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Rufus, l’IA qui doit révolutionner l’expérience d’achat sur Amazon

« Quasiment aucune autre technologie ne nous donne la possibilité de réinventer autant d'expériences pour nos clients ». Andy Jassy, patron d'Amazon, en est persuadé : l'IA va révolutionner les habitudes d'achat sur internet. Le géant du e-commerce compte bien en profiter avec le lancement de Rufus, un assistant commercial qui utilise l'intelligence artificielle générative pour guider les clients dans leur processus d'achat. « Rufus est formé sur le vaste catalogue de produits d'Amazon, les avis des clients, les questions et réponses de la communauté et les informations provenant du web », résume Amazon dans une note de blog . Sa mission est claire : « répondre aux questions des clients sur une variété de besoins et de produits d'achat, fournir des comparaisons et faire des recommandations basées sur contexte conversationnel », note le groupe. Version beta Rufus est actuellement testé en version bêta sur l'application Amazon aux Etats-Unis et ne concerne qu'un « petit sous-ensemble de clients ». Il sera ensuite déployé progressivement auprès des autres clients américains dans les semaines à venir. Avant, peut-être, le reste du monde. Amazon ne le précise pas à ce stade. LIRE AUSSI : Amazon fait taire les critiques avec 30 milliards de dollars de bénéfices Concrètement, les clients pourront poser des questions très précises à Rufus dans la barre de recherche de l'application mobile d'Amazon. Exemple : « que prendre en compte lors de l'achat de chaussures de course ? » ou « quels sont les bons cadeaux pour la Saint-Valentin ? ».  L'acheteur en panne d'inspiration pourra aussi lui demander des suggestions (« meilleurs jouets de dinosaures pour un enfant de 5 ans »), voire poser des questions sur un produit très spécifique (« cette raquette est-elle adaptée aux débutants ? », « cette veste est-elle lavable en machine ? », « cette perceuse sans fil est-elle facile à tenir ? »). Pour y répondre précisément, Rufus va passer en revue l'ensemble du vaste catalogue d'Amazon mais pas seulement. Il fera aussi le tri des commentaires -évitant ainsi aux acheteurs le fastidieux passage en revue de ces derniers-, ou ira fouiller sur internet pour trouver la réponse. Une fenêtre de discussion apparaîtra alors en bas de l'écran avec ces réponses, mais aussi, si nécessaire, des questions connexes pour amener le client à approfondir ses recherches. « Rufus améliorera de manière significative la facilité avec laquelle les clients peuvent trouver et découvrir les meilleurs produits pour répondre à leurs besoins », promet Amazon, qui souligne que les réponses fournies par Rufus pourront elles-mêmes être commentées par les utilisateurs afin d'améliorer l'outil. Des milliards sur la table Amazon n'en est pas à son coup d'essai . Encouragée, comme ses concurrentes, par le succès fulgurant de ChatGPT , la société a déjà testé des outils d'IA pour répondre aux questions des acheteurs et résumer les avis, ainsi qu'une fonctionnalité d'IA pour aider les vendeurs tiers à rédiger des annonces. Amazon a également lancé « Bedrock », un service d'IA générative pour les clients du cloud , activité où Amazon est leader mais qui, l'an dernier, a montré des signes de ralentissement. LIRE AUSSI : CHRONIQUE - Quelle gouvernance pour l'IA ? IA : la France peine à faire entendre sa ligne pro-innovation en Europe Avec l'IA, le géant de Seatle est sûr de miser ses milliards sur le bon cheval. « Nous pensons qu'elle va générer des dizaines de milliards de dollars de revenus pour Amazon au cours des prochaines années », a déclaré Andy Jassy lors de la présentation des résultats annuels du groupe, jeudi. Amazon a largement les moyens de ses ambitions. L'an dernier, le groupe a dégagé un chiffre d'affaires de 574,8 milliards de dollars, en hausse de 12 % sur un an. Son profit net a quant à lui explosé, à 30,4 milliards.

