking for its first hires online. The pay is real—about $16 per hour, not in Robux—even if the store is virtual. The Co-Worker Game, as the Swedish furniture company calls its Roblox experience, is set to open June 24 and will, in the words of a press release, allow player-employees to “immerse themselves in the working world of Ikea.” Applying includes answering questions like, “If you were a pixelated Ikea furniture, what would you be?” and “What would you do if we ran out of pixelated hot dogs in our bistro?” On platforms like YouTube, content creators are already creating videos about their application experiences and noting how “weird and wacky” it is. On X, people posted humorous videos of the potential unchillness of a Roblox Ikea: merchandise flying while others dance in the background. Another X user noted that the furniture company has a “long history and lore on Roblox” and wondered how having the real retailer on the game platform will “affect the existing games and community” on it. Games like 3008 seem spawned from online horror lore like the “Infinite Ikea.” Putting a regular old virtual Ikea in Roblox might not have the same appeal as surviving a spooky one. Tapping into that enthusiasm for Ikea, though, is part of the idea for The Co-Worker Game. Asked about the role Ikea’s online fandom played in creating the game, a rep for the company told WIRED it was inspired by affection for the chain both online and off. The new Ikea store in the game will test whether that love translates to wanting to work for the company, which is Ikea’s ultimate goal. Co-Worker, according to Darren Taylor, the company’s people and culture manager for the UK and Ireland, is meant to show how employees “are able to change roles, switch departments, and grow in any direction they choose, both in the game or in the real world.” ADVERTISEMENT There is, again, also the possibility of earning real money—something young developers who make games using Roblox’s tools have historically found hard to do. If Gen Zers are already spending, “millions of hours daily” on the platform, as Roblox’s head of fashion and retail partnerships, Winnie Burke, told Rolling Stone this week, why not make some money at it? These Roblox players, Burke said, consider “their digital life just as important—sometimes more—than their physical one.” With wages comparable to real-world gigs, their WFH Ikea jobs could be just as important, too. Even if it sounds outlandish, it’s not unheard of. In 2022, VRChat players dutifully re-created Kmart stores and role-played as employees there, interviewing for jobs, wearing badges, and checking out customers—for free. For some players, it was a way to build community and overcome social anxieties real-life jobs can sometimes inspire. Whether the program will continue or remain a one-off is still unclear, though maybe couples thinking about braving their first store trip together could benefit from a Roblox Ikea dry run first.

