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    Chez KLM, tous les B777 et B787 désormais équipés d’une Premium Comfort

    KLM (groupe Air France-KLM) vient d’achever, à l’issue de deux années de réaménagement de ses cabines long-courrier, l’ajout entre sa classe économique (Economy et Economy Comfort) et sa World Business Class, d’une Premium Comfort Class, sur la totalité de sa flotte Boeing 777 et 787, soit 54 avions au total. « Les premières réactions ont été très positives chez nos passagers, lesquels mentionnent en particulier le fait qu’ils bénéficient de plus de confort et de repas plus savoureux » se félicite Barry ter Voert, directeur de l’expérience au sein de la compagnie néerlandaise. Selon le type d’avion, la section Premium Comfort compte de 21 à 28 sièges, des fauteuils plus larges et offrant plus d’espace pour les jambes, dotés également d’un écran plus grand et d’un repose-pieds à la différence de la classe Economy. Les sièges de la section Premium Comfort peuvent également être davantage inclinés vers l’arrière qu’en économie. Lors de la conversion des B777, KLM Royal a également remplacé les sièges de la World Business Class, dotés désormais d’une porte coulissante pour plus de confort et d’intimité. En outre, tous les passagers de la World Business Class ont un accès direct au couloir.

    By |2024-12-28T23:30:48+00:00December 28th, 2024|Scoop.it|0 Comments

    Le nouvel Airbus A330NEO de Malaysia Airlines cloué au sol quelques jours après son vol inaugural

    oilà sans doute une mauvaise publicité dont Airbus mais aussi Malaysia Airlines auraient bien voulu se passer. La compagnie aérienne Malaysia Airlines a cloué au sol son nouvel Airbus A330NEO à peine 3 jours après que celui-ci a effectué son vol inaugural de Kuala Lumpur à Melbourne, en Australie. L'avion a été immobilisé pour 48 heures. En cause : une série de problèmes techniques que l'appareil a rencontré depuis son vol inaugural. Airbus et Rolls-Royce pointés du doigt par le DG de Malaysia Airlines « Le problème vient de l'usine et cela affecte la réputation et la marque de Malaysia Airlines », a indiqué dimanche le directeur général de la compagnie aérienne, Izham Ismail, au journal malaisien « New Straits Times ». Selon lui, Malaysia Airlines a identifié trois problèmes techniques dus au niveau de qualité de la production en usine et au niveau de la livraison. Lors de son vol inaugural, le 19 décembre, l'avion aurait ainsi connu des premiers problèmes techniques impliquant son moteur et ses systèmes hydrauliques. Ces problèmes se sont reproduits le 20 décembre, ce qui a obligé l'avion à être immobilisé pour réparation à son retour à Kuala Lumpur. Le 21 décembre, Malaysia Airlines a ensuite annulé le vol MH149 à destination de Melbourne en raison de la persistance de ces problèmes. « La sécurité est essentielle. Je ne prendrai pas de risques sur la sécurité », a expliqué Izham Ismail. Il pointe du doigt la responsabilité du constructeur de l'appareil qui est équipé d'un moteur Rolls-Royce Trent 7000. « Nous avons besoin qu'Airbus et Rolls-Royce enquêtent sur la cause profonde de ces problèmes sur ce tout nouvel avion. Les constructeurs doivent être tenus responsables. Ce qui arrive à un avion flambant neuf n'est pas acceptable. Pour moi, c'est embarrassant », a ajouté Izham Ismail, cité par le « New Straits Times ». Contacté par le quotidien malaisien, Rolls-Royce a indiqué avoir trouvé un composant défectueux, tandis qu'Airbus s'est dit prêt à aider Malaysia Airlines. Malaysia Airlines enchaîne les revers Cette immobilisation arrive au plus mauvais moment pour la compagnie aérienne qui a subi plusieurs revers cette année. Elle a notamment été obligée, cet été, de réduire plusieurs liaisons aériennes en raison des problèmes de main-d'oeuvre mais aussi de pénurie de composants et de pièces de rechange. LIRE AUSSI : Le transport aérien mondial n'arrive plus à répondre à une demande insatiable Sans oublier les retards de livraisons des appareils commandés. Si en 2022, l'entreprise a accepté d'acquérir 20 avions Airbus A330NEO afin de moderniser sa flotte de gros-porteurs, l'Airbus immobilisé, le premier livré, l'a été 29 novembre dernier, avec deux mois de retard sur le calendrier. Par ailleurs, la compagnie aérienne fait aussi face à des retards de livraisons des Boeing 737MAX 8 commandés en 2016. Et n'a que récemment reçu le cinquième appareil de sa commande

