French tech : les start-up à l’assaut de l’adaptation au changement climatique
Le climat se dérègle, les villes ont de plus en plus chaud ou subissent des inondations, la ressource eau se raréfie… autant de situations qui montrent que des pays comme la France ne sont pas épargnés par le changement climatique, l'un des thèmes abordés à VivaTech, le Salon de la tech qui se déroule cette année du 22 au 25 mai. La Salon met en avant la pépite française Value Park, qui utilise le froid de l'eau de mer profonde pour refroidir les bâtiments et les modes de transport. Le sujet du refroidissement est pris d'assaut par plusieurs start-up de la French Tech, comme Caeli Energie qui développe des systèmes de refroidissement bas carbone en BtoC et BtoB. La start-up a levé 10 millions d'euros (dette et equity) l'année dernière. Mais la notion d'adaptation traverse en réalité divers secteurs. Celui de l'agriculture, notamment sur mieux gérer le stress hydrique et la ressource eau, comme Elicit Plant, Sencrop ou Weenat. Celui, aussi, de la « smart city ». Plusieurs innovations ont vu le jour dans les matériaux, avec des isolants, des bétons pour prévenir ou réparer les fissures liées à la chaleur, ou encore le « cool roofing », des revêtements à poser sur les toitures pour rafraîchir les bâtiments. « Smart city » La fraîcheur se développe aussi au sein des villes, en particulier grâce à la végétalisation. C'est le parti pris d'Urban Canopée, qui développe des corolles créant des îlots de fraîcheur en zone urbaine. « Ce sont des sujets qui sont maintenant regardés, contrairement à nos débuts en 2016 », souligne Elodie Grimoin, la cofondatrice. Sa start-up, qui a réalisé 2,2 millions de revenus, contractualise au trois-quarts avec des collectivités. Travailler au niveau des villes, le BtoG (de l'entreprise vers le secteur public) est toujours plus complexe, avec un temps de contractualisation souvent long et fluctuant selon les échéances politiques. « Nous essayons d'aller plus vers le domaine privé. Une ville reste limitée par sa place, mais un grand compte à des projets partout en France », poursuit la cheffe d'entreprise, qui a levé des fonds auprès d'un industriel (ARaymond). Les start-up du secteur restent encore peu financées par des fonds de capital-risque. « En France et en Europe en général, il est plus urgent de penser à des solutions de mitigation du changement climatique plutôt que de l'adaptation, contrairement à des continents comme l'Afrique. Cela tant cependant à évoluer », remarque Maelis Carraro, directrice associée chez Catalyst Fund, un fonds qui investit dans les greentechs africaines. Risque climatique « Le flux de dossiers est faible. Vous avez quelques sociétés de prévention, comme des portes anti-inondation ou des boudins gonflables. Des start-up qui travaillent sur le problème de sécheresse agricole. Mais elles restent assez peu nombreuses », renchérit un autre investisseur dans l'impact. Floodframe développe justement un airbag anti-inondation pour les maisons, qui se déclenche automatiquement quand l'eau monte. « Le marché du risque, c'est entre 15 et 30 entreprises qui travaillent sur ce secteur. Les plus grosses réalisent une petite dizaine de millions d'euros de chiffre d'affaires par an. Le marché pourrait être beaucoup plus fort au regard du potentiel », estime Philippe Dussoulier, le directeur opérationnel de la start-up.