Yop débarque sur Fortnite pour sa dernière campagne de Brand Content

By |June 10th, 2024|Categories: Scoop.it|

Très apprécié au Japon, le pays qui l’a vu naître, depuis des millénaires, le manga s’est également construit ces dernières décennies une armée de fans à travers le monde. Une quasi omniprésence médiatique et culturelle, comme le prouve le nombre important d’ouvrages qui abondent chaque année du « pays du soleil levant » et la vague d’adaptation d’œuvres historiques sur les écrans qui emportent les plateformes de streaming. En bref, il est presque devenu impossible de ne pas trouver un univers graphique, un ton, un parti pris artistique qui ne leur correspond pas. En parallèle à cette love story avec le public occidental, ou plutôt … grâce à elle, le manga s’est également transformé en un terrain de jeu particulièrement apprécié des marketeurs au moment de penser leurs prises de parole. Alors que les consommateurs recherchent davantage de contenus uniques pour se laisser séduire par un produit et/ou une marque, les agences se tournent logiquement vers les mangas pour mieux se démarquer et incarner une plus grande proximité avec leur public cible.     YOP, la marque de yaourt à boire la plus emblématique de France, nous entraîne donc cette semaine dans une aventure gustative directement inspirée du Japon à l’occasion du lancement de ses deux nouvelles saveurs, Abricot matcha et Cerise sakura. Pour jouer à fond la carte de la jeunesse, la marque en profite pour débarquer sur Fortnite, en collaboration avec Gangstères x The Source x Swipe Back.   Deux en un « Après le succès de YOP Versus sur Minecraft, l’année dernière, nous sommes ravis de cette nouvelle campagne qui fusionne culture manga et passion pour le gaming. C’est une belle opportunité de mettre en avant les nouvelles saveurs de YOP tout en engageant activement notre communauté de jeunes gamers », explique Alyssia Chaput, Directrice de clientèle chez Gangstères avec laquelle nous avons pu échanger. À travers le dispositif Manga War’YOP, YOP est arrivé le 27 mai sur Fortnite avec une map multi-joueurs à l’univers japonisant. L’expérience fait la part belle aux nouveaux produits de la marque et chacun y trouve son compte, casual gamers comme try-harders. À chaque épreuve, les participants peuvent s’entraider mais chacun doit travailler en solo pour espérer être l’ultime survivant du parcours, et devenir le Grand Maître Ninja. En collaboration avec Swipe Back, cette map transporte les joueurs dans un monde inspiré par le Japon et l’univers manga en passant par des temples antiques à des villes futuristes.     Rien de plus logique, comme l’explique Alyssia Chaput : « notre cible… ce sont les adolescents et le gaming est un centre d’intérêt évident pour eux. D’autant plus que les jeux vidéo prônent des valeurs qui nous parlent à merveille, telles que l’importance du collectif, l’envie de se dépasser… Cela fait deux ans que nous accompagnons Yop et autant d’années que nous voulons nous investir dans cet univers tout en respectant les codes de notre cible ». Un lancement en grande pompe sur Twitch Lors de la soirée de lancement de la map sur Twitch, qui s’est déroulée ce mercredi 5 juin, YOP avait confié à deux streamers/experts de Fortnite, le rôle de sélectionneurs. Xewer et FuuRy_Off, de leurs petits noms, devaient former chacun une équipe composée de joueurs du chat. Au fil des parties, une seule des deux équipes est ressortie gagnante et parmi elle, le joueur qui a remporté le plus de points s’est vu remettre le grade que tout le monde s’arrache de Grand Maître Ninja de Manga War’YOP… et surtout une console de jeu flambant neuve d’une célèbre marque nippone. De quoi sabrer le champagne. « Maintenant que c’est trois heures de stream sont derrière nous, nous pouvons nous féliciter du succès de l’opération et des bons retours que nous avons des joueurs, tant d’un point de vue gameplay que game design », explique sans détour Alyssia Chaput. Avant de poursuivre : « pour vous donner quelques chiffres, nous avons atteint un peak pendant le live autour de 10 000 vues cumulées, donc il y a de quoi se réjouir ! »     La Mecque française du Manga Du 11 au 14 Juillet, YOP Edition Manga marquera également sa présence à la Japan Expo… mais pas question de jouer les touristes : « on n’y vient pas gratuitement, on essaye de faire les choses biens en organisant des opérations d’influence, en faisant appel à des influenceurs spécialisés dans l’univers du manga… on veut bien faire les choses ! », rassure Alyssia Chaput. Les visiteurs pourront tester la map en direct, sans se priver de goûter aux deux nouvelles saveurs proposées par Yop, on n’oublie quand même pas la raison derrière tout cela. L’activation bénéficiera de relais continus sur les réseaux sociaux, notamment sur TikTok, où des conseils pour améliorer les performances sur la map seront partagés tout au long de l’année sur le compte de @Yop_france. Des relais sont également déjà prévus avec des influenceurs, dont on ne connaît pas encore les noms. Tous les contenus – trailer, teasing live, rebonds réseaux sociaux – sont conçus et produits en coordination avec l’agence The Source. Quant à l’avenir… : « notre cible ne changera pas, tout comme ses centres d’intérêts… et donc notre volonté est de revenir dans l’univers du gaming avec une proposition forte en 2025 », conclut Alyssia Chaput.

Vieux ! le magazine de société que nous finirons tous par lire… : )

By |June 10th, 2024|Categories: Scoop.it|

Seniors, anciens, aînés, ancêtres, vioques, nolds … Chez CMI, à Levallois Perret, ils se sont dit, « ça suffit maintenant, on va lancer un magazine de société, un journal qui parle aux quincas et plus et on l’appellera Vieux« . Ni une ni deux, Valérie Salomon a dit « Banco!, va pour Vieux« . Et c’est ainsi que Bertrand Gaillard de Saint Germain son éditeur et Romain Jubert, directeur éditorial ont confié à l’incontournable Dandy tant aimé des Français, Antoine De Caunes, d’être partie prenante du projet.  Et voilà.  Ce trimestriel sera en pile demain dans les kiosques. 100 000 exemplaires, 7,90 euros, Vieux a oublié d’être c…hic. 7,90 euros ça fait riche, pas triche. Voilà. De quoi se régaler tout en falsifiant la date de naissance sur sa carte d’identité…

