Scoop.it

L’euro tombe à son plus bas niveau depuis deux ans face au dollar

L'année commence comme elle s'est achevée pour l'euro. La devise européenne continue de chuter. La longue glissade démarrée il y a un peu plus de trois mois l'a conduite, jeudi, à son plus bas niveau depuis plus de deux ans (novembre 2022) face au dollar. En fin d'après-midi, l'euro perdait quasiment 1 %, et approchait de 1,02 dollar. L'euro a perdu 6 % face au dollar en 2024 et plus de 8 % depuis fin septembre. En miroir de ce long déclin, le dollar affiche une forme olympique. Il grimpe contre l'ensemble des devises de ses partenaires commerciaux. En témoigne l'envolée de son indice pondéré, le DXY, qui a progressé de 7 % en 2024 et de 9 % depuis fin septembre. D'ailleurs, la livre en fait également les frais. Le « câble », comme on surnomme la paire livre/dollar (en référence aux câbles transatlantiques sous-marins, qui étaient utilisés pour transmettre le taux de change entre le dollar américain et la livre sterling britannique), a baissé dans les mêmes proportions que l'euro ces trois derniers mois. Anticipations de baisses de taux Le marché des changes a définitivement pris acte de la victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine. Les opérateurs de marché craignent que les pays exportateurs du Vieux Continent, souvent déjà à la peine, ne soient affectés par la hausse des droits de douane promis par le républicain. En outre, les anticipations en matière de politique monétaire sont de plus en plus divergentes, des deux côtés de l'Atlantique.

By |2025-01-03T23:20:49+00:00January 3rd, 2025|Scoop.it|0 Comments

Vers une nouvelle année de croissance : les chiffres fous du transport aérien

L'année 2024 aurait pu rester dans les annales comme celle du retour à la normale pour le transport aérien, avec un trafic mondial dépassant son niveau d'avant-Covid. Les deux catastrophes de cette fin d'année laisseront un tout autre souvenir et rappellent que l'amélioration constante de la sécurité aérienne depuis plusieurs décennies n'est pas chose acquise. Ce n'est heureusement pas la seule leçon de cette année. Après l'effet « voyage revanche » qui a marqué la période post-Covid, 2024 signe le retour au rythme de croissance prépandémie, allant de 8 % à 2 % par an selon les zones géographiques. Et si les 5 milliards de passagers ne seront pas franchis avant fin 2025, un autre chiffre symbolique a été atteint en 2024 : celui de 100 milliards de passagers transportés, en cumul, depuis l'entrée en vigueur en 1947, de la convention de Chicago qui régit le secteur. · 52 % de vols en plus en Europe d'ici à 2050 Ce retour à la croissance est général et durable. Y compris en Europe, malgré les vents contraires. Dans ses dernières prévisions, Eurocontrol table sur une hausse de 52 % du trafic aérien sur les 25 prochaines années (avec une hypothèse haute à +78 % et une hypothèse basse à +20 %). On atteindrait ainsi 15,4 millions de vols par an en 2050, soit plus de 42.000 vols quotidiens, contre 28.000 aujourd'hui. LIRE AUSSI : EN CHIFFRES - Crashs aériens : l'année 2024 se solde par un nombre de victimes sans précédent depuis 2018 EN CHIFFRES - Malgré le manque d'avions, le transport aérien bat tous les records Cependant, ce taux de croissance en Europe peut varier du simple ou double selon les pays et les politiques nationales. C'est l'un des enseignements de 2024. Si le trafic européen a globalement dépassé son niveau d'avant-Covid, c'est principalement grâce au dynamisme de certains pays, comme la Grèce, le Portugal, l'Italie, la Pologne, Malte, la Croatie, qui ont activement favorisé sa reprise, grâce à des abaissements de taxes ou de redevances. A l'inverse, plusieurs pays ayant alourdi les contraintes et les taxes sur l'aérien, comme l'Allemagne, les Pays-Bas et la France, n'ont pas encore retrouvé leur niveau d'avant-Covid. · Le trafic aérien français à la traîne A fin novembre, le trafic aérien en France était encore à 99,7 % de son niveau de 2019. Outre son niveau de taxation, le trafic aérien français pâtit particulièrement du déclin du trafic intérieur, qui reste inférieur de 20 % à son niveau de 2019. Une tendance générale en Europe, favorisée par le développement de la visioconférence et les politiques RSE des entreprises. LIRE AUSSI : EN CHIFFRES - Aviation : le nombre de passagers devrait doubler d'ici à vingt ans Démographie : radiographie de la population mondiale en 4 graphiques D'autres facteurs pèsent également comme une pénétration plus faible qu'ailleurs en Europe des compagnies low cost, principal moteur de la croissance du trafic aérien en Europe. La décision de Ryanair de ne pas utiliser les créneaux horaires obtenus à Orly, ou celle d'easyJet de fermer sa base à Toulouse, illustre le moindre intérêt des low-cost pour le marché français, du fait de ses surcoûts fiscaux.

By |2025-01-02T23:28:03+00:00January 2nd, 2025|Scoop.it|0 Comments

Alibaba tire un trait sur ses magasins en Chine et se recentre sur le commerce en ligne

