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« Clarins est en processus de labellisation BCorp », Guillaume Lascourrèges (Clarins)

L’entreprise familiale française de cosmétiques créée à Paris en 1954 par Jacques Courtin-Clarins poursuit son exigence de responsabilité sociétale en visant la certification BCorp en 2024. Explications avec Guillaume Lascourrèges, directeur du Développement Responsable du Groupe Clarins. THE GOOD : DEPUIS QUAND LE GROUPE CLARINS EST-IL ENGAGÉ SUR LES DIFFÉRENTS SUJETS RSE ? Guillaume Lascourrèges : Le groupe Clarins n’est pas coté en bourse, ce qui l’exclu du formalisme de certaines obligations réglementaires en matière de RSE. Néanmoins, notre entreprise familiale a toujours portée en elle de véritables convictions environnementales, sociales et sociétales. D’une part parce que nos produits de soins sont issus directement de la Nature, d’autre part parce que nous avons toujours été à l’écoute des femmes qui sont une de nos parties prenantes majeures. Nous sommes particulièrement actifs sur plusieurs domaines et en accélération depuis une quinzaine d’années. Actuellement, nous suivons notre feuille de route RSE 2020-2025 baptisée « Clarins We Care », élaborée sous l’impulsion de Virginie Courtin-Clarins, directrice générale du groupe et petite-fille du fondateur de Clarins. Inscrite dans nos statuts, notre raison d’être est : « rendre la vie plus belle, transmettre un monde plus beau ». Et pour aller plus loin nous sommes par ailleurs en processus de labellisation BCorpque nous espérons obtenir en 2024. THE GOOD : POUVEZ-VOUS NOUS CITER QUELQUES ACTIONS RSE DU GROUPE ? Guillaume Lascourrèges : Côté gouvernance, nous avons instauré un comité Développement responsable pour réunir le Comex chaque mois et demi dans le but de débattre et de voter de nouveaux projets RSE. Les sujets RSE incarnent la vision stratégique du groupe. Nous sommes vigilants aux KPIs RSE aussi bien sur le volet environnemental et sur le volet sociétal. Côté empreinte carbone, nous réalisons chaque année un bilan de nos émissions C02 sur les trois scopes. Plusieurs engagements en découlent : le recours global aux énergies renouvelables tant pour l’électricité ou le biogaz, pas plus de 2% du volume total de nos produits est acheminé par voies aériennes, nous avons noué une relation de confiance et de transparence avec nos fournisseurs qui au fil des années a permis de mettre en œuvre une plateforme utilisant la blockchain nommée « Trust » pour informer nos consommateurs des détails concernant la provenance des matières premières. 70% de nos actifs viennent de France et d’Europe. Pour les autres actifs, nous avons développé 23 filières en commerce équitable, comme à Madagascar ou au Sénégal. 64% de nos plantes de notre catalogue sont bio (avec un objectif 80% en 2025), toutes respectent un cahier des charges exigeants quant à la qualité et la « bonne santé » des sols, dont le but est aussi de protéger la santé des agriculteurs, c’est une volonté de stimuler des activités régénératrices. Plus récemment, le 14 juin dernier, nous avons posé la première pierre de notre nouvelle usine de Sainte-Savine (10). En complément de celui de Pontoise (95), ce deuxième site de production du groupe renforce la capacité de production de Clarins qui met un point d’honneur à fabriquer ses produits en France et en circuits-courts. Cette usine sera fonctionnelle à l’automne 2024 et sera pleinement engagée pour continuer la décarbonation et économiser les ressources.

By |2023-07-15T14:30:36+00:00July 15th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Pourquoi Threads, le dernier concurrent de Twitter, cartonne