By |2024-02-14T10:01:20+00:00February 14th, 2024|Scoop.it|0 Comments

La chronique de Marc Lambron : inintelligence artificielle

Pour un homme de ma génération, l'évaluation des aptitudes mentales passait à l'école primaire par des tests permettant de déterminer le quotient intellectuel d'un sujet, abrégé en QI. On en déduisait qu'il existait des ânes bâtés et des « surdoués », puisque tel était le vocable en vigueur. Le surdoué, au demeurant, était volontiers tourné en dérision, car on le dépeignait souvent comme un être étourdi et boutonneux portant des chaussettes de différentes couleurs. Dans les temps récents, le surdoué est devenu le HPI, abréviation de « Haut Potentiel Intellectuel », notion qui fait florès depuis un certain feuilleton télévisé, tant nombre de parents d'élèves se convainquent que les mauvaises notes de leur enfant sont l'indice d'une supériorité prodigieuse que l'institution scolaire est incapable de détecter. Les subtils et les crustacés Pour ma part, j'ai longtemps appliqué la critériologie définie par André Gide, qui divisait le genre humain entre les subtils et les crustacés. On voit assez bien ce que cela veut dire, et vous passerez d'amusantes soirées si vous soumettez à ce filtre les noms figurant sur votre carnet d'adresses, pour ne pas parler des grandes figures de la vie nationale. Subtil ou crustacé ? Mais voici que tout ce paysage est bouleversé par des algorithmes venus d'ailleurs, des bits en folie supplantant implacablement nos facultés neuronales. Que l'intelligence artificielle offusque notre modestie, c'est une chose. Mais elle pourrait tout de même avoir l'élégance de prévoir des figures d' « inintelligence artificielle ». L'algorithme se tromperait alors avec bonne grâce, perdrait au jeu de go, tomberait dans de gros panneaux, le céderait courtoisement à notre puissance psychique menacée. Au demeurant, on peut déjà trouver dans le genre humain, notamment en politique, des spécimens qui combinent une certaine lourdeur d'esprit avec un sens de l'artifice, validant ainsi cette notion. Je ne vais pas citer ici Louis Boyard ou Anne Hidalgo. Mais enfin, au palmarès de l'inintelligence artificielle, il y a déjà du monde à la tribune.

By |2024-02-14T10:00:23+00:00February 14th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Les Parisiens votent pour le triplement des tarifs de stationnement des SUV

Après la votation d'avril dernier qui a entraîné la fin des flottes de trottinettes en libre-service dans les rues de la capitale, les Parisiens ont voté dimanche pour la création d'un tarif spécifique pour le stationnement des SUV (sport utility vehicles) et autres gros véhicules individuels. La proposition de la municipalité a recueilli 54,55 % de votes positifs, selon les résultats officiels publiés dans la soirée. Soit un score beaucoup moins massif que pour les trottinettes électriques, qui avaient été rejetées par 89 % des votants. Jusqu'à 225 euros pour 6 heures Seuls 5,68 % des inscrits sur les listes électorales, soit 78.000 personnes, ont participé au scrutin de dimanche. C'est « un petit peu moins » de participation « que pour les trottinettes », mais c'est un « très bon résultat », a estimé Anne Hidalgo, la maire de Paris. L'élue PS a salué un « choix clair des Parisiens » en faveur d'une mesure « bonne pour notre santé et bonne pour la planète ». LIRE AUSSI : Environnement : la métropole d'Aix-Marseille reporte l'extension de la ZFE L'Agence internationale de l'énergie appelle à sévir contre les SUV La mesure portant sur les 4x4 urbains doit être débattue en mai au Conseil de Paris, pour une application au 1er septembre. Elle devrait en théorie aboutir à un triplement des tarifs de stationnement visiteur pour toutes les voitures « lourdes, encombrantes, polluantes », pour reprendre l'énoncé des bulletins de vote. La première heure de stationnement grimperait ainsi à 18 euros en zone 1 (les arrondissements centraux) et à 12 euros en zone 2 (arrondissements 12 à 20), prévoit la municipalité. Pour six heures, la durée maximale du stationnement visiteur, la facture atteindrait 225 euros en zone 1 et 150 euros en zone 2. Des montants de nature à dissuader les conducteurs de grosses voitures de venir à Paris ou d'y circuler, à moins d'opter pour une place dans un parking privé, souterrain ou en plein air. La mesure fait écho à la fin de la gratuité du stationnement à Paris pour les motos et scooters thermiques, depuis septembre 2022. Pas d'exception pour l'hybride et l'électrique Cette fois, la Mairie de Paris vise les véhicules à quatre roues thermiques ou hybrides rechargeables de plus de 1,6 tonne, et les véhicules électriques de plus de 2 tonnes. Le critère du poids a été le seul retenu par la ville, sachant qu'il n'existe pas de définition réglementaire des SUV. Cette méthode n'exempte pas les véhicules hybrides et électriques, plus lourds que leur équivalent thermique en raison du poids de la batterie, bien qu'ils soient moins émetteurs de particules fines. LIRE AUSSI : Le stationnement payant s'étend dans les grandes villes La hausse des tarifs de stationnement pourrait concerner près de 900.000 véhicules immatriculés en Ile-de-France (dont 129.000 à Paris), selon la société AAA Data. Soit 16 % du parc francilien, y compris des berlines et vans familiaux.

