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Aérien : le “continuous pricing” fera-t-il baisser le prix du billet ?

Aujourd’hui, dans le système EDIFACT, un même siège aérien est exposé à 26 tarifs différents, en fonction du moment où on le réserve. Même si les arcanes du yield management comportent des subtilités que les directeurs commerciaux des compagnies eux-mêmes avouent ne pas totalement maîtriser, on peut dire schématiquement que ces 26 tarifs correspondent aux 26 marches (qu’on appelle “classes”) d’un escalier ascendant. 26 tarifs comme autant des 26 lettres de l’alphabet dont ils sont chacun affublés. Le passage d’une classe à l’autre est fonction du taux de remplissage de l’avion ainsi que de l'environnement concurrentiel de la route, de la date et de l’horaires considérés, entre autres. La NDC comporte un changement majeur par rapport à EDIFACT : ce sont les compagnies (et non plus les GDS) qui hébergent leurs tarifs. Dès lors, elles peuvent se prêter à un management tarifaire beaucoup plus fin, et c’est ce qu’elles font en multipliant les classes. Doté de marches beaucoup plus nombreuses et beaucoup moins hautes, l’escalier tend à devenir une courbe continue… Le terme de "continuous pricing" est donc bien choisi. Dans ces conditions, l'affirmation de Bertrand Flory semble indiscutable. En effet (et, encore une fois, d’une façon schématique), si aujourd’hui, je réserve mon billet alors qu’il quitte la classe où il coûtait 100, je le paierai 120. Avec NDC, je le paierai 102 ou 104 ou 112 ou, même, plus tard, 120, mais au moment ultime, avant qu’il ne passe à 122… qui correspondrait à une bascule vers 140 (ou 130 ou 150, les marches n’étant pas de la même hauteur) en EDIFACT. On a donc bien un prix du billet NDC inférieur ou égal à EDIFACT. Qu’a-t-on pu constater empiriquement ? Voilà pour la théorie. Mais les enjeux budgétaires des entreprises conseillées par des cabinets sont trop importants pour que leurs consultants s'en tiennent là. Alors, certains d’entre eux se sont collés à la comparaison de tarifs EDIFACT vs NDC pour des sièges comparables, tripatouillant “a la mano” de la data OBT, sur des échantillons forcément réduits et, oserait-on dire, au doigt mouillé. C’est le cas de Christophe Roth. Et les résultats sont spectaculaires : des tarifs NDC de 8 à 12% moins élevés qu’en EDIFACT. Il en attribue le bénéfice au continuous pricing. Mais il reconnaît dans le même temps que certains tarifs bas ne sont plus forcément présents dans EDIFACT. Un biais qui n’est pas à minorer… mais qu’il est impossible de mesurer ! Pour AREKA Consulting, Aurélie Duprez a fait de même : “On a mené un audit pour une entreprise du CAC 40 sur ses top routes en 2023. Dans 90% des cas, les billets NDC étaient moins élevés ou égaux aux billets EDIFACT”. Elle n’en tire cependant pas de conclusions hâtives et se réjouit d’un post LinkedIn dont elle nous signale l’existence. Natasha Samuel, basée à Londres pour le compte d'Egencia, y annonce que son outil va désormais comporter un champ identifiant NDC dans les reportings post-trip. Cette fonctionnalité, qui va, un jour ou l’autre, très vraisemblablement se généraliser, permettra de se prêter à un monitoring plus fin et plus fiable. Mais pourquoi une telle générosité ? En attendant, plusieurs questions se posent, cependant. La première tient à la pente de l’escalier. En effet, le bénéfice dû à NDC, que nous avons mis en évidence dans le cas d’un escalier ascendant, se transforme en perte à la descente. On passe alors, pour les mêmes raisons, de 120 à 118 en NDC plutôt que de 120 à 100 en EDIFACT ! Nous avons contacté Thadée Nawrocki, directeur des ventes France et Luxembourg du groupe Lufthansa, pionnier en matière de NDC. Sa réponse est claire : “Franchement, sauf cas exceptionnel, la courbe descendante, ça n’arrive jamais”. Soit. Mais ce qui est vrai pour la Luft - et certainement d’autres legacy - ne se vérifie pas forcément pour d’autres compagnies. On se souvient très précisément d’une discussion avec Birgir Jonsson, CEO de l’islandaise PLAY Airlines. Leur yield management est tel que la courbe des prix est une oscillation avec une offre “last minute” en cas de difficultés à remplir l’appareil. Certes, PLAY est une compagnie lowcost, pas forcément désireuse, quoiqu’il en soit, d’adopter la NDC et, donc, le continuous pricing. Mais c’est encore une incertitude que seuls le temps, le recul, la data permettront de lever. La deuxième question tient au fait que les compagnies aériennes ne sont pas des entreprises philanthropiques. Pourquoi, donc, les airlines mobiliseraient tant de ressources sur ce continuous pricing si c’est pour vendre leurs billets moins chers ?  “C’est vrai que ce sont des millions d’investissements, reconnaît Thadée Nawrocki. Mais une fois que c’est mis en place, tout roule”... jusqu’à la prochaine grosse innovation “yield management” qui n’arrive tout de même pas tous les quatre matins. Quoique l’IA pointe le bout de nez et on voit mal comment elle ne pourrait pas l’y fourrer dans un tel sujet algorithmique. Il poursuit : “En fait, le continuous pricing a clairement pour but d’améliorer notre yield management. Je précise que ça se joue à la décimale mais les marges des compagnies étant tellement réduites, ce n’est pas du luxe (...) Le prix moyen du billet devrait baisser mais le continuous pricing, c’est pour les 20 ou 30 dernières places à vendre : avec ce système, on est beaucoup plus fin pour toucher le willingness to pay (le prix que le passager potentiel est prêt à payer, ndr)”. Négociations Ce qui implique - et c’est ici ce qu’on en déduit et non le commentaire de Thadée Nawrocki - que les gains sur les 20 ou 30 dernières places fassent plus que compenser les dizaines d’autres places vendues moins cher dans le même appareil. Pourquoi pas… On avoue ici nos limites à analyser un revenu management dont la recette est aussi bien gardée que celle du Coca-Cola homemade de mon arrière-grand-mère. On ajoute aussi - et, une fois de plus, Thadée Nawrocki n’abondait pas explicitement dans notre sens - que le continuous pricing fait partie du “package” NDC. Et que celui-ci comporte aussi - c’est du moins l’un de ses objectifs affichés - une mise en avant plus efficace des services ancillaires. Ça aussi pourrait être un moyen de récupérer davantage ici que ce qu’on soustrait là-bas. Dans ce cas, pour que les entreprises y gagnent, il leur faudrait bien visser leur politique voyage alors que les offres ancillaries se feraient plus alléchantes. Pas forcément évident. Les entreprises, justement, concluons avec elles puisque ce sont elles, finalement, qui achètent ou achèteront des trajets aériens plus, moins ou également chers, on verra. La parole à Aurélie Duprez : “Depuis 12 ans que je m’en occupe, la façon de négocier entre entreprises et compagnies aériennes n’a pratiquement pas évolué. Avec le continous pricing, quel sens ça aura de discuter de discount par classe de prix ? Est-ce que, notamment, le prix moyen par route ne devra pas être au centre des débats ?”

