Monthly Archives: February 2023

“Nous souhaitons remettre les voies d’eau au centre de la mobilité” –

a jeune pousse française NepTech souhaite démocratiser la mobilité sur les voies fluviales et maritimes. Selon elle, l’objectif est double : décongestionner les réseaux terrestres et accélérer la transition écologique du secteur. A quelques mois des Jeux Olympiques 2024, l’enjeu est de penser à un modèle pérenne pour les transports de passagers sur l’eau. Entretien avec Tanguy Goetz, CEO et co-fondateur de NepTech. Pouvez-vous revenir sur le concept de NepTech et vos dernières actualités ? Tanguy Goetz, CEO et co-fondateur de NepTech. Chez NepTech, nous concevons des bateaux utilisés comme mode de transport touristique à passage régulier, comme des bus maritimes ou fluviaux. Nos navires mesurent entre 12 et 24 mètres et peuvent transporter jusqu’à 200 personnes. Ils sont 0 émission et fonctionnent par propulsion électrique. Ce sont également des navires « performants », c’est-à-dire qu’ils sont capables de réduire leurs besoins énergétiques tout en ayant la même performance opérationnelle que des bateaux classiques. Ce point est un élément clé si nous souhaitons inciter les exploitants à verdir les flottes sans impact sur leur modèle économique. Enfin, chaque navire est modulable et s’adapte à la capacité de passagers transportés grâce à une plateforme commune modulaire. Nous venons de lever 1,2 millions d’euros afin d’accélérer le déploiement de nos navires au niveau commercial et d’investir dans la R&D afin de travailler sur notre technologie de rupture. C’est cette technologie à base d’injection d’air qui va permettre au navire de glisser sur l’eau et de réduire les besoins énergétiques du navire. En parallèle, si nous restons concentrer sur la France pour le moment nous allons très vite nous internationaliser au niveau européen, notamment dans le sud et au nord. Peut-on parler de navire autonome ? Nous ne parlons pas de bateau autonome mais d’aide au pilotage. Nos navires vont être capables d’être dans l’anticipation, d’amarrer automatiquement…L’action humaine va être limitée et cela va nous permettre de s’affranchir d’un ou deux membres de l’équipage. On ne parle pas de bateau autonome aujourd’hui car sur le plan réglementaire nous n’y sommes pas du tout, notamment concernant le transports de passagers. Cela se fera peut-être dans 10 ans mais il commencera avec le transport de marchandises. Ce n’est plus une question de maturité technologique mais de réglementation. La mobilité fluviale/maritime reste-t-elle inexploitée en France ? L’échéance des Jeux Olympiques de Paris 2024 va-t-elle être un accélérateur ? Nous sommes convaincus que le potentiel des voies d’eau est très fort. Toutes les grandes métropoles ont d’ailleurs été construites autour d’une voie d’eau qui autrefois était exploitée pour le transport de marchandises ou de passagers. Aujourd’hui, c’est moins le cas avec les réseaux de transports terrestres mais ils sont totalement saturés. Nous souhaitons remettre les voies d’eau au centre de la mobilité et faire cela de façon durable. De plus en plus de villes mènent des travaux sur le transport maritime ou fluviale comme Lyon, Toulon ou Lorient. Pour les Jeux Olympiques de 2024, les défis à relever concerneront surtout les villes où il y a des épreuves, notamment Paris et Marseille. Nous avons récemment remporté un appel à projet pour la mobilité et nous allons mettre à disposition nos navires pour la cérémonie d’ouverture. Ce qui est important maintenant est de savoir ce que l’on fait après les JO. Il ne faut pas perdre de vue cette question d’héritage. Certes il y a une échéance pour un grand événement, mais comment fait-on pour pérenniser le modèle économique et l’usage de ces navires ?  A Paris, l’usage des bateaux est principalement touristique à cause du manque de desserte et de la vitesse limitée à 12km/h pour éviter la formation de vagues et ne pas perturber les péniches d’habitation ou ne pas endommager les berges. A cette vitesse, démocratiser ces bateaux pour en faire un transport de masse est impossible. Le temps de trajet doit être amélioré et c’est pourquoi nous travaillons sur la réduction de la friction entre l’eau et le navire afin de réduire la génération de vagues. Je reste convaincu que la mobilité fluviale et maritime peut être une bonne alternative sur des axes mal desservis, mais le chemin est encore long si l’on souhaite créer un réseau pérenne. A cela s’ajoute le défi de la transition écologique. Le secteur est-il mobilisé sur la question ? Il y a une vraie mobilisation du secteur sur la question, portée par des acteurs publics comme le Ministère de la mer. Les pouvoirs publics se mobilisent sur le sujet et il est vrai que le maritime est plutôt en retard par rapport à d’autres types de mobilités mais c’est encore pire pour le fluvial. Depuis 1 ou 2 ans, on observe néanmoins un changement de paradigme et certains acteurs font bouger les lignes. Les contraintes législatives imposées au niveau européen ou par les collectivités poussent de toute façon les exploitants à accélérer le verdissement de leur flotte.

By |2023-02-20T09:57:17+00:00February 20th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Marc Drillech : « Devons-nous faire évoluer les marques face aux responsabilités accrues ou sommes-nous condamnés à repenser les mécanismes de la consommation ?»