By |2024-02-14T10:00:03+00:00February 14th, 2024|Scoop.it|0 Comments

The Sphere, la dernière folie de Las Vegas pour réinventer le spectacle

Dans les allées du Venetian, l'un des hôtels emblématiques de Las Vegas, avec son faux Grand Canal, son Rialto miniature et sa copie du campanile de Saint-Marc, des panneaux indiquent simplement « Sphere ». Sortons de l'hôtel pour approcher ce nouvel ovni de l'extérieur. Sur le trottoir, à proximité de l'étrange bâtiment, un attroupement s'est formé. Touristes et visiteurs contemplent une boule gigantesque, qui se dresse sur la « skyline » de Las Vegas et ne cesse de changer de forme et de couleurs. Par moments, un personnage sphérique, chevelu et coloré, hoche la tête, cligne des yeux et secoue sa crinière. A un autre moment, c'est le jeu Tetris qui apparaît à la surface de la boule et des paquets de carrés colorés s'emboîtent les uns sur les autres avec régularité. Le spectacle s'interrompt parfois pour afficher une publicité pour le dernier portable dopé à l'intelligence artificielle de Samsung. Un melon coupé, une télévision géante… Qu'est-ce que The Sphere ? Lancée fin septembre 2023, la dernière attraction de Las Vegas ne passe pas inaperçue au milieu des néons clignotants et des hôtels de luxe. Ce bâtiment arrondi atteint 111 mètres de hauteur et 157 mètres de largeur. Malgré son nom, il n'est pas parfaitement sphérique, mais ressemblerait plutôt à un melon dont on aurait coupé la base. LIRE AUSSI : Culture : ces festivals devenus des locomotives économiques De loin, le globe fait penser à une télévision géante. Mais lorsqu'on s'approche, l'image disparaît pour laisser place à des points, comme dans un tableau impressionniste. On se rend compte alors que ses parois arrondies sont en réalité couvertes d'une myriade de lampes LED qui se comportent comme des pixels, en changeant régulièrement de couleur. Visible d'une multitude d'angles différents, la sphère attire indéniablement le regard. Sur un pont piétonnier, dans la rue, dans les couloirs du centre de congrès où a lieu le CES (Consumer Electronic Show), partout où cette énorme boule se détache sur le ciel, des passants s'arrêtent pour la filmer et la prendre en photo. De près, la sphère ressemble à un tableau pointilliste.Hortense Goulard pour Les Echos 1.500 dollars minimum A l'intérieur, le bâtiment sert à la fois de salle de concert - U2 y effectue une résidence de plusieurs mois - et de salle de cinéma d'un nouveau genre, entièrement 3D, avec des images projetées tout autour du spectateur. Les billets de concert coûtent une petite fortune : au moins 1.500 dollars pour un pack comprenant une représentation et deux nuits au Venetian. Pour les entreprises, il est possible de réserver une suite, à 25.000 dollars la soirée minimum. LIRE AUSSI : ENQUETE - Théâtre : l'Odéon, monument dans la tourmente Mais la séance de cinéma est nettement plus abordable, à partir de 80 dollars la place. L'expérience démarre à 19 heures. Les clients sont d'abord invités à déambuler dans le hall d'entrée, avant de rejoindre leur siège pour une séance de cinquante minutes. Une fois passée la sécurité, les visiteurs entrent dans l'atrium, nappé d'une lumière bleutée, avec de faux airs de Planétarium. Les visiteurs peuvent y acheter à boire ou à manger - les cocktails coûtent 20 dollars - et s'entretenir avec des robots humanoïdes. Réalité virtuelle et augmentée, intelligence artificielle, imagerie 3D… Des panneaux vantent les progrès de la technologie et ses bienfaits pour l'humanité.

