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Santé : Zoī, cette start-up qui aide à vivre mieux plus longtemps

Rue Volney, entre l'Opéra et la place Vendôme, au coeur de Paris, le bâtiment ravalé comme un sou neuf a tout du classique immeuble de bureaux haussmannien. Mais n'entre pas ici qui veut. Seul un code QR présenté au vigile électronique fait office de sésame. Alors, une haute porte noire s'ouvre en deux pans glissants, silencieux et mystérieux, sur une longue nef de bois clair, au design résolument futuriste, dépouillée de toute décoration. Le symbole est travaillé : on emprunte cette allée mystique comme un chemin vers une source de vie. Une fontaine de jouvence. Pas besoin de formalités, on vous attendait. Personne d'autre à croiser qu'une hôtesse. Celle-ci vous conduit dans votre suite personnelle, aux lumières tamisées, et à l'apaisante forme ovoïde. Sandales, peignoir, vestiaire et jusqu'à la confortable table de soins, tout évoque un espace de bien-être haut de gamme. Le zen version science-fiction. Organes échographiés un à un Bienvenue dans le premier centre de prévention santé ouvert par une start-up avant-gardiste à l'intersection de la médecine et du bien-être, Zoī (« le fait de vivre », en grec ancien). Au préalable, on a renseigné, grâce à l'appli mobile, un questionnaire très fouillé, depuis ses antécédents familiaux jusqu'au mode de vie, et recueilli chez soi salive et urine avec un kit d'autoprélèvement. Durant deux heures trente, vont se relayer autour de vous, dans votre suite, un radiologue qui va explorer par échographie un à un vos organes, puis une infirmière pour une vaste batterie de tests : prélèvement sanguin, mèche de cheveu pour traquer les polluants, tension, ECG, acuité visuelle et auditive, préhension, glycation, spirométrie, microbiote, OCT (examen de la rétine et du nerf optique), impédancemétrie, ostéodensitométrie, rien n'est laissé au hasard. Le couloir au design futuriste qu'empruntent les patients, ou plutôt les « membres », à leur arrivée chez Zoī. © Florent Michel/11h45 Après cela, place à la collation (on est arrivé à jeun) signée Alain Ducasse, avant l'examen clinique du médecin. Enfin, pour finir, un parcours personnalisé de 45 minutes accompagné d'un kiné dans le vaste espace balnéo clôt l'expérience : bassins à jets froids et chauds minéralisés ou non, hammam, sauna… L'affaire est pliée en une petite demi-journée sans le fameux stress de la blouse blanche. Détecter les signaux faibles Unité de temps, de lieu et d'action, comme au théâtre, sur les 2.000 m2 du centre. On est loin, très loin, du parcours du combattant classique pour un bilan de santé de cette ampleur. Quelques semaines après, une fois toutes les données collectées, traitées, corrélées via l'algorithme maison qui éclaire le travail des médecins, place à la « restitution » : analyse de votre état de santé global, recommandations précises, ordonnances si nécessaire, pour les douze prochains mois. Un nouveau bilan sera programmé à l'issue de cette période. Zoī ne vend ni soins médicaux ou de confort, ni compléments alimentaires, ni cours de méditation ou de yoga, ni injections ou liftings… Elle se focalise sur la médecine préventive en revisitant certaines habitudes (sommeil, alimentation, exercice…) pour un impact à court terme sur la qualité de vie et en détectant les signaux faibles, à bas bruit, de maladies dormantes afin de pouvoir les freiner. Et permettre de vivre plus vieux en bonne santé. Une histoire de rencontres Dans la création d'entreprise, tout est souvent affaire de rencontres. Zoī n'échappe pas à la règle, avec quatre acteurs clés. Ismaël Emelien, 36 ans et cofondateur. Sciences Po attiré par les sciences sociales, il a d'abord tâté du conseil politique auprès de Dominique Strauss-Kahn (son professeur) pour les primaires de 2006 et de 2011. Conseiller d'Emmanuel Macron à Bercy puis directeur de sa stratégie de campagne présidentielle, il quitte son poste de conseiller spécial du président à l'Elysée en 2019 en quête d'une « next big thing », comme il dit. Paul Dupuy, 34 ans, autre cofondateur, est un entrepreneur récidiviste. Il cocrée Actvertising (publicité vidéo en ligne) à 18 ans à Hong Kong, lance la branche Europe de The Fancy (réseau social) en 2012, cofonde la start-up NeverEatAlone (2015) devenue Workwell, en 2017, monte deux restaurants japonais à Paris… Enfin Stéphane Bancel, 51 ans, investisseur leader. Centralien, ancien directeur général de bioMérieux, il est DG fondateur et actionnaire de Moderna , la firme de biotechnologie américaine dont la notoriété a explosé pendant la pandémie de Covid pour son vaccin ARN messager. Le point commun entre ces trois personnages : le docteur Claude Dalle. Ismaël Emelien, le Dr Claude Dalle et Paul Dupuy au Centre Zoī, à Paris, le 5 février 2024.© Samuel Kirszenbaum pour Les Echos Week-End A 71 ans - il en paraît facilement dix de moins - cet ardent défenseur de la médecine préventive, membre de l'Académie des sciences, a bâti au fil des ans un protocole de diagnostic de l'état de santé avec une approche horizontale et globale, traitant la cause plus que les symptômes et axée sur les fonctions plutôt que sur les organes. Charité bien ordonnée, c'est en identifiant et en soignant lui-même la cause d'une pathologie handicapante dont il souffrait que la nécessité d'envisager la médecine autrement s'est imposée à ce généraliste. Il s'est plongé dans la littérature scientifique, comme la base de données en biologie et en médecine PubMed, riche de plus de 2 millions de publications par an, a accumulé les compétences, créé un diplôme universitaire (DU) à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil, et réorienté son cabinet vers la médecine préventive et anti-âge. Il est l'âme inspiratrice de Zoī, entreprise à laquelle il se consacre désormais. Conseiller médical, il en oriente le développement scientifique. Une expérience choc Le trio fondateur a expérimenté sa méthodologie. « En 2020, à 33 ans, je m'estimais