Recentrage sur ses fondamentaux pour Alibaba. Le géant chinois du commerce électronique accélère son désengagement du marché chinois de la distribution physique en cédant le contrôle du groupe Sun Art Retail, ex-filiale d'Auchan, vendant 74 % environ de son capital à la société d'investissement chinoise DCP Capital. Sun Art Retail, qui comptait notamment, au 30 septembre, 466 hypermarchés et une trentaine de grands magasins - au total, 13,5 millions de mètres carrés de surfaces commerciales -, s'achemine in fine vers un retrait de la Bourse de Hong Kong. Car DCP Capital a également conclu un accord de reprise d'une participation avoisinant 5 % et propose de racheter les titres des autres actionnaires. Perte de valeur Pour sa part, Alibaba pourrait engranger jusqu'à 12,3 milliards de dollars de Hong Kong dans le cadre de la transaction (le repreneur doit par ailleurs verser des dividendes aux actionnaires), soit 1,5 milliard d'euros, mais constater aussi, au passage, une perte de valeur significative… Fin 2020, Alibaba avait en effet déboursé 3 milliards d'euros pour mettre la main sur Sun Art Retail à la faveur du départ de Chine d'Auchan, lequel avait alors emboîté le pas de Carrefour. LIRE AUSSI : La stratégie d'Alibaba face aux vents contraires Pour mémoire, le distributeur alimentaire nordiste avait créé Sun Art Retail vingt ans auparavant en partenariat avec son partenaire taïwanais Ruentex. En novembre 2017, celui-ci avait cédé à Alibaba la quasi-totalité de ses parts, le groupe de Jack Ma devenant alors actionnaire de Sun Art Retail à parité avec Auchan (à hauteur de 36,16 % et 36,18 % respectivement). Sept ans plus tard, Alibaba tire donc un trait sur l'idée d'une convergence entre ventes en magasin et en ligne, laquelle avait initialement nourri le rapprochement avec Auchan. Et si sa moins-value a été limitée grâce à la flambée boursière qu'a connue Sun Art Retail au cours des douze derniers mois - son cours a bondi de plus de 80 %, rappelle l'agence Bloomberg -, le groupe doit faire à une rude concurrence dans son métier principal : le numéro un du commerce électronique en Chine est sévèrement attaqué par des opérateurs tels que PDD Holdings et ByteDance. En outre, la distribution physique, qui fait moins rêver le consommateur chinois aujourd'hui, a été affectée par la crise sanitaire, puis la mollesse de la croissance chinoise et souffre de la concurrence du commerce électronique… LIRE AUSSI : En Chine, la folie Pangdonglai, le supermarché qui défie Walmart En Chine, la Fête des célibataires n'a pas ravivé la flamme de la demande Stratégie revue Plus largement, Alibaba a revu sa stratégie sous la houlette d'Eddie Wu, lequel a pris les commandes du groupe courant 2023 à la suite de la mise à l'écart progressive de Daniel Zhang , une figure historique et successeur du médiatique fondateur Jack Ma. Depuis, le groupe chinois se concentre sur le cloud et les places de marché électroniques, tout en faisant le tri dans ses activités. Courant décembre, Alibaba a ainsi annoncé un projet de cession de sa chaîne de grands magasins chinois Intime pour 7,4 milliards de renminbis (environ 1 milliard d'euros). L'opération, qui reste soumise à conditions réglementaires, doit se solder par une moins-value de 9,3 milliards de renminbis. Par ailleurs, son désengagement de Sun Art Retail intervient quelques jours après la conclusion d'un accord en Corée du Sud où Alibaba a décidé de faire cause commune avec le distributeur local E-Mart dans l'e-commerce. Leurs entités Aliexpress International et Gmarket doivent créer une filiale détenue à parité, tout en continuant d'exploiter leurs plates-formes de manière indépendante.

By |2025-01-02T23:27:31+00:00January 2nd, 2025|Scoop.it|0 Comments

IPG et Omnicom : la fusion XXL qui n’a pas bonne publicité à Wall Street

Après plus d'une décennie sans secousse majeure, la terre de l'industrie publicitaire a tremblé de nouveau. Mi-décembre, les numéros trois et quatre du secteur, les Américains Omnicom et IPG, ont annoncé leur rapprochement qui devra encore passer l'étape de l'antitrust pour se concrétiser. Un séisme à la magnitude élevée sur l'échelle de la consolidation puisque cette opération va donner naissance au leader mondial du secteur en volume d'affaires, devant le poids lourd français du secteur Publicis et le britannique WPP. Pourtant, la perspective de voir émerger un numéro un mondial américain n'a pas déclenché une danse de la joie du côté de Wall Street. Au contraire. Trois semaines après l'officialisation de cette mégafusion à près de 30 milliards de dollars (la capitalisation cumulée d'IPG et Omnicom au moment de l'annonce), leurs cours ont respectivement chuté de 8,5 % et 17 %. Soit une évaporation de près de 4,5 milliards de valorisation boursière. Des leçons du précédent Omnicom-Publicis Onze ans et demi après les fiançailles entre Publicis et Omnicom qui n'auront duré que dix mois avant de s'achever - faute d'entente sur un modèle économique ainsi que sur l'organigramme et l'équilibre des pouvoirs - , par une rupture fracassante, Wall Street garde-t-il un souvenir traumatique de ce mariage qui n'est pas allé jusqu'à l'autel ? « Les fusions entre égaux ne marchent pas », avait tranché Sir Martin Sorrell, alors à la tête du numéro un mondial WPP, à l'annonce des noces entre Publicis en Omnicom en 2013. Rien de tel cette fois. A l'issue de l'opération, les actionnaires d'Omnicom contrôleront 60,6 % du nouvel ensemble. Déjà aux manettes lors du rapprochement avec Publicis, le patron d'Omnicom, John Wren, deviendra président et PDG du nouveau groupe, tandis que son homologue chez IPG, Philippe Krakowski, sera coprésident. Evoquant « les leçons apprises il y a dix ans » lors des négociations avec Publicis, le dirigeant de 72 ans sait qu'il joue là son ultime grosse carte et n'entend pas réitérer les mêmes erreurs. Des dynamiques antagonistes Mais en dépit de ce montage, les marchés sont circonspects devant cette union de sociétés aux dynamiques antagonistes. Avec Publicis, Omnicom est le seul qui est parvenu à surnager ces derniers mois parmi les industriels du secteur. Sur l'année 2024, ce dernier vise une fourchette de croissance organique comprise entre 4 % et 5 %. A contrario, IPG a fortement décéléré, perdant de gros contrats d'annonceurs comme Lego, Amazon ou Pfizer. Ce qui va lester Omnicom à court et moyen terme. LIRE AUSSI : EXCUSIF - Publicité : le géant américain IPG taille dans les effectifs et change de patron en France Havas entre en Bourse en plein bouleversement du marché de la pub Au-delà, Wall Street n'est pas plus enjoué par les raisons stratégiques profondes de cette fusion et s'attendait à une autre offensive d'Omnicom. Un rachat d'envergure certes. Mais pas d'une telle ampleur et plutôt dans la catégorie « tech » que dans la case « rival direct ». Peu porté sur la croissance externe, le groupe avait jusqu'alors signé la transaction la plus ambitieuse de son histoire fin 2023, avec le rachat de Flywheel Digital pour 835 millions de dollars. Une opération qui lui a permis de se renforcer dans l'e-commerce. Depuis, l'industrie s'attendait à ce qu'Omnicom se renforce dans la data, à l'instar de Publicis, IPG et Dentsu, qui ont respectivement déboursé 4,4 milliards, 2,3 milliards et 1,5 milliard de dollars pour acquérir Epsilon (en 2019), Acxiom (2018) et Merkle (2016). Il n'en a rien été. Une fusion un peu trop « Mad Men » En clair, même si certains actifs d'IPG pourraient permettre à Omnicom de renforcer son arsenal numérique, Wall Street trouve la fusion IPG-Omnicom pas assez Silicon Valley et un peu trop « Mad Men » à son goût. « On n'est pas dans du 2 + 2 = 5 car ce n'est pas une opération transformante mais de pair à pair. C'est un deal à l'ancienne, qui est avant tout pensé et conçu pour réaliser des économies de coûts par des effets d'échelle », fait valoir un expert. LIRE AUSSI : Le marché mondial de la publicité atteint le cap symbolique des 1.000 milliards de dollars Publicité : le numérique pèsera plus des deux tiers du marché en France en 2025 De fait, IPG et Omnicom se sont empressés de communiquer sur les 750 millions de dollars d'économies par an résultantes des synergies. Ce qui va se traduire par une chasse aux doublons et des départs en masse. En matière d'effectifs, l'attelage Omnicom-IPG devrait potentiellement drainer 133.300 salariés. Mais les deux groupes ont laissé entendre qu'ils ramèneraient le total des effectifs à un peu plus de 100.000 personnes… Or, les analystes n'ont pas manqué de souligner les multiples « dis-synergies » dû à ce mégarapprochement. Les conflits entre clients (American Express et Wells Fargo, Mars et Ferrero, etc.) d'une part, mais aussi et surtout la fuite des talents et des annonceurs vers la concurrence.

