Produire des collections courtes, à proximité, pour répondre plus vite aux envies de mode des clients. La stratégie du groupe Inditex, propriétaire de Zara , avait été imaginée au départ pour tenir le rythme de la fast fashion. Elle s’est finalement révélée comme l’arme parfaite pour faire face, mieux que la concurrence, aux chocs successifs de la pandémie et de la guerre en Ukraine, ainsi qu’à l’augmentation du prix du fret et aux difficultés du commerce maritime mondial.

Si son grand rival suédois H & M traverse une mauvaise passe , le géant espagnol du prêt-à-porter vient de pulvériser ses records de ventes et de bénéfices. Il affiche les meilleurs chiffres de son histoire et creuse la distance avec les autres poids lourds du secteur. L’exercice 2022 de Zara, clos au 31 janvier 2023 pour y intégrer les soldes, a été bouclé avec 4,13 milliards d’euros de bénéfices, soit 27 % de mieux que l’année précédente, et un chiffre de ventes de 32,57 milliards d’euros, en hausse de 17,5 % depuis un an.

50 % de la confection à proximité
Ces performances sont nettement au-dessus du précédent record enregistré avant la pandémie (avec 3,64 milliards en 2019), pour le groupe qui opère sous les marques Zara, Bershka, Oysho, Massimo Dutti, Pull & Bear, Stradivarius et Zara Home. La gestion serrée des stocks, et le fait d’avoir localisé 50 % de ses usines de confection entre l’Espagne, le Portugal, le Maroc et surtout la Turquie, lui a sans conteste servi pour tirer son épingle du jeu alors que d’autres grands acteurs, comme H & M et Gap, ont été à la peine.

Mais en dépit des rumeurs de rapatriement vers l’Espagne, Inditex ne prévoit pas pour l’instant de grand mouvement de rapprochement du reste de sa production actuellement située entre la Chine et le reste de l’Asie. C’est ce qu’a affirmé Oscar Garcia Meceiras, le directeur général du groupe, lors de la présentation des résultats d’un exercice qu’il a qualifié d’ « exigeant, dans un contexte complexe ».

Il s’agissait de la première année de présidence de Marta Ortega , la fille du fondateur d’Inditex. Elle était arrivée au poste en avril 2022, alors que le début de la guerre en Ukraine et les sanctions à la Russie compliquaient la stratégie du groupe, obligé de renoncer à un marché qui générait 8,5 % de son résultat net d’exploitation.

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