Finance : les risques et bienfaits de l’irrésistible ascension de l’IA
L'intelligence artificielle (IA) est perçue comme un nouvel outil prometteur pour décrypter le monde, l'économie et les marchés financiers. Elle extrait du sens du chaos apparent. Cette intelligence « inhumaine » dans sa surpuissante capacité à brasser et analyser des masses d'informations et de données, a logiquement attiré l'attention du monde bancaire et financier. En quête de gains de productivité, de temps et de moyens, il souhaite automatiser le plus de fonctions possibles. Or l'IA est parfaitement adaptée aux tâches plus ou moins routinières de la finance (conformité, documents marketing…), qu'elle automatise en éliminant les erreurs humaines. Ce bienfait de l'IA au niveau micro fait largement consensus, à la différence de son effet incertain sur le système financier. Sans contrôle adéquat, cette avancée technologique serait susceptible d'accroître l'instabilité financière et, dans certains cas, les crises, met en garde un article (1) des économistes et chercheurs de la Banque centrale européenne (BCE), publié dans la dernière revue de stabilité financière. Garantes de la stabilité, les banques centrales perçoivent qu'elles assistent à une révolution qui les dépasse, bien plus par exemple que celle des fintechs (les sociétés à mi-chemin entre la finance et la technologie). L'IA est un secteur qui nécessite beaucoup de moyens, ce qui favorise, sur le modèle des Gafam, sa dimension oligopolistique dominée par quelques géants comme OpenAI . Les économistes voient dans cette possible concentration une vulnérabilité pour le système financier. Si un modèle unique de l'IA venait à se généraliser, il introduirait de nouveaux bienfaits mais aussi de nouveaux types de risques de comportements moutonniers dans un système financier déjà complexe. L'ère des « deepfakes » Les autorités monétaires n'ont pas gardé un excellent souvenir des initiatives lancées sur leur pré carré par certains Gafam, comme Meta avec sa monnaie 2.0, le Libra, qui finalement échoua après avoir tenté de passer en force. Elles redoutent de revivre cet affrontement avec les nouveaux géants de l'IA. Ils imposeront leurs standards sans faire preuve de transparence (pour protéger selon eux leurs secrets et leur valeur ajoutée), ni de volonté de réel dialogue avec les régulateurs. Plus puissants, réactifs et informés (accès aux données), ils auront vraisemblablement toujours un temps d'avance sur les banques centrales. LIRE AUSSI : Les Gafam sont « too big to fail » pour les marchés Comment l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le métier de trader L'IA sera utile pour neutraliser certaines vulnérabilités financières, mais au prix de nouvelles sources d'incertitudes globales. Elle sera peu efficace pour anticiper et prévenir les grandes crises, des événements extrêmes, rares dans leur fréquence et uniques dans leur forme, pour le moment hors de la portée de son « intelligence », fondée sur l'étude de nombreux cas passés, selon l'analyse (2) de deux économistes de la London School of Economics. Utilisée par des esprits mal intentionnés, l'IA pourrait aussi servir à contourner les réglementations financières et bancaires, ou à manipuler les actifs financiers grâce aux « deepfakes ». Prises au sérieux, les fausses déclarations de banquiers centraux ou de dirigeants d'entreprises pourraient semer le chaos sur des marchés qui réagissent au millionième de seconde.
CHRONIQUE. Les chatbots doivent-ils répondre de leurs réponses ?