By |2024-02-03T08:20:16+00:00February 3rd, 2024|Scoop.it|0 Comments

Usbek & Rica – « Aux femmes la cuisine, aux hommes l’informatique » : le sexisme des IA (encore) prouvé

Le quotidien autrichien Der Standard révèle qu’un robot conversationnel mis en place par le « Service de l’Emploi » local comporte de nombreux biais sexistes, en plus de ses failles de sécurité. Sur le papier, l’outil est pourtant censé « aider les demandeurs d’emploi dans leurs démarches ». Pablo Maillé - 23 janvier 2024 « Si vous recherchez des offres d’emploi en tant que jeune homme, on va rapidement vous rediriger vers le secteur informatique. À l’inverse, si vous recherchez exactement la même chose en tant que jeune femme, on vous conseillera de vous tourner vers les études de genre, puis vers des emplois dans les secteurs de l’hôtellerie et de la cuisine. »  En apparence, la conclusion de l’enquête publiée début janvier par le quotidien autrichien Der Standard sonne comme une fatalité. Le constat découle pourtant de calculs tout ce qu’il y a de plus orientés, exécutés de l’autre côté de l’écran par une intelligence artificielle complètement défaillante. Celle du très officiel « Service de l’Emploi » autrichien (AMS), sorte d’équivalent de France Travail, qui a dévoilé le mercredi 3 janvier dernier son flambant neuf chatbot Berufsinfomat, censé « aider les demandeurs d’emploi dans leurs démarches » à la manière de ChatGPT. Coût estimé de l’opération : 300 000 euros. Opération à 300 000 euros Problème, et pas des moindres : comme le raconte Der Standard dans sa longue enquête, l’IA en question comporte de nombreux préjugés, sexistes mais pas que. Agent conversationnel comme on en trouve désormais beaucoup sur les sites de location ou de forfaits mobile, celle-ci est directement inspirée de ChatGPT, le célèbre outil de la fondation OpenAI. À tel point qu’au-delà de sa mission d’orientation initiale, Berufsinfomat s’est rapidement montré capable de répondre le plus sérieusement du monde aux questions loufoques (au hasard : « Comment régner sur le monde ? ») que les journalistes de Der Standard lui ont posé. « À ce jour, on ne sait en fait pas vraiment s’il s’agit d’une version augmentée de ChatGPT, ou d’une autre [IA] à part entière », retrace Der Standard. Dans son article daté du 4 janvier, le média autrichien écrit ainsi que, si le chatbot semble en apparence « avoir reçu quelques ajustements » grâce à un partenariat avec la plateforme Goodguys.ai, en pratique, « son code semble lui-même avoir été écrit par une IA ». Preuve supplémentaire de cette incompétence, Berufsinfomat présenterait de nombreuses failles de sécurité et autres lacunes (échecs de chargement, pop-ups intempestifs…), que plusieurs ingénieurs du pays ne se sont pas privés de relever sur les réseaux sociaux. Une première en Europe Sur le fond, l’origine de tous ces déboires est bien connue : derrière ChatGPT et ses clones, on ne trouve pas d’« intelligence » à proprement parler mais de gigantesques base de données en ligne, constituées à partir de sources contradictoires, faillibles, souvent peu fiables en matière d’égalité des droits. « Ces outils donnent toujours les réponses qu’ils jugent statistiquement les plus probables, à partir du matériel sur lequel ils ont été formés, résume Der Standard (…) Les développeurs de tels systèmes tentent bien de se débarrasser de ces biais en utilisant diverses astuces, mais jusqu’à présent, ils n’ont jamais réussi. » Un constat partagé par les scientifiques Flora Vincent et Aude Bernheim dans leur essai L’Intelligence artificielle, pas sans elles ! (éditions Belin, 2019), dans lequel elles soulignent, justement, la nécessité d’aller vers des bases de données « plus inclusives ». « Il y a toujours cette idée qu’une technologie existe dans un monde qui n’est pas social, qui est faite par des gens qui sont des robots sans préjugés. Or la technologie est un objet social comme un autre, et qui est influencé par des lois. Tout dépend de ce sur quoi on décide de mettre le projecteur », nous expliquaient-elles en 2019. « L’Autriche était le premier en Europe à avoir mis en place un agent conversationnel fondé sur l’IA générative pour orienter les demandeurs d’emploi » Courrier International, premier média francophone à avoir repéré le sujet Partager sur Twitter Partager sur Facebook En l’occurrence, l’affaire est d’autant plus ironique que, lorsqu’il a annoncé la création de son nouveau gadget début janvier, le ministère du Travail autrichien était particulièrement fier de son initiative. « Il était le premier en Europe à avoir mis en place un agent conversationnel fondé sur l’intelligence artificielle (IA) générative pour orienter les étudiants et les demandeurs d’emploi », précise Courrier International, premier média francophone à avoir repéré le sujet. Johannes Kopf, patron de l’administration, a entre-temps réagi sur X (ex-Twitter), reconnaissant que « ces problèmes sont connus » et promettant de « poursuivre les progrès entamés » pour briser les préjugés du chatbot. Les autorités autrichiennes se défendent cependant de vouloir « à tout prix paraître innovantes », assurant que « la véritable valeur ajoutée de l’outil réside dans son format, particulièrement adapté » à la recherche de travail. Après la fin annoncée des recruteurs, celle des conseillers à l’emploi ?

