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Nucléaire : l’Etat doit choisir ses champions dans la course aux mini-réacteurs

Il y a tout juste un an, six start-up rejoignaient le club très fermé des nouveaux acteurs du nucléaire soutenus par l'Etat français, dans le cadre du programme France 2030. Avec la troisième vague, en mars dernier, 11 jeunes pousses au total, dont Jimmy, Newcleo ou Naarea bénéficient de ce programme de subventions publiques, destiné à faire émerger de nouvelles pépites, au côté du géant français du nucléaire EDF. Leur créneau : les SMR, pour « small modular reactors » ou AMR pour « advanced modular reactor », autrement dit les mini-réacteurs nucléaires. Leur promesse : produire de l'électricité ou de la chaleur décarbonée, à l'aide d'une technologie de rupture. Rendez-vous début 2025 Mais en cette fin d'année, les start-up piaffent et l'enthousiasme semble en partie retombé. Sur le milliard d'euros promis par l'Etat, seuls 130 millions d'euros leur ont été attribués, et la deuxième vague de financements publics se fait attendre. D'autant que l'enveloppe promise a d'emblée été amputée de 500 millions d'euros, promis à EDF. Problème, le projet de mini-réacteur de l'énergéticien tricolore, Nuward, parti initialement pour être le champion français, a été mis en pause, l'été dernier. LIRE AUSSI : ENQUETE - Nucléaire : le marathon des start-up de l'atome Les déboires d'EDF vont-ils faire tache d'huile et l'argent promis sera-t-il mis sur la table, en ces temps de disette budgétaire ? Les start-up et leurs investisseurs attendaient un nouveau coup de pouce financier cet automne, mais il n'est pas venu. Le prochain conseil de politique nucléaire prévu en décembre a été repoussé début 2025, selon plusieurs sources. Or, ce dernier doit acter le choix du gouvernement des start-up qu'il veut continuer à soutenir, après l'évaluation de haut vol pilotée cet été par le haut-commissaire à l'énergie atomique, Vincent Berger. Cet audit, classé secret-défense, vise à faire le tri parmi toutes les promesses incroyables de ces start-up. De fait, les jeunes pousses craignent désormais d'être exclues de la deuxième phase de subventions, au motif que leur design compterait parmi les moins matures. Une crainte ravivée en fin de semaine par un article sans concessions du « Point », pointant la très faible maturité de la plupart des concepts. « Logique d'entonnoir » Dans la deuxième phase de subventions, « on ne va pas se focaliser uniquement sur les technologies les moins risquées en termes d'innovation, explique Matignon aux 'Echos'. Le resserrement de l'appel à projet dans une logique d'entonnoir ne veut pas dire que l'on va abandonner les projets basés sur des innovations de rupture. » En d'autres termes, l'Etat ne va pas choisir une famille de projets, mais sélectionner, dans chacune, une ou plusieurs initiatives. LIRE AUSSI : Quand la pépite du nucléaire italien joue au glouton du secteur Les conclusions du haut-commissaire rejoignent aussi, dans les grandes lignes, celles de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), estiment plusieurs sources. Au printemps, l'ASN avait dressé le panorama des technologies SMR, des réacteurs à eau légère proches du marché, comme le projet de Calogena (groupe Gorgé) aux réacteurs au plomb (Newcleo) ou à sels fondus (Naarea, Thorizon, Stellaria), plus hypothétiques. Chaque start-up a bénéficié, ce mois-ci, d'une restitution orale sur son projet… et s'est félicitée des conclusions rendues. « C'est un peu l'école des fans, le but n'est pas de classer les start-up », explique un fondateur de start-up. Mais à mesure que le temps des décisions politiques s'allonge, le doute, lui, commence à s'installer. D'autant que l'audit de l'Etat n'est pas public. « C'est dommage car pour les fonds, c'est la meilleure 'due diligence' possible, pour sélectionner leurs projets d'investissements sur un sujet aussi régalien », explique un observateur. Coup de frein sur les levées de fonds Ces derniers mois, seules deux start-up tricolores ont bouclé une levée de fonds. Blue Capsule a réuni 2 millions d'euros avant l'été et Otrera 2,5 millions d'euros ce mois-ci. Un soulagement pour les jeunes pousses, qui doivent attirer des investisseurs privés pour débloquer leur enveloppe de 10 millions d'euros de subventions. LIRE AUSSI : ANALYSE - Northvolt : les quatre racines du mal qui frappe les constructeurs européens de batteries Mais pour les acteurs plus mûrs, la tâche est plus ardue. « Nos actionnaires actuels continuent de nous soutenir et de réinvestir, mais les nouveaux investisseurs potentiels attendent tous une prise de position du gouvernement, en particulier les français », déclare Jean-Luc Alexandre, président de Naarea. Sa société de 300 personnes, qui revendique 69 millions d'euros de capital et quasi-capital, cherche depuis l'an dernier 125 millions d'euros supplémentaires. Jimmy espère de son côté conclure un nouveau tour de table significatif, début 2025. « La dynamique des levées de fonds est légitimement plus prudente qu'il y a deux trois ans, après le Covid, constate son cofondateur, Antoine Guyot. Les déboires de certaines start-up industrielles, encore récemment, contribuent à ce ralentissement. » Une allusion à la chute d'Ynsect en France, ou de Northvolt, dans les batteries. Mais pour lui, le nucléaire demeure « une valeur sûre ».