Le 11 novembre 2022, Jake Moffatt se rendit sur le site d'Air Canada pour acheter un billet en vue d'assister aux obsèques de sa grand-mère décédée le jour même. Il y apprit alors, de la bouche - si tant est qu'on puisse parler de bouche ici… - du chatbot de la compagnie, qu'à condition de se manifester dans les 90 jours, on pouvait bénéficier de réductions sur des achats de dernière minute justifiés par un deuil. Un transporteur condamné à cause d'une mauvaise réponse donnée par son chatbot Lorsqu'il soumit sa demande, le transporteur aérien lui répondit que contrairement aux affirmations du chatbot, il aurait dû signaler la situation avant de conclure la transaction. Jake Moffatt ne lâcha rien. Après de nombreux et vains envois de courriels, il engagea un procès contre la compagnie. Pour sa défense, l'avocat de celle-ci affirma que "le chatbot est une entité légale à part, responsable de ses propres actions." L'argument n'a pas convaincu les magistrats. En février dernier, ils ont condamné le transporteur à verser les sommes promises et, en sus, à rembourser les frais de justice. Il y a peu de chance que l'issue d'un procès en Colombie-Britannique fasse jurisprudence de ce côté-ci de l'Atlantique, encore que les avis d'éminents spécialistes divergent sur ce point… Il n'en demeure pas moins utile de tirer la leçon de cette anecdote. Les chatbots ne sont pas supposés répondre de leurs réponses, au risque d'être inutiles Elle enseigne qu'un chatbot qui se trouve sur le site d'une entreprise ou d'une administration engage celle-ci lorsqu'il promet un avantage indu ou, à l'inverse, lorsqu'il donne une information erronée susceptible de léser les utilisateurs. D'aucuns exigent, au nom de ce que l'on appelle la "garantie humaine", qu'une personne se porte caution de toutes les décisions prises par une machine. En l'occurrence, ceci signifierait ici qu'un employé serait censé avaliser tous les propos des chatbots mis à disposition du grand public, ce qui en réduirait singulièrement l'intérêt… La morale de cette histoire, c'est que si les agents artificiels répondent avec prolixité à la plupart de nos questions, ils ne sont pas supposés assumer la responsabilité de leurs propos, et donc répondre de leurs réponses…
La visite très « présidentielle » de Robin Li, le PDG de Baidu, à Paris
Une longue poignée de mains avec Emmanuel Macron à l'Elysée, une intervention à VivaTech, une nuit au Crillon : c'est une visite quasi présidentielle que vient d'effectuer Robin Li, le PDG de Baidu, le Google chinois, à Paris, à l'occasion du grand salon de la tech organisé par « Les Echos » et Publicis. Un séjour millimétré et qui arrive au moment où la France et la Chine reprennent le dialogue, quelques semaines après la visite du président chinois Xi Jinping à Paris début mai, dans le cadre du 60e anniversaire des relations diplomatiques entre les deux pays. Malgré ce contexte porteur, la présence de Robin Li à Paris était loin d'être acquise. Et pour cause : si Tim Cook (Apple), Sundar Pichai (Google) et Sam Altman (OpenAI) viennent régulièrement à Paris, les patrons de la tech chinoise, eux, se font plus rares en France et globalement à l'étranger. Le Covid-19 et la rivalité sino-américaine y sont pour beaucoup. Chez Huawei, par exemple, les trois dirigeants tournants ont l'interdiction expresse de quitter la Chine : en 2018, l'arrestation au Canada, à la demande des Etats-Unis, de Meng Wanzhou, la directrice financière et héritière du groupe, sur le tarmac de l'aéroport à Vancouver où elle venait d'arriver, a été vécue comme un traumatisme. LIRE AUSSI : Dans le sillage de Yann Le Cun, trois autres Français chercheurs stars de l'IA Depuis la pandémie, Robin Li, lui, n'avait effectué que quelques déplacements à l'étranger, dont un en Inde début 2020. Pour sécuriser sa venue à Paris, Maurice Lévy, le président du conseil de surveillance de Publicis, a donc pesé de tout son poids, et joué la carte personnelle. Les deux hommes se connaissent depuis au moins 2016, lorsque Robin Li était venu à la toute première édition de VivaTech . Une fois confirmé, son séjour a été confié à une agence de communication parisienne, qui a tout calé en un mois de travail : traducteur, photographe, vidéaste, repérage technique… « C'était une opération coup de poing pendant laquelle nous avons agi comme un couteau suisse », raconte une personne qui a suivi les préparatifs. 200 millions d'utilisateurs pour « Ernie » A l'image de Robin Li, d'autres « top executives » de la tech chinoise reviennent peu à peu en Europe, alors que la Chine tente de relancer son économie. Objectif : dénicher des débouchés et montrer la montée en gamme technologique du pays. En février, William Lu, le président de Xiaomi, était ainsi venu à Barcelone au Mobile World Congress, le rendez-vous mondial des télécoms, pour présenter la SU7, la toute première voiture 100 % électrique construite par ce groupe davantage connu pour ses smartphones et autres gadgets électroniques…
Surveillance numérique : on en veut toujours plus !