Forêts : des puits de carbone beaucoup moins efficaces en 2030

By |June 10th, 2024|Categories: Scoop.it|

C'était la grande inconnue de la nouvelle stratégie nationale bas carbone (SNBC) de la France, concoctée par le gouvernement depuis l'automne 2022. Quel chiffre mettre en face des puits de carbone ? La France compte largement sur ses forêts, qui absorbent du CO2 via le processus de photosynthèse, pour jouer ce rôle crucial et atteindre son objectif de réduction des gaz à effet de serre à horizon 2030. Dans les fameux tableaux publiés depuis la mi-2023, où il détaille la façon dont la France pourra atteindre ses objectifs, le Secrétariat général à la planification écologique (SGPE) a longtemps laissé la question sans réponse. Forêts mal en point Or la toute dernière version de son plan, publiée fin mai et repérée par le site spécialisé Contexte, fait enfin apparaître un chiffre : 18 millions de tonnes en 2030. « Nous attendions l'étude commandée par l'IGN, publiée il y a quelques jours. Nous avons simplement repris les résultats de son scénario médian », explique-t-on au SGPE. Cette estimation est cohérente avec celle de Carbone 4, réalisée pour des organisations professionnelles (France Bois Forêt, Codifab et Copacel). « L'étude de Carbone 4 estimait le puits à 15 millions de tonnes sur 2002-2025 et à 22 millions de tonnes sur 2025-2030 - et montrait une nette dégradation après 2035-2040 », rappelle Maxime Chaumet, le directeur général de France Bois Forêt. LIRE AUSSI : EN CHIFFRES - Carbone : les capacités de stockage de la forêt largement surestimées Comment la forêt peut contribuer à la décarbonation de la France Elle reste toutefois très inférieure aux objectifs votés en mars 2023 par le Parlement européen, qui tenaient lieu d'estimations jusque-là, et qui fixe un puits de 34 millions de tonnes pour la France. « Il s'agit pourtant d'un règlement, qui s'impose à nous », relève Bruno Doucet de l'ONG Canopée. Déterminer la quantité de dioxyde de carbone qui sera absorbée par les forêts françaises en 2030 (et qui plus est, la piloter) est particulièrement compliqué. D'abord, parce que les arbres sont mal en point, touchés par le stress hydrique qui ralentit leur croissance, ou par des insectes ravageurs comme les scolytes. Augmentation de la récolte de bois La dernière édition de l'inventaire forestier établi par l'IGN (2023) montre que le taux de mortalité des arbres a grimpé de 80 % en dix ans. En conséquence, les puits de carbone liés à la forêt ont été plus que divisés par deux depuis le début des années 2010 : elles absorbaient 45 millions de tonnes en 2012, contre 17 millions de tonnes estimés en 2022 et 21 millions de tonnes estimés en 2023. « La politique forestière menée aujourd'hui n'aura d'impact que dans vingt ou trente ans », rappelle-t-on au sein de l'exécutif. Par ailleurs, le puits de carbone dans les années à venir dépendra aussi de la récolte de bois, que les professionnels et le gouvernement souhaitent augmenter d'ici à 2030. « La maintenir au niveau actuel permettrait pourtant de retrouver un puits de carbone au niveau de 2015 », assure Bruno Doucet. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Le gouvernement se dote d'un « Monsieur forêt » Gestion de la forêt : l'encadrement des coupes rases, une proposition controversée Le sujet est complexe. La filière fait vivre 60.000 entreprises qui représentent 400.00 emplois directs. En outre, « une bonne partie des arbres récoltés viennent de forêts malades, stopper la récolte reviendrait à augmenter la mortalité », soutient de son côté Maxime Chaumet. A plus long terme, le gouvernement mise sur son plan de renouvellement de la forêt pour relancer les puits de carbone. Symbolisé par la promesse d'Emmanuel Macron, fin 2022, de planter 1 milliard d'arbres en dix ans, ce plan devrait enfin être lancé dans les semaines à venir. « Les derniers arbitrages devaient être pris ces jours-ci, la réunion a été reportée de deux semaines », assure une source bien informée. Critères trop souples Alors qu'une enveloppe de 250 millions d'euros par an doit être consacrée au reboisement, les acteurs du secteur attendent tout particulièrement les arbitrages de Matignon sur les coupes rases. Les ONG ont dénoncé que 80 % des crédits consacrés au reboisement dans le plan France Relance aient été consacrés à des replantations après coupes rases (coupe d'une parcelle en une seule fois). « Les critères étaient trop souples, permettant notamment les coupes rases si les forêts étaient jugées vulnérables au réchauffement ou trop pauvres économiquement », explique Bruno Doucet. Selon nos informations, les coupes rases ne devraient pas être interdites, mais réservées en priorité aux forêts malades ou dépérissantes. Encore faudra-t-il aussi définir précisément ces concepts.

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