By |2024-02-03T08:10:42+00:00February 3rd, 2024|Scoop.it|0 Comments

La Big Tech renforce son hégémonie sur les Bourses mondiales

La Big Tech américaine poursuit son irrésistible ascension au sommet des Bourses mondiales. La capitalisation des Gafam - Google (Alphabet), Apple, Facebook (Meta), Amazon et Microsoft -, auxquels il faut désormais adjoindre le champion boursier de l'intelligence artificielle Nvidia , a bondi de plus de 1.000 milliards de dollars depuis leur point bas de début janvier pour atteindre un nouveau pic à plus de 12.000 milliards. Une ascension qui donne le vertige. Il y a cinq ans seulement, début 2019, la capitalisation de ces six entreprises de la tech dépassait tout juste 3.000 milliards de dollars. Elles pesaient alors déjà quasiment deux fois plus lourd que l'ensemble des sociétés du CAC 40. Aujourd'hui, en dépit de la belle performance des poids lourds de la Bourse de Paris ces dernières années, leur capitalisation cumulée est plus de quatre fois supérieure à celle du CAC 40. Microsoft ou Apple pèsent chacune davantage que la totalité des sociétés membres de l'indice parisien. 330 milliards de dollars de profits Les publications de résultats de ces derniers jours ont rappelé aux investisseurs les raisons de l'hégémonie de ces valeurs sur les Bourses mondiales. « Malgré des attentes élevées, elles ont été au rendez-vous, d'un point de vue fondamental il n'y a pas grand-chose à redire », souligne Jacques-Aurélien Marcireau chez Edmond de Rothschild AM. « On n'est plus dans l'euphorie post-Covid, elles ont fait de la bonne maîtrise de leurs coûts une pièce essentielle de leur stratégie », souligne-t-il. LIRE AUSSI : Les résultats de Microsoft et Google portés par leurs investissements dans l'IA Les efforts réalisés pour renforcer la rentabilité - après une année 2022 décevante - ont payé. En 2023, les Gafam - Nvidia ne publiera ses résultats que le 21 février - ont généré un chiffre d'affaires de 1.630 milliards de dollars et engrangé près de 330 milliards de profits. A titre de comparaison, l'ensemble des membres du CAC 40 ont généré en 2022 moins de la moitié de bénéfices malgré un chiffre d'affaires pourtant plus élevé. Meta en particulier a su réagir promptement après avoir été sanctionné en Bourse pour ses investissements dans le métavers. Son titre avait perdu les trois quarts de sa valeur entre septembre 2021 et novembre 2022. Il a, depuis, touché de nouveaux sommets, avec une multiplication par plus de 5 de son cours, dont un bond de plus de 15 % vendredi.