By |2024-02-14T09:38:59+00:00February 14th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Crypto : comment le roi dollar écrase l’euro

Alors que l'Europe se présente comme un havre de paix régulé pour les plateformes cryptos américaines , la monnaie européenne a quant à elle bien du mal à exister sur le marché crypto mondial. L'euro n'est que la troisième monnaie traditionnelle la plus utilisée sur les échanges crypto, derrière le dollar et le won coréen, selon le dernier rapport de la société d'analyse crypto Kaiko. Le billet vert domine outrageusement, avec 49 % de part de marché en 2023. Si l'hyperactivité des traders sud-coréens a fait gagner du terrain au won, qui a grimpé de 20 % à 47 % depuis début 2023, l'euro n'a lui connu qu'une légère croissance, passant de 6,2 % à 7,7 %. Mais les difficultés traversées par les plateformes américaines, entre faillite en cascade et pression des régulateurs , ont donné un coup de fouet à l'euro, dont le volume a presque doublé, passant de 9,3 % à 15,3 % depuis début 2023. « Le volume libellé en euros a rebondi à un rythme beaucoup plus rapide que celui en dollars, ce qui démontre les difficultés auxquelles les bourses américaines sont confrontées dans un contexte d'assaut de mesures réglementaires », souligne Kaiko. Stablecoin Pour comprendre les difficultés de l'euro à exister sur la scène crypto, il faut jeter un oeil au marché des stablecoins. Les stablecoins sont un élément essentiel, voire indispensable de l'écosystème crypto. Ils sont censés échapper à la volatilité des autres cryptomonnaies comme le bitcoin en étant rattaché à un actif traditionnel tel que l'or, le dollar, ou l'euro. Les investisseurs convertissent par exemple leur bitcoin dans une cryptomonnaie stable pour sécuriser leurs gains. Ou vont alors vont convertir leur cash en stablecoin pour acheter d'autres cryptos, effectuer des arbitrages entre différents ordres et des transferts entre plateformes. Un rôle central dans l'écosystème crypto qui explique que plus de 70 % de toutes les transactions sur les échanges centralisés intègrent un stablecoin. Le roi Dollar Mais en réalité, stablecoin rime surtout avec dollar. Sur les 137 milliards de dollars que pèse ce marché, 133 milliards le sont sur des jetons associés au dollar. Soit 97 % du marché, d'après Coingecko. Les stablecoins euro sont quasi inexistants et ne représentent au total que 275 millions de dollars de l'offre en circulation. Et même les Européens ne veulent pas entendre parler d es stablecoins indexés sur l'euro . « Près de 90 % de toutes les transactions cryptographiques sont effectuées à l'aide de pièces stables adossées au dollar par rapport au dollar, tandis que pour l'euro, moins de 1 % des transactions sont effectuées à l'aide de pièces stables adossées à l'euro » relève Kaiko. Comment expliquer un tel écart, alors que l'euro est la deuxième monnaie la plus puissante de l'économie mondiale ? « Les gens veulent du dollar, or, les Européens disposent déjà d'une monnaie fiduciaire forte (l'euro) et de faibles frais de transaction grâce à leur système bancaire » avait expliqué aux « Echos » Paolo Ardoino, le dirigeant de Tether, l'émetteur du plus puissant stablecoin du marché : l'USDT. Détenir des dollars, même en crypto, est de plus un outil pour les particuliers de pays sujets à de fortes dévaluations comme la Turquie, l'Argentine ou le Vietnam. De quoi faire dire au patron de Tether, que l'USDT participe à « l'hyperdollarisation du monde »