Sur le papier, la France est en pointe dans la défense de la vie privée et des données personnelles sur Internet, sur les réseaux sociaux et toute autre forme de programmes informatiques comme l'intelligence artificielle. Dans son rapport 2023, la CNIL (Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés), sous la plume de sa présidente, s'enorgueillit d'avoir reçu 16.433 plaintes , « soit le double d'avant 2018 […] Ces chiffres témoignent d'un intérêt croissant du public pour les enjeux 'informatique et libertés', comme le confirment également les presque 12 millions de visiteurs ayant consulté le site de la CNIL en 2023 ». Pourtant, qui se souvient encore que la loi Informatique et Libertés de janvier 1978, instituant la CNIL, a été votée en réaction au projet Safari - (Système automatisé pour les fichiers administratifs et répertoires des individus) - qui visait à utiliser un identifiant unique afin d'interconnecter tous les fichiers que les administrations possédaient sur une même personne ? L'idée avait soulevé un tollé à l'époque. Aujourd'hui, les bases de données des impôts, des CAF (Caisses d'allocations familiales) ou des CROUS (centres régionaux des oeuvres universitaires et scolaires), par exemple, sont reliées entre elles. Au volant d'un bolide italien La chasse à la fraude est même ouverte sur les réseaux sociaux, puisque, selon la loi de finance pour 2024 des « agents des finances publiques […] spécialement habilités peuvent […] sous pseudonyme et sans être pénalement responsables, prendre connaissance de toute information publiquement accessible sur les plateformes en ligne […] ». Autrement dit, si vous vous pavanez sur Facebook au volant d'un bolide italien ou allemand, votre déclaration de revenus a intérêt à être à la hauteur. Attention aussi aux images satellites qui peuvent trahir votre piscine non déclarée. Mais, là, l'algorithme de Bercy se tromperait de cible une fois sur trois, selon le syndicat CGT Finances Publiques des Bouches-du-Rhône. Les logiciels de reconnaissance faciale sont beaucoup plus efficaces, comme l'a démontré ce journaliste canadien qui, fin 2023, a retrouvé en quelques clics une présumée terroriste de la Fraction armée rouge, recherchée depuis plus de trente ans par la police allemande. À l'heure de la vidéosurveillance généralisée, la photo d'une personne constitue un autre « identifiant unique » permettant de la suivre à la trace. Si vous pensez que votre dossier photo est vierge sur Internet ou, pire, le Dark Web, allez jeter un coup d'oeil sur PimEyes… LIRE AUSSI Prévoir sa mort numérique, le devenir des données numériques post mortem La situation est encore pire, bien sûr, si vous êtes sur les réseaux sociaux. Qui se souvient encore qu'Edward Snowden, un employé d'un sous-traitant de la NSA (National Security Agency), l'agence du renseignement électronique américaine, avait révélé en 2013, que cette organisation siphonnait allègrement les informations accumulées sur chacun d'entre nous par, entre autres, Microsoft, Yahoo!, Google, Facebook, YouTube, Apple… e tout, officiellement, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Le Trans-Atlantic Data Privacy Framework (Cadre de protection des données UE - Etats-Unis), qui régit les transferts de données des citoyens européens vers les Etats-Unis, n'y a rien changé. IRE AUSSI La loi Tik Tok ouvre la voie à plusieurs scénarios C'est une véritable passoire qui avait d'abord été rejetée en avril 2023 par le Parlement européen avant d'être approuvée par la Commission européenne. Dans ce contexte, les reproches de Washington vis-à-vis de la Chine et de son réseau social TikTok auquel sont abonnés 170 millions d'Américains, ne manquent pas de sel. La NSA sait très bien ce qu'une agence gouvernementale peut faire avec autant de données… Malheureusement, il suffit de discuter des réseaux sociaux avec des collégiens ou des lycéens pour comprendre que les générations qui seront aux manettes dans quelques années se soucient comme d'une guigne de ces « délires de barbouzes ». Ils ne voient même pas où est le problème quand on leur explique qu'un algorithme observe tout ce qu'ils font sur Snap ou Insta et leur pousse des contenus personnalisés afin de leur faire passer toujours plus de temps sur ces plateformes. LIRE AUSSI Quand l'intelligence artificielle fait parler les morts Les adultes sont à peine plus lucides. Des recherches ont montré qu'une des motivations qui nous poussent à accepter de laisser toujours plus de traces numériques, malgré le risque qu'elles puissent être utilisées à des fins de profilage commercial ou sécuritaire, pouvait être la tentation de nous survivre à nous-même en nous construisant une forme d'éternité numérique . Déjà des start-up américaines et chinoises proposent d'utiliser l'intelligence artificielle et toutes les archives numériques qu'ont laissées nos morts pour faire revivre ces derniers sous forme d'un avatar et d'un robot conversationnel. Les réseaux sociaux nous vendront-ils bientôt cette option : créer un double numérique de nous-mêmes dont le chatbot pourra éternellement répondre à tous les reproches de nos descendants, sur des générations et des générations ? Les psys vont avoir du travail…