en bonne santé. On m'a parlé de lui, j'ai pu le rencontrer et il m'a prescrit toute une batterie d'examens. Un enfer, passer de labo en labo et sans compter les coûts… », se souvient Ismaël Emelien. Lors de la consultation finale, c'est la déflagration : en résumé, un virus latent s'attaque sournoisement à ses systèmes immunitaire et digestif. « Je me dirigeais vers un décès prématuré ! » Il parle de son expérience à Paul Dupuy qui, d'abord sceptique, décide de suivre le même parcours. Bilan : « Pas de problème de santé sous-jacent, mais une perception erronée de mon alimentation qui me conduit à une forme de binge-eating (frénésie alimentaire, NDLR). Claude m'a dit qu'on peut ajuster cela. Il a vu aussi que j'avais eu un Covid sévère. En fait, il m'a donné le manuel d'utilisation de mon corps. » Stéphane Bancel, lui aussi, a été convaincu. « Quand Ismaël et Paul m'ont contacté, j'ai demandé à tester. Claude Dalle m'a pris comme cobaye. On m'a prélevé 48 tubes de sang ! » Aujourd'hui 6 à 7 tubes suffisent. Claude Dalle lui a trouvé une maladie génétique des reins. La prescription de la bonne molécule et des recommandations adéquates ont permis de rétablir le bon équilibre : « J'ai modifié mon style de vie et mes habitudes. J'ai plus la pêche qu'il y a dix ans, je cours 5 % à 10 % plus vite qu'il y a cinq ans et j'y prends plus de plaisir. » Le décor zen et épuré du centre Zoī se cache derrière une classique façade haussmanienne. © Florent Michel/11h45 Cette approche a été pour tous une révélation, un coup de foudre, une sorte d'épiphanie. Mais les limites de l'exercice apparaissent vite : une collecte des données éparpillée, un bilan médical qui repose sur la seule expertise et le logiciel mental de Claude Dalle. Comment mettre de telles connaissances au service d'un plus grand nombre ? De cette idée est né Zoī . Pour Ismaël Emelien et Paul Dupuy, le schéma sur le papier est alors clair : recueillir des données fiables, objectivées, corrélables ; forger les outils technologiques pour standardiser leur traitement ; construire l'algorithme clé qui colle au plus près au protocole de Claude Dalle ; trouver un lieu unique de collecte avec une barrière d'entrée la plus basse possible ; rendre l'expérience plaisante et agréable - on ne parle pas de patient mais de membres ; et interactive via une appli pour l'accompagnement. Londres et New York dans le viseur Zoī, c'est de la « deeptech », de l'innovation de rupture, mais où la personne et l'humain sont au centre de l'expérience. « Les objectifs étaient élevés, on se retrouvait face à un Everest ! », reconnaît Ismaël Emelien. Zoī naît en 2021. L'idée convainc quelques investisseurs et 20 millions d'euros d'amorçage sont réunis en juillet 2022, à temps pour la signature du bail de la rue Volney : « Le 92e lieu que nous avons visité ! » assure Paul Dupuy. Une petite quinzaine de personnes ont mis au pot, « qui apportent plus que de l'argent mais chacune leurs compétences », souligne Ismaël Emelien : Stéphane Bancel et Jean-Claude Marian (fondateur d'Orpea) en « lead investors » mais aussi Xavier Niel (Iliad), Jean Moueix (Petrus), Jean-Marie Messier (banque d'affaires), Hassanein Hiridjee (Axian), Patrick Levy-Waitz (France Tiers-Lieux), Emmanuel Goldstein (Morgan Stanley), Rodolphe Saadé (CMA CGM)… Il a fallu concevoir et réaliser Volney, embaucher l'équipe - 75 salariés, dont la moitié se consacre au développement technologique - recruter et former les médecins à cette approche. Objectif affiché : monter en puissance pour arriver à 35.000 bilans par an à horizon de cinq ans sur les dix-huit suites et avec un second espace balnéo. Suffisant pour la France dans un premier temps. Mais déjà New York et Londres sont dans le viseur pour un deuxième centre. « On regarde des immeubles », confie Paul Dupuy. Le coût de ce parcours de santé reste élevé : deux fois 3.600 euros, puisqu'il faut s'inscrire pour deux bilans à douze mois de distance. Encore faut-il comparer avec la somme des coûts des mêmes tests s'ils étaient réalisés dans le circuit classique. Zoī, entreprise à mission, a vocation à baisser ses tarifs pour passer des « early adopters » dotés de moyens élevés à une cible plus large. « On pense possible de monter des centres peut-être moins haut de gamme mais plus accessibles, notamment dans le monde du travail via les entreprises. L'idée est véritablement de définir un modèle pour diffuser la médecine préventive, puis prédictive », avance Stéphane Bancel. Rendez-vous est pris. De la prévention à la prédiction « La médecine préventive ne cherche pas la pilule du centenaire mais propose de vivre plus longtemps en bonne santé. Le phénotype humain (l'expression des gènes, NDLR) ne va pas changer, on va juste le translater dans le temps », explique Claude Dalle. Cette approche fait son chemin, certains la présentant comme la clé de la réforme de santé, et séduit un nombre croissant de jeunes médecins. Dans cette optique, la physiologie et les aspects moléculaires et génétiques sont de plus en plus importants. « D'ici trois à cinq ans, je suis persuadé qu'on comprendra 90 % à 95 % de l'essentiel du fonctionnement du corps humain grâce au séquençage, à l'intelligence artificielle, au big data… », pronostique Stéphane Bancel, le DG fondateur de Moderna. D'où l'intérêt de multiplier les points de données (anonymisées) : plusieurs milliers par bilan. « Plus on a d'infos sur un corps, plus on a de chance de le comprendre », explique Claude Dalle. Cette accumulation devrait permettre d'affiner les outils, les algorithmes. Zoī, pour ses acteurs, n'est en effet qu'une étape sur le chemin de la médecine prédictive où il s'agira de détecter très tôt les signaux faibles de toutes natures, de freiner voire stopper l'évolution de maladies quasi programmées en les prenant très en amont, avant même que n'apparaisse le moindre symptôme. « 70 % des maladies sont déjà engrammées dans le foetus et au cours des 1.000 premiers jours, conception comprise » rappelle Claude Dalle.