QOMMUTE lève 2,4 millions d’euros pour son développement européen –
Délivrer l’information voyageur en temps réel Un enjeu crucial pour le secteur. Selon Transdev, le manque d’information peut dissuader jusqu’à 73% des voyageurs de prendre les transports et que plus de neuf usagers sur dix souhaitent davantage d’informations en temps réel. Fondée en 2013 par Cyril Labi et Nicolas Deshoulliers à Marseille, QOMMUTE est pionnier dans la transformation digitale des services de transport, après avoir créé le premier logiciel de gestion centralisée de l’information voyageur en temps réel. Chaque jour, ses outils diffusent 5 000 campagnes d’information voyageur. “Depuis nos débuts, nous avons toujours eu pour objectif de transformer le quotidien des voyageurs en leur permettant de recevoir une information fiable et instantanée. La décision de lever de fonds pour la première fois marque une étape cruciale dans notre parcours, afin d’encore accélérer notre expansion et de réaliser notre ambition de devenir LE standard européen de l’information voyageur centralisée. Je suis particulièrement enthousiaste à l’idée de commencer cette nouvelle phase avec Re-Sources, un fonds d’entrepreneurs à taille humaine qui comprend réellement nos enjeux”, commente Cyril Labi, cofondateur et CEO de QOMMUTE, dans un communiqué. 70 réseaux de transport et sociétés clientes en France utilisent déjà la solution de QOMMUTE et la jeune pousse indique que des discussions sont en cours avec plusieurs opérateurs européens.
Airbus : le feu vert approche pour l’A321 XLR, l’avion qui doit changer la donne du long courrier
Airbus peut déjà mettre le champagne au frais, car il aura très bientôt une grande nouvelle à fêter. A savoir la certification d'un nouveau modèle d'avion particulièrement attendu par les compagnies aériennes : l'A321 XLR . Après plus de 5 ans d'efforts, le dernier-né de la famille A320 devrait obtenir le mois prochain le feu vert de l'Agence européenne de sécurité aérienne (AESA), dernière étape avant les premières livraisons et le début d'une carrière commerciale qui s'annonce particulièrement prometteuse. Le directeur de l'AESA, Florian Guillermet, a lui-même annoncé ce jeudi, lors du congrès de la fédération de l'aviation, une certification de l'A321 XLR « avant l'été ». Avion multitâche L'appareil a achevé tous les essais en vol et au sol et a satisfait aux exigences de l'AESA et de la FAA américaine, qui devrait valider sa certification européenne dans la foulée. Il ne reste plus aux équipes d'Airbus qu'à compléter la documentation technique. La première compagnie à le mettre en ligne devrait être Iberia, qui attend son premier exemplaire pour la fin de l'été. Sur le papier, l'A321 XLR n'est qu'un dérivé de l'A321, le plus gros modèle de la large gamme de monocouloirs d'Airbus. Mais comme le soulignait Florian Guillermet lui-même, cet avion est susceptible de « changer la donne, en matière de connectivité et d'économie du transport aérien ». LIRE AUSSI : VIDEO - Le nouvel A321 XLR d'Airbus s'offre une sortie élégante dans le ciel du Bourget Avec l'A321 XLR, Airbus offre en effet le premier avion « deux en un », capable d'assurer aussi bien des vols moyen-courriers que long-courriers, avec le même niveau de confort qu'un gros-porteur long-courrier. Et ce, grâce à son autonomie sans équivalent pour un monocouloir, y compris chez Boeing. Elle lui permet de parcourir jusqu'à 8.700 kilomètres sans escale - l'équivalent de 11 heures de vol - avec jusqu'à 220 passagers à son bord en configuration bi-classes. Des vols long-courriers pour le coût d'un moyen-courrier De quoi desservir en vol non-stop la plus grande partie de l'Europe ou de l'Amérique du Sud depuis New York ou la plus grande partie de l'Amérique du Nord, de l'Afrique et de l'Asie depuis l'Europe. Et ce pour un coût au siège et une consommation de carburant nettement inférieurs à ceux d'un gros-porteur. Iberia prévoit ainsi de desservir Boston et Washington au départ de Madrid, deux lignes sur lesquelles elle utilise actuellement un A330. Ce qui lui permettra de réduire la consommation de carburant d'environ 30 %, mais aussi d'ouvrir de nouvelles lignes directes vers des métropoles secondaires aux flux de trafic trop faibles pour être desservies en direct par un gros-porteur. Et avec, en prime, la possibilité d'utiliser l'avion sur des lignes intra-européennes en fonction de la saisonnalité. Tour de force technique Pour réussir ce tour de force, les ingénieurs d'Airbus ont dû adapter un réservoir de carburant central supplémentaire dans le ventre de l'appareil. Ce qui a nécessité des modifications des trains d'atterrissage, des volets des ailes et du système informatique des commandes de vols. Mais aussi de gros efforts d'innovation pour garantir la sécurité. LIRE AUSSI : Airbus s'offre à Toulouse une ligne d'assemblage dernier cri pour l'A321 A la demande de l'AESA et de la FAA, l'avionneur a même dû revoir sa copie, ce qui a retardé le programme d'un an, en ajoutant une sorte de « liner » sur le fuselage, afin de pouvoir garantir l'absence de risque d'embrasement en cas d'atterrissage sur le ventre, avec une résistance à une vitesse de chute jusqu'à 7,6 mètres par seconde.
