Lydia, Spendesk, Swile… la folle fin d’année de la fintech française
L'heure du bilan de la French Tech n'a pas encore sonné mais certaines conclusions sont déjà connues. La fintech est l'un des secteurs tech les plus dynamiques en cette fin d'année 2021. Depuis septembre dernier, les start-up de la finance enchaînent les méga levées de fonds qui font augmenter significativement leurs valorisations. D'après l'association France Fintech, les investissements dans le secteur ont atteint 762,9 millions d'euros au second semestre 2021 (données collectées jusqu'au 8 décembre), en hausse de 104 % par rapport au deuxième semestre 2020. Ce chiffre est en revanche à relativiser car il ne prend pas en compte la levée de fonds de la néobanque pour professionnels Qonto , dont le montant n'a pas encore été officialisé. Ce dynamisme n'est pas complètement surprenant. Les start-up du paiement, du crédit ou encore de la comptabilité sont devenues les chouchous des investisseurs. « On se fait harceler par les VC. On refuse beaucoup de discussions avec eux car nous avons d'autres choses à faire », confiait le fondateur d'une start-up qui a levé en début d'année. « En un mois, j'ai reçu sept mails de la part du même fonds », ajoutait-il. Quatre licornes en quatre mois Certaines pépites ont cédé aux avances répétées des fonds de capital-risque comme Spendesk, qui, selon nos informations, est en train de boucler une levée de fonds de plus de 100 millions de dollars menée par l'américain Tiger… seulement quatre mois après l'annonce de son tour de table de 100 millions d'euros . Ce nouveau financement valoriserait la start-up spécialisée dans la gestion des dépenses en entreprises à plus d'un milliard. Contactée, la start-up ne souhaite pas commenter. Les fintechs, de plus en plus pourchassées par les investisseurs D'autres fintechs françaises ont passé le milliard de valorisation ces quatre derniers mois, à commencer par Swile (avantages salariés) qui a fait rentrer à son capital Softbank. S'en est suivi Qonto, désormais valorisée plus de 4 milliards de dollars, et Lydia qui vient tout juste de lever 103 millions de dollars avec ses investisseurs existants (Accel, Hedosophia, Tencent…) et deux nouveaux entrants, les hedge funds américains Dragoneer et Echo Street. Sans grande surprise, ce sont donc des fonds étrangers qui ont mené chacun de ses gros tours de table puisqu'ils ont majoritairement des poches d'investissement plus profondes que leurs homologues européens. Une tendance mondiale Ces opérations ont évidemment fait augmenter le ticket moyen attribué aux fintechs françaises. Selon France Fintech, le montant moyen levé a atteint 31,8 millions d'euros au deuxième semestre 2021, contre 21,7 millions pour les six premiers mois de l'année. La start-upSunday a par exemple levé 100 millions de dollars en série, six mois après son tour d'amorçage de 24 millions de dollars. Créée par les propriétaires de la chaîne de restaurants Big Mamma, la jeune pousse a mis eu point un système de paiement d'addition par QR Code. La situation française n'est pas isolée. C'est toute la fintech mondiale qui est en ébullition ces derniers mois. D'après le BCG, les investissements dans les fintechs ont grimpé de 173 % au troisième trimestre 2021 par rapport à l'année précédente. Les levées de fonds de plus de 100 millions de dollars participent massivement à cette explosion. Les fintechs européennes ne sont pas en reste avec des opérations marquantes comme les 900 millions de dollars levés par la néobanque allemande N26 ou les 200 millions de la plateforme bancaire britannique Thought Machine. Mais dans cette surenchère, les Etats-Unis font toujours la course en tête. Mais jusqu'à quand ?