Monthly Archives: August 2022

Privatisation d’ITA Airways : l’Italie choisit l’offre de Certares, Air France-KLM et Delta

MSC et Lufthansa coiffés au poteau sur le dossier ITA Airways, c'était plutôt inattendu ! L'armateur italo-suisse et son allié allemand n'ont pas réussi à convaincre le gouvernement italien dans le dossier du rachat de la compagnie publique ITA Airways . Le ministère de l'Economie a annoncé ce mercredi avoir retenu l'offre du fonds d'investissement américain Certares, associé à Air France-KLM et Delta Air Lines, en vue de l'ouverture de négociations exclusives. MSC et Lufthansa étaient considérés jusqu'à présent comme favoris dans la course au rachat du successeur d'Alitalia, lancée par le Premier ministre démissionnaire Mario Draghi . Mais l'offre du fonds américain a été jugée « plus conforme aux objectifs fixés » par l'Etat, qui détient 100 % de la compagnie, indique le ministère dans un communiqué, sans dévoiler le montant de la proposition. « A l'issue des négociations exclusives, des accords contraignants ne seront signés que si leur contenu est pleinement satisfaisant pour l'actionnaire public », souligne-t-il. Air France-KLM ne sera pas au capital dans l'immédiat Ni le montant, ni les contours de l'offre faite par Certares n'ont été dévoilés. Cependant, selon la presse italienne, le fonds américain et ses partenaires ont fait une offre portant sur près de 56 % d'ITA, pour environ 600 millions d'euros, qui seraient intégralement déboursés par Certares. Dans un communiqué diffusé en fin d'après-midi, Air France-KLM souligne que sa participation à l'opération, ainsi que celle de Delta, restera, à ce stade, purement commerciale, sans prise de participation au capital d'ITA Airways. « En cas de conclusion de cette opération, Air France-KLM deviendrait un partenaire commercial et opérationnel de la compagnie aérienne italienne, au sein du consortium mené par Certares, précise le communiqué. Air France-KLM n'investit pas à ce stade dans la structure du capital d'ITA. Toutefois, le groupe Air France-KLM pourrait envisager à moyen terme de prendre une participation minoritaire dans ITA ».

By |2022-08-31T17:02:22+00:00August 31st, 2022|Scoop.it|0 Comments

La population mondiale risque de diminuer de moitié d’ici à 2100

Les arbres ne montent pas jusqu'au ciel. Encore moins la population mondiale. Le nombre d'être humains en passe d'atteindre les 8 milliards à l'automne prochain, selon les dernières prévisions des Nations unies, risque de s'effondrer avant la fin du siècle. C'est du moins la thèse défendue par James Pomeroy, économiste chez HSBC, dans une étude parue le 22 août. « La probabilité que la taille de la population mondiale commence à se réduire dans les vingt prochaines années est bien plus élevée que ce que nous avions prévu initialement », avance-t-il. A ses yeux, les prédictions des Nations unies selon lesquelles la population mondiale devrait atteindre un pic vers les années 2080 ne collent pas à la réalité. Le pic pourrait être atteint bien avant. Aux alentours de 2043. Pourquoi ? Parce que le taux de fécondité, en net recul, réduit significativement le nombre de naissances dans le contexte d'une population déjà vieillissante. Chute de la fertilité En juillet dernier, l'ONU constatait qu'en 2021, la fécondité moyenne de la population mondiale était de 2,3 naissances par femme au cours de la vie. Elle était de 5 dans les années 1950. Pour l'ONU, elle devrait encore baisser d'ici à 2050 pour atteindre 2,1, soit le taux qui permet de stabiliser la population. Mais selon la tendance récente observée, le recul pourrait être plus important et plus rapide.