L’Oréal mise sur le haut potentiel de l’IA dans la beauté
Plus d'un milliard d'euros. Chez L'Oréal, l'innovation numérique le vaut bien. Le groupe français, qui entend garder un rythme de croissance nettement supérieur au marché , investit désormais chaque année, cette somme dans la tech et l'intelligence artificielle (IA). C'est un budget légèrement supérieur à celui consacré à la recherche. « Pour rester numéro un des cosmétiques, il faut être leader de la beautytech », assure Stéphane Lannuzel, directeur du programme « Beauty Tech » lancé en 2018 chez L'Oréal. La beautytech est partout, avec les QR codes qui figurent aujourd'hui sur plus de 1,5 milliard d'unités de produits. Les outils tech sont devenus le bras armé des soins de la peau comme des cheveux. Le géant de la beauté a dévoilé, mardi 21 mai à VivaTech , un nouveau programme (New Codes of Beauty Creator Program) conçu en partenariat avec Meta. Il sera mis à profit à travers une trentaine de « créateurs experts », principalement des influenceurs, dans le cadre d'une collaboration avec, dans un premier temps, les marques puissantes de L'Oréal Paris, Lancôme, La Roche-Posay - engagées dans la tech et très présentes sur les réseaux sociaux. Un laboratoire pour produire des images Le groupe a par ailleurs présenté à VivaTech, un laboratoire, CreIAtech, exploitant l'intelligence artificielle générative ayant déjà produit plus de 1.000 images. Mais il s'engage à ne jamais exploiter des visages, corps, cheveux générés par l'IA, pour promouvoir un produit. Ce laboratoire s'appuie sur un espace créé avec Nvidia, hébergé de manière sécurisé chez L'Oréal. LIRE AUSSI : ZOOM - IA : Coca, AXA, Randstad, Onepoint… les usages concrets se multiplient DECRYPTAGE - IA : comment AI Overviews de Google pourrait chambouler la recherche en ligne Plus de 8.000 salariés sont impliqués dans la tech en interne, le double de la masse salariale des chercheurs. Mais l'entreprise aux dizaines et dizaines de marques ne veut pas en faire une affaire de spécialistes. « D'ici à la fin de l'année, nous allons former 40.000 collaborateurs à la GenAI », explique Stéphane Lannuzel, qui a l'ambition de développer une formation interne « GenAI pour tous ». En 2023, ce sont aussi 35.600 collaborateurs de L'Oréal formés au programme « Data for All » conçu pour former tous les collaborateurs à la gestion et utilisation de la donnée. Par ailleurs, L'Oréal University for Tech, Data and Analytics a dispensé 175.000 heures de formation l'an passé. LIRE AUSSI : RECIT- ChatGPT ne parlera pas avec la voix « réconfortante » de Scarlett Johansson DECRYPTAGE- ChatGPT, Gemini, Claude, Le Chat… Quelle IA choisir ? Le groupe a aussi son propre robot conversationnel interne, lancé l'an dernier : L'Oréal GPT, utilisant plusieurs grands modèles de langage (LLM), déployé pour l'ensemble des 90.000 collaborateurs pour avoir accès à diverses bases de connaissances internes : des données scientifiques, des argumentaires marketing, etc. pour trouver plus vite les bonnes informations. L'Oréal compte 20.000 utilisateurs uniques pour cet outil. Si le groupe n'a pas calculé le gain de temps, il est persuadé que L'Oréal GPT rend les collaborateurs « plus efficaces, plus rapides et plus créatifs », assure Stéphane Lannuzel. Des outils de diagnostic avec 100 millions d'utilisateurs Mais l'Oréal a aussi investi dans ce qui se voit pour le consommateur : le géant des cosmétiques a ainsi présenté « Beauty Genius » en début d'année , au CES, la grande messe de l'électronique grand public à Las Vegas, : un assistant de beauté virtuel pour « mettre dans la poche de chaque consommatrice une conseillère beauté », explique le spécialiste. Concrètement, il s'agit d'une application gratuite dopée à l'IA avec laquelle on peut dialoguer à partir d'une liste de questions sur le type de peau, les besoins, qui incite à prendre une photo et propose des produits personnalisés. Le lancement est prévu aux Etats-Unis en septembre, puis en France en 2025. Le groupe avait déjà lancé un diagnostic de peau à partir d'un selfie, peu après l'acquisition de ModiFace, en 2018, une société canadienne, spécialiste notamment de l'essayage virtuel de produits. LIRE AUSSI : ChatGPT : l'an un de la révolution de l'IA pour les entreprises Ce que l'IA générative a déjà changé dans les entreprises L'Oréal, comptant environ un milliard de consommateurs, a recensé plus de 100 millions d'utilisations sur l'ensemble de ses outils de diagnostic l'an dernier. « Le taux de conversation est amélioré entre 1,3 et 1,5 fois à la suite d'un diagnostic. Et, les chiffres sont encore meilleurs en point de vente puisque 70 % des consommatrices ayant fait un tel diagnostic passent à un achat de produits, précise Stéphane Lannuzel. Les consommateurs veulent des recommandations personnalisées. On est passé d'une beauté pour tous à une beauté pour chacun ».