By |2024-12-02T08:25:58+00:00December 2nd, 2024|Scoop.it|0 Comments

On a testé le casque de réalité mixte Apple Vision Pro –

Disponible seulement aux Etats-Unis, le casque de réalité mixte Apple Vision Pro suscite à la fois de l’engouement et du scepticisme. S’agit-il vraiment d’une révolution ou d’un gadget supplémentaire de la marque à la pomme ? Nous avons pu tester le casque avant sa sortie en France. Le rendez-vous est donné dans un espace de coworking en bordure de Paris. Othman Chiheb m’accueille, le sourire aux lèvres. Cet ancien Product Marketing Lead pour le casque HoloLens chez Microsoft est un spécialiste de la réalité mixte. Il a lancé sa propre société, Oriono, qui accompagne les entreprises dans la création d’expériences immersives. Le temps d’une journée, il s’est improvisé démonstrateur pour un nouveau casque de réalité mixte qui fait beaucoup parler de lui : le Apple Vision Pro. « Les créneaux de démo étaient complets en 1h », m’apprend-t-il dans l’ascenseur qui mène vers l’objet de toutes les convoitises, générateur de nombreux fakes sur les réseaux sociaux. « Tu vises, tu pinces et tu swipes » Après une configuration rapide, Othman Chiheb me tend le casque et sa batterie externe qu’il faut glisser dans sa poche. Le temps que le casque adapte la luminosité par rapport à mon environnement et la position de mes yeux, me voilà dans l’interface d’accueil où sont affichées les applications Apple. « Pour naviguer, il suffit de pincer tes doigts et de swiper à gauche ou à droite. Si tu veux lancer une application, tu la vises avec tes yeux et tu pinces deux fois de suite », m’indique-t-il. Comme sur un iPhone, la navigation est ergonomique. La navigation au sein de l’OS est simple Contrairement à d’autres casques de réalité mixte, comme le HoloLens de Microsoft ou le Magic Leap, il n’est pas nécessaire de tendre sa main devant soi pour que le casque comprenne mon attention (même si je le fais par pur réflexe). Les mains peuvent rester sur les genoux ou sur la table sans encombre. Le clavier virtuel est très agréable à utiliser et je me vois déjà écrire mes articles de cette manière, comme dans un roman de science-fiction.  Julia, journaliste 15.0 De la réalité augmentée à la réalité mixte en quelques secondes Le Apple Vision Pro est un casque de réalité mixte. Mais il ne correspond pas tout à fait à la définition que nous lui donnons habituellement. En plus de pouvoir afficher des éléments virtuels sur le monde réel en interagissant avec eux, il est possible de basculer vers un mode « réalité virtuelle » total. Pour cela, il suffit de tourner une molette sur le côté du casque. Ce qui m’entoure disparaît totalement et me voilà plongée au cœur d’une forêt, en studio avec Alicia Keys et au milieu d’un match de baseball. Les vidéos à 360° sont impressionnantes de réalisme, notamment grâce à la perspective et au son spatialisé qui donne vraiment l’impression d’y être. Pour le moment, il n’est pas possible d’interagir au sein de ces vidéos, c’est pourquoi il s’agit davantage de contenu 360 que de réalité virtuelle à proprement parlé. Un vecteur d’inspiration et une aide à la vente dans le tourisme Comme les autres casques de réalité virtuelle, le Apple Vision Pro a le potentiel d’inspirer les futurs voyageurs en les plongeant dans une destination grâce à la vidéo 360. Mais là où le casque peut être intéressant selon Othman Chiheb, c’est dans l’aide à la vente : « Ce qui manque aujourd’hui dans le parcours d’achat en ligne, c’est l’émotion. Les marques de luxe s’y intéresse mais tous les secteurs sont concernés. On peut imaginer que l’avatar d’un vendeur apparaisse pendant que vous faites vos recherches, pour vous conseiller », explique-t-il. Un concept qui n’est pas sans rappeler le « CRM Spatial » développé par l’entreprise Theta, qui propose d’interagir avec un conseiller dans un univers virtuel afin de planifier et réserver un séjour touristique. Autre cas d’usage dans le voyage, le visionnage de film dans le train ou l’avion. Le Vision Pro peut transformer tout espace en salle de cinéma en diffusant des films et séries en 4K. Une fonctionnalité que proposait déjà la startup SkyLights, qui n’existe plus aujourd’hui, à bord des avions d’Air France et de British Airways. Utilisation du casque dans l’avion. Images : Othman Chiheb Pour le moment, il n’existe pas vraiment d’applications voyage conçues spécialement pour le casque. Dans l’App Store, on trouve notamment l’application « Monuland Monuments & Landmarks » qui propose de visiter virtuellement des lieux touristiques et patrimoniaux, mais sans grand succès. La qualité d’image et l’expérience de visite laissent à désirer. Que faut-il en penser ? Pour Othman Chiheb, la marque à la pomme a brisé le plafond de verre avec son casque, relançant la course à la réalité mixte. Mais il n’a rien de révolutionnaire, pour l’instant. « Apple n’a rien inventé, mais il fait mieux sur certains points. La première version du Vision Pro est comme l’iPhone 1. La marque attend que des développeurs mettent au point des killer apps pour créer de nouveaux cas d’usage », analyse-t-il. Des killer apps, autrement dit des applications devenues indispensables aux yeux des utilisateurs, c’est justement ce qui a manqué aux Google Glass il y a quelques années, les lunettes de réalité augmentée de Google. Pour le moment, le casque s’adresse à une clientèle BtoB, experte, d’où son prix élevé : 3 499 dollars. Mais selon le spécialiste de la réalité mixte, Apple pourrait très bien viser le grand public d’ici deux ans. A condition de baisser drastiquement son prix et de trouver une réelle utilité à ce nouvel appareil. Aucune date de sortie en Europe n’a été dévoilée à ce jour. On l’a vu, Apple ne propose pas de réelles nouveautés et encore moins dans le secteur du voyage. Pourtant, la sortie du casque a créé un réel engouement de la part du public. De fausses vidéos ont foisonné sur les réseaux sociaux, questionnant nos usages futurs. Apple se démarquera-t-elle grâce au prestige et à la crédibilité de sa marque ? L’avenir du Vision Pro est dans les mains et sur la tête des développeurs qui créeront (ou pas) les usages de demain.