Plus de 100 millions d'utilisateurs en cinq jours. Les dirigeants de Meta (ex-Facebook) ne cachent pas leur joie face au succès de Threads, un nouveau réseau social lancé la semaine dernière. « Je ne suis pas sûr d'arriver à me faire à cette idée », s'exclame Adam Mosseri, qui dirige Instagram. « C'est fou, je ne parviens pas à en prendre conscience. » Mais le réseau social doit encore faire la preuve de sa capacité à retenir les utilisateurs. Face à la gestion catastrophique de Twitter par Elon Musk, le groupe dirigé par Mark Zuckerberg a saisi l'occasion de créer une nouvelle plateforme centrée autour de l'écrit. Adam Mosseri affirme néanmoins que « l'objectif n'est pas de remplacer Twitter. […] La politique et l'actualité vont sûrement apparaître sur Threads, mais nous ne ferons rien pour favoriser ces sujets de discussion ». Pas de publicités Le lancement de cette application, qui nécessite d'avoir un compte Instagram, repose largement sur l'effet de réseau. Le nouvel utilisateur de Threads peut, en un seul clic, exporter tous ses contacts du réseau social consacré aux photos et aux vidéos. Il est pour l'instant impossible de supprimer un compte Threads sans faire disparaître le compte Instagram associé. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Twitter, un changement radical de modèle économique vers le payant Les premiers utilisateurs de Threads saluent une atmosphère plus saine que sur Twitter, où la qualité des interactions s'est dégradée depuis le rachat de la plateforme par Elon Musk. Cependant, le nombre de comptes ne suffit pas à assurer le succès commercial de la plateforme. Il faudra aussi s'assurer que ces derniers restent actifs, une fois que l'effet de nouveauté sera passé. Pour l'instant, il n'est pas possible de rechercher une conversation par mot-clé ou d'envoyer un message privé. Les suggestions de comptes à suivre sur la plateforme sont rarement pertinentes. Et « une partie de l'attrait de Threads aujourd'hui réside dans le fait qu'il n'y a pas de publicités », note Jasmine Enberg, analyste chez Insider Intelligence. Prévisions optimistes Un atout qui devrait disparaître dès que Meta cherchera à tirer profit de cette large base d'abonnés. Evercore ISI, un cabinet de conseil, estime que Threads pourrait rapporter 8 milliards de dollars à Meta dans deux ans. Ce qui dépasserait les 5,1 milliards de ventes publiées par Twitter en 2021, sa dernière année complète avant son rachat par Elon Musk. Fin juillet 2022, le réseau social à l'oiseau bleu comptait près de 240 millions d'utilisateurs. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - De Threads à Bluesky : que valent les alternatives à Twitter ? Threads n'est pas le seul réseau social à tenter de tirer parti des difficultés de Twitter. Bluesky a réussi à attirer 1 million d'utilisateurs, bien qu'il fonctionne sur invitation uniquement. Mastodon devrait, quant à lui, être relié à Threads, de telle sorte que les utilisateurs pourront envoyer des messages d'une plateforme à l'autre. La personnalité clivante d'Elon Musk peut aussi inciter certains à quitter Twitter. Absent dans l'UE L'application de Meta est disponible dans plus de 100 pays, dont les Etats-Unis, le Canada, le Royaume-Uni et le Japon. Cette liste exclut en revanche les pays de l'Union européenne. Le nouveau réseau social veut éviter de s'attirer les foudres des régulateurs européens. LIRE AUSSI : Bruxelles monte d'un cran dans la surveillance généralisée de plusieurs « Big Tech » «Il y a eu des spéculations sur pourquoi nous n'avons pas encore lancé Threads dans l'UE,» écrit Rob Sherman, le vice-président chargé du respect de la vie privée chez Meta. Selon lui, «l'application respecte les règles fixés par le RGPD [règlement général sur la protection des données].» Il fait allusion, en revanche, à des «exigences réglementaires qui n'ont pas encore été clarifiées» - une référence claire au DMA, le «digital market act» qui a pour but de limiter le pouvoir de plateformes dont Meta. Dans l'incertitude, le groupe californien s'est abstenu de lancer l'application dans l'Union européenne.

By |2023-07-15T14:16:02+00:00July 15th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Usbek & Rica – « Il nous reste environ trente ans de numérique devant nous »

Il nous reste environ trente ans de numérique devant nous, selon le cabinet Green IT. Or même dans les milieux technocritiques, on s’inquiète – à juste titre – de l’essor du numérique mais très peu de sa fin programmée. C’est pourtant un risque majeur, et nous ne sommes pas du tout prêts. Nos imaginaires futuristes reposent toujours sur une extension sans fin de la robotique, d’exosquelettes et d’intelligence artificielle. On devrait se poser sérieusement la question de ce qui va se passer quand les écrans s’éteindront et commencer à anticiper le monde d’après le numérique. Ne devrait-on pas aussi dire adieu à la ruée vers la productivité ? CORINNE MOREL DARLEUX Les seuils de contre-productivité établis par Ivan Illich, professeur à l’université d’État de Pennsylvanie, montrent que si certaines innovations technologiques peuvent apporter, à un moment donné, un mieux-être, elles ont par la suite des effets contre-productifs. Il utilise l’exemple de la voiture qui, au lieu de nous faire gagner en mobilité et en confort de vie, a pris une place vorace et toxique dans la société. Alors qu’elle devait nous faire gagner du temps, entre le temps passé à travailler pour gagner de quoi payer les assurances et le carburant, les heures passées dans les embouteillages ou à chercher une place pour se garer en ville, au final Illich a calculé qu’on n’allait pas plus vite en voiture qu’un cycliste.  CORINNE MOREL DARLEUX Prenons la fameuse « dématérialisation », censée optimiser les démarches en les passant en ligne. C’est une calamité. On fait face à des erreurs 404 en rafale. Les personnes âgées se retrouvent seules face à leur écran. On ne peut plus parler à un être humain pour se faire expliquer les points obscurs. On perd des heures à essayer de comprendre et in fine des technologies qui étaient censées nous simplifier la vie nous la rendent juste plus compliquée. Pensez-vous que nos standards de bonheur vont changer et que, demain, ce ne seront plus Elon Musk ou Jeff Bezos qu’on admirera mais des personnes au mode de vie sobre ? CORINNE MOREL DARLEUX C’est un des gros enjeux de la bataille culturelle que de changer le camp du cool et du stylé. On aura fait un grand pas quand se balader en quad ou organiser un rallye automobile dans un parc naturel sera perçu comme honteux et malaisant. Il y a tout un référentiel et des codes culturels à déconstruire. Mais c’est un processus long et compliqué, il est difficile de se défaire des normes qu’on nous a inculquées.  « On doit retrouver une notion du luxe qui ne passe pas par des logiques de domination et de prédation » Corinne Morel Darleux, autrice et militante écosocialiste Partager sur Twitter Partager sur Facebook CORINNE MOREL DARLEUX Nos référents du luxe doivent aussi changer. On doit pouvoir déboulonner l’imaginaire du yacht et des diamants, trouver du calme et de la volupté ailleurs que dans un jet privé ou une villa à l’autre bout du monde avec chauffeur et piscine chauffée. Si l’on considère que le luxe aujourd’hui est d’avoir du temps, du calme et un espace à soi, alors une cabane remplie de belles choses simples peut devenir une réelle source de plaisir et de bonheur. Ce n’est qu’un exemple, chacune et chacun aura sa propre version de ce qui le fait rêver, mais on doit retrouver une notion du luxe qui ne passe pas par des logiques de domination et de prédation.