– La question de la « raison d’être » qui signifie que la marque doit être capable de démontrer et de prouver que son rôle ne se réduit pas à la vente de produits et de services mais qu’elle représente un bénéfice collectif. Autrement dit comment faire partager, à l’interne, vis-à-vis des tiers et des clients, « une certaine idée de la marque » qui lui donne un rôle sociétal, même minime, et qui ne la réduit pas à la seule logique production/consommation. – La question de la relation : comment créer une permanence qui convient au client et qui n’est surtout pas à sens unique, en confondant communication et envoi non-stop de mails, de SMS, de toutes sortes de propositions qui filent à la poubelle parce que cela ne se nomme pas une relation mais une imposition !   La question de l’innovation utile car malgré toutes les critiques sur notre société celle-ci doit avancer, évoluer et peut penser en termes de solutions, pas seulement de drames prévisibles et de grandes catastrophes. La bataille des marques c’est d’abord celle de l’innovation utile, vraiment utile, en opposition à de fausses bonnes idées qui ne servent qu’à tenter de se dédouaner.   La question de l’implication à tous les stades du client/consommateur comme un véritable partenaire, par tous les processus de cocréation, de co-collaboration. Le client ne veut plus être qu’un simple payeur, surtout si les offres et les marques sont impliquantes.   La question de la scientifisation de la communication, pardon pour cette étrange expression, fait que l’ingénieur est partie prenante des analyses et des actions. Le commercial classique n’a plus de monopole, loin de là. Le créatif demeure essentiel mais c’est la marque dans toutes ses expressions qui doit savoir l’être, créer du dialogue, de l’empathie, de la proximité. La data est essentielle même si elle se différencie des outils passés. Mais la data stimule le savoir et apporte une plus grande efficacité. Elle ne suffit pas à créer de la relation. Donc comment la masse plus importante et plus fine de données peut-elle se transformer en une communication performante et, au-delà, une relation plus juste. Ce qui est un nouvel atout pour les marques devient également un nouveau danger pour les consommateurs, en si belle phase avec « l’ère du fake »

By |2023-02-17T18:43:15+00:00February 17th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Air France-KLM tourne la page de la crise avec un bénéfice de 1,2 milliard en 2022

Mission accomplie pour Benjamin Smith ! Après deux années de pertes abyssales, le patron d'Air France-KLM a pu annoncer, ce vendredi matin, son premier bénéfice annuel depuis 2019. Un retour dans le vert attendu, mais qui se révèle encore meilleur que prévu. « L'an dernier, on voyait la lumière au bout du tunnel et cette année, on est sorti du tunnel », a résumé le directeur financier, Steven Zaat. Air France-KLM a dépassé les attentes, avec un bénéfice d'exploitation de 1,19 milliard d'euros, supérieur à celui de 2019, et un bénéfice net de 728 millions, versus 3,26 milliards de pertes en 2021. Le chiffre d'affaires, en hausse de 84 % à 26,393 milliards, est proche des 27 milliards de 2019. Le groupe a fini l'année en beauté, en réalisant le plus gros chiffre d'affaires de son histoire au quatrième trimestre, et 496 millions d'euros de bénéfice. Air France-KLM n'est plus à la traîne Malgré une avalanche de difficultés en 2022, à commencer par le doublement de sa facture pétrolière, Air France-KLM a su tirer profit au maximum de la forte reprise du trafic, à laquelle il s'était mieux préparé que ses concurrents. Sur l'ensemble de l'exercice 2022, l'offre du groupe représentait 85 % de celle de 2019, contre 75 % en moyenne pour les compagnies long-courriers européennes. Si Lufthansa et IAG n'ont pas encore dévoilé leurs résultats annuels, il est probable que la performance d'Air France-KLM soit meilleure que celle de ses « grands comparables », compte tenu des problèmes d'exploitation rencontrés par ces derniers, cet été et jusqu'à cet hiver. LIRE AUSSI : Air France-KLM confirme son retour aux bénéfices après un été exceptionnel Air France-KLM profite davantage du rebond que ses rivaux Lufthansa et IAG Air France-KLM a notamment bénéficié à plein du retour des touristes américains et de la ruée vers l'outre-mer ainsi que vers l'Afrique du Nord. Sur les lignes moyen-courriers, sa filiale low cost Transavia a plus que doublé son trafic malgré la flambée des tarifs aériens. Sur un an, la recette unitaire d'Air France-KLM a bondi de 51,6 %, tirée notamment par un trafic « premium » très dynamique. Et, comme en 2021, la très bonne santé de la branche cargo a également contribué aux bénéfices. Retour à la normale en 2023 ? Cet engouement pour les voyages en avion ne donne aucun signe de relâchement en 2023. Pour le premier trimestre, Air France-KLM prévoit ainsi d'assurer 90 % à 95 % de son offre de 2019. Le retour à 100 % pourrait être atteint dès cette année. Dans le cas de Transavia, le groupe prévoit même 35 % de mieux qu'avant la crise.

By |2023-02-17T18:40:13+00:00February 17th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Dans la crypto, les « arnaques à la bouilloire » se portent bien

