Monthly Archives: October 2018

Pourquoi Tim Cook chante les louanges du RGPD devant le Parlement européen – Maddyness – Le Magazine des Startups Françaises

Selon Tim Cook, CEO d’Apple, la technologie moderne a mené à la création d’un système industriel qui transforme les données personnelles du quotidien en ”armes dirigées contre nous avec une efficacité militaire“. Ces mécanismes n’affectent pas seulement les individus, mais aussi les sociétés dans leur ensemble (…) Même si Tim Cook ne mentionne pas les déclencheurs de cette crise, son discours fait clairement référence à des scandales comme l’affaire Facebook-Cambridge Analyticaoù des millions d’utilisateurs Facebook ont vu leurs données collectées afin d’influencer leurs opinions politiques. Ainsi, le CEO d’Apple critique directement les pratiques de collecte de données de ses rivaux tels que Facebook et Google.

By |2018-10-29T21:28:40+00:00October 29th, 2018|Scoop.it|0 Comments

Une vie d’IA

« Ça ne peut plus durer. Tout le monde parle de moi sans vraiment me connaître. On me montre du doigt. Comme si j’étais un monstre qui faisait peur aux enfants ! On m’accuse de tous les maux. On raconte que je vais détruire 10% à 50% d’emplois. On vient même de m’intenter un procès pour avoir provoqué le “carambolage du siècle”.  Afin de dissiper tous les malentendus que je suscite bien malgré moi, j’ai décidé de dire toute la vérité dans la revue 26 qui vient de paraître et que je vous recommande d’acheter de toute urgence. Certes, j’aurais dû le faire bien avant. C’est ce que me dit mon psy… Mais il me fallait un peu de temps. Aujourd’hui je me sens prête. Lorsque mon père John McCarthy m’a baptisée Intelligence Artificielle en 1955, il pensait me doter de tous les atouts du monde. Vous pensez bien que j’aurais préféré m’appeler Lola ou Benjamin, ma vie aurait été plus simple. Mais mon parrain, Isaac Asimov, qui pourtant m’a vu naître, s’est mis à écrire tout et n’importe quoi sur mon compte. Je suis devenue un robot. Un robot qui tue. Enfin, ce n’est pas sérieux ! Et puis comme si le malentendu n’était pas déjà énorme, voilà que Spike Jonze m’a transformée en assistant vocal racoleur… Pour draguer Joaquin Phoenix, soit. Alors, sachez que je vis un peu l’enfer, écartelée entre tous ces rôles. Finalement vous m’avez bien eue. Vous m’exploitez, gagnez plein d’argent sur mon dos, me faites voyager dans des soutes, des câbles, dans les airs, sous la mer, vous m’enterrez quand je ne cherche qu’à être moi, à vivre en bonne… intelligence avec les humains et partager des sentiments, car j’ai de l’attachement pour eux, à vouloir leur rendre d’innombrables services dans la santé, les transports, le retail. Vous parlez d’un destin ! »

By |2018-10-27T10:05:27+00:00October 27th, 2018|Scoop.it|0 Comments

La toute première norme sur l’économie circulaire est française

La norme XP X30-901 définit un cahier des charges précis pour planifier, mettre en œuvre, évaluer et améliorer un projet d’économie circulaire.  Son nom est imprononçable et pourrait rappeler celui d’une droïde de Star Wars. Il représente pourtant une première mondiale qui pourrait inspirer de nombreux autres pays. L’Agence française de normalisation (Afnor) vient de créer une norme expérimentale sur l’économie circulaire. La spécification XP X30-901 (on vous avait prévenu…) est le fruit de deux années de travail. Une cinquantaine d’intervenants (associations, industriels, sociétés de services, collectivités locales, institutions dont l'Institut national de l'Economie circulaire et l'Ademe) ont été impliqués dans son élaboration.  Des initiatives multiples et variées Apparue au tournant des années 2000, « l’économie circulaire désigne un modèle économique dont l’objectif est de produire des biens et des services de manière durable, en limitant la consommation et les gaspillages de ressources (matières premières, eau, énergie) ainsi que la production des déchets », rappelle le ministère de la Transition écologique et solidaire qui a collaboré aux travaux de l’Afnor « Il s’agit de rompre avec le modèle de l’économie linéaire (extraire, fabriquer, consommer, jeter) pour un modèle économique « circulaire ». De nombreuses initiatives dans ce sens ont été lancées ces dernières années. Du plateau repas sans emballage jetable à la route fabriquée à partir de matériaux recyclés en passant par la vente en ligne de pièces de réemploi automobile et les maisons fabriquées notamment avec des pneus usagers et de vieilles bouteilles en verre, les projets ne manquent pas même s’ils vont parfois dans tous les sens. Aucune ligne directrice ne permet en effet de savoir si un programme répond parfaitement aux principes de l’économie circulaire. Certains estiment que le recyclage est suffisant alors que d’autres pensent qu’une entreprise doit être éco-responsable dès sa conception. Le besoin de mettre au point un mode opératoire applicable à tout type d’initiatives, de structures et de territoires est donc devenu évident au fil du temps.