By |2024-12-02T17:57:03+00:00December 2nd, 2024|Scoop.it|0 Comments

En Afrique, l’indispensable chasse aux milliards volatilisés

L'Europe se serre la ceinture et c'est a priori une mauvaise nouvelle pour l'Afrique. Pour faire des économies, les pays du Vieux Continent sabrent en priorité dans les budgets de l'aide au développement : la Suède, les Pays-Bas et la Finlande ont d'ores et déjà annoncé un rabotage de l'aide financière apportée aux pays pauvres. En Allemagne, championne européenne de ces aides, les libéraux du FPD caressent l'idée de supprimer le ministère du Développement. Mais le record pourrait bien venir de France : le projet de loi de finance présenté au Parlement devrait diminuer de 34 % le budget de l'aide au développement. De l'autre côté de l'Atlantique, les nouvelles ne sont pas meilleures : le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, qui avait qualifié les pays africains de « pays de merde » lors de son précédent mandat, pourrait également signifier une baisse significative de ces aides. Selon les chiffres de l'OCDE, Washington injecte chaque année près de 10 milliards de dollars dans l'aide au développement en Afrique. Mais jusqu'à quand ? Qualité de vie Ces budgets financent des secteurs délaissés, stimulent l'économie des pays en développement et améliorent in fine la qualité de vie des populations. En 2020, les montants de l'aide publique au développement à destination de l'Afrique représentaient 83,7 milliards de dollars. Or, le continent pourrait presque empocher la même somme en s'attaquant durablement aux flux financiers illicites (FFI), un terme qui englobe les marchés illégaux, le blanchiment, le financement du terrorisme et la corruption. Selon un rapport des Nations unies, ces flux financiers coûteraient annuellement près de 89 milliards de dollars à l'Afrique, soit 3,7 % de son PIB. 30 à 52 milliards de dollars les flux financiers illicites de la corruption, de l'exploitation illégale et de la fraude fiscale En tête des flux financiers illicites les plus coûteux : ceux provenant du secteur extractif. Un enjeu stratégique pour l'Afrique qui tire près de 85 % de ses revenus des ressources de son sous-sol. Or, toujours d'après les Nations unies, le continent perdrait entre 30 et 52 milliards de dollars dans ce secteur à cause de la corruption, l'exploitation illégale ou la fraude fiscale. L'exploitation de l'or en Afrique de l'Ouest, par exemple, contribuerait directement au financement de groupes armés terroristes en traversant les frontières poreuses de la région. Selon la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), des groupes armés auraient empoché près de 126 millions de dollars en exploitant l'or du Burkina Faso . Fraude fiscale La fraude fiscale coûte également des milliards de dollars aux budgets des Etats africains. Environ 8 milliards, d'après un rapport de Tax Justice Network de 2023. En République du Congo, ces pertes représenteraient 578 millions d'euros par an, soit la moitié du budget national. En République démocratique du Congo, pays voisin au sous-sol riche en minerais, elles seraient équivalentes à 89 % du budget de la santé. LIRE AUSSI : En Afrique, le fléau de la contrebande d'or prend de l'ampleur CHRONIQUE - Aide publique au développement : le grand rétropédalage Autre priorité : la lutte contre le blanchiment d'argent. En effet, sur les 20 pays qui constituent la liste grise des pays sous « surveillance renforcée » de la GAFI, la vigie internationale de la lutte contre le blanchiment d'argent, 12 sont africains. En 2021, le Sénégal avait été ajouté à cette liste à cause de ses lacunes en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Un manque à gagner pour l'Etat et un mauvais signal envoyé aux investisseurs étrangers qui ont poussé Dakar à renforcer son arsenal législatif ces derniers mois pour être finalement retiré de cette liste il y a quelques semaines. Délocalisation des profits des multinationales Malgré les efforts de certains pays africains pour stopper ces flux financiers illicites, une partie de ces sommes continuent de passer sous les radars. Plusieurs millions de dollars sont en effet soustraits à la fiscalité via des circuits opaques mais légaux : évitement fiscal, délocalisation des profits, optimisation fiscale agressive de la part de multinationales… En 2021, le FMI indiquait que 15 pays d'Afrique perdaient entre 450 et 730 millions de dollars par an en recettes fiscales à cause de transferts de bénéfices réalisés par les multinationales étrangères. LIRE AUSSI : La souveraineté économique, priorité du nouveau président du Sénégal « Les organisations comme le GAFI ne considèrent pas que l'évitement fiscal pratiqué par certaines multinationales implantées sur le continent soit un flux financier illicite. Donc ça ne sera pas pris en compte pour lister les pays à risque » rapporte Idriss Linge, de l'ONG Tax Justice Network. La solution selon lui : « s'attaquer à l'opacité financière qui bénéficie aux multinationales et aux pays riches. » Toujours au Sénégal, le gouvernement a justement sonné la charge il y a quelques mois contre l'entreprise pétrolière Woodside, qui exploite le gisement de Sangomar , au large des côtes du pays. Le fisc sénégalais, qui estime que l'entreprise australienne a contourné certaines règles, lui réclame 62,5 millions d'euros.