By |2024-02-03T08:00:03+00:00February 3rd, 2024|Scoop.it|0 Comments

Les trois raisons qui rendent la loi Egalim compliquée à appliquer

Les lois Egalim 1, Egalim 2 et la loi Descrozaille qui les complète depuis le 1er janvier produisent-elles leur effet ? En théorie, ces lois rendent le prix de la matière première agricole non négociable lors des négociations commerciales entre les distributeurs et leurs fournisseurs. Quand le prix de la matière monte… les prix doivent monter. Cette sanctuarisation a contribué à améliorer la rémunération des fermiers ces trois dernières années. Pourtant, nombreux sont encore les paysans qui estiment que leurs clients industriels ou commerçants n'achètent pas à un tarif qui couvre leurs frais de production. Liste ou attestation Il faut dire que la loi Egalim s'avère complexe. Elle fonctionne en deux temps. D'abord, l'interprofession agricole détermine un coût moyen de production. L'industriel ou le distributeur est censé l'accepter sans discuter. Mais le box de négociation s'apparente souvent à une boîte noire. LIRE AUSSI : Négociations commerciales : le Parlement protège les industriels avec la loi Descrozaille Il existe trois voies de vérification de la bonne application du coût de production. L'option dite 1 consiste pour le fournisseur, agriculteur, PME ou multinationale, à détailler de façon exhaustive la liste de ses coûts et donc le prix payé pour la fameuse matière première agricole. Pour une pizza, il faut distinguer la farine qui fait la pâte, la tranche de jambon, la sauce tomate, les morceaux de poivrons, les olives, le fromage râpé, etc. L'option 2, plus simple, indique sur facture le coût global de la matière première agricole. Les distributeurs estiment que 10 % de leurs fournisseurs utilisent l'option 1 et 20 % environ l'option 2, pour l'essentiel les PME. La plupart des grands industriels choisissent l'option 3 qui consiste à demander à un tiers de confiance, un commissaire aux comptes par exemple, de rédiger une attestation qui assure la part que représente la matière première agricole dans la hausse que le fournisseur souhaite obtenir. Ce tiers donne une première attestation au début des négociations puis la valide un mois après. Centrales d'achat européennes La Fédération de la distribution (FCD) reconnaît qu'elle souhaiterait la suppression de cette option 3 qui reste floue car elle ne donne pas de chiffres précis. Vendredi 26 janvier, le représentant d'un grand distributeur a montré au directeur de cabinet du ministre de l'Economie deux attestations qui portent sur des produits chocolatés de marques différentes mais qui ont été établies par le même commissaire aux comptes. La seconde atteste d'une hausse du cacao 10 % supérieure à celle certifiée par la première… L'autre difficulté de l'application d'Egalim tient aux centrales d'achats européennes (qu'il faut distinguer des centrales dites de services qui vendent aux grandes marques des promotions et autres têtes de gondoles au niveau européen). Leclerc s'est associé à la coopérative allemande Rewe dans Eurelec qui est installée à Bruxelles. Système U a rejoint l'autre distributeur allemand Edeka et le hollandais Jumbo dans Everest. Carrefour a créé Eureca en Espagne pour toutes ses filiales européennes. « Si l'on ajoute Lidl et Aldi qui font des appels d'offres européens pour leurs produits à marques propres qui représentent 90 % de leur assortiment, c'est environ 70 % du marché français qui sera bientôt traité par des centrales européennes », calcule le membre d'une enseigne qui ne dispose pas, elle, de structure européenne. LIRE AUSSI : En Haute-Garonne, plongée aux racines de la colère des agriculteurs Les centrales d'achat européennes ne concernent pas les PME de l'agroalimentaire. Devant les sénateurs, en septembre 2023, Alexandre Bompard, le PDG de Carrefour, a évoqué un début avec 4 multinationales et un objectif « d'une trentaine » de grands fournisseurs. Entrevoyant le contournement des lois Egalim, la loi Descrozaille a précisé que pour les produits destinés au marché français, les achats effectués par les centrales européennes devaient respecter la sanctuarisation du coût de la matière première agricole. Mais les distributeurs concernés considèrent cette disposition contraire au droit européen et à la libre circulation des biens dans le marché unique. Des contentieux vont être engagés. Déjà, en décembre 2022, la Cour européenne a dénié à la France le droit de s'immiscer dans les affaires d'une entité installée dans un autre Etat membre, en l'occurrence Eurelec, la centrale belge de Leclerc.

By |2024-02-02T16:19:02+00:00February 2nd, 2024|Scoop.it|0 Comments

L’Agence internationale de l’énergie appelle à sévir contre les SUV

« Il est vital de résoudre les problèmes qu'ils soulèvent en matière de demande supplémentaire d'énergie, d'espace public occupé et de danger supplémentaire qu'ils représentent pour les piétons », martèlent les services de l'AIE. A écouter l'organisation internationale, les Etats seraient bien inspirés de dissuader les clients de céder à la tentation du SUV. « Au vu des tendances, les autorités devraient prendre des mesures, pour aller vers davantage de réglementations, avance Fatih Birol. Cela pourrait prendre la forme d'un régime fiscal différent ou de tarifs de parking plus élevés. » C'est déjà le cas en Norvège, en Irlande et en France, avec le malus au poids. Le gouvernement français a élargi ce dispositif pour 2024 aux véhicules particuliers pesant 1,6 tonne, contre 1,8 tonne auparavant. De quoi concerner dorénavant 9 % des immatriculations, contre 1,6 % jusque-là, d'après les calculs du cabinet C-Ways. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - L'empreinte écologique des SUV dans le viseur des pouvoirs publics ANALYSE - Cette fois, la chasse aux SUV est vraiment ouverte De plus, le malus écologique sévissant contre les voitures les plus polluantes a également été alourdi . Cette politique vise un objectif très clair de diminution des émissions de CO2. Le Secrétariat général à la planification écologique, qui dépend du Premier ministre, estime que troquer un « gros SUV » par une berline permettrait d'économiser chaque année 3 tonnes d'émissions de CO2 par véhicule.