By |2025-01-02T23:26:46+00:00January 2nd, 2025|Scoop.it|0 Comments

Tesla piétine et voit BYD dans son rétroviseur

L'époque où Tesla affolait les compteurs des ventes est bel est bien révolue. Le leader du marché de la voiture électrique a indiqué jeudi avoir livré 1,79 million de voitures en 2024, ce qui représente une baisse de 1 % sur un an. C'est la première fois depuis plus de dix ans que les ventes de Tesla sont en recul d'une année sur l'autre. Cette stagnation est très loin de la promesse d'une croissance annuelle des ventes de 50 % en moyenne, promesse qu'Elon Musk agitait encore il y a moins de deux ans, et qui devait mener Tesla à une production de 20 millions de voitures en 2030, soit deux fois plus que le leader mondial Toyota. Après un premier coup de frein en 2023, la tendance est désormais à la stagnation, et l'objectif de 2030 a disparu sans tambour ni trompette du rapport d'impact publié au printemps dernier. La marque n'annonçait plus qu'une « légère » progression de ses ventes, ce qui ne s'est finalement pas produit non plus. Une gamme qui n'est pas renouvelée Ce coup d'arrêt est largement imputable à une gamme vieillissante et limitée, dans laquelle seulement deux voitures, la Model 3 et le Model Y, assurent 95 % des ventes. La concurrence est également nettement plus féroce, notamment en Chine. Pour se maintenir, Tesla a dû consentir de fortes baisses de prix ces deux dernières années, ce qui a fait fondre ses marges. En France, les immatriculations de Tesla ont même chuté de 35 % l'an dernier. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Tesla : la fin de l'hypercroissance RECIT - De Tesla à la Maison-Blanche : la méthode infernale de Musk pour chasser les coûts Le lancement attendu pour cette année d'une nouvelle version du Model Y, qui avait raflé en 2023 le titre de voiture la plus vendue de l'année, toutes motorisations confondues, pourrait remettre du vent dans les voiles. Mais la marque doit désormais composer avec les prises de position politiques de son patron, de plus en plus marquées à l'extrême droite. Son implication dans la campagne de Donald Trump, et le soutien apporté à des mouvements extrémistes en Allemagne ou en Grande-Bretagne, risque de faire fuir certains clients, d'autant que les automobilistes les plus enclins à rouler en électrique votent plutôt à gauche. « La marque de Musk est devenue toxique pour les acheteurs de voitures électriques, et cela a un réel impact sur les ventes », estimait récemment sur LinkedIn James Carter, un expert américain du secteur. Le dirigeant, qui a longtemps été la meilleure publicité pour Tesla, fait désormais figure de repoussoir. BYD à pas de géants La marque peut toujours revendiquer la première place des ventes pour les modèles 100 % électriques, mais la menace BYD se précise. Le constructeur chinois, qui est au contraire pied au plancher, a annoncé le premier janvier qu'il avait écoulé 1,76 million de « wattures » l'an dernier, ce qui représente une hausse de 12 % sur un an. Si sa dynamique se maintient, le groupe de Shenzhen devrait dépasser nettement Tesla dès l'an prochain. BYD surclasse déjà Tesla en matière de chiffre d'affaires, car le groupe vend également des modèles hybrides rechargeables, qui représentent plus de la moitié de sa production. Il a immatriculé l'an dernier au total près de 4,3 millions de voitures, une croissance menée à un rythme d'enfer (+41,3 %), qui rappelle celle de Tesla il y a quelques années. Le cours de l'action du constructeur américain était en baisse de près de 6 % une heure après la publication de ses chiffres 2024, qui sont inférieurs aux prévisions des analystes. La promesse de hausse des volumes, qui a longtemps été le catalyseur de Tesla en Bourse, ne semble toutefois plus être la préoccupation principale des investisseurs. Le manque d'allant des ventes était perceptible depuis plusieurs mois, et les actionnaires ont eu le temps de faire leur deuil. L'incroyable hausse de l'action en 2024 (+63 %) est désormais soutenue par une nouvelle promesse d'Elon Musk : le lancement annoncé comme imminent de robots-taxis. De surcroît, la proximité du fantasque dirigeant avec le futur président américain pourrait aider à franchir les obstacles réglementaires de ce nouveau défi.

