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L’incroyable renaissance du libraire américain Barnes & Noble

L'expansion est de retour après dix ans de glaciation du réseau. Pour les Américains, c'était un crève-coeur de voir les boutiques s'empoussiérer puis disparaître. Les librairies au papier peint vert-chasseur ont bercé leur enfance. Dans l'inconscient collectif, l'esperluette en vitrine du magasin principal, sur Union Square, à New York, est aussi évocatrice que le « M » jaune de McDonald's. Le vaisseau amiral de Barnes & Noble, sur Union Square, à New York. © Arturo Stanig pour Les Echos Week-End « Avant, les magasins étaient sombres, vert foncé. Ici, tout est léger et lumineux », s'extasie Shirley, une grande femme d'origine asiatique qui s'est accordé une pause entre deux rendez-vous professionnels pour feuilleter romans et thrillers dans le nouveau magasin du New Jersey. Une gaieté qu'accentuent encore les alignements d'ouvrages pimpants et multicolores - bien plus qu'en France, où un graphisme classique reste de mise pour la grande littérature. La boutique lui sert de showroom : « J'adore regarder les couvertures, poursuit Shirley. Mais je vais probablement acheter en ligne. J'irai sur leur site Web, par loyauté, et par nostalgie ! » « Mieux organisé qu'avant » Le passé glorieux du libraire n'émeut pas un instant David et son copain, deux étudiants latinos qu'on rencontre, l'un accroupi en train de remplir un grand sac avec une quinzaine de mangas, l'autre debout à balayer du doigt les ouvrages en rayon. « On se fiche du design de la boutique. On est venus à l'ouverture pour prendre les introuvables avant qu'ils ne disparaissent », explique David, en serrant trois volumes de « Vagabond » d'Inoue Takehiko comme s'il s'agissait d'incunables. Les deux experts n'ont pas de temps à perdre avec plus de questions. On serpente dans les « pièces » de ce magasin-maison, organisé en compartiments - romances, polars, mangas, arts, documents, etc. Ici, un lecteur concentré est assis dans un fauteuil, près d'une table basse. On sort sur la pointe des pieds de son salon. Là, c'est le quartier des enfants, joyeux, tout se passe au ras du sol, mais les kids sont encore à l'école. Au rayon cuisine, Dallis trouve que c'est vraiment « mieux organisé » qu'avant. « Il fallait demander de l'aide pour trouver quelque chose, maintenant, on peut se débrouiller sans eux », explique cette grand-mère qui vient à la librairie au moins deux fois par mois avec sa petite fille autiste et déscolarisée, « pour qu'elle ne régresse pas ». « Une atmosphère vibrante » Depuis que les magasins ont rouvert en juin 2020, après le choc initial du Covid, l'organisation a été repensée pour limiter les contacts avec les vendeurs, donc les risques de contagion. Les libraires ont écrit des commentaires sur leurs livres préférés, et les étiquettes ont été collées sur les rayonnages. Une réussite. « Moi, j'aime les livres de management ou d'histoire, un autre employé préfère la fiction. Nous aimons tous les livres ici, et le week-end, nous lisons. On suggère à chacun d'émettre ses recommandations et on trouve sans peine des volontaires », explique Nicola Sterling, la patronne du nouveau magasin.