    By |2024-12-28T23:30:29+00:00December 28th, 2024|Scoop.it|0 Comments

    Apple, Meta, OpenAI : pourquoi la Silicon Valley fait acte d’allégeance à Trump

    La Silicon Valley, ancien bastion du Parti démocrate, a décidé de se ménager les faveurs de Donald Trump. Les PDG de Meta, Amazon et OpenAI - Mark Zuckerberg, Jeff Bezos et Sam Altman - ont chacun contribué à hauteur d'un million de dollars au fonds d'investiture du président élu. La jeune pousse de l'intelligence artificielle Perplexity vient aussi d'ajouter son nom à la liste. Plusieurs patrons, dont Tim Cook et Sundar Pichai, le PDG d'Alphabet, se sont en outre rendus à Mar-a-Lago pour dîner avec Donald Trump. Masayoshi Son, le patron de Softbank, le fonds géant japonais dédié à la tech, devait aussi s'entretenir avec le leader républicain ce lundi dans sa résidence floridienne. De nombreux investisseurs et autres dirigeants de la Silicon Valley participent d'ores et déjà au processus de sélection du nouveau gouvernement. La mafia PayPal C'est le cas de Marc Andreessen, cofondateur du célèbre fonds d'investissement Andreessen Horowitz, qui dit passer la moitié de son temps avec le futur président. « J'essaie d'aider de toutes les façons possibles », déclare-t-il sur un podcast de The Free Press. Notamment en donnant son avis sur « les politiques publiques autour de la tech, les affaires, l'économie et la santé du pays ». LIRE AUSSI : INTERVIEW - « Dans la Silicon Valley, on trinque au rosé et on mange des homards avec le retour de Trump » CHRONIQUE - Elon Musk, le véritable vice-président de Donald Trump David Sacks, un ancien de la « mafia PayPal » et investisseur en série, a été récompensé de sa loyauté envers Donald Trump par un poste au titre ronflant mais aux contours flous : « tsar de l'IA et des cryptos ». Comme pour Elon Musk, chargé de couper dans les dépenses du gouvernement, il s'agit d'un rôle informel, à temps partiel, mais qui devrait lui permettre d'influer sur la politique du nouveau gouvernement. Dérégulation et acquisitions Pour les entreprises de la tech, l'enjeu est de taille. Les dirigeants de la Silicon Valley espèrent que la future administration Trump les débarrassera de tous les obstacles législatifs et réglementaires qui menacent d'entraver leurs activités. Ils espèrent notamment que le départ de Lina Khan, l'actuelle directrice de la FTC, se traduira par une reprise des acquisitions. Dans le secteur de l'IA, le gouvernement actuel a tenté d'encadrer les entreprises de la tech, en leur demandant de notifier le gouvernement de leurs activités notamment, et en développant des standards visant à tester les modèles d'IA avant leur lancement. Ces barrières réglementaires devraient disparaître avec l'arrivée de Donald Trump au pouvoir. De nombreux dirigeants du monde de la crypto ont soutenu la campagne de l'ancien président, qui leur a promis qu'ils allaient « gagner, gagner, gagner » (« win, win, win ») s'il retournait à la Maison-Blanche. Le président élu a commencé à tenir parole en nommant Paul Atkins, un lobbyiste pro-crypto, à la tête de la SEC - le gendarme américain des marchés. Révolution au Pentagone L'arrivée de Donald Trump au pouvoir pourrait aussi bouleverser les règles d'attribution des contrats de la défense. Pour les entreprises de la Silicon Valley, cela représente une chance unique de décrocher une plus grande part du budget du Pentagone - qui représente plus de 820 milliards de dollars cette année. LIRE AUSSI : REPORTAGE - Comment JD Vance fait le lien entre Trump et la Silicon Valley PORTRAIT - Equipe Donald Trump II : la loyauté au service d'une ambition « Beaucoup d'entre nous espèrent qu'une révolution arrive », a récemment déclaré Joe Lonsdale, l'un des cofondateurs de Palantir, qui investit dans des entreprises du secteur. Il espère notamment « choquer la bureaucratie. » Plusieurs personnalités de la tech, sans expérience militaire, pourraient d'ailleurs être choisies par Donald Trump pour diriger le puissant département de la défense. Selon Politico, le président élu envisage de nommer Stephen Feinberg, un investisseur devenu milliardaire, comme numéro deux de cette administration. Les noms de Shyam Sankar, chef de la technologie chez Palantir, et Trae Stephens, cofondateur d'Anduril, circuleraient également à Mar-a-Lago.

    By |2024-12-28T23:29:36+00:00December 28th, 2024|Scoop.it|0 Comments

    Avec ses agents IA, Salesforce veut se rendre à nouveau incontournable dans les entreprises