By |2022-08-25T21:01:50+00:00August 25th, 2022|Scoop.it|0 Comments

La Californie ne veut plus que des voitures « propres » à l’horizon 2035

L'Etat de Californie va-t-il donner le ton à l'ensemble des Etats-Unis ? Un texte de loi prévoyant la vente exclusive de voitures neuves à « zéro émission » polluante d'ici 2035 devrait ainsi être débattu et entériné dans les prochains jours par le Bureau californien chargé de la qualité de l'air (California Air Resources Board, CARB). Le texte, qui sera débattu ce jeudi, va en fait officialiser des objectifs plus anciens. Fixés en septembre 2020 par le gouverneur démocrate Gavin Newsom, ceux-ci avaient à l'époque été vivement critiqués par l'administration par Donald Trump et son administration. Trois étapes Le projet, qui a « 99,9 % » de chances d'être approuvé selon l'un des membres du CARB, Daniel Sperling qui s'est exprimé auprès de CNN, prévoit différentes étapes pour bannir les véhicules essence et diesel de l'Etat. Dès 2026, un tiers des ventes de voitures en Californie devront concerner des véhicules « zéro émission ». C'est-à-dire des véhicules roulant à l'électricité, à l'hydrogène et certains véhicules hybrides. Ils devront ensuite, d'ici 2030, représenter les deux tiers des ventes. Avant d'en représenter 100 % en 2035. « C'est monumental », a souligné Daniel Sperling. « C'est la chose la plus importante que le Bureau californien chargé de la qualité de l'air a faite ces trente dernières années. C'est important non seulement pour la Californie, mais pour le pays et le monde », a-t-il encore estimé. La Californie, un Etat précurseur De fait, la Californie, avec ses plus de 40 millions de consommateurs, est le plus grand marché des Etats-Unis et ses normes ont un impact sur la production manufacturière à travers le pays. Et en règle générale, plus d'une douzaine d'autres Etats suivent généralement son exemple concernant l'établissement de normes d'émissions automobiles. L'adoption très probable de cette mesure californienne doit intervenir une semaine après que le président Joe Biden a promulgué un vaste plan d'investissement sur le climat et la santé. Un plan qui comprend une enveloppe de 370 milliards de dollars pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 % d'ici 2030.

By |2022-08-25T21:01:29+00:00August 25th, 2022|Scoop.it|0 Comments

L’haleine, nouvel eldorado de la biométrie

Des chercheurs japonais des universités de Kyushu et Tokyo (Japon) ont en effet développé un capteur olfactif capable d'identifier une personne en analysant les molécules présentes dans son souffle. Ils publient leurs recherches dans la revue Chemical Communications. Combiné à un programme d'apprentissage automatique, leur capteur est capable de discriminer une vingtaine d'individus avec un taux de réussite de plus de 97% ! C'est bien plus que ce que parvenaient à accomplir jusqu'à présent des machines élaborées pour "sentir" les gaz émis par nos peaux. Non pas que ces derniers ne soient pas spécifiques d'un individu donné puisqu'une cinquantaine de composés organiques volatiles différents peuvent être dégagés par nos épidermes. Seulement, ils sont émis en trop faible quantité pour constituer en l'état des marqueurs d'identité fiables. En comparaison, la concentration des composés de notre haleine est de mille à un million de fois plus importante. Image du capteur olfactif. Crédits : Kyushu University/Yanagida Lab 28 composés retenus pour une authentification biométrique La première étape du travail des chercheurs japonais a consisté à analyser l'haleine d'individus afin de déterminer les composés qui pourraient être utilisés dans le cadre d'une authentification biométrique. En tout, 28 ont été retenus. Seconde étape : développer un capteur assisté d'un auxiliaire informatique capable de les identifier et de mesurer leurs concentrations. Pour l'instant, le dispositif nécessite d'être à jeun depuis six heures. Mais l'équipe est en train de perfectionner leur capteur afin que son efficacité ne soit pas perturbé par ce que le sujet aurait mangé ou bu. Encore un peu de patience donc avant que vous puissiez débloquer votre téléphone en soufflan