By |2023-07-15T10:18:49+00:00July 15th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Distribution : Carrefour reprend Cora pour ne pas être distancé en France

Les distributeurs attendaient la consolidation du marché français depuis des années. Elle intervient. La descente aux enfers de Casino a débloqué la mécanique. Alors que tout le monde regarde du côté de Monoprix et Franprix , Carrefour opère sa première grosse acquisition en France depuis vingt ans avec le rachat de Cora et de Match, les réseaux d'hypermarchés et de supermarchés du groupe d'origine belge Louis Delhaize de la famille Bouriez. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Casino, Cora : dans la distribution, la guerre des mètres carrés est déclarée DECRYPTAGE - Cora : Carrefour s'offre l'un des derniers des distributeurs régionaux Un total de 60 hypers et 115 supermarchés changent de mains pour une valeur d'entreprise de 1,05 milliard d'euros. La finalisation de l'opération est attendue mi-2024 après consultation de l'Autorité de la concurrence. « Le parc de magasins acquis présente une très forte complémentarité géographique avec celui de Carrefour, avec des parts de marché particulièrement importantes dans les régions Grand Est et nord de la France, où Carrefour est peu présent », indique le communiqué de Carrefour, qui ne craint pas l'antitrust. Tenir Intermarché à distance Le groupe dirigé par Alexandre Bompard ajoute 5,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires (avec essence) aux 42 milliards qu'il réalise dans l'Hexagone. Il additionne les 2,5 % de part de marché de Cora (1,8 %) et Match (0,7 %) telle que définie par l'institut Kantar à fin juin, à ses 19,8 %. Cela lui permet de rester dans la roue du leader Leclerc, qui caracole avec 23,5 % et un gain d'un point sur le seul dernier mois. LIRE AUSSI : Distribution : les clés du Meccano Carrefour prend ses distances avec le numéro 3, Intermarché (15,3 %), signataire d'un accord pour l'acquisition de 180 magasins Casino (au moins) qui renforceront son poids. Si l'on se base sur le classement de l'année pleine 2022, Carrefour et Cora atteignent 22,6 % de part de marché, un poil devant Leclerc (22,4 %). Les magasins Cora et Match gagnent globalement de l'argent avec un Ebitda de 189 millions d'euros. Carrefour promet l'ajout en trois ans de 110 millions grâce à une série de synergies. L'intégration coûtera 200 millions. « Cette opération se conforme à notre stratégie de croissance externe par des acquisitions ciblées, comme nous l'avons fait avec Big au Brésil , des opérations qui comportent peu de risques d'exécution », explique Alexandre Bompard aux « Echos ». « Dans un marché en consolidation, la part de marché est précieuse », reconnaît le PDG, qui ajoute : « Il y a quelques années, nous n'aurions pas eu les moyens ni la méthode industrielle pour faire une telle acquisition. » Un volet immobilier Carrefour, qui possède déjà 30 % du marché français de la livraison à domicile, ne reprend pas les jardineries Truffaut, propriété de Louis Delhaize depuis 1990, ni Houra.fr, l'un des pionniers (créé en 2000) de la vente de produits alimentaires en ligne. Selon Alexandre Bompard, la réflexion suit son cours sur le devenir des enseignes Cora et Match. « Elles ont développé un lien fort avec les clients, notamment dans l'Est et le Nord », constate-t-il. Les synergies seront néanmoins effectives à l'achat (Carrefour et Cora ont fait centrale d'achat commune il y a quelques années) et sur le plan de la productivité avec la méthode « Maxi » qui réactive déjà les hypers Carrefour. LIRE AUSSI : Jean-Charles Naouri, la chute d'un surdoué Le repreneur n'a pas plus statué sur le sort des sièges de Cora et Match, qui sont répartis sur plusieurs sites en Ile-de-France pour l'essentiel. Carrefour vient de lancer un plan de départs volontaires d'environ 900 personnes pour ses propres sièges… Les financiers noteront que la transaction comprend deux volets immobiliers. Carrefour reprend les murs de 55 hypermarchés et 77 supermarchés. Carmila, la foncière dont le groupe détient 36 % a, par ailleurs, conclu un accord avec le groupe Louis Delhaize pour reprendre leur participation de 93 % dans Galimmo, qui détient 52 galeries commerciales adjacentes à des magasins Cora. Carrefour est ainsi assuré de l'alignement de la gestion de ses nouveaux magasins avec les galeries qui les entourent.