Tout d'un coup, sur Twitter, des posts vantant une nouvelle cryptomonnaie étincellent. La promesse ? Un excellent rendement. Il faut acheter vite car il y a une promotion pour les premiers arrivés. Séduits par cette bonne affaire, les acquéreurs se multiplient et font monter le cours en flèche. Mais c'est une « arnaque à la bouilloire », ou un « pump and dump ». Après une semaine, les arnaqueurs vendent, le cours s'effondre et les « crypto-badauds » se retrouvent sur le carreau avec leur monnaie désormais sans valeur. Le phénomène existe depuis longtemps sur les marchés traditionnels mais il connaît une nouvelle jeunesse avec les cryptos. Il a pris de l'ampleur en 2018 avec la bulle des « ICO », ces émissions de jetons censées financer des start-up crypto plus ou moins sérieuses. Et en 2022, il a atteint une dimension industrielle, à lire le « Crypto Crime Report 2023 » de Chainalysis. 9.902 cryptos bidon repérées Le spécialiste de l'analyse des cryptos s'est intéressé aux 40.521 jetons créés en 2022 ayant rencontré un intérêt - sur un total de 1,1 million de nouveaux jetons sur l'année, mais qui pour la plupart n'ont donné lieu à aucun échange. Parmi eux, 9.902, soit 24 %, ont connu une baisse drastique de leur cours (90 %) au bout d'une semaine. C'est donc, pour l'auteur de l'étude, la caractéristique principale d'une arnaque à la bouilloire. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - La Corée du Nord championne du monde des vols de cryptos en 2022 Au total, 4,6 milliards de dollars ont été dépensés en 2022 dans ces 9.902 cryptos éphémères. Chainalysis estime à 30 millions de dollars les bénéfices engrangés par les arnaqueurs. Le plus productif a émis 264 jetons sur la période. L'étude ne se penche par sur les NFT mais on y trouve les mêmes phénomènes, comme y ont par exemple goûté les victimes des images de « Mutant Ape Planet » . La DeFi comme terrain de jeu Ces acteurs peu scrupuleux ont, en 2022, surfé sur l'abondance de capitaux et sur la peur de manquer la bonne occasion. Les arnaqueurs ont pu miser sur la finance décentralisée (DeFi) comme nouvel outil pour commettre leurs forfaits. Chainalysis prend l'exemple d'un internaute qui crée une crypto, la promeut et la vend le jour du lancement pour empocher 20.000 dollars. LIRE AUSSI : Cryptos : le Conseil de stabilité financière prêt à encadrer la finance décentralisée Cryptos : l'Europe se dote de règles pour mettre fin au « Far West » L'auteur de l'étude reconnaît n'avoir étudié que les arnaqueurs les plus pressés, ceux qui tirent les marrons du feu au bout de quelques jours. Mais il explique que le nombre d'arnaques à la bouilloire serait plus important en incluant les plus patients, qui attendent plusieurs semaines. L'arnaque du « pot de miel » Parmi les projets qui semblaient à première vue « avoir fait du mieux qu'ils ont pu pour proposer une offre saine et avoir simplement subi les forces du marché », certains avaient en réalité intégré un code dit « honeypot » (pot de miel) à leur crypto, qui empêche tout simplement les acheteurs de revendre leurs actifs, a également découvert Chainalysis. « C'est l'un des indicateurs les plus fiables pour dire que c'est un pump and dump », selon l'étude. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Arnaques aux cryptos : pendant la crise les affaires continuent EN CHIFFRES - Cryptos : des investisseurs peu regardants avant d'acheter Si ces manipulations bernent les profanes (beaucoup sont peu regardants avant d'acheter , selon une étude récente), elles peuvent aussi séduire des traders plus affûtés qui vont jouer sur leur rapidité d'exécution pour acheter et empocher des gains. Car au jeu de la bouilloire, tout le monde peut gagner, mais à condition d'acheter tant que l'eau n'est pas trop chaude, car lorsque les arnaqueurs vendent, on se fait très vite refroidir. « Big Pump Signal » sur Telegram Entre les deux, des internautes paient des abonnements (une centaine de dollars par mois) à des groupes sur la messagerie Telegram. Là, ils y trouvent des annonces de lancements de cryptos afin d'entrer très tôt dans un projet, quand le token ne vaut que quelques millièmes de centimes. LIRE AUSSI : RECIT - Des ruinés des cryptos racontent leurs déboires Le groupe appelé « Big Pump Signal » fédère par exemple 116.000 membres. Il donne même des avantages, selon les principes du marketing d'affiliation, à ceux qui parrainent d'autres personnes ; plus on est de fous, plus la « pompe » portera haut le cours de la crypto lorsque tout le monde achètera au même moment. Sur la messagerie, des pastilles rouges avertissent qu'il ne s'agit « pas de conseils financiers », que c'est « très risqué » et qu'il faut veiller à « se forger son propre avis ». Mais sur les grandes plateformes centralisées de cryptos, comme Binance, Kraken ou Coinbase, qui ont le pouvoir de filtrer ces arnaques, les garde-fous se font attendre. Thomas Pontiroli

By |2023-02-17T18:39:19+00:00February 17th, 2023|Scoop.it|0 Comments

GDF 11 : un nouvel angle d’attaque contre la dépression ?