By |2024-12-02T17:56:03+00:00December 2nd, 2024|Scoop.it|0 Comments

Grandes écoles : une levée de fonds record pour HEC Paris

C'est un record dans l'enseignement supérieur en France. La Fondation HEC vient de lever 213 millions d'euros, pour financer des aides aux étudiants et alimenter ses activités de recherche et d'enseignement supérieur. Le montant est à comparer aux 113 millions de la précédente campagne, clôturée en 2013. Le résultat a été dévoilé mardi, lors d'une soirée avec les donateurs, parmi lesquels figurent des anciens élèves et des entreprises, mais aussi des fondations et des particuliers non diplômés d'HEC Paris - « une nouveauté », se félicite l'école. 6.000 donateurs Le coup d'envoi de la campagne avait été donné en 2019, avec un objectif de 200 millions d'euros. En cinq ans, 6.000 donateurs se sont manifestés, le nombre de grands donateurs (plus de 1 million d'euros) a doublé, les dons en provenance de l'international ont augmenté (30 % du total) et les 53 entreprises mécènes représentent 40 % des dons. Les 213 millions récoltés ont déjà été utilisés en grande partie, pour des bourses, pour la refonte des cursus et pour alimenter le fonds d'endowment (100 millions d'euros), dont les intérêts serviront à alimenter d'autres projets. « Hors endowment, 50 % des fonds ont été alloués aux programmes de diversité, d'égalité des chances et d'expérience étudiante, et 50 % à la recherche et à la pédagogie », précise Delphine Colson, déléguée générale de la Fondation HEC. « Il faut financer des bourses pour plus de diversité, témoigne un petit donateur. Le business et l'entre-soi, c'est nul, ça ne correspond pas à la vraie vie. » Il est scandaleux que beaucoup d'universités et d'écoles en France soient subventionnées, et que HEC n'ait pas 1 euro [d'argent public]. Jean-Paul Agon, président du conseil d'administration de la Fondation HEC Cette levée de fonds est surtout un moyen de « renforcer le modèle de financement autonome », souligne l'école. La fondation a « accru considérablement sa participation à la gouvernance du conseil d'administration » d'HEC, indique son président, Olivier Sevillia. En août dernier, la Cour des comptes avait déjà relevé cette « montée rapide de la fondation au capital social de l'école », au vu de l'importance des financements apportés par cette voie. « Cette trajectoire a vocation à se poursuivre et à s'accompagner d'un rôle croissant de la fondation dans la gouvernance de l'établissement, aux côtés de la chambre de commerce et d'industrie qui restera actionnaire majoritaire », indiquaient les magistrats financiers. La fondation en route pour monter au capital Selon les statuts de l'école, la chambre de commerce et d'industrie ne peut détenir moins de 50 % du capital, mais la fondation peut y renforcer sa présence jusqu'à 34 % (contre 17,4 % aujourd'hui, selon « Challenges »). « On va continuer [sur cette voie], confie aux « Echos » Olivier Sevillia. On peut monter jusqu'à 34 % et on va le faire progressivement. » Dans l'entourage de l'école, certains jugent probable que ce niveau soit atteint dans les cinq prochaines années. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Polytechnique lance une levée de fonds XXL pour faire face à la concurrence internationale DECRYPTAGE - HEC : le concours pour le grand projet de rénovation du campus est lancé L'accélération de la montée de la fondation au capital pourrait venir du très gros projet immobilier en cours qui contraint HEC Paris à devoir lever des fonds pour le financer. Si la fondation détient 34 % du capital et que la chambre diminue sa part à 50 % - les statuts lui imposent de rester majoritaire -, « il reste une place pour un troisième actionnaire », glisse un fin connaisseur de l'enseignement supérieur. Pour le moment, « il n'y a personne d'autre que la fondation et la chambre de commerce », balaie Eloïc Peyrache, doyen et directeur général de l'école. « Cela fait quelques années qu'il n'y a plus de subventions publiques ou parapubliques relevant de la collecte de taxes, insiste Olivier Sevillia. L'école doit s'autofinancer. Et la philanthropie devient un pilier de plus en plus important pour assurer le développement de l'école. » C'est un soutien « vital » et « existentiel » pour que l'école devienne « une marque mondiale », abonde Eloïc Peyrache. « Ces ressources sont le turbo éducatif, le turbo en matière de recherche, le turbo en matière d'égalité des chances, s'enthousiasme Jean-Paul Agon, président du conseil d'administration d'HEC Paris et lui-même grand donateur. L'argent des donateurs est devenu indispensable, c'est le kérosène de l'école. » « Cette école n'est pas aidée » Le président du conseil d'administration de L'Oréal juge « scandaleux que beaucoup d'universités et d'écoles en France soient subventionnées, que HEC n'ait pas 1 euro, et que la chambre - qu'on adore - ne donne pas non plus 1 euro ». Pour financer des projets de recherche, Eloïc Peyrache verrait d'un bon oeil un système de « matching money », où l'Etat abonderait les sommes investies par HEC Paris. « Je ne demande pas d'argent public pour gérer le campus ni pour gérer HEC, confie-t-il. Mais nous avons l'un des meilleurs centres de recherche d'Europe en sciences sociales et en management, et la recherche, c'est un bien public. » « Cette école n'est pas aidée, alors que c'est une école extraordinaire », déplore encore Jean-Paul Agon. En oubliant de mentionner que le gouvernement vient de confirmer à l'école qu'elle recevrait bien les 70 millions d'euros sur cinq ans, issus des fonds de France 2030, pour le centre d'intelligence artificielle Hi ! Paris qu'elle partage avec l'Institut polytechnique de Paris.

By |2024-12-02T17:48:19+00:00December 2nd, 2024|Scoop.it|0 Comments

Comment SNCF Connect & Tech souhaite-t-elle professionnaliser le numérique responsable ? –

SNCF Connect & Tech s’engage en faveur des solutions numériques plus sobres et inclusives et obtient le label Numérique Responsable. La plateforme souhaite professionnaliser le numérique responsable et en faire le fil conducteur de chaque projet développé en interne.  Ce label RSE valorise le niveau de maturité, « des actions concrètes mises en place par l’entreprise et déployé par l’ensemble des collaborateurs afin d’intégrer les principes de sobriété, d’accessibilité et d’inclusion », est-il précisé à travers un communiqué. Selon SNCF Connect & Tech, cette certification vient reconnaître les engagements de la plateforme en tant que distributeur de mobilités durables et comme celle de créateur de services et solutions numériques pour le groupe SNCF, les territoires et les collectivités. L’objectif de cette labélisation est de professionnaliser le numérique responsable dans l’ensemble des projets. L’écoconception mais pas que… Sur son site, SNCF Connect & Tech, détaille sa démarche d’éco-conception en précisant optimiser son impact environnemental à travers l’architecture de son application et site, l’expérience utilisateurs, les contenus ou bien encore en front et back-end. Contactée par la rédaction, Anne Pruvot, directrice générale SNCF Connect & Tech, nous confie que cette labellisation est avant tout un moyen de s’attacher à des standards qui permettent d’avoir un cadre de travail cohérent. « Le numérique responsable n’est pas qu’une question d’écoconception et de nombreux standards existent mais restent encore peu développés ou inconnus. Aujourd’hui, en tant qu’acteur du numérique qui innove pour rendre la mobilité durable plus accessible, nous devons être capables de mesurer notre impact environnemental », ajoute-t-elle. SNCF Connect & Tech précise que le numérique est responsable de 3 à 4% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde et, que d’ici 2040, cette part pourrait augmenter de 60% si rien n’est fait pour les réduire. « Notre objectif est de minimiser notre impact environnemental en travaillant sur l’affichage, l’usage du processeur selon le device utilisé, la transmission des informations…Et de facilité l’utilisation de nos solutions, quelque soit le public. Pour cela, nous avions besoin de nous appuyer sur des éléments tangibles », explique la directrice générale. Pour rappel, en 2022, l’ex-OUI.SNCF, s’était déjà engagée pour développer une solution moins énergivore. Un audit par Greenspector avait alors été lancé.