By |2024-02-14T09:38:19+00:00February 14th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Walmart élève l’essayage virtuel de lunettes de vue un cran plus haut

Rencontrer le client là où il se trouve grâce au virtuel « Notre engagement est d’offrir à nos clients une expérience d’achat simple, engageante et personnalisée » présente Tom Ward, vice-président exécutif et directeur du commerce électronique de Walmart US. L’essayage virtuel doit permettre de rencontrer le client là où il le souhaite dans son parcours d’achat et Walmart joue le rôle de guichet unique, comprenant la prescription des verres de vue. Walmart affirme être passé au niveau supérieur dans l’essai virtuel. Le commerçant utilise des données 3D afin de créer un jumeau numérique des montures de lunettes, pour un essayage virtuel plus réaliste, contrairement à d’autres plateformes.  L’application permet d’essayer virtuellement 750 options de lunettes. Pour utiliser l’application, on clique sur « Essayez-les » dans l’image principale de la page du produit. On autorise le scan de son visage et on regarde les lunettes comme si on les portait en se regardant dans un miroir. Ensuite, on personnalise les verres qui conviennent le mieux.  Walmart aura 3000 centres de vision fin 2024 aux Etats-Unis On charge son ordonnance dans l’application On télécharge son ordonnance. On autorise un scan pour capturer les mesures de distance pupillaire et on ajoute ses lunettes personnalisées à son panier. Walmart assure le soutien du client en ligne tout au long du processus. Le commerçant dispose d’opticiens dans ses centres de vision, prêts à répondre aux questions du client. Une fois que l’on reçoit ses lunettes, on peut se rendre en centre de vision Walmart local et travailler avec un opticien pour apporter la touche finale. « Avec le lancement de l’essai virtuel d’optique et l’achat de lunettes sur ordonnance en ligne, nous franchissons une nouvelle étape » souligne David Reitnauer, vice-président en charge de l’optique, Walmart Health & Wellness. Walmart propose 1000 montures à moins de 150 $ pour des lunettes tendance à des prix bas.  Walmart a élargi son assortiment pour inclure des marques telles que DKNY, Columbia, Bebe, Nautica et Nike Eyewear. Fin 2024, Walmart aura 3 000 centres de vision aux Etats-Unis, permettant aux clients de remplir facilement des ordonnances de lunettes de vue, de lunettes de soleil, de lunettes de lecture et de lentilles de contact.

By |2024-02-14T09:35:57+00:00February 14th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Usbek & Rica – Détournement, droit d’auteur… 5 outils pour embrouiller les IA