By |2025-01-02T23:25:48+00:00January 2nd, 2025|Scoop.it|0 Comments

De la bière des vagabonds à la bière de la « street culture » : la success-story de la 8.6

Hausse des moyens marketing, innovation, nouveaux canaux de distribution : la bière néerlandaise 8.6 se donne les moyens de se développer en 2025. Avec l'envolée de l'inflation, les Français ont réduit leurs dépenses de viande, de poissons mais aussi d'alcool. Ce qui a provoqué, depuis deux ans, un effondrement du marché de la bière. Dans ce contexte chahuté, la 8.6, lancée il y a trois décennies aux Pays-Bas par le brasseur Swinkels (autrefois Bavaria), a pourtant continué de progresser. A fin octobre, sur un an, la marque a ainsi enregistré un bond de 9 % de ses volumes dans l'Hexagone, alors que les ventes de bière reculaient de 3,2 % à 1,25 milliard de litres selon Nielsen. La France est son premier marché dans le monde. Le pari n'était pas gagné « Grâce à ce succès, la 8.6 est devenue la vache à lait du groupe. L'an dernier, son chiffre d'affaires a augmenté de 11 % à 170 millions d'euros », détaille Matthieu Ribeyron. La preuve, selon le directeur marketing de la filiale française, également à la tête du développement international de la 8.6, de la justesse de la stratégie. « Nous avons réussi à imposer ce format de canettes de 50 cl, pendant longtemps décrié et aujourd'hui en plein essor, avec une meilleure image », explique le dirigeant. LIRE AUSSI : Vin, bière : les chiffres d'un désamour mondial Le pari n'était pourtant pas gagné. Quand elle arrive en France en 1993, la 8.6 révolutionne le marché, avec donc un contenant de 50 cl, inédit jusque-là, et une forte teneur en alcool de 8,6°, qui lui donne son nom. Un niveau jamais atteint. Son goût enrichi en houblon et en malt fait aussi la différence. Vendue dans les épiceries de centre-ville à petit prix, la bière rencontre un succès immédiat. Mais, revers de la médaille, la marque souffre d'une mauvaise réputation, en lien notamment avec sa consommation dans la rue par les marginaux. Bouche à oreille Une page que le brasseur espère tournée. « L'univers de la 8.6 est toujours ancré dans la rue, souligne Matthieu Ribeyron. Mais depuis une dizaine d'années, nous multiplions les collaborations dans le monde du tatouage avec plus de 200 artistes. » Art, sport, musique : toutes ces cultures urbaines sont devenue sa priorité. La marque est notamment présente dans des festivals, comme Garorock, Rock en Seine ou Le Palmfest.  Sur les réseaux sociaux, il y a beaucoup de débats. Il y a ceux qui détestent la marque, et ceux qui l'aiment. Matthieu Ribeyron, directeur marketing de la filiale française de Swinkels. Un virage engagé pour redorer son blason, mais sans se renier. « Sur les réseaux sociaux, il y a beaucoup de débats. Il y a ceux qui détestent la marque, et ceux qui l'aiment. Nous voulons rester connectés à nos consommateurs et profiter de ce bouche à oreille. » En plus du digital, les investissements marketing vont se poursuivre en 2025, en affichage et en radio. En plus de nourrir son ancrage dans la « street culture », la 8.6 veut profiter du boum du segment des canettes. D'abord vu d'un mauvais oeil, ce type de contenant a désormais le vent en poupe (21 % de parts de marché). Sur un an, il a enregistré la plus forte croissance (+4,5 %) du marché, avec en tête la 8.6, derrière les marques distributeurs. Des débuts dans les bars Même les marques historiques se sont lancées, comme Heineken, Leffe ou Guinness. « L'offre s'est aussi étoffée, grâce au tissu de microbrasseries, poursuit le directeur marketing. Il y en avait 300 en 2010 en France, elles sont 2.500 aujourd'hui. » LIRE AUSSI : Les petites brasseries sous pression Décryptage - Boissons alcoolisées : la revanche de la canette L'innovation a été l'autre levier du développement. Swinkels propose désormais sept recettes pour la 8.6, de la Gold titrant à 6,5° en passant par la AMBER, la Black (7,9°) ou l'IPA. Cet été, une version à la cerise - la première bière fruitée de la marque - a été lancée. « On visait au départ 3.000 hectolitres. On finit l'année à 14.000 », se félicite le responsable. La marque vise aussi de nouveaux canaux de vente, comme les boulangeries et la restauration rapide. Elle vient, il y a six mois, de faire ses premiers pas dans les bars, ce qui semblait impossible il y a dix ans. « Notre ambition est de recruter de nouveaux consommateurs et de développer la pénétration ; nous avons encore de la marge », poursuit Matthieu Ribeyron. De fait cinquième brasseur français, Swinkels détient seulement 3,3 % du marché, loin du leader Heineken (29,7 %), mais « avec une seule marque », fait valoir le directeur marketing. Après 900.000 hectolitres vendus en 2025, la 8.6 espère rapidement atteindre le million.

By |2025-01-02T23:25:10+00:00January 2nd, 2025|Scoop.it|0 Comments

VIDEO – Neom, le rêve saoudien tourne au cauchemar

C'est un rêve, version cité futuriste au coeur du désert. Un rêve entretenu depuis 2022 par des vidéos remplies d'images de synthèse. Un rêve promis pour 2030, mais dont l'horizon s'éloigne à mesure que le calendrier se rapproche. Neom, le projet saoudien de cités dans le désert, dont « The Line », la ville la plus emblématique de toutes, accumule les déboires. Trop chère, trop ambitieuse : « The Line » a été revue à la baisse. A la place des 170 km de long promis pour 2030, elle en fera… 2,4 km. C'est un peu comme si notre tour Eiffel était finalement livrée en version de 4 mètres de haut. Viols collectifs et tentatives de meurtre Mais il y a plus grave, et l'utopie est carrément en train de se transformer en dystopie. D'après une enquête du « Wall Street Journal », le chantier est un danger permanent pour les quelque 100.000 employés qui y travaillent : des employés ont signalé des cas de viols collectifs, de tentatives de meurtre et de trafic de drogue sur le site. L'administration de Neom répond à ces accusations en expliquant que ces incidents illustrent ce qui peut mal se passer lorsque tant de personnes arrivent dans une partie isolée du monde pour créer un projet très ambitieux. LIRE AUSSI : En difficulté budgétaire, l'Arabie saoudite revoit ses grandes ambitions à la baisse VIDEO - Le nouveau projet fou de l'Arabie saoudite Autre signe inquiétant, le PDG de Neom, Nadhmi Al-Nasr, a brusquement quitté son poste fin 2024, sans que le pays s'étende sur les raisons de ce départ. Le «Wall Street journal» rappelle qu'il avait, dans une de ses enquêtes, pointé des comportements inappropriés du PDG. Un PDG par intérim a été nommé, Aiman Al-Mudaifer, qui dirige depuis 2018 un programme immobilier du très riche Fonds d'investissement public (PIF) du royaume et possède, à ce titre, « une compréhension profonde et stratégique de Neom », d'après le communiqué. Celui-ci précise que l'entreprise « entre dans une nouvelle phase ». Au final, c'est une station balnéaire de luxe sur la mer Rouge qui devient officiellement le premier bout de Neom à sortir de terre : ouverte en octobre 2024, Sindalah se veut la preuve vivante de la viabilité du projet. Même si on est loin du gigantisme du projet initial, le message est clair : le projet est toujours en marche.