By |2023-04-21T06:16:13+00:00April 21st, 2023|Scoop.it|0 Comments

Le rôle de Twitter montré du doigt dans la panique bancaire de SVB

 Un cas d'école, chimiquement pur », s'étonne encore une banquière de premier plan. Plus d'un mois après sa fermeture, le 10 mars dernier, l'enchaînement d'évènements qui ont conduit Silicon Valley Bank (SVB) à sa perte fascine encore. Après les erreurs manifestes de la direction, les retraits massifs des dépôts par les clients (« bank run »), le rôle des superviseurs californiens, celui des réseaux sociaux est à présent pointé du doigt. Une récente étude menée notamment par des chercheurs de Dauphine et de l'Université d'Arizona (1) pointe que Twitter « a en effet contribué à la panique bancaire vécue par SVB », et que « d'autres banques connaissent un risque similaire ». LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Bourse : l'onde de choc SVB en 5 questions clés RECIT - Ces 15 jours de panique qui ont ébranlé le système bancaire L'effet spécifique de Twitter apparaît d'abord dans l'évolution des cours de Bourse. En explorant l'historique des conversations entre le 1er et le 15 mars (avant et après la chute de SVB), les auteurs indiquent que les banques apparaissant le plus dans les discussions ont connu une baisse moyenne de cours supérieure aux autres établissements. Une communauté très présente sur Twitter L'étude se concentre ensuite sur le contenu et le rythme de ces conversations. Entre le 8 et le 13 mars, « les utilisateurs ont posté 6.628 tweets incluant le mot « run » à propos de SVB, environ cinq fois plus » que pour les autres banques concernées par le même type de risque. Ces tweets émanent dans un premier temps davantage d'investisseurs, avant de se répandre ensuite dans la sphère plus large des déposants, ceux-là mêmes qui précipiteront la crise en récupérant leurs fonds. Cela laisse penser que « l'exposition aux médias sociaux a provoqué un risque de panique bancaire, et n'en est pas seulement le reflet », écrivent les auteurs. Dans le cas de SVB, le rôle de Twitter a encore été amplifié par le fait que la banque s'était spécialisée sur une clientèle de start-up. « De nature très connectée, cette communauté de start-up » avait non seulement fortement recours à SVB, « mais démontrait aussi un degré élevé de communication sur Twitter ». LIRE AUSSI : SVB : les régulateurs livrent leur première explication de la crise « Tout s'est effondré beaucoup plus vite que jamais » « Il y a eu quelques tweets, puis tout s'est effondré beaucoup plus vite que jamais auparavant. Et franchement, je pense que les régulateurs ont fait du bon travail en réagissant très rapidement, car normalement, il faut plus de temps pour réagir à ce genre de situation », a déclaré en mars Jane Fraser, la patronne de Citigroup. Le sujet s'est aussi invité aux réunions du printemps du Fonds monétaire international, début avril. « Nous avons vu avec SVB qu'avec les technologies que nous avons aujourd'hui - à la fois en termes de communication et de rapidité d'accès aux comptes bancaires - les paniques bancaires peuvent aller beaucoup plus vite », a insisté le gouverneur de la Banque d'Angleterre Andrew Bailey.

By |2023-04-21T05:46:15+00:00April 21st, 2023|Scoop.it|0 Comments

Le casse-tête des bornes électriques en immeuble

« Je ne vous ai pas vu à la fête des voisins ! » La vingtaine de copropriétaires d'un immeuble rennais se réunit comme chaque année pour leur assemblée générale. A l'ordre du jour : « Donner des informations sur l'installation de recharge de véhicule électrique. » « Il faut décider rapidement, sinon ce sera l'anarchie », met en garde le gestionnaire de copropriété, qui propose des travaux communs afin d'éviter une addition disparate d'initiatives individuelles. Et de rappeler que l'Union européenne interdira la vente de moteurs thermiques à partir de 2035.  Encore prématuré pour une partie des copropriétaires. L'un d'entre eux fait néanmoins savoir qu'il se pose la question d'acheter une voiture électrique dans les prochaines années. Un autre roule en véhicule de fonction, « et mon entreprise va peut-être nous mettre à l'électrique ». Une troisième pense qu'une borne de recharge sur sa place de parking au sous-sol serait une plus-value pour son appartement qu'elle met en location. Alors OK pour de grands travaux coordonnés, mais il faut choisir entre différents modèles. Pages 5 et 6 du dossier fourni par le syndic. Pour les non-initiés, les termes sont techniques. Une copropriétaire jette des regards à ses voisins, cherchant des complices aussi perdus qu'elle. Le sujet est de toute manière clos pour un an et sera discuté lors de la prochaine assemblée générale.