    Avec le lancement de son Agentforce, Salesforce joue gros. Le leader mondial du logiciel de gestion clients a lancé une véritable croisade sur le sujet émergent des agents d'intelligence artificielle. Un millier de contrats ont déjà été signés par les clients de l'entreprise à ce stade, contre 200 fin octobre, a annoncé en début de semaine son patron Marc Benioff, lors d'une présentation pour les clients et la presse sur la deuxième version du produit. Le fondateur de la société qui fête ses 25 ans veille au grain. Selon le média spécialisé « The Information », il se serait montré particulièrement insistant auprès de ses équipes commerciales pour vendre systématiquement l'offre d'agents IA dans les nouveaux contrats depuis son lancement mi-septembre. Salesforce va même embaucher 2.000 personnes spécifiquement sur le sujet, signe que le business pourrait accélérer - ou que les équipes n'étaient jusqu'alors pas suffisamment formées dans le domaine. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Salesforce : comment l'IA générative bouscule le géant du logiciel d'entreprise Cet acharnement s'est déjà révélé payant à Wall Street : lors de la publication de ses derniers résultats il y a quinze jours, Salesforce a affiché des ventes en hausse de 8 %, à près de 10 milliards de dollars, sur le trimestre clos en octobre, alors que les précédents résultats étaient en net recul. Le titre s'est envolé de plus de 10 % en une séance. La capitalisation boursière de Salesforce s'élève désormais à 326 milliards de dollars, un niveau record. Des hommes et des machines « Désormais, je ne manage plus seulement des humains en tant que dirigeant. Je manage des humains et des agents », s'est exclamé le patron de Salesforce mardi. Et d'ajouter : « Ce marché, ce sont des centaines de milliards de dollars, peut être même plus. » LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Les agents IA, ces nouveaux compagnons de travail qui boostent la productivité En réalité, Salesforce doit mettre les bouchées doubles pour maintenir son positionnement dans un marché bouleversé par l'arrivée de l'intelligence artificielle générative, un outil incroyablement efficace pour les problématiques qui touchent les ventes et les relations clients. « Les agents permettent de résoudre une équation jusqu'à maintenant insoluble : faire de l'hyper-personnalisation auprès des clients avec une expertise de pointe, malgré une productivité bloquée dans les entreprises », assure Emilie Sidiqian, à la tête de la branche française de Salesforce. Course à l'échalote L'innovation est pressante, le risque étant que les entreprises ne se séparent des services de Salesforce pour créer leurs propres outils afin de gérer leur portefeuille client. Certains ont déjà quitté le navire, comme la plateforme de paiement fractionné Klarna fin août, qui va développer ses propres solutions en interne, en partie pour des raisons économiques. Il faut dire que le développement des agents a un coût : 2 dollars par conversation, une somme comparable au coût théorique de l'interaction d'un salarié avec un client, avance l'entreprise. Une addition néanmoins conséquente pour les clients de Salesforce, notamment les PME. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - IA : Microsoft plonge à son tour dans la bataille des « agents » « Il faut être clair, les POC [proof of concept, NDLR], ça n'a pas marché. Les acteurs qui sont passés à l'échelle sont ceux qui se sont concentrés sur des cas très précis et orientés clients », précise Emilie Sidiqian. Pour Salesforce, l'enjeu est clairement de montrer que l'entreprise est en pointe et au plus près des partenaires, qui sont de leur côté prêts à passer à l'étape suivante pour récolter les fruits de l'IA. Une chose est sûre, le combat fait rage sur l'accompagnement des entreprises sur les applications d'IA générative. Marc Benioff ne s'est pas privé, ces derniers mois, de critiquer les solutions concurrentes, notamment celles de Microsoft. « On me dit que certaines entreprises ont lancé des produits il y a déjà deux ans pour les clients. Mais pour moi, Copilot, c'est exactement le même qu'il y a deux ans », a-t-il encore taclé mardi.

    By |2024-12-28T23:28:36+00:00December 28th, 2024|Scoop.it|0 Comments

      UE-Suisse : l’accord historique face au mur des référendums

      C'est un moment historique dans les relations entre l'Union européenne et la Confédération helvétique. Après plus de dix ans de négociations tendues et près de 200 sessions de pourparlers depuis mars dernier, Bruxelles et Berne ont conclu ce vendredi un accord-cadre destiné à moderniser leurs relations bilatérales. Un accord qualifié d'« historique » par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et de « bon et équilibré » par la présidente de la Confédération suisse, Viola Amherd. LA NEWSLETTER INTERNATIONAL Tous les mardis à 11h Recevez le meilleur de l’actualité internationale. En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité. L'UE est le principal partenaire commercial de la Suisse, tandis que cette dernière est le quatrième partenaire de l'UE pour les biens et le troisième pour les services. Les échanges bilatéraux s'élèvent à quelque 550 milliards d'euros par an. Mais au-delà des chiffres, c'est toute l'architecture des relations entre Berne et Bruxelles qui se trouve modernisée. La protection des salaires suisses est maintenue Le texte conclu prévoit notamment un accès élargi au marché unique européen dans de nouveaux domaines comme l'électricité, la sécurité alimentaire et la santé. Indispensable pour la Confédération. L'accord garantit la libre circulation des personnes et l'égalité de traitement des citoyens européens en Suisse, tout en préservant les spécificités helvétiques en matière de protection salariale. C'était l'un des points les plus délicats de cette longue négociation. Les étudiants européens continueront de bénéficier des mêmes conditions d'accès aux universités suisses que les étudiants suisses. À lire aussi « La neutralité suisse, ce n'est pas être mou » En contrepartie, la Suisse s'engage à verser une contribution régulière aux fonds de cohésion européens : 375 millions d'euros par an entre 2030 et 2036, auxquels s'ajoutera un versement annuel de près de 140 millions d'euros dès la fin de l'année 2024 jusqu'à l'entrée en vigueur de l'accord. Une clause de sauvegarde, particulièrement sensible côté suisse, a également été négociée : elle permettra à Berne d'adopter des mesures unilatérales en cas de « conséquences économiques graves » liées à l'immigration, sous réserve de l'aval d'un tribunal arbitral. La passe délicate des référendums suisses Le commissaire européen Maros Sefcovic, qui a mené les négociations côté UE, s'est félicité d'un accord « équilibré » qui préserve « l'intégrité du marché unique ». Mais le plus dur reste à venir : la ratification. Si, côté européen, le processus devrait être relativement aisé, le parcours s'annonce semé d'embûches en Suisse. À lire aussi Les 10 points clés de l'accord UE-Mercosur L'accord devra, en effet, survivre à plusieurs référendums, comme le veut la tradition démocratique helvétique. Un exercice périlleux dans un pays où l'euroscepticisme a pénétré profondément la société, la classe politique ayant baissé les bras. En 2021, c'est d'ailleurs la crainte d'un rejet populaire qui avait poussé Berne à interrompre brutalement les négociations sur un précédent accord-cadre. Un coup de grisou qui avait jeté un sacré froid entre l'UE et la Suisse… La Suisse accède à Horizon dès le 1er janvier 2025 À découvrir Le Kangourou du jour Répondre Pour convaincre les citoyens suisses, Bruxelles a fait plusieurs gestes : outre la clause de sauvegarde, la Commission proposera dès janvier 2025 des dispositions transitoires permettant aux chercheurs suisses de participer immédiatement aux programmes européens de recherche (Horizon Europe). Une carotte importante pour un pays qui mise beaucoup sur l'innovation et qui y excelle. À lire aussi L'UE aux Suisses : « Il faut être deux pour danser le tango » « Je ne veux pas spéculer sur des scénarios négatifs, a déclaré M. Sefcovic, faisant référence à l'hypothèse d'un rejet par référendum. Nous avons négocié un très bon accord, équilibré, qui mérite d'être soutenu. » L'horizon de ratification est fixé à 2028-2029, laissant le temps nécessaire aux processus démocratiques de se dérouler et aux syndicats et patronats suisses de le digérer. Ce sera le point clé en Suisse.