By |2025-01-02T23:24:05+00:00January 2nd, 2025|Scoop.it|0 Comments

Des Skyblog à TikTok, plongée dans la mémoire du Web français

Hormis quelques mentions dans la presse spécialisée, le deal est passé inaperçu. L'Institut national de l'audiovisuel (INA) et TikTok ont officialisé au printemps un accord ouvrant la voie à l'archivage des contenus publiés sur la plateforme chinoise. Le partenariat peut paraître surprenant. L'institution française, connue pour ses archives des émissions de radio et de télévision, et le réseau social préféré des ados des années 2020 semblent aux antipodes. Mais, pour l'INA, certaines vidéos postées sur TikTok ont bien toute leur place dans ses archives. « Ce type de partenariat est nécessaire aujourd'hui parce que certains contenus audiovisuels du Web ont depuis quelques années déjà un intérêt patrimonial réel », souligne Jérôme Thièvre, responsable de mission du dépôt légal du Web à l'INA. Système du « dépôt légal » né au XVIe siècle Aux yeux de la plateforme détenue par le chinois ByteDance, cet accord, conclu en marge du Festival de Cannes, marque là son impact culturel. L'INA, de son côté, veut montrer qu'il est « le média de la culture populaire » et bien dans son époque, selon les dires de son président-directeur général, Laurent Vallet. L'accord doit aussi permettre de faciliter le processus de collecte sur le réseau social. Les grandes plateformes ont en effet tendance à protéger de plus en plus leurs contenus, notamment pour bloquer les modèles d'intelligence artificielle, qui s'entraînent sur leurs données. LIRE AUSSI : Le copyright peut stopper l'essor de l'IA, selon Yann LeCun INTERVIEW - Le patron de l'INA plaide pour rapprocher les offres numériques du service public audiovisuel L'INA se partage avec la Bibliothèque nationale de France (BNF) la lourde tâche d'archiver le Web français dans le cadre du « dépôt légal », dont les origines remontent au XVIe siècle et à François Ier, bien avant la création d'Internet. En 1537, le roi de France signe l'ordonnance de Montpellier, qui oblige imprimeurs et éditeurs à déposer un exemplaire de chaque nouveau livre à la bibliothèque royale, à la fois pour préserver « toutes les oeuvres dignes d'être vues » mais aussi pour garder la main sur la diffusion des idées. Au fil des siècles, le dépôt légal est étendu aux autres supports, des partitions musicales aux vidéos et logiciels puis aux sites Web en 2006 avec la loi Dadvsi (loi relative au « droit d'auteur et aux droits voisins dans la société de l'information »). Les deux institutions ont ainsi la mission de collecter, conserver et mettre à disposition les contenus du Web français. Les « incunables d'Internet » Pour Sophie Gebeil, maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l'université d'Aix-Marseille, la France est un pays « très avancé » dans l'archivage du Web, notamment grâce au cadre fixé par le dépôt légal. « L'Etat y met aussi des moyens : il considère que c'est du patrimoine et un service public », indique-t-elle. Quelques traces des débuts d'Internet en France sont ainsi conservées dans les deux collections. Ces captures sont surnommées les « incunables du Web », en référence au nom donné aux premiers livres imprimés (entre les années 1450 et 1500). La BNF et l'INA les ont récupérées auprès d'Internet Archive. Créée en 1996 par Brewster Kahle, cette ONG américaine s'est donné pour mission de collecter l'ensemble du Web et de devenir une sorte de bibliothèque d'Alexandrie d'Internet. « On s'est tournés à l'époque vers Internet Archive avec une sélection de domaines qui nous intéressaient, principalement des listes de chaînes », relate Jérôme Thièvre. Les disques durs avaient traversé l'Atlantique par La Poste. D'un côté, on a l'impression que les sites vont tout le temps être là, sachant qu'on nous sensibilise souvent sur le fait qu'on laisse une trace, une empreinte numérique. Mais en réalité, le Web est instable. Sophie Gebeil, maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l'université d'Aix-Marseille Contrairement aux idées reçues, les contenus publiés sur la Toile sont fragiles. « D'un côté, on a l'impression que les sites vont tout le temps être là, sachant qu'on nous sensibilise souvent sur le fait qu'on laisse une trace, une empreinte numérique », souligne Sophie Gebeil. « Mais en réalité, le Web est instable. » Selon une étude publiée en mai par le think tank américain Pew Research Center, 38 % des pages Internet qui existaient en 2013 n'étaient plus disponibles une décennie plus tard. « Il y a des pans du Web qui disparaissent tous les jours », confirme Vladimir Tybin, chef du service du dépôt légal numérique à la BNF. Des exemples de l'histoire récente le prouvent. Au moment de l'investiture de Donald Trump en 2017, par exemple, l'administration du président américain avait effacé une partie du site Internet de la Maison-Blanche. Les pages supprimées faisaient référence au changement climatique, à l'histoire des droits civiques ou encore aux droits des personnes LGBT. Coût de maintenance Cet été, une autre disparition a cette fois fait trembler le monde du journalisme musical. Sur décision de son propriétaire, Paramount, le site MTV News, une référence dans le secteur, a été mis hors ligne. Les réactions indignées d'anciens collaborateurs dénonçant « la perte de décennies d'histoire musicale et de pop culture », ont rapidement fusé. Selon les informations de « Variety », Paramount justifierait cette décision par un coût de maintenance trop élevé du site par rapport aux revenus publicitaires qu'il générait. Quelques jours plus tard, l'ONG Internet Archive a finalement mis en place un index avec une collection de 480.000 pages Web de MTV News sur