By |2023-07-15T09:26:36+00:00July 15th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Casino, Cora : dans la distribution, la guerre des mètres carrés est déclarée

Cela fait presque cinq ans que les acteurs français du grand commerce annoncent la consolidation de leur marché. « Il y a beaucoup de concurrents et les marges sont faibles dans le secteur. De plus, nous ne sommes qu'au début de l'arrivée de grandes plateformes comme Amazon. Il y aura des difficultés et des consolidations dans les années à venir », déclarait Alexandre Bompard en juin 2019, lors de l'assemblée générale de Carrefour. Avec le rachat de Cora et des supermarchés Match ce mercredi, le PDG passe aux actes. Enfin ! diront les critiques qui ont pensé un moment qu'il avait atteint le principe de Peter des fusions-acquisitions en ratant successivement un rapprochement avec Casino, en 2018, l'OPA du canadien Couche-Tard, fin 2020, et le projet « Merlot » d'intégration avec Auchan un an plus tard. C'est surtout la déconfiture de Casino qui a déverrouillé le système. Début de démembrement Placé sous le régime de la consolidation, incapable de rembourser ses dettes, le groupe de Jean-Charles Naouri fait l'objet d'une bataille entre deux repreneurs : le duo Daniel Kretinsky-Marc Ladreit de Lacharrière et le trio Zouari-Niel-Pigasse. La lutte pour la survie du plus que centenaire de Saint-Etienne (Loire) entraîne un début de démembrement. Déjà 180 magasins Casino sont promis à Intermarché. Ils représentent 1,6 milliard d'euros de chiffre d'affaires. Fort de leur dynamisme commercial, les Mousquetaires comptent porter ce chiffre à au moins 2,5 milliards, représentant environ 1,5 point de part de marché qui s'ajouterait à leurs 15,3 % et les aurait conduits à se rapprocher des 19,8 % de Carrefour, lequel ne pouvait prendre le risque de rétrograder à la troisième place de son marché national, dix ans après avoir dû céder le leadership à Leclerc. LIRE AUSSI : Casino et le bal des prétendants DECRYPTAGE - Cora : Carrefour s'offre l'un des derniers des distributeurs régionaux Le séisme Casino connaîtra d'autres répliques. Avec moins de 8 % de part de marché (toujours selon Kantar) et un parc constitué pour l'essentiel de grands hypermarchés, Auchan fait figure d'homme malade de la distribution française. Pour les Mulliez, la fusion avec Carrefour constituait le remède idéal, une façon de sortir de la crise par le haut. Cette fusion reste à faire. Dans tous les cas, Auchan doit bouger. Déjà Lidl pèse aussi lourd que lui dans le cabas des ménagères. Zéro artificialisation La consolidation est compliquée pour les réseaux d'indépendants. Mais ils y participent quand même, à l'image d'Intermarché. Abandonné par son partenaire des achats Carrefour, Système U se retrouve isolé. Surtout, la loi qui interdit toute artificialisation des sols va empêcher les adhérents Leclerc, U et Intermarché de croître comme ils le faisaient par extensions successives. La France n'acceptant plus de nouveaux grands supermarchés et hypermarchés, les sites existants reprennent de la valeur. Les emplacements deviennent rares et les parts de marché précieuses. Thierry Cotillard, le président d'Intermarché l'a bien compris en se jetant sur les magasins dont Casino a voulu se débarrasser. La consolidation ne se joue plus uniquement à l'échelle des groupes. La bataille se livre désormais magasin par magasin. Après la guerre des prix, la guerre des mètres carrés est engagée.