      By |2024-12-28T23:11:25+00:00December 28th, 2024|Scoop.it|0 Comments

      Voitures électriques : la fronde contre les règles CO2 s’intensifie

      Plus la fin de l'année approche, plus la pression augmente sur la Commission européenne et sa présidente, Ursula von der Leyen. Constructeurs automobiles et Etats membres réclament un assouplissement des règles de décarbonation de l'industrie automobile. L'an prochain, celles-ci impliquent une baisse de 15 % des émissions moyennes des voitures neuves vendues, ce qui passe principalement par la hausse des ventes de voitures électriques. La marche est trop grande, martèlent depuis l'été la majorité des constructeurs. L'association européenne qui les représente, l'ACEA, a encore insisté, dimanche, par la voix de son président Luca de Meo, pointant du doigt un risque considérable pour le secteur. « L'industrie automobile risque de perdre jusqu'à 16 milliards d'euros de capacités d'investissement en payant des pénalités, en réduisant la production, en s'associant à des concurrents étrangers ou en vendant des véhicules électriques à perte », a-t-il détaillé. Il y a quelques jours, l'organisation tablait toutefois sur 15 milliards d'euros pour les seules pénalités. Aménager les règles Ce chiffrage est remis en cause par une ONG comme Transport & Environnement, qui doute de la volonté des constructeurs de verdir leurs ventes. Les voitures électriques dégagent moins de marge que celles à essence, avance-t-elle en substance. Les analystes financiers d'HSBC et d'UBS tablent pour leur part sur de potentielles pénalités de l'ordre de 5 à 8 milliards d'euros. Ce qui est déjà considérable. LIRE AUSSI : Emissions de CO2, sécurité… comment l'Europe influe déjà sur nos voitures L'ACEA dépeint un scénario du pire, mais les constructeurs pourraient avoir du mal à remplir leurs objectifs au vu des faibles performances des ventes de voitures électriques en 2024. Celles-ci représentent une part de marché de 13,4 % en Europe sur les onze premiers mois de l'année, d'après les statistiques d'immatriculation de l'ACEA. Pour réaliser une baisse de 15 % des émissions de CO2, cette part de marché doit dépasser les 20 % l'an prochain. A noter que BMW, qui s'estime prêt à affronter l'échéance de 2025, s'est élevé contre toute modification des règles. La France et d'autres Etats membres, comme l'Allemagne, demandent également des modifications. Les ministres de l'Industrie, Marc Ferracci, et de la Transition écologique, Agnès Panier-Runacher, ainsi que leur cabinet ont poussé la position française ces dernières semaines. Une coalition contre les amendes Dans une note diffusée lors des derniers conseils environnement, compétitivité et transports, Paris estime « essentiel d'aborder les questions politiques liées aux pénalités pour 2025 » dans le cadre de la clause de revoyure de 2026 sur les normes CO2 dans l'auto. Le chancelier allemand Olaf Scholz a jugé le 19 décembre « qu'il est juste de ne pas imposer d'amendes ». L'Italie, l'Autriche, la République tchèque, la Roumanie et la Slovaquie ont exprimé des idées similaires. Le puissant PPE, principal groupe politique au parlement européen, dont est issue Ursula van der Leyen, pèse également pour créer des « flexibilités » afin d'éviter aux constructeurs d'avoir à payer des amendes. Mais à ce stade, la Commission européenne campe sur ses positions. « Comme le prévoit le règlement, la Commission réexaminera l'efficacité du règlement en 2026 », a indiqué le 18 décembre le commissaire du Climat, Wopke Hoekstra, dans une réponse écrite à une question parlementaire, repérée par l'agence Contexte. La Commission craint qu'en faisant disparaître le bâton, les constructeurs amenuisent leurs efforts pour abaisser leurs émissions. « Dialogue stratégique » La décision finale revient à la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, qui voit un à un ses chantiers de verdissement de l'économie européenne remis en cause à l'ouverture de son deuxième mandat. Pour faire baisser la pression, la responsable de l'exécutif européen a annoncé le 19 décembre l'ouverture d'un « dialogue stratégique » avec le secteur de l'automobile. Sans fixer la date du rendez-vous. L'initiative pourrait déboucher sur des modifications du cadre réglementaire actuel, si le besoin s'en fait sentir, a précisé la présidence de la Commission. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Bruxelles en quête d'un subtil équilibre entre climat et compétitivité Mais les constructeurs et les Etats membres mobilisés sont pressés. « Attendre le début du dialogue stratégique de la Commission ou la révision de la législation sur le CO2 en 2026 n'est pas une option, aussi bienvenue et nécessaire soit-elle », a insisté dimanche Luca de Meo. Il réclame un geste avant… le 31 décembre. Une simple prise de parole politique au niveau de la Commission, faite avant la fin de l'année, éviterait aux constructeurs de devoir provisionner, à la clôture des comptes 2024, un risque de pénalité CO2 pour 2025, fait-on valoir aussi bien à Paris qu'à l'ACEA. Un débat de comptables Cela éviterait aux constructeurs de négocier l'achat des crédits carbone à un concurrent, grâce à une opération de « pooling ». « C'est l'assurance-vie des constructeurs en matière de CO2, explique un acteur financier très impliqué dans le secteur. Et comme tout le monde cherche à 'pooler', les prix montent très haut cette année. » « Provisionner, c'est obérer la capacité d'investissement ; acheter des crédits carbone, c'est financer les concurrents extra-européens », fait-on valoir à Bercy. Certains analystes financiers restent toutefois circonspects sur le besoin de provisionner dès le 31 décembre 2024 des pénalités 2025. Le montant de celles-ci, rappelle l'Institut mobilité en transition (qui dépend de l'IDDRI), ne sera communiqué par la Commission qu'en janvier 2027.