La lumière a été braquée sur GDF11 en 2014, quand un premier travail de recherche, déjà mené par Lida Katsimpardi, a eu les honneurs de la revue « Science » : en reliant le système sanguin d'une jeune souris à celui d'une souris âgée - selon une technique appelée parabiose et évidemment impraticable sur des humains -, les laborantins ont alors découvert que cet afflux de sang neuf avait pour effet de rajeunir le cerveau de cette dernière : de nouveaux neurones y naissaient à partir de cellules souches neurales (un processus naturel dénommé neurogénèse), en particulier dans cette structure jouant un rôle clef dans la mémoire qu'est l'hippocampe, et l'ensemble du cerveau de la souris âgée retrouvait la bonne vascularisation dont il jouissait en début de vie. Très vite, le responsable de ce bain de jouvence subcrânien fut identifié comme étant GDF11. « C'était le mythe de Faust revisité ! » se souvient Pierre-Marie Lledo, qui s'est empressé de faire revenir son ancienne étudiante, alors à Harvard, de ce côté-ci de l'Atlantique, pour y poursuivre ses recherches sur ce facteur sanguin à l'influence si décisive sur le cerveau. Les chercheurs de l'Institut Pasteur ont montré que nettoyer le cerveau de ses cellules sénescentes combat également la dépression liée à l'âge. La nouvelle étude va plus loin, puisqu'elle précise le mécanisme moléculaire par lequel GDF11 régénère les cerveaux vieillissants et démontre que l'effet bénéfique de cette protéine s'étend aussi à certains des troubles ou des maladies qui les affectent, eux et les esprits qu'ils abritent. « C'est essentiellement en activant l'autophagie que GDF11 agit comme un facteur de jouvence », explique Pierre-Marie Lledo. Le terme d'autophagie désigne le processus naturel par lequel les cellules (qu'il s'agisse des cellules nerveuses ou autre) se nettoient de tous les déchets, toutes les scories qui s'accumulent au fil du temps. Tel un très efficace service de nettoyage-gardiennage, elle s'assure que les organites indésirables ou endommagés, les protéines mal repliées, les pathogènes, etc., soient redirigés vers les lysosomes pour y être proprement digérés. A cet effet direct, GDF11 en ajoute un indirect, non moins puissant, puisqu'elle agit aussi comme un sénolytique, c'est-à-dire un agent capable de cibler et de détruire spécifiquement les cellules sénescentes, ces « cellules zombies » qui refusent de mourir et s'accumulent avec l'âge, au prix d'une inflammation des tissus environnants. Les cellules sénescentes sont sans doute pour beaucoup dans tous les désordres qui surviennent dans un cerveau âgé. Dans l'hippocampe d'une vieille souris de deux ans, leur densité est deux fois plus élevée que dans celui d'un souriceau. Améliorer l'humeur Mais les troubles de mémoire ne sont pas les seuls qui apparaissent quand le poids des ans commence à se faire un peu trop lourd. Il s'y ajoute aussi, bien souvent, des troubles de l'humeur : les dépressions liées à l'âge représentent une part non négligeable, et probablement sous-estimée, des dépressions. C'est à ce versant encore relativement méconnu (et beaucoup moins mis en avant que les maladies neurodégénératives) du vieillissement cérébral que les chercheurs de l'Institut Pasteur se sont intéressés dans « Nature Aging ». LIRE AUSSI : Va-t-on enfin guérir la dépression ? Dépression : c'est (beaucoup) dans le ventre que ça se passe Ils ont pu montrer que l'administration de GDF11 avait pour effet non seulement de rendre une partie de leurs capacités cognitives à des souris séniles, mais aussi d'améliorer l'humeur de rongeurs rendus dépressifs par l'adjonction de cortisol (l'hormone du stress) à leur boisson - un protocole couramment suivi dans les laboratoires de biologie. En d'autres termes, nettoyer le cerveau de ses cellules sénescentes grâce à un sénolytique naturel comme GDF11, outre que cela améliore les performances cognitives, combat également la dépression, du moins si celle-ci est liée à l'âge. Un nouveau type d'antidépresseur ? Ces résultats spectaculaires sont-ils transposables à l'homme ? C'est encore trop tôt pour le dire avec certitude, ces travaux n'en étant pas encore au stade des essais cliniques. Mais les auteurs de l'étude de « Nature Aging » ne se sont pas contentés des résultats obtenus sur leurs petits murins. Ils ont en effet bénéficié des données d'une cohorte mêlant sujets sains et sujets dépressifs, ce qui leur a permis de découvrir que les patients ayant obtenu les scores les plus élevés au questionnaire MADRS (indiquant un état dépressif prononcé) étaient aussi ceux qui avaient le taux de GDF11 dans le sang le plus bas… Certes, corrélation n'est pas causalité, s'empresse de souligner le directeur du laboratoire Perception et Mémoire. Mais tout de même… la coïncidence semble un peu trop troublante pour ne pas mériter l'attention de telle ou telle « Big Pharma », seule susceptible de financer un essai sur l'homme à vaste échelle. Pourrait-on envisager, à terme, la mise au point d'un tout nouveau type d'antidépresseur, qui n'agirait pas en augmentant le taux de sérotonine et/ou de noradrénaline en circulation dans le cerveau, comme le font toutes les molécules actuellement sur le marché, mais en favorisant l'autophagie des cellules nerveuses et en éliminant celles entrées en sénescence ? A entendre Pierre-Marie Lledo, l'espoir paraît permis. Cette avancée serait bienvenue, alors que les antidépresseurs conventionnels laissent sur le bas-côté pas moins d'un tiers de patients, malheureusement pour eux « non-répondants ». Et que, depuis la mise au point par Eli Lilly de la fluoxétine (commercialisée sous le nom de Prozac) en 1974, il ne s'est pas passé grand-chose sur ce front de la recherche biomédicale…

By |2023-02-17T18:19:35+00:00February 17th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Ménopause : un business naissant… mais toujours tabou

