« Les hypermarchés sont morts, il faut maintenant les enterrer. » Le consultant réclame l’anonymat. Son activité dépend des grandes enseignes qui ne décrivent pas aussi crûment leur réalité. Il n’empêche. Le cortège funéraire s’est mis en branle. La fin n’est plus annoncée , elle est en cours et cela explique en grande partie pourquoi la concentration semble inéluctable dans le secteur de la distribution.
Casino affirme que Carrefour a des vues sur lui. Le groupe dirigé par Alexandre Bompard dément . Une chose est sûre : les deux distributeurs s’efforcent de régler les mêmes problèmes.
Casino vient de confirmer aux représentants de ses salariés la fermeture ou la vente de 20 de ses Géant. Les autres hypers du groupe ont déjà concédé leur rayon d’« électro-domestique » (produits techniques type télévisions ou machines à laver) à Cdiscount, le site marchand cousin.
Carrefour a passé cinq de ses plus grands magasins en location-gérance , un genre de franchise qui externalise les coûts. Le leader de la grande distribution en France testera dans quelques jours la gestion de ses linéaires techniques par Darty, à Limoges et La Ville-du-Bois, dans l’Essonne. Si l’expérience est concluante, elle sera étendue.
Partout, chez Carrefour comme chez Casino, à chaque fois que c’est possible, on réduit la surface. On sous-loue ou l’on redonne des mètres carrés à la galerie adjacente, à la foncière qui l’exploite, Mercialys, pour l’un, Carmila pour l’autre. Le « tout sur le même toit » a vécu. C’est ce qui, avec la taille, caractérisait les hypermarchés. La nomenclature recense plus de 2.000 points de vente de 2.500 à 24.000 mètres carrés. Tous ne vont pas fermer. Le modèle gagnant est celui de 7.000 à 8.000 mètres carrés, le format Leclerc qui fait la part belle à l’alimentaire. L’hypermarché laisse place au gros supermarché.
Les spécialistes comme Darty puis les « pure players » comme Amazon ont vidé les rayons non-alimentaires. L’e-commerce a pris, selon les secteurs, entre 5 % et 20 % du marché. Il y a autant de mètres carrés en trop. L’habillement en apporte la preuve. Brice, Jules, La Halle aux vêtements, Mim, etc. Des dizaines de boutiques ont tiré le rideau ces derniers mois. Les grands groupes de distribution alimentaire replient, eux aussi, leurs ailes. Cela tombe bien car les consommateurs français vont vers la qualité et limitent leurs achats en volume. L’alimentation n’est même plus portée par la croissance démographique qui, d’ailleurs, s’érode elle-même.
Sourced through Scoop.it from: www.lesechos.fr
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