By |2023-04-18T20:20:55+00:00April 18th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Le patron de la SNCF veut faire payer l’aérien pour rénover les rails

Mercredi 12 avril, à l’Assemblée nationale, le président de la SNCF Jean-Pierre Farandou a proposé de taxer le secteur de l’aérien et le secteur autoroutier pour financer le plan à 100 milliards d’euros promis pour le ferroviaire. Ce montant correspond à l’estimation des besoins lancée par le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou, qui envisageait cette dépense sur quinze ans. Lors de l’annonce du plan, fin février 2023, le gouvernement avait expliqué qu’il se fonderait sur un scénario dit « de planification écologique ». Celui-ci s’éloigne du cadrage budgétaire actuel pour ajouter des investissements jugés « les plus pertinents pour faciliter le report de la route vers les transports collectifs et de la décarbonation ». Mais Jean-Pierre Farandou, sans doute désireux de battre le fer tant qu’il est chaud maintenant que son projet défendu depuis de long mois est validé par l’exécutif, veut accélérer les choses. Et il a déjà désigné ceux qui devraient, selon lui, mettre au pot : l’aérien et les autoroutes. Un chantage de la SNCF ? En effet, le président de la SNCF  a demandé un plan de financement avec des ressources pérennes et « une loi de programmation pluriannuelle » afin de garantir la mise en œuvre du plan. « S’il n’est pas financé, ce projet ne se fera pas », a prévenu Jean-Pierre Farandou, dans une position proche du chantage. Il faut faire appel « à toutes les sources de financement accessibles », a-t-il insisté. Il a ainsi cité les « nouvelles fiscalités européennes autour des quotas carbone » mais aussi des taxes, qui pourraient peser sur les types de transport ayant un « impact plus négatif sur l’environnement ». « Je pense à l’aérien, je pense aux poids lourds et on a aussi les autoroutes qui sont une source de financement importante », a proposé le président du groupe ferroviaire. D’après lui, « une partie de la manne autoroutière pourrait servir à financer le ferroviaire ». Les collectivités locales devraient aussi être mises à contribution pour financer les projets de services express régionaux. Les fameux « RER métropolitains » qu’Emmanuel Macron avait appelé de ses voeux avec « des TER cadencés au quart d’heure » pour « irriguer » les grandes métropoles. La SNCF prendra aussi sa part « à hauteur de sa capacité contributive réelle mais limitée » et avec une « ligne rouge : ne pas revenir au déficit », a insisté Jean-Pierre Farandou. Vers une confrontation aérien/train ? Le patron du groupe public a enfin dit espérer « qu’un large consensus transpartisan puisse créer les conditions nécessaires d’une loi de programmation pluriannuelle ». Et ce afin de conforter « la mise en œuvre de ce plan d’avenir pour les transports ferroviaires de notre pays ». Mais il semble oublier la position du Syndicat des compagnies aériennes autonomes (Scara), un syndicat professionnel de l’aérien revendiquant 50% des compagnies aériennes françaises. Le Scara « refuse l’idée d’être une fois de plus taxé pour financer le plan de développement du transport ferroviaire », avait-il déclaré le 28 février. Et d’ajouter : « Le transport aérien, […] finance à hauteur de 200 M€ par an les infrastructures routières, ferroviaires, fluviales et portuaires, et […] il sera le seul mode de transport en France à compenser entièrement ses émissions de CO2 des vols domestiques dès 2024 ». Le chemin vers le consensus semble encore long. Les 100 milliards serviront à la régénération et la modernisation du réseau, dont l’âge moyen est de 30 ans en France, « là où en Allemagne il est de 17 ans et en Suisse, qui est une référence européenne en matière de ferroviaire, il est de 15 ans ».

By |2023-04-14T16:07:56+00:00April 14th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Usbek & Rica – Bunkers de luxe, refuges blindés… Comment les ultra-riches se préparent à l’effondrement