Le titre de transport métro et RER disponible en île de France sur l’iPhone
La validation de son ticket de transport en île de France via l’iPhone a été inauguré en grande pompe par Valérie Pécresse, Présidente de la région île de France, le 21 mai. Les négociations avec Apple ont trainé en longueur Les utilisateurs d’Apple peuvent désormais charger et valider leur titre de transport sur leur iPhone sous iOS 17.5 ou sur leur Apple Watch. Cette possibilité existe depuis longtemps sur les smartphones Android mais les négociations entre Apple et IDF Mobilités ont trainé en longueur. Le Passe Navigo est accessible via l’application mobile IDF Mobilités pour les abonnements Navigo semaines et mensuels. Cela devrait être possible pour les Navigo annuels fin 2025. Le Passe est accessible via l’app « Cartes » d’Apple pour acheter ses tickets et ses tickets d’accès aux aéroports. Les billets où l’on définit l’origine et la destination ne sont toutefois pas disponibles, que ce soit sur Apple ou sur Android.
Travelsoft rachète 3 entreprises de la Travel Tech –
Le groupe Travelsoft, maison mère d’Orchestra, continue ses emplettes en Europe. Après le rachat de Traffics en 2022 et Travel Compositor en 2023, il annonce 3 nouvelles acquisitions dans le domaine de la travel tech : l’espagnol TravelgateX, l’anglais ATCORE Technology et le roumain Travel Connection. Une stratégie d’expansion géographique et technologique Ces rachats répondent à une double stratégie, nous explique Charles Tandonnet, VP Growth Program au sein de Travelsoft Group. L’acquisition de Travel Connection répond à une stratégie d’expansion géographique. Elle permet au groupe d’être présent dans les pays de l’Est et du Middle East. L’entreprise roumaine développe des logiciels pour les acteurs du tourisme. Elle travaille avec plus de 200 fournisseurs dans le secteur. L’acquisition de TravelgateX et ATCORE Technology répond davantage à une stratégie de complémentarité technologique. La première société est d’origine espagnole et fournit une solution d’agrégation hôtelière qui couvre le monde entier. « Elle va nous permettre d’accélérer et de faciliter l’accès à tous les clients à l’offre hôtelière mondiale », déclare Charles Tandonnet. La deuxième est anglaise et va permettre à Travelsoft d’ajouter un outil de production pour les tour-opérateurs. Elle est présente sur le marché britannique et allemand. Comme pour les précédentes acquisitions de Travelsoft, chacun des entités conservera une forte autonomie, assure le groupe. Les dirigeants conservent, eux, leur poste. Un acteur de référence mondial de la Travel Tech Avec ces nouvelles acquisitions, le groupe Travelsoft représente désormais : 600 collaborateurs à travers le monde Des revenus récurrents atteignant 100 millions d’euros Une présence dans plus de 80 pays Une collaboration avec 400 clients importants et 1 000 fournisseurs de voyages dans le monde Un volume 35 milliards d’euros par an, contre 5 milliards en 2023 Travelsoft continue de se développer pour devenir un acteur de référence mondial de la Travel Tech. « Ces acquisitions représentent un pas de géant pour nous dans notre mission de devenir le leader mondial du voyage SaaS. Mais nous ne nous arrêterons pas là et restons déterminés à poursuivre notre croissance grâce à la fois à l’innovation et à davantage d’acquisitions », déclare Christian Sabbagh, CEO de Travelsoft.