Nightshade, pour troller Midjourney Sorte de réponse aux fabricants peu scrupuleux de modèles d’apprentissage automatique, Nightshade a été conçu par des chercheurs de l’université de Chicago. Entièrement gratuit, il a pour objectif d’introduire des perturbations dans les fichiers d’images aspirés illégalement par les IA, afin de générer des erreurs dans les modèles utilisant ces données – au hasard, Midjourney. Concrètement, en téléchargeant Nightshade, n’importe quel utilisateur peut ainsi transformer une image classique en un « piège » pour les IA grâce à quelques lignes de code invisibles à l’œil nu. Une fois la nouvelle version de l’image postée en ligne, « les modèles qui s’entraînent sur [elle] sans consentement apprendront des comportements imprévisibles qui s’écartent des normes attendues », indiquent les chercheurs, qui citent l’exemple d’une « image d’une vache volant dans l’espace transformée, [aux yeux des IA], en celle d’un sac à main flottant dans l’espace ». Le projet s’inscrit par ailleurs dans la continuité de Glaze, premier outil conçu par les mêmes chercheurs de The Glaze Project, sorte de « bouclier  » de défense contre le style très mimétique des IA. Cette fois, Nightshade a été conçu comme un outil véritablement offensif, capable de déformer les représentations à l’intérieur même des modèles de générateurs d’image par IA. Résultat, « les chiens deviennent des chats, les voitures se transforment en vaches, les chapeaux deviennent des gâteaux », exemplifie L’Usine Digitale. Et l’IA est prise à son propre jeu. Capture d'écran du site de Nightshade © Nightshade Kudurru, pour stopper les voyous Pages Tumblr, portfolios, comptes Instagram… Créé par la start-up Spawning.ai, le logiciel Kudurru permet de détecter les tentatives de collecte massive sur n’importe quelle plateforme d’images, procédé extrêmement courant dans le domaine de l’intelligence artificielle. Concrètement, le modèle de Kudurru permet d’identifier les adresses IP pendant leur tentative d’extraction, puis de leur bloquer l’accès. Ce qui « revient à empoisonner » le modèle d’IA et à amoindrir sa fiabilité, décrit Jordan Meyer, cofondateur de Spawning. Pour y parvenir, l’internaute a le choix entre l’obstruction pure et simple et la redirection vers un autre lien que celui demandé (exemple suggéré : le hit d’Astley Never Gonna Give You Up, devenu symbole du trolling sur les réseaux sociaux).  À l’heure actuelle, plus de mille sites ont déjà été intégrés au réseau Kudurru, selon France Info. L’entreprise Spawning.ai est aussi à l’origine du service Have I Been Trained?, un site en anglais qui permet de vérifier si des données ont déjà été exploitées aux IA, en offrant à leurs propriétaires la possibilité de les protéger contre de futures utilisations. Capture d'écran du site de Kudurru © Kudurru Photoguard, pour protéger vos photos Avec Photoguard, le principe est peu ou prou le même : ajouter des « perturbations » invisibles à l’œil nu dans les images que l’on souhaite, afin d’empêcher que celles-ci ne fassent l’objet d’extractions ou de modifications malveillantes. Comme l’indique Radio Canada, il suffit de télécharger sa photo dans l’outil, accessible en ligne, « puis PhotoGuard s’occupe de retoucher certains pixels, imperceptibles à l’œil nu, qui envoient des signaux qui perturbent la lecture de l’algorithme d’IA ». « À l’heure actuelle, n’importe qui peut prendre notre image, la modifier à sa guise, nous mettre dans des situations très désagréables et nous faire chanter », déplore Hadi Salman, chercheur doctorant au MIT, qui a contribué à la création du projet. Seul bémol, les résultats ne sont pour l’heure « consolidés qu’avec le modèle d’apprentissage Stable Diffusion », d’après l’équipe de recherche. À éviter, donc, si vous craignez plutôt les algorithmes de Midjourney. Capture d'écran du site de Photoguard © Photoguard AntiFake, pour que votre voix reste unique Les initiatives de ce type ne se limitent pas aux images et aux textes. Côté données sonores, des chercheurs de l’université de Washington à St. Louis, dans le Missouri, ont mis au point l’outil AntiFake. Celui-ci « empêche les criminels d’utiliser les informations liées à votre voix pour la synthétiser et usurper votre identité », vante l’ingénieur Ning Zhang, l’un des co-créateurs du dispositif.  Pour ce faire, le logiciel enrichit un fichier son original en y ajoutant quelques traces de bruits supplémentaires, imperceptibles à l’oreille humaine, qui rendent impossible l’imitation crédible d’une voix humaine. « Nous modifions le fichier juste assez pour qu’il sonne toujours correctement à l’oreille humaine tout en apparaissant complètement différent aux yeux de l’IA », poursuit Ning Zhang. Selon Zhiyuan Yu, autre doctorant à l’origine du projet, son équipe a récemment été contactée par les producteurs d’un podcast à succès qui souhaitaient le protéger d’éventuels détournements. Avant, demain, sa généralisation ? Capture d'écran du site de AntiFake © AntiFake Mockingbird, pour prévenir les deepfakes Plus conventionnel, le célèbre éditeur de logiciel antivirus McAfee a récemment dévoilé un nouveau projet intitulé Mockingbird, censé « lutter contre l’arnaque au clonage vocal des IA ». Explicitement consacré à prévenir le « fléau des deepfakes », Mockingbird a été dévoilé à la dernière édition du Consumer Electronics Show (CES), qui s’est tenu début janvier à Las Vegas, dans le Nevada. D’après McAfee, l’outil est capable de différencier un contenu audio authentique d’un fake dans 90 % des cas. Pour parvenir à ce taux de précision, McAfee s’appuie sur une combinaison de modèles de détection animés par l’IA, dont « un modèle structurel, qui analyse le type de menaces, un modèle comportemental, qui s’attarde sur le mode opératoire, et un modèle contextuel, qui remonte aux origines des données derrière l’opération », détaille le média spécialisé 01Net. Mieux : à l’avenir, la technologie Mockingbird permettra aussi de déceler les contenus vidéo trafiqués en s’attardant sur la véracité de la piste audio. Pour l’heure, ni la prix ni la date de commercialisation de l’outil n’ont été communiqués.