By |2024-12-02T08:22:20+00:00December 2nd, 2024|Scoop.it|0 Comments

Polymarket : le site qui avait « prédit » la victoire de Trump est désormais interdit en France

Les utilisateurs français ne pourront plus miser sur Polymarket . Les services de la plateforme de paris en cryptos ne sont plus accessibles sur le territoire, a annoncé vendredi l'Autorité nationale des jeux (ANJ). L'enquête du régulateur a permis de déterminer que le site, dont la popularité a explosé durant la campagne présidentielle américaine, proposait une offre illégale de jeu d'argent. La plateforme « s'est mise en conformité à la suite de la demande de l'ANJ en mettant en place le géoblocage », précise le superviseur. Concrètement, Polymarket permet d'utiliser des cryptos pour acheter des « parts » auxquelles est associée la probabilité d'un événement donné et dont la valeur fluctue. Or en France, toute plateforme proposant des services de paris en ligne est censée détenir un agrément délivré par l'ANJ pour opérer légalement. Mystérieux trader français « L'action menée par l'ANJ en direction de l'éditeur du site Polymarket a été déterminée non par le fait que les opérations financières réalisées sur celui-ci l'étaient au moyen de cryptomonnaies, mais par la circonstance plus générale que les offres de jeux étaient susceptibles, au regard du droit français, d'être constitutives d'offres de jeux d'argent et de hasard non autorisées », précise l'Autorité dans un communiqué. LIRE AUSSI : Présidentielle américaine : Polymarket, le site de paris en ligne qui agite la campagne Le site avait particulièrement fait parler de lui - et attiré l'attention du régulateur - fin octobre, en révélant qu'un trader français, dont l'identité reste inconnue à ce jour, avait misé des millions de dollars sur la victoire de Donald Trump. Selon Chainalysis, il aurait géré jusqu'à 11 comptes différents sur la plateforme et empoché un bénéfice de plus de 85 millions de dollars grâce à ses paris gagnants. « Représailles politiques » Si le siège de Polymarket est à New York, sa plateforme de paris est inaccessible aux utilisateurs américains à la suite d'un accord conclu en 2022 avec la Commodity Futures Trading Commission (CFTC). Du moins, en théorie. Bloomberg rapportait dernièrement que de nombreux utilisateurs résidant aux Etats-Unis continuaient de placer des paris sur le site grâce à des réseaux privés virtuels (VPN), qui permettent de contourner aisément le blocage géographique. Le ministère de la Justice américain a récemment ouvert une enquête contre Polymarket pour avoir accepté des transactions de la part d'utilisateurs du pays. Mi-novembre, le Federal Bureau of Investigations (FBI) a perquisitionné le domicile du directeur général de la plateforme, Shayne Coplan, en saisissant plusieurs appareils électroniques, dont son téléphone. L'entreprise avait dénoncé dans la foulée des « représailles politiques de la part de l'administration sortante ».