Pourquoi payer par carte est plus stratégique qu’il n’y paraît
C'est une campagne qui interpelle : « Le made in France, c'est mieux si on paye in France. » Depuis fin avril, ces visuels se multiplient sur les panneaux publicitaires français. Derrière eux, le groupement d'intérêt économique (GIE) Cartes Bancaires, plus connu sous le nom de CB. Avec cette opération, le réseau de paiement français espère renforcer sa présence auprès du grand public et, surtout, lui faire comprendre « l'acte citoyen que le paiement représente ». Car CB perd des parts de marché face à ses concurrents américains, Visa et Mastercard. Explications. 1. Un réseau leader en France… Lancé il y a quarante ans , CB est aujourd'hui le réseau de paiement leader en France. Il est gouverné par le groupement d'intérêt économique (GIE) Cartes Bancaires, dont font partie notamment les grandes banques françaises, la britannique HSBC et l'américaine JP Morgan. C'est par CB que transitent automatiquement la majorité des transactions par mobile et par carte dans l'Hexagone. En 2023, CB a ainsi représenté 15 milliards de transactions, pour un volume de 700 milliards d'euros. Près de 77 millions de cartes portent son logo. Pour que le consommateur puisse régler ses achats à l'étranger, un logo s'ajoute souvent à celui de CB : celui de Visa ou de MasterCard. On dit alors d'une carte qu'elle est « co-badgée ». S'il reste champion, le réseau CB voit toutefois ses concurrents monter en puissance. Alors qu'il traitait plus de 90 % des flux de paiements en France il y a quelques années, cette part de marché a régressé à un peu moins de 85 %. Et comme les flux ont, dans le même temps explosé, la perte de terrain est réelle. 2. … soumis à la concurrence de Visa et Mastercard Plusieurs explications permettent d'expliquer ce phénomène. D'abord, depuis quelques années, la part des cartes « Visa-only » ou « Mastercard-only » augmente. Les transactions effectuées avec ces cartes - qui ne portent pas le logo CB - transitent automatiquement via les réseaux américains. Et cela, même si le paiement est effectué en France. En cause, l'essor de néobanques, comme Revolut ou Boursobank, dont les cartes ne présentent pas le logo CB, mais aussi les opérations spéciales de certaines grandes banques françaises. À l'occasion des JO de Paris 2024, dont le groupe BPCE est partenaire , le logo CB a par exemple été remplacé par la flamme olympique sur les cartes haut de gamme. LIRE AUSSI : Paiements : SNCF, Système U et Auchan s'alarment de la progression de Visa et MasterCard Paiements : Visa défend sa stratégie de développement en France Les six grands groupes bancaires français paient aussi un retard de développement sur le numérique. La plupart attendaient le projet de carte bancaire européen d'EPI (pour « European Payment Initiative »), censé concurrencer Visa et Mastercard. Mais ses ambitions ont été revues à la baisse . Pendant ce temps, seuls Société Générale et Crédit Agricole se sont penchés sur le volet numérique de CB, comme le paiement avec Apple Pay. Résultat, la majorité des flux de paiement numériques passent par Visa ou Mastercard. Lors d'achats en ligne, où les clients sont invités à sélectionner leur réseau de paiement, CB souffre en outre d'une méconnaissance du grand public chez qui s'opère aussi une confusion avec la carte Bleue. Les deux tiers du temps, ceux qui ont une carte co-badgée cliquent sur les logos Visa ou MasterCard. Et l'arrivée du Click To Pay en France devrait, elle aussi, se faire à l'avantage des deux géants américains. 