      By |2024-12-28T22:43:52+00:00December 28th, 2024|Scoop.it|0 Comments

      Les propriétaires de La Vache qui rit s’entendent sur l’avenir du groupe

      Noël peut être propice aux réconciliations familiales. Les trois branches actionnaires du groupe Bel, connu pour La Vache qui rit, Babybel ou Boursin, ont mis fin à leurs dissensions. Désormais réunies, elles vont déposer une offre publique d'achat commune simplifiée sur le holding Unibel, qui contrôle l'industriel alimentaire. Proposée à 980 euros par action et soumise à l'examen de l'Autorité des marchés financiers, cette dernière ouvre ainsi la voie à un retrait de la cote qui « devrait intervenir au cours du premier semestre 2025 », a indiqué le 24 décembre l'AMF. Préserver le caractère familial du groupe Le pacte d'actionnaires réunissant les familles Fiévet, Sauvin et Dufort a été signé le 16 décembre. A elles trois, elles détiennent 98,52 % du capital et 93,54 % des droits de vote, ce qui devrait faciliter son retrait de la cote. Unibel a indiqué que la signature du pacte tirait un trait sur « l'ensemble des différends existants » avec pour objectif « de préserver le caractère familial du groupe, d'assurer la stabilité de son contrôle et de favoriser la transmission aux générations futures ». Les dissensions, auxquelles il vient d'être mis un terme, opposaient la famille Dufort aux familles Fiévet et Sauvin, unies par un pacte d'actionnaires depuis 2013. Elles s'étaient notamment manifestées en 2022 au moment du recours en justice de la société BBDE, présidée par Bertrand Dufort, alors qu'une opération publique de retrait était menée. La Cour d'appel de Paris avait rejeté ce recours, une décision confirmée par la Cour de cassation. LIRE AUSSI : Pourquoi La vache qui rit prend ses quartiers en Inde Le retrait de la cote, susceptible d'intervenir au premier semestre de 2025, marquerait le point d'orgue de la stratégie mise en place par la famille pour reprendre le contrôle total de l'entreprise. En 2021, le groupe avait fait sortir de son capital son grand concurrent Lactalis en échange de la cession de la marque néerlandaise Leerdammer. Lactalis avait en effet payé son acquisition en rendant la quasi-totalité (23,16 %) de la participation qu'il avait au capital de Bel. Entreprise à mission Le groupe Bel, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 3,6 milliards d'euros en 2023 et est devenu une entreprise à mission en mai dernier, a les mains libres pour poursuivre sa diversification. Propriétaire de Materne et de sa marque Pom'Potes depuis 2016, ses dernières acquisitions ont porté sur le végétal, avec la reprise en 2020 de All In Foods, spécialisée dans les alternatives végétales, qui possède la marque Nature & Moi. Et des partenariats sur les protéines alternatives sont menés avec des start-up. LIRE AUSSI : Milk-shake au pop-corn, repas en solo et offensive veggie : à quoi ressembleront les restaurants en 2025 Le pacte familial noué devrait aussi permettre à l'industriel d'aborder sereinement la suite, l'idée de « favoriser la transmission aux générations futures » figurant parmi les objectifs assignés. Une première étape avait été franchie avec le choix d'une gouvernance dissociée, à savoir la nomination en 2022 d'une directrice générale du groupe Bel, Cécile Béliot, tandis qu'Antoine Fiévet était renouvelé dans ses fonctions de président du Conseil d'administration.