Japon : à cause des incivilités des touristes, une petite ville hisse un filet opaque pour masquer une vue du mont Fuji
Une petite ville japonaise a installé mardi un haut filet opaque pour masquer une vue du mont Fuji prisée par des hordes de touristes, dont les mauvaises manières excédaient habitants et autorités. L’annonce de cette mesure radicale le mois dernier par la mairie de Fujikawaguchiko, dans le centre du Japon, avait fait beaucoup de bruit tant dans le pays qu’à l’international, en devenant un nouvel exemple des conséquences du surtourisme. Les autorités locales l’avaient justifiée par les incivilités de nombreux touristes étrangers sur place, jetant des déchets par terre, fumant en dehors des zones autorisées, traversant la route au feu rouge ou se garant n’importe comment. Certains grimpaient même sur le toit d’une clinique dentaire à proximité, en toute illégalité, pour pouvoir prendre de meilleures photos. Des ouvriers ont commencé mardi à installer le filet de 2,5 mètres de haut pour 20 mètres de long, fixé à des poteaux métalliques, et avaient quasiment terminé l’opération en fin de matinée, a constaté l’AFP sur place. Une photo emblématique Les travaux ont commencé début mai mais le chantier a duré plus longtemps que prévu à cause de problèmes d’approvisionnement en matériaux. Les photographies, prises d’un trottoir étroit le long d’une route très passante, étaient devenues extrêmement populaires sur les réseaux sociaux comme Instagram, car elles combinaient une vue du majestueux volcan avec au premier plan une supérette Lawson et son parking, une forme de symbole du Japon contemporain. « C’est dommage » qu’un filet soit installé « parce que c’est clairement une photo emblématique », regrette Christina Roys, une touriste néo-zélandaise de 36 ans interrogée mardi par l’AFP sur place. « Mais c’est totalement compréhensible » parce que cet endroit attirait tellement de monde et que c’était « assez dangereux » avec le trafic routier juste à côté, ajoute-t-elle. Elle pense cependant que le filet ne va pas empêcher les touristes de continuer à venir en masse dans les environs. Car le mont Fuji, le sommet le plus haut du Japon (3776 m), peut bien évidemment être photographié de nombreux autres endroits, y compris à Fujikawaguchiko. Sur le même sujet Thaïlande : à Phuket, un hôtel inaugure le premier… Mai 24, 2024 Nouvelle-Calédonie : un formulaire pour recenser les… Mai 24, 2024 Dubaï en route pour de nouveaux records touristiques en 2024 Mai 23, 2024 Les tour-opérateurs s’adaptent « Le lac Kawaguchi et le mont Fuji sont des lieux magnifiques. J’espère que tout le monde pourra admirer ces beaux paysages tout en respectant les bonnes manières », déclare à l’AFP Michie Motomochi, 41 ans, qui tient un magasin de pâtisseries japonaises traditionnelles à Fujikawaguchiko. Un tour-opérateur proposant des excursions autour du mont Fuji depuis Tokyo a confié à l’AFP qu’il emmenait désormais des touristes vers un autre magasin Lawson à proximité avec une vue similaire sur le volcan, mais avec moins de riverains à proximité. Les autorités locales ont prévenu qu’elles comptaient laisser la barrière en place aussi longtemps que nécessaire, le temps que la