« L'événement » - ou « The Event », dans la langue de Shakespeare. Voilà comment ce mystérieux club des cinq envisage, ce jour-là, « l’effondrement imminent » des sociétés contemporaines. Réchauffement climatique, guerre nucléaire, pandémie… À une époque où les risques systémiques paraissent chaque jour s’accentuer un peu plus, eux ont déjà choisi leur camp : celui de la fuite en avant. Et ils ne sont pas les seuls. Comme le démontre Douglas Rushkoff dans son nouveau passionnant livre-enquête, Survival of the Richest : Escape fantasies of the tech billionaires (éditions Scribe, pas encore traduit en français), de plus en plus d’ultra-riches établissent en toute discrétion des protocoles pour se réfugier sur des sites entièrement privatisés en cas de « danger ». D’autres optent pour des refuges souterrains ultra-sécurisés, voire des hôtels, censément « autonomes » en alimentation et en électricité. Tous se retrouvent en tout cas dans une sorte de grand fantasme sécessionniste, dans la droite lignée de ce que la pop culture met régulièrement en scène depuis quelques années, de Don’t look up à 2012 en passant par L’effondrement. Capture d'écran du site Oppidum © https://oppidum.ch/ Sauf que le phénomène n’a ici rien de fictionnel, et devrait justement tous nous alerter. C’est d’ailleurs le point central sur lequel insiste Rushkoff dans la première partie de son livre. Avec un style narratif très prenant, l’auteur américain décrit le processus de radicalisation solitaire des milliardaires les plus obsessionnels, désormais persuadés que « l’effondrement » (terme flou que la plupart ne prend même pas la peine de définir) est à leurs portes. Au point de faire passer certains entrepreneurs collapsologues saugrenus pour des doux modérés, à l’image de l’ancien président de la Chambre de commerce américaine en Lettonie, J. C. Cole, aujourd’hui fer de lance d’une entreprise de « fermes refuges » autonomes secrètes dans la région de New York. « Les projets qui attirent le plus d’attention et d’argent [dans ce secteur] sont ceux qui consistent à faire cavalier seul » L’auteur américain Douglas Rushkoff Partager sur Twitter Partager sur Facebook Pourtant engagé dans un business model clairement effondriste, ce dernier n’a ainsi « réussi à convaincre personne d’investir dans ses fermes » pour l’instant, tout simplement parce que « les projets qui attirent le plus d’attention et d’argent [dans ce secteur] sont ceux qui n’ont aucun élément coopératif et qui consistent, au contraire, à faire cavalier seul », écrit Rushkoff. « La plupart des milliardaires ‘préparateurs’ [‘preppers’, littéralement ‘ceux qui se préparent’, ndlr] ne veulent pas apprendre à s’entendre avec une communauté d’agriculteurs ou, pire, dépenser leurs profits pour financer un programme national de résilience alimentaire, observe avec effarement l’écrivain. L’état d’esprit qui les anime (…) consiste moins à prévenir de tels dilemmes moraux qu’à les garder hors de leur champ de vision. » Sauver sa peau Agences immobilières spécialisées dans les logements « résistants aux catastrophes », entreprises du BTP tournées vers les « habitations souterraines », sociétés de sécurité privée offrant toutes sortes de « gestion des risques »… C’est une véritable économie parallèle que décrit l’auteur de Program or be Programmed: Ten Commands for a Digital Age (2010, éditions OR Books). Entre autres cas d’études saisissants, le livre prend notamment l’exemple des refuges Oppidum, en République tchèque, sorte de suites hôtelières souterraines de luxe qui prétendent entretenir la « santé psychologique à long terme » de leurs résidents grâce à des « ampoules imitant la lumière naturelle, des piscines, des jardins artificiels et des caves à vin ». Et peu importe si les « menaces » que cette débauche de moyens est censée préparer restent largement imprévisibles ; peu importe si les îles privées que certains convoitent sont menacées par la montée des eaux ; peu importe si systèmes de sécurité de ces projets s’avèrent déjà défaillants : l’essentiel est pour eux « d’essayer » de sauver leur peau. Capture d'écran du site Oppidum © https://oppidum.ch/ Que retenir exactement de ce terrifiant voyage ? Sans doute que les protagonistes de ce nouveau monde sont en réalité « les grands perdants » de leur propre jeu. Dans son ultime chapitre, l’auteur boucle ainsi son récit par un plaidoyer (un peu classique) pour la coopération et l’entraide, seule solution face à ces stratégies communautaires aussi « pitoyables » que vouées à l’échec. « Les milliardaires qui m’ont fait venir au milieu du désert pour évaluer leurs bunkers ne sont pas tant les vainqueurs de cette économie que les victimes de ses règles perverses. Ils ont succombé à un état d’esprit où ‘gagner’ signifie gagner suffisamment d’argent pour se protéger des dommages qu’ils créent… en gagnant de l’argent de cette façon », analyse avec une pointe d’ironie Rushkoff. Et d’en conclure : « Le bunker du milliardaire correspond moins à une stratégie durable qu’à une métaphore de leur approche complètement déconnectée de la vie. Le style de vie qu’il implique ressemble plus à celui d’une forteresse assiégée qu’à celui d’une oasis accueillante. » Comme les relents d’une certaine mauvaise conscience.