      By |2024-12-28T22:42:18+00:00December 28th, 2024|Scoop.it|0 Comments

      Fraude : comment les réseaux sociaux sont devenus la bête noire des assureurs

      Des kits d'arnaque à l'assurance à partir d'une dizaine d'euros : cela ne se passe pas sur le dark web, mais sur Snapchat, Telegram ou WhatsApp. Ces dernières années, les réseaux sociaux sont devenus le terrain de chasse favori des escrocs. On s'y procure des tutoriels pour monter de toutes pièces une fraude à la réparation de pare-brise, ou de fausses factures de soins dentaires et auditifs en vue d'obtenir des remboursements indus. En 2023, les montants fraudés identifiés par l'Agence de lutte contre la fraude à l'assurance (ALFA) ont augmenté de 18,4 %, pour atteindre 695 millions d'euros. S'il est difficile de déterminer quelle part est liée à ces activités en ligne, l'ALFA constatait dans son rapport annuel une « nette tendance » à l'utilisation des réseaux sociaux pour l'échange de documents frauduleux sur le segment Incendies, accidents et risques divers (IARD). Le phénomène implique des particuliers comme des professionnels. « Ça a explosé avec le Covid. Lorsque tout le monde s'est retrouvé chez soi, les fraudeurs se sont adaptés. On ne peut pas cerner précisément l'ampleur, car les escrocs changent de plateformes : ils peuvent appâter sur Facebook marketplace, puis passer sur Snapchat, c'est ainsi plus compliqué à tracer », explique Maxence Bizien, directeur général de l'ALFA. Réseaux organisés L'association, qui compte plus de 340 adhérents, a mis à leur disposition des modèles de courriers types pour les aider à réclamer la fermeture des comptes d'escrocs sévissant sur ces sites. Mais la coopération avec les géants du web est loin d'être évidente. « Ces plateformes sont souvent à l'étranger. Quand on voit que Telegram ne répond pas aux demandes d'information des autorités françaises, vous vous doutez qu'ils ne coopèrent pas plus avec le secteur privé », poursuit Maxence Bizien. Ces espaces virtuels ne favorisent pas uniquement la mise en circulation de documents frauduleux : ils facilitent aussi la coordination des faussaires, qui tendent à se professionnaliser et à agir sous forme de réseaux finement organisés. Ils peuvent, du reste, encourager le passage à l'acte chez des personnes qui n'auraient pas eu spontanément l'idée de frauder. Maxence Bizien évoque notamment le cas de jeunes internautes approchés par des professionnels de l'arnaque pleins de promesses d'argent facile, qui réclament dans la majorité des cas leur part du gâteau. « Toute la journée les utilisateurs peuvent y être confrontés. Il faut faire de la prévention sur TikTok, Snapchat, Telegram, là où ça se passe, là où sont les fraudeurs », plaide-t-il. LIRE AUSSI : Fraude : le gouvernement prêt à renforcer la coopération entre l'Assurance Maladie et les mutuelles Opinion | Les défis des assureurs pour 2025 « L'usage des réseaux sociaux est présent dans moins de 10 % des fraudes avérées que nous détectons, mais il est en forte croissance. Il y a encore quelques années, ces pratiques n'existaient pas », note Marc de Beaucorps, PDG de Finovox, éditeur de solutions de lutte contre la fraude documentaire. Alors que le numérique s'impose comme un vecteur de fraude, il la rend aussi plus difficile à déceler. Les escrocs intègrent progressivement l'intelligence artificielle (IA) générative à leur arsenal, qui leur permet notamment de générer des documents très crédibles. « Les méthodes sont tellement variées, les fraudeurs évoluent constamment, donc on est forcément en retard par définition. C'est la lance et le bouclier », formule Marc de Beaucorps. Combattre à armes égales Les assureurs sont dès lors incités à se doter de techniques de détection toujours plus sophistiquées s'ils veulent combattre à armes égales. « Nous intégrons l'IA à travers des algorithmes qui permettent de détecter des schémas anormaux. Ce sont des outils extrêmement puissants », soulignait Nicolas Gomart, directeur général de la Matmut, lors d'une conférence récemment organisée par la fédération France Assureurs. Aucun dispositif n'est toutefois infaillible lorsqu'il s'agit de détecter une fraude documentaire, rappelle Maxence Bizien. « Sur un document 100 % digital, c'est assez facile de savoir s'il y a eu modification. Mais si vous le modifiez puis vous le scannez, cela devient indétectable ». Face à ce constat, la profession prône la numérisation d'un certain nombre de documents, comme les ordonnances ou les arrêts de travail, afin de les rendre entièrement traçables et infalsifiables. Les faux vendus par des escrocs sur Snapchat, Telegram et consorts seraient ainsi rendus obsolètes. « Cela va monter massivement en charge chez les médecins », prédit Thomas Fatôme, directeur général de la Caisse nationale de l'Assurance maladie, qui supporte une partie du coût de la fraude en santé. « On investit à la source, pour fermer des points de fuite. »