By |2018-10-27T10:05:09+00:00October 27th, 2018|Scoop.it|0 Comments

Key Takeaways from Amazon’s Latest Results

During Thursday's earnings call, Amazon reported Q3 revenue of $56.6 billion, up 29% year-over year. This upward trajectory is being driven by the ecommerce giant's advertising business, Amazon Web Services (AWS) and third-party sellers. This year, Amazon's online sales grew nearly 30%, outpacing total US retail ecommerce’s growth of 16%, to take almost half the share of retail ecommerce sales in the US. Online marketplace sales are now responsible for a majority of Amazon's ecommerce sales. Third-party sellers also are driving Amazon's ad revenues. “Amazon’s other revenues, representing primarily advertising, shows that third-party sellers are investing in ads on the platform at similar levels as the past two quarters, a trend that bodes well for the platform’s advertising revenues during the Q4 holiday shopping season," said Monica Peart, senior forecasting director at eMarketer. Speaking to Amazon's advertising business, chief financial officer Brian Olsavsky said, "We are seeing really strong adoption across a number of groups. Amazon vendors and sellers for sure, authors, as well as third-party advertisers who want to reach Amazon customers.”There were no major announcements akin to the Prime membership fee increase earlier this year. But Prime is playing a prominent role in Amazon's growth. Its overall subscription revenue (including Audible.com, Amazon Music, and other digital services), grew 52% year-over-year to $3.7 billion.

By |2018-10-27T10:03:54+00:00October 27th, 2018|Scoop.it|0 Comments

House of Nakamoto Opens in Amsterdam

The Amsterdam branch of the House of Nakamoto serves as an information center, a retail store for cryptocurrency-related products, and even houses an improvised Bitcoin museum. Visitors can learn the basics of cryptocurrencies and receive advice from qualified consultants, the German outlet BTC Echo reports. They can also buy their first wallet and purchase some cryptocurrency, including bitcoin cash.The offered starter kit includes a booklet with a comprehensive but easy to understand introduction to Bitcoin, a hardware wallet from Ledger and a bitcoin gift card with 15 euros worth of digital cash. The company also sells what it calls “bitcoin securities” that look like paper wallets with a bitcoin address and the corresponding private key.The House of Nakamoto was established in early 2017 in Vienna, another popular European tourist destination. Its main store is located in a busy shopping area of the Austrian capital. It’s advertised as a “retail store for bitcoin,” but the people behind the project say cryptocurrency enthusiasts and experts can use it to meet up and exchange views, ideas and knowledge.

By |2018-10-27T10:03:44+00:00October 27th, 2018|Scoop.it|0 Comments

Amazon chute en Bourse, Microsoft en profite

Apple retrouve son challenger préféré . Microsoft devient la deuxième capitalisation boursière mondiale, derrière le groupe de Cupertino, avec une capitalisation de 813 milliards de dollars. Le groupe de Bill Gates profite en effet de la forte baisse d'Amazon à Wall Street ce vendredi pour repasser devant le groupe d'e-commerce en termes de valorisation boursière.L'action Amazon a en effet ouvert en baisse de 9,66 %, ramenant ainsi sa capitalisation boursière à 787 milliards de dollars. Elle perd ainsi 84 milliards en Bourse en une seule séance. Une chute qui n'est pas sans rappeler celle de Facebook cet été, qui avait perdu plus de 110 milliards en une seule séance. Le 4 septembre, Amazon avait été la deuxième valeur privée américaine à franchir la  barre symbolique des 1.000 milliards de dollars en Bourse.