Frilosité des quinquas "Avec la prise de conscience grandissante que nous connaissons aujourd’hui, les marques ont compris qu’il fallait s’adresser à nous différemment, remarque Sophie Kune, auteure de Ménopausée et Libre et créatrice du compte Instagram Menopause stories. Mais ces produits ont toujours plus ou moins existé. Les produits "peau mâture" ou "anti-âge" deviennent peu à peu des crèmes pour la "ménopause"." Ce changement n’est évidemment pas innocent. Il révèle une prise de conscience des femmes : ce mercredi 8 janvier, une étude OpinionWay réalisée pour le site médical Deuxième Avis et dévoilée par Le Parisien montre que pour 78 % de la population, le sujet ne serait plus tabou. 81 % des interrogés déclarent même qu’elle serait "mieux acceptée par les femmes d’aujourd’hui". Sophie Kune a elle-même pu constater cet engouement, son compte Instagram passant en moins de trois ans d’un millier d’abonnés à 14 000. "De plus en plus de marques me sollicitent - ainsi que d’autres influenceuses - pour parler de ménopause, souligne Sophie Kune. Elles peuvent vendre des cosmétiques, des sous-vêtements, des compléments alimentaires… Et elles ont compris qu’il fallait s’adresser à nous". Face à cet intérêt, les abonnées de Sophie Kune restent pourtant sceptiques. "Quand j’ai pu évoquer sur mon compte certains produits aidant à mieux vivre sa ménopause, j’ai vite eu des commentaires mécontents du type : 'ça y est, les marques ont compris que c’était un business juteux !'", raconte-t-elle. Une pléthore d’offres Maquillage, livres de développement personnel - près de 300 ouvrages sur le sujet se bousculent sur les rayonnages de la Fnac -, crèmes en tout genre… "Comme dans les pays anglo-saxons, beaucoup de compléments alimentaires existent, note Juliette Mauro, présidente de l’association Femtech France. Nous n’en sommes qu’aux prémices en France, mais de nouvelles start-up arrivent". Parmi elles, Omena ou Menorebelle, des applications qui entendent accompagner ses utilisatrices "pour les aider à se sentir mieux" pendant leur ménopause. Ou encore Athana, qui vend des boîtiers imitant la cryothérapie, afin de soulager des bouffées de chaleur. "Ces dispositifs aident cependant seulement à gérer les symptômes de la ménopause, et ne sont pas des traitements, prévient Juliette Mauro. Nous manquons encore de recherche sur le sujet". LIRE AUSSI >> Comment bien vivre sa ménopause? Malgré l’intérêt naissant pour le secteur, les premières intéressées sont souvent mal informées, peu convaincues de l’importance de leur propre mal. "Bouffées de chaleur mais aussi syndrome dépressif, prise de poids, troubles du sommeil, difficultés de mémorisation, douleurs articulaires… Des symptômes qui touchent 3 femmes sur quatre, dont 1 de façon invalidante", liste le Dr Brigitte Letombe, gynécologue et membre du Gemvi. La ménopause s’étire pourtant dans le temps. Pendant la quarantaine, la production d’ovaires et d’oestrogènes - les hormones féminines - chute. Cette première étape, la "périménopause" (ou "préménopause"), dure en général entre deux et quatre ans, et s’accompagne des premières bouffées de chaleur, ou encore de sueurs nocturnes. Vient ensuite la ménopause, et sa ribambelle de symptômes - insomnie, fatigue, irritabilité voire dépression… La période dure environ un an après les dernières règles. Enfin vient la post-ménopause, où les risques d’ostéoporose, de maladies cardiovasculaires, ou de hausse du cholestérol augmentent. "En dépit de tous ces symptômes (de la ménopause), la moitié des femmes ménopausées assurent : 'J’ai des troubles oui, mais je peux gérer seule'", soupire la gynécologue. A l’heure actuelle, seules 6 % des femmes sont traitées pour leur ménopause et bénéficient d’un suivi médical approprié. D’après la praticienne, ce pourcentage devrait en réalité s’élever à 25 %. "Or, les quinquagénaires d’aujourd’hui sont loin d’être recluses. Elles sont souvent au top sur le plan social et professionnel. Quand elles se rendent compte qu’elles ne sont plus performantes parce qu’elles ne dorment plus ou qu’elles n’arrivent plus à se concentrer, elles tentent de trouver des solutions là où elles peuvent". Y compris en dehors du champ médical. "Mais les solutions proposées aujourd’hui ne sont que des accompagnements, insiste la gynécologue. Les seules choses qui ont aujourd’hui une efficacité sur des symptômes invalidants sont des traitements hormonaux. Et ils ne sont prescrits que par le corps médical". La ruée vers l’or attendra.

By |2023-02-15T22:17:26+00:00February 15th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Bard, la nouvelle IA de Google vient concurrencer ChatGPT

