La France est le pays phare de l’atome en Europe. Il était donc étonnant que la French Tech n’ait pas encore de start-up dans la fusion nucléaire capable d’attirer les investisseurs. Cette anomalie a été réparée avec Renaissance Fusion, une jeune pousse dirigée par le chercheur Italien Francesco Volpe, qui a levé 15 millions d’euros auprès de Lowercarbon Capital, HCVC, Positron Ventures et Norssken.

Un montant significatif pour un tour d’amorçage mais qui, en même temps, reste une goutte d’eau au regard des défis que la start-up cherche à relever. Car la fusion nucléaire, promesse d’une énergie abondante, décarbonée et pilotable, est une course scientifique qui a démarré il y a près de cent ans et n’a pas encore abouti.
A la différence de la fission nucléaire, elle consiste à fusionner deux noyaux atomiques en un seul plus lourd, libérant au passage une énorme quantité d’énergie. Le potentiel de cette technologie est séduisant, surtout dans un contexte de crise climatique. Mais il est bien difficile de prédire quand elle aura des applications commerciales…

Percée aux Etats-Unis
Il y a tout de même des motifs d’espoir : en décembre 2022, des chercheurs du laboratoire Livermore en Californie ont réussi à mener une réaction de fusion nucléaire produisant plus d’énergie que celle qui a été nécessaire pour la mettre en oeuvre. Une percée scientifique majeure saluée par l’administration Biden et qui a été rendue possible par l’utilisation de 192 lasers surpuissants convergeant vers un cylindre en or contenant une cible de deutérium-tritium renfermée dans une bille (la technique du confinement inertiel).
Fusion Renaissance a choisi d’emprunter une voie différente pour atteindre le seuil d’ignition. La start-up grenobloise veut construire un réacteur à fusion nucléaire basé sur un stellarator, que les fondateurs décrivent comme une espèce de «beignet» qui a des points communs avec le tokamak utilisé dans le cadre du projet Iter . « L’un des problèmes de ce type de réacteur est qu’il est basé sur un confinement magnétique qui nécessite des aimants très puissants placés de manière très précise le long de la structure », décrypte Alexis Houssou, qui a investi dans Renaissance Fusion avec le fonds HCVC.

Lire l’article complet sur : www.lesechos.fr