3. Des frais à l'avantage des commerçants Les implications sont pourtant nombreuses. « Le paiement par carte ou mobile, un geste si simple au quotidien qui embarque tant de complexité technologique et d'enjeux stratégiques méconnus », résume Philippe Laulanie, directeur général de CB, cité dans un communiqué. Pour les clients, CB met en avant des enjeux de sécurité et de protection des données. Son réseau serait ainsi trois fois moins fraudé que les réseaux américains. LIRE AUSSI : Les commerçants veulent inciter les clients à mieux choisir leurs moyens de paiement La France veut limiter l'envolée des frais de paiement par carte Pour les commerçants, l'enjeu est financier. Car suivant si un client paie avec une carte CB ou une American Express, le coût ne sera pas le même. Lorsqu'un client paie à la caisse d'un magasin avec sa carte bancaire, le pourcentage facturé au commerçant pour ce paiement varie ainsi de 1 à 10, voire davantage. Même situation en ligne. En quatre ans, les frais de paiement auraient ainsi augmenté de 50 %, avance une étude européenne. 4. Un plan ambitieux « Quand nous avons pris acte que le projet de carte d'EPI ne se faisait pas, nous avons réuni l'ensemble des acteurs interbancaires pour relancer CB », résumait aux « Echos », en mai 2023, Jean-Paul Mazoyer, président de Cartes Bancaires et directeur général adjoint chez Crédit Agricole. LIRE AUSSI : EXCLUSIF - Cartes Bancaires : le plan des banques françaises pour contrer Visa DECRYPTAGE - Ces paiements qui échappent au GIE Cartes Bancaires La campagne d'affichage actuelle dans les rues de France en fait aussi partie. Car pour CB, le choix de la marque de paiement n'est pas tout à fait éclairé, notamment en ligne. « Cette campagne publicitaire illustre l'enjeu de souveraineté nationale qui se cache derrière le paiement », estime Philippe Laulanie. D'ici 2025, la plupart des grandes banques françaises devraient aussi avoir migré sur une seule plateforme de tokenisation, afin de faire passer l'ensemble des flux de paiements des portefeuilles électroniques par CB. Le réseau domestique compte aussi sur l'arrivée de nouveaux membres. En mars, le géant américain JP Morgan a annoncé intégrer le GIE Cartes Bancaires (CB). Objectif : permettre à ses clients en France - parmi eux Google, Amazon ou Meta - de faire passer leurs paiements par le réseau national, et non plus par Visa ou MasterCard.
OpenAI fait passer un cap aux assistants vocaux avec GPT-4o
On croyait une scène tout droit sortie d'« Her », une comédie romantique où Scarlett Johannson prête sa voix à une intelligence artificielle. Le dernier modèle d'OpenAI, GTP-4o, est capable d'interagir avec fluidité avec un utilisateur, d'analyser un flux vidéo en direct, de répondre dans une autre langue, d'expliquer du code et des équations… Sa facilité d'utilisation pourrait faire la différence face aux concurrents, de plus en plus nombreux, de l'entreprise californienne. C'est Mira Murati, la directrice de la technologie d'OpenAI, qui a présenté le nouveau modèle depuis leurs locaux de San Francisco, parmi des fauteuils moelleux et des plantes vertes. La conférence, qui a duré une demi-heure lundi, a été retransmise en direct, mais les journalistes n'avaient pas été conviés sur place. Ce nouveau modèle est deux fois plus rapide que le précédent, GPT 4 Turbo, selon OpenAI. Il coûte aussi moins cher. Ce nouveau produit ringardise des assistants vocaux tels qu'Alexa et Siri. L'entreprise dirigée par Sam