By |2023-04-12T21:43:09+00:00April 12th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Usbek & Rica – Adieu métavers, petit ange parti trop tôt

Le destin du métavers s’accélère en 2014, année qui voit Facebook multiplier les investissements stratégiques sur le marché de la réalité virtuelle. Mark Zuckerberg rachète Oculus VR, la franchise à l’origine du fameux casque de réalité virtuelle Oculus Rift, bientôt rebaptisé Meta Quest et commercialisé en 2016. Entretiens d’embauche sur The Sandbox Sept ans plus tard, Facebook devient Meta. Ou plus exactement : Meta devient la maison-mère d’un groupe composé de plusieurs géants de la tech, dont Facebook, Instagram et WhatsApp. Le nom du groupe n’a pas qu’une portée symbolique. L’idée, derrière, est de préempter le marché encore émergent : Meta doit devenir synonyme de métavers. La naissance de Meta n’est pas seulement un tournant pour le groupe. Pour beaucoup d’entreprises, c’est un virage culturel et économique à ne pas manquer sous aucun prétexte. Il s’agit de ne surtout pas rater le coche, même lorsqu’on ne travaille pas a priori dans le secteur numérique. C’est le cas, par exemple, de Carrefour, dont les entretiens d’embauche organisés dans le métavers ont suscité beaucoup de commentaires (pas toujours flatteurs). En quelques semaines à peine, le monde réel semble basculer, ou plutôt se dupliquer, dans le virtuel. Une première manifestation se déroule sur Décentraland en février 2022 (nous étions allés faire un tour sur la plateforme quelques semaines auparavant) et des défilés de mode s’organisent en ligne, avec une première Fashion Week spécialisée en mars de la même année.  Comme vingt ans plus tôt dans Second life, plusieurs griffes investissent les nouveaux univers virtuels pour y ouvrir des concept stores. Les enseignes du textile notamment (H&M, Celio, etc.) ouvrent des extensions commerciales en version pixel. Même les artistes s’y mettent : David Guetta ou Young Thug ont performé dans le métavers, et le groupe de K-pop sud-coréen Blackpink a même raflé un prix spécial pour ses concerts virtuels. Le métavers entame son chant du cygne quand ChatGPT commence à dévoiler ses capacités bluffantes Partager sur Twitter Partager sur Facebook Axie Infinity, The Sandbox… Au-delà de Decentraland, plusieurs plateformes fédèrent les explorateurs d’univers virtuels, suivant des règlements très variables. Sur VR Chat, qui se caractérise par un libertarisme tendance quasi-anarchiste, l’utilisateur est roi, pour le meilleur comme pour le pire. Les agressions (verbales mais pas que) y sont légion, étant donné le peu de moyens humains à la disposition des entreprises pour gérer et modérer ce qui se passe dans ces espaces virtuels.  Inauguré en grande pompe en décembre 2021, Horizon Worlds, le métavers du groupe Meta, ne rameute que 300 000 utilisateurs en février 2022, et moins de 200 000 à la fin de la même année. Un délitement de l’audience qui s’explique sûrement en partie par les bugs techniques récurrents subis par les visiteurs.  Un fossoyeur nommé ChatGPT Le métavers entame son chant du cygne quelques mois plus tard, quand ChatGPT, l’intelligence artificielle génératrice de texte mise au point par OpenAI, commence à dévoiler ses capacités bluffantes. De quoi ringardiser presque instantanément le métavers, en tout cas aux yeux des médias et de la plupart des entreprises, qui se ruent dans la brèche ouverte par ChatGPT et, plus largement, par les IA génératrices de textes et d’images. Jusqu’au coup de grâce incarné, donc, par la lettre envoyée mi-mars par Mark Zuckerberg à ses collaborateurs du groupe Meta. Une lettre qui s’accompagne du licenciement de plus de 10 000 employés du groupe, dont bon nombre travaillaient justement sur le projet Horizon Worlds. Que retenir de cette courte vie ? Beaucoup de fantasmes, et de dollars investis, mais une expérience utilisateur finalement très pauvre (pour rester poli). Car la révolution haptique, ce moment où le toucher pourra être répliqué dans les univers virtuels, n’a toujours pas eu lieu. Nul doute que le projet de métavers saura renaître de ses cendres à l’avenir, probablement sous un autre nom et une autre forme. En attendant, une parenthèse historique d’hystérie médiatique et corporate sur le sujet se referme. Le métavers est mort, vive le métavers !