By |2023-07-14T18:01:55+00:00July 14th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Vinci va tester une « autoroute électrique » pour camions sur l’A10

Des camions électriques qui se rechargent tout en roulant : c'est la solution technologique que s'apprête à tester Vinci Autoroutes en conditions réelles sur deux petites portions de l'A10. « Une première mondiale », s'enorgueillit même l'exploitant dans un communiqué publié ce jeudi. Pour lutter contre le changement climatique, la décarbonation des poids lourds et des cars (qui représentent un quart des émissions du transport routier) est un impératif. Mais convertir ces gros véhicules est encore plus compliqué que pour les voitures particulières. Dans l'état actuel de la technologie, un camion doit embarquer une batterie pesant trois à quatre tonnes pour atteindre une autonomie de 700 kilomètres, ce qui réduit sa capacité de chargement tout en demandant d'énormes quantités de matières premières. Un rail comme pour le métro Plusieurs industriels du secteur ( Bosch , Daimler, Volvo, Iveco…) cherchent à contourner la difficulté en travaillant sur des motorisations à hydrogène. Mais une autre piste existe : la recharge de la batterie pendant que le camion roule. Cette voie est présentée comme très prometteuse par un rapport de novembre 2021 remis au ministère de la Transition énergétique, car permettant de réduire considérablement la taille de la batterie. Déjà largement utilisée pour faire circuler certains métros (à Paris par exemple), une des solutions consiste à installer sur le sol un rail auquel se connecte le véhicule pour récupérer l'électricité. Cette technologie va être expérimentée par Vinci Autoroutes sur deux kilomètres de l'autoroute Paris-Orléans, en amont du péage de Saint-Arnoult. Bobines magnétiques Un peu plus loin, une portion d'une taille identique servira à tester une solution de recharge par induction (comme le font les téléphones portables), grâce à des bobines magnétiques enfouies sous le bitume. Dans les deux cas, les chargeurs ne s'activeront qu'avec des véhicules compatibles. LIRE AUSSI : La France pourrait tester à son tour l'« autoroute électrique » pour camions Risque-t-on la panne sèche sur autoroute avec une voiture électrique ? L'objectif est d'étudier la viabilité de ces deux techniques à vitesse commerciale et dans des conditions de circulations réelles. Seront scrutées évidemment l'efficacité énergétique, mais aussi les risques pour la sécurité routière, ou encore l'impact des conditions météorologiques. Le projet, qui coûtera 26 millions d'euros sur trois ans, doit débuter à partir de septembre, indique Vinci Autoroutes. Il bénéficiera d'un financement public dans le cadre de France 2030. Vinci Construction, la société Hutchinson (qui fournira les bobines) et l'Université Gustave Eiffel sont également partie prenante. Bientôt des caténaires en Alsace Considérée comme plus mature technologiquement, une autre voie consiste à installer des caténaires comme dans le ferroviaire, pour alimenter des poids lourds dotés de pantographes. Après l'Allemagne et la Suède, la France s'apprêterait à lancer une expérimentation en Alsace à l'horizon 2026. Si l'une de ces techniques parvient à prouver son efficacité, la recommandation du rapport de 2021 était de viser un déploiement à l'échelle européenne, pour atteindre 8.850 kilomètres d'autoroutes électriques en 2035. Présidé par Patrick Pélata, l'ancien numéro deux de Renault, le groupe de travail évaluait le coût des travaux à 30 milliards d'euros pour la solution caténaire, et 36 milliards pour la solution par rail.

By |2023-07-14T17:47:43+00:00July 14th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Pollution automobile : la ZFE du Grand Paris à nouveau reportée

Après le gouvernement, c'est au tour de la métropole du Grand Paris de lâcher du lest sur les ZFE. L'interdiction à la circulation de 380.000 véhicules polluants devait entrer en vigueur ce jeudi dans la Métropole, la plus grande Zone à faibles émissions (ZFE) de France. Elle a finalement été reportée au début de l'année 2025, soit après les Jeux olympiques de Paris 2024. Il est « matériellement impossible » d'instaurer cette troisième phase d'interdiction dès cet été, en « l'absence de réponses tangibles de l'Etat » sur la garantie du prêt à taux zéro et le contrôle sanction automatisé, a estimé la métropole du Grand Paris, gouvernée par la gauche et la droite. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Pollution automobile : le gouvernement lâche du lest sur les ZFE TRIBUNE - ZFE : revenons à la raison « Tant que le gouvernement n'aura pas avancé, nous ne pourrons pas mettre en place notre ZFE », a martelé le président (LR) de la métropole, Patrick Ollier. « Une ZFE sans sanction, ça ne fonctionnera pas », a-t-il ajouté, soulignant que le contrôle sanction automatisé ne sera pas fourni par l'Etat « avant le 1er janvier 2025 ». « Entre les deux, il y a quand même les Jeux olympiques », dont les contraintes représentent « un volcan dans nos communes », a-t-il estimé, alors que les élus de gauche plaidaient pour un report plus court, au 1er janvier 2024. Lutter contre la pollution aux particules fines La ZFE du Grand Paris, la plus grande de France avec 7,2 millions d'habitants, a déjà instauré l'interdiction à la circulation des véhicules non classés et Crit'air 5 en juillet 2019, puis des Crit'air 4 en juin 2021. L'interdiction à la circulation des vignettes Crit'Air 3, qui concerne les véhicules essence immatriculés avant le 1er janvier 2006 et les moteurs diesel immatriculés avant le 1er janvier 2011, avait déjà été reportée une première fois de juillet 2022 à juillet 2023. LIRE AUSSI : Pollution automobile : les Français rejettent les ZFE, pointe le Sénat Instaurées par la Loi d'orientation des mobilités en 2019 puis renforcées par la Loi Climat de 2021, les ZFE visent à lutter contre la pollution aux particules fines et aux oxydes d'azote, responsables de maladies respiratoires, cardiovasculaires et neurologiques, et d'au moins 40.000 décès par an, selon Santé publique France. Mais le gouvernement cherche à désamorcer un sujet hautement sensible dans un contexte social explosif. Lundi, il a assoupli les règles pour les agglomérations où la qualité de l'air est meilleure, conservant une ZFE contraignante pour les cinq métropoles (Paris, Lyon, Aix-Marseille, Rouen et Strasbourg) où les seuils réglementaires de qualité de l'air sont régulièrement dépassés.