son service Wayback Machine, où les internautes peuvent retrouver d'anciennes versions de sites Internet. LIRE AUSSI : Réseaux sociaux, SVoD, podcasts… : l'INA accélère sa digitalisation En France, l'INA s'intéresse dans sa mission d'archivage aux contenus en rapport avec l'audiovisuel, tandis que la BNF a un champ de collecte plus vaste du Web français. Il englobe d'une part les domaines en «.fr » et plus généralement les sites produits en France ou dont l'auteur réside dans l'Hexagone. Mais au vu de l'immensité du Web français, il est impossible pour la BNF d'être exhaustive. Au total, il existe plus de 4,2 millions de domaines en «.fr », selon les données communiquées aux « Echos » par l'Afnic, l'association chargée de leur gestion. Rien qu'en 2023, 801.427 nouveaux sites en «.fr » ont été créés. Pour son travail d'archivage, la BNF a choisi de mettre en place à la fois des collectes ciblées sur des thématiques précises et à des fréquences variables mais aussi une collecte large annuelle. Cette dernière vise à obtenir un échantillon représentatif du Web français. 2.400.000 gigaoctets et 60 milliards d'URL ont été collectés par la BNF Un travail de longue haleine pour son robot « moissonneur », Heritrix, chargé de collecter 5,9 millions de domaines cette année. « Lors de notre dernière collecte large, on est arrivé à une durée de collecte de 49 jours pour un volume de données d'un peu plus de 150 téraoctets », détaille Vladimir Tybin. Les archives du Web représentent une masse titanesque de données : 2,4 pétaoctets, soit 2.400.000 gigaoctets, et 60 milliards d'URL ont été collectés par la BNF dans le cadre du dépôt légal du Web. A l'INA, 4 pétaoctets sont conservés sur des serveurs et des bandes magnétiques (LTO) dans ses data centers. Pour capturer certains événements exceptionnels, les deux établissements doivent aussi savoir agir rapidement. Lors des attentats de novembre 2015, l'INA avait par exemple mobilisé une personne pour faire une collecte en temps réel. « Sur les réseaux sociaux, il faut être très réactif, les données peuvent être très éphémères », explique Jérôme Thièvre. Technologies parfois disparues Pendant la crise du Covid-19, les équipes s'étaient aussi mises en ordre de marche pour collecter les contenus liés à la crise sanitaire : c'est aujourd'hui une des collections les plus riches de la BNF. Il est possible d'y retrouver aussi bien des tweets du controversé professeur Didier Raoult défendant l'hydroxychloroquine que des déclarations du ministre de la Santé de l'époque, Olivier Véran, relayées sur les réseaux sociaux. Contrairement à Internet Archive, par exemple, les archives de l'Internet français de la BNF et de l'INA ne sont pas en accès libre : elles sont seulement ouvertes aux chercheurs accrédités. Ces derniers peuvent les consulter dans un espace réservé à la BNF ainsi que dans une vingtaine de bibliothèques partenaires. C'est une capsule totalement hermétique sans ouverture sur le Web vivant, comme une machine à remonter le temps. Vladimir Tybin, Ici, pas de parchemins poussiéreux et autres manuscrits : les recherches se font sur un poste informatique. « Les chercheurs ont accès aux premiers sites Web de 1996 jusqu'à nos jours, en passant par les réseaux sociaux, les forums, avec des contenus qui n'existent plus ou certains qui existent mais sont difficilement retrouvables », liste Vladimir Tybin. « C'est une capsule totalement hermétique sans ouverture sur le Web vivant, comme une machine à remonter le temps. » Les archivistes du Web doivent également faire en sorte que les pages pourront être rejouées à l'identique, en incluant parfois des technologies disparues, tels que les contenus Adobe Flash Player. LIRE AUSSI : REPORTAGE - Internet Archive : menace sur la mémoire du Web Si les deux institutions mènent leur travail de captation de leur propre chef, parfois, les sites eux-mêmes se rendent compte de la valeur de leurs contenus pour la postérité. C'est le cas de Skyblog, la plateforme française de blogs détenue par la radio musicale Skyrock. Véritable refuge pour de nombreux adolescents des années 2000, elle est considérée comme un des premiers réseaux sociaux. En 2007, Skyblog était même le 17e site le plus visité au monde. Mais près de vingt ans après, les internautes ont déserté les sites de blogging au profit de Facebook, X et autres plateformes. En juin 2023, la nouvelle tombe comme un couperet : le mythique site va fermer ses portes et l'ensemble des blogs vont être supprimés. « Trésor sociologique » « Le réseau et ses techniques évoluent, les Skyblog, pour s'y maintenir, auraient dû évoluer à leur tour. Et cela aurait dénaturé leur créativité numérique, désormais mythique », justifie aux « Echos » le PDG de Skyrock, Pierre Bellanger. Il ajoute que le règlement RGPD, sur la protection des données privées, aurait de toute façon obligé l'entreprise à effacer la plupart des Skyblog. Avant la fermeture, le dirigeant pense à contacter la BNF et l'INA pour leur demander de garder une trace de ses contenus - une première pour un site de cette taille. Pour Pierre Bellanger, « les Skyblog sont un trésor sociologique unique » et « un témoignage grandeur nature des vécus individuels de la première génération du siècle ». Afin de préserver cette mémoire, les deux établissements publics se sont donc attelés à l'archivage des blogs encore actifs : environ 12 millions sont conservés par la BNF et 1,6 million par l'INA. Mais que les anciens détenteurs d'un Skyblog se rassurent : le blog embarrassant de leur adolescence ne reviendra pas les hanter. Comme les autres archives, ils sont uniquement accessibles aux chercheurs, désireux de se documenter sur la jeunesse du début du millénaire.