By |2023-04-12T21:41:39+00:00April 12th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Comment Ikea présente toute son offre sur neuf mètres carrés

Ikea réalise le rêve de tous les distributeurs : la présentation d'une offre large sur une toute petite surface. L'enseigne suédoise de meubles a installé avenue Daumesnil, à Paris, la deuxième version d'une expérience immersive testée l'an passé dans la discrétion de Perpignan. Trois projecteurs accrochés au plafond envoient sur les murs qui forment un carré de trois mètres sur trois les photos animées de cuisines, de salons, de salles de bain ou de chambres. Les soixante ambiances présentent des meubles et des accessoires Ikea. Le client spectateur se croit dans la pièce d'une maison. Un chat joue sur le parquet et les branches des arbres bougent à travers la fenêtre. Un clic sur la borne écran de contrôle et s'affichent les prix de chaque objet à côté de leur QR Code. Il suffit de photographier les codes avec son téléphone pour ouvrir le site marchand de la marque et passer commande. Photo de la pièce du client La même « boîte » visuelle permet de regarder en taille réelle tous les articles (environ 10.000) du catalogue qui sont projetés en trois dimensions. Un doigt sur l'écran de commande les tourne dans tous les sens. « Il s'agit d'une expérience mondiale, se réjouit Christophe Cadic, directeur digital d'Ikea France. Les photos en 3D viennent de la maison mère mais le concept a été développé en France avec la start-up de réalité virtuelle UGLA. » Il bénéficiera bientôt d'améliorations. Cet été, le site Ikea.fr et son application téléphonique s'équiperont d'Ikea Creativ, une technologie créée par Geomagical Labs, une jeune pousse californienne acquise par le géant du meuble en 2020. LIRE AUSSI : Ikea déménage à Paris de la Madeleine vers Italie Deux Le client prendra sa pièce en photo. L'application, avec l'aide de l'intelligence artificielle, calculera les dimensions. Intégré à l'expérience immersive, le procédé permettra la visualisation de la cuisine du client avec la possibilité de la concevoir de A à Z avec les portes de placards, les couleurs, les poignées souhaitées. A terme, ce sera utilisé par les « planners » qui, aujourd'hui, dessinent les plans sur ordinateurs. L'installation de l'expérience immersive au coeur du nouvel atelier de conception qu'Ikea a ouvert mercredi au 135, avenue Daumesnil, dans le prolongement du Village des arts et de ses arcades qui soutiennent la coulée verte, à côté d'un grand Leroy Merlin, ne relève pas du hasard. Christophe Cadic annonce deux autres modules immersifs, l'un à Paris et l'autre à Toulouse. Un développement international suivra si le siège du groupe valide l'expérience pour de bon.