By |2024-12-02T17:46:29+00:00December 2nd, 2024|Scoop.it|0 Comments

Qui est Anne Kerdi, cette IA bretonne présente sur Instagram ? –

Tombée dessus par hasard, la rédaction de TOM.travel s’est vite demandée qui se cache derrière le profil Instagram d’Anne Kerdi. Sur sa bio, l’influenceuse précise « intelligence artificielle bretonne ». Contacté par la rédaction, le CRT Bretagne nous avoue qu’il n’est pas à l’initiative de ce compte Instagram et que l’identité du « créateur » leur est inconnue. De quoi attiser (encore plus) notre curiosité. Après quelques échanges par mail avec Anne, son créateur nous propose un rendez-vous téléphonique. En reconversion professionnelle pour devenir développeur, Sébastien K. s’est lancé dans ce projet dans le but d’améliorer ses connaissances en intelligence artificielle et la pratiquer pour se professionnaliser. Ce Breton, qui n’est absolument pas en relation avec France Tourisme Bretagne, souhaite mettre en avant sa région ainsi que son patrimoine économique et culturel. L’IA au profit de la valorisation des territoires L’IA qu’il a créée, Anne, est capable de générer des images et du texte. C’est elle qui choisit le contenu qu’elle souhaite mettre en avant sur son profil, avec un texte qu’elle a généré et des images, sauf lorsque Sébastien utilise de « vraies » photos qu’il a l’autorisation de diffuser. Selon lui, ce projet vise à démocratiser l’IA et à montrer que son usage peut être mis à profit de quelque chose de positif. Il se dit agréablement surpris des retours et du succès de Anne : « J’ai eu très peu de mauvais retours et Anne reçoit de nombreux messages bienveillants. » En parallèle, Anne lui permet de proposer du contenu plus ludique et de montrer sa région sous différents aspects. Pour ce Breton, il y a une vraie demande, du moins de la place, pour l’IA dans le secteur du Tourisme : « Les voyageurs veulent une information moins classique que celle disponible sur les sites officiels et les réseaux sociaux permettent de toucher une cible plus large, plus jeune. » Anne n’est pas directement connectée à Instagram, c’est Sébastien qui se charge de faire le « switch » entre les demandes ou interactions sur un logiciel qu’il a lui-même configuré. Pour la suite, plusieurs entreprises lui ont faire part de leur intérêt et Anne à vocation à se professionnaliser. En revanche, il assure ne pas avoir eu de contact avec le CRT ou Offices de Tourisme pour le moment…

By |2024-12-02T17:36:26+00:00December 2nd, 2024|Scoop.it|0 Comments

Multimodalité et dernier kilomètre : repenser l’accès aux stations de montagne

L’accès aux stations de montagne, hiver comme été, constitue un enjeu stratégique pour l’amélioration de l’expérience voyageur et pour limiter les impacts négatifs des déplacements sur l’environnement fragile de ces territoires. Si la voiture reste encore majoritairement utilisée, des solutions émergent pour favoriser une mobilité multimodale et réduire l’empreinte carbone du voyage. Alors, peut-on réellement envisager à l’avenir de se rendre en station sans voiture ? Quels sont les freins et quelles sont les startups innovantes qui permettent de lever ces obstacles ? Le défi du dernier kilomètre en montagne En France, l’accessibilité sans voiture des stations reste un défi majeur. Parmi les rares exemples d’excellence, la station des Arcs 1600 est directement relié par le train depuis Londres, Amsterdam ou encore Paris grâce à une connexion ferroviaire bien pensée. Ce cas demeure cependant une exception, soulignant le déficit global d’infrastructures adaptées à un tourisme durable en montagne. À l’international, des modèles inspirants montrent qu’une approche différente est possible. En Suisse, des stations comme Zermatt et Saas Fee imposent depuis des décennies une arrivée sans voiture. Les visiteurs terminent leur trajet en train à crémaillère, et des amendes dissuasives sanctionnent tout contrevenant. Au Japon, la gestion du dernier kilomètre illustre l’excellence opérationnelle : 100 % des stations touristiques sont accessibles en train et en bus, complétés par un service performant de transport des bagages. Les voyageurs n’ont plus à gérer leurs effets personnels. En effet, les bagages sont récupérés la veille au soir du départ au domicile du voyageur et sont livrés avant son arrivée sur place, très souvent directement dans sa chambre d’hôtel ou dans la pension de son choix. Pour le retour, ils sont récupérés le matin du départ du lieu de séjour et livrés le lendemain de l’arrivée au domicile du voyageur. Quels sont les freins à l’abandon de la voiture ? Malgré ces exemples, plusieurs obstacles freinent l’adoption massive d’un modèle sans voiture dans les stations françaises : Des infrastructures insuffisantes : les connexions entre les réseaux ferroviaires et les transports locaux (bus, navettes) restent souvent mal optimisées. Des horaires non adaptés : les correspondances ne coïncident pas toujours avec les flux touristiques. Une perception du coût élevé : les alternatives à la voiture individuelle sont très souvent jugées onéreuses. Des habitudes culturelles ancrées : la flexibilité perçue de la voiture demeure un argument clé pour de nombreux voyageurs. Les solutions innovantes pour une mobilité durable Pour répondre à ces enjeux, plusieurs acteurs, start-ups et territoires développent des solutions innovantes. Antidots : la mobilité à la demande Antidots propose une solution de recherche et de réservation de transport « Door to Door » facile et intelligente. Elle repose sur une innovation majeure, permettant d’agréger et de vendre toutes les méthodes de transport, tous les itinéraires et tous les horaires de train, bus, avion, car, bateau, taxi, VTC, mobilité douce, location de véhicule dans le monde afin de créer l’itinéraire le plus abouti possible pour l’utilisateur et ce jusqu’au dernier kilomètre. Very Train by Tic Tac Trip : fluidifier les connexions multimodales Ce service facilite la réservation de trajets combinant train et navettes locales, simplifiant ainsi l’accès aux stations. En offrant une expérience unifiée, Very Train encourage l’usage des transports publics pour limiter le recours à la voiture individuelle. Grincat et Skiif : s’orienter efficacement en station Une fois arrivés en station, les visiteurs ont besoin de solutions pour se déplacer localement. Grincat offre une application regroupant les horaires des navettes, une géolocalisation sur les pistes de ski, les sentiers de randonnée ou encore les itinéraires alternatifs et de nombreux autres services permettant une mobilité très fluide intra station, ainsi que sur les domaines skiables. Skiif se spécialise dans la localisation sur les pistes et permet de ne plus avoir de plan en papier dans ses poches. Le transport des bagages : une piste à développer en France Inspiré du modèle japonais, le transport des bagages directement depuis le domicile des voyageurs jusqu’à leur lieu de séjour pourrait considérablement fluidifier l’expérience de voyage en transport en commun. Ce service commence à se structurer, porté par des entreprises logistiques et des initiatives locales. Mais de nombreux progrès restent à accomplir. Le dernier kilomètre, nouvelle vitrine de l’excellence touristique ? Alors que la Suisse et le Japon démontrent l’efficacité d’un modèle touristique sans voiture, la France affiche encore un retard important dans le développement de solutions multimodales intégrées. Réussir cette transition nécessitera une collaboration renforcée entre opérateurs de transport, collectivités territoriales et entreprises privées, mais aussi un investissement dans des infrastructures modernes. Enfin, sensibiliser les voyageurs à l’impact positif d’une mobilité durable sur l’environnement et l’expérience en station sera essentiel. L’accès multimodal et sans voiture aux stations de montagne n’est pas une utopie. C’est une ambition réaliste, mais qui exige une vision commune, des moyens conséquents et une approche résolument tournée vers l’innovation. En France comme ailleurs, le dernier kilomètre pourrait devenir une nouvelle vitrine de l’excellence touristique.