By |2023-07-14T17:46:18+00:00July 14th, 2023|Scoop.it|0 Comments

IA : que vaut Bard, la réponse de Google à ChatGPT ?

Officiellement, le service Bard de Google est toujours expérimental. Mais Google estime avoir suffisamment avancé dans ses travaux pour rendre disponible en Europe et au Brésil son logiciel de conversation écrite dopé à l'intelligence artificielle. Par la même occasion, à partir de ce jeudi 13 juillet, le chatbot s'exprimera désormais dans plus de 40 langues, dont le français, l'arabe et l'allemand. Dévoilé en février dernier, lancé en mars aux Etats-Unis et au Royaume-Uni puis dans 180 autres pays mais uniquement en anglais, en japonais ou en coréen, Bard n'a pour l'instant pas connu le fulgurant succès de son rival ChatGPT, le chatbot d'OpenAI. Mais cette exportation progressive permet toutefois aux équipes de Google d'ajuster leur tir. Un chatbot pour l'imaginaire Ainsi, après que des erreurs factuelles ont entaché sa réputation dès ses débuts, Bard n'est plus présenté comme un outil capable de résumer des réponses définitives à une question. Désormais, selon Google, il agit en « conseiller » à même de stimuler l'imagination de l'utilisateur. LIRE AUSSI : IA : un ChatGPT qui évalue les performances environnementales des entreprises « Plutôt que de synthétiser l'information, il permet d'accroître les possibilités d'utiliser l'information », indique Jack Krawczyk, le directeur pour le produit Bard chez Google. « C'est une IA, c'est de l'imagination augmentée », tente-t-il. Par exemple, Bard se fait fort de proposer à la demande différentes versions prérédigées d'un e-mail pour demander un jour de congé à son patron. Ou de suggérer divers plans d'entraînement en fonction d'un objectif sportif. Toutes ses réponses s'appuient sur l'analyse de milliards de textes en ligne et sur des données d'actualité à jour - à l'inverse de celles de ChatGPT qui s'arrêtent à l'année 2021 incluse. Refus d'enregistrement Mais les quatre mois de décalage entre les arrivées de Bard aux Etats-Unis et en Europe s'expliquent aussi par un travail de conformité à la réglementation européenne sur la protection des données personnelles. Google a dû s'y astreindre, en contact avec des CNIL européennes dont l'autorité indépendante française. Les utilisateurs de Bard auront la possibilité de refuser l'enregistrement de leurs discussions, même « à des fins d'amélioration du service » par l'entreprise californienne - dont l'essentiel des 280 milliards de dollars de revenus annuels dépend de la collecte de données personnelles afin de mieux vendre de la publicité. LIRE AUSSI : INTERVIEW - « Tous les pans de notre vie sont devenus traçables », alerte la présidente de la CNIL L'Europe multiplie les initiatives pour réglementer l'IA avant l'heure Au-delà des obligations réglementaires, Google assure aussi avoir veillé à apprendre les subtilités d'une conversation en français. Le logiciel n'a toutefois pas brillé sur ce point lors d'une démonstration réservée à la presse. Interrogé sur le vainqueur de la dernière étape du Tour de France 2023, il n'a pas saisi qu'il était vraisemblablement questionné sur la course de la veille. Pis, Bard a halluciné en donnant le nom d'un gagnant pour le traditionnel dernier ballet des coureurs sur les Champs-Elysées… alors que le départ de l'ultime étape du Tour 2023 ne sera donné que le 23 juillet. « L'outil s'améliorera, c'est tout l'intérêt de cette phase expérimentale », défend-on chez Google. Un logiciel gratuit, pour l'instant De même, Bard n'a pas été capable de fournir des conseils sur les meilleurs restaurants ouverts le jour même, en répondant ne pas savoir où se trouvait l'utilisateur qui avait pourtant accepté la géolocalisation. Il a fallu préciser le nom d'une ville pour que Bard affiche une liste détaillée de bonnes adresses. Un bouton « Rechercher » permet de retrouver les sources sur le moteur de recherche mais celles-ci ne sont jamais affichées sur l'interface principale, au risque de mécontenter les éditeurs de médias en ligne. « Nous restons engagés en faveur d'un Web ouvert et sain », assure pourtant Jack Krawczyk. Totalement gratuit actuellement, Bard se cherche encore un modèle économique. Le champ des possibles est vaste, de la monétisation par la publicité (comme pour le moteur de recherche) à un modèle d'abonnement aux services. Sans compter l'intégration dans d'autres logiciels du groupe (Google Docs, Gmail, Assistant) ou en marque blanche sur les sites Web de clients de la division Cloud. Le marché est porteur. D'après une étude Insider Intelligence, un tiers de la population américaine utilisera une plateforme d'intelligence artificielle générative au moins une fois par mois en 2025. A cette échéance, ChatGPT régnera toujours sur les trois quarts du marché, selon le cabinet d'étude, mais il aura cédé quelques points à ses nouveaux concurrents, qu'il s'agisse de géants comme Google et Meta ou de start-up comme Inflection AI.

