L’idée étant de faire de la nature un sujet de droit, avec qui l’on partage des intérêts communs. Après tout, constater que le réchauffement climatique est une réaction de l’environnement aux activités humaines, c’est dire implicitement que la nature est sujet et qu’elle aura le dernier mot.
Le second problème que je vois se reproduire, ou plutôt se prolonger, c’est notre addiction historique et structurelle à la croissance. Les humains sont animés par le besoin d’en avoir « toujours plus ». Un besoin inscrit dans notre fonctionnement cérébral, qui ne connait ainsi que le modèle de croissance. Or désormais, on sait que cet appétit pour l’infini est mortifère dans la mesure où il détruit l’environnement – fini – dont dépend notre survie. Aussi, pour nous en sortir, il nous faut fixer artificiellement et collectivement des limites. Les mécanismes auto-limitants sont une nécessité absolue et vitale. Mais l’autre problème qu’il nous faut pour cela dépasser, c’est que la croissance est toujours perçue comme une notion positive. Prenez l’ensemble des journaux et des politiques : leur baromètre pour parler de la santé des États se limite à leur indicateur de croissance que l’on espère la plus élevée possible en dépit des enseignements de la chute de Rome et autres civilisations du « toujours plus ».
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