« 2017 a été une année record pour la French Tech avec 2,5 milliards d’euros investis dans nos startups, s’est ainsi félicité Emmanuel Macron en préambule. Nous avons plus que triplé ces montants en trois ans ! » Et a tenu à ne pas cantonner la réussite française à l’écosystème parisien en rappelant que « la majorité des startups qui se créent et se développent sont en province, dans les métropoles régionales, poussées par les régions et les métropoles« . Au crédit du bilan de sa première année à l’Élysée, « des programmes dans l’intelligence artificielle ou le véhicule autonome » mais aussi « des politiques publiques comme celle de la donnée« . « Nous avons construit un terrain de jeu« , a résumé le président.

Faire ruisseler la réussite

Fervent partisan de la théorie du ruissellement, Emmanuel Macron a une nouvelle fois défendu l’idée que la réussite des uns devait à terme bénéficier aux autres. « J’ai besoin de vous pour faire réussir la totalité du pays, a-t-il lancé à la salle. Nous devons réussir pour réduire la fracture numérique et créer de l’emploi, même peu qualifié, qui sera tiré par la Tech. La justice sociale passe par les opportunités créées partout dans le pays, nos quartiers populaires sont d’ailleurs les plus créatifs. Et c’est cette réussite qui permettra de financer la redistribution. »

Le locataire de l’Élysée s’est ensuite lancé dans un plaidoyer pour l’Afrique, à l’honneur lors de cette édition 2018 de VivaTech. « L’Afrique a un énorme potentiel, de nombreux talents, a vanté Emmanuel Macron. Une large majorité du continent est constituée de jeunes, des digital natives. C’est une énorme opportunité en termes de consommation mais aussi de création. » Le président a mis en avant l’initiative Digital Africa, destinée à aider les entrepreneurs africains, qui sera soutenue par l’Agence française pour le développement. Celle-ci va déployer dans les prochaines semaines un instrument spécifique doté de 65 millions d’euros destiné à « combler les failles d’accompagnement par des petits tickets » de 30 à 50 000 euros. Même si Emmanuel Macron « souhaite que l’Afrique prenne sa part dans le financement et le développement de son écosystème, à l’image de ce qu’a fait la France avec bpifrance« .

Le bien commun, objectif central

Pour finir, le président a dédié le derniers tiers de son discours à l’intiative Tech for Good et les valeurs que celle-ci entend porter. Débutant par le constat que le changement peut être un motif d’inquiétudes, notamment en raison de la tendance de certains acteurs de la Tech à outrepasser les lois, Emmanuel Macron a plaidé pour que la Tech soit mise au service d’une juste cause. « Faire de l’argent, créer des emplois, rendre vos actionnaires heureux, c’est bien, a-t-il souri. Mais ce n’est pas suffisant. Regardez autour de vous : vous disruptez l’éducation mais il faut éduquer les gens tout au long de leur vie et vous devez faire partie de cette aventure. »

Et le président a défendu la récente réforme européenne destinée à taxer les géants de la Tech. « On baisse les impôts mais cela ne sert à rien si d’autres concurrents n’en payent pas du tout ! Une taxe pour les grands de la Tech mondiale, c’est normal. C’est la condition pour avoir une concurrence saine. » Avant de se faire le chantre du RGPD. « Le RGPD est une étape importante, c’est un changement majeur dans la protection des données. Nous devons faire la même chose pour tous les écosystèmes. Nous devons bâtir cette souveraineté européenne de la Tech. »

Sourced through Scoop.it from: www.maddyness.com