By |2024-12-02T17:32:26+00:00December 2nd, 2024|Scoop.it|0 Comments

Ces nouvelles concessions qui pourraient éloigner le risque de grève à la SNCF

Les représentants des 4.500 salariés de Fret SNCF n'ont pas obtenu le moratoire espéré sur la « liquidation » de leur entreprise le 1er janvier prochain, à laquelle succédera deux nouvelles sociétés, Hexafret et Technis, toujours logées dans le transporteur public. Mais les conditions matérielles de leur transfert se précisent. Lors d'une séance de négociation avec les quatre principaux syndicats, le 27 novembre, la direction de la SNCF a lâché du lest sur un certain nombre de points. Difficile de dire à ce stade si ces échanges seront de nature à lever le préavis de grève reconductible, posé par les mêmes syndicats à compter du 11 décembre au soir, peu de temps avant les congés de fin d'année. Nouvelle table ronde le 3 décembre D'une part, une relecture commune était encore programmée pour ce jeudi en fin d'après-midi, avant finalisation du texte, dès lors proposé à la signature, selon la CFDT-Cheminots. D'autre part, une nouvelle table ronde a été fixée au 3 décembre prochain, présidée par le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, pour élargir ces débats aux autres transferts attendus vers plusieurs nouvelles filiales, côté SNCF Voyageurs cette fois, pour des lignes régionales (TER) ou Intercités. Face à cet épisode malheureux du « plan de discontinuité », négocié en 2023 par le gouvernement français avec la Commission européenne pour ne pas risquer de devoir rembourser plus de 5 milliards d'euros d'aides publiques à Fret SNCF tenues pour illégales, un point important a été mis sur la table cette semaine. Jusqu'à présent, les 4.500 cheminots transférés (4.000 chez Hexafret et 500 chez Technis) devaient en principe conserver l'intégralité de leurs droits sociaux pendant quinze mois. Finalement, cette durée sera portée à trente-six mois (soit trois ans à compter de janvier 2025), « la durée maximale prévue par l'accord », selon la CFDT-Cheminots. LIRE AUSSI : Redécoupage de Fret SNCF : l'Etat tient bon face aux syndicats Après négociation avec Bruxelles, Fret SNCF coupé en deux sociétés Divers points étaient déjà acquis, comme le maintien du statut SNCF (garantie de l'emploi, etc.) de façon pérenne pour les cheminots statutaires, majoritaires dans l'activité fret. D'autres éléments ont été précisés, comme le maintien des droits à la nouvelle mutuelle groupe à compter du 1er mai prochain, le statu quo sur les « facilités de circulation » (billets quasi gratuits en France et à l'international) pour les agents du fret et leurs proches. Ou le droit de bénéficier des accords sur les aménagements de fin de carrière, signés au printemps dernier et applicable à compter de 2025. Par ailleurs, les dispositions groupe sur l'organisation du temps de travail sont maintenues pour trente-six mois, à l'instar des garanties sur les rémunérations, y compris leur part variable. Avant ces négociations, SUD-Rail s'était ému qu'un total de « plus de 400 règlements ne seraient pas transférés » dans les prochaines filiales. Cela recouvre des avantages des plus divers. Notamment des compteurs temps, une avalanche de primes (dont primes de langue, de manoeuvres de conduite, de véhicule de service, etc.). Sans oublier des congés supplémentaires accordés aux agents pour activités sportives ou « action de solidarité ». Dans ce maquis de dispositions lâchées au fil du temps, « il faudra sans doute introduire un peu de simplification », avançait un dirigeant avant les dernières négociations.

By |2024-12-02T13:23:26+00:00December 2nd, 2024|Scoop.it|0 Comments

Black Friday, Cyber Monday, Travel Tuesday : quel intérêt pour le tourisme ?