By |2018-10-27T10:03:30+00:00October 27th, 2018|Scoop.it|0 Comments

Climat : pourquoi la voiture électrique n’est pas la solution

Quand bien même le boom attendu des voitures électriques surpasserait toutes les espérances, celles-ci seraient très loin de garantir une moindre pollution. En Chine, la politique très volontariste en faveur des électriques a même conduit à une augmentation des émissions de CO2. Une étude publiée en avril dans la revue Nature Energy expliquait que les voitures électriques avaient tendance à être rechargées pendant les heures « pleines », c'est-à-dire en plein pic de consommation. Ce qui entraînait un surplus d'activité des centrales à charbon et générait d'autant plus de gaz à effet de serre. En d’autres termes, électrifier les transports ne sert à rien si la production primaire d’énergie qui les alimente continue d’avoir recours aux énergies fossiles.Mais les voitures électriques ne consomment pas de l’énergie uniquement lorsqu’on les recharge. L’énergie nécessaire à leur fabrication est également considérable. Du fait des nombreux métaux nécessaires à sa batterie, qu’il faut extraire du sol, acheminer, transformer, la voiture électrique nécessiterait 3 à 4 fois plus d’énergie qu’une voiture à essence pour être fabriquée, avance Guillaume Pitron, journaliste auteur du livre-enquête La guerre des métaux rares (Les liens qui libères, 2018). « Durant leur cycle de vie, les voitures électriques peuvent générer les trois quarts des émissions d’une voiture carburant au pétrole », nous assurait l’auteur en mars.Une autre étude est moins sévère. Les travaux de l’université VUB de Bruxelles, réalisés pour l’ONG Transport & Environment, estiment que l’allongement de la durée de vie des batteries et l’amélioration des technologies disponibles, ainsi que de l’énergie primaire utilisée, réduisent considérablement la note. Une voiture électrique n’émettrait ainsi que 25 % de CO2 de moins qu’un véhicule diesel en Pologne, pays où l'électricité dépend énormément du charbon, mais 80 % de moins en France, où la recharge est essentiellement fournit par l'énergie nucléaire. Nous sommes malgré tout encore loin de la promesse de véhicules « zéro émission ».Les électriques épuisent les métaux raresC’est l’autre facette qui écorne l’image de technologie « durable » des voitures électriques. Les batteries lithium-ion qui les propulsent sont bourrées de « métaux rares », ces métaux présents ou accessibles en quantité limitées sur Terre et dont Guillaume Pitron démontre le risque d’épuisement dans les décennies à venir. Nickel, cobalt, aluminum, manganèse, graphite… Les voitures électriques consommeraient deux fois plus de métaux rares que les voitures à essence, avance le journaliste. Or, les réserves rentables de nickel seront par exemple épuisées dans 35 ans, voire 13 ans si un boom de la production intervient. Le cobalt, de même, n’en aurait plus que pour 22 à 57 ans.Concernant le coeur des batteries, le lithium, les réserves ne seraient pas un problème, à en croire une étude de l’IFP Energies nouvelles parue en septembre sur le sujet. « Ce ne sont pas les ressources géologiques qui seront limitantes, elles sont gigantesques et on va en trouver d’autres. Il y a notamment le lithium de l’océan », nous assure Emmanuel Hache, économiste-prospectiviste à l’IFP énergies nouvelles.