By |2023-04-12T21:40:08+00:00April 12th, 2023|Scoop.it|0 Comments

La fuite des cerveaux des géants de la tech s’accélère vers les start-up de l’IA

Pour les travailleurs de la tech, décrocher un job chez Google, Apple ou Facebook représentait, il y a quelques années, l'accomplissement de toute une carrière. Ces géants, en retour, faisaient tout pour bichonner leurs employés. Repas gratuits, chèques bien-être, laveries, salles de sport et piscines dans les bureaux, congés payés illimités et salaires stratosphériques… Mais depuis quelques mois, l'atmosphère de la Silicon Valley a complètement changé. Après avoir recruté à tour de bras pendant la pandémie (Facebook notamment a multiplié ses effectifs par deux), au risque de ne pas avoir assez de travail à donner à tous leurs salariés, les géants de la tech ont licencié des dizaines de milliers de personnes ces six derniers mois. Ce qui les prive d'un atout pour le recrutement, avancent anciens salariés et recrues potentielles. Plusieurs vagues de licenciements « Lorsque j'ai été embauché chez Google, tout le monde me répétait que j'étais sûr de ne pas perdre mon emploi », regrette un ancien salarié, qui a été licencié cette année. « Les Big Tech attirent moins qu'avant », confirme Robin Choy, le cofondateur de HireSweet, une start-up qui aide les entreprises à recruter. LIRE AUSSI : Etre une greentech, un argument de poids pour recruter EN CHIFFRES - La vague de licenciements se poursuit dans la tech « A cause de ces vagues de licenciements, les gens se disent moins qu'il ne peut rien leur arriver », poursuit le recruteur, qui a pivoté vers des entreprises dans d'autres secteurs que la tech. « Et les cours de la Bourse des entreprises de la tech ont beaucoup baissé, ce qui rend les rémunérations moins attractives. » Fuite des cerveaux de Google vers OpenAI L'attractivité des géants de la tech n'était déjà pas au beau fixe avant ces vagues de licenciements. C'est particulièrement le cas pour les ingénieurs spécialisés dans des domaines très recherchés, dont l'intelligence artificielle. Selon le média The Information, le départ de plusieurs salariés de Google vers OpenAI a permis à ce dernier d'accélérer dans les derniers mois, avant la publication de ChatGPT. LIRE AUSSI : REPORTAGE - La Silicon Valley morose face à la nouvelle vague de licenciements dans la tech En privé, ces derniers se plaignent d'une culture d'entreprise qui n'est plus favorable à l'innovation. « Chez Google, on peut tout essayer, mais c'est toujours un peu mou. Les équipes ne sont pas encouragées à lancer un nouveau produit, même peu risqué », explique un ancien salarié. Toute nouvelle fonctionnalité doit recevoir l'approbation de plusieurs managers, qui peuvent bloquer son lancement si le risque paraît trop élevé. Google a des raisons d'être prudent. Lorsque sa maison mère, Alphabet, a dévoilé son propre chatbot, nommé Bard, en réponse à ChatGPT, ce dernier a fait une erreur qui a coûté très cher au groupe. Son action a décroché de 8 % environ en un jour, effaçant plus de 100 milliards de dollars de capitalisation. OpenAI et les autres start-up du secteur n'étant pas cotées, elles n'ont pas à se soucier de ce que pensent les marchés. Meta, Apple et Amazon sont aussi concernés Le géant de la recherche en ligne n'est pas le seul à faire face à une fuite des cerveaux vers des start-up du secteur. En France, Meta vient par exemple de « perdre » Antoine Bordes, parti chez la start-up Helsing, après 9 ans au sein des équipes de recherche fondamentale en IA de Meta… OpenAI, de son côté, a recruté 59 personnes chez Google, mais aussi 34 chez Meta, la maison mère de Facebook, 15 chez Apple, 14 chez Dropbox et 11 chez Amazon, selon les données des sites LeadGenius et Punks And Pinstripes.

By |2023-04-12T21:39:14+00:00April 12th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Les plantes crient quand elles ont soif, et on peut les entendre