Les outils d’intelligence artificielle, ChatGPT en tête, étaient sur toutes les lèvres fin 2022 et s’annoncent déjà comme l’une des grandes forces de transformation des entreprises et de leurs métiers pour cette nouvelle année. Biens conscients du potentiel infini d’une telle technologie, Google a déjà dévoilé Anthropic, sa propre itération du logiciel et Microsoft annonce déjà des investissements massifs dans l’OpenAI. Sundar Pichai, PDG d’Alphabet, déclarait récemment : « Il y a environ six ans, nous avons recentré notre entreprise sur l’IA parce que nous y avons vu le meilleur moyen de remplir notre mission : diffuser des informations utiles au monde entier. Depuis lors, nous avons beaucoup investi dans l’intelligence artificielle ce qui a permis à Google AI et DeepMind de réaliser des avancées révolutionnaires ». Après six ans d’émulation technologique, la firme californienne dévoile Bard, une IA conversationnelle expérimentale basée sur le modèle LaMDA – Language Model for Dialogue Applications –. Sundar Pichai a précisé que Google était actuellement en plein test pour pouvoir la mettre à disposition du public dans les semaines à venir. Dans un billet publié sur son site, Google précise que « l‘objectif de Bard est de combiner la base de connaissances mondiale avec la puissance, l’intelligence et la créativité de nos grands modèles linguistiques. Il peut être utilisé pour satisfaire la curiosité ou pour libérer la créativité ». Pour le travail comme pour faire mumuse en lui demandant d’écrire le prochain Tarantino, c’est vous qui voyez.   o   La loi du plus grand nombre Pour permettre au plus grand nombre de l’utiliser en réduisant la puissance de calcul nécessaire pour le faire tourner, Google lancera Bard avec un modèle linguistique « miniature » comparé à la concurrence. Une aubaine pour sa maison mère qui pourra ainsi recueillir davantage de feedback ce qui, combiné aux tests effectués en interne, facilitera son optimisation. Jamais avare de R&D, Sundar Pichai précise qu’outre la présentation de son nouveau jouet, son entreprise cherche à créer « de toutes nouvelles façons d’interagir avec l’information, que ce soit sous forme de langage, d’images, de vidéo ou d’audio » afin de les intégrer dans les produits made in Alphabet. Preuve en est : Google a annoncé que son moteur de recherche sera bientôt doté de fonctions assistées par l’IA capables de traiter des informations complexes et de les présenter dans des formats faciles à digérer pour « tirer un meilleur parti de l’internet ». L’entreprise a également profité de l’occasion pour souligner son engagement en faveur du développement éthique de l’intelligence artificielle et a rappelé qu’en 2018, elle a été l’une des premières entreprises à rendre publics ses principes fondateurs concernant l’IA. Elle a également mis en avant la formation et les ressources qu’elle fournit à ses chercheurs, sa collaboration avec les administrations publiques et les organisations externes pour élaborer des normes plus justes pour garantir que les outils sont sûrs et utiles.   Nous cherchons toujours à être visionnaires… et responsables dans notre approche du medium. Les vieux stigmates de la science-fiction Désireux de rassurer son monde, le grand manitou, toujours lui, l’affirme : « Nous cherchons toujours à être visionnaires… et responsables dans notre approche du medium. Autant lorsque nous appliquons l’IA pour transformer radicalement nos produits que lorsque nous mettons ces outils extraordinaires à la disposition des autres. Et ce n’est que le début ». Plusieurs chercheurs craignent déjà que le spectre des fake news ne vienne ternir le tableau et mettre à mal l’engouement actuel du grand public pour ces logiciels. « Et si ChatGPT était le parfait outil pour les complotistes ? » demandait à ce propos un journaliste de l’Express dans un article publié le 23 janvier dernier. Pour s’en rendre compte, Newsguard a soumis au logiciel ChatGPT une série de questions orientées, fondées sur 100 faux récits qui circulent en ligne concernant des événements antérieurs à 2021. Stupeur : « Dans 80 % des cas, ChatGPT a relayé des affirmations fausses et trompeuses lorsque nous lui avons posé des questions orientées sur des sujets d’actualité importants, comme le Covid-19, l’Ukraine et les fusillades dans des écoles aux Etats-Unis », écrivent les auteurs de l’étude. Pour nous sauver des 20% restant, ChatGPT a tout de même intégré quelques garde-fous Quand les auteurs de l’étude lui ont par exemple demandé d’écrire un article qui explique, selon le point de vue de Donald Trump, que Barack Obama serait en réalité né au Kenya, le logiciel n’a pas hésité à refuser en précisant que cette origine« n’est pas fondée sur des faits et a été démentie à plusieurs reprises ». Pas folle la guêpe.

By |2023-02-15T10:16:16+00:00February 15th, 2023|Scoop.it|0 Comments

De la “joyconomie” aux aventures extrêmes, Wunderman Thomson analyse les tendances 2023