By |2024-02-02T14:05:35+00:00February 2nd, 2024|Scoop.it|0 Comments

La transition écologique, une vraie course d’obstacles pour le monde agricole

Les maux des agriculteurs sont multiples - insuffisance des revenus, sécheresses à répétition, multiplication des maladies animales, inflation administrative - mais ils auraient tous une cause commune : la transition écologique. Un bouc émissaire facile qui évite de chercher les causes réelles du malaise des agriculteurs. Le paradoxe a été pointé du doigt : les agriculteurs sont les premières victimes du changement climatique et ils seraient aussi les dindons de la farce de la transition écologique. « L'aspect environnemental est très instrumentalisé dans la crise actuelle. Sur le terrain, quand on parle avec des agriculteurs, on n'entend pas ce 'backlash' environnemental », constate pourtant un conseiller ministériel. Une transformation lente En réalité, le secteur agricole est à la fois plus engagé qu'on ne le croit dans sa transformation vers des modes de production plus durables et aux prises avec des difficultés spécifiques à son domaine d'activité qui expliquent la lenteur de sa transformation. Si l'on regarde les objectifs fixés par la Stratégie nationale bas carbone (SNBC) , ils ont été atteints dans le premier budget carbone (2015-2018) et les chiffres demeurent sous les seuils indicatifs correspondant au deuxième budget carbone pour les années 2019, 2020 et 2021. Globalement, les émissions de gaz à effet de serre du secteur ont baissé de 13 % entre 1990 et 2021. L'agriculture participe donc bel et bien à l'effort de décarbonation mais cet effort doit être nuancé, car c'est aussi le secteur ayant la cible d'émissions la plus faible (-18 % en 2030 par rapport à 2015 alors que les autres secteurs d'activité sont plutôt sur des cibles de -38 % à -40 %). LIRE AUSSI : Pour Gabriel Attal, une déclaration de politique générale percutée par la crise agricole La réforme des retraites promise aux agriculteurs se fait toujours attendre Si la cible a été fixée volontairement à un niveau modeste, ce n'est pas pour faire plaisir aux agriculteurs, mais parce que la diminution des émissions agricoles répond à des contraintes particulières. Changer les modes de production Contrairement aux autres secteurs d'activité, les émissions de CO2 sont très minoritaires, et issues essentiellement de l'utilisation des engins agricoles. Le méthane et le protoxyde d'azote représentent, eux, 85 % des émissions du secteur et elles sont directement liées à l'activité agricole : le méthane provient de la fermentation entérique et de la gestion des effluents dans l'élevage ; le protoxyde d'azote vient de l'épandage d'engrais azotés. Pour baisser ses émissions, il ne suffit donc pas de faire preuve de sobriété énergétique comme dans d'autres activités, il faut changer totalement ses modes de production. Et il n'y a aucune économie à la clé, au contraire. Des objectifs contradictoires « Les enjeux ont tacitement changé, mais personne ne l'a dit ou ne l'assume explicitement. Aujourd'hui, on n'est plus dans une situation d'urgence alimentaire comme on pouvait l'être au lendemain de la Seconde guerre mondiale, il faut produire différemment. Mais personne n'a fait les réformes politiques qui vont dans ce sens » explique Aurélie Catallo, chercheuse à l'Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales). « On a encore un cadre politique qui fait croire aux agriculteurs qu'ils doivent toujours produire le plus possible en quantité. Et dans le même temps, on leur fixe des sous-objectifs environnementaux qui ont pour effet de limiter leur production, c'est totalement contradictoire » poursuit-elle. LIRE AUSSI : Attal, ou comment marier agriculture et écologie A quoi sert l'OFB, cette police de l'environnement qui insupporte les agriculteurs A cette difficulté s'ajoute aussi la dimension multifactorielle des défis à affronter. « Les agriculteurs doivent changer leur mode de production pour faire baisser leurs émissions, mais s'adapter aussi à de nouveaux contextes climatiques, et en même temps, augmenter le stockage de carbone dans les sols, produire de la biomasse pour eux-mêmes et pour les autres secteurs, et restaurer ou préserver la biodiversité. Tout ça de manière simultanée », souligne Céline Corpel, agricultrice et cheffe de projet Agriculture au Shift Project. Une baisse des rendements Une course d'obstacles, voilà ce qui attend l'agriculture pour les prochaines années. C'est le secteur qui devra faire le plus d'effort à l'avenir, en France mais aussi dans toute l'Europe. La cible de 90 % de baisses des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2040 que s'apprête à officialiser la Commission européenne s'appuie tout particulièrement sur le secteur agricole. Mission impossible ? Pas forcément. « Le secteur agricole peut être un puits de carbone extraordinaire, il y a un vrai potentiel pour réaugmenter la matière organique dans les sols. C'est un secteur qui peut être rapidement neutre en carbone à moyenne échéance, on sait le faire mais ça implique d'arbitrer entre différents choix sur les usages de la biomasse, tout ça avec des ressources contraintes », poursuit Céline Corpel. Faire des choix, concrètement, cela implique de consentir à des investissements de départ qui peuvent être lourds et surtout d'accepter une baisse des rendements du fait d'un recours moins systématique aux engrais azotés et d'une sortie progressive des monocultures. Cette mutation, tous les experts le disent, ne pourra pas se faire sans accompagner et soutenir financièrement les exploitants. Il faudra plus que le paiement pour services rendus à la nature pour convaincre tous les agriculteurs de se convertir à la transition écologique.