By |2024-12-02T08:20:30+00:00December 2nd, 2024|Scoop.it|0 Comments

Commerce : comment l’OMC a déjoué les plans de Donald Trump

« Chat échaudé craint l'eau froide ». Les 166 pays membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ont préféré prendre les devants. Ils ont reconduit, vendredi, la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala , au poste de directrice générale de l'Organisation pour un second mandat de 4 ans bien avant le terme de son premier (30 août 2025). Depuis plusieurs mois, dans les coulisses de l'institution en charge de la réglementation du commerce mondial, les délégués militaient pour une accélération du processus face à l'éventualité de la réélection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis. Le précédent de 2020 Mi-2020, à la surprise générale, le Brésilien Roberto Azevêdo avait annoncé qu'il quitterait dès la fin août son poste de directeur général de l'OMC avant la fin de son second mandat, nécessitant de trouver rapidement un successeur. Si, à l'époque, les préférences se portaient sur la candidate nigériane, Donald Trump, alors président avait soutenu un autre candidat, en l'occurrence la ministre sud-coréenne du Commerce Yoo Myung-hee . Les décisions à l'OMC s'effectuant de manière consensuelle, il avait fallu alors attendre l'élection du démocrate Joe Biden à la Maison-Blanche pour débloquer le dossier au début de 2021. Joe Biden s'était rallié à la majorité et Ngozi Okonjo-Iweala avait obtenu le poste. Le retour de Donald Trump a donc précipité les choses. L'objectif était d'« accélérer le processus parce qu'ils ne voulaient pas que l'équipe de Donald Trump mette son veto comme il y a quatre ans », a indiqué à l'AFP, l'ancien porte-parole de l'OMC, Keith Rockwell, aujourd'hui chercheur à la Fondation Hinrich. Le soutien apporté à son second mandat « n'est pas tant » dû au fait « que tout le monde aime Ngozi », commente une source proche des discussions, mais que les pays craignaient que l'administration Trump « ralentisse ensuite les choses ». Vers une guerre commerciale Le second mandat de la Nigériane ne sera pas des plus calme puisqu'il coïncidera avec la présidence de Donald Trump. Or, ce dernier s'apprête à se dédouaner un peu plus des règles du commerce mondial en instaurant de nouveaux droits de douane sur les importations américaines en provenance de Chine, du Canada, du Mexique et d'Europe. La reconduction accélérée de Okonjo-Iweala à l'OMC va « créer des tensions dans les relations avec les Etats-Unis, c'est certain », explique Keith Rockwell. Face à la guerre commerciale mondiale qui s'annonce, Ngozi Okonjo-Iweala tentera de jouer les pompiers. LIRE AUSSI : Guerre commerciale : le Mexique accusé d'être une porte d'entrée aux Etats-Unis pour la Chine Comment l'Europe peut riposter aux attaques commerciales de Donald Trump Lors de son discours suivant sa réélection, la directrice a rappelé les nombreux défis auxquels le monde fait face. Que ce soit la faible croissance, les pressions inflationnistes, les tensions géopolitiques, les conflits, les pandémies, le dérèglement climatique et les changements technologiques rapides centrés sur l'intelligence artificielle. « Plusieurs de ces défis mondiaux ne peuvent tout simplement pas être relevés par un seul pays », a-t-elle averti. Reste à convaincre Donald Trump.

By |2024-12-02T08:19:38+00:00December 2nd, 2024|Scoop.it|0 Comments

KFC et Burger King « BFF » : pourquoi les deux rivaux jouent la carte du duo

Des collaborations surprenantes entre marques, l'histoire en compte de nombreuses. En 2022, une robe Balmain représentait bien une bouteille d'eau Evian. Le but est toujours, de créer à la fois un énorme coup de communication et un échange entre deux univers. Mais lorsque deux marques concurrentes s'allient pour vendre un produit, qu'en est-il ? Ce mardi, Burger King, le spécialiste du burger au steak grillé, et KFC, le géant américain du poulet frit, ont dévoilé sur leurs réseaux sociaux une collaboration, la première entre les deux chaînes de fast-food. Dès demain et jusqu'au 16 décembre, le burger « Best Friends Forever » sera mis en vente dans les deux enseignes et dans tous leurs magasins en France. Avec une légère variante cependant : chez l'un, il sera au steak, chez l'autre au poulet. Gagner en notoriété L'annonce est surprenante, même si ces dernières semaines, de multiples indices ont été dévoilés dans les restaurants. Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes ont partagé des photos d'un gobelet du concurrent chez son voisin, ainsi que des publicités pour l'un chez l'autre. Si le pari semble osé, il s'explique : « Le marché français du fast-food est en pleine croissance et touche 80 % de la population. L'ultra-leader, McDonald's, y règne en maître car il est à proximité de la majorité des Français. Les autres enseignes, les « challengers » dont les points de vente sont moins fréquents, doivent s'imposer grâce à la notoriété, d'où l'intérêt d'une co-promotion entre deux marques concurrentes », décrypte Benoit Heilbrunn, professeur de marketing à l'ESCP Europe. En effet, Burger King, revenu en 2012 après avoir quitté la France en 1997 faute de rentabilité, possède 500 enseignes et KFC, 300. Le géant McDonald's en possède lui 1.500. L'intérêt de la campagne est donc, de faire « du bruit », et de tester un potentiel « croisement des clients », selon Benoit Heilbrunn. LIRE AUSSI : Pourquoi les « fast-foods » américains débarquent à la chaîne en France McDonald's va vendre des donuts Krispy Kreme Une collaboration entre deux marques opposées comme celles-ci est totalement novatrice. A plus petite échelle, et à des fins purement écologiques, en 2018, 12 marques concurrentes de boisson avaient lancé une grande campagne de publicité intitulée « vous triez, nous recyclons », destinée à montrer que n'importe quelle bouteille en plastique peut redevenir une bouteille. « Ecume promotionnelle » Depuis des années, la stratégie des petites enseignes concurrentes de fast-food était de comparer les produits des uns et des autres avec humour. En 2018, Burger King, maître dans ce domaine, avait déjà utilisé un univers, celui de McDonald, en rebaptisant ses sandwichs « Like a Big Mac but actually big ». « Là, il s'agit d'un réel tournant communicationnel pour les marques : on ne parle plus du produit, qui est finalement assez banal, on créé uniquement de la communication et de la notoriété en s'associant contre le leader », détaille Benoit Heilbrunn. Les deux enseignes ont présenté cette collaboration comme « la collab du siècle ». L'expert, lui, tranche plutôt pour de l'« écume promotionnelle ». « Là où McDonald's en Europe propose 400 innovations par an, cette opération n'apporte rien en gages ni de qualité du produit, ni de fidélisation de futurs clients et sera plutôt un coup de buzz à courts termes », tranche-t-il.