By |2022-08-25T20:33:07+00:00August 25th, 2022|Scoop.it|0 Comments

Les banques sous pression pour maintenir l’accès au cash de leurs clients

« Comme la numérisation a entraîné des améliorations dans de nombreux domaines de la vie quotidienne, il est souvent pris pour acquis qu'une 'économie sans cash' serait bénéfique pour tous les segments de la société, souligne Alejandro Zamora-Pérez, l'auteur de la note. Cependant, le point de vue des utilisateurs d'argent liquide est souvent négligé, ou les avantages qu'ils tirent de l'argent liquide sont sous-estimés ». Les particuliers privilégient en effet le cash car il leur permet de mieux maîtriser leurs dépenses, il est accepté partout, il est rapide et facile d'utilisation, sécurisé et permet l'anonymat, selon lui. Par ailleurs, en cette période de crise, cela représente également une valeur d'épargne refuge pour les particuliers, ajoute-t-il. Elément différenciant La gestion des infrastructures des espèces est très coûteuse, mais leur maintien n'est pas forcément une mauvaise nouvelle, plaide Corina Fontaine, experte au cabinet de conseil Onepoint. « La gestion du cash peut permettre aux banques de conserver la relation client, explique-t-elle. Par ailleurs, cela constitue un élément très différenciant par rapport aux fintechs qui, justement, tentent de reléguer les banques à un rôle secondaire avec la migration vers une économie digitale. » Cependant, une phase d'innovation et d'optimisation est nécessaire, qui a fait défaut à la filière fiduciaire, dit l'experte, tout en constatant un mouvement dans le secteur. Ainsi, BNP Paribas, Crédit Mutuel et Société Générale ont engagé des discussions visant à mutualiser leur parc de distributeurs . Ils se donnent jusqu'à fin 2023 pour aboutir.

By |2022-08-25T20:29:50+00:00August 25th, 2022|Scoop.it|0 Comments

These Trees Are Spreading North in Alaska. That’s Not Good

Arctic greening is a blaring warning light on the climate damage dashboard, both for the region and the world at large. The proliferation of shrubs is one thing—they’re small and grow relatively quickly—but long-lived white spruce are another thing entirely. “When you see trees growing, you know that the climate has really shifted,” says Dial. “It's not like five years of weather, or 10 years of weather. It's 30 years of climate that's established new trees in new places.” Writing this month in the journal Nature, Dial and his colleagues put hard numbers on what they discovered in the Alaskan tundra: White spruce, both as individuals and as a population, are growing exponentially there. The population is now moving north at a rate of 2.5 miles per decade, faster than any other conifer treeline that scientists have measured, in what should be one of the most inhospitable places on the planet for a tree. This one's probably five years old. COURTESY OF ROMAN DIAL Usually, spruce seeds don’t travel more than a few hundred feet from a tree. But Dial is finding young white spruce growing from seeds that must have traveled 5 to 7 miles—and over mountains, no less. The population isn’t so much moving north as it is leaping. “These new colonists, you’d think that they're beyond the treeline, they should just be struggling. But they're actually growing really rapidly,” says Dial. “They're happy as pigs in poop—they're just going gangbusters out there in the Arctic tundra and alpine tundra. They're way ahead. They're even doing better than the shrubs.” Exactly why they’re doing so well demands more research, but Dial speculates that the colonists have access to untapped nutrients in the soil. By contrast, back at the treeline, existing generations of white spruce have already extracted the goodies from the soil, perhaps slowing their march. “If you want to study how forests are going to move, it's probably not appropriate to go to a treeline, because a treeline is where they're kind of stalled out,” says Dial. “If you want to figure out, ‘how can a business do better?’ you probably don't go study a struggling business. You go look for startups that are doing well.”  And, boy, business is booming for white spruce right now. Soil microbes in this part of the Arctic are providing a sort of stimulus package for them. The microbes multiply as the dirt warms, processing nutrients for the trees to use. “Obviously, warming is the driving factor—warmer conditions, longer growing seasons,” says macroscale ecologist Scott Goetz, who studies Arctic greening at Northern Arizona University but wasn’t involved in this new research. “So it's all become much more suitable, and I think nutrients are just part of the story.”