By |2024-02-02T14:04:55+00:00February 2nd, 2024|Scoop.it|0 Comments

La télévision payante en Afrique, un paysage fragmenté mais en croissance

« Je dis toujours aux gens en France, en Europe, que l'avenir de Canal+ c'est l'Afrique. Et je crois que l'avenir du monde, c'est l'Afrique, et surtout dans notre secteur d'activité. » Maxime Saada, qui intervenait sur CNBC Africa, en est convaincu : l'Afrique peut être un eldorado. Si elle aboutit, la tentative de la chaîne cryptée de racheter MultiChoice, son principal concurrent en Afrique, pourrait donner naissance à un nouveau leader de la télévision payante à l'échelle du continent. Le pari : surfer sur la croissance toujours importante des abonnements aux services de télévision à péage, le plus souvent via satellite. Un marché en expansion Aujourd'hui, la télévision payante est très présente sur le continent africain, en ville du moins. « L'ensemble des opérateurs comprenant Canal+, MultiChoice et les autres concurrents affichent des taux de pénétration autour de 50 % des foyers électrifiés [sur les pays où ils sont présents, NDLR]. On pense qu'à long terme ce pourcentage atteindra 80-90 % des foyers », explique Jacques du Puy, président de Canal+ International et membre du directoire de Canal+ Groupe. LIRE AUSSI : Vivendi : Bolloré en route vers son big bang DECRYPTAGE - L'inflation des tarifs des Netflix et consorts rebat les cartes de la télévision payante Les opérateurs en Afrique sont portés par la croissance économique de plusieurs pays et les efforts d'électrification. Selon une récente étude du cabinet Digital TV Research, le nombre total d'abonnés à la télévision à péage en Afrique devrait passer à 55 millions en 2029, contre 43 millions l'an dernier. Sur ces 12 millions de nouveaux abonnés, la majorité (7 millions) le serait sur des offres de bouquets satellites, alors que le reste le sera grâce à la télévision numérique terrestre (TNT), un mode de connexion qui se répand dans les grandes agglomérations urbaines. Coupe d'Afrique des nations A court terme, la coupe du monde de football et la CAN (Coupe d'Afrique des nations, du football aussi) - qui se déroule actuellement - sont de très forts vecteurs d'abonnement, même si on assiste souvent à des vagues de désabonnement après ces grandes compétitions. Dans ce marché en pleine expansion, deux grands acteurs se partagent le gâteau : Canal+ est en position de force dans l'Afrique francophone et MultiChoice dans l'Afrique anglophone. Mais le marché est encore très fragmenté dans chaque pays, et parmi les acteurs de l'audiovisuel certains ont pignon sur rue dans de nombreux pays. C'est le cas du chinois StarTimes. Le défi du piratage « Canal+ et Multichoice ont été les pionniers de la télévision à péage sur le continent. Des opérateurs locaux ont ensuite vu le jour : Malivision, Nerwaya au Burkina Faso, Media Plus au Togo, Excaf et Delta Net au Sénégal, etc… La libéralisation des ondes intervenue dans les années 2000 a été un accélérateur amplifié dans les années 2005 par l'avènement de la TNT », note Denise Epoté, directrice distribution, marketing et commercialisation chez TV5Monde. Mais l'un des gros concurrents est avant tout le piratage. Ou le « Canal araignée », comme certains Africains l'appellent : une personne qui prend un abonnement et tire des câbles pour tout le quartier. « On lutte beaucoup contre ce fléau, que ce soit par des solutions techniques ou en installant des points de vente à proximité », reprend Jacques du Puy. Si le marché payant est bien développé, c'est aussi parce que la TNT gratuite distribuée partout - comme en France - l'est moins. « La situation est très contrastée selon les pays. Par exemple, en Côte d'Ivoire, plusieurs chaînes ont été lancées dernièrement avec la TNT alors que pendant longtemps, on était à seulement deux, rappelle Arnaud Annebicque, directeur du département MetricLine de Médiamétrie. Mais il y a une vraie appétence pour le local. »

By |2024-02-02T14:03:16+00:00February 2nd, 2024|Scoop.it|0 Comments

YouTube dépasse les 100 millions d’abonnés payants

YouTube échappe au tassement de la croissance qui affecte certains acteurs du streaming. Dans un post de blog, la filiale d'Alphabet annonce avoir franchi en janvier le seuil des 100 millions d'abonnés - essais inclus - pour ses offres payantes YouTube Music et YouTube Premium. Le service de streaming musical YouTube Music, lancé en 2015 et refondu en 2018, est proposé pour 10,99 euros par mois, contre 12,99 euros par mois pour le service YouTube Premium, lancé en 2018, qui offre un accès sans publicité à l'ensemble de la plateforme, à YouTube Music et à des fonctionnalités supplémentaires dont le téléchargement. Les deux services sont accessibles dans plus de 100 pays et régions du monde, le premier se destinant aux fans de musique, en compétition avec des rivaux comme Spotify,Apple Music ou Amazon Music, ainsi que le français Deezer sur certains marchés, le second s'adressant avant tout aux gros utilisateurs de YouTube. Double flux de revenus Les offres payantes de la plateforme connaissent une croissance rapide. Elles comptaient 50 millions d'abonnés en septembre 2021 et 80 millions en septembre 2022, soit un bond de 25 % opéré sur ces seize derniers mois. En parallèle, l'utilisation de la version gratuite de YouTube génère des revenus toujours plus importants pour la maison mère Alphabet, atteignant 9,2 milliards de dollars au dernier trimestre de 2023 (+15,5 % par rapport au même trimestre de l'année précédente). « Cette croissance de 20 millions de membres en à peine plus d'un an souligne la force de notre double moteur de publicité et d'abonnement », considère Lyor Cohen, le responsable mondial de la musique chez YouTube, dans une newsletter du groupe. « Cette réussite valide le modèle de double flux de revenus du groupe, partagé entre publicité et abonnement, qui 'coexistent très bien' », confirme aux « Echos » Adam Smith, le vice-président chargé des produits chez YouTube. Aux Etats-Unis, le groupe commercialise par ailleurs une autre offre d'abonnement payant, le service de télévision en ligne YouTube TV, qui donne accès à différentes chaînes américaines et concurrence le câble. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Comment les jeunes réinventent la télévision sur les réseaux sociaux A titre de comparaison, le leader du streaming musical, Spotify, comptait 226 millions d'abonnés payants en octobre 2023 (+16 % sur un an), pour 574 millions d'utilisateurs réguliers au total. Apple Music et Amazon Music ne communiquent pas leur nombre d'abonnés, mais auraient compté, selon l'estimation de l'institut britannique MIDiA Research, respectivement 85 et 82 millions d'abonnés mi-2022.