By |2024-11-26T18:50:07+00:00November 26th, 2024|Scoop.it|0 Comments

En sept ans, le Continent de plastique a évolué de manière alarmante

C'est l'une des plus remarquables illustrations de la pollution plastique dans le monde : le vortex de déchets du Pacifique Nord (NPGP), aussi connu sous le nom de "continent de plastique". Constitué sous l'impulsion du gyre subtropical du Pacifique Nord concentrant en un même lieu des déchets provenant de sources lointaines, sa quantité de débris plastiques flottants était estimée à 79.000 tonnes en 2015. Comment a-t-il évolué ces dernières années ? Dans une nouvelle étude, l'ONG Ocean Cleanup dont l'objectif est de développer des technologies permettant de retirer le plastique des océans, a analysé l'évolution du continent de plastique durant sept ans, de 2015 à 2022. L'analyse se base sur plus de 1000 échantillons récoltés dans la zone par des chaluts spécialisés, 74 évaluations aériennes et 40 extractions provenant du système de nettoyage S002 d'Ocean Cleanup. Un nombre moyen de plastiques qui a explosé Les résultats de ces travaux, publiés le 19 novembre 2024 dans la revue Environmental Research Letters, sont catastrophiques. "Le nombre moyen de microplastiques (0,5 à 5 mm), de mésoplastiques (5 à 50 mm) et de macroplastiques (50 à 500 mm) collectés par nos chaluts de surface à l'intérieur du NPGP est passé de 960.000 à 1.500.000 éléments par km2, de 34.000 à 235.000 éléments par km2 et de 800 à 1800 éléments par km2, respectivement, en sept ans", est-il détaillé dans l'étude.  Et la concentration massique moyenne mesurée a aussi augmenté pour les microplastiques et les mésoplastiques avec respectivement 4,3 kg par km2 et 10,4 kg par km2 en 2022 contre 1,7 kg par km2 et 1,4 kg par km2 en 2015. Celle des objets plus grands n'a pas changé significativement en sept ans. Les objets flottants plus petits pourraient donc devenir de plus en plus nombreux au sein du NPGP.  Ils ne proviendraient pas de la dégradation des objets plus larges mais seraient, dans une proportion comprise entre 74% et 96%, de nouveaux déchets amenés par le courant. Une autre possibilité est que les grands déchets se fragmentent via un mécanisme que les chercheurs ne connaissent pas encore et qui permettrait de coller au modèle mathématique. Dans les zones où les déchets de petites tailles (0,5 mm à 5 mm) sont hautement concentrés (les hotspots), cette concentration est passée de 1 million de morceaux par km2 en 2015 à plus de 10 millions de morceaux par km2 en 2022. Il est cependant difficile "d'évaluer dans quelle mesure la masse totale accumulée dans le NPGP a évolué", préviennent les chercheurs. LIRE AUSSILE PLASTIQUE ET SES POLLUTIONS EN CHIFFRES Dans l'attente d'un traité mondial de lutte contre la pollution plastique Ces méthodes de comptage ont toujours des limites (certains objets sont mieux détectés que d'autres grâce à leur couleur, certains coulent dans la colonne d'eau et restent donc invisibles en surface...). Mais elles illustrent tout de même une triste tendance dans une région où le volume de déchets en plastique est supérieur à celui des organismes vivants, des animaux étranglés par les filets ou encore étouffés par les débris qu'ils avalent. LIRE AUSSIOCÉANS ENVAHIS PAR LES DÉCHETS : 493 MILLIONS DE TONNES DE PLASTIQUES D'ICI 2060, AVERTIT L'OCDE Un objectif fixé en 2022 est de finaliser un traité mondial de lutte contre la pollution plastique d'ici la fin de l'année 2024. Une session de négociations internationales s'était déroulée en avril à Ottawa, au Canada. Elle avait permis de souligner la persistance de nombreux points de désaccord entre les partis. Une dernière session devrait débuter fin novembre en Corée du Sud. 