situation s’améliore. Ailleurs aussi, le Japon tente de lutter contre les effets du surtourisme. Une jauge de 4000 personnes sur le sentier L’accès à un sentier de randonnée très populaire pour gravir le mont Fuji de juillet à septembre sera désormais payant (autour de 12 euros) et limité à 4000 personnes par jour. Un système de réservation en ligne vient d’être mis en place. Et dans l’ancienne capitale impériale Kyoto (ouest), certaines ruelles dans le quartier des geishas sont fermées au public depuis le mois dernier. Le conseil local du quartier de Gion avait déploré le fait que certains touristes se comportaient comme des « paparazzi » en poursuivant les geishas pour les prendre en photo sans leur autorisation, et se croyaient dans un « parc d’attractions ». Le Japon s’était totalement fermé aux visiteurs étrangers durant la pandémie de Covid-19. Mais depuis que ses frontières ont été complètement rouvertes fin 2022, les touristes internationaux y affluent de nouveau, d’autant que la chute du yen rend le pays bon marché pour nombre d’entre eux. Plus de trois millions de visiteurs sont venus dans l’archipel nippon en mars, un record mensuel pour le pays, et ce seuil a de nouveau été atteint en avril.
Neuralink’s First User Is ‘Constantly Multitasking’ With His Brain Implant
n 2016, Noland Arbaugh suffered a spinal cord injury while swimming in a lake. The details are fuzzy, but what he remembers is rushing toward the water with his friends, diving in, and hitting his head on something—or someone. He floated to the surface, unable to move. Doctors later confirmed that he was paralyzed from the neck down. Arbaugh went from being a self-sufficient college student to moving back in with his parents and relying on them for his daily needs. He learned how to get around in a wheelchair and use a mouth-held stick to operate an iPad, but the hardest adjustment was feeling like he was a burden on his family. The year 2016 was also when Elon Musk cofounded the brain implant startup Neuralink. This January, Arbaugh became the first person to receive the company’s investigational device, dubbed Telepathy, as part of a clinical trial. Known as a brain-computer interface, or BCI, it decodes intended movement signals in the brain and translates them into computer commands. Arbaugh just has to think about moving a cursor on his laptop screen and it moves. The experimental device has given Arbaugh, now 30, a sense of independence. Before, using a mouth-stick required someone to position him upright. If he dropped his mouth-stick, it needed to be picked up for him. And he couldn’t use it for long or he’d develop sores. With the Neuralink device, he has nearly full control of a computer. He can browse the web and play computer games whenever he wants, and Neuralink says he has set the human record for cursor control with a BCI. PHOTOGRAPH: CASSIDY ARAIZA ADVERTISEMENT Arbaugh isn’t the first person to get a BCI; one recipient, Nathan Copeland, has had one for nine years. Beyond Neuralink, several other companies are working to commercialize BCIs to help people with paralysis, mental health disorders, and even blindness.
Quelles sont les marques françaises les plus puissantes ?