By |2022-08-23T17:34:22+00:00August 23rd, 2022|Scoop.it|0 Comments

L’enseigne Run Market menacée de disparition

2ans après le rachat de Vindémia par le groupe Hayot, le marché de la distribution est profondément bouleversé avec le renforcement de la concentration. Le groupe Make Distribution en situation alarmante en est la première victime. ND / IP / JCT • Publié le 22 août 2022 à 18h02, mis à jour le 22 août 2022 à 19h09 C’est un deal commercial qui devait, à l'origine, profiter aux consommateurs, aux fournisseurs, à l’emploi local et favoriser la diversité de l’offre dans la distribution : le rachat de la filiale du groupe casino Vindémia par le groupe Hayot (GBH) et l’arrivée d'un nouvel acteur, Make Distribution, propriétaire de Run Market. Seulement voilà, 2 ans après l’opération, l’enseigne Run Market pourrait mettre la clé sous la porte, victime d’une concurrence féroce et frontale avec GBH et Leclerc. C'est ce qui ressort des conclusions de l'étude mandatée, par l'OPMR, l'Observatoire des prix, des marges et des revenus de La Réunion. Bertrand Huby, Président de l'OPMR précise qu'au lieu "d'augmenter la concurrence, elle l'a fait baisser. Et si dans un premier temps, les prix ont diminué car le nouvel entrant Make Distribution a voulu les faire baisser de force même s'il n'avait pas les moyens financiers, avec le duopole (GBH & Leclerc) qui risque de se renfoncer en cas de disparition de Run Market, on va assister à une augmentation des prix."