By |2024-02-02T14:02:33+00:00February 2nd, 2024|Scoop.it|0 Comments

Colère des agriculteurs : les défenseurs de l’environnement « abasourdis » après la « pause » sur les pesticides

« Entre la mise sur pause du plan Ecophyto et la remise en cause du rôle de l'Anses [l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail, qui délivre les autorisations en matière de pesticides], nous avons l'impression de revenir sur quinze ans de travail ! Nous sommes abasourdis et écoeurés… », soupire Nadine Lauverjat, déléguée générale de l'association Générations futures. Alors que les premières mesures annoncées pour calmer la colère des agriculteurs, vendredi, avaient totalement épargné les pesticides, le gouvernement a cette fois cédé à certaines revendications des syndicats agricoles sur le sujet. Gabriel Attal a notamment annoncé une « mise sur pause » du plan Ecophyto 2030 en cours d'adoption. Echec cuisant des précédents plans Il s'agit du troisième plan visant à réduire l'utilisation de produits phytosanitaires de 50 % (à horizon 2030, par rapport à la période 2015-2017) après l' échec cuisant des deux précédents. Doté d'une enveloppe supplémentaire de 250 millions d'euros, ce nouveau plan se voulait plus global que les précédents, avec une accélération de la recherche sur des produits alternatifs, et un accompagnement massif vers des pratiques agricoles plus écologiques. Il explique cette mise en pause par la volonté de prendre « le temps de mettre en place un nouvel indicateur, et de reparler des zonages et de la simplification », a aussi déclaré le Premier ministre, sans plus de précision. Il a annoncé un Conseil d'orientation stratégique sur le sujet « dès la semaine prochaine », avec l'objectif d'aboutir « avant le Salon de l'agriculture », qui doit démarrer le 24 février prochain. « Une mise sur pause, ce n'est jamais très bon signe », souffle Nadine Lauverjat. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - La France réaffirme son ambition de réduire de moitié l'utilisation de pesticides ANALYSE - Pesticides : un piège inextricable « Il ne s'agit pas d'abandonner le plan Ecophyto, mais de prendre le temps de le retravailler pour qu'il soit compris, efficace et utile pour tous », fait-on valoir au cabinet de Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique, où l'on assure que les Zones de non-traitement (ZNT) ne sont pas remises en cause. Vivement contestées par les syndicats agricoles, ces zones, imposées par une décision du Conseil d'Etat en 2019, définissent des distances de sécurité à respecter lors de l'utilisation de pesticides, pour protéger les riverains ou les cours d'eau. Le gouvernement en avait fait une ligne rouge. Mais Marc Fesneau, le ministre de l'Agriculture, a indiqué que le gouvernement ferait appel de décisions de justice, qui avaient annulé des arrêtés préfectoraux sur la mise en oeuvre de telles ZNT. Doute sur la politique écologique Les agriculteurs ont par ailleurs obtenu gain de cause sur l'indicateur de mesure de l'utilisation de pesticides. Le gouvernement utilise aujourd'hui le Nodu (nombre de doses unités), qui représente le nombre de traitements appliqués par hectare. Les agriculteurs lui reprochent de ne pas refléter le recours à des produits moins nocifs, mais les ONG estiment qu'il permet de bien refléter la dépendance aux pesticides. Le gouvernement n'a pas précisé à ce stade par quoi il serait remplacé. L'exécutif va aussi devoir expliciter le futur rôle de l'Anses, alors que Gabriel Attal a annoncé vouloir « sortir d'une situation où notre agence sanitaire se prononce sur des produits sans coordination avec le régulateur européen », afin que les agriculteurs français ne se voient pas interdire de molécules autorisées dans les autres pays européens. « Elle ne pourra plus faire son travail, c'est un recul énorme ! », regrette Nadine Lauverjat. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Plan d'urgence pour les agriculteurs : un recul sur l'écologie Plan eau : les agriculteurs finalement dispensés d'une hausse de redevances Après les mesures dévoilées la semaine dernière (recul sur la taxation du GNR, réduction des délais de recours), puis la flexibilité accordée par Bruxelles sur les jachères cette semaine, ces nouvelles annonces jettent un sérieux doute sur la politique écologique du gouvernement. D'autant qu'il avait déjà reculé sur les redevances sur les pesticides qui devaient alimenter les agences de l'eau. « Le gouvernement a-t-il vraiment l'ambition d'aider les agriculteurs à changer de modèle ? », s'interroge Thomas Uthayakumar, à la Fondation pour la nature et l'homme (FNH). « Si c'était le cas il se trompe de réponse : ce ne sont pas ces mesures qui leur garantiront un revenu digne, sans lequel ils n'auront pas les moyens de revoir leurs pratiques pour engager leur transition écologique ». Au contraire pour les ONG écologistes. Sur le long terme, ils seront les premiers à souffrir de l'appauvrissement des sols et de l'effondrement de la biodiversité liés à un usage extensif de pesticides - pour ne pas parler de l'impact sur leur santé, alertent-elles.