By |2023-07-14T16:58:18+00:00July 14th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Casino : le plan du trio Zouari-Niel-Pigasse pour dépasser Kretinsky dans la dernière ligne droite

Les propositions de reprise de Casino continuent de s'affiner. La direction, les créanciers et les repreneurs potentiels se sont réunis mardi après-midi à Bercy sous l'égide des conciliateurs et du Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri) qui n'aura jamais aussi bien porté son nom. Le duo Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière (Fimalac) d'un côté, le trio Zouari-Niel-Pigasse réunis dans 3F, de l'autre, ont présenté leur plan d'affaires pour la survie du distributeur aux 50.000 employés français. Ils bénéficieront ensuite de plusieurs jours pour peaufiner leurs offres qui, selon nos informations, seront toutes deux relevées. C'est en tout cas certain pour les partenaires de 3F. « Nous allons soumettre une offre révisée », affirme Matthieu Pigasse aux « Echos » sans pour autant dévoiler ses cartes à ce stade de la partie de poker. « Nous avons entendu les remarques » « Nous sommes dans une logique partenariale ouverte à tous sans condition de niveau de détention de capital. Nous avons entendu les remarques et sommes prêts à faire évoluer notre offre », ajoute le banquier qui précise que « les salariés sont au coeur de notre projet, car ils sont le coeur de l'entreprise ». L'état des comptes de l'entreprise importera. Le groupe brûle du cash tous les mois. LIRE AUSSI : Le plan de Kretinsky pour sauver Casino Jean-Charles Naouri, la chute d'un surdoué Les associés de 3F n'ont pour l'heure promis de ne sortir que 175 millions d'euros de leur poche sur un apport total de 900 millions d'argent frais, dont la moitié sous forme de dette super senior, alors que l'endettement du distributeur stéphanois - avant restructuration - dépasse aujourd'hui les 7 milliards d'euros. De leur côté, Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière mettent à deux sur la table près de 900 millions d'euros pour un montant de « new money » total de 1,35 milliard, en intégralité sous forme de fonds propres. Ce qui leur donne l'avantage, au moins sur le papier. Mais 3F a dans sa manche le soutien d'une partie des créanciers de Casino qui vont peser lourd dans les trois semaines de négociations à venir. Le trio s'est associé avec les fonds anglo-saxons Attestor, Davidson Kempner et Farallon CM qui représentent à eux trois une part « substantielle » de la dette dite « sécurisée », c'est-à-dire garantie sur des actifs, selon l'équipe 3F. « Ayant convaincu les principaux, on peut espérer que les autres suivent. Les prêteurs avancent généralement ensemble » assure un banquier d'affaires, d'autant que les créanciers non sécurisés sont aussi prêts à remettre au pot de façon conséquente - le chiffre de 600 millions d'euros a été évoqué - pour tenter de se refaire. A contrario, l'offre concurrente du milliardaire tchèque réserve pour l'heure un traitement de choc aux créanciers, notamment sécurisés, qui devraient convertir 1,5 milliard de dettes en capital avec une décote de 75 %, « irréalisable » aux yeux du trio. Moez-Alexandre Zouari, Xavier Niel et Matthieu Pigasse contrebalancent le poids des créanciers dans leur projet par l'acceptation par ces derniers d'une gouvernance française avec un président du conseil choisi par 3F comme le directeur général, qui sera Moez-Alexandre Zouari, le franchisé Franprix et président de Picard qui revendique une expérience de trente ans dans le secteur. Un homme « du carrelage », comme on dit dans la distribution.