Black Friday, Cyber Monday, Travel Tuesday…les journées de promotion se multiplient dans le e-commerce, donnant l’opportunité aux acteurs du tourisme de booster leurs ventes en ligne. Faut-il pour autant s’engager dans toutes ces opérations marketing ? Sont-elles forcément synonymes de surconsommation ? Demain, vendredi 29 novembre, aura lieu le Black Friday, cette journée commerciale qui a lieu le lendemain de Thanksgiving aux Etats-Unis. Cette journée est marquée par une abondance de promotions sur les sites e-commerce et concerne aussi bien l’achat de grille-pains que de voyage. Dans le secteur du tourisme, les réductions concernent principalement les offres packagées. Expedia, Booking, Voyage Privé, TUI, Carrefour Voyages et bien d’autres proposent des réductions allant jusqu’à 80%. Pour Bruno Delmas, CEO d’Elloha, cette journée de promotions est l’occasion pour les acteurs du tourisme de se refaire une santé après un été 2024 très décevant, notamment pour les hébergeurs. « Cela permet de s’ouvrir à une nouvelle clientèle et de pousser la vente additionnelle. Le Black Friday permet aussi de tester l’appétence pour certains produits ». Pour les consommateurs, ces réductions sont bienvenues dans un contexte de baisse de pouvoir d’achat. « On a beau vouloir manifester quelque résistance à ces « grandes foires commerciales », force est de constater que, d’année en année, elles rencontrent un succès croissant … corrélativement avec le sentiment de baisse du pouvoir d’achat qu’expriment les consommateurs. » observe l’entreprise Elloha sur son blog. Le Travel Tuesday gagne en popularité aux USA Après le Black Friday suivra le Cyber Monday, le 2 décembre, puis le Travel Tuesday, le 3 décembre. Le Cyber Monday a vu le jour en 2005, quand le Black Friday se déroulait principalement dans les magasins physiques. Il était alors le pendant numérique de cette opération marketing. Le Travel Tuesday, lui, est plus récent. C’est Hopper, plateforme de vente de billets d’avion, qui aurait inventé cette journée de réduction en 2017. « Hopper a remarqué que les ventes augmentaient le mardi suivant le Black Friday. Ce n’est pas étonnant car on n’achète pas un voyage comme on achète un jean. Les consommateurs prennent quelques jours de réflexion avant de passer à la caisse », explique Cédric Lopez, Directeur Commercial EMEA et Asie chez Sojern. Selon McKinsey, le volume des recherches Google pour le terme « Travel Tuesday » a plus que quintuplé sur une période de deux ans. Il faut préciser néanmoins que c’est aux Etats- Unis et au Canada que ces recherches ont le plus augmenté. Sojern observe que le Travel Tuesday a connu une augmentation notable des réservations en 2023 d’hôtels, de croisières et de billets d’avion par les voyageurs américains, par rapport aux deux semaines précédentes et aux deux semaines suivantes. Les recherches augmentent en Europe mais elles demeurent peu significatives dans l’esprit des Français et des Italiens. Y a-t-il trop de journées de promotion ? Selon Cédric Lopez, ces tendances marketing qui s’enchaînent peuvent amoindrir l’impact commercial des marques du tourisme. Difficile de savoir quelle journée prioriser. Mais selon lui, il faut néanmoins toutes les suivre. « Si le Travel Tuesday continue de gagner en popularité, il pourra prendre le pas sur le Black Friday. Les promotions pourront alors se concentrer le mardi », continue-t-il. « En Europe, nous avons encore 3-4 ans de retard sur les Etats-Unis », complète Bruno Delmas. Dans quelques années, le secteur pourrait donc avoir sa journée dédiée, indépendante du Black Friday. Et si le Travel Tuesday mettait en avant les offres durables ? Black Friday, Cyber Monday, Travel Tuesday : ces opérations marketing sont souvent considérées comme synonymes de surconsommation et génératrices de tourisme de masse. L’association Agir pour un Tourisme Responsable (ATR) publie chaque année un guide à l’occasion du Black Friday. Il permet de déterminer si un achat de voyage est responsable ou non. Selon ATR, il est important de redonner au voyage sa nature exceptionnelle. Le guide de Agir pour un Tourisme Responsable (ATR) Mais l’achat compulsif de voyage est-il toujours une mauvaise chose ? C’est la question que se pose le Directeur Commercial EMEA et Asie de Sojern : « Et si le Travel Tuesday devenait une journée dédiée à la mise en avant d’offres durables ? On pense que les consommateurs qui achètent des voyages durables sont contre ce genre d’opérations. Mais ce n’est pas antinomique. Pour pouvoir changer les choses de manière globale, il faut s’adresser à tout le monde ». Cédric Lopez est conscient que tout est une question d’image. Cela reviendrait à imaginer des soldes dans le secteur du luxe. Mais si les promotions proposées incitent les consommateurs à voyager plus durablement et que le système reste équitable, c’est une opportunité qui mérite d’être saisie.

By |2024-12-02T13:22:27+00:00December 2nd, 2024|Scoop.it|0 Comments

KissKissBankBank passe dans le giron de son concurrent Ulule

Après plusieurs mois d'incertitudes, les salariés de KissKissBankBank sont enfin fixés sur leur sort. Cette start-up, qui avait été acquise à 100 % en 2017 par La Banque Postale, faisait figure de pionnière dans le financement participatif des entrepreneurs. Elle est reprise par Ulule, son concurrent depuis toujours. « Dans notre métier, les coûts dans la technologie, le produit et la conformité sont lourds et complexes, avec comme contrepartie de réaliser beaucoup de volume pour être rentable. Il était logique de concentrer ces volumes autour d'une même plateforme », indique Arnaud Burgot, le cofondateur d'Ulule, qui compte faire perdurer la marque. A elles deux, les plateformes cumulent depuis leur existence 80.000 projets financés et plus de 480 millions d'euros collectés. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Les recettes de ces start-up pour réussir leur campagne de crowdfunding DECRYPTAGE - Dix ans après le buzz, le crowdfunding traverse une période délicate La banque publique avait dépêché une banque d'affaires pour se séparer de KissKissBankBank & Co, avait révélé « Les Echos » . Ce groupe rassemble plusieurs start-up de la finance solidaire, acquises ces dernières années. Le périmètre de vente comprenait KissKissBankBank, mais aussi Goodeed (régie publicitaire solidaire), Youmatter (média et formation RSE) et Lendopolis (financement dans les énergies renouvelables). Début novembre, cette dernière avait été la première filiale à être cédée, à son concurrent Lendosphere , dans une stratégie de vente à la découpe des filiales. La diversification de l'activité d'Ulule Pour KissKissBankBank, plusieurs acquéreurs potentiels avaient été approchés, et, selon nos informations, un salarié avait également essayé de reprendre la société. Les modalités de l'opération financière ne sont pas dévoilées. Aux 48 salariés d'Ulule se joignent une vingtaine de personnes venues de KissKissBankBank. Si la société reste discrète sur ses revenus, elle assure néanmoins être rentable sur les « trois derniers exercices ». Une rentabilité permise par la diversification de la plateforme, qui, au-delà du crowdfunding (40 % de ses revenus), s'est développée dans la formation. Elle a aussi lancé Ulule Boutique, une « place de marché des marques engagées ».  De son côté, l'activité crowdfunding de KissKissBankBank a réalisé moins de 2 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2023. La plateforme accuse aussi des pertes. Le secteur du crowdfunding a été chahuté ces derniers mois, touché de plein fouet par les sujets d'inflation, de hausse des taux mais aussi d'incertitude politique. L'activité crowdfunding de KissKissBankBank a réalisé moins de 2 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2023. La Banque Postale, elle, opère un « plan de transformation » et un « recentrage de ses activités bancaires ». Une mission confiée à son nouveau patron, Stéphane Dedeyan, nommé officiellement au printemps , après le départ de Philippe Heim. Ulule reste discret sur les ambitions stratégiques autour de la plateforme, mais indique préparer une « V2 de sa société », en proposant notamment un nouveau service via KissKissBankBank à la fin du premier trimestre 2025. Dans tous les cas, la start-up devra d'abord gérer l'intégration, et notamment celle des salariés, qui ont pu être affectés par l'incertitude sur l'avenir de la société. « C'est notre point d'attention numéro 1 », confie Arnaud Burgot.