Altman, qui a été valorisée 80 milliards de dollars, veut montrer sa capacité à rester à la pointe de l'innovation dans l'IA générative, tout en gagnant de l'argent avec ses modèles. « Facilité d'utilisation » « Pour la première fois, nous faisons un énorme pas en avant en matière de facilité d'utilisation », a commenté Mira Murati, avant de dévoiler le nouveau produit. ChatGPT, le robot conversationnel grand public lancé en novembre 2022 par l'entreprise de San Francisco, compte désormais plus de 100 millions d'utilisateurs hebdomadaires. Son nouveau modèle se distingue principalement par sa capacité à jongler entre le texte, l'audio et l'image. Il est capable d'intégrer tous ces éléments dans son raisonnement, et de donner une réponse selon des modalités diverses. Cela représente un pas en avant vers des « agents » fonctionnant à l'IA, qui pourront s'appuyer sur ce que voit l'utilisateur pour analyser en direct une situation. LIRE AUSSI : ENQUETE - La folle épopée d'OpenAI La SEC enquête sur la communication interne d'OpenAI Avant la conférence, certains commentateurs s'attendaient à ce qu'OpenAI annonce un accord avec Apple. L'entreprise dirigée par Sam Altman s'est contentée d'annoncer le lancement d'une application pour Mac. La démonstration était en outre réalisée sur un MacBook. Un signal qui n'est pas neutre alors que Microsoft, un rival d'Apple, a investi plus de 10 milliards de dollars dans la start-up. Equations et émotions Le dernier-né d'OpenAI se distingue des modèles précédents par sa capacité à dialoguer avec un utilisateur. Il est capable d'exprimer des émotions en déclamant un texte avec emphase, par exemple, ce qui donne l'impression de parler à une personne réelle. Il est désormais possible de lui couper la parole si le robot ne fournit pas la réponse voulue. Lorsqu'on lui présente une équation mathématique en vidéo, l'IA explique comment la résoudre, tout en essayant d'encourager l'utilisateur, comme le ferait un bon professeur. Elle peut aussi analyser du code informatique et expliquer à quoi il sert, de façon claire. Enfin, le modèle est capable de traduire en temps réel, de l'italien vers l'anglais par exemple. LIRE AUSSI : ChatGPT : l'an un de la révolution de l'IA pour les entreprises Destiné à remplacer son modèle gratuit GPT-3.5 et sa version payante GTP-4.0, cette dernière itération inaugure un changement de modèle économique. GPT-4o sera en effet ouvert à tous, même si son usage sera limité pour les utilisateurs gratuits. Une interface de programmation (API) permettra également de l'intégrer à des applications tierces. Disponible en priorité pour les abonnés à ChatGPT Plus, ce nouveau modèle sera déployé plus largement « d'ici quelques semaines », a affirmé Mira Murati, sans donner plus de précision.
Assistant vocal, moteur de recherche : comment Google veut riposter à OpenAI
Toujours plus d'intelligence artificielle, avec une intégration toujours plus poussée dans les assistants vocaux et dans l'ensemble des activités de Google, y compris le moteur de recherche. Tels sont les messages martelés mardi par le PDG d'Alphabet, Sundar Pichai, en ouverture de la conférence annuelle de développeurs Google I/O. Mis sous pression par OpenAI, l'éditeur de ChatGPT, qui lui a grillé la politesse en annonçant lundi une nouvelle version de son modèle d'IA, GTP-4o, le patron d'Alphabet a voulu démontrer que son groupe était capable de faire à nouveau la course en tête, après une année marquée par plusieurs déconvenues. « Comme vous le