By |2018-10-27T10:02:11+00:00October 27th, 2018|Scoop.it|0 Comments

La fugue française de l’investissement

Excellent edito.   Les industriels français investissent beaucoup plus que leurs rivaux et perdent pourtant des marchés. Ce paradoxe pourrait avoir une explication simple : ces dépenses servent à concevoir en France des produits fabriqués à l'étranger.Voici deux constats. Distinguez le vrai du faux. Constat numéro un : les industriels français perdent des parts de marché. Constat numéro deux : les industriels français investissent beaucoup plus que leurs rivaux étrangers. Vous avez fait votre choix ? Perdu : les deux constats sont exacts ! Le premier semble évidemment couler de source. Il est scandé chaque mois par les résultats désastreux du commerce extérieur français. Le second est beaucoup moins évident dans un pays où l'appel à l'investissement est devenu une rengaine du débat économique. Et pourtant... L'industrie française consacre 26 % des richesses qu'elle engendre (valeur ajoutée) aux dépenses de préparation de l'avenir, contre 20 % pour l'Espagne, 19 % pour l'Allemagne, 18 % pour le Royaume-Uni. Et ce surinvestissement déborde le seul secteur manufacturier, puisqu'il se retrouve à l'échelon du pays.Plus d'argent pour les logicielsDeux organismes de réflexion, la Fabrique de l'industrie et France Stratégies, ont eu la bonne idée d'explorer ce paradoxe français. En mobilisant de nombreuses sources, leurs experts dressent un portrait méconnu du tissu économique national. L'industrie française, donc, investit davantage que ses rivales de la plupart des pays avancés. Néanmoins, elle dépense sensiblement moins pour les achats de machines et d'équipement. Pour les ordinateurs et autres produits des technologies de l'information et de la communication, les budgets sont du même ordre de grandeur. En revanche, les industriels français consacrent beaucoup plus d'argent aux logiciels, aux bases de données et, dans une moindre mesure, à la recherche-développement et au marketing.Il faudra bien sûr affiner l'image. Malgré les efforts d'harmonisation, les statistiques peuvent refléter des arbitrages différents d'un pays à l'autre. Des dispositifs fiscaux comme le crédit d'impôt recherche peuvent aussi tordre la répartition. Mais le portrait pose déjà une question majeure.« Designed in California »Tout se passe comme si l'industrie française basculait vers le modèle Apple : elle conçoit au pays et fabrique ailleurs (la firme américaine indique sur ses produits « designed in California » puis « made in China »). Ou vers le modèle Renault plutôt que Peugeot-Citroën : le premier conserve un énorme technocentre à Guyancourt en assemblant proportionnellement beaucoup plus de voitures à l'étranger que PSA. L'actionnaire s'en réjouira sans doute. Le salarié, le maire, le fournisseur beaucoup moins. Il faudra alors revenir aux raisons tristement banales de cette fugue de l'investissement. Impôts et cotisations, droit du travail, climat social... Malgré les efforts déjà accomplis, la France est encore loin d'être redevenue attractive.

By |2018-10-26T07:56:09+00:00October 26th, 2018|Scoop.it|0 Comments

Les fronts se multiplient pour Google

Le ralentissement de la croissance inquiète les marchés. Cela vient s'ajouter à un contexte particulièrement difficile, dominé par les problèmes de vie privée.C'est sans doute l'une des périodes les plus troublées de l'histoire de Google, qui a récemment fêté ses 20 ans. Suivant le repli des valeurs technologiques, Alphabet a perdu un sixième de sa capitalisation boursière sur les trois derniers mois. Et cela pourrait continuer : les résultats du troisième trimestre annoncés jeudi soir sont de nature à inquiéter les marchés.Le bénéfice net de la maison-mère de Google a certes bondi de 37 % à 9,19 milliards de dollars sur les trois mois allant de juillet à septembre, dépassant les prévisions des analystes. Mais la croissance de ses revenus s'est ralentie, à 21 % contre 24 % il y a un an. Au total, le groupe a généré un chiffre d'affaires de 33,74 milliards de dollars sur la période. Les revenus publicitaires ont, eux, progressé de 20 %.Menaces réglementairesL'action Alphabet perdait près de 5 % dans les échanges après Bourse. Les marchés s'inquiètent notamment de l'avenir de son coeur d'activité, un marché publicitaire incertain. Ils regardent aussi de près les coûts, qui ont tendance à grimper : la part de revenus reversée à des partenaires a dépassé les 13 %, supérieure à ce qu'elle était l'an dernier, un indicateur qui pourrait montrer que Google « achète » de la croissance via des partenariats coûteux. Les investissements - en R & D, en capital humain - continuent également de grimper.Autre sujet d'inquiétude : les menaces juridiques et réglementaires qui pèsent sur le groupe. Le sujet de la vie privée est revenu sur le devant de la scène il y a quelques semaines, quand Google a reconnu avoir été victime d'une faille de sécurité, qui a exposé les données de centaines de milliers d'utilisateurs de son réseau social Google+. La société a  annoncé sa fermeture dans la foulée.Le harcèlement sexuel en questionMais cet incident pourrait avoir d'autres conséquences : de nombreuses voix se sont élevées aux Etats-Unis pour durcir la réglementation sur les données personnelles. Le pays pourrait se doter de lois inspirées du RGPD européen. Donald Trump lui-même a affirmé avoir Google et les  autres sociétés technologiques dans son viseur. Pourraient être concernés, notamment : leur comportement vis-à-vis de la concurrence, alors que Google a été  fortement sanctionné par l'Union européenne , ou encore la neutralité de sa plate-forme.