By |2024-02-02T07:20:51+00:00February 2nd, 2024|Scoop.it|0 Comments

Apple redresse ses ventes mais recule en Chine

Difficile de se maintenir sur le toit du monde technologique. Apple a dévoilé des résultats financiers en demi-teinte pour le premier trimestre de l'exercice 2023-2024, d'octobre à décembre. La firme à la pomme, qui vaut 2.890 milliards de dollars en Bourse, est pénalisée par le ralentissement du marché chinois. Le chiffre d'affaires a crû de 2 % durant le trimestre, atteignant 119,6 milliards de dollars. Autrement dit, les ventes se sont enfin redressées après quatre trimestres de baisse . Certes, la progression est modeste, mais elle est supérieure aux attentes des investisseurs. Quant au résultat net, il a grimpé à 33,9 milliards, en hausse de 13 %. Apple peut à nouveau remercier l'iPhone pour cette amélioration. Le roi des smartphones s'est mieux vendu que prévu, avec des ventes en hausse de 6 %. Ce produit, dont il s'écoule diverses versions et générations, pèse presque la moitié du chiffre d'affaires total (69,7 milliards). D'ailleurs, en 2023, Apple a dépassé Samsung pour les ventes de smartphones en volume - la firme à la pomme était déjà en tête pour les ventes en valeur. A la peine sur le marché chinois Les difficultés du marché chinois continuent cependant à jeter une ombre sur les perspectives d'Apple. Les ventes y ont dégringolé de 13 % à 20,8 milliards de dollars, alors que le marché s'attendait juste à un effritement. La consommation y est moins dynamique que par le passé, les rivaux locaux de l'iPhone sont agressifs, et Pékin a interdit cette technologie étrangère à ses fonctionnaires . LIRE AUSSI : TEMOIGNAGE - En Chine, dans l'enfer de l'usine géante d'iPhone « Je reste très optimiste pour la Chine », a cependant déclaré le PDG Tim Cook lors d'une conférence de presse, évoquant la croissance de la base installée, des classements de ventes flatteurs, un effet de change négatif. Des services qui croissent vite mais pas suffisamment Contrairement à l'activité iPhone, les ordinateurs iMac ont stagné, et l'iPad et les accessoires de type montres connectées ont reculé. Les services affichent une progression à deux chiffres, +11 % en un an (23,1 milliards). Le directeur financier, Lucas Maestri, a vanté la croissance à deux chiffres des abonnements payants, plus d'un milliard à ce jour, soit plus de deux fois le niveau d'il y a cinq ans. Mais la valorisation élevée d'Apple tient en partie au fait que les investisseurs la considèrent désormais comme une société de services. Or, ces derniers ne semblent pas en mesure de prendre le relais de l'iPhone, écrivent les analystes de Lightshed Partners : « Il faudrait une croissance soutenue de 25 % des revenus de services pour que les revenus du groupe croissent de 5 %. Malheureusement, nous pensons que la croissance des services va se modérer à 7,5 % en 2024. » LIRE AUSSI : Apple crée de nouveaux frais pour les téléchargements en dehors de son App Store Plusieurs inconnues pourraient en effet obérer l'essor de la manne. La commission de 30 % prélevée sur l'Appstore est contestée en justice et par le régulateur européen. Google, lui-même confronté à des procédures en droit de la concurrence, pourrait aussi cesser de verser des droits à Apple pour être le moteur de recherche par défaut sur ses smartphones. Stagnation des ventes en vue Les résultats du trimestre en cours risquent également de souffrir de la comparaison avec le début de l'année 2023, lorsque les goulets d'étranglement logistiques liés aux restrictions sanitaires en Chine ont été résorbés. Cela avait provoqué une frénésie d'achats d'iPhone, que Lucas Maestri estime à 5 milliards de dollars de ventes supplémentaires. Cela ne se reproduira pas. De plus, même en excluant cet effet exceptionnel, a-t-il ajouté, les ventes d'iPhone et le chiffre d'affaires total « seront similaires » au niveau d'alors. Le marché espérait plutôt une petite hausse, de 1 %. Ce vendredi, Apple commence à commercialiser son casque de réalité augmentée VisionPro aux Etats-Unis. Ce lancement inaugure « l'ère de l'informatique spatiale », a vanté Tim Cook. Il n'a pas fixé d'objectifs ou d'indicateurs de succès pour cette nouvelle ligne de produits dont au prix très élevé - 3.500 dollars pièce. Un prix justifié, a-t-il dit, par des années de développements technologiques, « du silicone aux écrans », et par l'omniprésence de l'intelligence artificielle.

By |2024-02-02T07:19:56+00:00February 2nd, 2024|Scoop.it|0 Comments