By |2024-11-26T18:49:14+00:00November 26th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Emmanuel Macron invite Donald Trump et Elon Musk à un « sommet IA » en France

Les cartons d'invitation sont émis. A Rio pour le G20, Emmanuel Macron a annoncé mardi qu'il inviterait au sommet sur l'intelligence artificielle prévu en février en France Donald Trump, qui aura alors pris ses fonctions à la présidence des Etats-Unis, ainsi que son nouveau partenaire, le milliardaire Elon Musk. « J'ai invité la Chine, les Etats-Unis et les grands pays qui sont impliqués », et le Premier ministre indien Narendra Modi « m'a confirmé aussi sa venue », a dit le président français. Elon Musk sera aussi invité « comme les grands entrepreneurs » impliqués sur ces questions, a ajouté Emmanuel Macron. Musk de la partie ? Egalement patron de Tesla et SpaceX, Elon Musk est devenu omniprésent dans l'entourage du président élu américain, qui l'a nommé à la tête d'une commission devant réduire drastiquement les dépenses publiques du pays . Son objectif ? Couper d'un tiers le budget fédéral, soit une économie de 2.000 milliards de dollars… LIRE AUSSI : VIDEO - « L'enfer productif » : comment Elon Musk compte tailler dans le budget américain « J'aurai l'occasion d'ailleurs de recevoir le 6 décembre prochain un groupe d'entrepreneurs américains et d'académiques (universitaires) qui sont impliqués sur ce sujet », a-t-il conclu en marge d'un sommet du G20 à Rio de Janeiro. En mai dernier, avant la dissolution et le changement de majorité à l'Assemblée nationale, Emmanuel Macron avait évoqué un plan de bataille pour l'IA , avec notamment un volet sur le financement et un autre sur la formation, avec l'objectif de diplômer 100.000 « experts » de l'intelligence artificielle par an dans l'Hexagone.

By |2024-11-26T18:47:49+00:00November 26th, 2024|Scoop.it|0 Comments

xAI, la dernière pépite à 50 milliards de la galaxie Musk

Elon Musk était l'un des signataires, en mars 2023, de la la lettre réclamant une pause dans la course à l'intelligence artificielle générative. Quatre mois plus tard, il se lançait sur ce marché avec xAI. Il est désormais l'un de ceux qui courent le plus vite. Six mois après avoir levé 6 milliards de dollars, la start-up qui édite le chatbot Grok vient en effet d'engranger 5 milliards supplémentaires, ce qui lui permet de doubler sa valorisation à 50 milliards de dollars. Le fonds souverain du Qatar, Qatar Investment Authority et Valor Equity Partners ont participé au tour, selon le « Wall Street Journal », ainsi que Sequoia Capital et Andreessen Horowitz, qui avaient déjà participé au précédent cycle - avec Fidelity Management & Research Company, et le prince saoudien Al-Walid ben Talal. Comme pour ses autres entreprises (Tesla, SpaceX et X), l'intérêt des investisseurs pour xAI a été stimulé par la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine. Sans garde-fous ou presque xAI est surtout connu pour éditer le modèle de langage (LLM) propulsant le chatbot Grok, uniquement disponible pour les abonnés premium du réseau social X. Contrairement aux autres modèles du marché (OpenAI, Microsoft, Google, Anthropic…), celui de xAI agit - à de rares exceptions près comme les contenus pornographiques par exemple - sans garde-fous, au nom des idées libertariennes d'Elon Musk. LIRE AUSSI : Etats-Unis : Elon Musk détaille son projet « radical » pour réformer l'Etat fédéral Si Grok est capable de fournir des réponses dans les standards du marché, il peut aussi reproduire des visages de personnalités politiques ou protégées par des licences, là où les rivaux se l'interdisent. Du reste, Grok doit s'exprimer avec un ton direct et humoristique, à l'image de son patron. Il peut compter pour cela sur les données de X sur lequel il est entraîné. Elon Musk a aussi invité ses membres à lui partager des données médicales, radios ou IRM… Pour propulser le tout, xAI mise sur un superordinateur baptisé Colossus et situé à Memphis dans le Tennessee, proche du fleuve Mississippi. Comme les usines de Tesla, il cumule les superlatifs avec 100.000 puces Nvidia H100, ce qui en fait « le superordinateur le plus rapide de la planète en tant que cluster unique », selon les mots du patron de Nvidia, Jensen Huang. A 45.000 dollars par puce, le bâtiment coûte plus cher que le One World Trade Center de New York. Et il a été bâti en à peine 122 jours, un record. La « méthode Musk » appliquée à l'IA « C'est la méthode Musk qui est déjà en marche, comme dans les usines Tesla ou chez SpaceX, où il cherche à tout optimiser », compare Stéphane Distinguin, cofondateur et CEO de Fabernovel. LIRE AUSSI : De Tesla à la Maison-Blanche : la méthode infernale de Musk pour chasser les coûts Pour le reste, les rares chiffres disponibles sont moins flatteurs. Alors que ChatGPT a 200 millions d'utilisateurs hebdomadaires, Grok est encore limité aux 640.000 abonnés premium à X, a mesuré Statista (sur un total de 250 millions d'utilisateurs actifs). Le moteur a aussi beaucoup fait parler de lui lors de l'élection présidentielle américaine… en mal. Contrairement aux autres IA, plus prudentes, Grok s'est lancé dans des prédictions hasardeuses, annonçant la victoire de Trump dans certains Etats avant même la fin du dépouillement des bulletins. La donne pourrait néanmoins changer. Se tourner vers les entreprises « Des tests sont menés en Nouvelle-Zélande pour ouvrir Grok », pointe un bon connaisseur. « A New York, on voit des publicités partout pour les différents modèles d'IA. Tous les acteurs cherchent à capturer des parts de marché. Le gagnant raflera tout », poursuit-il, précisant que derrière chaque entreprise d'Elon Musk, il « y a autant un projet de société qu'un besoin de rentabilité ». Comme ses concurrents, xAI devra se tourner vers les entreprises pour chercher à rentabiliser ses lourds investissements. En guise de premier pas, la start-up a rendu son modèle Grok-1 disponible sur la plateforme Hugging Face. Mais il n'y a pas foule. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Elon Musk a-t-il vraiment cassé Twitter ? « L'API n'a été téléchargée que 3.000 fois, ce n'est rien du tout, relève un porte-parole de la plateforme. Grok est un trop gros modèle et il coûte trop cher pour les entreprises qui veulent l'installer. » Dans cette course de vitesse de l'IA, Elon Musk n'hésite pas à mettre des bâtons dans les roues de ses concurrents, comme OpenAI, qu'il a attaqué en justice après son changement de statut en entreprise à but lucratif. Lui se vante de proposer un modèle partiellement ouvert (open source), permettant aux développeurs d'accéder au code. Pour Emmanuel Vivier, cofondateur du Hub Institute, « il s'agit d'éviter que l'intelligence artificielle générale finisse aux mains d'une grande entreprise privée ». Grâce aux capitaux levés, Elon Musk va aussi pouvoir doper son modèle en achetant 100.000 nouveaux processeurs auprès de Nvidia et tenter ainsi de se différencier de la concurrence. Le fournisseur star de puces IA pourrait d'ailleurs, selon le « Financial Times », participer à la prochaine levée de fonds de xAI, déjà en préparation.