By |2022-08-23T17:29:49+00:00August 23rd, 2022|Scoop.it|0 Comments

Inflation: quand un restaurant à Narbonne met la paie dans le plat –

On en a entendu parler, du plateau de fromages des Grands Buffets de Narbonne. Mais c’est une autre affaire lorsqu’on se retrouve pour la première fois devant ces rangées de 111 fromages, bien présentés, bien éclairés, et bien inscrits dans le Guinness des records. On s’arrête histoire de déterminer par où commencer. Aussitôt, un homme prend notre assiette, nous sert une dizaine de morceaux différents, choisis par un maître fromager. Ils sont quatre à occuper ce poste, parmi les quelque 200 salariés de ce restaurant hors norme. Ils étaient 180 à travailler ici en février. Pas mal pour un secteur qui subit une pénurie de main-d’œuvre dont on ne sait plus vraiment si elle est conjoncturelle ou structurelle. Il faut dire que Louis Privat, le maître des lieux, a mis les moyens pour briser la spirale infernale dans laquelle sont plongées l’hôtellerie et la restauration. En janvier, il avait annoncé une augmentation de salaire moyenne de 30%, avec un traitement minimum, pour un plongeur par exemple, fixé à 1 750 euros net. De quoi faire rêver des millions de travailleurs pauvres qui galèrent avec un smic (1329 euros) ou pas loin. «On savait qu’il allait faire quelque chose, mais personne ne pensait que ce serait à ce point, se rappelle Stéphane Vacon, délégué du personnel et responsable de la réception de la marchandise aux Grands Buffets. Des salariés ont pu se projeter, certains ont pris dans la foulée un crédit pour acheter une maison ou une nouvelle voiture.» Près de 200 salariés travaillent aux Grands Buffets de Narbonne. Dans le grand couloir du restaurant, le 5 août. (Theo Combes) Le directeur et ses équipes anticipaient alors la pénurie de personnel à venir l’été, où les réservations sont parfois faites un an à l’avance. Le seul impératif pour les aspirants : ne pas être en poste dans le coin pour ne pas faire de concurrence sociale déloyale aux autres établissements locaux. L’idée était surtout d’amener dans le giron du secteur des personnes en reconversion professionnelle. Et mettre en lumière les conditions de travail dans l’hôtellerie-restauration : «Il faut le dire : il y a de la maltraitance sociale dans notre secteur, ce qui fait que la filière est enrayée», assène Louis Privat. «Cette inflation, c’est aussi une occasion ratée» Six mois plus tard, le pari est plus que remporté, avec 20 à 25 personnes recrutées. Louis Privat a eu l’embarras du choix, parmi les 1 596 candidatures reçues par les ressources humaines de l’établissement à ce jour. Dans son bureau, il raconte ces restaurants de la région qui ont dû fermer une salle voire tout leur établissement plusieurs jours de suite ou refuser des réservations, faute de personnel. «En ce moment, si vous êtes commis en cuisine, il faut en profiter, vous pouvez rapidement être promu chef», plaisante-t-il, avant de retrouver son sérieux : «Ceux qui ne donnent qu’un jour de congé par semaine à leurs saisonniers sont complètement marteaux. En termes de droit du travail, déjà, mais aussi parce qu’ils seront trop fatigués, nerveux…» Les salariés des Grands Buffets en horaires coupés ont depuis longtemps trois jours de repos en moyenne par semaine. Des clients attendent devant les jambons affinés du buffet gastronomique. (Theo Combes) Sauf qu’entre-temps, un autre paramètre économique et, par ricochet, social est entré dans la danse : l’inflation record. L’énergie, les prix des matières alimentaires comme des contenants sont autant de coûts que les chefs d’entreprise ont déjà commencé à répercuter sur les prix de la restauration, du kebab au restaurant traditionnel. «Cette inflation, c’est aussi une occasion ratée, juge Louis Privat. Les prix des menus et des plats vont augmenter, mais uniquement à cause des prix des denrées ou de l’énergie. Or pourquoi ce que l’on fait avec ces variables, on ne le ferait pas lorsqu’on augmente nos salariés ?» En janvier, il avait annoncé que pour financer sa politique salariale il ferait passer le prix de son buffet gastronomique à volonté de 42,90 euros à 47,90 euros. Les clients ne semblent pas en avoir fait un casus belli. Après cette décision, le restaurant a envoyé un mail à tous ceux qui avaient réservé avant l’augmentation du prix, en expliquant la raison de ce choix. Les annulations n’ont pas augmenté par rapport à une année habituelle, assure la direction, avant d’ajouter que le taux de réservation a même progressé. Mais Louis Privat explique qu’il devra augmenter de nouveau ses prix en mars pour prendre en compte l’inflation qui touche la quasi-totalité de ses produits. Interview «Les seules politiques efficaces de compensation de l’inflation sont les hausses de salaires» Economie 22 juil. 2022 abonnés L’autre problème, c’est que l’augmentation conséquente accordée à ses salariés en début d’année est en partie absorbée par celles de l’essence, de l’électricité ou des produits de première nécessité. Une convention entre la direction et les salariés vient d’être signée : à partir d’octobre, les salaires des Grands Buffets seront indexés sur l’inflation, et ce tous les six mois. Une idée qui rejoint l’une des positions défendues par la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) à l’Assemblée, et refusée par le trio Renaissance-Les Républicains-Rassemblement national. «Il n’y a presque plus rien à négocier, on ne peut qu’accepter, rigole l’élu du personnel Stéphane Vacon. Personne n’est venu voir la direction pour lui réclamer quelque chose, et la direction vient malgré tout avec des propositions qu’on ne peut pas refuser.» Pâtés de tête et éclats de rire En février, les salariés avaient eu le choix, lors d’une consultation, entre être augmentés par le biais d’une prime d’intéressement mensuelle, donc avec moins de cotisations sociales et plus de net, ou bien 15% d’augmentation en net, avec moins sur le compte à la fin du mois mais plus de salaire différé. Les salariés