En fin d’année 2022, le tourisme international récupérait près de 65 % de son niveau prépandémique, selon l’OMT. La réactivation du secteur se poursuit donc avec optimisme, mais également avec prudence, face à l’inflation élevée et la flambée des prix de l’énergie. Sans oublier la pression exercée par les problématiques écologiques, plus que jamais d’actualité. Une relance qui questionne le rôle du tourisme dans la société et ouvre la réflexion sur des modèles plus durables et vertueux.
Le tourisme doit être dans la capacité de contribuer à un écosystème socio-économique plus équilibré et collaboratif, ainsi qu’à un développement territorial responsable. Et selon SEGITTUR (Société commerciale d’État pour la gestion de l’innovation et des technologies touristiques), le modèle d’économie circulaire est l’une des clés pour atteindre cet objectif et ainsi propulser le tourisme vers la durabilité.
Insoutenabilité et incompatibilité du modèle touristique de la consommation
Le voyage comme étant devenu un produit de consommation, voire de surconsommation, il s’est aligné sur le modèle économique linéaire du type “extraire, fabriquer, consommer, jeter ». Moteur des fléaux avec, au compteur, l’explosion de la consommation d’énergie, des émissions de CO2 et du fossé entre les inégalités sociales et économiques.
Des conséquences qui deviennent rapidement incontrôlables et exponentielles en parallèle à l’évolution de l’offre et de la demande. Le voyage se révèle aujourd’hui incompatible face aux enjeux actuels qui appellent à une consommation plus sobre et consciente, ainsi qu’à une prise en compte des limites des ressources, garantes de la dynamisation du secteur. Tout comme la nécessité de préserver des cultures et des ressources naturelles qui sont le cœur de l’attractivité des produits de l’industrie.
Et si l’on passait d’un modèle économique linéaire à circulaire ?
Pour que le tourisme soit durable, il doit être compatible avec la conservation de la biodiversité au travers d’une gestion sobre et raisonnée des ressources. Il doit également contribuer à la dimension sociale par sa capacité à maintenir les principes d’inclusivité et d’équité inclusifs dans les interactions humaines et commerciales. Ce changement de paradigme invite donc la dimension économique par le modèle dans lequel elle s’inscrit. C’est notamment l’objet d’un défi à relever de la part de l’OMT en introduisant la mise en œuvre de l’économie circulaire dans le secteur.
Les bases d’une nouvelle stratégie de développement
Selon SEGITTUR, le modèle circulaire représente une stratégie de développement vers une croissance durable pour les destinations, basée sur la minimisation de l’extraction des ressources, l’optimisation de l’utilisation des ressources, l’adoption des sources d’énergies renouvelables, l’augmentation de la durée de vie utile des produits et le partage d’une vision de la consommation tournée vers l’utilisation (économie de la fonctionnalité).
L’objectif est de maintenir la valeur des produits, des matériaux et des ressources sur une durée optimisée, tout en minimisant la production de déchets. Soutenu par la proposition des fameux R, aidant à adopter les pratiques vertueuses : Rejeter, Raffiner, Réduire, Réduire, Réutiliser, Recycler, Réparer, Réinventer. etc. Une approche systémique de l’économie qui propulse le tourisme vers la durabilité, en se positionnant telle une boîte à outils pour mettre en œuvre, mesurer, ajuster et fournir des modèles de production et de consommation responsables, tout en stimulant l’innovation et la compétitivité du secteur.
Le tourisme peut et doit répondre de manière active et urgente au changement climatique en garantissant la mise en œuvre de modes de consommation et de production durables tout au long de la chaîne des services et des activités. Et l’économie circulaire représente à présent l’une des pistes les plus viables et adaptées.
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