By |2024-12-31T19:05:46+00:00December 31st, 2024|Scoop.it|0 Comments

‘Share of model’ is the new marketing measure for the AI era

It looks like we could be at the start of a new era in communication. We’ve had the print and the electronic eras, and the tectonic plates are now shifting from the digital to the generative AI (GenAI) era. Within marketing specifically, all kinds of new things will emerge to take advantage of the new technology. New roles, new skills, new brands, new objectives, new tactics, new agencies, new creative forms, new production techniques, new research methods. And new metrics to help us track success. But it’s always important to think about what’s not new and what’s not changing too. Too much of what’s new in marketing gets built by people with no real understanding of the fundamentals and what’s proven to work. Which is why, whenever thinking about what’s coming, my instinct is to try to connect it to what’s gone before. So when a colleague at Jellyfish, Jack Smyth, started talking about ‘share of model’ early this year as a way of measuring a brand’s presence within AI data sets, I had a few basic thoughts in quick succession. First, that sounds genuinely new. Second, it feels reassuringly familiar. Third, I wonder if, as with share of voice and share of search, it relates to share of market. (And fourth, ‘why the hell didn’t I think of that?’.) With most apparently new ideas, they’re never 100% new but are always combinations and evolutions of previous ideas. In fact, for new ideas to gain traction, they usually need to be both original and also familiar. The novelty helps them get attention and the familiarity helps make them easy to adopt. For full disclosure, Jellyfish is exploring share of model as a marketing metric. It is also building a platform to help monitor it, and working with a number of brands to make it work in practice as a brand management tool. But before looking at what share of model is and what it could become, here’s a brief look at its ‘share of’ forebears, the giants whose shoulders it’s standing on. Generative AI isn’t marketing’s future, it’s part of its present Share of market: The ‘share of’ metric to rule them all Share of market (or market share) is the Patient Zero of all the ‘share of’ metrics. It really caught on from the 1950s onwards with the explosion of mass production and mass consumerism, as global markets grew, competition intensified and assessing a company’s market position relative to competitors became a priority. Businesses had previously relied on anecdotal evidence and intuition to gauge their market positions, but from the 50s companies began collecting data more systematically and on a bigger scale, conducting surveys, tracking sales and using more sophisticated statistical methods. The simultaneous rise of early computers enabled all this. Source: Google NGram showing the rise in mentions in publications of ‘share of market’ and ‘market share’ from the 50s Market share had its big moment around 1974-75 when the Harvard Business Review published an article about the positive correlation between market share and ROI, saying that businesses with higher market share tend to have higher profit margins, with economies of scale, market power and quality of management amongst the major factors driving this. While market share growth remains a primary goal for most brands, over the last 20 years the spotlight (at least in marketing) feels like it’s shifted somewhat to metrics that are more in marketing’s increasingly narrow control, are easier to monitor and move more quickly. Today’s marketers are addicted to the instant gratification of metrics that see bigger, faster shifts. Market share is perhaps more suited to stable and mature categories, and a little hard to keep track of in dynamic and emerging categories, which may mean it’s become less of a North Star for some, however wrong that might be. Share of voice: The ‘share of’ metric for the mass media age Marketing’s next big ‘share of’ metric, share of voice (SOV), is essentially the concept of market share applied to media spend, and was especially useful in the pre-digital mass media. Les Binet, adam&eveDDB’s head of effectiveness, directed me to the fact that Unilever had pioneered the use of SOV as far back as the 1960s, although the company kept quiet about this at the time. Source: Google NGram showing the rise in mentions in publications of ‘share of voice’ from the 50s James Peckham at Nielsen brought all this out into the open in the early 70s, and then John Philip Jones made it famous with a big, multimarket study in the late 80s and early 90s. The key insight in all this work was that brands investing more in media than their market share implied were much more likely to grow their market share over the longer term. Binet and Peter Field built on Jones’s findings, featuring it in 2007’s ‘Marketing in the era of accountability’ and later work. Binet told me he first explored using SOV for Volkswagen as early as 1993 and coined the term ‘excess share of voice’ or ESOV then, ESOV being the difference between a brand’s share of voice and its share of market. This concept was known to Unilever as ‘dynamic difference’, although Binet wasn’t aware of that work at the time. Binet and Field’s work established SOV as a core planning principle, especially useful for budget setting. Source: Binet and Field, Media in focus: Marketing Effectiveness in the Digital Era, IPA   But SOVs pre-digital roots are now showing and it’s getting harder to calculate due to a lack of comprehensive and reliable data on brands’ digital media spend relative to competitors. Some even think the link between SOV and market share has now broken. It seems unlikely that the fundamental principle no longer holds true, but it does point to the need to think about effective share of voice, not just share of voice, when planning media. Share of search: The ‘share of’ metric for the digital age Share of search measures the proportion of online searches for a brand compared to the total searches in its category. It was popularised by Binet and James Hankins from around 2020, although people in the performance marketing and SEO worlds claim they’d been using a version of it for some time as part of their toolkit, they just hadn’t been shouting about it. Google and Kantar have shown that share of search is a proxy for a brand’s mental availability, and Binet and Hankins’ work with the IPA showed that in many categories it’s a leading indicator of market share. Based on freely available Google Trends search data, it’s relatively easy and inexpensive to measure compared to traditional market research methods, and because various platforms and tools exist to monitor it, it has become standard for many brands to track. All of which feels like a natural progression to the new kid on the block. Share of model: The ‘share of’ metric for the GenAI age? As with the earlier ‘share of’ metrics, the development of each being intrinsically linked to the emergent or dominant marketing technology of the day, share of model has arrived hand in hand with a new era in marketing and a newly available data source. What the AI large language models (LLMs) ‘know’ in relation to brands is essentially the sum total of everything in their datasets about a brand, its touchpoints, its communications and, increasingly, the new content each model can find on what consumers think, feel and do in relation to it. All in one place, and all for free, or at least without the need for costly surveys and panels. Marketing Week’s Mark Ritson noted the power of synthetic data for market research last year, after the publication in October 2022 of academic research suggesting LLMs could generate perceptual maps and brand attributes closely resembling human-generated data. Plainly, any vast repository of data on a brand that’s essentially free will be interesting to marketers, and so the race has been on to find robust, stable, replicable ways of organising what LLMs know about brands that can be of use to marketers. Enter share of model – defined here as the number of mentions of a brand by one or multiple LLMs, as a proportion of total mentions of brands in the same category. It essentially gives a picture of a brand’s overall ‘visibility’ to AI models and so to marketers. Tracking a brand’s mention rate as it shifts over time in relation to key competitors can make this practical and actionable. But it’s not just about visibility, it can also be about brand positioning. At its simplest, brand positioning is about improving positive brand associations, reducing negative associations and distinguishing a brand on key associations where there’s an opportunity for relative differentiation. Share of model could also help here. LLMs can generate clusters of positive and negative associations with brands and categories, and so we can use them to compare a brand with its competitors on those associations and track them over time. So the models can be a great source of brand positioning insight, as an input to help identify positive brand associations to build, negative associations to reduce and relative differences to further distinguish a brand, and as an output to track progress towards an ideal positioning. So what next for share of model? It’s too early to say if share of model will prove to have the universal utility that has been the key to the success of its ‘share of’ predecessors, and there’s a lot of work to do if it’s to become anywhere near as widely known and used. Firstly, as with SOV, ESOV and share of search, establishing if there’s a relationship with share of market feels important. Do improvements in share of model reflect or even predict market share gains? Can changes in the communications approach impact share of model and share of specific brand associations? Can the insight generated help us produce new, more relevant creative content? How do we ensure creative gets the attention of its human audience in order to influence brand growth directly? How do we ensure content reaches its new ‘audience’ – the models – in order to influence it indirectly? All are questions we’re exploring at Jellyfish. No doubt some brands and marketers will use this as a reason to open the floodgates to huge quantities of poor AI content of all kinds to try and ‘game’ the models, as in the early days of search engine marketing. Any new metric is likely to lead to some unintended consequences. Let’s do everything we can to avoid that. Let’s hope people use this to help create better, longer-lasting, strategic communications with a higher goal – to drive share of market – not just to get a short-term boost for their share-of-model measure.