savez, nous investissons dans l'intelligence artificielle depuis plus d'une dizaine d'années, mais nous n'en sommes encore qu'au tout début du mouvement vers l'IA comme plateforme », a indiqué Sundar Pichai. Modèle d'IA « multimodal » Au coeur de sa stratégie figurent de multiples déclinaisons de Gemini, la famille de modèles d'intelligence artificielle générative lancée fin 2023. Développé par Google DeepMind, dont le fondateur et CEO, Demis Hassabis , est intervenu pour la première fois sur la scène de Google I/O, Gemini est un modèle d'IA multimodal, c'est-à-dire capable de comprendre et de générer simultanément du texte, des images (fixes ou animées) et du son. Cette polyvalence est au coeur d'un nouvel assistant, Gemini Live, dévoilé hier, qui présente de nombreux points communs avec GPT-4o. Comme ce dernier, Gemini Live permet d'interagir par la voix avec une grande fluidité, et de façon beaucoup plus naturelle que la précédente génération d'assistants - il est même possible de l'interrompre en cours de réponse, par exemple pour préciser une requête. LIRE AUSSI : Anthropic lance son concurrent de ChatGPT en Europe Gemini Live, qui sera commercialisé cet été sur abonnement, tire également profit des avancées de l'IA générative pour fournir des réponses plus complètes et plus complexes, y compris en association avec certaines applications de Google (messagerie, calendrier…). A plus long terme, les assistants IA pourront être intégrés à des lunettes et analyser leur environnement en permanence pour assister l'utilisateur : c'est l'objectif d'un prototype appelé « Project Astra », présenté en vidéo lors de Google I/O. « Imaginez des agents capables de mieux voir et entendre ce que nous faisons, de comprendre le contexte dans lequel nous nous trouvons et de réagir rapidement lors d'une conversation, ce qui rendrait le rythme et la qualité de l'interaction beaucoup plus naturels », a détaillé Demis Hassabis. Google Search adopte l'IA générative En attendant, l'IA générative est aussi de plus en plus intégrée au moteur de recherche de Google à travers une nouvelle fonction appelée « AI Overviews ». Accessible depuis mardi à tous les utilisateurs américains, et « d'ici la fin de cette année à 1 milliard de personnes dans le monde », selon Liz Reid, vice-présidente à la tête de Google Search, AI Overviews répond aux requêtes par un mélange de courts textes, rédigés par Gemini, et de liens classiques vers les résultats les plus pertinents. LIRE AUSSI : L'IA et le quantique en vedette au sommet Choose France Ainsi, la question « quels sont les meilleurs cafés du monde ? » renvoie vers une réponse générée par l'intelligence artificielle (« le café de Colombie est souvent considéré comme l'un des meilleurs, comme celui du Brésil et certaines variétés africaines »), accompagnée d'une liste de liens sur le sujet, dont certains sont sponsorisés. Une façon de montrer que l'IA ne devrait pas tuer la recherche, activité historique et très lucrative de Google, mais plutôt la transformer pour fournir une nouvelle expérience. Et ce n'est qu'une première étape : bientôt, selon divers exemples montrés mardi, Google Search sera capable de comprendre des requêtes bien plus complexes (« trouve-moi des cours de yoga bien notés à moins d'un quart d'heure d'ici »), de planifier des voyages, ou d'analyser une vidéo, par exemple pour repérer une panne sur un appareil électroménager. De quoi ouvrir « le chapitre le plus excitant de la recherche à ce jour », a affirmé Sundar Pichai.