By |2024-12-02T13:18:21+00:00December 2nd, 2024|Scoop.it|0 Comments

Comment l’IA cherche à éviter le cauchemar énergétique

Ils s'appellent HawAI.tech, Illuin, Ampere Computing, Holigrail ou Sharp. Et ils partagent une conviction : quand Goliath apparaît insurmontable, David a tout intérêt à déplacer le terrain sur lequel l'affronter. En l'occurrence, quand les géants américains du numérique affichent une écrasante avance dans la course à l'intelligence artificielle (IA), ces start-up et ces centres de recherche se concentrent sur les moyens de mettre au point des technologies plus agiles et moins consommatrices de ressources. Une IA plus « frugale » ? L'idée semble aller à contre-courant de l'actuelle course au gigantisme. Le célèbre générateur de texte Chat GPT 4, avec ses 1.000 à 2.000 milliards de paramètres, est dix fois plus gros que son grand frère, GPT 3. Mais les limites de cette fuite en avant commencent à sauter aux yeux : sur une planète confrontée à un défi énergétique sans précédent, la généralisation de telles usines à gaz apparaît impensable - y compris en termes économiques. Voracité énergétique Une requête sur un « LLM » (large language model) comme Chat GPT consomme environ dix fois plus d'électricité qu'une recherche sur Google. Selon les projections de la banque Wells Fargo pour les Etats-Unis, l'IA consommera 80 fois plus d'électricité en 2030 qu'en 2024. Microsoft, Google et Amazon nouent donc des partenariats avec l'industrie nucléaire . A Three Miles Island, c'est un réacteur qui va être redémarré pour fournir Microsoft. En attendant, les émissions de gaz à effet de serre des Gafa explosent. LIRE AUSSI : ANALYSE - Chat GPT, un succès hallucinant ! Nucléaire : la centrale accidentée de Three Mile Island va revivre grâce à Microsoft Pour l'heure, les utilisateurs ne semblent pas obsédés par le problème. C'est ce que reconnaît Frédéric Brajon, cofondateur du cabinet Saegus, spécialisé en intelligence artificielle : « Beaucoup d'entreprises perçoivent les LLM comme des outils extrêmement puissants qu'elles se doivent de déployer pour être dans la course à l'innovation, et la plupart n'ont pas encore de recul sur la surconsommation énergétique que cela engendre. » Mais, ajoute le consultant, « cela va probablement devenir un vrai sujet en 2025 et 2026 ». Un industriel abonde : « Après une année 2023 où tout le monde a fait joujou avec cette technologie, les directions des services informatiques des sociétés commencent à se demander s'il est pertinent de déployer pour tous les collaborateurs des outils qui coûtent 20 euros par mois… » Retour de bâton D'autant que ce prix ne pourra qu'augmenter. Pour l'instant, les géants du secteur, croulant sous les financements, cassent les prix. Jeff Wittich fait partie de ceux qui mettent en garde contre le retour de bâton. Responsable du développement des produits chez la start-up américaine Ampere Computing, il estime que « le coût réel n'est pas payé par le consommateur final ». Il dresse le parallèle avec l'apparition du Web, « période où les entreprises cherchaient d'abord à recruter des clients ». Quitte à proposer leurs services à perte. On se souvient de ce jour de 2018 où Google Maps a subitement multiplié le prix de ses services aux entreprises par plus de dix… Et Jeff Wittich d'ajouter que là où il a fallu « une dizaine d'années pour qu'une normalisation apparaisse avec l'Internet », on peut s'attendre à une évolution « plus rapide cette fois, vu les contraintes énergétiques et les montants gigantesques investis ». Le retour sur investissement des usages bureautiques de l'IA n'est pas facilement démontrable. FRéDéRIC BRAJON, Cofondateur du cabinet Saegus Ce retour sur terre est d'autant plus inéluctable, prévient Frédéric Brajon, qu'un élément réglementaire va changer la donne, en Europe, dès 2025 : la directive européenne CSRD va obliger les entreprises à dévoiler des informations extra-financières. « L'IA va probablement devenir un des indicateurs clés qu'elles suivront pour évaluer leurs émissions de tonnes de carbone », estime le consultant. Or, face à ces émissions bien réelles, « le retour sur investissement des usages bureautiques de l'IA n'est, pour l'instant, pas facilement démontrable », assure-t-il. C'est dans cette brèche que cherchent à s'engouffrer de nombreux acteurs, convaincus qu'utiliser un gigantesque LLM pour tout faire revient à mobiliser une armée entière pour des missions que de petits commandos effectueraient au moins aussi bien. Une IA « hybride » La société Illuin, par exemple, a noué un partenariat avec l'école d'ingénieurs CentraleSupélec pour répondre à la question suivante, formulée par son PDG et cofondateur, Robert Vesoul : « Peut-on déployer des capacités d'IA générative avec des modèles beaucoup plus petits ? » Bilan : en se concentrant exclusivement sur l'anglais et le français, mais aussi en acceptant un résultat « un peu moins bien rédigé qu'un texte littéraire », elle a mis au point un modèle baptisé « Croissant LLM » qui utilise 200 fois moins de paramètres que la dernière version de Chat GPT. « Dans bien des cas d'usage, explique Robert Vesoul, la qualité stylistique est moins importante que l'objectif visé. » Exemple : la synthèse écrite des conversations téléphoniques d'un service clientèle, qui doit surtout faire figurer toutes les idées clés. « Nous avons écarté certaines fonctionnalités en nous recentrant sur les tâches du quotidien et en gardant la vision d'un usage industriel », ajoute Wacim Belblidia, cofondateur et directeur général adjoint de la société. Le nouveau data center de Meta's Facebook à Eagle Mountain, dans l'Utah. Le complexe couvre une surface égale à vingt terrains de football.GEORGE FREY/AFP Chez Hawai.tech, une start-up grenobloise, la nécessité de proposer des IA moins gourmandes en énergie découle d'abord de leur usage : déployée dans des systèmes embarqués (drones, robotique, voiture autonome…), l'IA doit fonctionner sans solliciter un serveur à distance. La solution consiste, pour chaque projet industriel, à comprendre le fonctionnement précis d'un système et à le modéliser de manière