      By |2024-12-28T22:41:35+00:00December 28th, 2024|Scoop.it|0 Comments

      Comment Elon Musk constitue son commando anti-bureaucratie

      Le « Département de l'efficacité gouvernementale » (Doge) est encore un mystère. Cet ovni en marge du futur gouvernement américain n'a pas encore de forme juridique, pas de budget, et pas de mandat jusqu'à l'intronisation du nouveau président, le 20 janvier. Mais l'initiateur et le patron du Doge, Elon Musk, a déjà commencé les grandes manoeuvres pour réduire les dépenses et la bureaucratie fédérale à partir de l'année prochaine, comme l'illustre son activisme sur le vote budgétaire de fin d'année. L'homme le plus riche du monde codirigera la nouvelle entité avec l'entrepreneur des biotechs Vivek Ramaswamy. Son objectif : couper 2.000 milliards de dollars de dépenses fédérales. Il n'a pas précisé s'il visait un montant annuel en 2035 (les programmes budgétaires sont souvent annoncés sur dix ans aux Etats-Unis), à l'été 2026 (date de dissolution programmée du Doge), ou un cumul d'économies sur quatre ans de mandat Trump. Dans une tribune au « Wall Street Journal » , les deux hommes ont expliqué qu'ils voulaient avant tout réduire la taille de l'administration fédérale, car ils jugent « antidémocratique » que des fonctionnaires non-élus fixent les règles. LIRE AUSSI : Réduire le déficit américain, la mission impossible d'Elon Musk De Tesla à la Maison-Blanche : la méthode infernale de Musk pour chasser les coûts En tout cas, le Doge a commencé à monter son équipe de fantassins « révolutionnaires », à fort QI et « prêts à travailler plus de 80 heures par semaine », selon le voeu d'Elon Musk. L'entrepreneur en série a demandé à Steve Davis, un lieutenant de son groupe tunnelier The Boring Company, de mener les recrutements, avec Michael Kratsios, l'ex-directeur technologique de la première administration Trump. Ils auraient déjà recruté dix personnes et ils cherchent des ingénieurs logiciels avec une expérience dans l'intelligence artificielle, selon Bloomberg . Elon Musk ouvre son carnet d'adresses Ingénieur en aéronautique, Steve Davis a débuté dans une autre entreprise d'Elon Musk, SpaceX, en 2003. Il a officié à Washington, avec la réputation de travailler seize heures par jour. En 2016, il a été nommé patron de la start-up Boring Co. En parallèle, en 2022, le milliardaire l'a appelé à la rescousse pour faire le ménage chez Twitter, devenu X. Steve Davis y a pris ses quartiers. La prise de contrôle s'est soldée par le licenciement de 80 % des effectifs. L'employé dévoué a ensuite participé à la campagne électorale de Donald Trump au sein du comité d'action politique (super PAC) d'Elon Musk. Par ailleurs, Elon Musk a ouvert son carnet d'adresses dans le monde de la tech pour monter le Doge. Le fameux capital-risqueur Marc Andreessen a accepté d'aider à identifier les candidats et à faire passer les entretiens d'embauche. Le cofondateur de Palantir Joe Lonsdale, le gérant de hedge fund Bill Ackman, l'ex-patron d'Uber Travis Kalanick, l'ex-dirigeant de Tesla Antonio Gracias ont été consultés, a révélé le « Washington Post » . Pour l'instant, l'embryon de Doge est hébergé dans les locaux de SpaceX à Washington. Elon Musk et Vivek Ramaswamy réfléchissent à un statut juridique et aux sources de financement appropriées, sachant que l'argent n'est vraiment pas un problème pour celui qui a dépensé 240 millions de dollars dans le super PAC. Si le Doge est une association caritative, il faudra recueillir des donations diversifiées et rendre des comptes. Avec un comité consultatif fédéral, le financement par l'impôt oblige à respecter des règles de transparence. Licenciements massifs d'employés fédéraux En tout cas, l'opération « réduire la taille du gouvernement fédéral » a déjà commencé. Elon Musk ne s'est pas contenté de saborder le budget initial présenté par le speaker républicain Mike Johnson. Il a fait chanter les élus réfractaires en les menaçant de leur faire perdre leur prochaine élection et plaidé pour un « shutdown » plutôt que de voter les dépenses voulues par les démocrates. Son comparse et lui ont monté une boucle de discussion sur leur smartphone avec Mike Johnson. LIRE AUSSI : Etats-Unis : la Chambre républicaine rejette le projet de budget béni par Trump IA, espace, voiture autonome : comment Trump veut libérer l'innovation en dérégulant l'économie Avant cet épisode, le duo Musk-Ramaswamy a fait une entrée triomphale au Capitole le 5 décembre, pour rencontrer les élus républicains du nouveau « caucus Doge ». Un démocrate, Jared Moskowitz, a adhéré au caucus. D'autres progressistes ont exprimé leur intérêt, voire fait des propositions : déménager toutes les agences fédérales hors de Washington DC pour susciter des démissions ; préremplir les déclarations d'impôts ; supprimer les subventions aux énergies fossiles ; moderniser les systèmes d'information de l'administration… De leur côté, les patrons du Doge veulent capitaliser sur une décision importante de la Cour suprême, cet été, pour licencier de nombreux employés fédéraux. En effet, « Loper Bright vs Raimondo » ouvre la voie à la contestation des réglementations édictées par les agences fédérales. Le président Trump suspendra l'exécution de ces réglementations par décret, sans passer par la case Congrès, prévoient-ils dans le « Wall Street Journal », concluant qu'« une réduction drastique des réglementations fédérales fournit une justification industrielle saine à des réductions massives de personnel dans la bureaucratie fédérale ».

      By |2024-12-28T22:40:49+00:00December 28th, 2024|Scoop.it|0 Comments

      IA : Broadcom est-il le nouveau Nvidia ?