By |2024-12-31T19:03:36+00:00December 31st, 2024|Scoop.it|0 Comments

xAI, la dernière pépite à 50 milliards de la galaxie Musk

Elon Musk était l'un des signataires, en mars 2023, de la la lettre réclamant une pause dans la course à l'intelligence artificielle générative. Quatre mois plus tard, il se lançait sur ce marché avec xAI. Il est désormais l'un de ceux qui courent le plus vite. Six mois après avoir levé 6 milliards de dollars, la start-up qui édite le chatbot Grok vient en effet d'engranger 5 milliards supplémentaires, ce qui lui permet de doubler sa valorisation à 50 milliards de dollars. Le fonds souverain du Qatar, Qatar Investment Authority et Valor Equity Partners ont participé au tour, selon le « Wall Street Journal », ainsi que Sequoia Capital et Andreessen Horowitz, qui avaient déjà participé au précédent cycle - avec Fidelity Management & Research Company, et le prince saoudien Al-Walid ben Talal. Comme pour ses autres entreprises (Tesla, SpaceX et X), l'intérêt des investisseurs pour xAI a été stimulé par la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine. Sans garde-fous ou presque xAI est surtout connu pour éditer le modèle de langage (LLM) propulsant le chatbot Grok, uniquement disponible pour les abonnés premium du réseau social X. Contrairement aux autres modèles du marché (OpenAI, Microsoft, Google, Anthropic…), celui de xAI agit - à de rares exceptions près comme les contenus pornographiques par exemple - sans garde-fous, au nom des idées libertariennes d'Elon Musk. LIRE AUSSI : Etats-Unis : Elon Musk détaille son projet « radical » pour réformer l'Etat fédéral Si Grok est capable de fournir des réponses dans les standards du marché, il peut aussi reproduire des visages de personnalités politiques ou protégées par des licences, là où les rivaux se l'interdisent. Du reste, Grok doit s'exprimer avec un ton direct et humoristique, à l'image de son patron. Il peut compter pour cela sur les données de X sur lequel il est entraîné. Elon Musk a aussi invité ses membres à lui partager des données médicales, radios ou IRM… Pour propulser le tout, xAI mise sur un superordinateur baptisé Colossus et situé à Memphis dans le Tennessee, proche du fleuve Mississippi. Comme les usines de Tesla, il cumule les superlatifs avec 100.000 puces Nvidia H100, ce qui en fait « le superordinateur le plus rapide de la planète en tant que cluster unique », selon les mots du patron de Nvidia, Jensen Huang. A 45.000 dollars par puce, le bâtiment coûte plus cher que le One World Trade Center de New York. Et il a été bâti en à peine 122 jours, un record. La « méthode Musk » appliquée à l'IA « C'est la méthode Musk qui est déjà en marche, comme dans les usines Tesla ou chez SpaceX, où il cherche à tout optimiser », compare Stéphane Distinguin, cofondateur et CEO de Fabernovel. LIRE AUSSI : De Tesla à la Maison-Blanche : la méthode infernale de Musk pour chasser les coûts Pour le reste, les rares chiffres disponibles sont moins flatteurs. Alors que ChatGPT a 200 millions d'utilisateurs hebdomadaires, Grok est encore limité aux 640.000 abonnés premium à X, a mesuré Statista (sur un total de 250 millions d'utilisateurs actifs). Le moteur a aussi beaucoup fait parler de lui lors de l'élection présidentielle américaine… en mal. Contrairement aux autres IA, plus prudentes, Grok s'est lancé dans des prédictions hasardeuses, annonçant la victoire de Trump dans certains Etats avant même la fin du dépouillement des bulletins. La donne pourrait néanmoins changer. Se tourner vers les entreprises « Des tests sont menés en Nouvelle-Zélande pour ouvrir Grok », pointe un bon connaisseur. « A New York, on voit des publicités partout pour les différents modèles d'IA. Tous les acteurs cherchent à capturer des parts de marché. Le gagnant raflera tout », poursuit-il, précisant que derrière chaque entreprise d'Elon Musk, il « y a autant un projet de société qu'un besoin de rentabilité ». Comme ses concurrents, xAI devra se tourner vers les entreprises pour chercher à rentabiliser ses lourds investissements. En guise de premier pas, la start-up a rendu son modèle Grok-1 disponible sur la plateforme Hugging Face. Mais il n'y a pas foule. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Elon Musk a-t-il vraiment cassé Twitter ? « L'API n'a été téléchargée que 3.000 fois, ce n'est rien du tout, relève un porte-parole de la plateforme. Grok est un trop gros modèle et il coûte trop cher pour les entreprises qui veulent l'installer. » Dans cette course de vitesse de l'IA, Elon Musk n'hésite pas à mettre des bâtons dans les roues de ses concurrents, comme OpenAI, qu'il a attaqué en justice après son changement de statut en entreprise à but lucratif. Lui se vante de proposer un modèle partiellement ouvert (open source), permettant aux développeurs d'accéder au code. Pour Emmanuel Vivier, cofondateur du Hub Institute, « il s'agit d'éviter que l'intelligence artificielle générale finisse aux mains d'une grande entreprise privée ». Grâce aux capitaux levés, Elon Musk va aussi pouvoir doper son modèle en achetant 100.000 nouveaux processeurs auprès de Nvidia et tenter ainsi de se différencier de la concurrence. Le fournisseur star de puces IA pourrait d'ailleurs, selon le « Financial Times », participer à la prochaine levée de fonds de xAI, déjà en préparation.

By |2024-12-31T19:00:42+00:00December 31st, 2024|Scoop.it|0 Comments