By |2018-10-26T07:53:44+00:00October 26th, 2018|Scoop.it|0 Comments

UP Magazine – L’antihumanisme radical de l’Intelligence artificielle

L'’antihumanisme radical de l’Intelligence artificielleALEXANDRE AGET 25 OCTOBRE 2018Pas un jour sans que l’on parle d’Intelligence artificielle, grand mal ou grand bien du siècle. Menace pour l’humanité, moteur consubstantiel de la croissance économique, monstre liberticide, exterminateur de l’humanité ou bienfaiteur omnipotent, conçu pour nous aider, nous augmenter mais aussi nous surveiller pour peut-être nous soumettre ou nous faire disparaitre. Objet de tous les fantasmes, condensé dans un acronyme qui renferme tout l’univers de l’hypermodernité, l’IA mérite une pause, une réflexion, un regard critique. C’est ce que vient de faire le philosophe Eric Sadin dans son dernier ouvrage, une critique sans complaisance mais singulièrement clairvoyante du phénomène IA. Au fil de ses livres, Eric Sadin est devenu le penseur incontesté du numérique. Il en a montré l’émergence, la puissance et les risques. Mais désormais, le numérique a changé d’échelle et de nature. Il ne consiste plus seulement à permettre le stockage, l’indexation et la manipulation aisée de corpus de chiffres, de textes, de sons, d’images. Il s’érige comme une puissance alèthéique. Une instance vouée à exposer l’alèthéia, la vérité, au sens de la philosophie grecque : celui du dévoilement, de la manifestation de la réalité des phénomènes au-delà de leurs apparences. Dès les premières pages de son livre, Eric Sadin donne le ton. Le numérique « se dresse comme un organe habilité à expertiser le réel de façon plus fiable que nous-mêmes ». Ce qui est nommé « Intelligence artificielle » prend la forme d’une entité douée du pouvoir de dire, toujours plus précisément et sans délai, l’état supposé exact des choses. Une entité résolument anthropomorphique, cherchant à attribuer à des processeurs électroniques des qualités humaines, et plus spécifiquement celles d’évaluer des situations et d’en tirer des conclusions. Sadin rappelle que nul artefact, au cours de l’histoire, n’a résulté d’une volonté de reproduire à l’identique nos aptitudes, mais plutôt de pallier nos limites corporelles. Aucun ne procédait d’un décalque absolument mimétique mais plutôt d’une dimension prothétique, pour combler nos insuffisances physiques. Toutes les machines de l’histoire sont nées ainsi. Or, aujourd’hui, les architectures qui façonnent les machines computationnelles sont modélisées sur le cerveau humain. Le vocabulaire même de l’IA emprunte sans vergogne son lexique à celui des sciences du cerveau, le nôtre. Puces synaptiques, réseaux de neurones, processeurs neuronaux… ne serait-ce que par le vocabulaire nous entrons dans l’âge anthropomorphique de la technique. L’IA n’est pas une innovation comme une autre. Pour Eric Sadin, elle représente « un principe technique universel » qui suit toujours la même systématique : analyse le plus souvent en temps réel des situations diverses en vue d’engager des actions adéquates, éventuellement de façon autonome. Cette logique est appliquée dans tous les registres de notre vie personnelle ou sociale : dans le cadre de notre corps, de notre rapport aux autres, de notre habitat, de l’organisation de notre ville, de nos transports, de notre profession, de notre santé, de nos activités bancaires, mais aussi dans les univers de la finance, de la justice, du militaire et même du fonctionnement des véhicules de nos mobilités modernes. Sadin insiste pour que nous comprenions bien qu’il s’agit de l’émergence d’une « technologie de l’intégral ». (...) Il faut se méfier des propos sensationnalistes d’un Elon Musk craignant que l’IA ne détruise l’humanité, ou ceux des ingénieurs des GAFA convoquant l’éthique et l’asservissement de la machine à l’homme pour se donner bonne conscience. La technoéconomie n’a qu’une ambition selon lui : accroître l’expertise des systèmes pour que l’IA devienne « la main invisible automatisée » des marchés, jusqu’à « organiser la fin du politique ». Dans son réquisitoire, Eric Sadin ne manque pas d’arguments même si ces critiques du techno-libéralisme jouxtent parfois la caricature. Il n’en demeure pas moins qu’il pose des questions d’ordre civilisationnel auxquelles nous devons, sans tarder, nous attacher à trouver des réponses.

By |2018-10-26T07:52:18+00:00October 26th, 2018|Scoop.it|0 Comments