By |2023-07-13T12:50:53+00:00July 13th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Agriculture : cessons d’opposer bio et productif

Parmi les crises qui se succèdent à un rythme épuisant dans notre pays, il faut de temps en temps ouvrir l'oeil en quête de bonnes nouvelles. Les promeneurs remarquent ainsi depuis quelques semaines le renouveau des coquelicots dans les champs de blé et en bordure de route. A une époque où tout se comptabilise, cette rumeur reste délicieusement imprécise, mais suffisamment colportée par la presse régionale, et attestée par nos propres yeux, pour que l'on puisse y accorder foi. Plutôt que d'ennuyantes étendues d'un jaune monochrome, nous retrouvons dans nos campagnes des tableaux pointillistes, semblables à ceux des gravures anciennes. Dans « Les Très Riches Heures du duc de Berry » par exemple, célèbre manuscrit enluminé du XVe siècle qui décrit les travaux agricoles au cours de l'année, on peut voir au mois de juin, en arrière-plan d'une scène de tonte des moutons, un champ d'épis parsemé de coquelicots et de bleuets. Il n'y a pas de raison de penser que nos ancêtres étaient moins sensibles que nous à l'esthétique des paysages agricoles. Un motif de réjouissance Cette réapparition inattendue représente incontestablement un motif de réjouissance. Pour les pollinisateurs qui reviennent butiner. Pour la biodiversité, puisque le coquelicot offre le gîte à certains insectes, que ses graines nourrissent les oiseaux, et que ses débris organiques enrichissent le sol. Et pour nos esprits tourmentés qui ont bien besoin de profiter d'un peu de beauté gratuite. Nous sommes tous comme Proust : le coquelicot nous fait battre le coeur. Voici ce qu'en dit le narrateur de « La Recherche » à Combray : « La vue d'un seul coquelicot hissant au bout de son cordage et faisant cingler au vent sa flamme rouge, au-dessus de sa bouée graisseuse et noire, me faisait battre le coeur, comme au voyageur qui aperçoit sur une terre basse une première barque échouée que répare un calfat, et s'écrie, avant de l'avoir encore vue : La Mer ! » Quant aux agriculteurs, leurs rendements ne devraient pas trop en pâtir (même si la question fait toujours débat). LIRE AUSSI : Agriculture bio : l'Etat débloque une « enveloppe de crise » de 60 millions d'euros Agriculture : les trois drames du bio selon la Cour des comptes Les coquelicots se font remarquer depuis déjà quelques années. Les botanistes expliquent ce phénomène principalement par la transformation des pratiques agricoles. Les cultivateurs utilisent davantage de fumier et, réglementation aidant, moins de pesticides. Et les surfaces cultivées en bio ne cessent d'augmenter, malgré la crise qui traverse actuellement le secteur. Selon les derniers chiffres fournis par le ministère de l'Agriculture, plus de 14 % des fermes françaises sont désormais converties en bio, pour une surface totale de près de 3 millions d'hectares. Une évolution substantielle dont les effets positifs se constatent dorénavant à l'oeil nu. Une nécessité environnementale La nature n'est donc pas rancunière : il suffit de la laisser en paix un moment pour qu'elle retrouve sa forme. On estime par exemple à cinq ans le temps nécessaire au retour des vers de terre dans un sol pollué. Les images de Tchernobyl, ville fantôme devenue en trente ans une luxuriante forêt primaire peuplée d'espèces sauvages, présentent une illustration extrême de cette reconquête. Voilà qui devrait nous encourager à poursuivre à bon train la transition vers une agriculture qu'il faut cesser d'appeler « bio », en réservant plutôt à l'agriculture conventionnelle le label de « chimique ». C'est une nécessité environnementale, vitale, et aussi légale : le tribunal administratif de Paris a récemment condamné l'Etat pour le préjudice écologique lié à l'utilisation de produits phytopharmaceutiques, en lui enjoignant de prendre les mesures nécessaires d'ici à un an. Pour réussir cette transition et en convaincre agriculteurs comme consommateurs, cessons tout d'abord d'opposer le « naturel » au « productif ». Les maraîchers de Paris avaient développé au XIXe siècle, pour nourrir la capitale, des méthodes parmi les plus productives de l'histoire agronomique, encore étudiées aujourd'hui. On vante désormais les fermes « bio-intensives », comme celle du Bec-Hellouin, dont le modèle fut validé il y a quelques années par une célèbre étude de l'Inrae. Rien n'est plus productif qu'un sol vivant. Encore faut-il des bras pour l'entretenir et en prendre soin. A l'échelle de la France, des centaines de milliers de bras, d'autant que la moitié des exploitants actuels vont prendre leur retraite d'ici à 2030.

By |2023-07-13T12:49:41+00:00July 13th, 2023|Scoop.it|0 Comments