By |2024-02-14T09:35:27+00:00February 14th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Qu’est-ce que l’adoption de l’AI Act par l’UE va changer pour les entreprises ? –

A l’unanimité, l’Artificial Intelligence Act (AI Act) a été validé vendredi 2 février par l’Union européenne. Le projet de réglementation sur l’intelligence artificielle est une première mondiale et tous les Etats membres ont approuvé l’accord politique, y compris la France qui s’y opposait depuis 7 mois. Ce texte s’adressera aux entreprises européennes et viendra réglementer l’usage autour de l’IA. Sur les IA génératives, des règles s’imposeront  pour s’assurer de la qualité des données utilisées dans la mise au point des algorithmes et pour vérifier qu’ils ne violent pas la législation sur les droits d’auteur. Par ailleurs, les développeurs devront s’assurer que les sons, images et textes produits seront bien identifiés comme artificiels avec une mention spéciale. Des contraintes renforcées s’appliqueront aux systèmes les plus puissants. Pour les médias et le secteur de la culture, l’AI Act est une première victoire qui ouvre la voie à des négociations sur les questions relatives aux droits d’auteur. Une application encore floue pour une entrée en vigueur en 2025 En revanche, le texte et les conditions de son application ne sont pas totalement finalisés, selon nos confrères du Monde, notamment le volet sur son utilisation au sein des startups ou petites entreprises. Si une réglementation était nécessaire, ce texte pourrait être un frein à l’innovation, comme le craint la France et le ministère de l’Economie qui a participé aux discussions et tenté de minimiser son champs d’application. L’AI Act entrera en vigueur en 2025 et fera l’objet d’une révision régulière, comme le précise le commissaire européen Thierry Breton.

By |2024-02-14T09:34:14+00:00February 14th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Presse : Reach signe un accord avec Amazon pour monétiser sa data

La fin des cookies au secours de la presse par ricochet ? Dans un « deal » assez inédit en Europe, le groupe de presse britannique Reach (notamment derrière les tabloïds « Express » et « Mirror ») vient de signer avec Amazon un accord permettant au géant de l'e-commerce d'accéder aux données des lecteurs afin de mieux cibler ses campagnes publicitaires. Selon le « Financial Times », qui a révélé l'accord, Reach fournira à Amazon dans le cadre de ce partenariat des données collectées directement, et après consentement, auprès des lecteurs. Ces « first-party data » donneront à Amazon des informations « contextuelles » permettant aux annonceurs de connaître les centres d'intérêt des internautes à partir des articles consultés. Ce partenariat fonctionnera en se servant de Mantis, un outil de « brand safety » construit par Reach . Assentiment des lecteurs Alors que la presse doit faire face aux multiples pressions induites par l'inflation et la morosité du marché publicitaire, la « first party data » pourrait être une nouvelle source de revenus pour les éditeurs, qui en disposent en quantité. Avec la fin des cookies tiers sur les navigateurs Internet, tout le monde cherche ces données, y compris, donc, un géant comme Amazon. LIRE AUSSI : ANALYSE - Pourquoi la fin des cookies va profiter à Google En début d'année, Google a commencé à arrêter progressivement les cookies sur son navigateur Chrome, qui domine ce marché avec environ 3,4 milliards d'utilisateurs dans le monde. Maintes fois reportée, cette suppression des cookies tiers devrait être complétée en 2024. Apple (Safari) et Firefox ont quant à eux déjà supprimé les cookies tiers. Données « loguées » Avoir accès à des données collectées directement et analysées de façon contextuelle est un enjeu « crucial », a souligné pour sa part Frazer Locke, directeur des ventes « ad tech » pour l'Europe chez Amazon. Selon le « Financial Times », d'autres groupes de presse pourraient suivre assez rapidement. Certains éditeurs seraient d'ailleurs en train de conduire des tests en moulinant les données « loguées » (emails, adresses, etc.) des lecteurs. Jon Steinberg, le patron de Future, un autre groupe de presse britannique ( « The Week, « Country Life », etc.), prédit quant à lui que les annonceurs et les agences publicitaires vont se tourner de plus en plus vers des éditeurs de qualité pour acheter leurs données first-party, rapporte le « Financial Times ». Mais d'autres restent plutôt méfiants. De tels accords de partage des données pourraient exposer les éditeurs à des risques juridiques. Autre préoccupation, et peut-être la principale : comment les lecteurs vont-ils réagir ? Attention à ne pas s'aliéner une partie de son public…