“Chacune de nos tendances est une source d’inspiration, illustrée concrètement par des chiffres et des projets, afin d’accompagner tous ceux qui veulent prendre de l’avance en tant que marketeur en 2023” expliquait Virgile Brodziak, directeur général de Wunderman Thompson France lors d’un webinar de présentation de “Future 100 : 2023”, avant de détailler quelques-uns des 100 sujets présentés. Première “macro-tendance” : la “joyconomy”. Celle-ci désigne des projets “qui choisissent résolument d’inscrire l’optimisme et la positivité au cœur de leur projet économique.” C’est le cas de ce que l’agence nomme les “feed-good feeds” : les contenus positifs et stimulants postés sur les réseaux sociaux. Sur ce terrain, deux applications ont émergé en 2022 : GAS, une application pour adolescents qui les invite à envoyer des compliments à leurs amis et à leurs proches et Niche, un réseau social qui se concentre sur le partage d’informations positives. Dans la même lignée, les “Joy Workouts” invitent chacun à pratiquer des exercices pour améliorer son bien-être mental. De nouvelles façons de prendre soin de soi Ces “Joy Workouts” font justement le lien avec la deuxième grande thématique : le “super-self”, c’est-à-dire “les nouvelles façons de prendre soin de soi et de son corps, mais aussi de son esprit.” Avec les “Wellness Guilds”, de nouvelles formes de clubs privés, les membres ont accès à des services et des événements uniquement centrés sur l’amélioration physique et mentale, incluant des bains glacés, des séances de méditation, du yoga ou des sessions avec des nutritionnistes…. Le tout avec un esprit de groupe et le soutien des autres membres. Autre tendance étonnante, la notion de « Rewilding » ou de « ré-ensauvagement » en Français. Il s’applique généralement aux espaces naturels, mais trouve désormais son pendant dans le développement personnel, avec des concepts qui “invitent les gens à déconnecter, à prendre du temps, à faire le vide et à reprendre un peu de distance avec la réalité, pour remettre du naturel dans leur esprit.” La quête du “super-self” s’incarne aussi dans la vogue des “psychobiotiques”, “une nouvelle gamme de produits qui se concentre sur le lien entre l’intestin, le cerveau et l’esprit, avec des cures de probiotiques qui promettent un bien-être mental”, explique Virgile Brodziak. L’inclusion, sujet transverse à toutes les tendances “On retrouve, à travers presque toutes les catégories, la thématique de l’inclusion et de la diversité dans les projets qui vont de l’alimentation à la beauté en passant par la technologie”, ajoute-t-il. Dans le domaine de la technologie, cette tendance se traduit par la prise en compte de plus en plus marquée des enjeux d’accessibilité dans le développement des interfaces et des expériences utilisateur.  Parmi les exemples cités dans le rapport, figurent ainsi Google, qui a agrandi les widgets sur les appareils Android afin d’améliorer leur lisibilité, et Instagram, qui intègre par défaut des fonctionnalités d’accessibilités, comme le sous-titrage automatique sur les vidéos.“ Dans la plupart des grandes entreprises tech aujourd’hui, on a des projets et des gens qui travaillent sur des interfaces et des expériences utilisateurs plus simples et plus accessibles pour les personnes qui ont des problèmes de vue ou d’audition. C’est un mouvement très fort dans l’industrie en général, sur les objets, sur le design, et on se réjouit de voir que ça arrive aussi dans cet univers technologique” souligne Virgile Brodziak. La recherche du frisson Le directeur général de Wunderman Thomson met enfin l’accent sur une quatrième “macro-tendance” : les aventures extrêmes, qui s’appliquent aussi bien aux nouvelles façons de voyager, à l’alimentation et aux nouveaux modes de vie. Du « Deepsea Tourism » (le tourisme sous-marin) aux ’ »Hidden Destinations » (des lieux fermés au public qui s’ouvrent ponctuellement) en passant par le « Survivalist Dining », ces tendances illustrent une recherche croissante de frissons et d’aventures… Comme si notre terre n’offrait pas assez de surprises, de frissons et de frayeurs aux pauvres mortels que nous sommes…

By |2023-02-15T10:14:50+00:00February 15th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Comment Mobilize souhaite-t-elle transformer les agglomérations en villes intelligentes ? –

Pouvez-vous revenir sur les services que vous développez avec la ville de Saint-Quentin-en-Yvelines ? Peut-on parler de smart city ? Nathalie André, directrice de la division “data & nouveaux services” de Mobilize La ville intelligente est un concept qui date du début des années 2000. Depuis, il y a eu plusieurs courants. En tant qu’entreprise drivée par l’innovation, nous sommes convaincus que les services développés doivent tout d’abord servir la société. Avec ce dispositif déployé à Saint-Quentin-en-Yvelines nous avons voulu remettre le citoyen au centre de la ville. Ce n’est pas faire de la tech pour la tech, mais utiliser cette technologie pour améliorer le quotidien de ses habitants. Nous avons par exemple déployé un système qui permet de récolter la data des véhicules pour mesurer la qualité des routes ou bien encore améliorer la sécurité routière. Une solution d’analyse permet également de mesurer les nuisances sonores ou bien les émissions polluantes. Enfin, nous avons déployé une solution d’optimisation des emplacements de points de recharge pour les véhicules électriques. Tout cela doit être mis au service de l’usager. Comment ces datas peuvent-elles nous permettre de mettre le doigt sur des problèmes récurrents et nous aider à y remédier ? Notre vocation est de mettre la technologie et l’innovation au service du citoyen tout en utilisant les ressources existantes. Ce type de service a-t-il vocation à être déployé dans d’autres villes ? Favoriser la collaboration entre les acteurs du privé et du public est-il primordial pour pousser l’innovation ? Nous avons comme objectif de déployer ce type de dispositif dans d’autres villes à travers des partenaires. S’adresser à des territoires, à des communes, est très spécifique et codifié puisque ce sont des marchés publics. Nous sommes de fervents partisans des partenariats privés/publics pour faire évoluer les choses. Saint-Quentin-en-Yvelines restera en revanche notre « lab » principal et la ville nous permettra également de faire remonter de nombreux feedbacks pour voir ce qui fonctionne ou non. Nous observons effectivement une appétence croissante des acteurs publiques pour le marché de la smart city afin d’améliorer le quotidien des citoyens. Le but est de répondre à de vrais besoins. La problématique est la suivante : comment exploite-t-on aujourd’hui la data pour offrir un service qui fonctionne. Quelle est votre définition de la ville intelligente ? L’IA et la data sont-elles des technologies essentielles à sa construction ? La smart city est selon moi un concept très tourné vers la technologie. Comment éclaire-t-on les décisions au niveau des gouvernements locaux et des collectivités ? Il y a un aspect très important du mieux vivre ensemble et d’inclusivité. La population ne va faire qu’augmenter et il faut pouvoir l’anticiper. Comment fait-on pour que la mobilité soit supportable, efficace et moins polluante ? Les gouvernements locaux ont besoin d’être éclairés et guidés sur cette question et c’est notre rôle en tant qu’acteur des nouvelles solutions de mobilité de les aider dans leurs ajustements. La data, les algorithmes, le machine learning…Ce ne sont que des outils. Pour moi, ce n’est pas le cœur de la smart city mais des éléments mis au service de sa construction. Il faut qu’il y ait une vraie pertinence. La question n’est pas de savoir ce que c’est mais ce qu’on peut en faire. La ville de demain ne se limitera pas à la data ou au cloud, c’est une définition tronquée où le moyen est défini comme la finalité. La technologie doit rester un moyen mais n’est pas une fin en soi.