      Dans la galaxie des semi-conducteurs, Broadcom fait partie des meubles. L'entreprise née en 1961 appartient à la vieille garde des géants américains de la tech, partenaire de tous les grands du numérique, et fournisseur de puces en tout genre - smartphone, automobile, réseau - depuis plus d'un demi-siècle. Mais ces derniers temps, la société menée par Hock Tan semble vivre une nouvelle jeunesse. L'ère de l'intelligence artificielle (IA) générative lui sied à merveille : elle vient de dépasser les 1.000 milliards de dollars de capitalisation boursière, et serait en train de vivre son « moment Nvidia ». Les investisseurs ont ainsi propulsé par leur enthousiasme le titre de Broadcom vers des sommets vendredi 13 décembre (+24 % en une séance) suite aux prévisions mirifiques du patron pour le premier trimestre de son exercice fiscal 2025. Hock Tan, aux manettes depuis 2005, a annoncé s'attendre à des ventes en hausse de 65 % sur les produits d'intelligence artificielle, puces et logiciels confondus. Bien plus que la croissance moyenne du secteur des semi-conducteurs, quant à elle autour de 10 %. Selon le dirigeant sino-américain, le marché des équipements pour les data centers, l'une des spécialités de l'entreprise, devrait atteindre 90 milliards de dollars d'ici à 2027. Croissance insolente Depuis le début de l'année, l'entreprise enchante les marchés, avec une hausse de plus de 100 % de sa valeur en Bourse. Une performance qui ne peut échapper à la comparaison avec celle de Nvidia, le leader mondial des puces graphiques (GPU, devenues indispensables pour entraîner et utiliser les modèles d'IA), qui a atteint une valorisation de plus de 3.000 milliards de dollars au début de l'été. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Jusqu'où la fièvre de l'intelligence artificielle peut-elle propulser Nvidia ? DECRYPTAGE - OpenAI, Microsoft, Nvidia : le vertige des dépenses dans l'IA Broadcom, comme Nvidia, s'est clairement positionné dans la course à l'IA. La société avait parié sur 10 milliards de chiffre d'affaires lié à l'engouement pour cette technologie en 2024. Elle a finalement enregistré 12,2 milliards de revenus sur ce front. Des résultats qui expliquent l'appétit des marchés dans un moment où encore peu d'acteurs peuvent se targuer de récolter les fruits comptables de leurs investissements dans l'IA. Si l'événement fait en effet penser à l'irrésistible ascension de Nvidia, qui a multiplié par trois sa capitalisation entre mai 2023 et juin 2024, les modèles des deux entreprises sont tout à fait différents. Broadcom est le fruit du rachat en 2015 de l'entreprise éponyme, spécialisée dans les équipements de data centers, par Avago, producteur de puces pour les télécommunications (qui permettent par exemple de capter la 4G ou la 5G). Cette transaction à quelque 37 milliards de dollars, l'une des plus importantes unions de l'histoire de la tech, a donné naissance à ce géant des semi-conducteurs. Le groupe s'est peu à peu orienté vers le domaine du logiciel grâce à de multiples rachats. L'un des derniers en date, celui de VMware bouclé l'année dernière, avait fait couler beaucoup d'encre, les prix ayant explosé pour les clients de l'opérateur de logiciels. Soif infinie Si Broadcom est aujourd'hui un mastodonte sur le front des puces, il aurait pu être encore plus imposant si l'administration Trump n'avait pas bloqué en 2018 son union avec un autre géant du secteur, Qualcomm. A l'époque, les autorités avaient avancé un argument de sécurité nationale pour bloquer l'opération, malgré le fait que les deux acteurs soient désormais considérés comme américains après le transfert du siège de Broadcom de Singapour aux Etats-Unis. « Hock Tan a eu une stratégie très agressive d'acquisitions pour construire son empire, pour lequel il s'est endetté à coups de milliards. Le modèle est très différent de celui de Nvidia, une entreprise plus récente, qui s'est faite toute seule, sans acquisition majeure », explique Jacques-Aurélien Marcireau, coresponsable de la gestion actions chez Edmond de Rothschild AM. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - « S'il vous plaît, prenez notre argent » : face à Nvidia, les géants de la tech à la conquête des puces d'IA Les géants des puces rôdent autour d'Intel Broadcom ne semble pas aspirer à concurrencer Nvidia au sujet des GPU, le monopole étant déjà trop installé et la technologie trop perfectionnée. En revanche, l'empire de Hock Tan a une carte à jouer dans le développement des puces pour d'autres usages complémentaires aux côtés des géants de la tech. Cela fait plusieurs années que la société travaille avec Google et Apple pour concevoir leurs propres puces, et elle serait en train de travailler avec OpenAI.  Ce sont notamment ces grands partenariats qui galvanisent les investisseurs. Néanmoins, « Broadcom n'est pas irremplaçable, contrairement à Nvidia. Il veut s'imposer comme une alternative dans un secteur où il n'est pas facile d'exister », ajoute le spécialiste des semi-conducteurs. Toutefois, avec ces résultats, Broadcom prend l'avantage sur les autres grands du secteur. AMD a cédé près de 15 % à Wall Street cette année, tandis que le vétéran Intel traverse la plus grande crise de son histoire, dont il pourrait ne jamais se relever. Avec tant de milliards en poche, Hock Tan pourrait même tenter d'avaler ses rivaux à la peine.

      By |2024-12-28T22:39:50+00:00December 28th, 2024|Scoop.it|0 Comments