IA : comment AI Overviews de Google pourrait chambouler la recherche en ligne
Plus besoin de guide touristique, de visite sur Tripadvisor ou de carte, pour préparer ses vacances. Depuis la mi-mai aux Etats-Unis et bientôt dans le reste du monde, il suffit de demander à AI Overviews, le nouvel outil de Google présenté récemment par son patron Sundar Pichai. Des idées de séjour pour cinq jours en famille ? Le voilà qui déroule un programme avec des idées de lieux à visiter, des suggestions d'endroits où s'arrêter, etc. Bousculé par de nouveaux concurrents comme ChatGPT ou la start-up Perplexity AI, le géant californien a expérimenté son nouveau service pendant un an. Avec AI Overviews, il entend doper à l'intelligence artificielle générative la recherche d'informations en ligne. Trouver un cours de yoga à dix minutes de chez soi avec un prix de bienvenue, préparer une liste de repas pour la semaine ou expliquer à un enfant pourquoi la chaleur du four permet de cuire un gâteau sont autant d'exemples d'autres requêtes mises en avant par Google pour lesquelles le moteur de recherche ne se contentera plus d'afficher des liens vers les réponses. A la place, un texte synthétique, parfois plusieurs paragraphes, donnera l'information et des liens pour approfondir. Un chamboulement pour le Web ? Potentiellement, c'est un chamboulement pour l'écosystème de la recherche en ligne. « Les moteurs de recherche deviennent des moteurs de réponse, des moteurs de conversation », souligne Alexandre Mahé, chez EY Fabernovel. La question, cruciale pour l'audience des médias en ligne, des e-commerçants et le travail des experts du référencement est de savoir quelle sera l'ampleur du phénomène sur Google, le moteur de recherche utilisé dans 90 % des cas par les Français. LIRE AUSSI : DéCRYPTAGE - Google veut rectifier le tir dans l'IA ChatGPT, Gemini, Claude, Le Chat… Quelle IA choisir ? Certes, le secteur en a vu d'autres alors que, depuis plus de vingt ans, chaque changement d'algorithmes de Google génère son lot de surprise et de nouvelles techniques d'optimisation en vue d'apparaître en première position des résultats du moteur de recherche. Par ailleurs, il y a bien longtemps que Google préfère dans bien des cas donner une réponse lapidaire avant une liste d'adresses Internet (par exemple « 46 ans » avant des liens vers une fiche biographique d'Emmanuel Macron pour répondre à la question « quel est l'âge du président français ? »). Mais plus la réponse sera complète, moins l'internaute sera incité à accéder aux sites Web affichés plus bas sur la page et dont les audiences pourraient dès lors chuter tout comme les revenus publicitaires. Chez Google, aucune information ne filtre sur une date de sortie d'AI Overviews en France. Une première idée de l'outil a toutefois été présentée à certains publics - comme des éditeurs de presse - sous le nom désormais abandonné de SGE (Search Generative Experience). Par ailleurs, les spécialistes du référencement et experts en IA commencent à organiser du consulting ou des formations pour se préparer. Des gagnants et des perdants D'après les premières observations, l'interface SGE donnait des réponses avec des liens mais leur nombre en haut de l'écran était, de fait, bien plus limité par rapport à la version classique de Google. « Les techniques de référencement sur le moteur de recherche vont devoir être repensées pour apparaître dans les réponses de l'IA, alors qu'on sait qu'actuellement 50 à 60 % des clics se font sur les trois premiers sites proposés par Google », indique Nicolas Gaudemet, expert IA chez Onepoint. LIRE AUSSI : ENQUêTE - Intelligence artificielle : la presse cherche une alternative au pillage A 25 ans, Google fait face à des défis sans précédent Au contraire, Google, qui ne veut pas perdre non plus de revenus publicitaires liés aux renvois, se veut rassurant. D'après ses propres analyses à partir des données dont il est le seul à disposer, les internautes visitent une plus grande diversité de sites Internet après avoir été exposés aux réponses d'AI Overviews. « Nous observons que les liens inclus dans AI Overviews sont davantage cliqués que s'ils étaient présentés dans une liste traditionnelle pour la même requête », souligne aussi l'entreprise de Mountain View tout en promettant de continuer à apporter du trafic aux éditeurs. A vrai dire, difficile aujourd'hui de savoir précisément qui seront les gagnants et les perdants. Mais « on peut penser que les sites déjà très bien référencés vont être encore plus mis en avant. On observe aussi une prime aux contenus de niche, très spécialisés. Or, comme avec l'IA, on va sans doute produire plus, les sites vont sans doute s'enrichir », note Alexandre Mahé. « Il y a des sites très spécialisés - par exemple un site très technique de passionnés de vélo - qui peuvent apparaître dans les réponses que l'on ne verrait pas sur une recherche classique. Et les sites avec de nombreux formats - vidéo, photos etc. - semblent sortir du lot », appuie Vincent Terrasi, cofondateur de Draft & Goal.