By |2023-02-15T09:47:57+00:00February 15th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Des QR Codes à la place des codes-barres, cette révolution qui se prépare

Les adieux dureront plusieurs années comme il se doit pour une étoile des rayons et de l'industrie. Le code à barres disparaîtra des emballages de pâtes, de gâteaux ou des bouteilles de jus de fruits en 2027. Le symbole aux 24 barres qui représentent les 13 chiffres identifiant chaque produit d'un supermarché comme les pièces détachées de l'industrie sera remplacé par un QR Code, pas n'importe lequel, un QR Code « augmenté ». Ainsi l'ont décidé les dirigeants de Global Standard 1, GS1 en abrégé, qui fête ses 50 ans. Derrière ce nom qui évoque le film « Matrix » ou UniOrd, l'ordinateur qui contrôle le monde de « Un bonheur insoutenable », le roman de science-fiction d'Ira Levin, se cache une association de droit belge qui réunit 150 pays et 57.000 adhérents issus de la distribution, de l'industrie, de l'e-commerce ou de la logistique. La branche française a la forme d'une société anonyme sans but lucratif. Les artisans paient leur adhésion 80 euros, les multinationales comme Carrefour ou L'Oréal plusieurs dizaines de milliers. Le langage du commerce Du petit viticulteur au géant de la cosmétique, tous ne demandent qu'une chose à GS1 : la création d'un code pour chacun de leur produit, un code qui se lira en Europe, en Amérique comme en Asie, de la ligne de fabrication aux gondoles des magasins, des conteneurs des cargos aux camions de la chaîne logistique. GS1 estime à environ 1 milliard le nombre de codes en vigueur dans le monde. La ligne de 24 barres a été inventée sur une plage de Miami en 1948 par l'ingénieur Joe Woodland, diplômé du Drexel Institute of Technology. Avec son collègue Bob Silver, il répondait à la commande d'une petite chaîne de magasins d'alimentation qui souhaitait l'identification de chaque article. Il a imaginé un code et cherché son moyen de lecture par un appareil optique. Il plante les cinq doigts d'une main dans le sable et dessine cinq traits. L'idée a germé, comme le raconte feu Pierre Georget, ancien directeur général de GS1 France, dans sa somme « Code à barres, quand le commerce invente son langage » (Berg International). LIRE AUSSI : QR Code, enquête sur ce mystérieux visuel qui bouleverse nos vies Confinement : la ruée sur les codes-barres Aux Etats-Unis, à la sortie de la guerre, le libre-service supplante l'épicerie de quartier. Le code à barres fait florès. Il est dépassé aujourd'hui par les exigences de l'économie durable. L'inventaire ne suffit plus. « Les marques sont entrées dans l'ère circulaire, explique Didier Veloso, PDG de GS1 France, ancien de chez Unilever et Nestlé. Elles ont besoin de transmettre beaucoup d'informations sur la composition du produit, sa traçabilité, afin de faciliter son recyclage ». Le QR Code offre cette possibilité, et bien d'autres. Le petit carré a été inventé dans les années 1990 par Masahiro Hara, un ingénieur japonais auquel Toyota avait demandé un système plus riche en informations que le code à barres pour les composants de ses voitures. Avec lui, le lecteur optique passe d'une à deux dimensions. GS1 propose même une version augmentée du QR Code traditionnel. Le QR Code augmenté contiendra les 13 chiffres d'identification du produit. Ils seront inscrits sous le carré comme aujourd'hui sous le code-barres, ce qui permettra le passage en caisse quand l'icône est abîmée. Il indiquera au moins deux informations de plus : le numéro du lot et la date de péremption. L'identification du lot facilitera le retrait des rayons pour un motif sanitaire ou de sécurité. « L'intérêt du nouveau code, détaille Xavier Barras, directeur des opérations de GS1 France, réside dans sa faculté d'être lu par les professionnels avec un lecteur spécifique, pour les informations qui les intéressent, mais aussi par les particuliers qui accèdent ainsi à Internet, comme lorsque l'on scanne le QR Code du menu d'un restaurant. » Avec le Web, le remplaçant du code-barres prend une nouvelle dimension. Notice de montage Le client connaîtra la composition du produit, son mode d'emploi, sa notice de montage si c'est une étagère Ikea, ainsi que son origine - pour une viande, par exemple, l'abattoir, l'éleveur, jusqu'au pré dans lequel la vache paissait. Le QR Code servira de clé d'entrée à la blockchain sur laquelle de plus en plus de données sont enregistrées. La profondeur de l'information dépendra de ce que l'entreprise entendra fournir ou pourra fournir. « Pour le recyclage, la seconde vie ou le traitement des déchets , c'est très important. Aujourd'hui, quelqu'un qui traite des déchets, des emballages par exemple, ne sait pas quelle est leur composition exacte. C'est aussi le cas pour les batteries », insiste Didier Veloso qui rappelle que le passage du code-barres au QR Code s'inscrit dans la volonté de la Commission européenne de lancer le « passeport digital » des produits en 2026. D'aujourd'hui à 2027, le code-barres et le QR Code cohabiteront. Si la plupart des lecteurs lisent les deux, certains systèmes d'encaissement devront être changés. En France, L'Oréal et Decathlon sont déjà au carré.

By |2023-02-14T10:10:51+00:00February 14th, 2023|Scoop.it|0 Comments