By |2024-11-26T18:38:32+00:00November 26th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Rédaction de descriptifs par IA : Maisons du Monde face aux hallucinations

Maisons du Monde, enseigne d’ameublement et de décoration de la maison, fait appel à l’IA générative afin de rédiger ses fiches produits. L’entreprise emploie l’IA de Google – Vertex AI – et son stockage de données BigQuery. Gain de temps et suppression de l’agence de traduction Le résultat est un gain de temps pour les […]

By |2024-11-26T18:37:24+00:00November 26th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Situation des détaillants au Liban en 2024 : reprise et adaptation aux crises

Après quelques années d’incertitude relative à l’environnement socio-économique du Liban, le premier semestre de l’année 2024 a connu une stabilisation du taux de change de la livre libanaise par rapport au dollar américain et une réduction du taux d’inflation. Ce nouveau contexte a incité les détaillants à se concentrer sur l’augmentation de leur part de marché et la fidélisation de leur clientèle après avoir survécu aux crises économiques et financières qui ont secoué le pays ainsi que la perturbation de la chaine d’approvisionnement durant les quatre années précédentes. Les détaillants ont focalisé leurs efforts sur la promotion des ventes à travers des réductions régulières de prix, l’animation dans les magasins, des programmes généreux de fidélisation des clients. En parallèle, leur utilisation des medias sociaux s’est intensifiée pour informer leurs clients, leur communiquer des offres et attirer de nouveaux clients. Face au développement de la vente en ligne durant la pandémie du Covid-19, les détaillants ont souhaité attirer les consommateurs vers leurs magasins en ayant recours à la rénovation et l’extension de leurs locaux pour renforcer l’expérientiel durant leurs achats. Certains détaillants ont organisé, en partenariat avec leurs fournisseurs, des activités ponctuelles pour attirer les clients, notamment les familles,  et proposer des offres (plage et sports d’été, dégustation d’alcools et de produits pour les fêtes de fin d’année, produits de jardinage et meubles d’extérieur au printemps). Ces actions adoptées par les détaillants ont démontré, d’une part leur volonté à recourir à tous les moyens pour conserver leur clientèle et d’autre part, construire des bases de données clients indispensables à leur programme de marketing digital et le ciblage des consommateurs utiles. Des logiciels de comparateur de prix des produits de consommation courante disponibles chez les principaux détaillants sont devenus populaires auprès des consommateurs, ce qui a soumis les détaillants à une pression supplémentaire dans la fixation des prix ou la proposition de services supplémentaires qui compensent un prix plus élevé. Le second semestre a été caractérisé par une violence qui s’est étendue à de nombreuses zones urbaines avec un déplacement massif de citoyens vers d’autres zones relativement calmes, ce qui a déséquilibré l’offre et la demande  des  produits de consommation courante. La recrudescence de la violence, qui a généré une inquiétude relative à la continuité de l’approvisionnement, et le déplacement de la population ont augmenté la demande et ont contraint les détaillants à modifier leurs priorités. Les efforts promotionnels déployés durant le premier semestre ont cédé la place à des efforts logistiques pour assurer l’approvisionnement des magasins et éviter la pénurie de certaines denrées face à une demande très fluctuante.    

By |2024-11-26T10:10:15+00:00November 26th, 2024|Scoop.it|0 Comments