avaient à l’unanimité choisi l’option intéressement. A partir d’octobre, ces augmentations de salaire, qui se rajoutent à celles de janvier, seront en revanche classiques. La nouvelle grille indique pour un agent d’entretien un salaire net en octobre de 1 900 euros, dont 300 euros d’intéressement mensuel inclus, pour 40 heures hebdomadaires. C’est le «smic» des Grands Buffets. Le directeur des Grands Buffets, Louis Privat, à Narbonne, le 5 août. (Theo Combes) Même si les marges du restaurant sont faibles, servir 1 000 couverts par jour, réservés longtemps en avance, donne une certaine latitude. Et quand on y entre pour la première fois, on comprend vite son succès. Une file de serveurs attend les clients. Les habitués sont conduits à leur table alors que les novices reçoivent un plan et ont droit à une visite guidée. C’est Louis Privat qui mène la nôtre. Neuf jambons de pays à la découpe d’un côté, une quinzaine de plats mijotés de l’autre, au fond une rôtisserie et, même, avec un cérémonial musical, le seul canard au sang servi quotidiennement en France, affirme-t-il avec une fierté que son masque noir peine à dissimuler. Dans un autre espace, les célèbres 111 fromages, neuf foies gras différents, des pâtés de tête, des plats de crudités à foison 100% bio, des fruits de mer et une fontaine de homards. Une autre fontaine, de chocolat cette fois-ci, orne la partie desserts : des dizaines – faits maison –, sans compter des glaces artisanales ou des crêpes Suzette flambées à la demande. Les odeurs explosent, les yeux se paument dans ce vertige de couleurs, mais ce buffet est particulier : là où l’objectif d’un «à volonté» classique est de se remplir la panse, on découvre, on prend du plaisir à grignoter des choses qu’on ne trouve pas ailleurs ou à des prix qui feraient passer ce menu à 47,90 euros pour bon marché. Les clients ne sont pas tous guindés. A certains endroits, il y a du bruit, des éclats de rire, la détente d’un lieu classique, alors que les Grands Buffets ne le sont pas. On est dans un restaurant des grandes occasions plus que dans un restaurant chicos. Ce que la carte des boissons et des vins permet aussi : tout est au prix caveau, des bouteilles uniquement de la région, même si le sommelier compte bientôt s’ouvrir au reste de la France. En attendant, une trentaine des 45 bouteilles de vins rouges sont à moins de 25 euros, et autour de 3 ou 4 euros le verre. La quasi-totalité des vins blancs est en dessous de ce prix, et la bouteille de champagne de Vranken-Pommery Monopole est à 25 euros également. Tremblement de terre Le ballet est impressionnant. Il vaut mieux que la machine fonctionne afin d’honorer les 1 000 couverts servis chaque jour de l’année ou presque dans les quatre salles aux ambiances bien distinctes – la direction annonce seulement 50 services annuels qui ne font pas le plein. Pendant trente minutes, cela se bouscule un peu entre les plats, des queues plus ou moins respectées se forment. L’attente se réduit peu à peu. On demande à l’un des travailleurs qui découpe du jambon si c’est toujours comme ça, il nous répond que le travail le midi est plus difficile que le soir ; car le service y est une heure moins long au déjeuner, que les repas sont donc moins étalés. Dix minutes avant l'ouverture du restaurant, les huîtres de Bouzigue sont dressées dans les buffets. (Theo Combes) On entre dans les cuisines. Il est 12h30, un homme et une femme ouvrent des huîtres, d’autres font une sauce ou découpent des légumes. Dans une petite salle bruyante cuisent d’autres mets, dans la suivante un boulanger pétrit un pain sans gluten, en face de lui une de ses collègues prépare des verrines. Louis Privat raconte par le menu les installations, soudées ici même, le plafond fait en résine qui peut se laver à la machine, les œuvres d’art accrochées au mur. Les arts décoratifs sont d’ailleurs partout aux Grands Buffets. Des sculptures, des tableaux, une carte du canal du midi vieille de plusieurs siècles, des lustres monumentaux tendance Chambord… On ne sait plus si on visite un resto ou une galerie d’art, peut-être un peu des deux. Dans cette caverne d’Ali Baba et les 40 goûteurs, Louis Privat a fait, fin juillet, une annonce fracassante : les Grands Buffets vont quitter Narbonne, la ville natale du directeur. Sa décision est «très douloureuse» mais définitive, assure-t-il. Un souci pour l’écosystème de la ville de l’Aude, 95% des clients habitant en dehors de Narbonne. Ses relations avec le maire, qui est aussi le président de l’agglomération et qu’il a connu sur les bancs de l’école, se sont dégradées. Un désaccord sur des travaux a été le point de bascule, le Grand Narbonne assurant qu’il «ne peut ni ne veut signer de chèque en blanc à une entreprise privée au chiffre d’affaires confortable». La cascade de homards des Grands Buffets. A Narbonne, le 5 août. (Theo Combes) La décision a eu l’effet d’un mini-tremblement de terre dans la région. D’autres grandes villes du coin, comme Béziers, via son maire, Robert Ménard, ont fait des appels du pied, plus ou moins publics, pour inviter les Grands Buffets à s’installer chez elles. Surtout que Louis Privat a aussi un projet d’hôtels et une halle de produits régionaux sur 14 hectares. La mairie RN de Perpignan, la Chambre des commerces et de l’industrie et l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie des Pyrénées-Orientales ont dégainé les premiers, en se disant «prêtes à proposer des solutions à Louis Privat pour trouver en terre catalane l’écrin qui conviendra à la renommée de ce temple de la bonne chère». On sent qu’une ville a les faveurs du directeur, mais il n’en dira pas plus pour l’heure. Quand on revient une assiette à la main, cette figure locale, connue des Pyrénées jusqu’au Gard et l’Hérault, a été happée par trois femmes, qui avaient demandé plus tôt une photo avec lui. Les convives évoquent le déménagement, lui demandent de s’installer à Sète, à Perpignan. Ils promettent tous de le suivre. La fête continuera, ici ou ailleurs.