Les marques françaises se portent bien. Mais ne doivent pas relâcher leur attention. En 2024, les 150 plus puissantes voient leur valeur progresser moins vite qu'avant, à 7 % contre 13 % en 2023 et 17 % en 2022, dans le classement de Brand Finance consacré à l'Hexagone. La performance reste meilleure qu'en Allemagne, qui n'est qu'à +5 %. Et largement au-dessus du Royaume-Uni où le poids global recule de 1 %. « Cela représente un bon score. Mais la force des marques elle-même est en retrait en France alors qu'elle grandit ailleurs en Europe. Elle n'est pas à la hauteur où elle devrait être pour gagner en compétitivité. Il faudrait davantage investir sur la communication, l'expérience clients, la promotion et la distribution », juge Bertrand Chovet, directeur général de Brand Finance France. Le luxe, toujours en tête Certains secteurs se montrent cependant particulièrement vigoureux en matière de valeur. Comme le luxe. Il reste, sans conteste, le champion des griffes hexagonales. Louis Vuitton, première marque de LVMH (propriétaire des « Echos »), occupe aussi la pole position dans le classement. Brand Finance la valorise à 30,1 milliards d'euros, en hausse de 19 % par rapport à 2023. LIRE AUSSI : EN CHIFFRES - Classement mondial des marques : Apple détrône Amazon L'image d'Air France redécolle A 24,3 milliards, Chanel s'arroge la deuxième place, contre la troisième l'an dernier, et gagne 30 %. Dans le Top 10 figurent aussi Hermès, Dior, autre maison de LVMH, et Cartier. TotalEnergies parmi les perdants Si leur dynamisme conforte leur domination, les plus fortes progressions relèvent d'autres univers. Edenred a ainsi vu, selon Brand Finance, sa valeur de marque croître de 45 % à 1,2 milliard. Le leader mondial des avantages aux salariés s'affiche désormais au 82e rang au lieu du 101e en 2023. « La marque a réussi à assembler sous un toit commun toutes ses offres, tout en menant une digitalisation croissante et une stratégie active de croissance externe », souligne Bertrand Chovet. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - L'étonnant optimisme des géants de la grande consommation Procter & Gamble : pourquoi l'icône de la grande consommation voit la vie en rose Autre grand gagnant de 2024 : Darty, qui enregistre une hausse de 38 % de sa valeur. « La marque a su se simplifier et jouer les synergies autour de sa marketplace. Elle gagne en considération, ce qui est prometteur pour les années à venir », estime le directeur général de Brand Finance. Varilux, Alpine ou Bic connaissent aussi de très belles progressions. Parmi les relatifs perdants de l'année figure TotalEnergies, avec une valeur en retrait de 21 %. Le reflet de résultats rentrés dans le rang . Le groupe est rétrogradé de deux places. Mais il n'en occupe pas moins la quatrième position. Tandis qu'EDF retrouve le Top 10, en passant du 12e rang au 9e entre 2023 et 2024.
Cryptos : les Etats-Unis autorisent des fonds cotés basés sur l’ether
La décision était attendue par les acteurs du monde des cryptoactifs. Et leur attente a été satisfaite. Le gendarme américain des marchés financiers (la Securities and Exchange Commission ou SEC) a approuvé jeudi les demandes d'enregistrement du Nasdaq, du CBOE et du Nyse pour des fonds cotés en Bourse (ETF) liés à l'ether, la deuxième plus importante cryptomonnaie derrière le bitcoin. Les émetteurs d'ETF doivent encore obtenir le feu vert de la SEC avant que ces produits puissent être mis sur le marché, mais l'autorisation accordée jeudi, une étape préalable, est vécue comme une victoire par le secteur des cryptomonnaies. Jusqu'en début de semaine, beaucoup s'attendaient à un rejet des demandes d'enregistrement. Plusieurs sociétés de gestion espèrent commercialiser bientôt ces produits grand public. Une dizaine de dossiers, dont ceux des organismes financiers VanEck, 21Shares ou encore BlackRock, étaient sur le bureau de la SEC. Elle avait jusqu'à jeudi pour se prononcer sur celui de VanEck. L'espoir est revenu lundi, lorsque la SEC a demandé aux opérateurs boursiers d'étoffer leur dossier. Cette nouvelle a donné un coup de fouet au cours de l'ether. En tout, il aura bondi de plus de 25 % au cours des 7 derniers jours précédant la décision. Soit la hausse la plus importante de l'actif numérique depuis mai 2022. La cryptomonnaie s'échangeait à près de 3.720 dollars vendredi, d'après Coingecko. Les portes de Wall Street Ce n'est pas la première fois que la SEC ouvre les portes de Wall Street aux cryptoactifs. En janvier, elle avait autorisé les ETF au comptant indexés sur le bitcoin , créant un précédent considéré par les spécialistes comme une étape majeure pour l'adoption des cryptomonnaies. Et suscitant une véritable vague d'enthousiasme pour le jeton numérique . Le lancement des premiers fonds indexés sur l'ether devrait intervenir dans les semaines qui viennent ( il avait fallu attendre presque un mois pour ceux indexés sur le bitcoin ). Les experts s'attendent à une hausse importante du volume des transactions en ether et à l'arrivée de nouveaux capitaux. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Bitcoin : ce que le big bang de 2024 peut changer pour l'épargnant français Le développement de ces ETF est considéré comme une étape majeure pour l'adoption des cryptomonnaies par un public plus large. Aux Etats-Unis, le grand public peut ainsi s'exposer au marché des cryptos sans avoir à ouvrir un compte sur une plateforme d'échanges spécialisée.