L’essor de ces ouvrages a en effet été parallèle à la désindustrialisation du pays. Ces zones commerciales et artisanales sont sorties de terre au moment où la France perdait ses usines par dizaines de milliers. Pour les maires, c’était une manière de montrer son volontarisme, sa capacité à agir sur les événements, en un mot à montrer son pouvoir à l’heure de la décentralisation. 

Le rond-point, c’est donc le point de rencontre entre les finances publiques, les aménageurs et les entreprises vivant majoritairement de la commande publique, les entreprises de BTP notamment. C’est donc aussi un symbole économique.

Aujourd’hui, le pouvoir des maires, avec la montée des intercommunalités et la baisse des finances publiques, s’effrite. Le rond-point reste ainsi un marqueur de leur pouvoir résiduel dans l’espace public. Les statues évoquant le passé, les qualités du territoire, témoignent de cette affirmation auprès des habitants.

C’est aussi un nouvel espace de la contestation…

Dans la France périphérique, le rond-point a remplacé la place de village, lieu traditionnel des mobilisations et de la contestation sociale. Les petites villes ont été déshabillées, les places se sont vidées, et les activités économiques sont parties.

Le rond-point, c’est la version moderne des barrières d’octroi de l’Ancien régime, un lieu de passage obligé. On l’a vu avec les « gilets jaunes », les mobilisations contre la réforme des retraites , les agriculteurs, etc. Le rond-point, c’est donc le lieu à occuper si l’on veut être vu.

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