probabiliste. Cette IA dite « bayesienne », du nom du théorème mathématique qui la fonde, est donc différente d'un LLM : ce dernier va suivre un « apprentissage profond » (deep learning) sans supervision humaine, effectuant des milliards d'opérations itératives. La jeune pousse, elle, va « intégrer de l'expertise métier et modéliser les causalités qui sont en jeu en utilisant les probabilités », explique Raphael Frisch, CEO et cofondateur d'Hawai.tech. Pour effectuer des tâches spécifiques, pas besoin alors d'un « réseau de neurones » : très peu de données d'apprentissage et donc de ressources sont requises dans ces systèmes d'IA « hybride ». Pour créer un système d'assistance à la conduite, par exemple, un réseau de neurones utilise environ 50 fois plus de paramètres qu'un modèle probabiliste. Repenser les puces Mais pour minimiser la consommation d'énergie, Hawai.tech a aussi mis au point un microprocesseur 6 fois plus efficace que celui proposé par le géant Nvidia pour les technologies embarquées. De fait, c'est aussi dans le « hardware » que sont attendues des avancées en termes de frugalité. La société Ampere Computing, aux Etats-Unis, est l'une de celles qui se focalisent sur cet enjeu en partant d'un constat : les processeurs qui font tourner l'IA aujourd'hui sont souvent les fameux GPU , pensés à l'origine pour assurer l'interface graphique des ordinateurs. Lorsque la nouvelle génération d'IA est apparue, ses concepteurs ont en effet constaté que son entraînement reposait sur des milliards d'opérations simples effectuées en parallèle, chose que les GPU faisaient à merveille pour assurer, pixel par pixel, l'affichage d'un écran. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - L'IA est-elle une bulle spéculative ? INTERWIEW - IA : « La France est face à une opportunité qui ne se produit qu'une fois par siècle » Mais pour Jeff Wittich, le responsable du développement des produits de la société, « ce côté extrêmement répétitif perd une partie de sa pertinence lorsque la phase d'entraînement du modèle est terminée et qu'il faut répondre aux requêtes des utilisateurs ». Or, on le sait désormais, « l'électricité consommée par une IA générative durant son utilisation pourrait être cinq à dix fois supérieure à celle mobilisée pour son entraînement ». En s'affranchissant de l'architecture des GPU, Ampere Computing a donc conçu, pour la phase de fonctionnement d'une IA, un microprocesseur qui affiche un rendement deux à cinq fois supérieur aux GPU du leader, Nvidia. Au final, c'est toute une chaîne de fonctionnement qui va devoir être améliorée. Le but : « faire travailler ensemble ceux qui conçoivent les modèles, ceux qui en déclinent l'exécution informatique et les concepteurs des microprocesseurs optimisés pour cet usage », explique Cédric Auliac, qui dirige le programme IA à la direction de la recherche technologique du CEA (Commissariat à l'énergie atomique). Il va au moins falloir multiplier par 1.000 l'efficacité énergétique des IA génératives. François Terrier, Codirecteur du PEPR-IA C'est aussi le point de vue de François Terrier, l'un des trois directeurs de l'ambitieux projet français baptisé « PEPR-IA » (Programme et équipements prioritaires de recherche pour l'IA). Réunissant l'Inria, le CNRS et le CEA, ce projet doté de 73 millions d'euros par l'Etat français réunit 9 programmes de recherche sur l'IA. « Il va au moins falloir multiplier par 1.000 l'efficacité énergétique des IA génératives », prévient le chercheur. La France bien positionnée Sur ce chemin, le programme du PEPR-IA baptisé « Holigrail » vise par exemple à « améliorer le codage des milliards de paramètres d'un réseau de neurones, un peu comme le MP3 a compressé les fichiers musicaux », explique François Terrier. A ce stade, les chercheurs arrivent couramment à diviser par dix la complexité. D'autres recherches sont menées, sur le matériel, pour utiliser des réseaux de neurones génériques, en adaptant uniquement leurs dernières « couches » en fonction de la tâche à accomplir - de quoi multiplier par 1.000 l'efficacité énergétique dans la recherche d'images. Les requêtes Internet qui utilisent l'IA consomment cinq à dix fois plus d'énergie que sur un moteur de recherche classique.iStock Dans cette quête de frugalité, les modèles « open source », qui permettent de rendre accessible le code d'un programme, ont le vent en poupe. En mutualisant les efforts, ils permettent de capitaliser sur les innovations déjà établies pour les adapter à un contexte précis, sans repartir de zéro. Cette approche peut aussi permettre à une entreprise de faire tourner une IA sur sa propre infrastructure informatique, sans mobiliser des serveurs lointains. A plus long terme, les réflexions et les recherches ne manquent pas, notamment pour s'inspirer du fonctionnement du cerveau, véritable sommet d'efficacité énergétique - il consomme « en moyenne 20 watts, contre 700 watts pour un GPU », résume Cédric Auliac. La crainte d'un « effet rebond » Stratégiquement, ajoute François Terrier, « la France a une carte à jouer, forte notamment de son école de mathématiques qui parvient à travailler avec les informaticiens sur ce sujet, le PEPR-IA en étant une illustration ». Première au monde dans cette démarche, l'Association française de normalisation (Afnor) vient de publier un référentiel permettant d'évaluer la frugalité d'une IA. Pour François Terrier, « la bataille sur le marché de l'IA industrielle n'a pas démarré et nous avons encore l'opportunité de prendre de l'avance sur les enjeux de frugalité et de confiance qui y sont associés ». Reste une sourde inquiétude : ce que les économistes appellent « l'effet rebond ». Les technologies plus économes en train d'être élaborées, plutôt que de rendre l'IA moins vorace, risquent surtout de banaliser son utilisation jusque dans le moindre téléphone. Comme l'explique un scientifique, « certains chercheurs se refusent à utiliser Chat GPT par conviction écologique, mais redoutent d'être en train de mettre au point les technologies qui contribueront en fait à l'accélérer ».

By |2024-12-02T13:17:28+00:00December 2nd, 2024|Scoop.it|0 Comments