By |2022-08-23T17:25:35+00:00August 23rd, 2022|Scoop.it|0 Comments

Energie : les pistes de Terra Nova pour une France enfin « sobre »

A ces actions de sobriété renforcée devraient s'ajouter des incitations aux « écogestes » individuels. Les outils tarifaires existent (système des heures pleines/heures creuses avec un prix du kilowatt différencié, tarifs dit à « pointe mobile », basés sur des jours déclarés la veille où les prix sont plus élevés), qu'il faudrait « remettre au goût du jour » pour rendre les consommateurs particulièrement vigilants les jours de pointe. D'autant que le bouclier tarifaire n'est pas fait pour durer, juge Nicolas Goldberg, l'auteur de cette étude. Avec son effacement progressif, ces dispositifs « redeviendront économiquement justifiés, les écarts de prix entre les pics et les creux de consommation étant majeurs sur les marchés de gros », explique-t-il. Afin de préserver le niveau de vie des plus précaires, l'abondement du chèque énergie aux ménages modestes qui souscrivent à ces tarifs est chaudement recommandé. A la manière de Bison futé Terra Nova défend également une diffusion plus large d'Ecowatt. Ce dispositif envoie des alertes aux particuliers et aux professionnels en cas de risque d'approvisionnement électrique pour leur permettre de reporter leur consommation à des heures meilleures. Problème, son impact est encore limité. Pour étendre son audience, ce think tank de gauche préconise le lancement d'une campagne de communication publique. Les bulletins météo des médias pourraient relayer les messages, un peu à la façon du dispositif « Bison futé » pour signaler les prévisions de bouchon sur le réseau routier. Mais la sobriété doit aussi se concevoir à long terme et sur un plan collectif. Relancer le ferroviaire par un grand plan pour éviter de prendre des vols intérieurs est tout indiqué. Un « soutien généralisé aux plans vélos dans les grands centres urbains » et l'abaissement du malus écologique sur le poids des véhicules ne l'est pas moins pour les experts de Terra Nova.

By |2022-08-23T17:13:26+00:00August 23rd, 2022|Scoop.it|0 Comments