By |2024-02-13T22:04:58+00:00February 13th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Les activités russes de Yandex vendues pour 5 milliards d’euros

Après deux ans d'intenses et complexes négociations en coulisse, Yandex a enfin conclu un accord pour la cession de ses activités russes et par conséquent la scission de ses activités internationales. Une vente de 475 milliards de roubles, soit quelque 5 milliards d'euros. C'est la moitié de la valeur de ce groupe surnommé le « Gafa russe » ou le « Google russe ». Les actionnaires étrangers de Yandex, qui contrôlaient jusque-là plus de 80 % du capital, ont dû obtenir l'aval de la commission spéciale créée par le gouvernement russe pour orchestrer le départ de sociétés détenues par des Occidentaux. Avec une règle imposée à tous : céder les actifs à des repreneurs russes avec une décote d'au moins 50 % de la valeur. Rabais De facto, c'est la plus grande sortie d'entreprise de Russie depuis février 2022 et le début de l'« opération militaire spéciale » du Kremlin en Ukraine. Yandex, l'une des « success stories » de l'Internet russe depuis sa création en 1997 et son entrée à la Bourse de New York en 2011, avait vu sa capitalisation chuter à 6,8 milliards de dollars lorsque le Nasdaq a suspendu l'échange de ses actions au début du conflit. LIRE AUSSI : Ukraine : l'UE valide l'aide à Kiev et envoie un message d'unité à Poutine Loin des 30 milliards de dollars un an avant. Vendu donc avec un très fort rabais par rapport à sa valeur réelle, le groupe est cédé pour moitié à Consortium First, un fonds détenu par le management du groupe et la branche d'investissements de Lukoil, le pétrolier russe, et pour l'autre moitié à trois hommes d'affaires russes (Alexander Chachava, Pavel Prass, Alexander Ryazanov). Aucun d'entre eux n'est visé par les sanctions occidentales. Un fonds dans l'orbite de Lukoil « Il s'agit probablement de l'une des transactions d'entreprise les plus compliquées de l'histoire », a confié aux « Echos » une source bien placée au sommet de Yandex. « Car nous naviguions en eaux doublement troubles : le champ de mines des sanctions occidentales toujours plus strictes contre Moscou ; mais aussi un environnement politique de plus en plus hostile en Russie même. » Allusion aux visées croissantes de l'Etat depuis longtemps sur Yandex, acteur clé de l'Internet russe et donc influent sur la société civile. Depuis deux ans, l'appétit s'était aiguisé chez de multiples prédateurs parmi les groupes d'Etat pour mettre la main sur le principal moteur de recherche du pays. LIRE AUSSI : Yandex vend son pôle médias en Russie au réseau social VK Le fondateur de Yandex, Arkady Volozh, qui a quitté la Russie pour Israël en 2014, a qualifié de « barbare » l'offensive russe en Ukraine, provoquant des appels à représailles de la part de certains proches du Kremlin. Ils espéraient une nationalisation de Yandex. Même si de nombreuses questions demeurent sur l'accord final, le groupe n'entre pas dans le giron étatique. Les nouveaux propriétaires récupèrent quelque 95 % des activités et recettes du groupe.

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