Un plant de tomate privé d'eau crie. Un plant de tabac que l'on coupe pleure. Vous ne les avez sans doute jamais entendus, et pourtant des chercheurs israéliens affirment que les plantes émettent des ultrasons qui révèlent l'état de la plante. Et s'ils ne sont pas audibles par l'oreille humaine, ils peuvent être enregistrés en serre et interprétés, souligne leur étude parue jeudi dans la revue « Cell » . Lorsqu'une plante manque d'eau , elle change d'aspect : tous les jardiniers en herbe en ont fait l'expérience. Les scientifiques ont aussi démontré qu'elles pouvaient émettre des composés organiques volatiles , qui influencent les plantes voisines. Il a même été démontré que les plantes réagissaient aux sons. Un langage des plantes compréhensible En mettant les plantes sur écoute, grâce à deux micros, les chercheurs israéliens ont désormais identifié des ultrasons. Des végétaux - en l'occurrence des plants de tomate et de tabac - mis en difficultés par la sécheresse ou coupés font plus de bruit - bien qu'inaudible à l'oreille humaine - que les plantes saines. Ils ont d'ailleurs identifié que la tomate - quel que soit son état - n'émet pas les mêmes sons que le tabac, et qu'une tomate assoiffée n'émet pas les mêmes sons qu'une tomate coupée. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - A l'écoute des extraterrestres Vers des intelligences artificielles bio-inspirées En utilisant l'intelligence artificielle - plus précisément le « machine-learning » (apprentissage automatique) -, les chercheurs ont cherché à distinguer les sons émis par les plantes, en fonction de leur espèce et de la nature de leur stress. En serre, ils sont parvenus à distinguer les bruits de la serre et les sons émis par les tomates sèches avec plus de 99 % de précision. Quant à distinguer les tomates en manque d'eau des autres, le niveau de précision était de 84 %. De nombreuses plantes concernées Les scientifiques ont également défini un modèle acoustique temporel. Un plant de tomate émet peu de son lorsqu'elle est irriguée puis, si l'irrigation cesse, les sons émis augmentent pendant 4 à 5 jours, avant que le nombre de sons ne décroisse au fur et à mesure que la plante se dessèche. Le nombre de sons varie également en fonction de l'heure : les plants de tomate sont plus bruyants entre 8 heures et midi et entre 16 heures et 19 heures. Enfin, les chercheurs ont cherché à identifier si ce mode de communication des plantes se retrouvait chez d'autres espèces. Cela est le cas pour le blé tendre, le maïs, la vigne, des cactus ou encore une fleur comme le lamier amplexicaule. Ils ont également constaté que les tomates émettaient des sons différents si elles sont infectées par le TMV (virus de la mosaïque). Mais tous ces langages restent encore à décrypter. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Et si la fermentation était le futur de l'alimentation CHRONIQUE - Sécheresse : s'adapter, sans tarder En attendant, cela pourrait être appliqué, après développement, dans les exploitations agricoles, avec « des implications directes pour la surveillance des plantes », soulignent les auteurs. « Nos résultats ouvrent une voie de recherche dans le domaine de l'agriculture de précision », concluent-ils.

By |2023-04-11T08:42:32+00:00April 11th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Rio de Janeiro : une tyrolienne de 755m installée sur le Pain de Sucre

Une tyrolienne en cours d’installation sur le célébrissime Pain de Sucre de Rio de Janeiro promet le plein d’adrénaline, avec une vue à couper le souffle. Mais les défenseurs de l’environnement et d’autres observateurs estiment qu’elle va « défigurer » un des lieux les plus iconiques du monde. Ce projet controversé, dont l’inauguration est prévue au second semestre de 2023, a pour but de diversifier l’offre touristique sur ce site, qui reçoit déjà 1,6 million de visiteurs par an. Il prévoit l’installation de quatre câbles d’acier pour relier le Pain de Sucre, qui culmine à 396 mètres, à son voisin, le Morro da Urca, à 220 mètres au-dessus du niveau de la mer. Pour les candidats à l’aventure, c’est une traversée de 755 mètres, à une vitesse pouvant atteindre les 100 km/heure. « Une expérience unique et respectueuse de l’environnement », assure l’entreprise qui gère le site, Parque Bondinho. « Défigurer » ce paysage Pas de quoi convaincre les dizaines de manifestants rassemblés, dimanche, au pied du Pain de Sucre, pour protester contre ce projet, qu’ils jugent nocif pour l’environnement et l’image de la « Ville merveilleuse ». « Ça ne va que causer du tort à notre ville », dit à l’AFP la psychologue Gricel Osorio Hor-Meyll, membre de l’ONG Groupe d’action écologique et du mouvement Pain de Sucre sans tyrolienne. Selon elle, la tyrolienne va « défigurer » ce paysage classé au Patrimoine mondial de l’Unesco. Autre source de préoccupation : les perforations dans la roche pour fixer les câbles. « Ce n’est pas que de la roche, il y a de la vie » sur le Pain de Sucre, affirme Gricel Osorio Hor-Meyll, rappelant que le site est également protégé par l’Institut du patrimoine et artistique du Brésil.

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